* réécrit et non corrigé, le 08.02.2024 

Note de l'auteur: Ca y est il est enfin terminé (avec ma semaine de vacances ça a aidé, mdr.)

Je n'étais pas très fan du chapitre, mais je me devais de développer les relations de certains personnages, histoire qu'on comprenne en profondeur certains personnages (et des scènes que je trouvais dommage qui n'ont pas été expliqué dans le manga original, comme pourquoi Tenya s'énerve aussi stupidement contre Izuku et accepte bêtement ses excuses (seulement) à la fin de sa punition, avant la rencontre avec Mirio??). Bref, je me suis amusé à me retaper la lecture du Izuku VS Katsuki. Et... ouais, la traduction française est vague, y a la partie anglaise mieux expliquée avec les propos de Katsuki/Izuku. Bref, j'ai fait de mon mieux pour tout retranscrire. J'espère que ça sera validé.

Et ça y est, on avance progressivement dans l'histoire, bientôt Lily et d'autres personnages iront à UA. J'ai très hâte, parce que ce sera le début de mes scènes favorites. Et le permis provisoire version modifié, j'ai aussi hâte de l'écrire, héhé. 

Le chapitre 10 étant enfin publié, je vais mettre à jour les fiches introductives, avec aussi la présentation + explications des autres lycées (aussi les raisons pour lesquelles les personnages s'y trouvent, visiblement, certains n'arrivent pas à piger pourquoi Lily est à Hanran-Gun, ça m'amuse, mdr. Et comme c'est long à lire mes chapitres, je vais tout abréger dans une partie, ça vous aideras. J'espère. Comme les livres MHA à part sur les Ultra analyses par exemple.)

Trêve de bavardage, je vous laisses lire. Moi je vais mettre à jour l'autre partie et... je vais jouer. Profiter de ma fin de semaine de vacances avant d'aller retourner dans le monde actif où je vais déprimer. :')

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*

Chapitre 10

Délivrance

発行

Hakkou

Le ciel commençait à se couvrir.

Des épais nuages gris arrivaient en masse, progressivement. Éloignant ainsi le magnifique temps qu'il faisait plus tôt. Dans le bus, tout était bruyant. Certains se laissaient délibérément mettre de la musique en fond, bien fort, ou des vidéos plus ou moins saines. D'autres, prenaient goûts à embêter leurs camarades sur les sièges à l'avant, en donnant des coups de pieds contre le velours bleu foncé, ou bien en se mettant debout pour pincer le nez de leur cible. Ou bien d'autres adolescents imposaient des jeux, où le perdant devra se manger une bonne claque.

Ils perturbaient l'ordre, agissaient comme de parfaits enfants immatures, irrespectueux.

Plus à l'avant du bus, près du conducteur, de leurs supérieurs, coupé de tout ce bordel, Lily s'était mit des écouteurs à ses oreilles, se coupant de toute cette folie derrière elle. Dans sa propre bulle, elle pouvait retrouver du calme. Sa playlist préférée tournait, l'aidait à se détendre au mieux. Une partie de sa tête était appuyée contre la vitre. Elle observait l'autoroute défiler progressivement, sous ses orbes bleus clairs.

L'écran de son téléphone portable affichait sa playlist en cours de lecture, « Be Somebody – Thousand Foot Krutch ». L'image s'assombrissait un court instant, avant que le tout se mette en mode veille. Les mains posées sur ses cuisses, la lycéenne aux cheveux bleus océans ne pensait strictement à rien.

À coté d'elle, Kinako s'amusait à jouer à un jeu connu sur téléphone en souriant, elle passait son temps avec ça. Contrairement à sa camarade de classe, elle n'avait pas de écouteur, ni même de casque, ce qui l'obligeait donc à supporter ce bazar derrière elle. Ni elle, ni Lily n'avaient échangé depuis le début de la route. Elles s'étaient mise d'accord pour s'asseoir cote à cote.

Cela faisait plus de deux heures qu'ils étaient sur la route, après avoir quitté l'arène Kukonaka, suite aux accidents, il était convenu qu'il serait plus sage de annuler la séance de aujourd'hui. Par conséquent, les académies héroïques rentraient chez eux. La police et de vrais héros étaient conviés sur le terrain, pour mener leur enquête sur ces assassins et vols de donnés.

Beaucoup de apprentis militaires et héros commençaient à geindre, exprimant qu'ils avaient faim. Les enseignants demeuraient silencieux, l'un d'eux avait des écouteurs, préférant largement se tenir plus au calme.

Après tout, le lycée Hanran-Gun se trouvait à la préfecture Gunma, il y avait de la route à faire, pour se rendre à la préfecture Shizuoka.

Le volume de la musique de la bleutée descendait, puis, se faisait remplacer par une autre, bien plus entreprenante. Au même moment, un léger son de carillon se manifestait, signalant une nouvelle notification. L'écran s'illumina. Une nouvelle fenêtre apparaissait, sous celui de « Linkin Park - Lost ». Lily baissa ses yeux, considéra son téléphone et cru apercevoir quelque chose de nouveau. Très vite, elle amena son pouce sur l'écran, le glissa sur le coté pour déverrouiller son téléphone. Elle nota l'icône de Instapple, d'un message reçu fraîchement sur cette application. La jeune fille à l'alter du vent cliqua dessus, pour lire entièrement ce qu'elle avait reçu.

|| QueenSayako on Instapple ;

On reste en contact !:D

                                                     vu 11:12

Lily plissa ses paupières. Sayako Ito s'était montrée chic avec elle, pendant le tournois. Certes, il n'y avait rien de méchant, cependant, les relations à distance, s'accompagnait plus facilement avec des ruptures. Elle pouvait rompre à tout moment contact, l'effacer, l'ignorer. Si la bleutée avait créé ce compte sur ce réseau sociaux, c'était uniquement pour être prévenu en cas de nouveauté vis-à-vis de ce qu'elle aimait ; les jeux-vidéos, des séries, ou encore de livres. Parfois, la jeune fille pouvait regarder des vidéos rigolotes sur des animaux ou plus encore.

Après avoir répondu à l'apprentie héroïne de Hunakawa, une autre notification apparaissait sur son téléphone. Elle considéra, élargissait la fenêtre en glissant son pouce vers le bas de son écran. « Midoriya Izuku vous a envoyé une photo ».

La bleutée cligna des yeux. Il s'agissait d'une vue depuis le bus où le garçon se trouvait. Il avait capturé le paysage extérieur, on pouvait apercevoir des lignes électriques suspendues, la nature s'étendre à l'horizon, mais aussi, des nuages assemblés. L'apprentie soldate et héroïne esquissa un sourire et se mit doucement à glousser avant de taper sa réponse.

[ De Lily à Midoriya Izuku ; 11h14 ]

| | Oh ! Une tortue ! | |

Elle leva sa tête. De son coté, rien n'avait une ressemblance aussi frappante que le sien. Du moins, pour l'instant. Très vite, le disciple de All Might répliqua avec un smiley.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 11h14 ]

| | Oui ! Je me suis dit que ça t'amuserais !;) | |

Touché.

L'apprentie héroïne pouffa. Oui, Izuku venait de bien la divertir, sur ce coup-là. Il avait bien comprit qu'elle était souvent, dans les nuages.

— Tu as l'air de t'amuser. Qui c'est ? L'interrogea Kinako à coté. Laisse-moi deviner, c'est ce garçon de UA ?

Intrusive, intéressée, elle se pencha sur sa gauche, écrasa son épaule contre le bras droit de Lily. Cette dernière, aimant avoir un peu d'intimité, colla son téléphone contre sa poitrine en grimaçant. Elle dû même retirer une oreillette de son écouteur, pour entendre la noire lui parler.

— Ca ne te concerne pas. Souffla la bleutée, un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait souhaité.

— Oooh ! Allez, allez, je t'ai vu lui envoyer des stupides images retouchées, hier, en te marrant !

Instantanément, les joues de la jeune fille chauffèrent, ses sourcils se froncèrent. Sa camarade trépignait sur son siège, avait les yeux qui scintillaient, un large sourire. La bleutée n'avait pas souvenir de l'avoir déjà vu dans cet état. Ou bien, elle avait oublié. Non, elle avait rarement traîné avec Kinako, puisqu'elle traînait constamment avec les autres, sous les ordres de Inoua.

Quelque part, Lily était mal à l'aise, de ce changement. Certes, elle ne lui en voulait pas de l'avoir ignoré, laissé subir les coups bas de la rouquine, toutefois... Se rapprocher trop vite, être un peu intrusive, trop tactile, la déplaisait un peu. Non pas que la jeune fille à l'alter du vent était associable, mais elle n'aimait pas trop qu'on se précipite.

Encore plus quand la personne savait ce qu'elle vivait à l'entrée du lycée et fermait sa bouche depuis le départ. Oui, Kinako Ai était plus sympathique, plus sérieuse, ne rabaissait personne.

— Tu l'aimes bien ce mec, hein ! Je me demande bien pourquoi !

Cette question troubla plus particulièrement Lily. Elle détourna ses yeux de sa camarade, un peu trop enjouée à son goût. C'était vrai. Pour quelle raison elle l'appréciait ? Il était gentil avec elle, ne la critiquait pas, n'était pas mauvais. Il lui accordait vite sa confiance, aveuglément. Izuku se montrait à l'écoute, était passionné, dégageait une certaine aura agréable, apaisante autour de lui.

— ...Parce qu'il m'a tendu la main pendant la troisième épreuve ? Qu'il ne voulait pas que je me fasse frapper par Roger ? Qu'il ne voulait pas que je travaille seule ? Il voulait me soutenir, quitte à ne pas faire équipe avec ses propres amis... ?

Tout cela n'avait pas de sens pour elle.

— Je me le demande bien aussi... murmura Lily, évasive.

— Eeeeeh ? Tu ne le sais pas ? S'étonna Kinako en penchant son corps vers l'avant, en haussant un sourcil. T'es sûre ? Je ne goberais pas à cette esquive Sawaka !

La bleutée réfléchissait.

— ...Parce qu'il ferait un bon héro, honnête et juste. Admit-elle enfin, sincère sur cette réponse.

— Juste ça ?

— Et pour toi ?

Kinako soupira, haussa ses épaules, ferma ses yeux pour cette question qui lui paraissait inutile.

— Franchement ? Qu'est-ce que j'en sais ? Il n'est pas mon type ! Déclara t-elle. Et puis, il me fait trop penser à un idiot !

— Un... idiot ?

— Ouais ! Le type qui ne fonce pas tête baissé, qui réfléchit trop et se prendrait n'importe quel coup tellement il peut être lent ! À l'opposé, toi, tu fonces et tu te prends des coups !

Face à l'affirmation de Kinako, Lily se crispa, eut un sourire figé et le regard vidé de tout émotion.

— Midoriya, on prend cher...

La noire rigola et se repositionna, plaça une jambe par dessus une autre. Elle eut un petit sourire.

— Mais... je sais pas, il a battu Roger à sa manière, battu ce cinglé de Kurayami avec son pote blondinet, il a marqué son territoire chez nous. Roger qui est le plus fort de chez nous, s'est vachement calmé depuis la tarte qu'il lui a foutu. Il a mon respect... et puis...

Elle fixa sa camarade droit dans les yeux.

— Il t'a écarté de ce cinglé de Kurayami, un peu plus, je mettrais ma main à couper que tu serais méconnaissable ! Il s'est comporté comme un héro, ouais. Tu as une dette envers lui.

— Ouais, j'en ai une. Lui confirma Lily avec un petit sourire.

— Remarque, c'est mieux que ce soit lui qu'il t'ait aidé, que...

Toutes deux pivotaient leur tête, vers l'arrière du bus. Roger riait aux éclats, devant une vidéo. Ses potes l'imitaient, se tenant leur ventre, pliés en deux. Les deux filles eurent la même réaction et pensée : et si Roger était celui qui avait secouru Lily ? L'image de lui la soulevant comme un bébé lion en riant aux éclats, faisait remonter de la bile.

— Oh putain, nan, nan, dégage, hors de mes pensées ! Paniqua vivement Lily qui devint pâle, elle appuya ses mains contre le siège devant elle. Elle suait à grosses gouttes.

— Bordel, j'ai envie de gerber... ! S'exclama Kinako, tout aussi écœuré d'avoir eu cette image, elle plaqua ses mains sur sa bouche, pliée en deux.

Lily secoua sa tête. Elle reprit son téléphone, voulant lire le message du détenteur du One For All. Encore une fois, elle fut interrompue par sa camarade de classe qui poussa un long soupir.

— Sinon, j'espère aussi revoir quelqu'un.

— Ah ?

— Ouais, la fille qui étudie à Kurayami, j'ai pas retenu son nom. Tu sais, celle qui traînait avec la blonde folle ? Légèrement sociopathe ?

La bleutée se raidit de nouveau, avec un sourire figé.

— Sociopathe ? Skywalker ? Nah, absolument pas.

Bizarrement, c'était la seule fille dans une autre académie qu'elle avait pu retenir son nom. Parce qu'elle l'avait bien marqué. Plongée dans ses pensées, Lily se justifia, les paupières plissés.

— Elle est gentille dans le fond, c'est juste... qu'elle est sous pression. Elle a ses raisons. Et vu la tournure de là où elle étudie... je pense...et... de son alter ? Elle a perdu les pédales à cause de son alter ombre, mais c'était peut-être dû à la drogue ? Je n'en sais trop rien, mais je suis sûre et certaine qu'elle est super sympa dans le fond.

Kinako toussota.

— Ouais, bref, zappa t-elle, comme si Anastasia n'était que le cadet de ses soucis, celle aux cheveux courts là !!

— Euh, je n'ai pas retenu son nom, mais c'est la super pote de Skywalker.

La noire croisa ses bras, leva ses yeux vers le plafond du bus, les petites LED étaient éteintes, vu qu'il faisait jour et qu'il était inutile de les allumer.

— Elle pu le charisme !

— Coup de foudre ?

L'apprentie militaire et héroïne écarquilla ses yeux et semblait rougir à cette remarque.

— Ben... j-je_... Ouais, elle est mon type quoi, ouais... Balbutia Kinako, avec une mine gênée.

— Fonce dès que tu as l'occasion.

L'adolescente à l'alter multiplication hocha la tête, embarrassé. Elle passa une main sur son crâne rasé.

— Tu sais, c'est vraiment chouette de pouvoir te parler sans que Inoua nous écoutes, m'empêche d'être avec toi. Je vais peut-être me répéter, mais j'avais vraiment envie de traîner avec toi. Je veux dire, t'es sérieuse, cool, gentille et super investie dans ce que tu fais...

Sincère et aussi coupable, e

lle s'excusa de nouveau pour s'être montrée aussi faible, d'avoir laissé sa camarade subir des saletés de la grande ogresse. Elle tenait vraiment à avouer tout ça.

Lily la considéra et haussa ses épaules, nullement touchée par ses paroles. Cela n'avait pas de réel impact. Après tout, la bleutée était habituée d'être seule, n'accordait pas sa confiance à quiconque. De cette manière, elle ne se sentirait pas blessée par quelqu'un. Ouvrir son coeur à une personne ? Il fallait le mériter. Elle restait purement indifférente devant cette confession.

Elle ne lui en voulait pas. Pas du tout. N'importe qui se protégeait à sa manière. Kinako avait décidé de se protéger en lui tournant le dos. Ainsi, elle ne subissait rien de terrible de Inoua. Fermer les yeux sur ce qui se passait, était la meilleure solution et action possible. Compréhensible même.

Pour Lily, elle préférait avoir ça, que de croire naïvement à quelqu'un et de se prendre des couteaux dans le dos, ou encore se faire duper par des mensonges. Une voix lointaine et enfantine revenait à elle : « J-J'étais ton amie, j'ai tout gardé pour moi, y comprit quand tu me racontais que tu avais parfois peur de ton père! », « Ne t'approche plus jamais de moi, sale monstre ! Tu me dégoûte, tu me fais peur ! », « T'es trop bizarre ! ». N'était-ce pas mieux de rester seule, de ne pas redécouvrir ce goût amer dans la gorge ? En restant éloigné, dire ce qu'on pensait réellement et partir évitait d'être blessé, angoissé. Ainsi, même son coeur ne lui fera pas de mal, elle ne se sentira plus étouffé par ses émotions, sa tristesse.

Une délivrance.

— T'inquiète, je ne t'en veux pas. Répondit Lily.

— Alors on est amie ?

Souriante, Kinako lui tendit sa main. Naïvement, elle était convaincue que la bleutée accepterait. Exactement comme avec Sayako. L'adolescente à l'alter du vent fixa cette main chaleureuse, prête à accueillir le début d'une nouvelle relation.

« Je suis certain que toi tout est lumineux » lui avait sortit Izuku hier soir. « Peut-être » lui avait-elle répondu. Un sourire presque amer s'élargissait sur ses lèvres.

— Je suis pourrie de l'intérieur, oui. Je n'arrive même plus à croire des simples paroles...

L'aspirante héroïne et soldate serra la main de sa camarade de classe et lui adressa un sourire rayonnant. Ceci, ne voilait qu'un triste sourire, une autre personnalité qu'elle camouflait, pour ne pas se sentir trahie. Tout ce qu'on pouvait dire, pouvait être reformulé. Tout pouvait devenir un mensonge. Un poison.

Elle fixa son téléphone. Même ce garçon de UA, super gentil avec elle, pouvait l'ignorer ou bien la supprimer de ses contacts à n'importe quel moment. Bizarrement, elle avait un pincement au coeur, rien que d'imaginer que Midoriya puisse lui tourner le dos et l'oublie. Sans doute parce qu'elle l'appréciait sincèrement pour ce qu'il était.

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h16 ]

| | Je sais que tu aimes ce genre de chose, tu as la tête dans les nuages. | |

Elle pouffa doucement en lisant ce message. Elle tapota sur son clavier tactile.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h31 ]

| | Perspicace All Might jr. !;) | |

A peine eut-elle envoyé ceci, que Izuku avait vite répliqué dans la foulée.

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h31 ]

| | Ou c'est toi qui est facile à comprendre l'apprentie sorcière. | |

Les joues rouges, Lily ronchonna.

— Maieuh...

Elle réfléchissait avec une moue. Elle n'aurait jamais osé croire qu'il avait du répondant. Ou qu'il puisse la taquiner. Après tout, il se montrait pas si... proche des filles ? Il se fixait des limites, comme s'il était timide. Du moins, c'était ce qu'elle en avait conclu avec hier soir, quand le vert avait écouté une de ses musiques préférée. Comment se comportait-il avec la brune aux cheveux volumineux et à la bouille d'ange ? Pareil ?

Ou alors c'était que le disciple de All Might était plus à l'aise par message que de vive voix.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h32 ]

| | Facile à comprendre ? Tu ne sais même pas quelle potion je fabriquais petite ! | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h32 ]

| | J'ai des idées | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h32 ]

| | Ah ouais ? Du genre ? | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h33 ]

| | Pour faire des confitures:) | |

Lily rigola à voix haute.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h33 ]

| | Absolument pas. X'D | |

Rapidement, elle lui écrivait :

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h34 ]

| | Tu es beaucoup plus à l'aise par message, je trouve. | |

Attendant patiemment sa réponse, Kinako survola leur échange et eut un rictus.

