Chapitre | 11 |

* Réécrit et publié le 29.05.2024

Note de l'auteur: Yup je choque déjà; je n'ai pas dépassé le cap des +40.000 mots! :') Désolé pour ce méga long retard mais je n'étais pas inspiré des masses ici. D'autant plus que je n'ai eu que des contretemps chez moi, ma motivation pour écrire et le syndrome de la page blanche est débarquée! J'avais eu des idées, comme *spoilers* All Might qui se retrouve face à Lily! Et bah... NOPE ce sera dans le prochain chapitre (et en mieux honnêtement). 

Ici, ce chapitre est très focus sur Lily (on m'a demandé de savoir plus sur elle, alors allons-y j'en ai profité pour démontré sa relation avec le sergent aka mon perso que je trouve amusant à faire, leur relation est trop amusante entre eux) en plus de retrouver un perso que j'adore. (Notez mon sadisme :D)

Promis, au chapitre 12 ce sera génial, en plus que ça y est, nos nouveaux personnages entrent enfin à UA! :) En attendant, je vous laisses avec encore pas mal de questions car j'aime faire durer le suspens.

Prenez soin de vous et bonne lecture! 

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Chapitre 11:

Douce pluie

穏やかな雨

odayaka na ame


J'ai convoqué ta famille, ils viendront signer les documents.


Assise sur une chaise pliante noire, Lily acquiesçait. Une de ses jambes tressautait régulièrement, son talon ne voulait pas rester stable sur le béton froid. Le sergent écrivit sur le papier avec son stylo, y inscrivait sa signature personnelle. Ceci de fait, le militaire considéra son élève. Elle avait l'esprit ailleurs, fixait des cadres où des diplômes y étaient mit en avant, bien visibles.

L'adulte se racla la gorge, de sorte à obtenir l'attention de la lycéenne.


Logiquement, la semaine prochaine tu entreras définitivement à UA. Tes uniformes seront envoyés en fin de semaine par la poste.

Mmhm.


Pas bavarde, elle répondait vaguement. La bleutée étouffa soudainement un bâillement avec la paume de sa main.


Toi, tu as mal dormi. Discerna t-il.

On peut dire ça...


La réalité était autre chose.

La veille, Lily avait reçu un message de Anastasia Skywalker via Instapple. Elle lui avait donné un rendez-vous en voulant lui « causer ». Et être dans l'attente d'une explication plus concrète, ennuyait et stressait un peu l'adolescente. Évidemment, la jeune fille à l'alter du vent imaginait plusieurs scénarios, des possibilités incalculables pour seulement des détails qui ne lui seront donnés que plus tard. Résultat ? Ça lui prenait tellement la tête que son sommeil avait été impacté.


Concernant l'autre partie pour laquelle je t'ai convoqué, reprit le sergent en ayant décidé de passer sur le sujet plus important, il planta ses yeux dans ceux de son élève, c'est qu'il va falloir t'entraîner à fond avec ton alter.

Ah ?


Cette fois-ci, la jeune fille en tenue de militaire releva avec intérêt ce que lui disait son professeur.


Dis-toi que les élèves de UA ont un terrain d'avance comparé à toi. Ils savent mieux exploiter leur alter que toi. D'autant plus qu'ils ont déjà affrontés des vrais vilains.


Le sergent marqua une pause et reprit, poussa les roulettes de sa chaise vers l'arrière. L'homme s'écarta de son bureau mal organisé, où plusieurs papiers étaient éparpillés en vrac. Il prit appuie sur ses cuisses, très sérieux, bien que ses traits étaient toujours légèrement durcies, démontrant son niveau de sévérité.


Même si tu as bien progressé, que tu es plus endurante depuis ton arrivé ici, j'aimerai non pas que tu sois là, définit-il avec sa main, mais ici. Sa main remontait d'un cran, comme si son élève avait les capacités de grimper aussi vite en échelon.


Lily se raidit en l'écoutant, son sourire félin était scotché sur ses lèvres tandis que ses yeux s'arrondissaient. Bien que la décision de l'adulte était très alléchante, il y avait autre chose qui la titillait un peu.


Euh, en gros, je vais avoir des heures en plus et en votre compagnie ?... Interrogea t-elle en levant timidement sa main, comme si elle était en plein cours.

Évidemment, gamine. Répondit simplement le sergent, bien amusé par la naïveté de cette question rhétorique.

Urgh.


L'aspirante héroïne ressentait un énorme rocher l'écraser sur place, avec inscrit dessus « Le poids du karma V.1 ». Les paupières fermées, un sourire toujours aussi faible, elle se préparait déjà mentalement aux futurs cours supplémentaires avec ce militaire. Déjà qu'il était sévère, il ne fera aucun traitement de faveur avec elle, encore moins si c'était concernant son alter.

Cela signifiait aussi qu'elle aura moins de temps de procrastiner, moins de temps à parler avec Izuku, moins de temps pour flâner sur les nouvelles sorties de jeux-vidéos qui figureront sur sa liste à s'offrir. En bref, moins de liberté. Lily réfléchissait à un moyen pour obtenir un gain de temps.


Et ne tente même pas de fuir. Lui rappela à l'ordre son supérieur, sur un ton plus dur. Je vois déjà ta tête à te demander comment tu vas m'esquiver.

Argh !


Choquée, elle sursauta depuis la chaise et tourna sa tête, évitait le regard sévère de l'adulte qui la dévisageait. Pitoyablement, la bleutée sifflota, freinait l'ignorance avec un argument peu valable.


Je...ne... pas du tooooout ! Je me disais si je pourrais croiser une grenouille en chemin, il flotte pas mal dernièrement et_...

Sawaka. On n'a pas de grenouilles ici. Alors cesse tes gamineries tu veux bien ?


Elle gonfla des joues, vexée.


J'préfère voir des grenouilles que des gens. Ronchonna t-elle, en englobant les autres élèves de l'établissement. Le sergent haussa un sourcil.

T'insinues que je suis un con ?

Parfois, oui.


Le professeur encaissa cette insulte, inspira un grand coup par le nez et expira, les sourcils froncés. Lily manquait cruellement de tac, son coté franc était presque blessant. Naturellement, il ne se priva pas de lui donner sèchement un coup de poing sur le crâne de la bleutée qui grinça des dents. Elle pigna, frotta le haut de sa tête comme une enfant qui venait de recevoir une punition physique.


Ouais, je suis un con, s'affirma t-il crûment, mais une personne sur qui tu peux compter ici.

Hmm..


Le manque de réactivité de la lycéenne ne faisait que irriter d'avantage l'enseignant en face. Après tout, il faisait un sacré effort pour que cette petite puisse réaliser ses rêves. Son manque de respect commençait sérieusement à le chauffer. Certes, cette fille avait le don de l'énerver. Après tout, bien qu'elle se montrait très studieuse, il lui arrivait de faire n'importe quoi. Escapades nocturnes pour soit s'entraîner ou regarder les étoiles après le couvre-feu, tentative de séchage de cours... les fois où Lily avait fait ça, elle s'était fait sermonné sévèrement.

Depuis, elle était sage. Jusqu'à aujourd'hui, où elle se montrait un peu insolente. Une vraie lycéenne en pleine crise d'adolescence pour le sergent. Parfois la bleutée se montrait imprévisible, difficile de savoir à quoi elle pensait comme parfois, elle était un vrai livre ouvert.


Tu sais que tu m'épuises, gamine ? Soupira le sergent en passant une main sur la moitié de son visage, exaspéré.

J'imagine.


Son esprit était dirigé vers la fenêtre. Le temps était couvert, pas très joyeux. Encore une fois, son attention était ailleurs, impossible de savoir à quoi elle songeait. Pour retenir l'attention de son élève, le sergent dû utiliser une méthode plus que particulière. Et ce genre de faits, il ne l'exécutait seulement avec elle et personne aux alentours.


Bon..


Le pied du sergent se glissa sous la chaise sur laquelle était assise l'adolescente. Sa jambe enjamba l'un des supports en fer puis, d'un coup sec, il décala son pied, emporta la chaise avec, sans trop difficulté malgré le poids de la bleutée. Faute d'inattention et n'ayant pas du tout prit un bon équilibre, Lily tomba sur son postérieur sur le sol lourdement.

Elle pigna suite au choc.


AÏEUH !

C'est un avant-goût de ce qui t'attendra ce soir.


Un rictus apparut sur les lèvres du militaire tandis que le visage de la jeune fille retranscrivait toute son indignation mêlé à l'énervement pour ce geste bien bas.


L'enfluuuuuuure ! Grogna t-elle dans ses pensées.


Au même moment, la porte coulissante s'ouvrit. Le major entra, considéra les deux personnes présentes dans la salle des professeurs. Il arqua un sourcil, intrigué face à cette scène à laquelle il assistait. Le noir croisa ses bras, à l'écoute des deux versions.


Je peux savoir ce qu'il se passe, ici ?

Elle me montre le respect comme il se doit.

En agressant mes fesses ?! S'emporta violemment Lily, offensée. Aux dernières nouvelles, le sol est de béton, ça fait mal !

Et il n'y a rien de tranchant, pas la peine de chouiner.


Lily grinça des dents, se releva brusquement, attrapa un des pieds de la chaise et vint le repositionner correctement. Elle en profita pour se mettre à cheval par dessus, ses coudes appuyés sur le dossier, les avant-bras croisés. Elle dévisagea son supérieur, insolente, commença à riposter sans pour autant hausser le ton de sa voix.


Vous devriez goûter au sol aussi, vous me permettez que je pousse votre chaise ?

Tu n'as pas suffisamment de force pour le faire, lui rétorqua le sergent, très sérieux. De plus, c'est enfantin.

C'est vous qui avez commencé, et vous critiquez ma réaction, ce n'est pas abusé?

Abusé ? Répéta son supérieur sur un ton emprunt de sarcasme, je trouve que ta réaction de dramaqueen définit le mieux le terme que tu as employé.

D'où je fais ma dramaqueen ?!


Indignée, la bleutée gonfla ses joues et bouda, mécontente par les propos que maintenait son professeur. Ce dernier, restait sur ses positions, indifférent. Le major les regardaient à tour de rôle et exhala un soupir, leva ses mains en l'air, blasé. Il échappa, promptement ;


Vous avez finis de vous chamailler comme un père et sa fille en pleine crise d'adolescence ? C'est affligeant.

Eh, je ne suis pas en pleine crise d'ado_...

Je la sermonne comme n'importe qui.

Menteur! Vous n'éjectez personne de sa chaise comme vous venez de le faire! Accusa Lily en le pointant du doigt, convaincue.

Je la rejoint. Appuya le major, en plissant ses paupières.


Un lourd silence se marqua. Le sergent haussa ses épaules, détournait son regard, refusait d'admettre de vive voix qu'ils avaient raison. Son égo était bien dérangé par leur attaque. Cela va sans dire qu'il fuyait, en imposant un ordre à la jeune fille assise – de façon peu féminine, de se congédier. Qu'ils se verront ce soir et qu'elle n'avait pas intérêt à le faire attendre. Agacée, Lily souffla, capitula, se leva et sortit de la pièce, en abandonnant derrière elle les deux adultes sans ajouter un autre mot.

De retour dans le couloir, bien occupé, la jeune fille ferma un court instant ses yeux et s'éloigna hâtivement du coin. Son cours ne tarderait pas, elle n'avait donc aucun besoin d'aller s'isoler autre part. Cela n'aurait été qu'une perte de temps.

Adossé contre le mur, à coté d'une porte close avec un numéro inscrit dessus sur une plaque bronze, l'adolescente fouilla dans la poche de son uniforme son portable. Elle se prépara à mettre ses écouteurs à brancher sur son smartphone, ne souhaitant pas écouter les autres voix autour d'elle. Le temps qu'elle ne termine à démêler les fils qui se sont enroulés, la bleutée ignorait au mieux des rires suivit de rumeurs balancées par d'autres aspirants-soldats.


Le savais-tu ? Le sergent est marié et a une fille !

Je plains grave son gosse, avoir un père aussi lourd putain..

De foooou !


Les lycéens traînaient pas loin. Leurs pas faisaient échos avec leur conversation à voix haute. L'un d'entre eux, avait une puissante voix ce qui dérangeait plus particulièrement Lily. Elle releva ses yeux bleus pour fixer ceux qui se moquaient de son enseignant. Elle ne rentrait pas dans leur discussion, elle laissait faire. La jeune fille abaissa ses orbes bleus vers le sol en béton. Il n'était pas très propre, toutefois, il était frais pour cette journée bien orageuse.

Doucement, se fichant éperdument que le sol soit sale, la jeune fille à l'alter du vent s'asseyait, maintenait son dos contre le mur gris. Elle repliait une jambe, se perdit à nouveau dans ses pensées pendant qu'elle essayait encore de démêler ses écouteurs blancs.


Ouais, mais au moins la petite a encore ses parents, elle...


Avec amertume, c'était ce que Lily aurait aimé balancer à voix haute. Cependant, elle gardait tout ça pour elle. Ce n'était pas le genre de la bleutée d'attirer l'attention aussi stupidement. Surtout si c'était pour qu'on la regarde bizarrement. Très vite, son attention retourna sur ses écouteurs, les fils toujours emmêlés. L'aspirante héroïne grommela et frotta entre son pouce et index les fils.

Enfin, après un dernier mouvement, le tout se démêla. Satisfaite, l'élève Hanran-Gun se prépara à connecter la prise jack dans son téléphone. En même temps, elle pianota sur son écran, à la recherche de sa playlist à enclencher.


Yo, Sawaka !


Une grimace apparut sur le visage de Lily. Elle considéra sa camarade de classe Kanako. Celle-ci s'installa à coté d'elle, collé contre le mur.


Mes potes sont partis à leur cours qui commençait plus tôt, alors je t'ai rejoint !

Fait ce que tu veux. Lâcha Lily sur un ton complètement détaché.


Ahurie, sa camarade de classe à l'alter multiplication eut de gros yeux. Elle secoua ses mains, tenta de dissoudre un potentiel malentendu. La noire craignait que la bleutée comprenne différemment les choses.


Ah, mais rassure-toi, je ne te traite pas de bouche-trou ou autre, hein !! T'es la seule avec qui je m'entends bien dans la classe !

Euh...Pourquoi tu te justifies ? Tu fais ce que tu veux. S'étonna Lily, elle cligna des yeux, n'ayant nullement songé à ça. Si ça me dérangeait, je t'aurais déjà dit de me laisser tranquille...

Super !


Bien soulagée, la lycéenne s'appuya à son tour contre le mur. Elle vint sortir son téléphone pour s'occuper un moment jusqu'à ce que le professeur ne vienne ouvrir aux aspirants héros et soldats. Parfois, pour briser la glace, Kanako montra des images retouchées qui amusait la bleutée.

Pendant le cours, Lily somnolait, n'arrivait même plus à suivre la leçon du jour. La voix de l'enseignant devenait trop lointaine, la tête de la bleutée devenait beaucoup trop lourde pour qu'elle puisse tenir sur sa main. Au final, l'adolescente s'assoupissait, les bras croisés, sa tête s'enfouissait entre. La grande carrure de son camarade de classe devant elle, pouvait bien lui servir d'alibi pour un petit somme, sans être vu.

Cependant, en l'espace de quelques minutes, l'adulte repéra l'élément qui se détachait complètement du cours. Les sourcils froncés, le professeur s'arrangea pour se rapprocher au mieux du bureau de l'adolescente. De façon assez brutal, il plaqua sa main contre le petit meuble de bois. L'impact sut réveiller Lily.


Hein ?! Quoi ?! Bowser n'est pas le big boss_ uh ?


Ayant été extirpé du royaume des rêves, la bleutée cligna des yeux, releva tout les gloussement s'élever dans l'air. Tout les regards étaient dirigés vers elle et l'un d'entre eux, était persistant. Très vite, l'information monta et les orbes bleus clairs de la jeune fille se tournèrent en direction de l'adulte bien énervé. Ce dernier, prit une grande inspiration par les narines, son menton se relevait.

Bien évidemment, Lily appréhendait déjà la suite, bien que de toute manière, elle ne pouvait pas se défendre contre les remarques de ses supérieurs.


Tu dormais pendant mon cours ? Tu as du culot, Sawaka.


Entre ces quatre murs, l'atmosphère avait bien changé. Les couleurs étaient moins vives. Et les moqueries fusaient à messe basse, prêtes à quitter de la salle pour faire propager cet événement qui alternait leur quotidien.

Dans un mouvement relativement fluide, la bleutée vint se redresser convenablement sur sa chaise. Elle remonta une de ses mains sur sa nuque, un rire jaune traversa ses lèvres. Ses paupières se refermèrent d'elles-même, craignant de se faire foudroyer.


Oh, merci, même si cela ne relève d'aucun exploit...

Et en plus tu te fous de ma putain de gueule ?


Le ton que venait d'employer l'enseignant fit raviser la jeune fille, qui prenait conscience qu'elle n'aurait peut-être pas dû prendre parole. Bien remonté contre l'adolescente, l'adulte tourna les talons, haussa sa voix, lui énonça sur un ton bien dur ;


Deux heures de colles t'aideront à apprendre le respect !

Hein ?! Mais je ne peux pas ! S'alarma Lily.


Les sourcils froncés, le militaire n'appréciait encore moins la protestation de son élève. Il lui lançait un regard noir.


Et pourquoi tu ne peux pas ?

Je, euh... Le sergent... il... m'a déjà collé pour deux heures... ou plus. Bredouilla la jeune fille à l'alter du vent en baissant ses yeux.


Pour ne pas embarrasser son supérieur, et encore moins évoquer des suspicions dans les rangs, Lily préférait taire la véritable raison pour laquelle elle ne pouvait pas se permettre d'être mise en retenue. Le sergent lui faisait confiance, tenait à ce qu'elle puisse s'entraîner plus durement pour qu'elle soit à la hauteur à UA. Il croyait en elle, était même prêt à sacrifier de son temps rien que pour elle.

Bien que d'une part, ça ennuyait Lily de perdre de son temps libre, savoir que quelqu'un était de son coté, la soutenait, l'émeut énormément. Elle ne pouvait pas trahir la confiance de cet homme qui se montrait aussi généreux avec elle. Décevoir le sergent serait la dernière chose qu'elle aurait envie de faire.


Tu crois que je vais gober ce mensonge ?

Si vous n'êtes pas convaincu, allez directement lui demander. Répliqua posément la lycéenne en croisant ses bras, ses paupières se plissèrent.


Simple et efficace, ceci lui servit immédiatement d'alibi. Le militaire tiqua sa langue sur son palais et trancha sèchement par un :


On voit tout de suite comment sont les orphelins. Ça se croit intouchables !

Bien d'accord avec vous, caporal ! Approuva vivement l'ogresse en levant sa main.


Les groupies de Inoua vinrent se manifester également, comme si leur parole pouvait ajouter des points sur leur bulletin. Un vulgaire bonus. Affligée, Lily encaissa la critique baissa automatiquement sa tête et grimaça. Sa tempe vint prendre appuie sur son poing, tandis que ses yeux bleus considéraient son écriture sur son cahier.


Ce sont les pires..


Tirer profit sur la famille, était ce qu'elle détestait le plus. Et c'était aussi par ailleurs, la raison pour laquelle Lily n'appréciait pas tellement les enseignants. Ça critiquait là où ça faisait mal, ça abandonnait au lieu de aider ceux qui tenaient à progresser, ils se limitaient à leur fonction. Du moment qu'ils percevaient l'argent à la fin du mois, ils étaient contents.

Heureusement, tous n'avaient pas ce trait de personnalité. Le sergent était un cas à part, il fallait bien l'avouer. Et rien que de se rappeler de ses paroles, encourageait un peu la jeune fille.

À la sonnerie, tous quittaient la pièce, tout en bavardant. Mollement, Lily rangea ses affaires, se leva de sa chaise et apporta son sac par dessus son épaule, une bretelle étant maintenue par une main.


Sawaka, sache que je vais discuter avec le sergent. Si jamais j'apprends que tu as menti...


Sans même prendre le temps d'écouter la fin de sa phrase, l'apprentie héroïne et soldate pressa le pas pour sortir de la pièce. Elle ignora les interpellations de l'adulte et tenta de faire taire les battements de son coeur qui lui faisaient terriblement mal. « Cesse de demander de l'aide, personne ne vas te croire ! ». La voix d'un autre homme refaisait surface et elle ferma ses yeux, refusa de réécouter quelque chose de plus poignant.

Malencontreusement, tellement qu'elle ne surveillait pas où elle se dirigeait, Lily se cogna contre quelqu'un. Aussitôt, elle recula, massa son nez qui s'était prit le coup en premier et jaugea son camarade de classe se tourner vers elle. Le roux haussa un sourcil, plutôt surprit.


...Tu pleures ?


Roger était le premier à réagir, tandis que ses camarades furent à leur tour, stupéfaits par cette découverte. La bleutée les dévisageaient. Aucune larme n'était versé. Il ne s'agissait simplement que ses yeux étaient humides. Peut-être bien qu'ils avaient rougis, mais il n'y avait rien de plus. Devoir prendre parole était un véritable supplice pour elle.

Parce que sa voix la trahissait.


J'pleure pas, t'es juste dur au dos, mon nez a eu mal. Répondit-elle d'une voix casée.

Le caporal n'était pas sympathique avec toi. S'affirma Yoroi. Il frotta son cou, à moitié camouflé par son heaume.

Et c'est vrai que le sergent t'as collé ? Lui demanda un autre garçon au visage de tigre.


Lily se prépara à lui répondre qu'une autre personne la devança. Des mains vinrent se poser sur les épaules de la bleutée.


Carrément ! Assura vivement Kanako. Je l'ai vu sortir énervé des bureaux des profs !


Ahurie, Lily la considérait. Elle préférait taire la vraie raison pour laquelle elle était sur les nerfs. Le simple fait que son professeur la fasse tomber de la chaise lui restait à travers la gorge, mais bon, pour préserver un peu de dignité, l'adolescente évitait de l'affirmer de vive voix.

Soudain, les doigts de sa camarade se plièrent. Et, d'un coup, la noire se mit à vivement secouer son amie à l'alter du vent vers l'avant et l'arrière, sans pour autant la relâcher. Les yeux de Lily s'arrondissaient, elle ne comprenait pas d'où surgissait toute l'animosité qui sortait de Kanako. Les longs cheveux bleus océans de l'adolescente suivaient avec un train de retard les mouvements.


Puis l'autre là, un crétin ! Je lui ferait bouffer ses morts là !

uuuuuuuh...

Et t'es pas complètement orpheline, genre, on t'a adopté nan ?! Alors j'vois pas où est le problème !

uuuuuh...

Kanako, je crois que t'as perdu Sawaka. Lui signala Yoroi, en pointant du doigt sa camarade.


En effet, à devoir la secouer aussi rapidement, l'avait perdu. Ses yeux formaient un tourbillon sans fin. Paniquée, Kanako recommença à la secouer comme un prunier, ignora les conseils de son camarade au heaume qui tenait à se qu'elle se montre plus douce dans ses gestes.

Blasé, Roger soupira et croisa ses bras et observa le temps par la fenêtre. Le ciel était toujours aussi gris et l'humidité était encore bien présent dans l'air.