— Qui aime bien, châtie bien. Vous êtes sur la bonne voie, vous deux.

— U-Uh ?! S'exclama la bleutée, surprise.

— Ouaip.

— Tu pourrais éviter de regarder ? C'est personnel ! Couina Lily, qui rougissait de plus belle.

La noire rigola doucement. Pour elle, la réaction de son amie était hilarante et mignonne à la fois. Bien que la concernée ne pouvait pas se regarder elle-même, Kinako le pouvait. Lily avait un regard plus heureuse, détendue, un sourire sincère qui illuminait sur son visage. Ses murs invisibles avaient fondus, uniquement provoqué par de simples messages. À observer, c'était si attendrissant.

De base, Lily était quelqu'un d'introvertie, qui évitait de montrer aux autres ses sourires, ce qui la faisait rire. Tout ce qu'elle aimait, elle pouvait le montrer, mais elle gardait une grande distance par rapport aux autres. Ce qui la rendait presque inaccessible. Elle s'enfermait dans sa bulle. L'aspirante héroïne et soldate avait bien remarqué à la rentrée. Que Lily était spéciale, unique en son genre. Être aux premières loges, avoir su qu'elle était capable de mettre des raclées, qu'elle était prête à défendre n'importe qui, qui rigolait avec des nouvelles personnes...

Après tout, Lily Sawaka restait une lycéenne normale, une fille normale. Il n'y avait pas que l'aspect professionnel. Et ça, Kinako l'avait presque oublié. Surtout avec l'avant dernière épreuve, qu'elle criait une stratégie de jeu-vidéo avec Yoroi. Habituellement, à Hanran-Gun, elle n'aurait jamais crié de telles bêtises. Doucement mais sûrement, il y avait du lâcher-prise. Elle s'exprimait plus que avant.

— D'accord, d'accord, je laisse ton espace personnel et intime. Céda la noire en levant ses mains.

— Hmm...

Le regard insistant que Lily lui lançait, faisait presque frissonner Kinako. Bon sang, quand la bleutée dévisage intensément, ça pouvait foutre les chocottes.

— M-M-Mais je suis sérieuse ! Je ne mens pas !

— Bon alors tant mieux.

Une notification apparaissait sur le téléphone portable. Le lycéen de Yuei avait répondu.

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h36 ]

| | Peut-être, c'est dérangeant ? | |

Surprise, l'adolescente en tenue de militaire se dépêcha de répondre à cette question qui devait perturber l'envoyeur.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h37 ]

| | Non, au contraire, ça me fait très plaisir de te parler aussi naturellement. | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h37 ]

| | C'est réciproque. Heureusement que ça ne te dérange pas ! Si jamais je te dis quelque chose

de travers, ou qui te met mal à l'aise ou te déplaise, dis-le moi !

Je n'ai pas l'habitude de échanger avec des filles... aussi longtemps. | |

Un petit sourire amusé se dessinait sur les lèvres de la lycéenne.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h38 ]

| | Tu dis ça, mais tu es très taquin Midoriya. | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h38 ]

| | C'est parce que tu as commencé ! | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h39 ]

| | Moi ? Mais je suis la plus innocente du monde, comment oses-tu croire

que je t'ai amené vers les plaisanteries comme tu me fais?:( | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h39 ]

| | Te moquer de All Might est déjà un blasphème | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 11h40 ]

| | Oh sacrilège, détective Midoriya a une preuve irréfutable

comme quoi je ne suis pas innocente ?! :') | |

[ De Izuku Midoriya à Sawaka Lily ; 11h40 ]

| | Tu me sous estimes, je peux en trouver plusieurs ! Je ne me

laisserais pas me faire battre aussi facilement ! | |

Lily gloussa. Cet échange était marrant pour elle. Ça lui changeait vraiment les idées, ça la coupait du monde. De tout ce qui était négatif. Ça lui faisait du bien de rigoler autant, avec quelqu'un. En dépit des taquineries, Izuku se montrait bienveillant, faisait attention à elle, ne voulait pas la blesser ou au contraire, l'ennuyer. Il était quelqu'un de très impliqué, soigneux.

Leur échange s'arrêta malheureusement. Le détenteur du One For All informa à la jeune fille qu'il lui parlerait plus tard, que lui et les autres sont enfin arrivés à leur lycée. Ils se saluaient mutuellement et ceci clôtura leur message. Lily abaissa son portable, avec un léger sentiment de vide.

— Ah, ils sont arrivés ? La chance, on n'est pas encore arrivé avant une bonne heure nous... Souffla Kinako, qui remarqua que son amie avait lâché son portable.

— Ouais...

Prête à s'isoler dans sa musique, encore une fois, Lily fut empêchée dans son élan. Elle soupira, reporta encore sa tranquillité pour sa camarade de classe. Sincèrement, bien qu'elle ne lui faisait pas cent pourcents confiance, la bleutée accordait plus souvent son temps libre pour les autres – bien évidemment, elle était trop gentille sur ce point.

— Quoi ?

— J'ai trouvé le Instapple de cette fille ! Mes recherches ont aboutie ! S'exclama Kinako, triomphante, les yeux brillant.

Très vite, Lily comprit que sa camarade de classe se montrait douée pour les recherches. Par curiosité, elle se pencha vers elle, plongea ses orbes bleus clairs sur le téléphone de marque de sa nouvelle amie. Stupéfaite, elle aperçut plusieurs photos, elle avait pas mal d'abonnés en plus de suivies. La noire cliqua sur la première photo.

Haru Hanegao. C'était son nom complet. Elle avait la même tête, en revanche, cette fille avait un piercing sur la lèvre, sur le nez et sur une oreille droite. Avec un style punk, elle avait également des bagues de marques. En premier plan, elle faisait un signe peace and love, derrière elle, un groupe d'amie. Et parmi elles, se trouvait Anastasia Skywalker. En uniforme scolaire, les cheveux attachés en queue de cheval, avec un sourire timide. En description, celle qui avait prit le selfie avait noté un « Je vous love mes BFF <3 » et ceci datait de l'été de l'année dernière. Donc, à la dernière année du collège.

— Haru Hanegao... Oh, un si beau nom pour quelqu'un d'aussi stylée et pleine de vie !

Pendant que Kinako nageait dans un bain de rose, Lily étudia plus précisément la blonde.

— Elle a plus de couleur sur cette photo. Aujourd'hui, elle a un teint plus pâle, plus de cernes... plus mince...

— Ah, tu parles de la blonde ?

Sa camarade cliqua sur la photo, pour relever les identifiants.

— Aha ! S'emballa t-elle, fière. Elle a un compte ! Tu veux voir ???

— Va s'y.

Elle appuya dessus. Sur le compte de Anastasia_Lightning sur Instapple, il n'y avait que trois photos. Et ceci était mit en privé. Elle avait seulement moins de dix abonnés et plusieurs suivis. Mécontente, Kinako gonfla ses joues.

— Ehhhh merde, elle est en privé ! Je voulais checker moi !

Hésitante, Lily se servit de son téléphone, se dépêcha d'aller sur l'application, sous le regard outré de Kinako.

— QUOI ? T'AVAIS UN COMPTE ? S'indigna t-elle. Mais t'avais dit en classe que t'en avais pas !

— Pour éviter le cyber-harcèlement. Se défendit la bleutée, ce qui tut immédiatement sa camarade. La raison était justifiée et elle ne trouva rien à redire. Je l'invite.

— Hein ?! Tu la demandes en suivie ?!

Soudain, en l'espace de quelques secondes qui se suivaient, la demande fut acceptée. Les deux adolescentes eurent des yeux ronds.

— Oh putain, oh putain, elle a accepté !

— J-Je fais quoi ? Je lui fait coucou ??? Stressa Lily, à présent pas à l'aise.

Son coeur battait à la chamade. Elle n'aurait jamais cru que ce soit si rapide. Nerveuse, elle tremblait un peu, ses mains devinrent moites. De plus, elle n'avait jamais fait de demande d'ami sur ce réseau sociaux. Raison pour laquelle elle n'avait que un abonné ; Sayako Ito – et encore, elles en avaient parlé face à face, ça lui avait permit d'être moins tendue. Ce changement si soudain, la troublait énormément.

— C'est toi qui a foncé, démerde-toi !

— Mais tu crains, tes conseils c'est comme de la purée, c'est mou !

— Et toi tu flippes comme une gosse qui a peur devant une araignée !

Elles sursautèrent à la notification suivante, surgissant du téléphone. Anastasia demandait en suivie Lily.

— Et ton compte est privé toi aussi !?

— Ca me permet d'éviter des spams !

— Bon accepte-la ! Lui pressa la noire en secouant son amie par l'épaule.

— Mon pouce tremble !!

— Oh putain, Sawaka, jura t-elle, agacée, Skywalker n'est pas une star internationale, fais pas ta poule mouillée !

Derrière elles, leur camarade haussèrent un sourcil. Le fait qu'elles soient autant agités, n'était pas courant. L'un d'entre eux, chauve, se leva, s'appuya sur le dossier d'avant, pour observer. Il ricana.

— Ben alors les meufs, qu'est-ce qu'il se passe ? Ça drague ?

— MAIS POURQUOI TU LUI A ECRIT « OUESH MA SOEUR CA ROULE » ???!!

— Ben je me suis dit que ça... briserait la glace ! S'expliqua Lily avec un petit sourire. Je n'aurais pas dû ?

— Mais tu t'es cru qui pour parler de cette manière?! Mais t'es complètement con, ma parole !

Le garçon sourit, se laissa se rasseoir sans rien dire. Finalement, leur histoire ne l'intéressait plus trop... Kinako grondait sa camarade, un doigt levé. Très vite, elle et Lily aperçurent une réponse immédiate de Anastasia. Toutes deux déglutirent et lisaient.

|| Anastasia_Lightnight on Instapple ;

Salut ma poule ça roule ?

Le corps des deux filles devinrent aussi dur que de la pierre. Ça ne collait absolument pas au personnage, cette réplique là.

— Euh... c'est pas un compte fake, ou quelque chose du genre ? Murmura Lily, le regard vide.

— C'est louche, je te le dit_... Mais Sawaka, non ! Ne réponds pas ça !

|| Lilixy_Skyao on Instapple ;

T'es une fake Skywalker ?

Kinako se frappa le visage. Quand Lily avait une idée en tête, elle était impossible à stopper.

|| Anastasia_Lightnight on Instapple ;

Je te retourne la question, pourquoi cette salutation de fille des rues ?

Un silence gênant flotta autour des étudiantes du lycée Hanran-Gun.

— ...Ouep, bon, c'est bien elle en fait.

Kinako rigola, trouva ceci absurde et alla plutôt envoyer une demande auprès de Haru. Saisissant cette opportunité de ne pas être observé, Lily se dépêcha de répondre à l'élève Kurayami.

|| Lilixy_Skyao on Instapple ;

Désolé, c'était pour déstresser.

|| Anastasia_Lightnight on Instapple ;

Bien joué, tu m'as fait décrocher un sourire. Mais désolé, j'arrive au lycée, je dois couper mon tél. Désolé.

Ce désolé semblait être insistant. Ceci faisait planer un doute chez la bleutée qui serrait son téléphone. Anastasia devait suivre les règles de son coté. Ce lycée privé, où on abusait des élèves, on les fait droguer, les poussent même au suicide... couvrent ces faits... autorise de la violence gratuite... Rien que à énumérer tout ces faits, on pouvait bien conclure que ça tournait mal. Que c'était illégal.

Son excuse, lui pinçait le coeur. La blonde retournait vers un enfer, qu'elle avait choisit. Sans doute. Lily n'avait pas tout les détails en mains. Elle répondit un « Ok, ne t'excuse pas, je comprends. » et fut laissé en vu. Elle se mordit les lèvres. Anastasia s'était montrée plus expressive durant le tournois. Elle retournait à sa vie de poupée. De soldate programmée. Ou quelque chose du genre.

Elle bascula sa tête vers l'arrière, soupira. Ses iris bleus se dirigèrent vers la vue de dehors. Il faisait si beau. Alors que quelque part ailleurs, on enfermait des élèves et on leur faisait vivre un vrai calvaire.

   La restauration était remplie. La file d'attente s'était réduite, les étudiants de UA pouvaient enfin manger leur repas du jour. Le plateau bien remplit et coloré, les mèches vertes du jeune garçon traînaient vers l'arrière à chaque pas qu'il entamait. L'adolescent rejoignit une table disponible, avec ses meilleurs amis, qui l'attendait patiemment, avant d'entamer la nourriture chaude. La vapeur flottait hors du bol de riz, bien cuisiné par le meilleur cuisinier du Japon. Le plateau posé sur la table laquée blanc, Izuku tira sa chaise vers l'arrière avant de s'y poser et se rapprocher vers l'avant.

Les mains joints, comme certains, il sortit un « Bon appétit ! », avant de saisir ses baguettes, soulever le bol bleu avec le logo de son lycée puis, mangea son riz.

— C'était une sacré scène de ménage plus tôt. Heureusement que ça s'est vite bouclé. Commença Tsuyu, qui plantait sa fourchette dans sa salade.

— Oui, même si je suis un peu contente que au final, nous n'avons pas à suivre un long cours dans l'arène. Avoua Ochaco, avec un léger rire.

Le délégué de classe releva son commentaire. Il ne se retint pas de lui faire la morale.

— Mais enfin ! C'est important pour nos leçons ! On avait beaucoup à apprendre là-bas et_...

— Oui, oui, à regarder des œuvres d'arts... Sifflota t-elle, en fuyant son regard lourd.

Pour la fille zéro-gravité, ça lui importait peu ce cours. Il n'y avait rien de amusant pour ce cours. Esquiver ceci, était une véritable chance ! Intérieurement désolé de ne pas approuver les paroles de son ami Tenya, elle dû faire la sourde-oreille, pour manger en paix. Sa meilleure amie batracienne lui lança un regard amusée, ne dit rien sur ce sujet et engloutit sa soupe miso.

— Tu es dans la lune, apostropha Shoto qui remarquait le regard perdu de Izuku.

Le disciple de All Might sursauta légèrement. Il passa une main dans ses cheveux, l'air gêné.

— Ah...oui ?

— Oui.

— Je repensais juste aux événements.... De ce matin. Pourquoi aussi mal accueillir All Might ? Je veux dire... il essayait juste de aider, pourquoi le rejeter ?

Il grimaçait. Ça le travaillait énormément. Ses amis autour de la table l'écoutait. Ils s'échangeaient tous un regard, eux aussi, un peu perdus. Au final, ce fut le bicolore qui prit la parole. Le fils de Endeavor posa ses baguettes sur son plateau. Il ancra ses yeux vairons dans les orbes émeraudes de son ami.

— Ils ont besoin d'avoir un soutien. Cela faisait trop longtemps qu'ils avaient confiance en lui. Personne n'a digéré sa retraite prématurée.

— Je sais, mais ça me... dépasse.

Honnête, Deku serra ses poings. Sa gorge se nouait. Il était son idole depuis tout petit ! Le meilleur des héros, rassurait tout le monde, sauvait le plus de monde. Maintenait la paix. Pourquoi les civils ont-ils décidé de rejeter la faute sur lui ? Se sont mit à le détester ? Ça ne sonnait pas juste.

— Deku-kun, souffla Ochaco, concernée. Je suis certaine qu'ils étaient tendus, qu'ils n'étaient pas eux-même en agissant comme tels.

— J'espère que tu as raison, Uraraka-san.

Il la jaugea. Elle lui adressait un sourire rassurant ce qu'il lui renvoya. Sa nature douce apaisait les coeurs. Une fille aussi bienveillante, gentille, forte, ne pouvait que devenir une incroyable héroïne. Tenya posa un doigts sur son menton, il baissait ses yeux, songeur.

— Nous pourrons interroger directement notre professeur, après tout, il est entré sur les scènes du crime. Il aura peut-être des informations qui écarteront nos doutes.

— Eraserhead refusera de nous répondre. C'est confidentiel, lui pointa Shoto, sérieux.

Conscient que c'était déplacé, Ingenium serra sa fourchette. Il s'excusa pour avoir eu cette idée jugée inutile. Pour changer de sujet, Ochaco souleva son bol de verre, tout souriante.

— Partons sur quelque chose de plus positif ! Le riz est trop bon ! Lunch Rush est le meilleur !

— C'est vrai. Sourit Tsuyu.

— Si je le pouvais, j'en ramènerais chez moi !

Le coté gourmande de la brune faisait rire la batracienne. Uravity ajoutait qu'elle aimerait même en faire goûter à ses parents le plat qu'elle avait face à elle. Que si c'était possible, elle en garderait dans des tupéroires. À présent penchés sur la nourriture, Tenya adressa un sourire à sa camarade de classe et mentionna à voix haute quel était le dernier repas qu'il avait eu avec sa famille, avant d'entrer en internat à UA.

À l'écoute, ses deux premiers amis eurent des yeux ronds.

— Ehhhh ?! T'es sérieux Iida-kun ?! S'écria Ochaco, bluffée.

— Du homard ?...

Izuku déglutit difficilement sa salive. Ce genre de plat, était du luxe, cela coûtait extrêmement cher. Pas une seule fois dans sa vie, il n'avait pu y goûter avec sa mère. Pour lui, le homard ne pouvait être acquit auprès des riches. Avec leur moyen, les Midoriya ne pouvaient pas se permettre de s'en procurer.

Légèrement surprit, Ingenium cligna des yeux. Ayant toujours vécu dans une famille avec de hauts revenus, les Iida ne manquaient de rien. Bien que Tenya se doutait qu'il y avait des familles modestes qui ne pouvaient s'offrir ce crustacé, savoir que ses proches étaient dans cette case lui pinçait le coeur. Encore heureux, ses amis ne le jugeaient pas pour la richesse de sa famille. Leur réaction était différente de ce qu'il avait vécu plus petit. Après tout, n'importe qui traînerait dans les pattes pour gratter de l'argent facilement. Une chose dont il avait clairement horreur.

Face à ce petit moment gênant, Shoto les regardaient à tour de rôle, puis, prit parole.

— Je n'en ai jamais goûté, non plus.

— Toi aussi Todoroki-kun ? Ouah ! Je ne l'aurais jamais cru ! S'étonna Ochaco. Après tout, toi aussi... tu es un gosse de riche !

Son manque de tact fit un peu embarrasser Izuku en face d'elle. Dès fois, la franchise pouvait heurter des personnes. Non pas qu'elle détestait les riches, mais plutôt, elle enviait un peu ce qu'ils avaient sous la main. Et puis, contrairement à elle, personne ne manquaient de rien. Ochaco voulait devenir prioritairement une héroïne pour subvenir aux besoins de ses parents, les mettre en sécurité. Une attention tout à fait louable et saine. De là à penser aux autres avant soi-même était purement adorable et brave.

Shoto passa une main sur sa nuque, en baissant ses yeux vairons, après avoir encaissé la réflexion de sa camarade de classe.

— Disons qu'on évitait en prendre petit car mon frère n'aimait pas tout ce qui touche dans le poisson. La vue même des fruits de mer l'écoeurait.

— N'aimait ? Cita la fille zéro-gravité en sourcillant, perplexe.

— Il est mort.

De suite, tous tiraient une drôle de tête, dépités. Ils étaient tous mal à l'aise, désolé pour cette confession. Plus coupable que les autres, Ochaco baissa immédiatement sa tête, se morfondit en excuses. Il s'agissait d'un sujet si délicat, qu'elle s'en voulait énormément de lui avoir incité à révéler un drame. Étonné, Shoto la reprit, confus. Pour lui, cette histoire était passée, ça ne le touchait plus – ou partiellement.

— Mais pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as rien fait de mal...

— Si ! Je t'ai fait rappeler des mauvais souvenirs...

— Absolument pas. Répondit-il vivement, très sincère.

Le bicolore était si petit quand il y avait eu ce drame. Sa mémoire était encore floue, cependant, on avait seulement énoncé que son frère était décédé suite à un accident, rien de plus. Le sujet était très vite clos, dans la famille Todoroki. Bien que au fond de lui, Shoto avait relié l'accident avec son père. De toute façon, Endeavor n'ouvrira pas son coeur pour lui expliquer en détail ce qu'il s'est produit.

De toute façon, Shoto n'avait nullement l'envie de s'entretenir avec lui. L'idée d'écouter sa voix infernale lui donnait envie de gerber. Ou même de voir sa sale gueule, lui donnerait des cauchemars pour plusieurs jours...

Très vite, Ochaco se détendit, se sentit un peu plus soulagée. Son expression plus tôt était comparable à un petit écureuil pour Shoto. Son attention lui touchait. Le jeune garçon avait toujours eu un succès auprès des filles, pour une raison qu'il ignorait. Uraraka Ochaco était l'une des rares filles qui se comportait naturellement avec lui, sans lui adresser un doux regard ou le complimenter sans arrêt. Asui Tsuyu était dans le même panier. Quant à Yaoyorozu Momo, elle restait un minimum droite. Elle était plus reconnaissante à son égard et admirative de sa propre force. Enfin, il ne l'avait jamais entendu de vive voix prononcer qu'il était le plus beau du lycée Yuei.

Ici, tout était plus rafraîchissant. Une porte, une nouvelle vie s'offrait à lui. Ça ne lui déplaisait pas du tout.

— Et si quand on aura une occasion, je vous invites ? Proposa Tenya en souriant. Il levait de façon robotique sa main vers eux.

— Eh ?! T'es sûr?

Ochaco commença à compter sur ses doigts, les sourcils froncés, bien concentré. Elle voulait au moins rembourser sa part, plus tard. Son ami refusa net à son idée et insista lourdement à ce qu'il offre le repas. La brune rougit et voulu s'y opposer. Toutefois, il sut la convaincre suffisamment pour qu'elle lâche l'affaire. Izuku souriait, connaissait très bien son amie. Quand la fille zéro-gravité recevait des cadeaux, elle se sentait très vite redevable et se sentait obligée d'offrir quelque chose en retour.

Tenant un plateau dans ses mains, en accompagnant son groupe d'amis, Denki eut un rictus en apercevant le vert. Il traça droit devant lui, puis, de vive voix, taquina le disciple de All Might.

— Alors Midoriya ? Elle t'a répondu ?

Le détenteur du One For All sursauta aussitôt avec cette question. Le pauvre, avala de travers l'eau plate qu'il buvait tout juste, manqua de tousser en plaçant son poing devant sa bouche. Shoto lui frotta le dos pour l'aider à lui faire passer cette quinte de toux un peu grasse. Les autres considéraient leur camarade de classe aborder un large sourire, fier d'avoir charrier un ami.

— K-Kaminari_...

— C'est personnel.

Trancher de cette façon, permettait de mettre un point sur le sujet. Le bicolore était assit à coté de Deku dans le bus. Bien qu'il sommeillait la plupart du temps, l'adolescent à l'alter mi-feu et mi-glace était au courant de l'échange que son ami avait pu avoir avec la lycéenne de Hanran-Gun. Il n'y avait aucune raison de pister, de s'immiscer dans leur vie, il ne fallait pas dépasser les bords, d'autant plus que Izuku ne préférait pas en parler. Shoto retira sa main du dos de l'aspirant héro.

Denki renvoya la balle en gloussant. Gentiment, le blond fit un clin d'oeil vers Shoto.

— Et toi avec la blonde de Kurayami ?

Shoto grimaça.

Il se rappelait de ce matin. Du comment il s'était montré excessivement désagréable avec elle. Le bicolore s'en voulait au fond. Ce n'était que plus tard, après une prise de conscience, qu'il regrettait ses paroles. En réalité, Shoto s'était montré mauvais envers elle uniquement parce qu'elle l'a comparé avec son géniteur. À présent, il ne pourra pas s'excuser de vive voix, ni par message. Rien ne garantissait qu'il pourrait revoir Skywalker Anastasia.

La silhouette de la jeune fille était dos à lui. Elle avançait dans un brouillard épais, disparaissait complètement de son champ de vision. Son visage, ses mimiques, ses orbes orangés tel un coucher de soleil, sa chevelure doré, tout se floutait petit à petit. Prête à s'évaporer, à s'effacer de ses souvenirs.

Elle avait des lèvres gercées à force de se mordre les lèvres, à ronger la peau. Son teint était si pâle. Si fine. Anastasia était pleine de vie au fond d'elle. Cependant, elle changeait rapidement d'attitude. Non pas qu'elle était bipolaire, mais il savait, en était même persuadé, qu'elle est obligée de se comporter de la sorte.

Tout court, elle l'avait profondément marqué.

— Ce serait mieux d'éviter de parler des choses qui fâches, kero. Interrompit Tsuyu, estimant que le silence de Shoto suffisait comme réponse.

— Ah, désolé, je ne voulais pas refroidir les mecs ! S'étonna Denki, sincère.

— Laisse ! Le coupa vivement Mina en lui donnant un coup de hanche, ce qui obligea le blond à vite retrouver son équilibre, échappant de peu au renversement de son plateau sur le carrelage de la restauration. Et puis, les relations, ça va se développer différemment !

Pinky lança un clin d'oeil vers son amie Ochaco qui s'empourprait à ce regard. Elle la visait, encore, sur le même sujet qu'est l'amour. Intimidée, elle baissa pitoyablement ses yeux, se mordit les lèvres. Tsuyu la regardait faire, dans un silence lourd.

Toujours de bonne humeur, le duo chargèrent vers une table précise, où se trouvait Katsuki, Eijiro et Sero. Le trio avait l'air de discuter de quelque chose de très sérieux, avant de se faire attaquer par deux fous furieux, ce qui fit râler une personne en particulier.

À la tombée de la nuit, après avoir prit un bon repas, Izuku regagna sa chambre. Il sortit son téléphone de la poche de son short noir. Il n'avait toujours pas reçu de réponse de la part de Lily, depuis qu'ils se sont retournés à leur lycée. Le vert souffla, perdu dans ses pensées. Il restait sur la même page ; leur conversation de ce matin. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire en ce moment ? Était-elle très occupée ? Ou alors n'avait-elle pas spécialement envie de lui parler ? Ne serait-il pas trop lourd en lui posant cette question basique « Tout va bien ? ». Le successeur du One For All pesait le pour et le contre, tout en pinçant sa lèvre inférieure. Inconsciemment, il se mit même à murmurer à voix basse.

Échanger avec une fille à distance était facile. En face, c'était autre chose – ou même en facecam ou en appel téléphonique. Malgré tout, Izuku gardait une dose de nervosité. Avec son amie Ochaco, c'était facile, en même temps, ils avaient l'habitude de se côtoyer et encore plus maintenant qu'ils dorment sous le même toit avec leurs camarades de classe. Être tracassé pour quelque chose de si simple, l'ennuyait au fond. Deku n'était pas spécialement proche des filles, n'avait pas la même simplicité que Denki par exemple.

Alors qu'il se motivait enfin à poser la question à la lycéenne, on toqua à sa porte. Vivement, l'aspirant héro releva sa tête.

— Oui ?

Le poignet de porte s'abaissa. Ochaco se pencha légèrement vers l'avant, s'interdisait d'entrer dans sa chambre sans autorisation. Elle considéra son meilleur ami avant de lui transmettre :

— Bakugo-kun veut te voir.

Instantanément, Izuku se crispa. Indirectement, son ami d'enfance lui faisait une piqûre. Bien placée. Ils devaient parler à coeur ouvert. Katsuki était le plus proche de son entourage. Évidemment, qu'il se douterait de son secret. Cependant, le garçon aux tâches de rousseurs se sentait encore plus nerveux. C'était si rapide, abrupte ?

— D'accord, merci Uraraka-san.

Le disciple de All Might se leva, abandonna son téléphone sur le lit. La brune s'écarta pour le laisser sortir. Elle joignit ses mains derrière son dos.

— Il te veut quoi ? Il ne va pas te gronder encore ?

Un sourire mi-amusé se dessinait sur les lèvres du garçon, à l'entente de ces questions.

— Non, on va juste discuter...

— Si c'était le cas, il aurait pu venir directement te voir ! Grommela la brune en gonflant ses joues. J'étais bien moi sur le canapé avec mon film avec les filles ! Il m'a chopé par la tête pour que je fasse le pigeon !

Elle expliquait en bougeant. En effet, elle avait un épi sur son crâne, ce qui confirmait les détails qu'elle balançait, un peu en ronchonnant.

— Je lui ai même dit de venir te voir! Tu sais ce qu'il m'a répondu ?

— Ca me fait chier ? Supposa Izuku avec un léger rire.

— Pire !

La fille zéro-gravité employa un autre ton, pour se mettre dans la peau du personnage.

— T'fous pas d'ma gueule crâne d'oeuf, je refuse de mettre les pieds dans un sanctuaire d'un hard fanboy qui snifferait même les chaussettes de All Might !

À cette révélation, Izuku se figea, son sourire avec. Franchement, Katsuki abusait. Tout au fond de lui, le vert aimerait bien répliquer salement à cette moquerie. Toutefois, il se retint. Ne pas réagir était plus mature, bien que sa conscience rageait de l'autre coté...

— Laisse, Uraraka-san...

— Ah, ça non, je refuse de laisser passer ! S'entêta t-elle en rouspétant. Puis, plus sérieuse, avec un petit sourire, elle se reprit. Mais... je pense que ça vous seras bénéfiques de parler, vous deux. À coeur ouvert.

Entièrement d'accord avec elle sur ce point, Deku opina.

— Bon j'y vais, il ne sera pas ravi de m'attendre plus longtemps.

— Oui, bon courage Deku-kun ! Tu me raconteras ce qu'il y a eu ?

Elle le salua de la main, alors que Izuku partait déjà. Il fronçait des sourcils et sa mâchoire se contracta. Il devra encore trouver une excuse auprès de son amie, lui mentir. Si Katsuki voulait le voir, c'était en effet pour discuter au sujet du One For All. Après tout, il lui en avait parlé hier. Ce dont Ochaco n'était pas au courant. Personne ici ne l'était, en dehors de All Might, Recovery Girl et le proviseur dans son entourage.

Mentir n'était pas sa tasse de thé. Cependant, pour protéger son entourage et pour tenir sa promesse, il devait faire. Ce n'était pas la première fois non plus. Après tout, Izuku mentait déjà à sa mère, depuis ses trois ans. Encore plus depuis que le médecin avait affirmé à sa pauvre mère qu'il était un sans-alter. Cette annonce, l'avait tellement bouleversé.

Izuku accéléra ses pas, se rendit dehors. Il faisait sombre. Les lampadaires éclairaient le chemin de dalles. Des papillons de nuit rôdaient autour, à proximité de la lumière, attirés par cela. Des cigales chantaient harmonieusement au niveau de l'espace vert.

Adossé contre un poteau électrique, les mains dans les poches de son jogging noir, Katsuki attendait sagement, silencieusement, le regard perdu dans ses pensées. À l'entente de pas, le cendré releva sa tête, jaugea son rival depuis ses orbes rouges, et, naturellement, fronça des sourcils. Il décolla ses baskets de marque du poteau.

— Suis-moi.

Izuku exécuta sans broncher. Ils avaient silencieusement, s'éloignaient des dortoirs. Au fur et à mesure qu'ils marchaient, ils atteignaient un secteur d'entraînement bêta. Izuku se posait des questions. C'était là où il avait fait équipe avec Ochaco pour affronter Katsuki et Tenya. Là où il avait coopéré avec son amie pour décrocher la victoire, là où il avait remporté le combat contre son ami d'enfance.

Pas entièrement. Cependant, leur première simulation, Izuku avait réussi à piéger le cendré. À lui faire ravaler sa fierté. L'immeuble avait été rétablit, ne laissant aucune trace des dégâts qu'il avait subit au premier trimestre. Toutefois, en dépit des apparences, les souvenirs restaient, eux.

— Katchan... on s'éloigne trop des dortoirs, on n'a pas le droit.

Le couvre-feu devait être respecté. Si on transgressait les règles, la ou les punitions pouvaient se montrer salées. De plus, il y avait des caméras de surveillance dispersées un peu partout, de sorte à éviter des intrusions ou autre.

— Ferme ta putain de gueule ! On arrive bientôt.

Agacé par la réplique du cendré, Izuku serra ses poings et s'arrêta net à proximité d'un lampadaire. Pour lui, ça commençait à l'énerver. Katsuki n'était pas le type qui invitait à des balades nocturnes. Le silence était lourd, le faisait stresser. Au bout d'un moment, le détenteur du One For All en avait plus que assez. Éclater l'abcès était nécessaire.

L'adolescent à l'alter explosif comprit qu'il n'était plus suivi et se retourna, prêt à incendier son ami d'enfance. Sous le regard dur et irrité de Deku, un craquement eut lieu chez Katsuki. Ce froussard que le vert était autrefois, à se cacher derrière lui, ce bon à rien sans alter. Ce garçon minable qui s'accrochait à un rêve non-réalisable, lui tenait tête. Exprimait délibérément son énervement. Izuku changeait. Non. A changé depuis la troisième.

Au final, il suffisait d'une seule rencontre, pour que tout bascule dans une vie. Son rival et ami d'enfance avait eu cette chance là. Et pas lui. Un grand fossé les séparaient, c'était indéniable. Katsuki inspira puis expira un coup. Il essaya de se calmer un peu, d'être plus honnête vis à vis de ses sentiments. Le cendré pivota légèrement sa tête, admira brièvement l'immeuble dans lequel, ils se sont battus pour la première fois.

— C'est ici qu'on s'est battu pendant notre première simulation de combat et que j ai perdu. Je ne l'ai toujours pas digéré.

Attentif, Izuku le laissa parler. Quelque part, ça le confortait dans l'idée qu'il se rappelait aussi de ce lieu. Que c'était devenu presque symbolique. La victoire de Deku face à son harceleur, son meilleur ami d'enfance, son rival. Son évolution.

— Toi, le minable sans-alter que tu étais, je ne sais comment tu es entré à UA. Puis, tu avais inexplicablement obtenu un super pouvoir...

Katsuki soufflait, baissait ses yeux rouges pour regarder la paume de main droite. Il fronçait légèrement des sourcils, en continuant dans sa tirade. Il confiait enfin, tout ce qui pesait dans son coeur. Il releva ses orbes rubis pour plonger dans les iris émeraudes du garçon qu'il connaissait depuis des années.

— Déjà que je ne te reconnaissais plus, à cause de ton alter de mes deux, de ton soudain élan de confiance, tu m'as balancé des conneries sans queue ni tête, et tu t'es mis à progresser de plus en plus avec une putain d'air satisfait ! S'emporta t-il.

Avec une petite grimace, le disciple de All Might encaissa ses propos sans broncher. Son coeur tambourinait plus rapidement que la normale dans sa cage thoracique. Il était sous pression, devant tout ce que lui balançait Katsuki.

— Depuis l'embrouille avec le gluant, non, depuis que All Might a débarqué en ville, se rectifia t-il rapidement, tu gagnes du terrain encore et encore !

Le cendré passa une main dans ses cheveux, capturaient quelques mèches à lui, sous l'émotion. Il grimaçait davantage, sa voix était moins grave, mais plus profonde, presque tremblante.

— Ca n'arrêtait pas de me prendre la tête, ça me rendait malade ! Avoua l'adolescent à l'alter d'explosion, avec un arrière goût amer, rien qu'en repensant à cette humiliation publique. Et puis il y a eu Kamino et là, j'ai commencé à piger des trucs, poursuivit-il, en se reprenant un peu plus, ne voulant pas se laisser déborder par ses émotions, j'y ai pas mal réfléchi de ton alter...

Izuku appréhenda un peu. Bien qu'il avait déjà comprit que Katsuki avait tout relié. Il se tenait droit, attendit la conclusion finale.

— C'est All Might qui te l'a donné.

Demeurant silencieux, le détenteur du One For All ne répliqua rien. Chose que son ami d'enfance remarqua. Intérieurement, Izuku paniquait. Qu'est-ce que Katsuki allait faire avec cette vérité ? Des coups bas ? Non, il avait un minimum de altruisme en lui, il n'oserait pas. Et puis même, en quoi ça le dérangerait ?

Katsuki avait tout ce que Izuku n'avait pas pu avoir. L'unique chose qu'il désirait acquérir ; un alter. Si depuis petit il en avait eu un, son ami d'enfance l'aurait mieux traité. Ils auraient été comme de véritables frères !

Pour appuyer ses hypothèses, le cendré plissa ses yeux, souligna beaucoup de points marquants, des arguments infaillibles. L'un des atouts de ce dernier, était son intelligence. En effet, Katsuki Bakugo était très malin, connaissait diverses choses, s'adaptait à énormément de choses.

— Il paraît que le chef des supers vilains peut voler les alter et les refiler à d'autres ! Ca a l'air complètement dingue, mais une meuf de la bande des chats, cita t-il en repensant au Wild Pussy Cats, a dû lâcher son poste parce quelle a perdu ses pouvoirs et puis y a ces pauvres merdes de brainless, qui ont plusieurs facultés spéciales. Du coup, ça rejoint à ton histoire. De plus, All Might connaît le big boss de l'alliance.

Bien qu'il ne laissait pas paraître, la façon de parler de Katsuki amusa un peu Izuku. Il le traitait très souvent de « nerd », cependant, lui aussi, en était un. Si c'était possible, il aurait pouffé librement, en lui pointant ce détail complètement stupide. Toutefois, le détenteur du One For All se retint, garda un minimum de sérieux. Il déblatérait encore.