Roger ? L'appela son camarade sur sa droite.

Ca a changé ici, pas vrai ?


Sans approfondir sa pensée à son allié qui lui lançait un regard inquisiteur, le roux remarquait que des éclaircissement eurent lieu entre les épais nuages sombres. Le lycéen plissa ses paupières en se remémorant des paroles de ce garçon aux cheveux verts. Midoriya Izuku. Il n'y avait personne d'autre que lui qui avait su lui transmettre un quelque chose.

De plus, cet élève de UA s'était montré très coopératif envers Lily, lui apportait même du soutien. La preuve étant, qu'ils échangeaient même par SMS, et ça, il l'avait très bien comprit depuis quelques jours suite au tournois Kukonaka. Et encore mieux, la bleutée avait démontré à quel point elle était utile et forte, ce qui lui avait fait gagné du respect auprès des autres. Cette fille restait souvent dans son coin, ne se défendait que si nécessaire. Elle évitait même de se montrer en colère.

D'une part, il s'interrogeait même si sa camarade de classe n'avait pas calculé son coup. Or, la logique tenait à pointer le fait que la bleutée était juste simplette et culpabilisait sur ses actes du passé. Rien que de songer à nouveau à leur arrivé ici, il ressentit un picotement à son coeur. Une chose qu'il n'avait jamais réellement fait gaffe jusqu'à présent. À vrai dire, Roger s'était contenté de exécuter les ordres. Briser un bras d'un adversaire était presque jouissif.

La supériorité, ce sentiment d'être invisible était si extraordinaire. Or, d'une autre part, il était celui qui avait renvoyé un candidat souhaitant étudier dans ce lycée. Et pour couronner le tout, son alter magma, avait grièvement blessé un adversaire pendant le tournois – bien que c'était l'oeuvre de Han, un étudiant de Kurayami. Le roux grimaça, amena sa main vers son torse et serra son uniforme militaire.


C'est donc ça... le poids des responsabilités ?


Roger dirigea son attention vers le groupe qui s'enthousiasmait pour une histoire de jeux-vidéos. Même Yoroi, qui habituellement, depuis sa rentrée ici en tout cas, était bien bavard. Ayant été contraint d'obéir aux autres, il n'avait jamais pu échanger sur un sujet qui le passionnait avec Lily. Kanako, qui elle, était obligée de se faire petite de crainte d'être ciblée par Inoua, s'était enfin libérée d'une lourde pression. Elle aussi, avait bien l'air de s'entendre avec la bleutée.

Un progrès.


Il faut qu'on se fasse un jeu de rôle, un jour. Leur proposa Yoroi en cognant son poing droit sur la paume de son autre main.

Oh mon dieu ! Jubila Kanako, les yeux aussi pétillants que ceux de Lily. Je pourrais ramener aussi mes potes ?! Ça a l'air dément !

J'ai toujours voulu tester un truc pareil ! S'enthousiasma Lily, elle sautillait comme une enfant sur place, un immense sourire affiché sur ses lèvres.


Un déclic se manifesta puis, toute sa joie s'envola. Un sourire amer apparut sur le visage de l'aspirante héroïne et soldate. Étonnés, ses deux amis la regardait, confus.


Euh, t'inquiète pas, on a le temps, après tes heures de colles avec le sergent, hein... Tenta de lui rassurer Kanako, persuadée que c'était le problème.

Elle a raison, et puis, le jeu de rôle est chez moi, j'irai le ramener après nos vacances.


Bien qu'elle hochait doucement de la tête, elle ne semblait pas cacher sa pointe de tristesse. Roger le nota et lança une pique, sèchement.


A moins qu'elle se barre, justement.


Tous le jaugeait, stupéfaits. Lily grimaça ce qui fit écarquiller les yeux de sa nouvelle amie. D'une petite voix, elle se risqua de lui demander ;


Tu...Tu pars ? C'est... une blague, pas vrai ? Ne put-elle s'empêcher d'espérer.

...Je vais être muté dans un autre lycée. Admit finalement Lily, préférant être honnête avec ceux qui se montraient aussi sympathiques avec elle. La semaine prochaine, je pars à UA.

Donc c'est là-bas ta destination ? Questionna Yoroi. Eh bien, je n'aurais jamais cru. Pour quelles raisons tu y vas, si ce n'est pas indiscret ?


La bleutée marqua une pause. Un peu gênée, elle demeurait pour l'instant silencieuse. À vrai dire, à proprement parler, c'était le sergent qui avait discuté avec les enseignants de UA dans son dos. L'adolescente détourna son regard du groupe et se mordit les lèvres.

Roger prit parole, trouva un moyen de clôturer la conversation.


Cela ne vous concerne pas.

Pardon ?! Bien sûr que si ! C'est notre amie ! S'indigna Kanako en se pointant du pouce. Comment peux-tu dire_...

Ah, parce que en même pas une semaine ça y est, vous êtes proches ? Alors que durant tout ce temps, tu l'ignorais ? Lui lança le rouquin, réprobateur. Quelle hypocrisie. Et toi Yoroi, n'essaie même pas de te justifier, tu ne vaux pas mieux que cette lâche.


Le garçon portant un heaume sur la tête encaissa cette accusation. Il ne répondit pas, devint mutique avec la noire. Roger considéra à présent sa camarade qui était sidérée devant de tels propos. Le rouquin vint réduire sa distance avec elle. Une de ses mains se posèrent sur l'une des épaules de Lily et, doucement, il se pencha pour lui souffler près de l'oreille ;


Une bonne action n'efface pas les mauvaises, tu es stupide et naïve de vouloir croire en eux.


Un avertissement, rien de plus. Bien que ceci était camouflé d'une autre part par de la bienveillance. Roger était aussi conscient que lui non plus ne méritait pas de recevoir de la sympathie. Il était favorable à ce qu'il puisse transmettre ses pensées sincères. Lily prit soin d'enregistrer ses paroles et releva légèrement son menton, répliqua, très sérieuse ;


Tout ça, c'est à moi d'en juger. Et parfois, c'est bon de pardonner, tu le sais ? De laisser une seconde chance.


Sans approuver son empathie, Roger fronça des sourcils puis opta pour partir en direction du prochain cours, suivit par d'autres de ses camarades, laissa derrière lui, les trois autres aspirants soldats et héros.

Les heures passaient et le doute planait chez la bleutée. Aucun des deux de ses camarades de classe ne lui avait adressé la parole depuis l'intervention du rouquin. Cela prenait bien la tête à l'adolescente à l'alter du vent. À un point où Lily s'interrogeait, si le problème ne venait pas d'elle.

Le soleil se couchait à l'horizon, celui-ci ne s'était manifesté que au dernier moment de la journée. En dehors des éclaircissements, on pouvait entendre le chant des cigales s'élever dans la nature. L'humidité était encore bien présente et avait non seulement recouvert toute la végétation autour de l'école militaire, mais aussi toute la cours, ainsi que le chemin de terre menant au terrain B – ceci servait principalement pour le footing, avec des obstacles installés un peu partout.

Dos appuyé contre la façade granuleuse, les jambes croisées et assise sur le goudron encore bien frais, Lily jouait avec l'une de ses mèches en l'enroulant autour de son index. Ses orbes bleus étaient dirigés vers le ciel, son visage étant en partie aveuglée par les vaisseaux prodigués par le soleil qui se préparait à se fondre parmi les montagnes à l'horizon. La jeune fille attendait patiemment l'arrivé de son professeur, tout en étant perdu dans ses songes.

Quelques minutes plus tard, des pas se rapprochaient, signalant enfin que la personne tant attendue faisait son apparition. L'adolescente jaugea l'adulte en tenue de militaire, la scruter de ses yeux sombres.


Eh bien, ta plus grande qualité c'est ta ponctualité, lui fit remarquer le sergent, avec un sourire au coin de ses lèvres.

Je n'aime pas être en retard, éclaircit Lily.


Le sous-officier décela un maigre sourire s'échapper des lèvres de l'adolescente. Très vite, il comprit que quelque chose la tracassait. Elle était si facile à lire. En plus elle ne se relevait toujours pas du sol, la bleutée ne relâchait seulement que sa mèche de son doigt.


A quoi es-tu en train de penser ? Tu as l'esprit ailleurs et ça risque de te freiner pour ton entraînement.


Lily le considéra en venant poser ses mains sur ses rotules. Elle abordait une grimace.


Rien, c'est juste... des gamineries. Prétexta t-elle, en espérant qu'il lâche l'affaire.

Vu que tu en es une, je ne suis pas surprit. Développe.


Crispée suite au manque de tact de son supérieur, la lycéenne grommela, hésita à se confier. Depuis quelques temps, il se montrait un peu trop... familier envers elle, que c'était troublant. Des tas de pensées formaient un gigantesque tourbillon dans son crâne, les morceaux de puzzles étaient éparpillés, impossible de tout replacer dans l'ordre. C'était confus, tout simplement.

Cependant, d'une autre part, sans doute en quête d'avoir un peu d'attention – ou bien de la naïveté, ne cessait de la secouer, réclamant à ce qu'elle prenne parole. Lily devait faire abstraction au sarcasme de son professeur, qui attendait patiemment qu'elle parle, les bras croisés.


...Ben, j'ai eu... un contretemps avec... mes potes ? Roger est venu plomber l'ambiance et depuis...ben.. j'ai l'impression que on m'évite, débuta t-elle finalement, d'une petite voix.


Le sergent écouta attentivement la suite, sans lui couper la parole.


Je me suis débrouillé pour les rassurer après ça, pour leur dire que je les considères comme des amis, mais... j'ai l'impression qu'il y a maintenant un malaise.


Elle marqua une pause, repensait à tout ce qui venait de se passer. Lily souffla par le nez, eut une mine attristée. Trop naturellement, elle vint amener son pouce vers ses lèvres et vint ronger nerveusement son ongle court. Elle réfléchissait encore, puis, l'anxiété vint monter en elle en plus de la culpabilité.


Sergent, je peux...vous poser une question intime ?

Dis-moi.

Avez-vous des amis ? L'interrogea la bleutée en abaissant sa main de son visage, ses yeux s'ancraient dans les orbes sombres de son supérieur.

Évidemment. Pourquoi cette question stupide ?


Sans une once d'hésitation, il avait répliqué. Le militaire soupira, amena ses mains sur ses hanches et patientait pour qu'elle puisse s'expliquer un peu plus. Avec un sourire sincère et à la fois désolé, Lily plongea sa main droite dans ses cheveux attachés. Elle eut un rire nerveux.


C'est juste que je me sens perdu...

Pour quelqu'un qui soupirait hier car je jouais le psychologue, on dirait que finalement tu as besoin de mes conseils.


Un silence s'installa entre eux. Un peu plus loin, dans un bâtiment, on pouvait entendre des rires et des conversations bien animées. Les cigales continuaient perpétuellement à cymbaliser dans la nature que ça en devenait presque épuisant rien que à devoir les entendre en cette saison. Humiliée par ce que venait de lui balancer son professeur, Lily se sentit offensée et vint ronchonner.

Sa conscience la blâmait, en lui soufflant qu'elle n'aurait jamais dû prendre parole. Que ses problèmes ne concernaient qu'elle et que c'était à elle seule de tout résoudre. De se trouver elle-même.


Oh et puis laissez tomber...

Non. Il faut que je comprenne mieux ta situation pour que je puisse t'aider. Lui intima le sergent sur un ton plus sérieux.


Lily capitula. Elle poussa un soupir, souleva sa mèche frontale avec sa main en faisant une moue ennuyée. Elle poursuivit.


Eh bien... J'admets que j'ai des problèmes de confiance et.. enfin... je peux désigner une personne comme ami, sans avoir confiance ? Ce n'est pas un peu trop... sale ? Malhonnête ?


Un nœud se formait au creux de sa gorge, ce qui rendait sa voix un peu plus fluette. L'anxiété la rongeait de l'intérieur.

Depuis trop longtemps la bleutée était seule, ne savait pas comment se comporter avec son entourage. Elle préférait la solitude que d'avoir cette crainte constante d'être trompée, trahie. Par conséquent, la jeune fille n'osait aller de l'avant. Ça l'effrayait de prendre les devants, pour ensuite, tomber de haut. La définition de l'amitié lui paraissait tellement étranger. Tandis qu'une part d'elle, désirait plus que tout, en avoir. À force de observer son entourage, une pointe de jalousie s'était renforcée.

Le sergent analysa ses justifications et gratta le début de sa barbe, songeur. Ouvertement, il lui transmit ses profondes pensées.


Tout n'est qu'une question de affection... Selon moi, tu catégorises trop les personnes. Tu attends trop et tu te braques. Mais tu sais, parfois, on a un entourage avec qui on apprécie leur présence, on peut échanger mais sans que ce soit en profondeur. Tout comme il existe des personnes avec qui on a des liens forts, avec qui, sans aucune crainte, tu peux te confier, te sentir en sécurité.

Ah bon ?


Toute attentive, Lily penchait sa tête sur le coté. Son professeur opina doucement et vint lui donner des exemples.


Supposons que tu me compares avec ton père adoptif. En qui as-tu le plus confiance ?

Ben... en lui.


Avec un sourire mi-amusé, le sergent abusa de son coté de faux-acteur. Il imita l'expression d'une personne blessée.


Je suis choqué, alors que je t'écoute, tu as plus confiance en lui ?

Ca fait six ans que je le connais, alors oui. Sourit-elle, très sincère. Et je lui suis redevable... Par contre vous... Lily marqua une pause, pour qu'elle puisse réfléchir à quoi lui répondre, je ne sais pas comment l'expliquer... mais...ouais, je crois... que je peux vous faire un minimum confiance.

La confiance est la clé de la réussite.


Le sergent vint se placer à coté de son élève. Appuyé contre la façade lui aussi, il admirait le soleil se coucher. Nostalgique, il se remémorait de quelque chose avant de ajouter ;


Tout comme la confiance peut nous mener à notre perte.

Vous... avez déjà été trahi ? Demanda Lily, intriguée.

Oui. Mais il y a une autre forme de trahison aussi.

Laquelle ?

Se trahir soi-même est la pire chose qui soit.


Perdue, Lily cligna des yeux et haussa un sourcil. Elle dévisagea son supérieur, encore plus curieuse. L'homme en tenue de militaire vint fermer ses paupières et souffla. Il reprit, tout en restant vague.


Au moins, tu as maintenant comprit le principe. Ce n'est pas un mal de ne pas accorder une grande confiance envers quelqu'un. Tu peux considérer quiconque comme un ami. Tout dépend de comment tu te sens avec l'autre personne. Si tes sois-disant amis t'évitent, dis-toi simplement qu'ils ne te méritent pas. Ou alors laisses leur du temps pour se remettre en question.

D'accord.

Les relations sont toujours compliquées. Je peux le concevoir. Mais sache une chose, tu seras très bien accueillis à UA. Tu découvriras de nouveaux horizons, plusieurs portes s'ouvriront à toi, j'en suis convaincu. Il ne faut pas que tu te braques.


Lily regarda à son tour le soleil. Le ciel ambré s'assombrissait petit à petit et des oiseaux survolaient une forêt. Avec un sourire, Lily acquiesça et vint se lever, se dépoussiéra son pantalon militaire. Avec un sourire plus rayonnant, elle s'exclama :


Merci de m'avoir éclaircit certaines choses, remercia t-elle, reconnaissante. Bon ! Maintenant je suis prête à en découdre ! Apprenez-moi à contrôler mon alter !


Enflammée et rechargée à bloc, le sergent ne put que esquisser un sourire satisfait rien qu'en voyant son élève être remise de son impasse. Il hocha de la tête et se décolla du mur pour la guider jusqu'au terrain B.

Des sapins occupaient une grosse partie de la zone, les arbres étaient gigantesques, leur feuillage était épais et quant au sentier, on ne pouvait voir le bout seulement à l'aide des limitations des grillages simples torsions, qui entourait tout l'école militaire.

La terre étant encore glissante, il y avait des coins remplis de gadoue, l'eau n'était pas entièrement absorbée. Les bottes des deux soldats s'encrassaient au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la petite forêt du terrain B. Des détecteurs de mouvements solaires, accrochés bien solidement sur quelques troncs, se mirent à s'allumer dès que les deux personnes se plaçaient sous leur capteurs. Le sergent contournait les sortes de balançoires avec des pneus, un mur d'escalade pour ensuite s'arrêter devant un lot de mannequins à cible usés. Une brise légère vint se manifester, emportant avec, une mélodie émise par les feuillages.


Bon, tu avais plus ou moins mentionné vouloir rendre ton alter vent plus rapide, plus précis ? Et que pour cela, tu devais réduire l'épaisseur de tes attaques ?

C'est cela.

Il n'y a pas autre chose ?


Les paupières de la jeune fille se plissèrent. Elle réfléchissait, puis, avoua.


Mon alter ne s'active que à travers mes membres, pointa t-elle en désignant ses mains et ses pieds. Je pense que ce serait peut-être bien que je puisse apprendre des nouveaux tours avec mes jambes.

Et tu as quelque chose en tête ? Demanda le militaire, qui retenait au mieux ses explications.

Me déplacer dans les airs serait le top du top ! S'affirma la bleutée, les poings serrés, ses yeux pétillaient, rien qu'en s'imaginant se balader depuis les airs sans craindre une chute.


Le sergent arqua un sourcil.


Et tu as déjà essayé de rester suspendu dans les airs ne serait-ce que cinq centimètres du sol ? Au moins deux ou trois minutes ?

Hein ? Non ! Et puis c'est ridicule !

En quoi c'est ridicule ?

Parce que ça l'est.

Maintenant que tu le dis, il est vrai que t'imaginer le faire est absurde. Et très hilarant.


Il souriait et son élève roula des yeux, exaspérée.


Plus sérieusement gamine, c'est quelque chose que tu devrais travailler. Imagine qu'un jour, tu te retrouves coincé dans un piège et que le plafond est bas. Que le sol est jonché de clous, ou de sable mouvant. Tu seras bien obligé de te déplacer. Ou même, si en mission d'infiltration, il y a de l'acide dans des conduits ou des pièges à rats. Accroupis ou en te déplaçant en étant couché ne t'aidera pas toujours.

Ah... oui...pas faux. S'étonna Lily, elle ne réalisait que maintenant l'utilité de s'entraîner à faire ça.

On travaillera aussi sur ta rapidité plus tard. Autrement dit, on va diviser en trois tes sessions. Pigé ?

A vos ordres !


Déterminé, l'aspirante soldate et héroïne était prête à réussir. Sous les consignes de son supérieurs, elle travailla dans un premier temps sur ses attaques. L'objectif principal étant de transpercer le centre de la cible et uniquement la petite zone et non pas toucher les autres cercles extérieurs. Étant à quelques mètres du mannequin, l'adolescente s'entraîna durement pendant que le sergent alla se reposer sur un rocher libre, n'observa que quelques fois avant de se lasser et de reporter son attention sur son téléphone.

Bien que Lily était rigoureuse et ambitionnée, la fatigue se ressentait de loin. Haletante, elle s'était permise au bout de sa vingtième tentative, de retirer sa veste malgré la fraîcheur nocturne. Ses mouvements commençaient à être de plus en plus raides, bâclés.


Tu fais quoi là ? Vint lui critiquer le sergent dès qu'il leva ses yeux vers elle. Tu imites un marin sur un radeau ? Mets y plus de volonté !


La bleutée fronça des sourcils et grinça des dents, ravala sa fierté pour reproduire les même mouvements que plus tôt. Ses membres la tiraient, son sang bouillait tellement que tout ses fibres étaient presque à lui supplier d'arrêter de bouger. Le vent qu'elle avait utilisé pour y projeter des lames d'air n'avaient cessé de grossir à vu d'oeil. La plaque en cible se pulvérisa et chuta violemment sur la terre. Très vite, celle-ci remplacée par une autre – le mannequin ayant un mécanisme permettant de reproduire d'autres cibles. Ceci était fabriquée par des experts en ingénieries.

La respiration plus sifflante, les oreilles de l'adolescente bourdonnaient. Progressivement, une migraine s'était manifestée et, à cran, elle s'autorisa à s'arrêter, pour masser ses tempes avec ses doigts. De la sueur dégoulinait sur son visage tout comme sous ses vêtements.


C'est tout ce que tu sais faire !?


La gorge asséchée, Lily ne trouva pas la force pour répliquer. Elle parvint à retrouver son souffle puis, avala sa propre salive, tentant désespérément pour s'hydrater comme elle le pouvait. Ses jambes ne supportaient plus rester debout. Ils l'abandonnèrent. Son corps se retrouva par terre.

Le sergent poussa un lourd soupir, presque déçu que son élève se retrouve à cran.


Putain, Sawaka, tu branles quoi là ?... ça ne fait que trente minutes, bordel !

Ouais, mais avec le footing du matin, plus la pratique qu'on a eu dans l'aprèm, je suis KO..


Ne souhaitant pas ajouter des détails, la bleutée garda le silence.

Préoccupé par l'absence d'animosité venant de son élève, le sergent dû lâcher prise. Il soupira, ne se rappela que seulement qu'il avait négligé d'apporter au moins une serviette et une bouteille d'eau. Enfin, l'adulte se daigna de se bouger du rocher.


Pause de cinq minutes, on reprendra sur l'exercice de tes sauts.


Le militaire se déplaça et laissa derrière lui son élève épuisé. Laissée pour seule, au milieu du terrain B, dans un silence presque étouffant dans la forêt qui devenait de plus en plus sombre depuis que le soleil s'était couché, Lily se laissa s'asseoir sur la terre humide. Tant pis si elle était sale. Ses chaussures l'étaient, elle puait la transpiration, pourquoi s'interdire de se reposer un peu ? La bleutée écouta le vent jouer harmonieusement un chant avec les sapins et arbres qui l'entouraient. Les cigales cymbalisaient encore, toujours aussi dynamiques, ce qui ajoutait un peu d'animation dans ce coin.

Profitant de ce moment de répit pour souffler, Lily ferma ses yeux, posa ses mains sur le sol. Ses doigts s'encrassaient avec la terre. L'instant suivant, elle frissonnait légèrement, l'humidité remontait et malgré ses efforts précédents, la température corporelle de son corps chutait considérablement.


Argh, on commence tout juste le mois de septembre et je me les pèles déjà. Se plaignit-elle à voix haute.


Songeuse, la bleutée sortit de sa poche son téléphone. Elle le déverrouilla pour regarder ses notifications. Une attira plus son attention et elle cliqua sur ses SMS. Ainsi, elle put lire en détail le reste du message qu'elle avait reçu il y avait presque une bonne heure. En fond de discussion, des petits chats tout mignons.


[ De Izuku Midoriya à Lily Sawaka ; 21h03 ]

| | Courage avec ton entraînement, ne te surmène pas ! | |


Un sourire vint illuminer le visage de l'adolescente. Sans tarder, elle profita de cet instant de répit pour pouvoir lui répondre.