— Bref il est lié d'une façon ou d'une autre, a un type capable de transférer les alters. Appuya Katsuki, très sérieux. Il croisa ses bras contre son torse. Et je me suis rappelé que tu disais avoir reçu le tien de quelqu'un et j'ai fait rapprochement... Tu as changé après la rencontre avec le symbole de paix et lui, a perdu ses pouvoirs à Kamino. Quand il a pointé la caméra, en sortant « Tu es le prochain », tu as réagit différemment des autres. J'ai demandé à All Might concernant mes suppositions. Et il n'a pas voulu me répondre. Alors je te pose la question.

L'aspirant héro aux tâches de rousseurs grimaça de plus belle. Katsuki avait remarqué aussi ce détail, quand il s'était mit à verser des larmes sous l'émotion ? Izuku serra ses poings, baissa ses yeux, n'osa affronter son regard.

Son ami d'enfance déplia ses bras, ils tombèrent le long de sa taille tandis que ses pupilles se dilatèrent.

— Si tu nies pas, c'est que c'est vrai. Merde....

— A quoi ça t'avancera de le savoir ? Répliqua un peu trop sèchement Izuku.

Pour la première fois, il se mettait sur la défensive. Le vert releva ses yeux, l'affronta de face. Certes, c'était un peu trop prétentieux de sa part, mais il fallait que ça sorte. Oui, le coté détective de Katsuki était arrivé bel et bien à la bonne conclusion. Et maintenant qu'il était à jour, qu'est-ce qu'il comptait en faire de cette information ? Le divulguer aux autres ? Le rabaisser ? Lui faire du chantage ?

Il ne supporterait pas que son ami d'enfance vienne mettre des bâtons dans ses roues. Il était si proche de son rêve, il pouvait enfin l'atteindre, être du même niveau que lui ! Le disciple de All Might ne voulait surtout pas qu'on le rejette. Tout les efforts qu'il avait fait jusqu'ici, il ne voulait pas que ça prenne fin. Les fruits de ses entraînements l'ont amené ici. Sa détermination avec.

Izuku avait tout à fait le droit d'être égoïste, à présent. Cet alter, est sien. Un héritage de son mentor, de son idole. Il comptait le perfectionner jusqu'au bout, tout en réalisant son rêve.

La surprise de Katsuki s'effaça. Il répondit, très calmement.

— Toi et moi on est tous les deux fans de All Might, hein, pas vrai ?

Ne sachant où il voulait en venir, Izuku haussa un sourcil. Katsuki écarta sa jambe gauche vers l'arrière, releva la paume de sa main droite vers le haut, signe qu'il l'invitait.

— Toi qui n'était rien, lui rappela t-il lourdement, a été choisi par le héro que j'admire le plus. Alors... Viens te battre.

— Quoi ?! S'esclaffa Izuku, choqué. Mais enfin, pourquoi on doit en arriver là ?! Sérieux, on va avoir des problèmes déjà qu'on ne devraient pas être là, lui signala le vert, on devrait emprunter un autre endroit comme le gymnase, on peut faire ça une autre fois !

— Les profs placeront des limites, grogna Katsuki, je veux voir ce que All Might voit en toi. D'autant plus que sur l'île I-Island, tu as été invité par All Might a y aller. J'ai pu venir avec les autres sous une autre invitation. Vous vous êtes même battus ensemble. J'aurais tout donné pour être à ta putain de place ! Putain !

Katsuki serra ses poings, grinça des dents. Il avait trop dit. Izuku écarquilla ses yeux. Sur l'île I-Island, oui, All Might l'avait invité à venir. C'était la toute première fois qu'il prenait l'avion de toute sa vie. Ils étaient partis en direction des Etats Unis, sur une île qui rejoignait plusieurs scientifiques. Là-bas, le jeune garçon avait fait connaissance d'un des meilleurs amis de All Might ; David Shield. Ce dernier, était un scientifique qui travaillait avec son idole. Tous deux, avaient parcourus tout le pays, avaient menés leur mission ensemble pour préserver la paix. Là-bas, la renommée de All Might avait fortement accrue. Son ami, le second, confectionnait ses costumes, pleins d'autres gadgets tout autant incroyable. Melissa Shield, sa fille, reprenait le flambeau. Une sans-alter, elle s'était montrée très gentille à l'égard de Izuku.

Elle non plus, ne connaissait pas l'existence du One For All. Son père voulait éviter de dévoiler ce secret à elle. Un serment fait avec Toshinori Yagi.

Le simple fait d'entendre de vive voix que Katsuki était jaloux que Izuku ait combattu aux côtés de All Might pour défier le vilain et sauver David lui pinçait le coeur.

Comme d'un autre coté, ceci amplifiait la fierté de Izuku. C'était si contradictoire. Ça se mixait, donnait un drôle de mélange, ces sentiments.

— C'est ça... ce qu'on ressent... quand quelqu'un nous jalouses ? Quand on se sent supérieur ? Se questionna Deku, tout secoué.

Il secoua sa tête. Non, il ne devait surtout pas ressentir ces choses si sombres. Ce n'était pas juste. Pas normal. Ce égoïsme était si sale. Si un monde parallèle existait, peut-être que le vert se serait montré plus dur, qui se serait dit qu'il s'en battait les couilles et lui aurait envoyé un doigt d'honneur. Or, Izuku n'était pas comme ça.

Tout ce que Izuku voulait, était comprendre Katchan. Rien d'autre.

Katsuki reprit.

— On s'est tout les deux inspirés de lui. Mais pas de la même façon. Si c'est toi qui avait raison, ça veut dire que j'avais tout faux...

« Quels que soit les obstacles All Might gagne toujours à la fin ! »

« All Might sauve tout le monde avec le sourire ! »

En même temps, le cendré se positionna, activa son alter. Des crépitements eurent lieu à répétitions dans les creux de ses mains. Directement, sans aucune hésitation, l'aspirant héro s'élança vers son ami d'enfance, envoya une explosion près du visage de ce dernier. De chance, Izuku recula en effectuant un salto arrière, instinctivement, lui aussi avait déployé son alter, pour l'aider à se défendre.

Katsuki se défoulait sur lui, avait besoin de tout évacuer. À un point où cela devenait urgent. Parmi sa liste de potes, aucun ne pourrait comprendre son point de vue. Ni le comprendre tout court. Seul Izuku le pouvait.

Parce que Izuku Midoriya n'avait jamais voulu l'abandonner. Ni le laisser derrière lui. Au contraire, il s'entêtait à vouloir garder contact avec lui. N'importe qui aurait craqué, se serait barré, ou bien se serait venger. Ce n'était pas le cas de son ami d'enfance. Il avait la sale manie de vouloir s'accrocher à un espoir, minime soit-il.

— Défends-toi si tu veux pas finir à l'hosto ! Lui hurla Katsuki, plus que sérieux. Tu sais maintenant utiliser tes pieds en plus de tes poings pas vrai ?!

Il envoya une autre explosion. Izuku esquiva. Il grinçait des dents, fronçait des sourcils. Le détenteur du One For All n'acceptait pas du tout ce duel, était même contre. Du moins, pas dans ce contexte, ni dans cet endroit, à une heure aussi tardive. Les professeurs devaient être sûrement alertés, tout allait leur retomber dessus.

— Bon sang arrête Katchan ! Lui gueula Izuku, désemparé.

Il n'était pas pour ce combat. Tout ça n'était qu'une stupide excuse pour que Katsuki se défoule sur lui. Ça n'allait rien leur rapporter.

Pour une étrange raison, l'adrénaline grimpait chez l'adolescent, qui étudiait les déplacements de son rival. Ça cogitait en lui, comme si son corps désirait contre-attaquer. « Katchan n'en fait qu'à sa tête, je peux bien répliquer ! » s'indignait sa conscience, toute déterminée à riposter.

Non, c'était mal. Il devait se contenir. Être mature. Il valait mieux que ça.

Katsuki tenta une autre approche, réduisait toute distance vis à vis de Deku..

— Un swing du droit ! Non la dernière fois j'avais anticipé là c'est une feinte !

Izuku esquiva une énième fois l'attaque de son ami et rival. Il se risqua même de contrer en levant sa jambe, ce qui lui permit de dévier la charge explosive de son ami. Ce dernier grogna de plus belle.

— Toujours trop à réfléchir !? Bats-toi, putain ! Tu n'avais pas hésité avec le rouquin militaire de mes deux ou encore de ce timbré de Kurayami !

Deku plissa ses yeux, se justifia.

— C'était différent !

— Je vais te défoncer !

Cette fois-ci, Izuku para le coup de pied de son camarade de classe avec son bras plié. Il souffla, agacé. Impossible de discuter, son ami était trop têtu. Toutefois, il réessaya une énième fois, espérant obtenir un petit changement positif. Même si par surprise, il se mangea un coup de poing sur son visage. Au niveau du commissure de sa lèvre, ça saignait légèrement.

— C'est vraiment ce que tu veux...? Murmura t-il plus à lui-même, avant de lui parler à voix haute. On n'est pas obligé de se battre ! Tu m'écoutes oui ??! S'emporta Izuku, après avoir renvoyé son camarade d'un coup de pied puissant produit par son alter. Tu as le droit d'admirer All Might à ta façon ! Personne n'a jamais dit que tu te trompais !

Intérieurement, le jeune garçon aux tâches de rousseurs priait même pour que personne ne lui ait sortit de telles conneries à Katsuki. Peu de choses pouvait énormément le travailler. Bien qu'il ne laissait rien transparaître, Katsuki Bakugo avait un coeur, avait malgré tout, une petite sensibilité.

Il était humain, comme tout le monde.

— Arrête de te défiler et bats toi ! On avait la même idole ! Alors pourquoi_...

Avec un salto en arrière, la basket rouge de Izuku se cogna contre le menton de son ami, ce qui le faisait étourdir un petit instant. Il vacillait, reculait, haletait. Très inquiet, le vert grimaça et se rapprocha vivement de son ami, lui tendit sa main vers lui.

— Ah ! Est ce que ça va_...

Encore une fois de plus, le même schéma. Le petit Izuku qui tendait sa main vers le petit Katchan qui se trouvait dans la petite rivière, dans l'eau, après sa chute. Toujours a vouloir s'inquiéter, à vouloir aider son prochain. À risquer sa vie pour un autre, même s'il n'avait pas de super-pouvoir. Un haut-de-coeur faisait surface, poussant ainsi Katsuki à rejeter cette chaleureuse main que son camarade voulait lui donner.

Rejeter sa main, surprit Izuku. Sa main chauffait, avec cette ridicule gifle. Intérieurement, sa conscience le narguait, en lui soufflant qu'il n'aurait pas dû faire ça. Car depuis petit, Katsuki l'avait toujours repoussé. Que c'était inutile de vouloir tendre sa main comme ça.

— Arrête de t'inquiéter pour moi ! C'est dingue ça ! Bats-toi, putain ! S'égosilla le cendré.

Katsuki se pliait en deux, avait les larmes qui montaient aux yeux. Il crachait, il brûlait de l'intérieur.

— Bordel ! Jura t-il, d'une voix cassée. Pourquoi j'essaie de rattraper le mec qui était toujours derrière moi !? Toi, le loser de service, Deku, le bon à rien, tu gagnes des pouvoirs, tu as été choisi, tu deviens plus fort et moi et moi...moi... J'ai provoqué la chute de All Might !!!!

Le coeur de Izuku se déchira à l'entente de ce qu'il ressentait du plus profond de son coeur. Katsuki peinait à respirer correctement, il serrait son t-shirt noir, plus particulièrement là où se situait son organe vital. Il souffrait terriblement. Était terriblement impacté pour la retraite de son idole. Du héro qu'il admirait depuis tout petit.

Blessé, le cendré baissa immédiatement sa tête, ouvrit grand sa cavité buccale, voulut aspirer suffisamment d'oxygène pour remplir ses poumons en feux. Même sa voie respiratoire était brûlante, il n'arrivait pas à retrouver son équilibre. Cette crise là, de panique, toucha son ami d'enfance juste en face. Il était scotché sur place, incapable où se mettre, prit de court.

Tout simplement parce que Katsuki Bakugo était sa source d'admiration, le seul rival qu'il voulait avoir. Le seul avec qui il voulait rester. Lui prouver qu'il était capable de se tenir à coté de lui, à devenir un héro à ses cotés.

« — Juste ça ou il y a autre chose ? Comme le fait que tu as besoin de te venger à ta manière auprès de ton meilleur ami d'enfance ? Un peu pour lui faire regretter de t'avoir mal parlé en faisant déformer ce nom devant lui ? »

Lily avait visé juste hier soir. Même si c'était un peu maladroit, elle était sur la bonne piste. Izuku voulait obtenir de l'attention auprès de Katsuki. Après tout, depuis toujours, il était derrière lui. Jusqu'au collège. Maintenant qu'il a le One For All, ce sentiment s'est renforcé. Le vert voulait dépasser son ami, lui adresser un sourire triomphant. Certes, c'était complètement absurde, insensé, cependant, il espérait courir avec lui. Côte à côte. Jusqu'au bout.

— Si je n'étais pas aussi faible, si je n'avais pas été kidnappé, rien de tout ça ne se serait arrivé ! Cria Katsuki, en essuyant ses larmes qui commencèrent à couler, du revers de sa main. All Might voulait garder tout ça secret, votre lien, je ne pouvais en parler a personne, ni même avec All Might qui fermait sa gueule, il me tourne le dos, me considère comme un putain de personnage secondaire, mais putain, ça me travaille chaque jours je ne sais plus quoi faire !

Izuku tressaillit. Non seulement de base le jeune garçon se sentait seul de garder pour lui ce secret, parce qu'il en avait fait la promesse à son mentor, mais maintenant que Katsuki avait tout comprit, lui aussi, ne voulait pas gâcher la confiance de All Might. Tout court, il ne voulait trahir personne. Cependant, ça l'obsédait, le rongeait énormément. Jusqu'à il ne décide de franchir le pas ; venir en parler avec Deku.

— Il gardait tout ça en lui depuis tout ce temps... il en souffrait encore plus que moi, ça le tourmentait, l'obsédait... Ce combat est sans doute absurde. Que je gagne ou perde ne changera rien, mais je dois le faire, je suis le seul a pouvoir encaisser la frustration de Katchan.

Le détenteur du One For All ferma un court instant ses yeux. Ils se connaissaient depuis tout petits. Vivaient dans le même quartier. On vécut ensemble pleins de choses. Des bons comme des mauvais souvenirs. Il ne pouvait pas le détester. Parce que Katsuki était son seul repère. Avec un sourire confiant, cette fois-ci, Izuku prit parole, se positionna de sorte à pouvoir se battre. Plusieurs filaments verts s'amplifièrent autour de son corps, zigzaguaient dans tout les sens.

Pour libérer le fardeau de Katchan, aller dans son sens, était le meilleur choix à faire.

— Ca tombe bien, je me demandais si mon nouveau style de combat fonctionnerait sur toi... Cette fois j'y vais à fond, Katchan !

Satisfait que son camarade et rival puisse enfin répondre positivement à son invitation au combat, Katsuki eut un petit rictus. Il se redressa, déploya de plus belle son alter, puis, se rua jusqu'à lui. Izuku faisait de même, fit usage de ses nouvelles techniques.

Pour Izuku, ce n'était pas possible d'envoyer balader son ami d'enfance. Sa crise de nerf, lui seul pouvait calmer. Même si ceci devait se faire par une bagarre puérile, stupide et absurde.

— Je te préviens je ne compte pas te servir de punching-ball !

Se projetant sur le coté très rapidement, Izuku déplia sa jambe pour frapper le visage de son adversaire. Du sang s'éleva dans l'air. Katsuki se mit à ricaner et aborda un regard très satisfait. Il répliqua, choppa la jambe du vert, l'envoya voler jusqu'à des barrières en fer. Le disciple de All Might geint lorsque son dos rentra en contact contre, puis, se releva au plus vite, s'appuya contre les barres, rebondissait en arrière pour éviter un coup brutal de son ami.

Cependant, son ami et rival se montra plus persistant. Il saisissait sa main, le projeta plus loin. Katsuki perdit l'équilibre suite à son mouvement brusque. Son corps se cogna malencontreusement contre la petite barrière. Son épaule gauche évoqua une douleur brusque au contact de l'acier. Il grinça des dents. Au plus vite, le lycéen se rattrapa en se redressant, observant au passage le garçon aux tâches de rousseurs rouler sur le goudron, parmi la poussière et la fumée opaque produit par les explosions plus tôt.

Entre les bruits d'explosion qui retentissaient dans les airs, des légers tintements se produisaient depuis des infrastructures. Un LED rouge clignotait, signalait la présence d'un combat dans le secteur. La caméra de surveillance envoya l'alerte auprès des professeurs de UA.

— D'habitude, je décide quoi faire après anticiper les mouvements des adversaires mais Katchan ne me laisse pas le temps ! Grommela Izuku dans ses pensées. Ses mèches volaient sur le coté, dès qu'il roulait sur le sol ou bondissait dans les airs pour esquiver les successions d'explosions que lui balançait son rival. Il observe et réagit au quart tour, il a clairement amélioré sa technique de combat !

Il souffla, esquissa de nouveau un rictus au coin de ses lèvres. Ses orbes émeraudes brillaient, tellement que Izuku était fasciné par le cendré.

— Tu es vraiment extraordinaire Katchan... Murmura t-il à voix basse.

En même temps, l'aspirant héro mémorisait son style de combat, prenait note de tout ce qui pourrait lui être utile à l'avenir. Son cerveau était en pleine analyse. Ça l'occupait. L'adrénaline qui parcourait dans ses veines lui donnait même un sentiment d'euphorie.

Izuku Midoriya adorait apprendre. Notamment sur les alters, et encore plus sur l'évolution de son entourage. Pour la science tout comme par simple curiosité, c'était son passe-temps favoris. Ça l'émerveillait tellement.

— C'est quoi ce sourire ? Lui souligna Katsuki en se déportant sur le coté avec son alter. Putain tu me débectes, tu manigances encore un truc hein !?

Katsuki plaça ses mains vers l'avant et aveugla le vert avec une technique « Flashbang ». Izuku se couvrit les yeux, mais fut ouvert, ce qui permit à son adversaire à lui placer un uppercut au ventre, à l'envoyer dans les airs.

— Avec toi on sait jamais ce que tu penses, j'avais beau te péter la gueule, tu me revenais me coller au train ! Tu me prenais de haut ! Cette façon de vouloir me surpasser, comme si tu avais toujours su que tu pouvais le faire, ça me foutait la rage !

Katsuki effectua une roulade, une multitude d'explosions accompagnaient ses déplacements. De loin, on pourrait même croire qu'il s'agissait des flammes, si on ignorait les crépitements intensifs. Blessé au niveau de l'épaule, Izuku grinça des dents. Il chercha un moyen de contrer, et, tournoya autour de lui même, souleva sa jambe et l'abaissa, coupa une partie de l'épiderme de son adversaire, grâce à la puissance du One For All.

— C'est comme ça tu me voyais ?!

Izuku gueula à son tour, laissa éclater ses sentiments à son tour. Ses poumons étaient en feu, ça le brisait d'apprendre ses pensées le concernant, alors que depuis tout ce temps, le vert ne cherchait que à le rattraper à sa façon, à l'admirer en dépit de ses sales manières.

— Et toi hein ?! Tu croyais sérieusement que je te prenais de haut alors que je voulais juste t'aider?! Tu crois que j'étais heureux quand tu m'humiliais, me harcelait avec tes potes ?! Que j'étais content de devoir rester seul durant toutes ces années ?! Que j'étais super souriant de devoir rentré tout blessé et de devoir mentir à ma mère ?!

Sous l'émotion, il sut prendre par surprise le cendré en lui adressant un coup de poing bien visé sur la joue de ce dernier. Le corps de Katsuki tombait en arrière. Il se releva très vite, fit un salto en arrière puis continuait d'affronter son adversaire, irrité de n'avoir pas vu venir ce coup.

Surtout qu'il était persuadé que Izuku éviterait ses poings, de crainte qu'il se blesse. Il venait de progresser, il ne se cassait plus d'os, dernièrement. Et avec le tournois Kukonaka, le vert avait démontré qu'il était fort. Très fort.

— C'est vrai que normalement, quand quelqu'un t'humilie, on cherche à l'éviter... Admit le vert, haletant. Mais comme tu le dis, je ne suis qu'un con ! J'espérais que tu changes, que tu t'excuses auprès de moi, que tu me tendes ta main et qu'on retrouve notre bonne entente quand on était gamin ! Putain, j'avais toujours des espoirs avec toi ! Même si c'était minime !

Toujours sous l'excès de la colère, le jeune garçon employait de plus en plus un langage plus familier, utilisait même des insultes. Bien que en général, il n'aimait pas parler de cette manière, tout simplement, parce que ça revenait à copier Katsuki.

Bakugo Katsuki. Son alter était incroyable, tout collait chez lui. Ce garçon était une perfection depuis tout petit. Un véritable génie. Il n'avait jamais peur de rien et n'acceptait pas la défaite. Si quelque chose lui passait sous la main, ce garçon était déterminé à obtenir les informations nécessaires. Il s'adaptait à tout. Absolument tout.

Il représentait tout pour Izuku.

La source même de l'envie de remporter la victoire.

— Mais malgré tout, je te trouvais aussi génial que insupportable ! Tu possédais toutes les qualités que je n'avais pas, tu as toujours été mon modèle le plus proche ! All Might n'était pas à ma portée, mais toi oui, merde ! Jura t-il. J'ai toujours voulu te rattraper ! Mais ça, t'es complètement aveugle pour t'en rendre compte !

Katsuki écarquilla ses yeux et remarqua que Izuku se déplaça de manière plus rapide. En effet, son revêtement intégral avait encore monté en grade, son corps s'était renforcé. Encore. Izuku parvint à lui mettre de nouveaux coups de pieds, que Katsuki para et le renvoya en arrière.

D'un coup plus prétentieux, Izuku atterrissait sans grosse difficulté sur le goudron puis, s'élança en courant vers lui.

— Je n'oserais jamais te le dire. Mais quand ma volonté de remporter surpasse celui de aider les autres, je me met a parler plus agressivement, sans que je m'en rende entièrement compte, c'est une attitude que je n'aime pas, pourtant inconsciemment l'image de la victoire est relié à toi, Katchan. Tu es l'incarnation de la victoire alors désolé, mais je te tiens à te battre pour me montrer digne des espoirs de All Might!

Entre quelques feintes pour le piéger, Izuku se mit à ricaner, tout en gardant un sourire victorieux. Katsuki essayait de suivre, tout en grinçant des dents, sans même n'admettre que son rival s'améliorait.

— C'est tout ce que tu sais faire ?!

— Tu me cherches, connard ?! Gueula Katsuki, encore plus énervé sous la provocation de son ami d'enfance.

Tous deux, ne cessaient leur combat. Cette fois-ci, déterminé à lui mettre une nouvelle droite sur la joue du cendré, Izuku courut, parvint à le cogner suffisamment fort pour le déséquilibrer. Pas encore étourdit, Katsuki répliqua, s'agrippa au bras du vert, fit usage de son alter pour les élever dans les airs, puis, parvint à se placer au-dessus et, dans une attaque finale, abattit Deku.

Un amas de fumée s'évaporait dans l'air. La chute avait repoussé même des moustiques qui passaient par là, attirées par l'odeur du sang, en cette saison été.

À bout de souffle, les deux garçons ne bougeaient plus. Katsuki au-dessus de Izuku, maintenait fermement une main, écrasait une autre sous sa chaussure de marque, était assit au niveau de son bas ventre, pour l'empêcher de gigoter. Complètement lessivé, le détenteur du One For All reprenait son souffle, avec un œil légèrement entrouvert, observait la réaction de son ami d'enfance.

— J'ai gagné.

Katsuki haletait. Il saignait au niveau d'une narine, dégoulinait de sueurs. Son t-shirt collait, moulait même contre son torse trempé. Ses épaules montaient et descendaient. Ses traits de visage étaient moins durcies. Au contraire, il s'était même calmé, étonnamment. Il ancrait ses yeux rouges dans les orbes vertes de sa cible sous lui.

Il ravala sa salive. Izuku était aussi tout en sueur, transpirait tout autant que lui. Avait beaucoup de ecchymoses au niveau de ses bras et cuisses, saignait au coin de sa lèvres et avait des marques de coups de poings sur sa joue.

— Tu possèdes le pouvoir de All Might. Cette puissance est démentiel, et tu trouves un moyen de perdre ?! Réponds... Haleta Katsuki, pourquoi tu n'as pas fait mieux que ça ?

— Tu_...

— CA SUFFIT !

Les deux adolescents se rétractaient simultanément. Katsuki relâcha sa main du visage de son rival, considéra avec ce dernier, l'apparition d'un homme qui avançait vers eux, les poings serrés. La silhouette devenait de plus en plus claire à présent.

All Might était là. Ses deux longues mèches flottaient sur le coté tandis qu'il abordait un regard sévère et à la fois, désemparé par ce qu'il venait d'assister.

— Je me suis permis d'écouter votre conversation. Commença t-il.

Immédiatement, Katsuki se releva du corps couché de Izuku. Celui-ci toussa, retrouva enfin un peu d'espace vital. Il se redressait sur les coudes, tout autant amoché que son ami. Son regard se posait vers son mentor, soucieux. Est-ce que All Might venait d'être avertit par les caméras de surveillances ? Pourquoi lui parmi tant d'autres venait jusqu'à eux ?

— Bakugo, mon garçon, pardon de n'avoir rien remarqué... de ce que tu ressentais !

L'intéressé pesta, plissa ses paupières, enfouissait ses mains dans les poches de son jogging. Il voulut sortir quelque chose, mais se ravisa finalement, pour remplacer son commentaire. Sa voix était légèrement chevrotante, tellement il avait trop puisé dans ses cordes vocales. Le jeune garçon était épuisé. De beaucoup de choses.

— C'est maintenant que vous rappliquez... hein. Murmura t-il à voix basse, avant de hausser sa voix. Pourquoi Deku ? Pourquoi l'avoir choisit lui après l'attaque du gluant et pas moi ?

— Il n'avait pas de pouvoirs. Se justifia aussitôt l'ancien numéro un des héros. Avec sa bravoure, il avait tout d'un étoffe d'un véritable héro.

À l'entente de cet argument, Katsuki serra ses poings et baissa ses yeux. Alors que Izuku était tout ému. Certes, ce n'était pas la première fois qu'il apprenait ses raisons pour lesquelles il l'avait choisi. Toutefois, ça lui faisait baume au coeur.

Et si... au final, la situation était inversée ? Et si, c'était Katsuki qui l'avait sauvé du gluant après sa rencontre avec All Might ? Est-ce que tout aurait prit une autre tournure ? Non. Le vert chassa au plus vite ces questions farfelues.

— Quant à toi, reprit All Might, toujours avec sérieux, tu avais déjà tout les atouts pour devenir un héro extraordinaire, parmi les meilleurs même, valorisa t-il, alors j'ai préféré offir les même chances au jeune Midoriya.

— Je suis faible moi aussi ! Trancha sèchement Katsuki. Il se mit dos à lui, son visage se décomposait sous la frustration, la colère et le désespoir. Moi aussi, je voulais devenir aussi balèze que vous ! ...La bonne blague, c'est parce que je suis un gros naze, que vous êtes dans cet état, putain !

Le timbre de sa voix tremblait, sous l'émotion. Il avait trop encaissé, trop gardé.

Toshinori souffla et ferma ses yeux. Maintenant, il pouvait mieux le comprendre. Cependant, Katsuki avait beau se blâmer, il n'était pas la cause. De rien du tout. En ouvrant ses paupières, le blond jeta un rapide coup d'oeil en direction de Izuku. Son disciple restait croupit par terre, les jambes légèrement repliées, un bras aussi mais appuyé sur son genoux. Dès qu'il nota le regard insistant de son mentor, il le jaugea à son tour.

Même si aucun ne pouvaient faire de la télépathie, All Might capta les pensées de l'adolescent. Il était sincèrement désolé pour son ami d'enfance, n'avait pas l'air de savoir quoi répliquer.

Tout simplement parce que Izuku Midoriya n'avait jamais consolé Katsuki Bakugo. Parce que ce dernier gardait tout pour lui, ne transmettait jamais, pas une seule fois ses vrais sentiments à quiconque. Aujourd'hui, était sûrement une exception. Ou un début d'une relation plus saine entre eux.

— Non ce n'est pas de ta faute. Soupira All Might. Il avança de nouveau, avant de placer une main sur l'épaule du cendré. Il admit ensuite un fait. J'approchais déjà de mes limites, ce n'était plus qu'une question de temps avant que je retire ma révérence.

Sous ce silence pesant, l'ancien détenteur du One For All réfléchissait à quoi ajouter. Cette situation était particulière. Il devait se ménager, trouver les mots justes. Ne pas blesser davantage l'égo de ce lycéen complètement brisé. De plus, Toshinori Yagi était un adulte. Il se devait se montrer à la hauteur, guider les enfants vers ce qui lui paraissait être juste.

All Might était le symbole de la paix. Il était la source même du conflit de ces deux jeunes garçons. Un vieux souvenir lui vint à l'esprit. La fois où il était dans un café chic, non loin de son agence. Égayé de tout les regards, le blond s'y rendait parfois souvent avec son meilleur ami.

— Ace, tu sais comment tu comptes élever ton enfant ? Lui questionna Toshinori, les yeux baissés sur sa tasse de café. Il tournoyait le liquide chaud avec une culière. Une délicieuse odeur d'arôme s'en évaporait.

À l'époque, il était aussi maigre. Son combat contre All For One lui avait laissé des marques. Et sa rupture avec un autre ami l'avait contraint à trouver du temps libre avec le noiraud.

— Pourquoi cette question ?

— Eh bien, fonder une famille c'est... super. Et je me disais que... C'est beaucoup de responsabilité...peut-être même plus que protéger le pays...

Ace plissa ses yeux bleus. Il posa son téléphone à coté de son café noir. Plaça son menton par dessus son poing droit.

— Tu es très morbide, Toshi. Lui fit remarquer le héro Skyfall. Je sais que tu es déçu que ton pote Nighteyes t'a déçu en voulant s'opposer à ton envie de poursuivre ta carrière dû à ta santé, mais tout de même.

— Tu trouves ? Gloussa nerveusement All Might en fermant ses yeux. C'est vrai.. mais... eh bien...

All Might arrêta de touiller sa boisson et tourna sa tête en direction de la grande fenêtre, qui exposait en vue de plongée, tout le quartier. Il faisait beau, tout allait parfaitement bien, aucun vilain à l'horizon, ni de problèmes majeurs. C'était paisible.

— Tu dois t'en douter, mais je faiblis de plus en plus. Lui avoua t-il.

— Ce n'est pas un secret pour moi. Le coupa Ace, blasé. Il recula légèrement, son dos s'appuya contre le dossier de sa chaise en bois. Accouche, quel est le problème ?

— Il me faudra un successeur... pour le One For All. Mon corps ne tiendra plus. Quand, je ne sais pas. Peut-être qu'il va me rester encore une dizaine années... ou..

— Ma fille vient tout juste d'avoir son alter. Je n'ai pas envie qu'elle partage tes responsabilités.

Surprit par ce que venait de lui balancer son ami, le blond leva ses yeux. Très sérieux, Ace avait les sourcils froncés, était direct. Toshinori essaya de se détendre, en justifiant cette réaction tout simplement par un « père poule ». C'était louable comme excuse. Il était vrai que ce serait trop risqué. De plus, All Might ne voyait aucun intérêt de confier un pouvoir si important à une fille – qui en plus était l'enfant de son meilleur ami.

— Je ne comptais pas la choisir, tu sais, lui rassura All Might en levant ses mains, gêné.

— Ah... tant mieux, tant mieux...

Ace se détendit. Ce qui soulagea le héro numéro un du Japon. Sa réaction confirmait bel et bien ses suppositions.

— Et ? Tu veux partir sur de l'adoption ? Ou te chercher une nana ? L'interrogea le noiraud, curieux.

— Je_... Non, je préfère rester seul. C'est trop risqué que je me retrouve avec quelqu'un. Et l'adoption, j'y ai... pensé, un peu.

— Tu veux que je sois franc ?

— Oui.

— Tu craindrais en tant que père. À fuir.

Tout le corps de All Might se solidifia, son sourire se figea. L'honnêteté de Ace Sawaka le surprenait toujours, il ne mâchait pas ses mots. Sans même lui poser la question, le noiraud détailla sa réponse, en croisant ses bras, très sérieux.

— Tu ne te poses jamais. Tu es toujours en train de courir à droite et à gauche. Tu refiles une partie de ton taff à Tsukauchi pour signaler tes activités, tu traînes avec nous rarement, tu rentres peu chez toi. Tu crois que t'aurais le temps pour un enfant ? Déjà que tu ne manges que des plats déjà préparés. Tu n'offriras que de la tristesse chez un pauvre gamin. Pour ensuite quoi, le former en tant que successeur ? Je le plains.

— ...Alors... Je devrais trouver un gamin lambda ?

— Rappelle-moi qui a poursuivi une héroïne badass, un collégien, jusqu'à elle le prenne sous son aile ? Tu crois qu'elle avait envie de prendre un type lambda sans pouvoirs ?

Incapable de répliquer, All Might serra ses poings.

— Tu as raison Ace. Merci de m'avoir éclaircit un peu.

— De rien.

Le portable du noiraud se mit à sonner. L'écran s'allumait et au plus vite, Ace répondait. Il échangeait avec quelqu'un. Après un moment, il raccrocha et soupira. Avala d'une traite son café et se leva de la chaise.

— L'enquête avance ?

— On a trouvé une nouvelle piste, je dois me rendre au lieu indiqué.

— Tu es certain que tu ne veux pas que je t'accompagne ? Cette affaire dure depuis deux ans...

— Certain Toshi. Lui sourit Ace jusqu'aux dents. J'chui un type fort, je sais me débrouiller ! Toi, attaque les vilains qui perturbent le pays. Tu dois rester visible, après tout.

Sur ces paroles, après un rapide salut de main, il s'en allait.

Ce souvenir là qui lui revenait à l'esprit attendrissait un peu All Might. Après tout, il n'avait jamais pu éduquer qui que ce soit, en dehors à travers la télévision, et ce, avec des paroles en l'air...

— Tu as une force incroyable en toi, jeune Bakugo, mais elle m'a aveuglé et m'a empêché de voir a quel point tu souffrais... Je te demande pardon !

Stupéfait, Katsuki se retournait. Prit de court, il fut enlacé par l'ancien numéro un des héros. Il écarquilla ses yeux, retint même son souffle, sous le choc. Son idole s'excusait du plus profond de son être, à lui. Et venait même à le prendre dans ses bras !

Tout cela n'était même pas un rêve.

Izuku observait cela sans rien dire. Il laissait faire.

— J'ai oublié que tu étais encore jeune...

Subitement, l'adolescent se dégagea de l'étreinte, encore plus perturbé, après ce passage. Après tout, qu'est-ce que All Might pouvait comprendre en lui ? Sa soif de victoire ? Non, rien.

Katsuki Bakugo était constamment hanté par ses propres démons. Chaque jours, il devait les affronter, faire face, encaisser tout ce qu'il y avait de mauvais pour lui. Ses problèmes, n'appartenaient que à lui. Depuis tout petit, le cendré devait se débrouiller seul. Ses parents n'étaient jamais présent, n'étaient jamais là pour lui donner des conseils. Au contraire, il était le génie. Un symbole de perfection.

Rien ne devait faire tâche. Chaque nuits, Katsuki était face à ses cauchemars. À devoir supporter ces murmures si bas, si mauvais. Qui l'étouffait plus que n'importe qui. Lui seul, devait surmonter ce qui lui faisait barrage.

— Ma longue carrière m'aura au moins apprit quelque chose. Pour devenir un héro, la rage de vaincre et le désir de vouloir secourir des gens, sont aussi indispensable l'un de l'autre. Éclaircit All Might. Sans ces deux qualités vous n'irez pas loin !

L'ex numéro un des héros continua, en plongeant ses iris bleus dans les yeux des deux adolescents, qui écoutaient silencieusement les paroles de leur idole. Chaque mot qu'il venait à employer, intriguait les deux adolescents. Ils retenaient au mieux ce qu'il disait.

— Izuku Midoriya tu admirais la force de Katsuki Bakugo. Quant à a toi, Katsuki Bakugo, tu te sentais menacé par la bonté de Izuku Midoriya. Définissait -il ce qui faisait tressaillir les deux lycéens. Maintenant, vous savez ce qui vous restes a faire. Si vous êtes capables de vous accepter l'un de l'autre et de vous tirer mutuellement vers le haut, vous deviendrez les plus grands héros à la fois des sauveurs et vainqueurs !

Il eut un léger silence, qui fut très vite coupé par la réaction d'un des garçons. Il se laissait s'asseoir par terre, une main en coupe sur son visage. Katsuki soufflait un bon coup. Ses muscles se décontractaient, il se décompressait enfin. À présent qu'il avait tout éclaté, tout déballé, s'était même défoulé, ça allait mieux.

Une délivrance.

— Tss... Comme si j'avais besoin d'une leçon de morale aussi... débile.

Doucement, le cendré retira sa main de sa figure pour lancer un regard vers son ami d'enfance qui lui, n'avait touché pas un seul mot depuis l'intervention de All Might.

— Eh le nerd ! Quand le plus balèze des héros mets toutes ses chances de ton côté, t'a pas le droit de perdre, crétin !

Ahuri, Izuku dû vite réagir à cette remarque-là. Il hocha de la tête, très sérieux.

— T'inquiète, je vais devenir plus fort. Beaucoup plus, suffisamment pour te battre !

— Qui d'autre est au courant pour Deku ?