[ De Lily Sawaka à Izuku Midoriya ; 21h47 ]

| | Merci ! Ça vaut aussi de ton coté ! | |


Gaiement, Lily rattrapait au mieux tout son retard sur les nouveautés. Tellement qu'elle était absorbée sur des vidéos sur des jeux-vidéos qui l'intéressait, elle n'avait pas remarqué la présence de son professeur derrière lui. Une bouteille fraîche se glissa sur sa joue, ce qui réussit à faire sursauter la lycéenne.


Ah, les jeunes et leur portable, lança le sergent sur un ton emprunt d'une lassitude palpable. Toujours dans vos mondes.

Dixit celui qui squatte son tél' sur le rocher depuis le début de mon entraînement. Riposta Lily en le dévisageant. Elle tendit sa main, sa paume dirigée vers le ciel pour qu'elle puisse prendre la bouteille d'eau.

C'est plus divertissant qu'un livre.

Pourtant c'est bien de lire.


Le sergent lui offrit la bouteille d'eau qu'il avait récupéré depuis un mini frigo. Il haussa ses épaules et porta ses mains sur ses hanches, sceptique avec ce qu'elle lui avait répliqué.


Ah, parce que toi tu lis en dehors l'utilisation d'un téléphone ?

Evidemment !

Des BD et mangas ?

Des romans aussi, persifla t-elle, mécontente qu'il ait un sourire narquois. Notamment sur de la fantasy, des légendes, des contes...

De la romance aussi ? À l'eau de rose ?


Lily leva les yeux au ciel, souffla et vint ouvrir le bouchon de la bouteille et amena ses lèvres sur l'entrée pour boire un coup. L'eau était fraîche et cela apaisait toute l'irritation qu'il y avait dans sa gorge. Taquin, le militaire ajouta :


Ah, je sais quelle romance, dans les pays non occidentaux, il y a ce titre intitulé Roméo & Juliette. Ça doit te brancher.


Les pupilles de son élève se dilatèrent et elle manqua de avaler de travers. Prise par une quinte de toux, elle se reprit, après que cela soit passé. Tout en dévisageant à nouveau son supérieur, elle essuya le reste d'eau qui lui avait échappé au coin de ses lèvres du revers de sa main droite.


Mais d'où ?? N'importe quoi ! Si y a de la romance, je veux qu'il y ait de l'action à coté moi ! Rien de niais !

Il y a de l'action dedans.

Ce n'est pas ce genre d'action là, je veux où ça se bat vraiment, contre des vilains ! Lista la bleutée en remuant sa main telle une petite actrice.

De toute façon, dès la deuxième page du livre, ça m'agace. Lire n'est pas ma tasse de thé.


Estimant que la pause était terminée, son regard sévère revient à la charge. Il commanda et sans broncher, Lily exécuta ses ordres. Cette fois-ci, elle travaillait sur ses sauts. Comparé à ce qu'elle pouvait réellement faire, ici, la bleutée était trop fatigué et cela était bien trop visible. La volonté y était, mais le corps ne partageait pas le même entrain.

Déjà cinq minutes après, la jeune fille s'imposa une pause, haletante. Ses jambes flageolaient, n'arrivaient plus à suivre la cadence. Ses muscles tiraient tellement, que cela en devenait trop douloureux pour elle. Hésitante, l'adolescente leva ses orbes bleus en direction de son supérieur. Il arborait un air grave en fixant son téléphone et, presque simultanément, le sergent considéra son élève être pliée en deux.

Il souffla, se leva du rocher.


Continue, je reviens.

Euh... OK...


Aussitôt après, le militaire se fondit dans l'obscurité de la forêt. Seulement éclairée par les projecteurs solaires, Lily fut de nouveau seule. Elle soupira, massa distraitement ses jambes. Son alter vent n'avait plus d'énergie pour poursuivre l'entraînement. En cas d'utilisation constante, les conséquences pourront s'avérer plus que inquiétantes.

Songeuse, l'aspirante héroïne s'interrogeait sur comment elle pouvait sauter plus haut. Certes, elle pouvait utiliser son alter sur ses jambes. Mais elle avait eu beau y travailler depuis le début, aucun progrès n'avait été fait. La bleutée se creusait les méninges, avec les bras croisés. Sa migraine ne s'était pas disposée à la laisser tranquille. Presque agacée, Lily soupira, relâcha ses bras dans le vide.


Ce serait plus pratique pour moi de utiliser le vent comme sorte de trampoline...


Seulement après avoir énoncé ces propos, elle tilta.


Mais oui ! Je n'ai qu'à sauter et former le vent au plus vite sous mes pieds, amortir ma chute pour me propulser dans les airs ? Ça se tenterait !


Ignorant au mieux ses douleurs musculaires, Lily se faisait violence pour un dernier saut sur place. Concentrée, elle utilisa son alter. Le vent se formait timidement sous ses pieds, formaient un mini plateau circulaire transparent. Dès lorsque ses talons touchèrent l'air, celui-ci se comprima, puis, automatiquement, la jeune fille s'imagina que le plateau repoussait son poids pour la propulser plus haut.

Ceci ne fonctionna qu'en petite partie.

N'ayant seulement gagné que même pas un mètre supplémentaire, Lily écarquillait ses yeux, époustouflée. Un sourire remplit de joie s'affichait sur son visage.


Oui ! C'est ça ! Yes !!


Faute d'avoir pensé à la réception au sol, la bleutée chuta lourdement par terre. De la poussière et un peu de terre volèrent suite à l'impact surnaturel. Difficilement, haletante, Lily essaya de se redresser sur les coudes. Beaucoup trop épuisé, elle abandonna toute forme d'énergie pour se laisser de nouveau s'écrouler sur le sol.

Une partie de sa joue gauche avait de la terre humide. Ayant beaucoup trop de flemme pour se tenir un minimum présentable, la jeune fille préférait abandonner le combat. À vrai dire, tellement qu'elle était exténuée, elle pouvait entendre les râlements de son professeur si jamais il venait la voir dans cette posture quasiment pathétique.

Un papillon de nuit vint délicatement se poser sous les yeux de l'adolescente. L'insecte cessa de battre des ailes. Puis, non loin, un grincement surgit au niveau des grilles de limitations. Automatiquement, suite à ce bruit suspect, le hétérocère prit son envol pour s'éloigner des environs. Lily remua un peu, prit parole.


Sergent ? C'est vous ?


Aucune réponse.

Un autre grincement plus insistant interpella la bleutée. Prudente, elle se força à se redresser et à se relever du sol peu stable. Le terrain était encore un peu glissant, au niveau des fougères. L'aspirante héroïne et soldate marcha à son rythme vers la source de sa confusion.

Écartant quelques brindilles avec ses bras, ses pas faisaient du bruit, ceux-ci, s'enfonçaient dans la terre et l'herbe haute. Atteignant la zone limitée par les grillages simples torsions, elle crut distinguer une silhouette de l'autre coté. Un projecteur solaire vint éclairer le chemin de la jeune fille qui s'arrêta seulement à quelques mètres de la barrière.

Une personne était bel et bien de l'autre coté. Ses doigts étaient accrochés sur le grillage en acier. Encore une énième fois, ça agitait, faisait grincer le matériel. Avec l'arrivé de Lily, l'individu stoppa tout action. Le visage fut éblouit par le vaisseau de lumière dirigé jusqu'à elle.


Qui que vous soyez, vous ne devriez pas être ici. Énonça sérieusement Lily.


Bien que ce n'était pas très respectueux, la lycéenne reluquait l'inconnu.

Vêtu d'un long manteau de cire noire, des bottes montantes noires, la personne avait une capuche pour recouvrir son visage. Le seul truc qui changeait et était visible, c'était la présence des ongles violets, bien traitées.

Un rire quitta les lèvres de l'inconnu. Doucement, on venait se révéler à l'adolescente qui fronça des sourcils dès lors qu'elle voyait le visage.


Hein ? Pourquoi j'ai l'impression de déjà-vu ? S'étonna Lily, troublée.


Une femme. Des cheveux violets, avec des mèches plus courtes que d'autres, mal alignées. Des iris violets, un rouge à lèvres violet et un fard à paupières très sombre. Des longs cils et des sourcils fins. Son teint était pale, ce qui donnait presque un air morbide chez elle. Dès lorsque l'inconnue leva ses yeux pour considérer Lily, ses paupières se plissèrent et un large sourire se dessinait sur ses lèvres. Ses joues s'empourprèrent et la femme respirait bruyamment.

De l'excitation était palpable dans l'air. Et rien de très naturel.


On se retrouve enfin...


Sa voix résonnait jusqu'à la bleutée. Un frisson de dégoût et de d'effroi s'emparait d'elle. Lily grinça des dents. Une image se sélectionna dans ses souvenirs. Celle de l'inconnue qui lui avait adressé la parole à la fin du tournois Kukonaka. Elle n'avait pas le même physique, cependant, sa tonalité était identique.

Sans savoir qui elle était réellement, la lycéenne ne resta pas intimidé.


Vous êtes devant une école de militaire, madame. Vous devriez faire demi-tour, avant qu'on ne vous voit. Lui conseilla Lily, en voulant rester un minimum professionnelle. À cette heure tardive, vous serez perçue comme une intruse.

Je croyais qu'il y avait un couvre-feu ici, serais-tu en train de rompre des règles ?


La question de la femme dérouta l'adolescente. La bleutée la dévisagea, méfiante. À quoi jouait-elle ?

Un rire échappa de nouveau de l'inconnue. Doucement, elle vint rapprocher son visage du grillage. Le bout de son nez atteignit l'acier.


Tu es bien silencieuse, ma petite Lily...

...Qui êtes-vous ?


Méfiante, Lily redoutait la réponse. Une goutte de sueur perlait sur sa joue. Tout les fibres de son corps lui criaient de faire demi-tour sur le champ, que cette femme dégageait une aura malsaine, qu'elle était folle. Pour une raison qui lui était inconnue, ses jambes refusaient de bouger, et son coeur s'abstenait de fuir, bien que celui-ci battait à tout rompre, au point à en devenir douloureux. L'aspirante héroïne pressentait qu'il lui manquait un truc. Le visage de cette dame ne lui était pas si inconnu que ça.

Un déjà-vu. Flou. Ou oublié depuis longtemps.

La violette pencha sa tête sur le coté, au-dessus de son épaule bien frêle.


Viola.

...Comme la fleur ?

Oui. Comme toi.


Pantelante, la femme secouait frénétiquement le grillage avec le peu de force qu'elle avait. Sa frange recouvrit une partie de son visage baissé.


Enfin ! Enfin, enfin, enfin, enfin, enfin, enfin, enfin, enfin, ... !!!


Elle se mit à rire hystériquement et, brusquement, Viola releva sa tête. Ses pupilles rétrécissaient, un sourire des plus terrifiant bien visible sur ses lèvres, éclairée par une partie du projecteur solaire.


Dis-moi Lily...


Dès même qu'elle prononça le prénom de la jeune fille, cette dernière écarquilla ses yeux et recula d'un pas. Sa botte salie par la gadoue écrasa une brindille couchée sur le sol. Sa respiration se coupa net.


Tu veux bien...


Un énorme frisson traversa tout l'échine de la bleutée. Elle comprenait seulement que maintenant, elle n'était pas seulement en face d'un simple vilain, mais d'un individu qui avait l'air d'en savoir long sur elle. Un fragment de ses souvenirs lui revint instantanément. Tel un éclair déchirant les cieux, son cerveau se remit à fonctionner, lui donnant enfin un indice sur ce déjà-vu.

« — Quelle est mignonne, cette petite fille ! De si beaux yeux ! Je n'en ai jamais vu de si beaux ! Je n'en ai pas dans ma collection ! »


Tu veux bien me donner tes yeux ? Quémanda Viola en secouant de plus belle le grillage, qui serait presque prêt à lui céder sous sa violence excessive.


La goutte de sueur rejoignit le menton de la bleutée et se détacha naturellement de sa peau moite. Tremblante, encore sous l'effet du choc et aussi effrayée face à la menace, Lily trouva néanmoins la force de sourire, à rire de cette situation des plus ambiguës. L'adrénaline pulsait dans ses veines et rien que cela, l'aidait à surmonter ses angoisses.


Non.

Donne, donne, donne, donne, donne !

Tu crois sérieusement que je te ferais ce plaisir ? Répliqua plus sèchement l'aspirante héroïne, elle serrait ses poings en dévisageant la vilain. T'as tué mes parents, et t'as prit huit ans pour me retrouver ? Félicitations, tu veux une remise de trophée pendant qu'on y est ?!


Face à l'arrogance de cette jeune fille, Viola cessa de remuer le grillage. Elle continuait toutefois à rire hystériquement, dodelina de la tête.


Qu'une gosse survive à l'attaque, la probabilité est minime !

Je sais que toutes les lois des calculs sont en paniques en me voyant, se vanta Lily avec un rire sarcastique. Elle sortit son téléphone de la poche de son uniforme militaire. De toute manière, on ne se reverra plus !


Sa main droite tremblait énormément. Son coeur martelait plus violemment dans sa cage thoracique, sa respiration devenait de plus en plus lourde. Bien que Lily se faisait violence pour paraître indifférente, malgré la poussée d'adrénaline, rien ne pouvait finalement apaiser sa panique. Ses yeux considéraient son écran allumé, elle pianotait nerveusement sur son portable, qui déconnait au pire moment. Elle n'arrivait même pas à faire des gestes simples pour se diriger sur ses contacts.


Allez, putain, j'ai juste à appeler le sergent ! Il va ramener du renfort et vite la capturer !


Sa main moite, ses doigts glissèrent, trempèrent son écran fragile au contact de l'humidité. Son téléphone n'étant qu'une vieille marque, il était moins performant par rapport aux nouveaux smartphones.


Tu trembles, Lily ?


Ignorant l'observation de son ennemi, la femme poursuivit, d'un regard intense. Son rire avait cessé, mais son sourire était toujours là.


De peur ? De colère ? De désespoir ? Détaille-moi tout, je dois tout savoir. Éprouves-tu de la haine à mon égard ? Qu'as-tu ressentit dès que tu as su que je suis l'assassin de tes parents adorés ? Tu vas me donner ce que je veux, pas vrai ? Si tu le fait, je t'offrirais une compensation ! Sais-tu un secret de ton père ? Sais-tu pourquoi je viens te voir que maintenant ? Hein ? Hein ? HEIN ???!


Perdue dans son discours, Lily cessa tout mouvement. Lentement, ses orbes bleus vinrent s'ancrer dans ceux violets de la femme folle. Presque intimidée, la jeune fille ne savait plus quoi répondre. Ni quoi faire. La pratique aurait été de vite avertir ses supérieurs. Tandis que de l'autre coté, plusieurs questions taraudaient chez la lycéenne.

Ce vilain dégageait quelque chose de si perturbant. Vague. Qui pourrait retourner le cerveau de n'importe qui.

Innocemment, Lily se risqua.


De....quoi tu parles ?

Je vais te donner un indice, puisque c'est notre deuxième rencontre, chantonna Viola en agitant sa tête de gauche à droite. Si je viens te voir que maintenant, c'est que tu possèdes quelque chose dont je veux !

Mes yeux ? Supposa naïvement la bleutée avec une grimace.

Oui, et non ! Ça, ce n'est qu'un détail passager ! Ce n'est pas ma véritable motivation !


Elle rit. Appuya son front contre le grillage. Puis, quelque chose de nouveau se produisit. Lily écarquilla ses yeux. Effarée, elle manqua de pousser un cri et de reculer d'un pas.

Une partie du visage de la femme fondit. Sa chaire dégoulinait, s'arrachait, simultanément en plus de ce flot de sang considérable. La sclérotique, la pupille coulait abondamment, jusqu'à on n'y voit que un creux noir, vide. À moitié, toute la structure osseuse et cartilagineuse était mit à découvert, dans cette nuit sans étoile. Le vent soufflait, emportait des feuilles et des brins d'herbes qui se détachèrent du sol.


Ce que je veux... Oh, et si tu le demandais à All Might ?


Son timbre de voix était mixé entre un ton grave – monstrueuse – et le normal.

Interrompue dans son discours, un bruit de feu retentit dans l'air. Le vilain à moitié squelette apporta son attention vers sa poitrine. Un trou s'était formé dans le coté « humain ». Un grognement monstrueux démontrait son indignation.


Sawaka ! Recule ! IMMEDIATEMENT ! Lui ordonna le sergent, ayant braqué son pistolet vers l'ennemi.


Il accourut au plus vite, tendit son bras gauche pour la protéger. De son autre bras armé, il vint de nouveau appuyer sur la détente et d'autres tirs fusèrent, touchèrent la cible qui gémissait, reculait sous les coups. Rapide et concentré, le militaire actionna sur un bouton caché à l'intérieur de sa veste. Il prononça, haut et fort ;


A toutes les unités! Vilain en vue dans le terrain B ! Rejoignez-moi immédiatement !


Bien que ceci était bref, à peine eut-il relevé ses yeux, que l'ennemi s'était évaporé. Ni même Lily n'avait pu s'en apercevoir, tellement qu'elle était encore sonnée.


Putain !? Où ?!


Rapidement, le sergent se rapprocha des grillages, usa de son téléphone pour éclairer la zone avec le flash. Cependant, de l'autre coté du grillage, il n'y avait personne de visible, aucune trace laissée. Prévoyant, le militaire chercha à regarder par dessus lui, au cas où si l'ennemi n'avait pas monté sur un arbre. Il vint également s'accroupir, poser une main sur la terre, examina s'il n'y avait rien de anormal sous ses pieds. Après ses rapides évaluations, il tiqua sa langue sur son palais et se redressa.


Disparu.

S...Sergent... ?


Aussitôt, le professeur se retourna et considéra son élève. Son teint était pâle et elle avait l'air complètement apeurée. Écartant tout son professionnalisme, le sergent se rapprocha d'elle et sans prévenir, vint l'enlacer. Les poings serrés, à en blanchir les jointures, il grinça des dents. Les paupières closes, il prononça :


Dieu merci, tu vas bien...


Lily ne réagissait pas face à cet élan de tendresse qui n'avait jamais été démontré par son supérieur. La tête contre le buste du militaire, être entouré par des bras musclés et chaudes, l'accompagnait doucement à se sentir en sécurité. Même si cela était de très courte durée puisqu'il la relâchait aussitôt.

Visiblement très anxieux, chose qu'il ne lui cachait absolument pas, le sergent appuya ses mains sur les épaules de l'adolescente.


Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?!

Je...


Le ton qu'il avait employé définissait son indignation. En tant normal, c'était la première réaction à faire. Et elle ne l'avait pas fait. La bleutée baissa ses yeux et fixa ses bottes sales.


Je... ne...sais pas. Elle... me disait que...

Quoi ? Lui pressa t-il en l'interrogeant. Bordel Sawaka, je sais que t'es capable de ne pas être effrayé par un vilain ! Qu'est-ce qui te faisait mettre dans cet état !?

...Elle est celle qui a tué mes parents.


À cette vérité, le sergent écarquilla ses yeux et relâcha la jeune fille. Il se redressa, choqué.


J'ai essayé de vous appeler... mais... elle...m'a déstabilisé. Elle me connaît... parlait...de choses bizarres... que...j'ai quelque chose qu'elle veut... et que...


« Oh et si tu le demandais à All Might ? » avait soufflé Viola avec un immense sourire mi-humain, mi-squelettique. Non, c'était mieux de ne pas en parler au sergent. Si ça se trouvait, l'ancien numéro un des héros ne saurait pas de quoi elle parlerait. N'est-ce pas ? Lily essayait de se convaincre. Elle serrait des poings, se tut dans ses explications.

Son supérieur poussa un long soupir, rangea son pistolet dans sa ceinture de cuir.


Inutile d'en dire plus. Je comprend que tu sois déboussolé après ces événements, mais sache que tu as beaucoup de chance qu'elle ne t'ait pas tué. Et qu'elle était de l'autre coté du grillage.

...Je...

Tu devais être tellement frustrée, furieuse et en panique à la fois.


Lily le fixa, perturbée.


On arrive !! Vint crier le major.

La session d'entraînement est fini, va dans ta chambre. Lui conseilla le sergent en allant rejoindre ses camarades.


Sans rechigner son ordre, la jeune fille ferma ses yeux et exécuta.

Une fois dans sa chambre, après s'être prit une douche rapide et s'être mise en pyjama, Lily se coucha enfin sur son lit. Son téléphone étant branché par un câble depuis une prise électrique, il rechargeait. Doucement, l'adolescente plia son bras pour recouvrir ses yeux, bien qu'elle était dans le noir dans la pièce. Ce qui venait de se passer la secouait encore beaucoup.

Trop d'informations.

« — De peur ? De colère ? De désespoir ? Détaille-moi tout, je dois tout savoir. Éprouves-tu de la haine à mon égard ? Qu'as-tu ressentit dès que tu as su que je suis l'assassin de tes parents adorés ? (...) »

« — Tu devais être tellement frustrée, furieuse et en panique à la fois. »


Je ne sais pas... Murmura t-elle, sa voix se perdit entre ces quatre murs, prêts à garder pour secret ses confessions. Je ne sais pas ce que je ressentais... je me sens... tellement perdu.


Lily prit une grande inspiration. Reposa son bras sur le matelas. Ses yeux se dirigèrent vers la commode en bois vernis, sur lequel, était posé son téléphone en train de recharger les batteries. Un petit voyant rouge étant visible. Sa première pensée se dirigeait déjà à une personne avec qui elle s'entendait bien. Si elle lui en parlait, comment réagirait-il ?

De suite, l'inquiétude refit surface, coupa de court à son envie. Et si ça l'agaçait ? Après tout, il devait avoir aussi ses soucis, qu'il ne devait pas lui transmettre. Après tout, Izuku avait déjà mentionné ce qui l'avait pesé au sujet de son meilleur ami – et rival. Mais depuis, plus rien après.

Et puis, si jamais lui aussi, il s'éloignait ? Comme Kanako et Yoroi ? Lily grimaçait. Elle devait faire abstraction à son envie. Elle changea de position, se tourna, se mit face au mur lisse. Tristement, la bleutée replia ses jambes contre elle. Le sommeil ne venait pas aussi rapidement, contrairement à d'habitude. Sans doute à cause de ce vilain. Ses pensées n'étaient dirigés que à elle dorénavant. Avant, il s'agissait du fameux message de Anastasia. Et maintenant...

Et maintenant il fallait oublier pour avancer.


Et si je regardais un film sur Stitch pour me changer les idées et éviter de cauchemarder ?...


**

*


« L'excursion à Hanran-Gun vient d'être annulé. Apparemment, un vilain a essayé de s'infiltrer chez eux. »


Suite à ce que Aizawa avait évoqué – ce que Shoto avait répété auprès de ses deux camarades de classe encore punis, Izuku demeurait un peu plus anxieux. On était mercredi, midi passé. Et toujours aucune nouvelle de son amie qui étudiait au lycée militaire. Depuis son entraînement du soir, c'était silence radio. Et contrairement à ce qu'elle lui avait dit l'autre nuit au téléphone, aucune thèse n'avait été appliquée.

Non seulement suite au mail mystérieux que lui et Katsuki avaient reçus, il y avait cet autre problème qui s'ajoutait à son anxiété.


Si seulement j'avais un petit message... Marmonna Izuku à voix basse.


De l'autre bout du salon, quelqu'un poussa un long soupir agacé. Un produit spécial pour vitre en main, de l'autre une raclette pour bien essuyer, son camarade claqua sa langue sur son palais.


Tu me fais chier à déprimer et à marmonner depuis que ce sale con de double face t'as dit la nouvelle ! Si t'es si emmerdé, appelle ta copine ! Vociféra Katsuki.

Ce n'est pas ma copine !

Je m'en contrefous de ta vie, putain, lui cracha le cendré, t'appelles, t'insistes un point c'est tout !


Le disciple de All Might plissa ses paupières, inquisiteur sur les raisons qui poussaient à son ami d'enfance de lui donner des conseils. De plus, pour quelqu'un qui « s'en foutait » de sa vie, il s'impliquait drôlement en acceptant partager et garder son plus grand secret.


Ouais, mais Katchan, on est puni, je ne pense pas que ce soit raisonnable que je prenne le temps d'appeler quelqu'un pour_...

— ...


Face au regard désapprobateur de son rival – qui était à deux doigts d'aller lui chourer le téléphone, Izuku décida de suivre son conseil, histoire de désamorcer la situation plutôt particulière. L'irritation de son plus précieux ami rendait l'atmosphère trop lourde.

Le vert exhala un soupir, considéra l'écran de son téléphone allumé, avec la page de ses contacts dessus. Il vint tapoter dessus, pour afficher celui de Lily. Malgré une pique d'anxiété, il vint finalement appuyer sur l'icône « appeler ». L'appel était en cours. Le temps que la personne ne vienne décrocher, l'aspirant héro pouvait sentir son coeur battre à la chamade. Jusqu'à présent, le lycéen n'avait jamais appelé directement une fille sur son téléphone en dehors de sa propre mère – ou encore, quand il s'agissait de Ochaco, c'était elle qui faisait directement la démarche.

Alors que Deku était persuadé qu'elle était absente, une voix ressortit de son appareil numérique.


Allô ?

S-Salut Sawaka-san ! Lui salua doucement Izuku qui rougissait légèrement. Ça... euh... ça va ?


Intérieurement, il mourait d'envie de se mettre un coup de poing pour cette stupide question. Il aurait pu être direct, mais non, au lieu de cela, il se faisait tout petit. Très vite embarrassé, surtout avec le regard blasé de Katsuki qui suivait la conversation – du moins, seulement avec les réactions de Izuku – ceci ne faisait que amplifier son léger malaise. Le vert se redressa, relâcha l'aspirateur et vint contourner nerveusement la table en bois vernis du salon. Il massa sa nuque, se rectifia un peu trop rapidement.


E-E-Enfin, ce que je voulais dire, c'est que j'ai eu vent que l'excursion chez vous a été annulé, vous avez été attaqué par un vilain ?

Attaqué ?...

Plus infiltré, pardon.

Hmmmm...


Les réponses de Lily turlupinait Izuku. Il fronça des sourcils, tilta relativement vite qu'il y avait autre chose. Il se rappela également que son amie était en entraînement, hier soir.


Tu as rencontré le vilain ? Comprit-il vite aussitôt.

Ouais.

Il s'est passé quoi ?

On a simplement discuté.


Sceptique, le détenteur du One For All haussa un sourcil. Étrangement pour lui, elle semblait évasive.

Discuté ? Répéta t-il, peu convaincu. On disait que vous étiez attaqués.

Ah ?... Oui, peut-être ?... Souffla Lily, elle sonnait comme épuisée au téléphone.

Sawaka-san ?


Un silence plombant commença sérieusement à inquiéter le jeune garçon. Alors qu'il s'apprêtait à prononcer une syllabe, il fut devancé.


Elle était barge, lui révéla la bleutée, elle me disait des choses qui... M'ont beaucoup perturbé. Puis son visage, sa peau, s'est mise à fondre. J'ai... vu la moitié de son visage en crâne... je ne peux même pas comment l'expliquer, mais, on aurait dit un mort-vivant, comme dans les jeux-vidéos !

Hein...


Choqué, Izuku pouvait très bien reproduire le schéma qu'elle lui avait décrit. Un frisson de dégoût lui traversa tout le dos et il grinça des dents.


Elle secouait comme une tarée le grillage, j'ai cru qu'il allait se plier en deux à un moment... Puis... ouais, le sergent est intervenu. Et elle s'est volatilisée. Termina t-elle.

De quoi elle t'a parlé, exactement ?

...Qu'elle voulait mes yeux ?


En dépit qu'il avait un pressentiment qu'elle ne lui disait pas tout, rien que à l'idée qu'on veuille lui enlever les yeux de Lily le faisait tressaillir.

Oui, elle avait des beaux yeux bleus. Ils étaient si brillant, si clair, si exceptionnels. Mais de là à lui faire subir ça ? Il y avait de quoi être perturbé. D'autant plus, que son amie devait être tellement épuisée, qu'elle n'aurait pu se défendre.


Je suis soulagé que tu n'aies rien.

Ouais ben, ça a foutu en l'air mon sommeil ! Râla t-elle.


Un point sur lequel il pouvait compatir.


Tu aurais pu m'en parler, peut-être que... peut-être que j'aurai pu t'aider ?

Je ne voulais pas t'embêter.

Tu ne m'embêtes pas ! S'exclama vivement Izuku, sur un ton plus fort qu'il ne l'aurait cru.


Katsuki s'asseyait sur le fauteuil du salon et plia son bras, prenant appuie contre le dossier. Il écoutait comme il le pouvait, tout en demeurant interdit. Le temps que son ami d'enfance et rival termine sa conversation au téléphone, le cendré abandonnait ses fonctions ménagères. De toute façon, heureusement pour lui, il n'y avait aucune caméra dans l'enceinte de leur dortoir, personne ne viendrait les cafter pour avoir prit une minute de répit malgré leur punition donnée par Aizawa.


J-Je veux dire, bredouilla ensuite le vert, qui se reprit de son coté trop franc, tu n'as pas beaucoup de personne dans ton entourage pour t'écouter, pas vrai ? Sache que tu peux me parler de tes problèmes quand tu veux, à n'importe quelle heure ! Même si je dors, je répondrais le lendemain... et tout...tu vois...

C'est gentil, mais...pourquoi tu veux faire autant pour moi ?


Les joues de Izuku s'empourprèrent. Dans un élan de confiance, il lui répondit.


Parce qu'on est ami. Et que je sais que tu ferais pareil.

Oui. Absolument.


L'adolescent eut un sourire. Il entendit autre chose qui le surprit.


Et aussi je tiens à te présenter des excuses.

Hein ? Pourquoi ? S'étonna t-il, perplexe.

Tu vas peut-être rire et trouver ça absurde, mais j'ai gros soucis de confiance. Rit nerveusement Lily à l'autre bout du fil, elle s'ouvrait un peu plus, j'ai toujours une crainte d'être vite trahi ou d'être blessé par des proches et..._

Je comprend parfaitement ce que tu ressens.


Sa pensée se dirigeait directement vers Katsuki Bakugo. Son ami d'enfance et rival ; Katchan.

Il était tout pour Izuku. Une admiration, un ami et rival. La personne avec qui il se sentait le plus proche, mais également la personne qu'il comprenait le moins depuis qu'il l'avait rejeté depuis tout petit. Combien même qu'il l'avait abandonné, l'avait humilié, frappé, combien même Izuku avait souffert, se sentait frustré, il n'arrivait pas complètement à le détester.

C'était plus fort que lui.

À leur rentrée à UA, tout avait basculé. Au début, c'était difficile, néanmoins, le détenteur du One For All se sentait fier d'avoir pu tenir bon, d'avoir pu tenir tête et s'être battu. L'autre soir, après sa dispute et son affrontement avec Katsuki, d'autres horizons se sont ouverts. Et ça, ça n'avait pas de prix.

L'idée même de perdre Katsuki lui retournait l'estomac. Ou même de songer qu'il vienne lui bousiller ses rêves serait absurde.

D'ailleurs, l'idée même que sa propre mère lui tourne le dos, ou même All Might, le rendait malade.


Et je peux t'assurer que je ne te ferais jamais ça ! Je te le promet !

Comme ton rendez-vous au café ?


Ce petit rappel suite à l'échange au tournois fit rougir légèrement le garçon. Il plissa ses paupières, embarrassé. Ça semblait lui tenir aussi à coeur.


Ouais...

Alright, dit-elle sur un accent étranger, je vais te croire !


Ravi, Izuku eut un sourire rayonnant sur ses lèvres.


Alors autant continuer sur la sincérité, le vilain que j'ai rencontré hier... ben c'est la femme qui nous avais abordé à la fin du tournois. Et... Elle est l'assassin de mes parents.


Très vite, l'expression de l'adolescent changeait. Il écarquillait ses yeux sous le choc.


Maintenant tu piges pourquoi j'étais un peu... ben, perdu. Et c'est toujours le cas. Je n'ai aucune idée du pourquoi ou du comment elle revient vers moi, ça m'a tellement travaillé dans la nuit.

Sawaka-san...

Je ne savais pas comment procéder, encore moins comment réagir. Bref, j'ai passé la nuit entière à regarder des films. Que... ben, j'ai même pas entendu mon réveil ce matin.


Lily soupirait.


Je suis arrivé une heure en retard, le sergent était tellement vénère, j'ai dû faire trois fois le tour du terrain et des abdominaux, j'ai des courbatures partout et j'ai sommeil.

Il va te falloir du repos...

Ooooh tranquille ! Rit doucement la bleutée. J'en aurais sûrement, peut-être une fois à U...


Soudainement, elle se tut. Nullement au courant pour son admission à Yuei, le disciple de All Might haussa un sourcil, confus.


Hein ?

A... U-Hu ! Le...nom de ville dans un jeu-vidéo ! Improvisa t-elle.


Pour Lily, elle tenait à garder cette surprise le jour J. Encore un peu étonné, le vert pouffa doucement, la croyant sur parole. Après tout, il était au courant pour sa passion sur les jeux-vidéos. Rien de tel pour se décompresser et se couper du reste du monde.

Katsuki lâcha un long soupir au loin, son attention était dirigé sur son portable. Il regardait sans grande conviction ses notifications comme les nouveautés. Izuku l'observait faire, tout en restant peu discret, par dessus son épaule. Il se recentra sur sa conversation avec l'étudiante Hanran-Gun.


Au fait, l'autre soir, mon ami et moi avons eu un problème... du moins, il a reçu un mail... et apparemment, Han de Kurayami... nous menaces avec nos véritables adresses de nos familles. Lui avoua Izuku, à voix basse, espérant que son camarade n'entende pas.

Hein ?! Sérieux !? Le lâche ! Scandalisa Lily, apparemment bien remise de sa petite voix plus tôt fatiguée. Comment il a eu vos adresses ce con ?!

Je n'en sais trop rien, je...

Ca tombe bien, Skywalker voulait me causer demain soir, j'en profiterai pour soutirer des infos.


Ahuri, le détenteur du One For All baissa sa tête.


Q-Quoi ?? Elle a eu comment ton num_

J'ai son Instapple, avec un peu de chance, si elle fait preuve de bon sens, elle t'aidera à le descendre ! On joue pas avec la famille, putain !

Tu crois vraiment qu'elle.. acceptera de nous filer un coup de main ? Lui demanda Izuku, peu persuadé. Après tout, c'est... ils sont dans la même école, et vu comment il traite ses camarades...


L'image même que cette pauvre blonde reçoit du chantage à son tour n'augurait rien de bon. Han était le leader, il avait connaissance de beaucoup de chose pour faire baisser la tête de ses camarades de classes. Une technique bien basse et sale.


Je ferais en sorte qu'elle vienne aider. Je ne laisserais pas passer ça. Déclara Lily, sur un ton ferme et déterminé. Et je suis certaine que au fond, elle aimerait aussi agir en tant que justicière !


Un sourire réapparu sur le visage de l'aspirant héro. Oui, la bleutée avait raison, Skywalker était aussi une apprentie héroïne. De plus, contrairement à Han, jamais elle ne s'était présentée comme hautaine, n'avait jamais craché concernant les héros. Shoto en était témoin, et ils avaient relativement bien travaillés ensemble.

Le bicolore était même soucieux pour elle, Deku l'avait bien remarqué. Il y avait eu des problèmes de communication entre eux, ou alors des légers imprévus qui ont mené à une incompréhension. Si Lily l'avait trouvé sur un réseau sociaux et qu'elles soient en contact, ce ne serait pas anodin que Anastasia soit quelqu'un de gentil.

Du moins, il espérait que ce soit le cas.


Très bien, soupira le vert, je te fais confiance pour ça, on se tiendra au courant ?... Dès que tu auras fini ton appel, tu_...

Ouah ! J'ai l'impression de faire un jeu de détective, ça me rend encore plus surexcité ! S'emporta Lily, toute enthousiaste. Ah ! Mais t'inquiète hein, je prend au sérieux !

Oui, je te crois ! Pouffa doucement le vert, de suite plus détendu.

Bon, je te laisse, il n'y a plus de file d'attente pour aller manger, je m'y rends ! À plus Midoriya !

A plus Sawaka-san ! Merci encore !

Nah, merci à toi surtout !


L'appel terminé, Izuku éloigna son téléphone de son oreille avec un grand sourire. Il avait l'impression que leur échange était devenue plus fluide. Encore plus léger que avant. Comme si ils avaient dissous tout malentendu. Ses orbes émeraudes étaient fixées sur son écran encore allumé, avec le profil de son amie en plus d'une photo d'elle toute souriante, qu'il avait prise à la fin du tournois Kukonaka.


Elle avait l'air d'être en meilleure forme...


Derrière lui, Katsuki grognait, lançait un regard dans sa direction, une main sur sa hanche.


C'est bon ? T'as fini de causer avec elle, sale nerd?

Oui, encore merci Kat_...

Putain, tu me dégoûtes, t'es rouge !


Surprit et à la fois confus, automatiquement, la main du détenteur du One For All amena sa main sur sa joue. Bien chaude, ce qui ne faisait que confirmer la constatation de son ami d'enfance et rival. Izuku rougit de plus belle et s'expliqua tout en bredouillant une excuse jugée non valable auprès du cendré.


C'est juste que j'ai pas l'habitude d'être au téléphone avec une fille !

J'veux pas entendre tes histoires de coeur, lâche-moi Deku ! Lui gronda Katsuki, qui se remit à sa tâche ménagère.

Ca n'a rien à voir ! Elle avait des sérieux ennuies ! Et elle va nous aider au sujet du mail de_...

J'y crois pas, bordel, tu lui a raconté ?!


Izuku leva ses mains devant lui, tenta d'apaiser son allié bien remonté, qui désapprouvait cette initiative d'en parler à quelqu'un d'autre.


Katchan, elle allait justement discuter avec une élève de Kurayami demain et ce ne serait pas de refus, de l'aide !


Un rire amer traversa les lèvres du cendré. Il vint soulever quelques unes de ses mèches et foudroya du regard le disciple de All Might.


Parce que tu y crois toi, qu'une aide extérieure va nous aider ?! Encore plus avec une demeurée de Kurayami !?

Je comprends pourquoi tu es contre, souffla Izuku qui ne baissait pas ses yeux de lui, à vrai dire moi aussi... J'ai des doutes... mais...


« Je ferais en sorte qu'elle vienne aider. Je ne laisserais pas passer ça. »


Je fais confiance à Sawaka-san.

Tss, si tu crois que je vais me fier à ton jugement, tu te trompes !

Ce n'est pas comme si on avait d'autres solutions sous la main, Katchan.


Touché.

Ça l'ennuyait de l'admettre, mais Izuku avait raison sur ce point. Katsuki grinça silencieusement des dents et lui tourna le dos. Aujourd'hui encore, tous deux allaient s'occuper du ménage sans un bruit.

En fin de journée, leurs camarades de classe étaient de retour, étaient tous revenus ensemble. Le premier à prendre ses aises, était Denki. Il lançait son sac à dos en direction des canapés. Tout décontracté, il se laissait même tomber en arrière, son dos vint se faire amortir par les coussins. Son attitude irréprochable ennuya son amie Jiro qui croisa ses bras en le dévisageant.


Hé oh, tranquille toi ? Tu vas aussi laisser tes chaussettes sur le sol alors que Midoriya et Bakugo se sont occupés du ménage toute la journée ?

Si c'était chez moi, j'aurai déjà fait ! Lui répondit Chargebolt en riant.

Je plains tes parents !


Sero se rapprocha de ses amis et riait naturellement. Contrairement à Denki, il redescendait les bretelles de son sac en douceur sans pour autant le balancer quelque part.


Allez quoi, les cours étaient si longs, ça fait du bien de souffler !

Ne le défend pas pour ce qui est de jeter ses affaires hors de sa chambre ! Lui gronda la rockeuse, qui ne partageait pas son point de vue.

Je suis d'accord ! J'veux pas sentir des chaussettes puantes ici moi ! S'exprima Hagakure, elle devait visiblement agiter ses bras dans tout les sens, compte rendu de son uniforme qui remuait dans le vide.

Eh, c'est pas la fin du monde, juste pour des chaussettes quoi ! L'odeur reste même pieds nus ! Leur expliqua Denki, il se redressait, assit sur le canapé. Les paumes dirigés vers le plafond, il fermait ses yeux, secouait sa tête avec un sourire amusé. Vous savez ce qui est pire que des pieds qui schlingue ? Une personne qui ne se lave jamais ! Ça, c'est le pire.


Pendant que ce groupe discutait assez bruyamment, le délégué de classe les laissaient faire – exceptionnellement, pour se tourner vers son ami Izuku qui refermait une des fenêtres du rez-de-chaussé. Tenya ouvrit son sac, lui sortit une pile de documents et lui tendit en souriant.


I-Iida-kun ? C'est... ?

Les cours ? Oui. Je te les ais rédigés.


Stupéfait devant un tel geste aussi attentionné de sa part, Deku les saisissaient, sincèrement touché. Il s'inclina plusieurs fois en le remerciant.


Je t'en prie. Et Todoroki a fait pareil pour Bakugo.

Euh... vraiment ?


Simultanément, les deux garçons pivotaient leur tête, en direction des concernés. À coté d'une buanderie, qui se trouvait juste avant les salles de bains communes, leurs camarades dégageaient tous deux une aura écrasante. L'un lui tendait les feuilles tandis que l'autre tirait une grimace des plus dérangée.


J'ai pas besoin de ta putain d'aide pour rattraper mes cours !

C'est un gain de temps, ne fait pas l'enfant, Bakugo. Insista sèchement Shoto.

L'enfant !? S'offusqua le cendré. Il serrait ses points. J'chui en train de te dire de foutre le camp, je veux pas de ta merde ! Je suis premier du classement depuis le dernier contrôle et j'avais même pas besoin de réviser !

C'était de la chance, lui tacla le bicolore, qui ne croyait pas du tout à ce que lui balançait son camarade de classe.


L'atmosphère chauffait entre eux.


QUOI ?

Fais-moi le plaisir et prend le travail que j'ai fait pour toi. Tu me fais pitié.


C'était imbuvable entre eux, tellement que c'était palpable de loin. Izuku et Tenya déglutirent difficilement leur propre salive, rien qu'en les entendant de loin.


Et... Il ne te disait rien, Bakugo quand tu lui envoyais par SMS les cours ?

Il a été un peu furieux au début, mais ça a été.......

Ah...


Ingenium mit de coté l'agitation et adressa un sourire à son ami.


Ta punition est finie demain, pas vrai ?

Ouais, je pourrais reprendre les cours ! S'enthousiasma Izuku.

T'inquiète mec, lui interpella Eijiro en levant son pouce, t'as rien zappé depuis quelques jours !


Bien que le roux avait voulu rassurer le détenteur du One For All, il se prit des éclairs invisibles par le délégué de classe, qui n'était pas d'accord avec son point de vue. Après tout, suivre les cours étaient importants, ils faisaient partis du programme scolaire – et l'écrit était indispensable pour décrocher le diplôme. Tenya réajusta ses lunettes, racla sa gorge.


En tout cas, si besoin, n'hésite pas... Répéta de nouveau l'ami de Izuku, avec insistance.

Oui, oui, je n'hésiterais pas à te faire appel. Lui sourit sincèrement le vert.

C'est aussi valable pour moi ! S'imposa soudainement Aoyama, qui tournoyait autour de lui, il scintillait.


Sa mise en scène perturba les deux garçons qui clignèrent des yeux. Malgré tout, par acte de politesse, ils gloussèrent doucement, fermèrent leurs yeux, dirent en étant synchro :


Ouais... Bien sûr Aoyama-kun...

Moi ce que je ne pige pas, s'insurgea ensuite Mineta, les mains sur ses hanches, c'est que tu puisses répliquer à Bakugo, ouais, il a une sale gueule, mais toi ? Je te croyais plus malin, Midoriya ! Lui reprocha son camarade qui mesurait presque cinquante centimètres de moins que le vert.

...Euh...Ben... C'est-à-dire que...


Izuku ne put terminer sa phrase que Tenya attrapa Grape Juice par la chemise. Ce dernier, les pieds suspendus dans le vide, se mit à se tortiller, pathétiquement, protestant contre l'initiative de son délégué de le prendre comme un petit enfant pas sage. Il l'insulta, furieux.


Il n'a pas besoin de s'expliquer pour ses choix. Défendit Tenya. De plus, à notre âge, c'est récurent de faire des erreurs.

Iida-kun... Souffla Deku, surprit et touché.

Ah bah tiens, en voilà des paroles censées, pour quelqu'un qui a été foutre en l'air un règlement pour aller secourir Bakugo!


Tenya encaissa le coup et ses épaules eurent subitement une perte d'équilibre. Il ne trouvait rien à redire face à cet argument bien trouvé. Mineta, bien prétentieux d'un coup, croisa ses bras, eut un sourire triomphant.


Mais... Comme j'chui sympa, je vais oublier cet accident qui_...

Pour toi, c'était un accident ? Alors qu'ils se sont livrés au danger et étaient prêts à subir pire comme punition ? Intervint Ochaco, qui avait suivi toute la conversation.


Ahuris, les garçons considéraient la brunette qui dévisageait non pas méchamment, mais plutôt sévèrement le violet. Elle maugréait une grimace, serrait ses poings.


Deku-kun, Iida-kun, Todoroki-kun, Kirishima-kun, Yaoyorozu... Eux ont été suffisamment forts pour y aller.


Un arrière goût amer persistait dans sa bouche. Elle se remémorait de l'accident. Des réactions des autres. De la sienne. La culpabilité la rongeait de l'intérieur, lui grignotait toute sa fierté et son coeur se serrait douloureusement. Les garçons remarquèrent son changement et ne surent où se mettre. Même Mineta, se radoucit, s'excusait, ayant conscience que ses paroles plus tôt l'avait froissé.


Je me suis aussi montré... égoïste, en pensant savoir connaître Bakugo-kun... et j'ai aussi pensé aux conséquences, comme Tsuyu-chan, je.. j'ai tourné le dos alors que j'aurai dû venir les aider, après tout, nous sommes tous en quête de devenir des héros. Poursuivit Ochaco, d'une petite voix.