Esquivant la réponse de son rival, ce dernier maugréa une grimace. Et dire qu'il lui lançait une promesse camouflée, ça le dégoûtait qu'il l'ignore comme tel. Cependant, au fond de détenteur du One For All, il savait que Katsuki avait prit pour mot ses paroles.

Katsuki Bakugo n'oubliait rien.

— Moi, Recovery Girl et le directeur. Lui répondit All Might. Tu es le seul élève à savoir.

— Vous ne voulez pas que ça ne s'ébruite j'imagine, puisque vous avez tenu à garder pour secret cette histoire... Soupira Katsuki. Je ferais de même. Je ne suis pas comme cette merde de Deku je sais tenir ma langue ! Ça restera entre nous.

— Ce n'est que avec toi que j'ai bafoué la vérité ! S'emporta l'intéressé.

Blasé et à la fois agacé, l'adolescent à l'alter explosif le dévisagea.

— Uuuuuuhh ??? Et je dois te dire quoi ? Merci, j'chui grave ému que tu me vois le seul type à devoir réfléchir à tes conneries !

— C'est parce que justement, tu es le seul à qui je pouvais... expliquer... quelques vérités... sans trop en révéler. S'affirma Izuku, en passant une main dans ses cheveux ébouriffés, il les amenaient vers l'arrière, gêné.

— Tu n'es qu'un con, de vouloir trahir la confiance du numéro un.

— Ce n'est pas comme si c'était évident de te mentir ! Tu me connais depuis longtemps et inversement ! Ce serait encore moins crédible si je te sortais un « Hey Katchan, j'te l'ai jamais avoué, mais je t'ai caché mon alter depuis petit, prends en de la graine ! ». C'est plus logique de te mettre sur la bonne voie, non ?!

— Putain, ça va ! Ne me balance pas cette évidence là en pleine gueule, j'le sais déjà !

Se trouvant entre eux, Toshinori expira un soupir désespéré. Les voilà en train de s'engueuler de nouveau. À croire qu'ils se sont plus ouverts l'un à l'autre. Une bonne chose tout comme c'était...épuisant d'un autre. Ils avaient de l'énergie à revendre ces deux-là.

— J'allais te supplier de garder le secret, jeune Bakugo, coupa doucement All Might, mais tu m'as devancé. Désolé de t'imposer un tel fardeau...

— Un fardeau ? Votre histoire ? Alors que Deku n'est pas capable de porter ses couilles correctement ?

— KATCHAN !

Katsuki soupira, secoua sa tête. Il avoua, plus calmement.

— C'est rien pour moi. Honnêtement, ce serait plus emmerdant si tout le monde est au courant...

— En effet... au point ou on en est, je vais tout te raconter.

Ils prirent un moment pour discuter de cela. De l'apparition du One For All. Du choix sur pourquoi Izuku était choisi. Du comment il devait s'adapter, de son rôle. Du lien avec All For One. Sans faire de grosses transitions, All Might ne ratait absolument rien pour Katsuki, qui lui, écoutait sans broncher.

Une fois ceci finit, les jeunes se relevaient pour suivre leur idole, qui les ramenaient vers le campus. Le chant des cigales se rapprochaient peu à peu, à présent que le combat était enfin terminé.

— Je vois, si ça se sait partout, ce sera le chaos total... Abrégea Katsuki, les mains dans les poches de son jogging. Il lança un regard accusateur en direction de son rival. Sérieusement, tu pouvais pas mieux cacher la vérité, toi ?

— Je ne vais pas me répéter, Katchan. Soupira le vert, excédé par l'entêtement de son ami. T'es le seul à qui je ne pouvais pas mentir entièrement.

— Et ta mère dans tout ça ?

— ...Je lui ai menti.

Légèrement surprit, Katsuki considéra le disciple de All Might. Même à sa propre génitrice, il n'avait pas été franc ? Bien évidemment, le cendré pouvait compatir ce sentiment de responsabilité, que Izuku ne voulait pas troubler sa mère avec cette histoire.

De plus, dans ses souvenirs, Katsuki se rappelait bien qu'elle était très... protectrice, aimante, fragile. Comme quoi, Deku avait peut-être bien fait. Il tenait à sa mère plus que tout, elle était sa seule famille. Il ne voulait surtout pas la briser. La rendre plus stresser.

De son coté, si Katsuki était l'élu, il n'aurait pas non plus informé ses parents. Au contraire, il aurait aussi gardé secret, aurait gardé pour lui aussi longtemps que possible...

Le blond observa brièvement les deux garçons. Ils étaient de nouveau silencieux, perdus dans leurs pensées.

— C'est moi seul qui ait décidé de consumer mes dernières forces. Répliqua doucement All Might. Comme je l'ai dit tout a l'heure tu n'y est pour rien pour ma perte de pouvoir, jeune Bakugo.

Un peu plus léger avec cette déclaration, l'adolescent camoufla un maigre sourire. Il serra ses poings dans les poches de son jogging.

—...En fin de compte, mon but est toujours le même.

« Je serais le numéro un des héros, le meilleur que vous ! »

All Might esquissa un sourire à ses dires, voyant très bien ce qu'il sous-entendait par là. Il se remémorait de ses paroles, aux premiers jours de la rentrée à UA, suite à sa défaite contre Izuku.

— Oui.

— Sauf que les choses ne seront plus comme avant ! Confessa Katsuki. Il pencha sa tête sur le coté, fixa son rival. Eh Deku, moi aussi je ferais tout ce qu'il faudra pour viser le sommet ! J'irais le plus haut que toi, l'élu de mes deux !

À son tour, cette fois-ci, il le défiait.

— Tu es devenu plus fort en t'inspirant de moi. Et de ton entourage...Tu vas voir, moi je n'ai besoin de personne pour me hisser le plus haut possible.

Stupéfait, Izuku répliqua au plus vite, serra son poing droit, déterminé.

— Alors j'irais plus haut que toi ! Se motiva t-il.

— T'es sourd ?! Je vais te surpasser, t'en seras dégoûté !

— Toi tu seras épaté de ce que je vais devenir !

Attendrit devant une évolution plus positive de leur relation, All Might les laissaient échanger entre eux. Il leva ses yeux vers le ciel, qui se dégageait petit à petit. Les étoiles brillaient, la lune était claire et apportait un peu de soutien sur terre.

Bien que tout allait pour le mieux, le professeur de Yuei appréhendait la suite. Après tout, plus tôt, il avait vu Eraserhead sortir des dortoirs des professeurs, furieux. Il avait dû le retenir, lui trouver des bons arguments pour qu'il puisse gérer la situation... cependant... le noiraud était le professeur principal de la seconde A. Autrement dit, il était responsable d'eux et devra se montrer dur avec la punition. Impossible de alléger, ni de esquiver le jugement. Après tout, absolument tout avait été transmit envers cet homme. Il ne laissera rien échapper.

Le blond déglutit à l'avance, alors qu'il amenait les deux jeunes vers le campus. Les deux adolescents sentaient déjà que la suite qui allait arriver n'allait pas être de tout repos. Ils toquèrent puis, entrèrent à l'intérieur du bâtiment. Dedans, tout était identique à leur dortoir. Seulement un professeur était encore debout ; Hound Dog. Ce dernier aboyait, ce qui poussait à All Might de s'incliner, à l'intimider de ne pas faire trop de bruits, car il comptait livrer les enfants à leur professeur principal.

Les chambres étaient bien espacées. Ils durent monter un étage pour ensuite, entrer dans les appartements de Eraserhead. Celui-ci, était devant un ordinateur. La cam était allumée. Il cessa toute activité. Il se tourna. La pièce était plongée dans le noir. Très vite, la lumière fut allumée, puisque Toshinori avait cliqué sur l'interrupteur.

Les deux adolescents déglutirent à peine que soudain, la rapidité et l'habilité de leur professeur les emprisonnaient dans le ruban flexible. L'arme fatale et quotidienne de Eraserhead. Ce dernier, s'était levé brusquement, au point d'avoir fait tombé sa chaise de bureau par terre. Les roulettes tournaient encore, jusqu'à elles cessèrent. Le visage assombrit, vénère, il coinçait de plus belles les deux garçons, sous le regard effrayé de All Might.

—Shota ! ...Ne les saucissonnent pas !

— Silence, j'ai suffisamment attendu à ce que vous reveniez, j'étais patient. Grogna l'interlocuteur, sur un ton bien grave et menaçant.

Immédiatement, le blond se tut. Bien qu'il était l'ancien numéro un des héros, Eraserhead savait lui faire peur. Il ravala sa salive, se frotta timidement ses mains, se voulait jouer les avocats des deux lycéens, coincés dans l'écharpe de leur professeur.

— Shota ? Ne leur en veut pas ! Tu sais, je t'avais dit que jeune Bakugo était... sous pression ces derniers temps, enfin, je veux dire, que j'en suis en partie coupable et_...

— Et tu autorisais des enfants à se battre en pleine nuit, à revenir en sang ? Où est la leçon de morale dans votre histoire ? Ce n'est pas très responsable, si vous voulez mon avis.

All Might se figea. Une voix étrangère venait s'ajouter à la conversation. Embarrassé, le blond pivota sa tête, les pupilles rétrécis, il se tournait vers la source de la voix. Celle-ci, provenait de l'ordinateur portable de Eraserhead. Il y avait une petite fenêtre visible, avec une silhouette qui ne lui était pas inconnu.

Tsuki Koori, alias Tori.

Des sueurs froides se mirent à couler sur le visage de l'ancien numéro un des héros. Depuis quand était-elle là ? Était-elle au courant de tout ?

— T-T-T-Tori ?... B-Bonsoir !

— Bonsoir. Sourit-elle, en venant appuyer son menton sur la paume de sa main droite, amusée. Ne soyez pas stressé, on dirait que je vais vous gronder encore plus que ces deux jeunes garçons !

Eraserhead avec Tori. Il n'y avait pas de meilleur duo professeurs. On pouvait aussi ajouter que cette femme intimidait aussi All Might, d'une certaine façon...

— O-Oui, excusez-moi... Ca... ça fait longtemps que vous êtes là ?

— Depuis que Shota a reçu l'alerte ? Oui.

Enfoncé par le poids de la culpabilité de n'avoir rien vu venir, le blond eut un rire nerveux. Il passa une main sur sa nuque, s'inclina respectueusement, très gêné.

— Ah... oui, vraiment, excusez-moi de vous avoir dérangé avec Shota, j'imagine que... vous aviez beaucoup à vous dires..._

— Cela ne vous concerne pas, All Might. Siffla le noiraud, furieux. Je sais très bien que Midoriya est votre préféré, mais tout de même, de là à le laisser faire l'imbécile avec Bakugo dehors, à plus de vingt trois heures du soir ?! Vous vous attendiez à quoi ?!

Enguirlandé, le blond baissa sa tête, se réduisit en silence pour l'instant. Shota se tourna dorénavant vers les deux adolescents et grogna de plus belle, resserra la prise sur les bandages autour des garçons qui grimaçaient. Leurs muscles étaient violentés.

— Alors ? Lequel de vous deux à commencé ?!

— Moi. Répondit aussitôt Katsuki, assumant ses faits.

— Et moi je n'ai pas hésité à répliquer..... Avoua Izuku en baissant honteusement ses yeux.

Face à leur réaction, Eraserhead poussa un lourd soupir. Ils le fatiguait. L'un revenait souvent blessé depuis sa rentrée tandis que l'autre, il était un élève ingérable, constamment turbulent. Avec leur dossier, le noiraud avait conscience qu'ils avaient fréquenté la même école, le même chemin jusqu'ici, qu'il y avait un quelque chose entre eux. Une mauvaise entente. Toutefois...

All Might lui avait soufflé qu'ils devaient mettre à plat leur sentiment. Qu'ils devaient se lâcher. Pour repartir sur des bonnes bases. Cependant, ils avaient tout le temps de faire ça. D'autres lieux. Pas au point de ne pas obéir au règlement scolaire !

— Vous serez privés de sortie ! Quatre jours pour Katsuki ! Trois jours pour Midoriya ! Vous me devrez faire des lettres d'excuses ! Pas de cours, en dehors de devoir faire des exercices qui vous seront notés, et vous serez de corvée de ménage dans vos dortoirs tous les deux !!! Je ne veux pas voir vos pieds en dehors de votre dortoir ! Et si vous tirez au flanc, vous risquerez de subir PIRE ! Je me suis fait comprendre ?! Et vous irez me faire le plaisir de vous soigner par VOUS-MÊME et pas par Recovery ! Vous assumerez vos bêtises !

— O-Oui monsieur ! Répondirent en choeur les deux lycéens, droits comme un I en dépit qu'ils étaient saucissonnés par les rubans.

— Bien... FOUTEZ-MOI LE CAMP D'ICI !

Un geste suffisait pour libérer les adolescents de son emprise. Ils s'exécutaient sans broncher, après avoir salué au passage Tsuki qui observait et écoutait de loin, virtuellement. Shota considéra à présent All Might, encore présent dans sa chambre. Ce dernier tressaillit. Il voulut changer de sujet au plus vite.

Histoire de alléger l'atmosphère qui l'angoissait.

Évidemment, pas très futé, Toshinori pointa un détail très omniprésent dans cette pièce, éclairée par une ampoule suspendu au plafond, sans rien pour décorer autour.

— Je ne savais pas que... ta chambre était aussi désordonnée, Shota ?

— ..............Et ?

— Pour Tori, ce doit être gênant ?

— Cela ne me dérange pas le moindre du monde. Répliqua sèchement Tsuki qui plissa ses paupières, dès qu'on la mentionnait.

Un silence plus que glacial flottait maintenant dans l'air.

— Oh, je ne.... Voulais pas... je... je vais vous laisser tranquille.

Il commença à faire demi-tour lorsque Tsuki l'interpella doucement, soucieuse de ce qu'il s'est passé ce matin.

— All Might, est-ce que... Tout va bien ? Beaucoup de personnes vous parlaient mal plus tôt et...

— Mais oui, tout va bien Tori. Je vous remercie de votre attention. Lui sourit le blond avant de hocher la tête et de sortir. Bonne nuit.

Une fois seuls, Shota soupira, croisa ses bras.

— Evidemment que non, ça le travaille...

— C'est vrai...

Un silence venait planer dans l'air. L'enseignante de Hunakawa releva sa tasse et vint siroter sa boisson, à travers la caméra toujours active. Une fois avoir bu une petite gorgée, elle avoua doucement, avec un petit sourire :

— N'empêche que, cela démontre que tes élèves sont en forme...

— En effet. Agréa t-il en roulant ses yeux. Encore faut-il qu'ils soient moins turbulents.

Toujours ayant le dernier mot, Eraserhead tira sa chaise et vint s'y poser dessus avec une grimace. Tsuki releva ses propos et gloussa légèrement.

— Tu l'étais tout autant, Shota. Lui rappela t-elle.

— Tu aimes ressasser le passé, n'est-ce pas, Tori ?

Le rictus qui se dessinait au coin des lèvres du noiraud réussit à faire légèrement rougir la jeune femme. Elle ferma ses yeux, fronça des sourcils automatiquement, comme si, ce simple geste, lui permettrait de passer outre cette mimique qui lui était propre.

Si séduisant à la fois.

— Reprenons maintenant, souffla t-il, plus sérieux. Tu as pu dénicher des nouveautés ?

— Hmmmm... Nan. Ça demande du temps.

La femme ailée rouvrit ses yeux bleus-gris, souleva son nouveau téléphone et l'agita légèrement, de sorte que cela soit visible à la caméra.

— Avec mon nouveau téléphone, ça m'a prit du temps pour le programmer, me créer un nouveau compte, je t'épargne les détails lourdingues. Ce qui est certain, c'est que je n'ai aucun soucis à t'envoyer de nouveau un SMS, comme pour les autres. Alors la véritable question, qui est le fils de pute qui m'a piraté de loin pour tous vous bloquer et en plus se prétendre être moi et de couper les ponts ?!

— Tu n'aurais pas rencontré une personne haineuse ?

— En dehors de vilains basiques ? Nan. Et avec mes autres collègues de Hunakawa, on peut rayer ces choses, puisque ça s'est déroulé avant même que je n'embauche chez eux.

Tout aussi troublé qu'elle, Shota bascula son corps vers l'arrière, appuya son dos contre le dossier de sa chaise. Les bras croisés, il plissa ses yeux sombres, qui reflétaient également la luminosité de son écran.

— Redis-moi approximativement quand il y a eu ce problème ?

— Approximativement ? Hmm...

Elle se mit à grimacer. Si elle calculait, cela reviendrait à une date très importante pour elle, aussi bien que pour Shota et Hizashi : la mort de Shirakumo. Son coeur se pinçait à l'idée de devoir être honnête avec lui. Toutefois, elle ne pouvait pas se permettre de lui cacher une chose aussi grosse.

— Je te dirais, que nous avons perdus définitivement contact le même jour... que la mort de Shirakumo.

Instantanément, le héros écarquilla ses yeux à cette mention. Il ne bougeait plus. Les battement de son coeur ralentissait, il avait la foutue impression que ce jour, était inscrit étant la date maudite dans le calendrier.

Suite au décès de son meilleur ami, Tsuki s'était toujours montrée présente pour lui. Était devenue plus tactile, plus inquiète à son égard. Jusqu'à la remise des diplômes, ils travaillaient chacun de leur coté. Ils ne se voyaient que quelques fois. Eraserhead était un héro underground. Il agissait de nul part, évitant les médias le plus possible. La célébrité n'était pas dans ses cordes. Il préférait agir librement, à sa façon, tout en rationalisant de tout et de rien. Quant à Tori, elle avait déjà son agence à son propre nom, était plus connue auprès de la population.

Environ un an après, ils avaient commencé de moins en moins se voir. Midnight essayait de les convaincre à enseigner à UA. Tsuki avait accepté, avait su mettre à profit ses talents et son savoir pendant deux bonnes années. Et ce, jusqu'à elle décide de changer les choses.

Une mauvaise rencontre. Une dérive. Puis, un déménagement. Dès qu'elle avait un poste à pourvoir, elle avait saisi l'opportunité. À partir de là, Tsuki avait tout perdu.

La jeune femme plissa ses paupières. Elle reposa son nouveau téléphone et reprit l'ancien, fouilla dans les vieux e-mails qui devaient dater de plus de dix ans. Elle pianota un bon petit moment, hésita, fouilla avec le nouveau sur la barre de recherche.

— Je reste convaincu que quelqu'un t'en veux, pour te faire un gros coup comme ça. Es-tu réellement certaine qu'il n'y a personne qui t'en voulait ? Ou te détestait ?

Tsuki secoua sa tête.

Très vite, son expression changeait, tout comme son visage pâlissait rapidement. Shota fronça des sourcils.

— Tsuki ?

— ....Shota, tu vas halluciner...

Elle ravala sa salive.

— Je faisais des rapides recherche via mon nouveau téléphone... et... oh bordel...

— Dis-moi.

Très sérieuse, elle révéla.

— J'ai un putain de cheval de Troie dans mon téléphone et ancien ordinateur... Et du très costaud...

— Comment ? S'étonna Shota.