Elle fermait ses yeux. Ses lèvres tremblèrent et elle serrait sa chemise, au niveau de son coeur qui lui faisait souffrir. Heureusement, tout le monde était sain et sauf. Mais et si, au final, tout le monde avait réussi à persuader Izuku et ses camarades d'aller secourir Katsuki ?

Peut-être qu'il ne serait pas parmi eux aujourd'hui. Et ça, cette pensée lui retournait l'estomac et lui faisait monter les larmes aux yeux. Une main chaleureuse vint prendre appuie sur son dos et Uravity se redressa, hoqueta.


Tu n'as pas à te sentir coupable pour quoi que ce soit, lui assura doucement Momo, avec un sourire sincère. Ce qui est passé, est passé. Tournons la page. Ce qui compte, c'est que nous sommes tous là, indemnes.

O-Oui, le coté positif...


A l'écart, Tsuyu grimaçait à son tour et baissait ses yeux. Elle comprenait parfaitement la peine de sa meilleure amie. Bien que cette impression d'être lâche avait été « oublié », il semblerait que ce n'était pas entièrement le cas pour Ochaco. Ceci avait beaucoup plus d'importance pour elle. La batracienne demeurait silencieuse et laissa l'affaire couler.


Au lieu de faire vos dramas à la con, entraînez-vous sérieusement pour pas qu'on a l'air con à l'examen du permis provisoire ! Leur cracha Katsuki. Ses mains dans les poches de son jogging noir, il fusilla tout le monde du regard. Ça a été un fiasco avec le tournois Kukonaka, alors ne nous faites pas honte !

Bakugo a raison tout le monde, il ne faut pas se laisser abattre face aux obstacles ! Appuya Tenya. Il faut qu'on avance !


Tous opinèrent, d'accord sur ce point.

À la fin du repas, ceux qui étaient désignés à s'occuper de la vaisselle, profitaient un peu pour venir éclaircir des points. Leur dernière conversation s'était plus ou moins arrêtée suite à leur admission d'examen avec Numéro 13. Autrement dit, à plusieurs mois. Entre temps, il y avait eu d'autres petits échanges, toutefois, rien n'était aussi profond.

Les mains plongées sous l'eau tiède, recouvertes par du gant latex souvent utilisée pour les tâches ménagères, l'esprit de la jeune fille était ailleurs. Son coeur tambourinait trop rapidement dans sa cage thoracique et elle n'arrivait pas à taire toute sa nervosité. Les images de son combat avec lui contre Numéro 13 la travaillait beaucoup trop. Ce qui la secouait plus que tout, était que Yuga était le premier à avoir su déceler en elle.


Euh... dis, Aoyama-kun... Commença nerveusement Ochaco, tout en s'arrêtant de essuyer l'assiette qu'elle tenait avec une éponge usée.

Oui ?


Le blond la considéra avec son sourire toujours aussi enjoué. L'eau du robinet continuait de se verser dans l'évier, le siphon absorbant le mélange du liquide et celui du produit ménager, les emmenant dans les canaux.


Je me demandais un truc... Pourquoi tu... euh... enfin, voilà...

Je quoi ? Demanda t-il, confus.

Ben tu sais ! S'emporta t-elle en rougissant énormément, elle mit à plat l'assiette dans l'évier. Son geste brusque fit sursauter I Can't Stop Twinkling, le héro étincelant.


Encore plus troublé par la réaction de zéro gravity, Yuga tressaillit et recula légèrement, de crainte de se prendre un coup – non volontaire – de sa camarade de classe qui avait pratiqué les arts-martiaux au coté du héro Gunhead.


J-J-Je ne sais pas ?? S'affola t-il, mal à l'aise.

Mais si ! S'entêta Ochaco. Elle pivota et le pointa du doigt, le visage rouge. Qu'est-ce qui te faisait croire que je pensais à Deku-kun lors de l'évaluation des alters ? Et que j'avais des...s....s...sen...

Des sentiments amoureux pour lui ? Lui reprit-il, trop naturellement. Eh bien... Il plaça ses doigts sous son menton, ferma des yeux et se mit à briller. C'était évident ! Tu étais tellement concentré, tu avais l'air d'y penser, tu traînes constamment avec lui, tu t'inquiètes souvent pour lui, pour moi, c'était évident ! ...Attend, c'est le cas ?


Un blanc s'installa entre eux deux. La question avait immédiatement rendu la jeune fille muette. Ses yeux s'arrondissaient et sa bouche s'entrouvrit, sans pour autant lâcher quoi que ce soit. Très vite, Ochaco se reprit, encore plus rouge que avant.


Pas du tout ! Tu n'y es pas du tout !

...Hm, si tu le dis.


Pas du tout convaincu, Yuga esquissa un sourire et termina la vaisselle. Il retira aisément ses gants de ses mains sous le regard stupéfait de la brunette.


Mais je suis sérieuse ! T-Très !

Ne t'inquiète pas, je te crois ! Sourit gentiment le blond.

Même si ton coeur dit le contraire, très chère !


Uravity couina et virevolta, ses mains près de sa poitrine. Elle fixait Mina penchée sur le coté, les mains derrière son dos. Avec un large sourire taquine et à la fois enjouée, elle trépignait sur place, fangirlisait.


Hiii ! Je le savais !

Non ! Tu n'y es pas du tout !


Très embarrassée, l'adolescente avait beau protester, elle avait l'impression qu'il s'agissait d'un combat perdu en avance. Malheureusement, la brunette capitulait, laissait ses deux camarades de classe ricaner entre eux tout en lançant des regards satisfaits en direction de Ochaco. Contrairement à sa camarade qui était bien plus enjouée, Yuga se ravisa dès qu'il nota l'expression peinée et embarrassée de la brunette.

Par respect, il essaya de arrêter Mina dans sa folie romantique. Il dû même lourdement insister pour qu'elle comprenne qu'elle allait trop loin.


Tout ça pour te dire que... Tu n'as absolument pas besoin de t'inquiéter ! On t'aidera ! Lui soutint la rose en lui adressant un clin d'oeil.

Comment ça, « on » ? S'étonna Yuga en haussant un sourcil.

Oh, allez ! Toi aussi tu sais que Uraraka et Midoriya vont bien ensemble !!


L'aspirant héro tressaillit, plaça ses mains devant lui et secoua vivement sa tête, avec un sourire gêné.


Je... ne prendrais aucune partie !

Hein ?! S'indigna Mina. Elle se pencha vers l'avant, gonfla une de ses joues, ses poings sur ses hanches. Mais tu étais aussi content de l'apprendre ! Tu te dégonfles ??

C'est juste que... ça la met mal à l'aise... S'expliqua faiblement Yuga, en baissant ses yeux.

Quoi ? Tu peux répéter plus fort ? Je n'ai rien entendu !


Bien qu'il défendait Ochaco, cette dernière voulu stopper la discussion. Sa voix se perdait, et, l'interruption de Tsuyu réussit à mettre définitivement un terme à toute cette agitation. Contrairement à Mina, la batracienne tenait à maintenir la dignité de son amie, la soutenait dans ses choix sans même lui forcer quoi que ce soit. Elle avait bien remarqué que la brunette n'était pas si indifférente à la présence de Izuku.

Ce n'était pas son rôle de venir embêter les sentiments de sa meilleure amie. Surtout qu'elle avait aussi conscience que Uravity était encore incertaine et confuse de ses propres réactions. Pour Froppy, sa camarade de classe avait l'attitude d'une petite fille qui découvrait la définition même de l'amour.


Ochaco-chan, tu veux bien venir avec moi ?

Oui !! Avec plaisir !


Libérée de cette situation peu compromettante, Ochaco fuyait pour rejoindre les bras de Tsuyu qui lançait un regard intense en direction de Mina qui sifflota, faisait mine de partir en étant innocente, Yuga, très embarrassé, s'éclipsait à son tour. Maintenant tranquilles toutes les deux, la batracienne enlaça à son tour son amie en fermant ses yeux.


Merci Tsuyu-chan, lui souffla la brune à voix basse, je t'adore, tu arrives au bon moment !


Le coeur de Tsuyu se mit à battre un peu plus vite que habituellement et ses joues s'empourprèrent. « Je t'adore » résonnait dans sa tête et elle faisait de son mieux pour chasser cette fierté qui naissait en elle. Et la poitrine de son amie, aussi généreuse qu'elle, se compressait contre la sienne la conduisait à la repousser doucement.

Tout en gardant une expression sereine et imperturbable, Froppy adressa un sourire bienveillant envers sa meilleure amie, qu'elle aimait tout autant. Sa joie de vivre, son optimisme, sa naïveté, sa volonté de se surpasser la rendait tellement précieuse à ses yeux.


De rien, kero, moi aussi de t'adore.

Uraraka-san ? L'appela Izuku en s'approchant avec Tenya et Shoto. Ashido-san m'a dit que tu voulais me dire quelque chose ?


Ahuries, les deux filles se crispèrent. Automatiquement, Ochaco rougissait énormément et se mit à glousser nerveusement, passa une main derrière ses courts cheveux et se frottait l'arrière de son crâne. Tsuyu la laissait faire, préférant ne pas les ennuyer.


Quelque chose ? Absolument pas ! Ahaha, sacré Ashido hein ! On discutait d'un truc amusant, rien de plus !

Un truc amusant ?

Ouais ! Comme, euh...


A la recherche d'un véritable soutien, elle lança un regard furtif en direction de sa meilleure amie qui comprit très vite son appel de secours. Intérieurement, le coeur de la batracienne grossissait, était ravie de pouvoir l'aider. Être sa bouée de sauvetage était très agréable. Ou de jouer la grande-sœur entre autre.

Bien que dans un point de vue extérieur, Tsuyu était incapable de refuser quoi que ce soit à la brunette. Elle était si adorable qu'elle pourrait faire fondre un iceberg si c'était possible.


Elles discutaient de mode. Bientôt il y a une chance qu'il y ait des promotions. Et ça disait simplement que certains d'entre vous les garçons, vous n'irez pas vous lever de bonne heure pour être certain d'être aux premières loges...

Non, en effet. Répliqua simplement Shoto.

Dans ma famille, on n'a jamais connu ça... Commenta Tenya. Et toi, Midoriya-kun?


Le concerné pivota légèrement sa tête, grimaçait, les joues rosies, les sourcils froncés. Conscient que ses amis le fixait, il ravala sa propre salive et vint avouer, gêné.


...Ben... c'est... un peu identique, le processus... quand... un produit limité sur All Might sort... Et parfois... c'est hyper difficile, je dois procéder sur internet, réserver des billets qui peuvent mener ensuite à un tirage au sort, et je ne vous parles pas des produits qui sont plus accessibles à l'étranger que ici au Japon ! Les frais de port et j'en passe, il y a beaucoup d'éléments qui font que je n'ai pas la chance ni l'occasion d'en avoir ! Et croyez-moi, j'ai beau être un fan, il y a des nouveautés qui sortent et je ne suis au courant que plus tard ! C'est honteux car il s'agit de produit limités ! Des rares ! Comme un vieux jeu de All Might sur une petite console qui datait des années 2000 et encore, des posters et figurines qui sont_...

...Et on l'a perdu. Souffla Shoto, indifférent.

C'est dur de suivre, mais il est passionné. Rigola Ochaco.


Contente d'avoir pu désamorcer la situation, Tsuyu opinait doucement. Le bon coté des choses était que sa meilleure amie avait retrouvé le sourire, s'était plus allégée.


Euh, t'es sûr mec ? Demanda Denki d'une voix blanche. Il reculait avec d'autres de ses camarades.


Intrigués, les autres les écoutaient.


Ce n'est pas violent, comme film d'horreur que je veux vous montrer... Souffla Fumikage.

Justement, il faut s'attendre à tout avec toi ! Lui pointa Kyoka.

Ouais, dis-lui Jiro !


Caché derrière la rockeuse, Denki la soutenait. Dépitée, la jeune fille à l'alter earphone jack le considéra, le regard vide.


Nan mais toi, je te jure...


Un éclat de rire retentissait dans les dortoirs de la seconde A.


**

*


Meuf, c'est quoi ce visage !? S'écria Kanako, horrifiée.


En salle de classe, seuls les élèves les plus studieux étaient arrivés en premier. Les cours n'allant que commencer dans un quart d'heure, certains profitaient pour rester dehors. La noire jaugeait intensément sa camarade de classe qu'elle avait laissé en plan pratiquement deux jours. Le simple fait de la voir débarquer toute amochée, avec des pansements et des patchs sur son visage en plus de ses avants bras et doigts n'auguraient rien de bon.

Tirant sa chaise de bureau, la jeune fille aux cheveux bleus posa son sac sur le sol en béton et vint s'avachir mollement contre le meuble en bois. Les bras croisés, sa tête s'enfouissait entre, ses cheveux détachés et pas du tout brossés laissait planer un doute consistant chez Kanako qui la dévisageait depuis sa place, du coté opposé de la fenêtre.


Allô la terre ? Sawaka Lily ? L'appela t-elle.


N'obtenant aucune réponse, l'aspirante héroïne et soldate souffla, céda, se leva pour aller la rejoindre. D'une voix plus forte, elle tenta de nouveau attirer l'attention de Lily. La noire fronça immédiatement des sourcils lorsqu'elle crut entendre une respiration légère et profonde.


Je rêve ou tu dors là ????


Obstinément, Kanako tapa du bout de sa chaussure d'un des pieds de la chaise sur laquelle la bleutée était assise. Finalement, elle obtint un faible grognement. La jeune fille à l'alter du vent rentrouvrit difficilement ses paupières et relevait un peu sa tête.


Quoiiiiiii.....

Si tu veux pas te faire punir comme hier en arrivant en retard ou en pionçant, je te suggère de te bouger, lui conseilla Kanako qui croisa ses bras. T'as une sale mine d'ailleurs. Je peux savoir ce que tu fabriques ?

Entraînements....longs...pouah...hm...zzz...

Ah nan, tu te rendors pas !


Elle la secoua comme un prunier et releva des sortes de griffures sur le front de sa camarade de classe, qu'elle avait sûrement oublié de cacher.


Comment tu t'es fait ça ?

Je pratique des sauts avec mon alter, mais y a beaucoup de sapins... Lui expliqua Lily entre deux longs bâillement qu'elle recouvrait avec sa main.


L'adolescente à l'alter multiplication s'étonna et repensa.


Ah ouais, c'est vrai qu'elle part étudier à UA... Et elle s'entraîne dur avant d'y aller... Pas étonnant qu'elle soit crevée...


Avec un petit sourire, Kanako admettait intérieurement que Lily l'épatait. Elle était vraiment déterminée et admirable.


Tu veux peut-être te coiffer ? J'ai ma brosse à cheveux dans mon sac.

La flemme. Puis on s'en fout.

Pas moi ! T'as de beaux cheveux, il faut en prendre soin !


Têtue, la noire refusait de laisser passer ça. Rapidement, elle attrapa son sac en cuir, sortit un sac de beauté. Profitant qu'il n'y ait personne, elle tira une chaise au hasard, pour qu'elle puisse être proche de Lily.


Dis-toi que avant que je ne rase mes cheveux, c'était un calvaire ! Je devais utiliser tellement de produit pour me les entretenir...

Ah oui ?

Carrément, et encore, ma mère m'apprenait des bases. Le reste, si je voulais des braids, je t'avoue que j'ai regardé des tas de tutos sur YouTouve.

Pourquoi les avoir rasés ? S'intéressa Lily, elle s'efforçait à rester éveillé comme elle le pouvait.

Mon père m'a dit que ça m'éviterait d'avoir des emmerdes en allant à Hanran-Gun. Et qu'une fois diplômé, ben je ferais comme je le sens.


Les orbes bleus de Lily considéraient les iris sombres de sa camarade. Sa joue appuyée contre son poing, elle l'interrogeait.


C'est ton père qui a voulu que tu rases tes cheveux ?

Oui.

Ca ne t'as pas fait mal au coeur ?


Amusé de la question naïve de son amie, la noire secoua sa tête. Elle sortit sa brosse à cheveux.


Sur le moment, je l'ai engueulé comme jamais. On s'est disputé violemment.

Ah !

Mais après, j'ai longuement réfléchi et je me suis dit qu'en échange, je voulais un piercing.

...Ehhhhhhhh.... ?

La preuve ; j'en ai eu ! Se vanta t-elle fièrement. Le premier, c'était pour mon nez. Celui du ma lèvre, il est récent.


Avec un sourire félin, Lily ne put s'empêcher de cligner des yeux.


Euh, en fait.. en gros... C'est ton père qui t'a inscrit ici ? Récapitula la bleutée, qui retenait l'essentiel.

Bingo.


Les yeux baissés, avec un triste sourire, Kanako retournait sa brosse dans sa main. Elle avouait, un peu gênée.


C'est pas glorifiant, j'avoue, mais j'ai dit à mes parents que je ne savais pas quoi foutre plus tard. Mon père est agent de police, il a fait une école de militaire, il s'est ensuite dit qu'il voulait être dans la police. Au collège, j'emmerdais constamment mes parents et donc ben... je suis ici parce qu'il l'a voulu. Et puis bon, on a trouvé un arrangement pour mes piercings.

Ca ne te fait ni chaud ni froid d'être là ?

Honnêtement, ça me cassait les ovaires mais.. J'aime bien, même si chiant. Après tranquille, j'ai deux potes qui ont le même soucis de moi, c'est avec elles que je traîne, même si on n'est pas dans la même classe, tu vois ?


Lily opina.


T'sais, ça va être.. vide sans toi, se confia Kanako, avec un maigre sourire.

Je ne trouve pas.

Ben si, pour moi, t'es amusante, et... nan ouais, j'avoue que je flippe un peu que Inoua reprenne contrôle quand tu partiras.


Cette vérité froissa quelque peu la bleutée. Elle fronça des sourcils, répliqua bien sèchement tandis que sa camarade de classe baissait honteusement sa tête.


Tu la cognes et c'est bon.

Tu as prit la confiance depuis le tournois, rit doucement la noire, le type aux cheveux verts de UA t'as complètement retourné le cerveau !


Surprise, l'adolescente à l'alter du vent se laissa être brossé par son amie. Elle maugréa une moue désorientée, ne comprenant pas spécialement où elle voulait en venir. Oui, jusqu'à présent Lily ne s'était pas entièrement défendue car elle culpabilisait. Toutefois, ce n'était pas que grâce à Izuku qu'elle se sentait plus allégée.

En effet, une femme aux ailes grises s'était montrée présente, s'était montrée à l'écoute, lui avait donné des précieux conseils et des paroles qui avaient touché tout son âme. Et il s'agissait non seulement d'une héroïne, mais également une enseignante – qui se trouvait être à Hunakawa. Toute la douceur qu'elle lui avait adressé réchauffait le coeur de la lycéenne.

Si on écartait leur différence d'âge, sans doute que Lily aurait considéré Tori comme une grande-sœur. Ou quelque chose du genre.


Tiens, tiens, voici les faiblardes ! Ricana méchamment Inoua, qui pénétrait dans l'enceinte de la classe, accompagnée de ses sbires.

Faiblarde toi-même, lui cracha froidement Kanako en la dévisageant. Va plutôt emmerder des fourmis et lâches-nous la grappe, connasse !


Surfaite, l'ogresse eut sa mâchoire qui tombait de très bas, face à la réplique agressive de la noire. Tantôt, la rousse se ravisa, croisa ses bras, releva son menton avec un rictus satisfait.


Tu ne sortiras pas le même refrain quand ta copine ne sera plus avec nous, d'ailleurs ça tombe bien, j'aurais bien besoin d'une remplaçante... si tu vois ce que je veux dire.

Grave, on te balancera tes soupes sur la gueule ! Se moqua l'une de ses sbires.

On t'accompagnera aux toilettes. Tes amies aussi viendront !


À la mention même de ses amies, Kanako se raidit. La fille à l'alter multiplication blêmit et des sueurs froides glissaient sur sa peau. Sous le choc même, elle fit tomber sa brosse à cheveux qui fit un petit écho dans la salle de classe.

Lily se leva de sa chaise, fusilla l'ogresse qui venait reprendre ses acquis de base.


Qui t'as dit que je partais ?

Roger. Lui répondit Inoua qui enroula une de ses mèches rousses hérissée et mal coiffée.


L'aspirante héroïne grinça des dents et contourna sa table pour se rapprocher des trois lycéennes bien trop prétentieuses et ignobles. Ne supportant pas cette injustice, Lily était prête à aller les confronter.


Et ?! C'est pas une raison pour aller cibler une autre personne ! Le harcèlement, c'est mal !

Ohh, comme c'est mignon, le harcèlement, c'est mal ! Mima l'ogresse d'une voix plus fluette, avant d'exploser de rire avec ses sbires. Meuf, on n'est pas dans un monde de bisounours, alors dégage, tu ne m'intimides plus !

Arrête d'emmerder les autres qui ne t'ont rien demandé ! Fulmina Lily.


Une des sbires se marra, amena sa main vers son oreille de rat. Elle chantonna.


Hein ? Qui parle ? J'entends pas les microbes parler moi! Alors que j'ai une bonne ouïe !

C'est trooop bizarre, alors que genre, vous faites la même taille ! Rit son autre amie, pliée en deux.

Ecoute, j'chui sympa, je te laisse tranquille jusqu'à ton départ. Alors viens pas me faire chier. Lui expliqua Inoua, en haussant ses épaules.


Encore plus furieuse devant une telle indifférence, Lily serra ses poings jusqu'à ses jointures devinrent blancs. On pouvait même voir légèrement ses veines se prononcer. D'une voix plus grave, elle tonna.


Tu te fous de ma gueule !? Putain, t'as raté quoi dans ta vie pour vouloir faire du mal aux autres alors que t'es en cursus militaire héroïque ?! C'est toi qui devrait dégager, même être expulsé de là ! T'es qu'une putain de pourriture, une honte pour ce bahut !


Ceux qui discutaient en ignorant l'irruption des filles se turent. Tous les regards étaient désormais dirigés vers les lycéennes, tous choqués par le ton que venait d'employer la bleutée. Inoua eut le visage bien rouge, ses veines devinrent visibles au niveau de sa tempe et elle se pencha vers l'avant, grogna, menaçante.


Tu te crois tout permit parce que tu vas à UA?! Que c'est grave facile maintenant que t'as eu une recommandation ?! T'es qu'une putain de salope qui a supplié un prof ! Avoue !

Qu'est-ce que t'as !? T'es jalouse ?! Ben sache que j'en ai rien à foutre de ta crise de jalousie, parce que là, t'es qu'une pourriture que je pige pas pourquoi t'es ici !

T'veux savoir ?!!! J'ai été recalé à UA !

Super ! Tu leur a épargné de subir tes sales manies !


Offensée, les yeux de Inoua se révulsaient et vint saisir Lily par le t-shirt noir tout en empoignant sa veste militaire ouverte. Les pieds de la jeune fille quittaient le sol, à cause du fait que la rousse la soulevait, pour qu'elles puissent être à la même hauteur. L'ogresse respirait bruyamment, ses narines étaient en train d'inspirer une grande quantité d'oxygène.


Je vais te bousiller la face, saleté de microbe ! Je vais t'apprendre à me respecter !

Si tu veux être respecté, commence par l'être avec les autres ! S'entêta de rétorquer Lily, toujours sur le même ton.


La rousse écarquilla ses yeux et, guidé par l'adrénaline et la colère, leva son poing. Encore une fois, elle insultait sa camarade de classe. Très irritée, la bleutée retira rapidement le pansement qui était positionné sur son nez, et, le plaqua salement sur le visage de l'ogresse. Cette action écoeurante faisait décomposer sur place l'apprentie soldate qui limita subitement ses mouvements, sa grimace, retranscrivait tout son dégoût.

Froidement, nullement désolé, Lily éclaircit.


Puisque tu me parles de microbes, tu viens d'en recevoir. Contente ?

Espèce de...

L-les filles...


D'une voix blanche, Kanako voulut les stopper, avec les deux autres qui se figèrent sur place. Mais trop tard, les deux aspirantes héroïnes s'attaquaient avec leurs poings, mais chacune paraient, ce qui leur permettait d'éviter de se prendre un coup. Toutefois, bien qu'elles étaient emportés par la colère, la présence d'une personne sut cesser le jeu.

Tout se déroula trop rapidement et les deux adolescentes furent escortées de force, traînées par le bras en dehors de la salle de classe. Des étudiants nullement au courant de leur antécédents se mirent à glousser dans les couloirs, jusqu'à cette affaire ne vienne se conclure dans le bureau du proviseur. Les portes claquèrent et l'enseignant souffla lourdement, pinça l'arrière de son nez, ordonna aux jeunes filles de rester debout, pendant qu'il transmette des explications à son supérieur.

L'intérieur était bien entretenu. Le bois avait été poncé depuis peu et une forte odeur de lasure semble persister. Le sol était impeccablement propre, les trophées et médailles étaient enfermées dans plusieurs vitrines dont le verre était brillant et non poussiéreux. Plusieurs cadres avec des diplômes ou de vieilles photos étaient aussi nettes. La pièce était éclairée par une suspension en tube LED. La grande fenêtre rectangulaire avait une vue directe sur la cours, où en générale, était utilisée pour du simple footing ou autre. Le ciel était toujours couvert en début du mois de septembre.

Dès lors que le proviseur se retournait à l'aide de son siège de cuir noir, que les adultes discutaient, une autre personne se rapprochait. Visiblement, il ne se montrait que après avoir bougé du mur. Le sergent dévisagea les filles à tour de rôle et soupira, secoua sa tête, dépité.


Vous vous attendiez à quoi à vous battre en classe ? Sérieusement, c'est quoi ces manies !? Leur engueula leur professeur, les mains sur ses hanches.

Mais c'est elle là, elle me provoquait et se monte sur ses grands chevaux maintenant qu'elle va à UA ! Elle ne mérite pas d'y aller ! Pigna Inoua.

C'est moi qui décide si elle y va, Jinka. Trancha sèchement le sergent.


Immédiatement, la rousse se crispa et se mit à crier, telle une enfant en manque d'attention, elle rechercha un moyen de enfoncer la bleutée. Si elle chutait, elle l'accompagnerait. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle ait un alibi.

À coté, Lily gardait le silence, fixait le ciel tout en gardant au mieux son calme. Dès qu'il y avait un débat, elle savait d'avance que ses paroles ne l'aiderait pas. Alors elle laissait couler. Patienter était la seule solution qui lui était favorable.


Mais c'est pas juste !? S'indigna encore la rousse. Elle plaqua sa main sur sa poitrine, persista, elle a quoi de plus que moi, hein !? Elle n'a même pas passé l'examen d'entrée de UA, alors que moi, si ! Moi, je_...

Si je l'ai recommandé, c'est avec son travail. Elle a une bonne moyenne, s'entraîne durement, a fait des progrès. Au tournois, j'ai eu une conversation avec des enseignants de UA qui ont confirmé qu'il serait juste de la transférer là-bas. Autre chose, mademoiselle Jinka ?


Le sergent plissait ses paupières, restait interdit.


Vous avez peut-être été recalé, mais sachez qu'il n'y a pas que la pratique qui fait qu'on entre à UA. L'examen d'écrit est aussi nécessaire. Ici et là-bas, il y a différentes tranches. De plus, Sawaka a déjà montré son intérêt d'entrer à UA mais a préféré venir s'inscrire ici.

Ouais ben... à UA, ils vont refuser d'accepter une sauvageonne ! Vous autorisez une élève bagarreuse qui manque de respect y comprit au corps d'enseignant ?


Soudainement éprise d'une fierté monstrueuse, Inoua gonfla son torse, avec un sourire mauvais. Encore une fois, sa capacité à foutre des complexités dans des débats n'arrangeait rien. Lily fronça immédiatement des sourcils, la dévisagea et serra ses poings, se faisait violence pour ne pas rentrer dans son jeu.

Qui pouvait lui causer sa perte.

Difficilement, la bleutée ravala son égo, tourna sa tête et essaya de se concentrer sur un autre point vide à fixer. Son coeur tambourinait dans sa poitrine et elle pouvait aussi deviner que le sergent retenait d'exploser devant une telle insolence. Il se pinçait l'arrière de son nez, se contenait tant bien que de mal. L'autre enseignant souffla, porta une main en coupe sur son visage.


Elle n'a pas tout à fait tord sur ce point, ce serait une honte d'envoyer une élève qui manque de... humilité, d'un comportement digne d'ici.

Pardon ? S'étonna quelque peu le sergent.

En plus, je voulais simplement rassurer une amie, qu'elle m'a sauté dessus et m'a foutu un pansement usé sur mon visage, non mais quelle mentalité, je vous jures !


Inoua continuait, parvenait à inverser la situation en sa faveur. Elle jouait la comédie, avait même réussi à obtenir des larmes crocodiles. Elle camouflait son sourire et Lily tiqua sa langue sur son palais, fortement irritée.


Quoi ?!

C'est si dur... Elle cache son jeu, et c'est vrai quoi, elle n'a aucune éducation ! Normale pour une orpheline...

Je préfère être orpheline que de devoir vivre avec toi, c'est lourd. S'interposa enfin Lily.


Horripilée, l'ogresse dévisagea la bleutée qui la foudroyait du regard.


Il suffit ! Ordonna le proviseur, sur un ton bien autoritaire. Il se leva de son siège et glissa ses mains derrière son dos. Bien droit, il balayait du regard les jeunes ainsi que ses subordonnés. Fini les gamineries !


Un lourd silence planait dans l'air. L'atmosphère devint pesante entre les quatre murs, que cela donnait l'impression que ces surfaces lisses allaient se rapprocher, rétrécir et couper tout l'oxygène.


Ont-elles déjà eu des punitions ?

Oui. Répondirent en choeur les soldats.

Très bien. Et vous êtes celui qui a recommandé le dossier de cette fille ?


Le proviseur toisait le sergent en considérant à la fois Lily. Il acquiesça.


Et vous tenez toujours à l'envoyer à UA ? Alors qu'on la surprend à se bagarrer ?


L'instructeur et soldat jeta un coup d'oeil rapide vers son élève qui soutenait son regard. On pouvait parfaitement deviner qu'elle était en train de stresser avec sa petite mine déconfit. Depuis qu'elle avait mit les pieds ici, elle n'avait sortit aucune version des faits. Il était vrai qu'elle ne se défendait que très peu.

Sauf si elle était seule, où elle se lâchait. Après tout, Lily était une enfant, elle avait encore beaucoup à apprendre. Cependant, ce n'était pas le lieu où elle pouvait s'épanouir.


Elle ira à UA. Appuya le sergent en dirigeant son regard vers son supérieur. Elle n'est pas du genre à déclencher une bagarre sans aucune raison.

Très bien.


Outrée, Inoua ouvrit grand sa bouche, mais ne put sortir aucun son. Sa voix était éteinte, tellement qu'elle était scandalisée par cette décision. Lily écarquilla ses yeux et sursauta lorsqu'on l'appela.


Et pour corriger sa mauvaise attitude, elle sera de corvée de ménage à la fin des cours, nettoiera les couloirs. Ça tombe bien, j'ai cru voir plus tôt des morceaux de chewing-gum glissés sous un banc dans les couloirs du bâtiment B.


Dégoûtée, Lily grimaça.


Et ce, sans rechigner mon ordre, n'est-ce pas, Sawaka ? Demanda le sergent, sur un ton dur.

— .....oui....à vos ordres....

Quant à Jinka, reprit-il, elle s'occupera de nettoyer les toilettes.

Hein ?! Mais c'est aux femmes de ménages de_

Si vous êtes contre, je vous renvoies, vous avez le choix.


Dépitée, la rousse frissonna. Il était vrai qu'elle avait déjà eu des punitions, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui propose même une expulsion définitive. L'adolescente grimaça et secoua sa tête, se ravisa. Suite à sa réponse, le sergent haussa ses épaules et considéra son chef.


Bien entendu, je les surveillerais.

Bien, bien, si jamais je les revois, c'est expulsion, ça me gave déjà d'entendre des gamineries, les secondes de cette année sont vraiment des sans-gênes ! Râla le directeur, en leur demandant de se congédier d'un mouvement de main. Bon vent !


Une fois dehors, les jeunes filles demeuraient silencieuses – et surtout abattues concernant leur punition. Ça ne les emballaient pas le moindre du monde.

Un sceau d'eau remplit dans la main et de l'autre une serpillière sèche, Lily boudait en trimballant le tout dans les couloirs. Les cours étaient terminés et la plupart des élèves avaient quittés le bâtiment pour aller dans leur dortoir. Le sceau en inox posé sur le béton, la bleutée trempa la frange de serpillière dans le liquide sortit du robinet des toilettes, mélangé à du produit spécial ménager. Elle manqua de s'éclabousser légèrement au niveau de son pantalon militaire.


Tu as l'air de bonne humeur. Lui lança sarcastiquement le sergent, derrière elle.

Clairement, je respire la joiiiiiiiie de vivre. Répondit Lily, peu convaincante, surtout blasée.

Tu te fais bien remarqué pour ta dernière semaine. Hier, tu manques à mon cours, et là...


Le sergent nota que Lily sortait des écouteurs et se mettait une playlist, le volume à fond et se mettait à sa tâche ménagère. On pouvait entendre des résidus de rock and roll depuis ses petits écouteurs à fil.


...Elle fait exprès ?


L'adulte se rapprocha de son élève et tira sur l'un des écouteurs, libérant une des oreilles de la jeune fille qui le fusilla du regard. Un morceau « Nirvana – Smells like teen spirit » se jouait bien fort.


Quoi ??

Qui t'as autorisé à mettre des écouteurs alors que tu es en punition ?

J'bosse pas sans musique moi ! Railla Lily en serrant sa poigne avec la manche de la serpillière.

Tu feras sans !

Nan ! Travailler sans musique c'est comme lancer un assaut sans préparation dans un jeu vidéo stratégique...

...Et ?

Ben c'est un coup foireux ! D'un ennuie mortel !


Les criquets chantaient dehors. La musique continuait de tourner et le regard vide du sergent ne se détachait pas du tout de l'adolescente qui restait sur ses positions.


Ton portable. Finit-il par exiger en tendant sa paume vers elle.

Hein ?! Nan ! Je l'utilise pas ! J'écoute juste de la musique pour me motiver ! Vous n'avez pas le droit ! S'offusqua Lily avec des gros yeux ronds. Elle eut un mouvement recul.

Je ferais de même avec ta camarade de classe, histoire que vous glandez pas.

Je m'en fou ! Vous ne pouvez pas me faire subir ça ! Une vie sans musique c'est comme si on ôte l'âme de quelqu'un !

Ton portable, je ne vais pas me répéter ! S'impatienta le sergent, plus sévèrement.


Obstinée et têtue, Lily secoua sa tête et se mit à courir avec la serpillière, en prenant les jambes à son cou.


Jamaiiiiiiis je défendrais mon bien, je suis beaucoup plus productive avec de la musiiiique !!


Soudainement, son déplacement fut mit en recul. Attiré comme un aimant jusqu'à son professeur, elle cligna plusieurs fois des yeux en captant que c'était surnaturel. Était-ce un coup de l'alter de son sergent ? Lentement, avec un sourire félin, elle considéra son supérieur avec des yeux de chatons. Elle compressa sa serpillière et son téléphone contre sa poitrine.


Euh, vous savez, je vous apprécies bien, mais... promis, je suis sage et je serais productive...


Sans une once de sympathie, le sergent lui confisqua son téléphone et écouteur, la poussa pour qu'elle s'éloigne de lui. Il éteignit le smartphone et se dirigea vers les toilettes des filles, où se trouvait Inoua.

Lily pleurnicha, tendit sa main dans la direction de son supérieur.


Noooooon !! Je n'ai à peine écouté qu'une minute de ce morceau... !


Délaissée seule, la jeune fille à l'alter du vent baissa ses yeux vers son sceau d'eau.


— ...La vie a toujours été aussi insipide sans musique ?


Une demi heure plus tard, le sergent abandonna les toilettes. Il avait eu le temps de échanger avec la rousse. Il avait prit le temps de lui donner une leçon de morale. Il nota que les couloirs ont été bien lavés. Étonnamment étant que Lily avait disparu de son champ de vision. Les sourcils froncés, il pressa le pas, puis, aperçu son élève en train de discuter avec une femme de ménage.


J'y crois pas, tu glandes ! Pesta t-il.

Sergent !


Lily l'appela, avec un air très sérieux et limite grave. Son professeur haussa un sourcil, se calma, prêt à écouter.


Vous savez siffler vous !? Madame Kurenai sait trop bien siffloter elle !

Euh... Je crois que je vais y aller. Bonne fin de journée !


Suite au regard insistant que lui avait adressé le militaire, la femme s'éloigna sur le champ avec sa petite charrette, qui contenait les instruments nécessaires pour le ménage. Lily cligna des yeux et considéra son supérieur avec une moue.


Quelle mouche l'a piqué ? M'enfin, vraiment, elle sait bien faire, j'y arrive pas moi. Et vous ?


Une aura sombre englobait son supérieur.


Au travail. Maintenant.

Je m'y atèle sur le champ !!!


Sous pression, la jeune fille reprit le ménage, frotta du mieux qu'elle pouvait le sol avec la serpillière imbibé de produit qui moussait le béton. Le sergent s'adossa contre le mur, fixa le ciel s'assombrir. Des fines gouttes de pluie commençaient à s'écraser contre les vitres et blasé, reporta son intérêt sur l'adolescente.


N'embête pas les profs à UA, à moins que tu aimes recevoir des punitions. Lui taquina t-il.

Je ne suis pas friande des punitions, soupira Lily, agacée, et j'aurai largement apprécié ne rien avoir aujourd'hui, faute à l'autre qui a poussé le bouchon trop loin.

Elle ne recommencera plus.


Absolument pas convaincu, la bleutée rit jaune, sans pour autant s'arrêter dans sa tâche ménagère.


Ouais, bien sûr, je vous crois pas.

On a eu une longue conversation.

J'ai pas besoin de détails des personnes que je n'aime pas.


Bornée, elle refusait d'entendre davantage. Le sergent leva ses yeux au plafond, à la fois las de cette gaminerie qu'il y avait entre elles, mais d'un autre coté, il pouvait comprendre ce que ressentait son élève.


Ce serait encore mieux si vous vous excusiez, toutes les deux.

Ouais, et après on ira courir dans un champ de blé en nous tenant main dans la main ! Lança ironiquement Lily. Quel bel avenir va t-il nous réserver ensemble plus tard ?

Il faut savoir pardonner dans la vie.

Eh merde, sergent le psy est de retour, épargnez-moi ça ou alors redonnez-moi mon tél' pour qu'une musique me détente ou je vais saigner des oreilles.


Le militaire la jaugea plus sérieusement. Il fronça des sourcils.


Ne sois pas stupide, dans la vie, tôt ou tard, vous serez obligés de faire équipe.

J'aviserai en temps voulu.


Sa simple réponse sut lui décrocher un sourire. Le sergent ferma ses yeux, n'insista pas sur ce sujet et pointa un autre fait.


Très sérieusement, je sais que tu partais d'une bonne intention en voulant aider ton amie, mais c'est à elle de se défendre sans toi. Tu as montré aux autres comment agir. C'est à eux de sortir de leur zone de confort.

...Hein ? S'étonna Lily en pivotant sa tête pour le regarder.

C'est pour ça que je ne regrette pas de t'envoyer à UA. Allez, finis-moi le ménage, tu as un entraînement à poursuivre.


Sur ces paroles, l'adulte se servit de son téléphone pour passer le temps. Lily roula des yeux et reprit le ménage nonchalamment. Le sol après nettoyé, elle dû s'attaquer ensuite aux bancs salies par des dessins ridicules ou des chewing-gums aplatis, pour certains, durcies tandis que d'autres étaient encore bien frais.

Inoua, étant la première a ayant terminé sa part de travail, alla récupérer son téléphone auprès du sergent, et partit sans adresser un seul regard vers sa camarade de classe.

Enfin libre, Lily poussa un long soupir de délivrance en jetant les gants en latex dans le sceau d'eau, la substance avait légèrement noircie dû aux saletés attrapées par la serpillières. Les mains et avant-bras rougies, la bleutée frotta frénétiquement sa peau irritée.


Tu es allergique au latex ? Questionna le sergent, qui se décrocha du mur.


Accroupie, toujours en se grattant son épiderme, l'aspirante héroïne le toisa de ses yeux bleus et souffla par le nez, admit.


Il semblerait, la sensation est hyper désagréable sur ma peau.

Une peau de bébé.

Hmmmrr...


Elle grommelait, ne sachant que trop comment interpréter cette remarque. Le militaire s'excusa, lui tourna le dos, comptait aller lui chercher de la pommade. Toutefois, il fut stoppé dans sa démarche. Lily tendait sa main, remuait ses doigts, très sérieuse. Amusé, le soldat lui rendit son téléphone avant d'aller à l'infirmerie.

Le temps de rallumer son téléphone, que le tout s'actualise, la bleutée s'étonna d'apercevoir des notifications de Instapple.

Anastasia avait essayé de appeler. Beaucoup plus tôt que prévu. Inquiète, la bleutée tenta de s'excuser par message en plus de l'appeler via l'application. Nerveusement, toujours irritée par ses bras rougies, elle se frottait contre le tissu de son pantalon. Jusqu'à on décroche.


...Tu as rappelé.

Pardon, mon prof m'a confisqué mon tél, je viens de le récupérer et j'ai vu tes notifs... S'expliqua rapidement Lily.

Ne t'excuse pas. J'ai aussi changé d'horaire...au dernier moment.


La voix de Anastasia était cristalline. Un peu sceptique, la bleutée haussait un sourcil, troublé par ce détail. Elle se releva, approcha son téléphone de son oreille.


Euh ouais, j'ai remarqué, t'es.. euh, sûre que ça va ?

Je ne me suis jamais senti aussi bien !

— ...Hein ?


L'adolescente à l'alter du vent fronça des sourcils. Elle frissonnait légèrement, trouvait cet échange un peu trop lunaire à son goût.


J'ai bien comprit que les élèves de Kurayami se droguent... mais là... ça devient flippant.. elle m'a l'air beaucoup trop euphorique...


Le soudain mutisme de Lily réussit à interpeller Anastasia qui se mit à rire joyeusement depuis le téléphone.


Ben alors pourquoi ce silence ? T'as donné ta langue au chat ? Oh ! Eh ! Remarque ! Tu me fais trop penser à un chat ! Avec tes mèches qui remontent, ça fait effet de bosse, c'est trop original ! Ahaha ! Eh, dis, ça t'arrive de miauler ?

...Skywalker ?


La blonde cessa de rire, elle prenait en compte le sérieux de l'étudiante Hanran-Gun. Sa voix se mit à dérailler légèrement.


Désolé, j'avais envie de me lâcher un coup, mais tu sais, à être constamment surveillé, ça me donne la nausée.

Je ne te suis pas du tout là... lui avoua Lily, encore plus confuse.

Plus tôt, on est censé mettre sous la dent un truc nouveau, j'ai peur de m'endormir trop vite et de n'avoir pas la chance de te parler à coeur ouvert...


La bleutée plissa ses yeux, supposa que Anastasia sous entendait qu'elle n'avait pas avalé un cachet qu'on devait sans doute lui imposer de prendre. Avait-elle un traitement hebdomadaire à suivre ? Lily ne voulut s'attarder sur ses questionnements et se lança, directe, plus que sérieuse.


Tu... as combien de temps libre avant qu'on doive cesser notre conversation ?

Ben avec le retard que t'as eu, lui lança t-elle sur une légère pointe d'ennui, environ dix minutes.

Je... désolé.

Tu n'es pas responsable de l'imprévu. Sourit maigrement Anastasia.


Dans la salle de classe vide, l'étudiante Kurayami était assise sur la chaise de son bureau attitré. Elle enroulait sa mèche ondulée autour de son index, l'air soucieuse. Elle gardait toujours un œil vers la porte close, qui, à n'importe quel moment, s'ouvrir.


J'imagine que tu as des tas de question, surtout sur le pourquoi je voulais te causer...

Honnêtement ouais, mais j'ai aussi un truc à te faire part qui est plus important.

C'est urgent ? Demanda la blonde en sourcillant.

Bien plus que mes autres questions.


Le sérieux que lui balançait Lily fit plisser les paupières de l'étudiante à l'alter lumière-ombre. Toute attentive, elle lui laissa le temps de développer.


Ton taré de camarade de classe qui m'a tabassé, précisa l'adolescente aux yeux bleus, il sait ou bien il a a étudié les adresses des garçons de UA ?

Hein ? S'étrangla Anastasia. Avec son timbre de voix, ceci laissait croire qu'elle n'était pas au courant des faits.

Ecoute, apparemment un certain Han menace les familles des garçons de UA, c'est sérieux ? Comment il a pu avoir ces données ? Elles sont censées être confidentielles ! Et c'est criminel !

Attend, doucement, je ne pige pas du tout de quoi tu me causes là.._


Elle souffla, épuisée. Lily plissa ses yeux, abrégea un peu plus.


Tu veux être une héroïne ? Souffla la bleutée, tout en se grattant l'avant-bras, elle gardait son téléphone près de son oreille, maintenu par son épaule. Alors prouve-le, aide au moins les garçons.

Mais quels garçons, à la fin..._ ah !


Avec un peu de retard, Anastasia parvint à capter qui étaient les cibles. Les seuls garçons qui avaient su mettre en rogne son camarade de classe étaient Izuku Midoriya et Katsuki Bakugo.

Elle grimaça, réfléchissait et eut une goutte de sueur qui perlait sur sa joue. Son coeur se mit à tambouriner trop violemment dans sa cage thoracique et sentit une crise d'angoisse se rapprocher dangereusement. Qui aurait cru que quelqu'un pouvait aller aussi loin ? À menacer des innocents ? Elle était au courant que ce type était un véritable sociopathe, mais de là à tirer des ficelles aussi maigres ?

La blonde déglutissait.


Et.. éventuellement... ils n'ont pas fait appel à un hacker... ou... je ne sais pas, un adulte ? Vint alors suggérer Anastasia. Avec un pro, ça pourrait directement pister le coupable...