— Je sais, mais merde, avec ça, le hacker aurait très bien pu me soutirer du fric à volonté, voire plus ! Mais non, ça a simplement ciblé sur mes contacts !

Tsuki posa ses coudes sur son bureau, plaça et releva légèrement sa frange, dégoûtée. Quelqu'un cherchait réellement à l'isoler de ses proches. À quel but ? Elle ne pouvait pas le savoir. Dans tout les cas, si jamais elle venait plus à s'aventurer dans ses recherches, ceci pourrait devenir plus tordu, plus risqué.

La personne derrière tout ces faits, l'espionnait, surveillait ses moyens de communication. À force de réfléchir encore et encore aux personnes qu'elle avait pu rencontrer, aucun ne correspondait au profil du hacker. Personne n'aurait un talent aussi profond, aussi bas. Maintenant qu'elle avait enfin pu remarquer le problème, il y avait un autre réel problème majeur ; quelles seraient la probabilité que ceci recommencent avec ses nouveaux appareils technologiques ?

Certes, ça ne coûtait pas tant que ça, avec l'argent qu'elle avait sur son compte, toutefois, c'était stressant d'être ainsi surveillé.

— C'est quand la fin de ton contrat à Hunakawa? L'apostropha doucement Shota.

Le noiraud se penchait vers l'avant, très sérieux, ses coudes appuyées sur ses cuisses, ses mains jointes. Il fixait intensément son amie. Il devinait très bien qu'elle était en train de stresser avec cette situation.

— Je_... dans trois semaines, je dirais.

— Hm. Et votre école a inscrit vos élèves pour le permis provisoire ?

— Oui.

— On aura l'occasion de se revoir plus tôt. Ne t'inquiète pas si jamais tu perds contact avec moi avant, par SMS ou email. Je ne te perdrais pas de vue.

Eraserhead lui adressa un petit sourire.

— Je t'en fait la promesse. J'irais parler au directeur de ton cas. Tu ne seras plus seule.

Un lointain souvenir refaisait surface. Celui d'où ils étaient tous deux lycéens. À quelques jours après la mort de Shirakumo. Il broyait du noir, ne se remettant toujours pas du décès de son meilleur ami. Assit sur le toit du lycée UA. Les cheveux portés par le vent, ils étaient ensemble. Tsuki était accroupie devant lui, avait capturé sa main. Elle était froide, dû à une mauvaise circulation sanguine. La sienne, en revanche, était chaude, chaleureuse. Ses yeux brillaient, larmoyant. Elle venait placer la main du garçon qu'elle aimait sur sa propre joue, avant de lui sortir, elle aussi, très atteinte.

— Je te le promet Shota... tu ne seras jamais seul ! Tu seras un merveilleux héro, Shirakumo ne veut pas te voir dans cet état, je suis certaine qu'il voudrait que tu avances et réalise ton rêve ! Et moi aussi, je veux que tu sois heureux...

Si quelqu'un en avait après elle, cet individu deviendra un ennemi pour Eraserhead.

   Dehors, All Might raccompagnait les garçons tout en gardant le silence. Il finissait par les saluer avant de les laisser rentrer à l'intérieur du dortoir des secondes. Tout en faisant demi-tour, le blond se massait la nuque, tout en s'interrogeant sur ce qu'il comptait faire par la suite. Un hibou hululait non-loin, parmi plusieurs sapins.

Les deux adolescents retournaient aux dortoirs sans faire d'histoire. La punition était déjà insupportable. Être de corvée de ménage, écrire des lettres d'excuses, avoir au moins un exercice noté à rendre durant le temps de leur sanction... Ils avaient de quoi faire. Privés de sortie, ayant interdiction d'être en cours, les garçons devaient assumer leurs bêtises.

Certains camarades de classe encore éveillés et se trouvant dans le salon, lancèrent des regards inquisiteurs en direction de leurs amis. Après tout, ils étaient amochés, blessés, dépités. Katsuki n'expliqua rien et se contenta de monter les escaliers, préférant s'isoler au plus vite. Izuku clarifia brièvement aux autres qu'ils se sont battus, que Aizawa les ont punis, s'excusa et se dépêcha de suivre son ami d'enfance, sous les airs choqués des autres.

À son étage, le détenteur du One For All se tourna rapidement vers le cendré, qui traçait plus haut, les mains dans les poches de son jogging.

— Bonne nuit, Katchan...

— Ouais.

Très bref et pressé, il ne s'arrêtait pas pour lui répondre. Le vert le laissa faire, esquissa un maigre sourire et marcha jusqu'à sa chambre. Il ferma derrière lui, et, vint vite s'avachir sur son lit. Le matelas amortissait sa chute et rebondissait un court instant avant de se stabiliser dessus. Couché sur le ventre, les yeux de Izuku se posèrent sur son téléphone, situé à quelques mètres de lui. Au même moment, une notification apparut, l'écran s'allumait, apportait un peu de luminosité dans sa chambre plongée dans le noir.

Surprit, il saisit son appareil numérique, et se mit à lire.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h11 ]

| | Désolé, depuis qu'on est rentré, je n'ai pas arrêté, je ne me pose que maintenant. | |

Izuku sourit doucement. Sa réponse, bien que tardive, le confortait sur l'idée qu'elle ne l'ignorait pas. L'adolescent roula sur le coté, pour une meilleure position, puis, tapota sur son clavier tactile.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h11 ]

| | Tout va bien ? Pas trop fatigué ? | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h13 ]

| | Siii !! J'ai mal aux jambes et au crâne, juré, on a fait du long jogging et après des

cours infernaux, je meurs, et là certains sont en train de foutre le bordel aux

dortoirs, on entend même depuis les chambres... Et toi ? | |

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Pareil. Sauf que moi c'est mon bras qui me tire, le dos aussi. | |

Il se sentait gêné d'en parler. En temps normal, il aurait gardé cela pour lui. Katsuki n'y avait pas été de mains fortes avec lui. Il avait encore progressé ! Il était si impressionnant. Jamais décevant. Enfin, si on écartait le fait qu'il avait un sale tempérament, l'avait harcelé, ne s'était jamais réellement excusé de vive voix, ne l'aidait quasiment jamais...

Non, Izuku ne pouvait pas se résoudre à le détester. Parce qu'il ne pouvait pas détester quelqu'un d'aussi formidable que son ami d'enfance.

— Il me voyait... comme quelqu'un qui le prenait de haut... se répéta t-il à voix basse.

Le complexe de supériorité. Katsuki interprétait mal les choses, ce qui avait amené l'ambiguëté. Au final, tout ce qu'il avait fait, c'était pour se sentir en sécurité ? Pour que son égo ne soit pas touché ? Un nœud se forma dans son ventre. Katsuki aimait le ridiculiser, lui faire du mal – rendre sa vie plus dure. Bon, c'était du passé tout ça. Il fallait passer au-dessus. Tourner la page.

Cependant, parfois, un spectre du passé revenait à la charge, donnait des maux de ventre. Rappelait à l'ordre certains traumatismes.

Des rires lointains, successifs, tournaient en boucle dans ses oreilles, bien que tout ceci, n'était qu'un vague souvenir. De plus, avec la dernière épreuve du tournois Kukonaka, durant son énigme avec ces mannequins, tout ça lui retournait l'estomac. « Deku le bon à rien », « Le sans-alter », « Le défaut de la société », « Défectueux ! ».

Sa respiration se coupa net. Il suffoquait. Izuku serra son t-shirt, se plia en deux. Des sueurs froides coulaient sur son visage, tout comme au niveau de son dos, son torse.

On ne pouvait pas oublier des moments dans sa vie aussi facilement.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h15 ]

| | Tu t'es entraîné ? Tu t'es blessé ? | |

À la vue de cette question qui s'affichait sur son téléphone, le jeune garçon se reprit et lui répondait automatiquement, en respirant grossièrement, comme s'il manquait d'air.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h15 ]

| | On peut dire ça. | |

Évasif.

Izuku hésitait. Devrait-il en parler ou au contraire, garder la vérité pour lui ? Lily le devança.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h15 ]

| | Si tu ne veux pas en parler, je comprends, ne te force pas ! :) | |

Les yeux du garçon s'écarquillaient. Elle acceptait sans broncher s'il refusait ? Presque naturellement, il répondit avec sincérité. Son coeur devenait moins lourd, il retrouvait peu à peu sa respiration normalement.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h16 ]

| | Je me suis battu avec mon ami d'enfance. Celui que je t'ai parlé hier soir. | |

Une fois après avoir envoyé ce message, le vert se sentait nerveux. Qu'est-ce qu'elle devait penser à cela ? L'aspirante héroïne ne tarda pas à répliquer, au grand soulagement de Deku.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h16 ]

| | Ca vous a permit de mettre les choses au clair ? | |

Izuku eut un petit sourire.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h17 ]

| | Si on veut, je me sens encore perdu, barbouillé ?... je ne sais pas.

J'ai l'impression d'avoir comprit des choses que je n'aurais jamais pensé de lui,

ça m'a touché. Et je me suis aussi emporté. Mais... je pense que ça nous a fait

du bien. Il semble avoir changé de regard, un peu, ou du moins, m'accepte un

peu plus, je crois. | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h17 ]

| | Quand on déballe tout, c'est sûr qu'on a une autre vision de la personne.

Je suis certaine qu'il va mieux te traiter, j'espère que ce sera comme toi

tu le souhaites ! Et que toi aussi, tu le vois sous un autre angle. | |

Amusé, Izuku ferma ses paupières quelques secondes. Vrai, il voyait dorénavant comme un véritable rival, il pouvait se mesurer à lui, le défier. Encore un peu, et il pourrait le dépasser.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h18 ]

| | Question stupide mais t'as gagné le duel ? | |

Son sourire se transforma en une grimace. Avoir l'idée de la décevoir l'ennuyait un peu. Au début de son combat, il était contre. Trouvait cela absurde, inutile même. Mais au final, il s'était laissé entraîner dans le jeu de Katsuki.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h18 ]

| | Non.

Mais tu sais, ce n'est pas ça qui est le plus important...| |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h18 ]

| | Avec un proche, j'imagine oui...

Vous avez été surprit par les profs ? | |

Touché.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h19 ]

| | Ouais, je suis puni avec Katchan. Privé de sortie, de cours, je suis de corvée, je dois faire des lettres d'excuses, des devoirs notés... | |

Soudain, peu après, il reçu un GIF de All Might avec écrit en gros « Oh my All Mighty ! ». Sur ce coup-là, Izuku explosa de rire. Il approuva ceci.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Mais quel vaurien tu fais ! Quel délinquant ! x) Tu t'es même blessé !

A cette heure tu as une infirmière pour te soigner au moins ? | |

Ironiquement, ce qu'elle lui sortait ironiquement au début de sa phrase, le faisait rougir. La suite, il réfléchissait. Honnêtement, les infirmières qu'il avait pu rencontrer – surtout au collège Orudera – étaient indifférentes, abordaient toutes un regard blasé, ennuyé, quand il revenait blessé. Elles bâclaient les soins. Recovery Girl à coté, était plus âgée, faisait correctement son travail. Bon, à cette heure-là, elle n'était pas de service. Sauf en cas d'urgence absolue, ce qui n'était pas son cas.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Je te rassure, je n'aime pas aller briser les règles. Et non, pas à cette heure.

Je peux me gérer tout seul. | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Autrement dit, tu es un élève consciencieux, axé sur la discipline ?

Étonnant. C'est la première fois que tu désobéis à une règle ?

Heureusement que tu sais te soigner. Nous, on a un cours spécial sur

comment s'auto-guérir en cas d'urgence. | |

Izuku écarquilla ses yeux. Très sincèrement, l'idée que les aspirants héros et soldats puissent avoir ce type d'enseignement était très intéressant, utile. Les héros n'avaient pas toujours les gestes de secours en mains. En dehors de compresser un point en cas de hémorragie, mettre un bandage.. et c'est tout. Le strict minimum. Si à Hanran-Gun, il y avait un plus, c'était bon à savoir. De la bonne prévoyance.

...Et à coté, Lily posait une question très importante. Parce que non, ce n'était pas la première fois qu'il désobéissait. Non, c'était probablement la troisième ? Ou la deuxième ? Le vert ne savait plus trop exactement.

Car tout rejoignait à Katsuki Bakugo. Oui. Encore lui. Il était les raisons pour lesquelles le jeune garçon aux cheveux ébouriffés fonçait tête baissée. Lors du kidnapping du cendré, lors du camp d'été, l'esprit du détenteur du One For All était obsédé à l'idée d'aller secourir son ami d'enfance. Alors qu'il n'avait aucun droit, n'avait pas la position, ni le pouvoir. Eijiro était le premier à lui avoir suggéré d'aller porter secours.

Izuku n'avait pas refusé. Il n'était qu'un simple étudiant, aspirant héro. Avoir foncé dans le tas, avec ses amis, sur le champ de bataille pour sauver Katsuki des griffes de All For One était risqué.

Et avec tout ça, il avait échappé de peu à un renvoie de son lycée tant convoité.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Tu ne suis pas les règles, toi ?

Et je trouve que c'est super d'avoir ce cours, c'est très utile. Vous

apprenez aussi avec des plantes, par exemple ? | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Pas toujours. J'agis en fonction de mes envies.

Ouais, il y a des tas de plantes qui se ressemblent, c'est chaud ! :') | |

Le fait que Lily lui confirme que elle aussi, ne suivait pas les règles à la lettre amusa un peu l'adolescent. Titillé par l'envie de creuser plus loin, il ne se retint pas de lui demander des exemples.

De son coté, depuis sa chambre attribuée, ne mesurant que simplement que dix mètres carrés, avec le strict minimum ; un lit simple, une armoire, une commode en bois. Lily bascula sa tête contre le mur en placoplatre. Elle plissa ses yeux. Les jambes croisés, elle réfléchissait tout en entendant la stupide musique que avait lancé ses camarades, de l'autre coté. Tout n'était pas assez insonorisé, ce qui était fortement désagréable. La fenêtre étant petite, elle pouvait observer vaguement les étoiles scintiller dans le ciel, que des nuages recouvraient tout, y comprit la lune. Ses cheveux étaient un peu plus lisses que habituellement, faute d'avoir prit une douche juste avant d'aller se reposer dans la pièce.

La bleutée passa une main sur sa frange légèrement encore humide, les amenaient vers l'arrière.

— Hmm... J'ignore combien de règles je n'ai pas obéit, ou ni combien de conneries j'ai pu faire, avant. Murmura t-elle. Je vis simplement l'instant présent...

L'adolescente à l'alter du vent souffla par le nez en réprimant une moue ennuyée, avant de se pencher sur son téléphone. Elle écrivit rapidement, en même temps que sa frange glissait de nouveau sur son front, se repositionnant à sa place respective.

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Au collège, je me suis barré en plein cours volontairement,

sans explication. J'ai une autre du même temps, je n'ai pas fait mes

devoirs, j'ai été collé, mais j'ai rien fait signer et je ne me suis pas

présenté en salle de colle. J'ai eu aussi des fois où j'ai séché des cours

par envie.

Ou j'ai aussi une fois à l'hôpital, je me suis barré alors que je

devais rester sous surveillance ! Et au lycée.. ben.. j'ai voulu

échapper aux corvées, mais je me suis fait prendre sévèrement ! :D | |

En attendant d'une réponse, elle tapota ses pieds-nues entre eux. Elle lissa un peu plus son bas de pyjama bleu marine avec des logos de nuages dessus. À la réponse de Izuku, la bleutée lit et esquissa un sourire.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Tu me traitais de délinquant, mais tu en es une,

au final... | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Je ne vois absolument paaaaas de quoi tu parles !

Mais je reste sur le principe que je veux être libre d'agir comme

je l'entends, je ne suis que mes règles ! Et ça, peu de personnes le

comprennent. | |

Lily soupira et s'allongea doucement sur son lit. Elle massa un peu ses paupières, l'adolescente commençait à avoir mal aux yeux, la fatigue la submergeait. Son téléphone vivra.

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Je pense savoir où tu veux en venir.

Et je le comprends parfaitement. Je ne te jugerais pas

sur tes actions.

Si tu partais de cours, je me dis qu'il y a une raison derrière

cela, et pour l'hôpital aussi ! | |

Stupéfaite, la jeune fille écarquilla ses yeux. Son sourire s'élargissait après avoir lu tout ça. Ce garçon était malin, très futé. Ils ne se connaissaient que depuis deux jours et étrangement, c'était comme s'ils s'étaient vus, connus depuis longtemps. Peut-être avait-il une bonne intuition ?

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | Tu es super futé tu sais ça ? Mais ouais, je partais à cause des

profs pour quelques cours. Ou encore parce que je ne me sentais

pas bien. Et l'hôpital, je hais ça. | |

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Je m'en doutais !

Et comment ça, tu hais l'hôpital ? C'est pour le personnel

ou bien pour autre chose ? | |

[ De Lily Sawaka à Midoriya Izuku ; 23h20 ]

| | C'est juste que... rester à l'hôpital me rend encore

plus malade. T'inquiète pas, c'est simplement dû à une

mauvais expérience ! | |

Du coté de Izuku, il fronça des sourcils en notant ce détail là. Inquiet, il s'interrogeait.

— Une mauvaise expérience ?...

Il essayait de se rappeler des détails à leur rencontre. Il se remémora de la rousse – appelée Inoua ? - se moquer de Lily en lui rappelant qu'elle était une orpheline, qu'elle était adoptée et autre. Est-ce que le lien avec l'hôpital lui rappelait inconsciemment le décès de sa famille ? Cette hypothèse lui paraissait plus probable que autre chose.

Perdre une famille... ce sentiment devait être horrible. Rien que d'essayer d'imaginer sa mère mourir, sans pouvoir faire quoi que ce soit, ne pouvait que dévaster. Lily devait se sentir si seule à subir tout ça. De plus, il avait bien vu qu'elle n'était proche de personne, à son lycée. Ou alors, elle ne devait pas se confier à quiconque aussi facilement.

Subir les moqueries, les rumeurs. Encaisser les remarques. Supporter le poids de son propre malheur. Il ne pouvait que très bien compatir ce sentiment aussi lourd, pesant. Après tout, lui aussi, vivait de cela, auparavant.

Naturellement, Izuku se tâta de lui écrire :

[ De Izuku à Sawaka Lily ; 23h13 ]

| | Si jamais tu as besoin, sache que je suis là. | |

Le peu de choix qu'il pouvait lui dire, il avait coché sur ça. Son téléphone toujours dans sa main, se mit en veille. Quelques minutes se suivirent, laissant ainsi apparaître depuis ses notifications, un « Merci Midoriya. Bonne nuit. ». Il répondit la même chose. Épuisé, ses paupières devenues trop lourdes pour lui, le jeune garçon, vaincu par la fatigue, s'assoupissait.

**

*

« Extinction des feux ! Nous rappelons à tout les élèves de rentrer immédiatement dans vos chambres et de ne pas y sortir, sous peine de punition ! »

Au pas de course, tous se dépêchaient d'aller se rendre dans leur chambre.