T'es en train de me dire qu'il n'est pas coupable ?

Si... tu me parles de Han, indirectement, oui, il est coupable mais... je ne pense pas qu'il possède un talent pour hacker des données aussi sécurisées... Soupira Anastasia. Il a dû faire appel à un pro ! Mais... je ne sais pas, c'est un enfoiré, mais je doute qu'il vise des familles...


Après quelques secondes de silence, Anastasia secoua légèrement sa tête, les sourcils froncés. Ça la blessait de l'admettre, qu'elle prenait défense de la pire personne de son entourage. Elle serra ses poings, aussi consciente que le silence de Lily ne faisait que confirmer ses suspicions à son égard.

« — Combien de personne vas-tu emmener avec toi dans ta chute ? »

Sa respiration se saccadait et elle se mordit les lèvres, une voix lointaine lui susurrant des paroles cinglantes. Le bras plié, le coude appuyé sur son bureau, la paume de sa main posée en coupe sur son visage assombrit et épuisé, Anastasia se mordit les lèvres. Sa voix se perdait.

Elle était consciente que la situation était critique si on venait voler des données personnelles pour abuser.


Je te le jure, je sais que je suis la dernière personne à croire, mais... Han doit avoir un complice, ou un truc du genre !

...Skywalker, je ne veux pas paraître chiante, mais j'ai la terrible sensation que... tu cherches à le protéger. Ou alors.. que tu te protèges.


Anastasia écarquilla ses yeux et ses lèvres s'entrouvrirent.


...Je me protège ?

Et.. nan, fin'... Balbutia Lily, soudainement embarrassée, elle passait une main dans ses cheveux attachés, elle fixait le mauvais temps dehors, tu sais quoi ? T'es pas la dernière personne à croire ! Je... euh.. je pense que tu es perdue ! Ouais, c'est ça, perdue. T'as besoin d'aide, quoi !


Les orbes orangés de la jeune fille restaient fixés sur le tableau noir. Tout le cours qui avait été noté à la craie avait été effacée. Certaines traces y restaient, avaient été abandonnés, par manque de considération.


Et puis, je garde toujours en tête que tu es quelqu'un de bien au fond ! Poursuivit Lily, persuadée. Après tout, quand on s'est affrontée, t'étais toute emballée, tu fais une bonne rivale ! Et tu ferais une bonne héroïne si t'étais pas dans le mauvais camp !

...Le mauvais camp ? Répéta mollement Anastasia, sidérée.

Ben ouais, ne me dis pas que j'ai tord ! Vous êtes complètement perchés dans ton bahut ! Et y a rien de plus barge ! Tu es complètement enchaîné, sous pression et...


« — Skywalker, sais-tu ce qu'elle est cette gamine ? Une chienne. Qui aboie, qui ne demande que de l'attention ! Elle serait capable de léchouiller n'importe qui pour obtenir de l'attention ! »

Elle était libre.

« — Et le fils de Endeavor, ce n'est que le fruit d'une reproduction! Un autre Endeavor. Il joue bien, à être doux, pour ensuite te faire écarter les jambes plus tard ! »

Il était libre.

Ces deux personnes n'avaient peur de rien et étaient sincèrement libres, n'avaient pas à se plier aux ordres pour vivre. Anastasia se mordit plus violemment ses lèvres. Un goût métallique ressortit et elle s'étonna de remarquer qu'elle s'était ouverte sur la lèvre inférieure.


Toi ou Todoroki, vous ne craignez pas des répercussions...

Uh ? Pourquoi tu me parles de Todororo ?

Todoroki. Lui épela Anastasia plus lentement, après avoir capté que sa nouvelle amie n'avait absolument pas retenue le nom du garçon. Todoroki Shoto, le fils de Endeavor...

Ahhhh ! Euh oui ?

Je vous envies tellement.


Perturbée, Lily penchait sa tête en sourcillant. Elle n'apercevait même pas que son professeur attendait la fin de sa conversation, il restait à l'écart, neutre.


Ben pourquoi ? Lui je veux bien, j'imagine qu'il a de l'argent et_...

J'envie de votre liberté. Lui révéla Anastasia avec un sourire mélancolique.


Elle basculait sa tête en arrière et elle fixait le plafond.


Si je n'étais pas aussi désespérée, j'aurais peut-être eu une vie plus normale ? Je n'en sais trop rien. Mais ce qui est sûr, c'est que je veux devenir un héro. Écoute, je vais au mieux t'aider et aider les garçons dont il est question. Mais s'il te plaît, si tu as un coeur, évite de me poser des questions sur lesquelles j'ai choisi le mauvais camp.

Skywalker ?

Ouais ?

On fait tous des erreurs. Ce n'est pas pour autant qu'on peut tout supporter sur nos épaules. On n'est que des enfants.


Ahurie, Anastasia écarquilla ses yeux. Elle se mit doucement à rire de bon coeur. Lily n'avait pas faux sur ce point-là.


On n'est peut-être que des enfants, mais on en bave, pas vrai ?

C'est pour ça que j'essaie de m'éclater ! Sinon ma vie serait trop ennuyeuse si je ne fais que pleurnicher, non ? Rit doucement Lily.

T'as grandement raison, si j'étais pas là, j'aurai sortit la même_


Une information la coupa dans sa réponse.

« — Si on a une aide extérieure, je suis certain qu'on pourrait se barrer de ce bahut, les gars ! Il faut qu'on essaye ! Qui ne tente rien, n'as rien, pas vrai ?! »

Ses yeux s'écarquillaient de nouveau, prenant conscience de la situation miraculeuse et inattendue. Si Han avait obtenu des informations aussi importantes, qu'un adulte venait à le pister, ceci pourrait complètement faire débarquer la sécurité. Quitte à enquêter toute l'école. Et pourrait même découvrir les atrocités qui se déroulait au sous-sol !

Jusqu'à présent, depuis l'ouverture de ce lycée, il n'y avait jamais eu d'intervention. Il ne s'agissait simplement que de quelques interviewer, que les enseignants avaient pu leur retourner le cerveau. Toutefois, une véritable enquête plus aboutie, avec des véritables experts – et qui sait, des héros – pourront abolir cette académie. Et tous les élèves seront de nouveau libre. Et qui sait, avec un peu de chance, seront transférés dans une véritable école héroïque !

Si son premier ami était encore ici, il aurait été tellement excité de cette heureuse nouvelle. Haru aussi. L'espoir renaissait. Tel un phénix qui revivait de ses cendres.

Le coeur de Anastasia martelait plus rapidement que habituellement. Ses joues prirent une teinture plus rougie, et son sourire était tellement grand qu'elle avait presque mal, tellement qu'elle avait perdu l'habitude de sourire depuis son arrivé à Kurayami. Elle avait l'impression d'avoir trouvé une issue de secours. Han avait merdé et elle n'était pas directement impliquée, ni elle, ni d'autre personne.


Je vais vous aider, je t'enverrais des photos déjà pour appuyer les faits !

Ca va aller ? S'inquiéta sincèrement Lily.

Oui ! Et profitons des dernières minutes qui me restent ! Alors la raison pour laquelle je voulais te causer c'est que euh..


Anastasia se força à toussoter. Elle rougissait un peu.


J'avais envie de faire... plus connaissance avec toi.

Vraiment ? C'est super gentil !

Devenir ta pote...quoi...

Oh ! Mais carrément ! Je veux bien ! Même si t'as l'air un peu bizarre, je pense qu'on pourrait bien s'entendre !!


L'enthousiasme de Lily amusa un peu la blonde qui pouffa. Sa réaction lui faisait presque penser à celui d'une petite fille.


Au fait, j'ai un numéro à te filer, note-le, c'est important !

Hein ? Mais attend, j'ai rien sous la main pour...


La porte s'ouvrit et Anastasia glapit et raccrocha immédiatement.


Meh ? Elle m'a raccroché au nez ?


Choquée, Lily vint faire une grimace. Derrière elle, le sergent l'appelait, pointa du doigt sa montre à son poignet pour lui signaler qu'elle retardait son entraînement. La bleutée eut soudain un sourire gêné et se dépêcha de vider son sceau et de le rejoindre, sans se douter du réel soucis qui avait induit sa nouvelle amie à couper leur discussion.

La personne qui venait tout juste de débarquer était Han, accompagné par deux autres garçons de sa classe. La jeune fille fronça des sourcils et feint de lire ses cours, avec son cahier encore ouvert. Elle essayait de ne pas prêter attention à leur discussion.

De toute manière, ses oreilles bourdonnaient. L'adrénaline lui montait jusqu'au cerveau et elle faisait de son mieux pour paraître normal, tout en travaillant sur sa respiration. Ses mains étaient moites et ses pensées se dirigèrent sur comment elle pourrait soutirer les informations que Han possédait entre ses mains. Son téléphone était justement à sa portée, allumée. Il ne restait plus qu'à savoir comment le faire lâcher l'appareil.

Il ne suffisait que de quelques courtes minutes pour prendre les photos nécessaires et les envoyer à Lily. Une action qui était risquée. Elle devait détourner leur attention, l'obliger à poser son téléphone sur cette table précise.


Je dois faire diversion...


Elle zieuta une dernière fois dans la direction du groupe. Les deux garçons ricanaient tandis que Han zappait aléatoirement sur son écran, son pouce ne cessait de relever la page qu'il devait observer. Concentrée, la blonde claqua discrètement ses doigts, sélectionnant l'objet de ses désirs.

Tout à coup, le smartphone de Han s'illumina, l'aveugla. L'adolescent poussa un juron, lâcha son appareil numérique en se couvrant les yeux alors que ses deux camarades eurent des yeux ronds.


Han ! Qu'est-ce qu'il y a mec ?!

Putain ! Ça s'est mit à m'aveugler, cette merde !


Furieux, il se leva brusquement, les pieds de la chaise crissaient contre le sol et tomba à l'arrière.


Putain ! Répéta t-il de plus fort.


Le bronzé jeta son téléphone contre le sol et ordonna à ce que ses sbires l'emmène aux toilettes, pour qu'il puisse s'essuyer le visage. Il crachait qu'il foutra une mauvaise note sur internet pour la mauvaise qualité de l'appareil.

Anastasia baissa ses yeux, se concentra, activa de nouveau son alter de lumière.

Sa main ouverte, elle transférait son pouvoir à travers l'écran du téléphone à terre. La luminosité était trop aveuglante, à un point où on ne pouvait plus voir les médias dessus. Les garçons témoignèrent ce changement trop curieux ce qui ne faisait que agacer davantage Han.

Sans se douter qui était derrière l'oeuvre de ces faits, le trio sortit immédiatement de la pièce, donnant champ libre à la jeune fille, qui, se leva dès que l'occasion se présentait. Toute nerveuse, pressée, elle attrapa le smartphone et, dès que l'écran redevint à la normale, s'étonna qu'il s'était mit en veille.

Avec un code.


C'est une putain de blague ?! Je ne connais pas son code, moi ! Paniqua t-elle intérieurement.


Une série de chiffre notamment. Elle essayait une autre solution. L'autre possibilité était son portrait robot. Anastasia grommela, chercha activement sur les réseaux sociaux avec son propre téléphone et parvint à utiliser une photo.

Les effets pixelisés n'aidaient absolument pas.


Merde, merde... !


Il ne lui restait plus que le code. Elle tenta un truc basique ; une série avec quatre fois le chiffre zéro. Sans succès. Il ne lui restait plus que deux essaies et là, la lycéenne se mit à transpirer et s'inquiéter de plus en plus. La blonde essaya un numéro qui était la date de naissance de Han. Ce fut encore un refus.

Encore plus angoissé, Anastasia grimaça et réfléchissait de plus belle sur quels chiffres seraient importants pour ce type.

Soudain, une idée lui traversa l'esprit. La jeune fille à l'alter lumière-ombre tapota la date de création de l'académie Kurayami.

Ceci déverrouilla enfin le téléphone.


Traîne pas, il peut revenir à n'importe quelle minute...


Bien qu'elle se secouait dans ses pensées, la blonde se dépêchait d'accéder aux échanges de SMS. Il y avait ceux d'avec ses amis. Et un nom attira enfin son attention « RED ». Elle cliqua dessus et fronça des sourcils.


 [ De RED à Han Mahito ] à 23h29

| | Le paiement a bien été reçu.


[ De RED à Han Mahito ] à 23h29

| | Les cibles que tu m'as demandé sont de UA, c'est bien ça ? Je m'y met.


« Vous avez reçu deux photos »


[ De Han Mahito à RED ] à 23h31

| | Super efficace c'est parfait je vous recontacterais si besoin


Sur lesquelles, il n'y avait seulement le nom, prénom, âge, date de naissance, lieu de naissance et l'alter mentionné de Izuku et de Katsuki. Il n'y était inscrit nul part leur adresse ce qui troubla Anastasia en voyant les échanges. Elle grimaça et se tâta à prendre immédiatement les photos, puis les envoyer à Lily via Instapple, où on pouvait y lire une discussion non lue : « WTF tu m'as raccroché ??? » - « T'es une vraie tsundere ma parole, ça ne faisait même pas 10min. ;w; ». Ses petits messages en plus de l'emoji sut redonner le sourire à l'adolescente.

Malgré tout, bien qu'il n'y avait pas la mention des adresses où vivait les familles ; cette discussion en plus des photos démontraient suffisamment que ces deux personnes avaient commis un crime en volant des données pour les utiliser. Le temps de chargement pour transférer les fichiers stressait Anastasia.

Dès qu'elle s'assura qu'ils étaient bien envoyés, elle se dépêcha de immédiatement supprimer l'application sur son téléphone. Si besoin, elle pourra toujours le télécharger de nouveau. Toutefois, pour des raisons de sécurité, elle préférait prendre plusieurs précaution.

L'aspirante héroïne essuya son front humide. Sa peau était légèrement luisante, et pour une étrange raison, elle se sentait de plus en plus oppressée.


Mais où il a rencontré ce RED ? C'est un pro hackeur ? Et il a payé combien pour ce service ?... Il a fait aussi la même pour moi et les autres pour qu'on soit sous ses ordres ?


La blonde hésitait.


Ce que je pige pas, c'est qu'est-ce qu'il va foutre de leur infos à ces deux types... Je sais qu'il a la haine d'avoir perdu contre eux, mais...


Un frisson désagréable lui traversa tout l'échine. Anastasia se raidit et sa respiration se coupa net. Lentement, méfiante et à la fois craintive, elle se tourna.

Elle manqua de lâcher un cri de surprise en constatant avec choc que Han était là. Il s'était tenu silencieux. Ses yeux noirs transperçaient tout l'être de la jeune fille, prise sur le fait. Le bronzé récupéra sèchement son téléphone de la main de la blonde qui n'osait plus bouger ne serait-ce un seul orteil.

Ce qui était le plus inquiétant dans l'histoire était que, depuis quand, ce brun était de retour. Et il s'était montré tellement discret qu'elle n'avait pas du tout su depuis quand il était arrivé. La jeune fille espérait de tout son coeur qu'il n'était pas au courant qu'elle avait envoyé des preuves à Lily.


Sale petite fouine. Je me serais douté que c'était toi qui manigançait un truc.

Je_...

Tu connais le véritable conte de Cendrillon ?


Anastasia ne sut quoi y répondre. Han eut un rictus, son visage s'assombrissait.


L'une des sœurs perd ses yeux comme châtiment. Alors...


Il se rapprocha dangereusement de la blonde qui reculait d'un pas, tétanisée par la peur.


Pour avoir vu quelque chose qui ne t'ait pas autorisé... Devrais-je faire de même ? Le signaler aux professeurs ?

Non.. Souffla faiblement Anastasia en secouant sa tête, horripilée à cette idée.

Il faut croire que notre chère professeure ne t'a pas suffisamment fait comprendre que les autres sous-merdes t'ont fait un lavage de cerveau. On va y remédier.


Évidemment, une nouvelle punition.

Anastasia s'y était préparé à cette éventualité, et pourtant, la manière dont il prononçait ces propos, ne présageaient rien de bon. Dès lorsque Han vint caresser la joue de l'adolescente, celle-ci tressaillit avec dégoût, elle grinçait des dents, se retenait de tout son être pour ne pas le gifler ou même le repousser. Le brun rapprocha son visage de celui de la lycéenne.

Son sourire était glacial, dépourvu de toute sympathie.


Tu es la plus belle fille parmi toutes les secondes, tu es intelligente, je trouve ça du gâchis qu'on vienne t'embrouiller l'esprit. Tu me déçois énormément, Skywalker.


Un rire sinistre quitta sa gorge.


Mais je pourrais te laisser encore une petite chance. Après ta punition, bien entendu...


Les paupières de Anastasia se refermèrent. Un nœud se formait dans sa gorge. Ses yeux étaient trop humides, et elle se sentait incroyablement lourde, toute cette pression qu'on lui affligeait était insupportable.

Une question persistait dans son esprit. Est-ce que au moins, elle a pu agir en tant que héroïne, aujourd'hui, malgré les risques ? Est-ce que son action n'était pas vain ?

Il s'agissait de sa dernière tentative de rébellion à Kurayami.


**

*


Il pleut beaucoup ces derniers jours. Remarqua Shoto, alors qu'il traversait la cours, abrité par son parapluie transparent.


Ses yeux vairons étaient dirigés vers le ciel gris. Plusieurs fines gouttes d'eau venaient s'abattre régulièrement sur son parapluie, ce qui formait un chant délicat et apaisant. Les pas des autres étudiants venant éclabousser des flaques d'eaux résonnaient jusqu'à lui. L'air était humide et frais au petit matin. Le jeune garçon ne manqua pas de constater que Tsuyu fredonnait joyeusement auprès de ses amies.

Elle adorait la pluie. La seule différence était que ce n'était pas la saison de la pluie.

L'autre petit changement, était que Izuku semblait plus détendu. Hier soir, lui et Katsuki étaient allés converser avec Aizawa. Aucun des deux ne tenaient à dire quoi que ce soit, ils restaient muets et discrets. Tous deux avaient pu reprendre les cours et tout était redevenu comme avant.


Le soleil me manque un peu, formula Tenya qui passait juste à coté du bicolore. Tu ne trouves pas ?

Oui...


Le seul point positif était qu'il faisait moins lourd, avec la chaleur qu'il y avait eu récemment, un peu de fraîcheur était le bienvenu à Musutafu.

Lui et d'autres de ses camarades de classes étaient en tenue de héros. Tous comptaient s'entraîner ce dimanche. D'ici peu, le permis provisoire se rapprochait à grand pas et pour beaucoup, ils étaient motivés pour s'entraîner avec leur alter. Pour d'autres, ils envisageaient retravailler sur leur costume. En tout cas, c'était le cas pour Denki. Ce dernier, n'avait cessé de faire des petits croquis la veille en présentant à ses amis.

Avec l'aide de Izuku, Kyoka, Eijiro, Tenya, Katsuki et Mineta, il en avait beaucoup bavé. Le blond n'avait absolument pas cessé de se tracasser sur des petits détails.

Enfin arrivés dans un grand terrain de gymnase qui leur ont été réservé – hier étant servi pour la seconde B – aujourd'hui, l'intérieur était rien que pour eux. Tous repliaient leur parapluie trempés et les disposèrent sur un support qui était adapté pour les garder en lieu sûr.


Tu comptes créer une nouvelle technique ? S'enquit le délégué de la seconde A.

J'y travaille. Lui répondit Shoto. Si je peux mixer mes alters, ce serait avantageux.

J'ai hâte de voir ce que tu vas préparer !


L'enthousiasme avec laquelle Izuku venait de lui sortir sut faire décrocher un sourire au bicolore. Il avait toujours été passionné sur les alters que c'était presque effrayant. Shoto acquiesçait doucement et se chercha un emplacement libre, à l'écart des autres, de peur qu'il ne brûle quelqu'un accidentellement.

Tout en se remémorant les consignes de Aizawa, le jeune garçon n'avait cessé de activer les deux alters qui lui étaient opposés. Ceci lui demandait plus d'efforts, parfois, ça lui donnait même un peu le tournis. Bien évidemment, Shoto surmontait ces effets grâce à sa détermination. Un bras dégageait de la braise tandis que de l'autre, de la givre ressortait. Cependant, celle-ci était moins résistante à cause de la chaleur juste à coté. Apprendre à doser était plus complexe que cela n'était.


La cavalerie est là ! Pour... apporter des nouvelles !


La voix forte de All Might l'interrompit dans son entraînement, ainsi que les autres. Shoto se tourna, annula l'utilisation de son alter feu-glace et se rapprocha avec les autres, tous aussi intrigués par l'annonce que allait annoncer l'ex-numéro un des héros.

Sous sa forme fragile et squelettique, aujourd'hui habillé d'un jean neuf, d'un t-shirt noir trop ample – comme s'il tenait à dissimuler sa corpulence – le blond souriait, laissait les jeunes poser des questions, trépignant d'impatience. L'adulte leva ses mains, rit doucement.


Doucement, les jeunes ! Laissez-moi parler !

Ben grouillez-vous, vous nous faites gaspiller du temps, siffla Katsuki.


Toshinori considéra le cendré le dévisager. Ses traits sérieux indiquaient clairement qu'il ne tenait pas à perdre davantage de temps pour des futilités. Avec un sourire, le professeur de UA appuya sa main droite sur sa hanche.


Demain, vous allez avoir des nouveaux à accueillir dans votre classe et dortoirs !

Hein ? S'étonna Ochaco. Il va avoir un transfert d'élèves ?

Tout à fait !

Quand vous avez employés le pluriel, cela signifie combien de nouveau ? L'interrogea Momo.

Deux ! Et deux autres en classe B !


Des murmures fusaient dans les rangs.


Alors je vous demanderais de bien les guider ! Après tout, ils viennent de différentes académies héroïques et...

Pourquoi ce changement soudain ? Questionna Ojiro en remuant sa queue. Il y a eu un accord programmé il y a longtemps ?

Ben_..

Eh, j'espère que ce seront des belles filles ! Chuchota un peu trop fort Mineta à Denki.

J'avoue, ce serait grave cool ! Approuva le blond en levant son pouce, il se penchait un peu, de sorte à mieux l'entendre.


Tenya bondissait, restant bien pro.


Bien sûr qu'on les guidera ! Et en tant que délégué, il est de mon devoir de faire en sorte qu'ils seront bien accueillis !

C'est chouette, on aura des nouveaux amis ! Jubila naïvement Ochaco, toute excitée.

Ouais ben espérons qu'ils ne seront pas débiles... Commenta Kyoka, qui fixait notamment les deux pervers de la classe qui ricanaient entre eux, ils se lançaient déjà des paris sur s'il y aura au moins une fille.


Absolument détaché de tout ça, Katsuki souffla, tourna le dos et retourna vers son coin d'entraînement. Il activa son alter depuis les paumes de ses mains, grâce à l'explosion, il se projeta vers l'avant, bondissant par dessus des rochers. Izuku garda un œil vers lui et soupira. Évidemment, ce sujet ne l'intéressait strictement pas.


Ils viennent de quelles écoles ? Demanda Mina, toute curieuse.

Ils sont forts ? On les connais ? Rajouta Eijiro avec elle, tout aussi excité.

Aiment-ils les choses qui brillent ? Doubla ensuite Aoyama.


Catastrophique. Ils étaient complètement fous et agités. Les aspirants héros chargeaient, se bousculaient, s'attroupaient et tournaient autour de All Might. Ce dernier, prit au dépourvu et n'ayant absolument pas l'habitude de gérer une classe, il lança un appel de détresse en direction de son apprenti.

Bien que ce n'était pas de vive voix, son regard en disait bien plus. Izuku eut un sourire gêné. Bien sûr, il prenait en pitié son pauvre mentor. Avec ses défauts, ça le rendait plus que humain. Le blond ne prenait pas la grosse tête. En fait, d'un point de vue extérieur, c'était tout juste hilarant de le voir au gouffre, n'arrivant même pas à calmer des enfants.


Euh, les gars ? Les appelaient Izuku. Vous.. je pense que vous le mettez mal à l'aise !

Rassurez-nous, ce n'est pas des élèves de Kurayami ?


Surprit, le vert prit en considération la pique lancée par Hagakure. Cachée derrière Ojiro, ses gants volants étaient agrippés à la tunique blanche de Tailman.


Pourquoi cette question, jeune fille ? S'étonna All Might, qui la regardait, comme tout les autres.

Ben... vous avez bien vu, non ? Ils sont... pas net. Murmura t-elle. Enfin, je ne globalise pas tout le monde...

Je doute qu'ils envoient quelqu'un chez nous. Intervint Shoto. Du moins... les enseignants n'ont pas l'air de nous porter à coeur.

Pas faux...


Momo eut un petit sourire.


Nous ne savons rien des faits, inutile de nous pencher sur ça ou de théoriser..

C'est vrai, ce serait une perte de temps, lui confirma Fumikage en fermant ses yeux.

Mais alors vous croyez que les nouveaux sont allergiques au sucre ?

Dark Shadow !!!?


La question de Dark Shadow réanima une ambiance des plus folles. Dépité, All Might relança un regard pathétique à son successeur qui eut un regard vide, le sourire figé. Très honnêtement, le vert ne savait pas s'il devait rire ou pleurer de cette situation.

Une situation trop embarrassante.

Une série d'explosion sut faire vibrer tout le gymnase. Les oreilles de tous bourdonnaient et ils avaient leur mains appuyés sur leurs oreilles. Surgit ensuite Katsuki qui écrasa un rocher avec son pied droit. Furieux, il gueula bien fort.


Putain ! Vos gueules ! Allez vous entraînez, bande de larves ! Lâchez-le !


Deku écarquilla ses yeux. Est-ce que son ami d'enfance venait d'aider All Might ? En temps normale, il aurait simplement ignoré toute ce bazar. Un sourire s'élargissait sur ses lèvres. Katsuki avait toujours su se faire entendre.

Il a su, à lui seul, calmer tout le monde.

Le cendré grommela, pointa du doigt l'ex-numéro un des héros, accusateur. Ses veines étaient visibles sur sa tempe, tellement qu'il était sur les nerfs. Sa voix, n'avait pas pour autant baissée, ses cordes vocales étaient bien résistantes, si on venait à compter le nombre de fois où il avait haussé le ton.


Et vous ! Bordel, mais soyez plus convaincant si vous êtes prof' ! Vous me faites trop pitié ! Vous n'avez jamais été un véritable soumis ! Vous êtes sensé représenter le meilleur héro du Japon, alors prouvez-le !

Oh...euh...oui...

On est au lycée, pas en primaire ! Faut savoir recadrer ! Sérieusement, vous n'avez pas suivi de formation ou quoi !!!?


Tête baissée, Toshinori ne trouvait pas la force à répondre. Et de ce fait, ceci ne faisait que confirmer les suppositions de son élève au tempérament explosif. Ce dernier poussa un long soupir.


Ridicule. Honteux.


Katsuki tourna le dos et retourna à ses occupations. Étonnamment, les autres faisaient de même, après s'être excusés à All Might. Profitant de cette dissipation collective, Izuku se rapprocha de son idole qui demeurait silencieux, son regard était dirigé vers l'élève qui lui avait passé un savon.

Craignant que son rival ait froissé son mentor, le détenteur du One For All se frotta son bras, gêné. Ce qui était le plus gênant n'était pas de vouloir encourager le blond, mais plutôt que, au fond de lui, Izuku partageait l'avis de Katsuki.

Ironiquement, lui aussi, ça l'embarrassait un peu que All Might ne se montrait pas aussi droit, qu'il manquait d'autorité. Mais ça, il préférait le garder pour lui. Ce détail était assez sombre et il avait surtout peur des répercussions.

Si jamais lui aussi, il formulait à voix haute son ressentit, est-ce que All Might serait déçu de lui ? Lui tournerait-il le dos ? L'ex-numéro un des héros était une figure paternel à ses yeux, un remplaçant. Un homme qui lui avait apprit tant de choses et avec qui, il devait encore apprendre.


Ne le prenez pas mal All Might, Katchan tenait juste à... souligner que...

C'est drôle.


Étonné, Izuku resta attentif. Avec un sourire nostalgique, All Might poursuivit.


J'ai l'impression que j'ai beaucoup à apprendre de vous.

Ah oui ?

Yes, I do !


Avec un doux sourire, il adressa un clin d'oeil à son disciple et lui fit signe d'aller reprendre son entraînement. Ce qu'il exécuta en silence.

Des multiples sons différents résonnaient dans le gymnase. Tous les aspirants héros travaillaient durement pour se perfectionner. Le sourire de All Might s'effaça doucement, ses pensées se redirigèrent sur la conversation qu'il avait eu, au bureau du proviseur. Avec la présence de Eraserhead et de Vlad King, ils avaient face à eux, quatre dossiers, bien réparties sur le bureau noir de Nezu.

L'un des dossiers su attirer son attention. Avant même qu'il ne puisse comprendre, le rat confortablement bien assit sur le siège de cuir, prit les devants.


Oui, il s'agit de Sawaka Lily. Son nom actuel est Wang.

C'est...


Sa voix se perdit. Et ses yeux bleus s'écarquillaient.


J'ai entendu dire que tu étais proche de son père, le héro Skyfall, pas vrai ?


Toshinori tressaillit. Il n'avait jusqu'à présent ressentit un déjà-vu. Mais il n'avait pas spécialement fait un rapprochement. La révélation du proviseur ne faisait que confirmer ses doutes. All Might releva sa tête, stupéfait.

« — Prends soin de ma fille, Toshi. »

Son coeur se mit à battre trop violemment dans sa poitrine et de la sueur se déversa sur sa joue. Sa respiration se coupa, trop affligé par la vérité. La fille de son défunt amie se présentait à UA. Allait y être transférer. Et elle avait étudié dans une école militaire. Depuis la mort de Ace, il avait perdu tout contact avec elle. Y comprit pour sa mère.

La famille Sawaka avait été effacée et toute forme de vie avec. Les seuls résidus qu'il avait pu entendre de la part des infirmières était que la fillette était emmenée chez une famille proche. Depuis, silence radio. À cause de son travail, il n'avait jamais trouvé le temps de mener une petite enquête.

Toutefois, d'une autre part, il avait peur. Peur de gêner la famille. De se présenter comme étant un héro minable qui n'avait pu secourir un vieil ami et sa famille. Au final, honteusement, l'ex-numéro un des héros avait tourné le dos. Avait enterré la famille.

Jamais Toshinori n'aurait cru retrouver cette enfant. Et maintenant, il devra la côtoyer plus souvent. Un frisson désagréable lui traversa tout l'échine et ses poils se hérissaient rien qu'à l'idée qu'il se retrouve face à elle. À vrai dire, il appréhendait même la réaction de cette fille.


...Oui... articula t-il difficilement, sa gorge devenant trop sèche à son goût.

C'est une bonne nouvelle, tu pourras bien la guider ! S'exclama promptement le proviseur.

...Quand vous dîtes... Wang... nom actuel...


All Might eut un faible sourire. Craintif de l'explication. Le rat leva sa patte, semblait surprit par la remarque qu'il lui balançait.


Bien sûr ! Elle a été adopté dans une autre famille !

...Quand vous dites... adopté... ?

Eh bien, selon son tuteur actuel, il y a eu des problèmes familiaux avec son oncle, depuis, monsieur Wang a prit en charge la petite.


Poignardé indirectement, le blond eut ses pupilles qui rétrécissaient. Alors que lui menait une vie insouciamment, il ne s'était jamais douté que la fille de son meilleur ami vivait mal. Et dire que depuis tout ce temps, il avait tourné le dos, il n'avait jamais prit une seule nouvelle.

Sa conscience lui susurrait qu'il était en tord. Qu'il faisait la même erreur avec son maître. Après tout, elle aussi, avait une famille. Ni lui, ni Gran Torino ne s'était penché là-dessus. Résultat ? Shigaraki, qui s'avérait être le petit-fils de Nana Shimura se retrouvait être un vilain.

La nausée le prenait de court.


Pour l'heure, rattrapa Aizawa, elle est en cursus héroïque et je doute sincèrement qu'elle soit dérangée, d'autant plus que sa famille la soutient dans ses démarches.


Les paroles du noiraud sut redonner un peu de vitalité pour l'ex-numéro un des héros. Il l'écoutait, attentivement, presque secoué.


A mes yeux, ce n'est pas l'élève la plus turbulente, et encore moins à surveiller, contrairement à ce dossier-là.


Il fixait un dossier, une silhouette féminine ressortait sur une photo d'identité, à moitié visible à cause du vaisseau lumineux qui venait s'abattre là-dessus, filtré par la fenêtre derrière le bureau. Vlad King acquiesça, parfaitement d'accord avec son avis. All Might déglutit et ferma ses yeux.

Ça le travaillait tellement. Ça le rongeait de l'intérieur. Les fantômes de son passé refaisaient surface, prêts à lui faire regretter tout ses choix.

Il se sentait terriblement pathétique. Bien plus faible que avant.

Une voix le fit sortir de sa transe. Toshinori remarqua que le trio s'agitait devant lui.


Tu pouvais pas faire gaffe, double face !? Lui gronda Katsuki.

J'ai dit que ça ne me dérangeait pas de lui payer un autre ! De toute façon, c'est le fric de mon géniteur donc...

Eh, j'te savais pas aussi intelligent, tu partages pas ?

All Mighttt !!! Votre t-shirt !!!!


Avec la panique de Izuku, All Might souriait gentiment, sans se douter de rien. Étrangement, d'une part, il avait un peu chaud. Alors que à l'intérieur du gymnase, il ne faisait pas si lourd à son arrivé.


Quoi, mon T-shirt, jeune Midoriya ?

IL PREND FEU ! Lui hurla son disciple.


Le temps que les neurones ne transmettent l'information jusqu'au cerveau, l'ex-numéro un des héros baissa ses yeux et constata, en effet, son t-shirt était consumé par du feu. Il poussa un cri de surprise, cogita, le retira vivement. Pendant qu'il était perdu dans ses songes, son élève avait dû lancer par mégarde son alter sur lui.


Partager quoi ? Un autre t-shirt pour toi ? Demanda naïvement Shoto à Katsuki, il haussait un sourcil.

Mais nan, sa thune ! T'en a rien à ciré, pas vrai ? Alors partage sa carte, je sais quoi en faire !

N'oublie pas que j'ai un plafond. Et puis même si j'ai bloqué mon père sur téléphone, ça ne l'empêchera pas de me harceler en suivant mes dépenses...

Ben tu l'emmerdes. Ne sois pas raisonnable.

C'est ce que tu fais avec tes parents ?

La sorcière m'a foutu un plafond. Et... Ouais nan, j'te confirme, les vieux sont des vrais cons.


Izuku les regardaient, dépité.


Euh... dîtes, vous n'exagérez pas ?

Non, ils sont radins et cons. Répondirent en choeur ses deux amis, dégoûtés d'avoir des limites avec leur économies.


Impossible de les contredire. Le détenteur du One For All ne préférait ne pas rentrer dans le vif du sujet, déjà que lui et sa mère vivait avec un minimum, les dépenses pour les plaisirs étaient limités. Sa mère étant femme au foyer, en plus qu'elle fait des petits boulots quand ça devenait trop serré, c'était compliqué. Même lui, parfois, il devait se faire violence pour ne pas collectionner des bons goodies sur son idole.

Un soupir lui traversa les lèvres. C'était désolant de savoir que Katsuki et Shoto étaient d'accord sur un sujet qui se tournait que sur leurs parents.

Le vert nota même que son mentor s'était volatilisé. Sans doute partit pour se changer...

A la fin de leur entraînement, dehors, Eraserhead attendait la sortie de ses élèves. Adossé contre un tronc d'un arbre, il fit signe et somma à Katsuki et à Izuku de le suivre. Les deux garçons obéissaient sans rechigner et allaient en direction des dortoirs pour les professeurs. La pluie tombait toujours et le noiraud était venu sans parapluie. Bien que le disciple de All Might lui proposa le sien, Eraserhead refusa poliment.

De retour dans sa chambre – sombre et désorganisée – ils se retrouvaient face à l'ordinateur allumé. Le professeur se pencha, agita la souris qui était reliée par un fil et cliqua sur un bouton « appeler ». Aussitôt, une fenêtre s'affichait, avec le visage de Tori. Elle souriait gentiment, portait un masque noir qui recouvrait ses yeux – bien évidemment, ouverts autour pour qu'elle puisse voir et ne pas être aveuglée –.


Shota ! Tu as emmené tes élèves, c'est bon ?

Ouais.


Il s'écarta, de sorte que sa caméra puisse montrer les deux concernés. Dubitatifs, ils jaugeaient leur professeur principal. Ce dernier prit appuie contre son bureau, leur éclaircissait.


Bon, vous m'avez expliqué au sujet de la menace du mail, plus des preuves en photo...

Alors ? C'est bon vous avez choppé le coupable ? Interrogea Katsuki en croisant ses bras. Et pourquoi discuter avec elle ?


Ses orbes rouges se plongèrent dans les yeux bleus-gris de l'héroïne qui l'observait à travers l'écran. Elle penchait légèrement sa tête sur le coté, avec un rictus semi-amusé. Elle gloussait doucement.


Tu ne leur as pas dit ? Interrogea Tsuki qui s'adressait plus à Shota.


Il roula des yeux et dévisagea son élève qui avait manqué de respect à sa collègue.


Si j'étais toi, j'éviterai de lui manquer de respect, c'est une pro en hacking et sache qu'elle a localisé votre menace en moins de vingt quatre heures.

...Hein ?! S'esclaffèrent Katsuki et Izuku, choqués.

J'ai envoyé une unité spéciale et j'y suis allé également. Nous avons neutralisé l'individu dénommé RED.

Putain... Quelle efficacité, complimenta le cendré avec un sourire satisfait.


Fière, Tsuki éloigna son téléphone d'elle. Ses ailes grises remuaient légèrement et au fond, on pouvait entendre des protestations. La pièce où elle se trouvait était lugubre, avait des tags sur les murs relativement poisseux et fissurées. Elle manqua même de cogner contre une canette qui jonchait au sol, parmi tant d'autres en plus des boites de nouilles instantanées vides – mais l'odeur persistait et se répandait dans l'air avec de la bière et d'autres type d'alcool.

L'héroïne ailée plissa ses yeux et présenta brièvement un homme se être menotté, tiré par des agents de police hors de la pièce. Des LED bleus et vertes éclairaient la salle trop sombre et pas du tout entretenue. Et visiblement, à comparaison avec la chambre de Aizawa, la sienne était plus vue plus propre.


Alors... Du coup, c'est bon ? Nos familles sont hors dangers ?


Izuku préférait redemander. La sécurité de sa mère l'importait plus que tout. Tori acquiesçait, désignait un ordinateur portable sur un matelas sale et rongé.


Oui, je me suis assuré des échanges. Par contre, le jeune garçon de votre âge, Han, ne sait pas du tout vos adresses.

Vous allez l'arrêter, alors ? Supposa Deku.

Je vais le reporter auprès de la sécurité des données confidentielles, je ne pourrais malheureusement faire plus. Mon rôle ne s'est arrêté d'arrêter ce type qui a hacké directement les données. Après, il n'a seulement envoyé qu'une partie infime auprès d'un mineur en échange d'argent.


Les sourcils du successeur de All Might se froncèrent. Il serra ses poings.

Jusqu'où ce type comptait aller pour pourrir Katsuki et lui ? C'était bas.

Tsuki récupérait l'ordinateur encore allumé et quitta la pièce, sagement. Elle grimaçait.


Ca puait, il vit pire qu'un ermite ! Grogna t-elle.

C'est inattendu que vous la connaissiez, fit remarquer Katsuki à son professeur.

Elle était mon amie ici. Et d'ailleurs, attendez-vous qu'elle vienne enseigner ici à UA dès demain.


Les deux garçons eurent des yeux ronds. Tsuki souriait et fit un signe peace avec ses doigts, naturellement joueuse.


Ehhhh oui. Ronronna t-elle. J'espère que nous nous entendrions bien !

Et Hunakawa, vous lâchez tout !?

Tout ce que je peux vous dires, c'est que j'ai fini ma mission !


Toute radieuse, elle saluait avant de raccrocher. Shota soupira.


En tout cas, vous avez bien fait de m'avoir prévenu, bien que c'était tard.

On... on était juste inquiet, lui confia Izuku, gêné.

D'ailleurs, pourquoi le RED voulait savoir votre position ?


La question de Katsuki fit plisser les paupières de Eraserhead. Il passa une main sur son cou mit à nu, son long ruban extensible étant laissée sur son lit, où une partie du drap se trouvait par terre.


Je le saurais plus tard. Allez vous douchez, vous puez.


Le garçon à l'alter explosif grinça des dents et pesta, se tourna, enfouissait ses mains dans le pantalon de son costume d'héro, ouvrit la porte d'un coup de pied et se congédia avec son ami d'enfance et rival qui lui, plus respectueux, remerciait Eraserhead en s'inclinant avant de le suivre.

Laissé seul dans sa chambre, le noiraud dirigea son regard vers son ordinateur. Tsuki avait envoyé un message il y avait quelques secondes.


...Moi aussi, j'ai l'impression qu'on se joue de nous. Murmura t-il après avoir lu.

À suivre 

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.

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BONUS

| PLUS-ULTRA INTERVIEW ! |

| 4 |

* Invité du jour:

Yasujiro Hayato

Izuku: Bonjour à tout le monde! Et bienvenue sur Plus Ultra Interview!! Voici notre invité du jour; Yasujiro Hayato!

Yasujiro: Bonjour tout le monde!! Ravi de faire partie de l'interview! Je suis surprit que je passe avant Ito! *rit*

Shoto: En fait c'est l'auteur qui a juste envie de présenté son chouchou. 

Yasujiro: Hein? Je suis son chouchou?!!!

Katsuki: T'es surtout plus correct que l'autre blondasse. 

Yasujiro: ...Je confirme qu'elle est spéciale.

Lily: Elle et moi on devient pote! C'est bon signe non??? 

Yasujiro: A tes risques et périls. 

Lily: HEIN??? Je sens le danger! C'est... Je prends les risques! Je veux avoir des amis moi!

Shoto: Elle est si dangereuse que ça, cette Ito?

Yasujiro: Ben, tu vois ton pote là? *désigne du doigt Katsuki* Mélange son caractère impulsif avec quelqu'un d'hyper égocentrique, qui veut avoir raison et est obsédé par le cul.

Lily: Oh. Ben je lui dirais que j'aime pas les blagues de cul.

Izuku: Tu as raison, au moins communiquer c'est important!

Shoto: Je lance les questions des lecteurs te concernant et c'est assez bizarre, les feuilles, elles sont vierges. 

Katsuki: C'est bon signe.

Izuku: Pourquoi Katchan?

Katsuki: Ca veut dire que son personnage n'est pas important et qu'il mourra à la première occas'! *ricane*

Yasujiro: Si je meurs, je veux que ce soit dans une chocolaterie... l'odeur m'aidera à faire paix avec moi-même.

Lily: Oooh! J'te comprend! Moi si je veux mourir, je veux être dans une boulangerie! Ca doit sentir si boooon! Avec ces gâteaux, ces petits pains tout chauds! 

Katsuki: Vous avez un pète dans le crâne vous deux......... *regard vide*

Shoto: C'est bon j'ai trouvé une question. Alors... Ah bah bien sûr, ça questionne pourquoi et comment tu fais pour supporter Ito Sayako à l'école. 

Yasujiro: Oh ben. Je suis franc avec elle. Elle aime. Et me fait chier. J'essaie de la recadrer mais c'est chiant. Alors j'ai abandonné et je la laisse faire son cirque. Fin. 

Izuku: On dirait presque que tu parles d'un animal...

Yasujiro: Animal sauvage! Pas domestique. Même mon chien est plus sage! 

Lily: Ah, t'as un chien?

Yasujiro: Ouais, j'ai un adorable shiba! *sourit* Il me manque mon p'tit toutou... J'ai hâte de retourner pêcher avec lui sur notre barque!

Izuku: Tu pêches?! *surprit*

Yasujiro: Ouais! C'est mon père qui m'a apprit! J'aime bien, c'est relaxant! 

Shoto: Question 2... *lit* Quels sont tes passes temps? 

Izuku: Etonnamment, ce sont des questions gentilles... 

Yasujiro: Eh bien je pêche, je fais du foot avec mes copains, j'aime chiller devant des séries ou films, jouer avec mon chien, sortir avec mes potes... 

Lily: Tu es super méga sociable! 

Yasujiro: Tu trouves? *rit* On me dit souvent que je suis un chic type avec qui on se prend pas la tête! Et j'aime toujours faire des sorties et jouer à des jeux vidéos et...

Lily: OK, on devient pote? Maintenant? C'est quoi tes pseudos et tes jeux favoris? Tu joues en ligne? Apprécies-tu les RPG? Monde ouvert? Avec choix multiples et_... *tend immédiatement sa main vers lui, a des petites étincelles près des yeux*

Shoto: Tiens, on a perdu Sawaka. 

Izuku: Doucement Sawaka-san! Tu vas le faire peur!

Katsuki: *coupe la conversation, lit une lettre* Dernière question, quel est ton top trois des héros? 

Yasujiro: Pas compliqué! 1; All Might. 2; Best Jeannist et 3; Endeavor! 

Shoto: OK BYE. *sort immédiatement*

Yasujiro: Hein???? *pige pas sa réaction et sent ses mains être prises* ???!

Izuku: *yeux brillant, les as prises* T'es aussi fan de All Might?! Dis, est-ce que t'as déjà maté sa vidéo où il..._

Katsuki: Pourquoi Best Jeannist?! Il a des drôles de goûts vestimentaires! Et j'te parle pas que pendant mon stage avec lui, j'ai RIEN BRANLE!

Izuku: TU COLLECTIONNES SES FIGURINES? ET...

Katsuki: POURQUOI IL EST NUMERO 2????

Lily: Ouh. Euh. C'est partit en vrille et on a perdu tout le monde. A bientôt tout le monde!! 

Yasujiro: AHHHHHH *tombe en arrière avec sa chaise, a été poussé par les deux garçons qui lui crient dessus*

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