Le lycée Kurayami ; se situait près de la préfecture de Niigata. L'académie fraîchement construite il y a quelques années, elle était propre, sans défaut. Cependant, l'architecture sortait du lot. En effet, celle-ci, formait une sorte de tour, un grand sphère, semblable à un planétarium mais plus grandiose, bien lumineux. Des morceaux de verres accueillaient le soleil, ce qui permettait de rayonner dans la ville où elle était située. Splendide, énorme, capturant un grand nombre de hectare, l'académie héroïque privée, pouvait accueillir un nombre limite d'étudiants.

De vue d'extérieur, beaucoup pouvaient envier ceux qui avaient la possibilité d'entrer dans ce lycée. Il était différent de simple structures basiques. Elle sortait du lot, mettait en avant, la richesse, la beauté. Une fierté pour celui qui gérait la ville, même.

La cours extérieure, en revanche, était entouré par de larges murs de bétons, mesurant au moins cinq mètres de hauteur, pour laisser un minimum de sécurité et de intimité pour les élèves. Aucun mur n'avait été tagué. Ou alors ceci était vite effacé par des professionnels engagés, pour préserver la beauté de l'architecture.

L'intérieur, en revanche, était organisé différemment. En effet, après avoir franchit l'entrée, il y avait dans un premier lieu, l'accueil, les bureaux, une grande sale de pause, la cafétéria, la restauration, infirmerie, des toilettes, deux salles libres, une salle possédait de quoi accueillir des instruments de musiques ou de l'art. Puis, des ascenseurs et des escaliers, qui menaient vers le bas - sous terre.

Au premier étage d'en dessous, plusieurs salles de classes, numérotés. Avec plusieurs toilettes.

Puis au second ; les chambres. Et ceci, était organisé comme dans une véritable prison, sous forme de cercle. Sans de chauffage, il y avait plus de deux cents chambres qui se trouvaient, avec plusieurs caméras dispersés sur chaque murs, tous actifs, avec des hauts-parleurs. Des barrières en fer rouillés délimitaient, séparaient le vide. En effet, d'en vue d'en haut, on pouvait plonger dans le vide, alors que toutes chambres étaient autour, à l'extrémité.

Une boucle sans fin. Un enfers, le début de l'abysse, qui menait droit vers un secret des plus sombres que quiconque n'avaient aucune idée, en dehors des murs du lycée Kurayami.

« Nous répétons aux élèves de ne pas traîner dans les couloirs sauf avec une motif valable appuyé par un professeur. »

La voix robotique résonnait dans tout l'espace. Plusieurs écran plats, accrochés sur le mur en béton, étaient allumés, affichaient un décomptage. Un sablier, qui versait tout son grain vers le bas, avec les secondes qui déroulaient sans limite, appuyant le stress pour certains élèves.

« Nous vous souhaitons une bonne nuit ! »

Dès qu'il fut vingt deux heures et demi, tout les écrans s'éteignirent à l'unisson. Les couloirs étaient éclairés seulement par des lumières en LED rouge accrochés sur les barres, en plus des caméras de surveillance aux murs. Un silence complet se suivit.

Anastasia ferma sa chambre au bon moment. La respiration saccadé, elle essaya tant bien que de mal à reprendre son souffle. Sa main se détacha enfin du poignet de porte, glacial. Elle tourna les talons, alluma sa chambre avec l'interrupteur. L'intérieur de son espace personnel, était simple, assez grand pour qu'elle puisse bouger un minimum dedans. Son lit simple n'était pas préparé. En effet, quelques draps tombaient vers le bas, négligés. Il y avait encore une paire de chaussettes sales abandonnée par terre.

La jeune fille retira hâtivement son élastique de ses cheveux. Ses longues mèches ondulées descendirent harmonieusement vers le bas. Pressée, la blonde se tâta à retirer sa cravate, la jeta par terre, avec son blazer noir et gris. Maintenant, elle pouvait respirer. Un grand coup. Se sentir un peu plus libre. L'adolescente vint tirer sa chaise de son bureau, s'asseyait dessus, épuisée.

Elle glissa ses longs collants noirs vers le bas, les retiraient, révélant plusieurs ecchymoses – certaines toutes récentes. Naturellement, la jeune fille à l'alter lumière et ombre caressa ses blessures du bout de ses doigts. Elle se mordit les lèvres.

— Il va falloir que j'aille réclamer d'autres pommades...

Anastasia soupira. Elle prit son téléphone, regarda ses notifications. Rien de nouveau, pour l'instant. En dehors des trois appels manqués, avec un message vocal laissé. Elle pianota sur son écran, pour écouter. Il s'agissait de sa banque, qui lui déclarait qu'elle venait de recevoir de l'argent de poche depuis l'étranger. Que le transfert s'était bien déroulé.

— Encore, hein... Et en avance, cette fois-ci.

Presque démoralisée, elle dévisageait son téléphone.

— Si mes foutus parents m'ont versé aujourd'hui, c'est que leur chiffre d'affaire a été bonne ce mois-ci, c'est tout. Putain.

Sous l'émotion, elle balança brièvement son appareil numérique, bascula son corps vers l'arrière. La chaise suivit le mouvement, grinça légèrement sous son poids. Anastasia passa ses mains sur ses yeux, comme si elle avait plus que assez de tout voir.

De voir des choses qui lui déplaisaient. Tout n'allait pas dans son sens. Elle perdait patience.

— Déjà y a cette stupide fille aux cheveux bleus, Sawaka je ne sais quoi qui ose venir prendre contact avec moi_ tain', elle me stalke ou quoi ?! Ouais, c'est une bonne rivale, mais merde, par sa faute en partie, Han m'a foutu le calvaire durant les cours !

La blonde secoua sa tête, agacée.

— Nan, c'est Haru qui est en tord, elle a laissé son compte actif, y'a l'autre fille de Hanran-Gun qui s'est abonnée à elle et du coup ça papote, ça a dû cafter à Sawaka...

Non pas qu'elle aimait blâmer les autres, mais Anastasia n'appréciait pas du tout qu'on vienne fouiner dans ses affaires. Elle massa ses paupières avec les paumes de ses mains, tenta de reprendre son calme. Elle était sur les nerfs. Ce n'était pas bon.

Shoto Todoroki en avait aussi payé les frais. Dieu, comment s'était-elle comportée aussi méchamment ? Comment pouvait-elle lui mal parler, de plus qu'elle l'avait comparé à son géniteur ? Quelqu'un d'aussi agressif ? Le bicolore ne le ressemblait pas du tout. Au contraire, il était plus posé, calme, respectueux.

Ses regards, sa douceur la touchait énormément. Et elle avait tout fait foiré.

Lily Sawaka à coté, avait morflé par sa faute. Han l'avait tabassé. Et malgré tout, la bleutée lui avait tenu tête. Il l'avait profondément blessé. Elle, qui était si déterminé, si sympathique.

La blonde souffla. Elle avait terriblement envie de devenir amie avec Lily et Shoto. Ils étaient si géniaux. Et Haru si adorable, elle ne méritait pas de vivre dans cet enfers.

« — Skywalker. Combien de personne vas-tu emmener dans les ténèbres à tes cotés ? »

Elle tressaillit en se rappelant de la phrase de Han. Glaciale, pleine de reproches. Doucement, elle se leva, se dirigea vers une autre porte, situé juste à coté de son bureau. Elle l'ouvrit. À l'intérieur, une petite salle de bain, avec toilettes. Doucement, elle se dévêtit. Son reflet à travers le miroir ne l'enchantait guère, parce qu'elle avait une mauvaise mine, la blonde le savait.

Malgré le maquillage, rien ne pouvait cacher ses cernes, ses blessures. En sous-vêtements, Anastasia osa relever ses yeux, pour s'admirer à travers la glace. Plusieurs ecchymoses étaient toutes visibles. Il y avait à présent, des coupures, toutes fraîches. L'adolescente amena sa main droite vers son flan. Elle grimaçait. La douleur était encore là, sensible. Ça piquait. Ça saignait toujours un peu, avait tâché sa chemise blanche.

— La douche ne sera pas agréable, hein.

Anastasia soupira.

Celle-ci, était provoquée par sa professeure. Plus tôt, juste après les cours, on l'avait convoqué dans le bureau de la femme à la tête de huppe fasciée. Alors que Anastasia se tenait debout, droite au milieu de la pièce, elle attendait sagement la punition. Ce n'était pas sa première fois. Ni la dernière.

Cependant, si elle pouvait réduire les punitions, elle donnerait tout et n'importe quoi. La femme la fixait intensément, s'était relevée de son siège, caressa du bout de ses doigts, le bois vernis, tout en le contournant, pour s'approcher de la lycéenne.

— Skywalker Anastasia... Vous savez pour quelles raisons je vous ais convoqué, n'est-ce pas ?

— Oui, madame.

Bien que l'adolescente restait un minimum indifférente, elle craignait de la suite. Tout son être ne demandait que à prendre la fuite. Or, elle ne pouvait pas se le permettre. Après tout, depuis son admission ici, Anastasia était entrée dans la gueule du loup.

Aucun chasseur ne viendra abattre le grand méchant loup. Ne viendra la secourir de la mauvaise impasse dans laquelle elle se trouvait.

— La directrice, m'a transmit ses ordres. De plus, je dois moi-même avouer quels ont été mes ressentis, lors du tournois. Vraiment, Skywalker, vous êtes la crème, la meilleure élève de seconde dans cet établissement, un modèle exemplaire !

Ce lot de compliment ne se poursuivait pas éternellement. La blonde pouvait sentir ses mains devenir moites, avoir des sueurs froides le long de sa nuque, glisser sur le long de sa colonne vertébrale. Elle se retenait de trembler.

— Mais... vous nous avez extrêmement déçus, aujourd'hui. Pouvez-vous m'expliquer pour quelles raisons vous nous avez déçus ?

Toujours en maintenant son regard au sien, la gorge de Anastasia brûlait. Elle avait envie d'exploser cette boule qui se formait au creux de son ventre. Son nez piquait, tout comme ses yeux qui devenaient larmoyant. La pression était trop grosse, trop insoutenable. Malgré tout, bien que sa voix n'avait aucune envie de sortir, l'aspirante héroïne parvint à lui transmettre ses pensées.

— Ce... Je me suis montré trop douce, j'ai sous-estimé mes adversaires. Et... je me suis laissé influencé, j'ai perdu le contrôle.

— Oui, exactement. Approuva son enseignante en hochant de la tête. Cette fille que tu as affronté là-bas, tu t'es laissé embobiné par ses bêtises, par sa détermination... plus que futile, si je puisse dire ! Ce n'est qu'un animal dans la jungle, une stupide fille qui va devenir soldate ou héroïne et qui mourra à première venue si elle est envoyée à affronter des vilains.

Intérieurement, Anastasia ne voulait absolument pas lui donner raison. Lily s'était très bien battue, elles étaient de force égales. Elle était très forte. La blonde aimerait au moins certifier ces choses. Toutefois, elle se tut, ne voulant pas être davantage mise dans le pétrin.
Le silence était le meilleur choix possible.

— A cause d'elle, reprit la huppe fasciée, qui approchait de l'étudiante, tu t'es laissée adoucir. Tu te marrais, tu souriais comme une fille normale et banale, sans aucun don, aucune force. Et après, tu t'es fait avoir comme une moins que rien par un élève de UA, qui est de plus, le fils de Endeavor ?

Elle continua, posa une main sur l'épaule de Anastasia qui déglutissait difficilement sa salive.

— Han a rappelé à cette gamine où était sa place ; dans la gadoue. Et tu lui demandais de la laisser tranquille ? Seigneur ! Skywalker, sais-tu ce qu'elle est cette gamine ? Une chienne. Qui aboie, qui ne demande que de l'attention ! Elle serait capable de léchouiller n'importe qui pour obtenir ce qu'elle veut ! Et le fils de Endeavor, ce n'est que le fruit d'une reproduction ! Un autre Endeavor. Il joue bien, à être doux, pour ensuite te faire écarter les jambes plus tard ! Lui, c'est un bon loup, qui sait montrer son territoire...

Anastasia écarquilla ses yeux. Ses pupilles rétrécissaient devant les paroles obscènes et injustifiées de son enseignante. Le corps de l'adolescente réagissait tout seul, bien qu'une partie d'elle n'avait guère envie de répliquer à cette provocation.

L'adrénaline montait d'un cran, ce qui la poussait à agir aussi imprudemment.

Tout ceci n'était qu'un test. Et elle venait de échouer. De mettre à plat ses véritables pensées, ce qui restait d'elle encore humain. La blonde repoussa vivement la main de l'adulte, lui lançait un regard noir, lui cria dessus, sans aucune retenue. Cette femme, était si répulsive, détestable, immonde, une pourriture.

— Sawaka n'est pas ce genre de fille et Todoroki n'est pas du tout comme ça, j'en suis convaincue ! Ils sont tous deux très sympathiques, ont leur propre force ! Évidemment que je n'ai rien vu venir ! J'aurais pu les battre d'avance si je savais leur alter, leur méthode de combat !

Elle haleta. Les secondes qui se suivirent, la faisait raidir. Cette fois-ci, Anastasia se rendit compte de ce qu'elle venait de balancer.

Qu'elle venait prendre défense des adversaires. Des personnes estimés au niveau inférieurs vis à vis de leur établissement. Anastasia était en train de se rendre compte qu'elle venait de commettre une erreur. L'adolescente frissonnait. Se mit à reculer, inconsciemment, son corps la guidait vers l'issue de secours. Vers cette grande porte close. Avec le peu d'espoir qui restait en elle, on lui dictait de fuir.

— C'est donc ça... On t'a infecté.

S'opposer aux adultes ici, était un signal de rébellion. Que l'élève avait été piqué par des stupidité.

Au sous-sol, tout venait à priver de la lumière. Il n'y avait pas une once d'espoir par ici. Tout acte de gentillesse n'avait pas sa place ici.

— Ne bouge plus. Ordonna sèchement la professeure, d'un regard noir.

Anastasia obéissait. Son coeur faisait terriblement mal. La huppe fasciée observa ses moindres gestes, ses réactions. D'un mouvement de tête, elle indiqua à l'adolescente, la chaise face au grand bureau. La blonde s'exécuta sans broncher, prit place.

Anxieuse, elle gratta son avant-bras. Ses longs ongles coupèrent légèrement son épiderme, sous la pression qu'elle y exerçait. Le bruit de l'horloge accroché au mur faisait stresser la lycéenne. Les aiguilles qui défilaient les secondes émettaient de longs tic et tac incessant. La lenteur des déplacements de son enseignante, son silence, l'intensité de son regard posé sur elle, l'étouffait, amplifiait davantage son malaise. La pauvre adolescente avait le tournis. Elle voulait vite en finir. Anastasia ressentait le besoin de prendre le médicament spécial.

Pouvoir écraser ses émotions, retrouver le calme, la stabilité, ne plus rien ressentir. Tout devenait une nécessité.

— Vous tremblez, Skywalker ?

Anastasia appréhendait la suite. Elle attrapa sa jupe grise, la serrait très fort. L'aspirante héroïne respirait fort, presque grossièrement, elle asphyxiait presque sous la tension qu'il y avait. La huppe fasciée plissa ses paupières, vint placer ses mains sur les épaules de la lycéenne.

Offrant plus de charge lourde.

— Allons, vous savez déjà les conséquences de vos actes, en voulant me contredire. Vous n'êtes plus une enfant, Skywalker.

La blonde ravala sa salive. Les mains de la femme descendirent jusqu'aux coudes de l'adolescente. Ceci, représentait des caresses répugnantes, déplacées même. Ses paroles n'éjectaient que du poison. L'adulte manipulait une pauvre innocente comme bon lui semblait.

Une marionnettiste.

— Vos ongles sont si bien entretenus. Vraiment... je me les retiens de vous en arracher.

À cette remarque, Anastasia grinça des dents.

— Si je sors du lycée, ça va émettre des soupçons.

Insolente, elle répliquait. Ses iris orangés défiaient les pupilles sombres de l'adulte qui l'écoutait. Celle-ci, entrouvrit son bec. Elle se pencha vers l'avant, ses courtes mèches effleuraient sa joue.

— On se croit maligne, hein ?

L'enseignante relâcha la jeune fille, qui put soupirer de soulagement. La femme claqua des doigts. Au même moment, la chaise réagit. Des lanières brandissaient, sortirent du bois, pour venir ligoter les mains et pieds. Se retrouvant dans l'incapacité de bouger, la blonde grinça des dents, devina très bien ce qui allait se passer ensuite.

Intérieurement, elle cherchait à se réconforter, en insistant sur le « ça se passera vite », « j'en aurais vite fini. ».

— Exceptionnellement, pour cette fois-ci, je vais changer de méthode.

— P-Pardon ? S'inquiéta Anastasia, son expression changeait radicalement.

Sans lui accorder plus de détail, la femme s'éloignait, se dirigeait vers la sortie.

— H-Hé ! Vous allez juste me laisser là ? Comme ça ?!

Les lumières s'éteignirent, la plongeant dans le noir. Anastasia écarquilla ses yeux.

— Non, non, non... !

Elle s'agita sur sa chaise. La porte se refermait lentement. Le petit vaisseau d'espoir se réduisait à petit feu.

— NON ! Ne me laissez pas seule dans le noir !!!

La lycéenne paniquait. D'un point de vue extérieur, ceci paraissait enfantin, d'avoir peur du noir. Que c'était même stupide d'angoisser pour une chose aussi minime. Cependant, pour la blonde, il s'agissait d'une toute autre histoire. Ses yeux devinrent larmoyant, elle bougeait hystériquement sur la chaise, sans pouvoir se libérer des lanières qui la maintenait prisonnière.

Jusqu'ici, Anastasia avait subit des vrais tortures. Celle-ci, était unique, et ça, ça l'affolait. La porte se refermait. La jeune fille grinça des dents, transpirait. Les battements de son coeur allaient beaucoup trop vite à son goût et sa respiration devint de plus en plus dure. Des gouttes de sueurs glissaient sur sa peau sèche. La la jeune fille à l'alter lumière et ombre plissa ses yeux.

Surtout, à se concentrer sur quelque chose de positif. Elle ne restera pas éternellement ici, coincé entre ces quatre murs, dans le bureau de son enseignante.

— Quand je serais diplômé... Je deviendrais plus populaire. Je montrerais à mes parents que j'ai réalisé mon rêve, que je gagnerais plus qu'eux. J'aurais ma propre maison. Je voyagerais avec mes amis. J'aimerai trouver mon âme-sœur. Porter de chics tenues. Bouffer tout ce que je voudrais sans me soucier de mon poids. Aller à des événements. Faire souvent la fête. Montrer à ma sœur que je vaux mieux qu'elle...

En énumérant tout ce qu'elle voudrait faire à l'avenir, Anastasia se détendit peu à peu. Elle murmurait à voix basse, pour briser le silence.

— J'aimerai devenir amie avec Todoroki. Il est si gentil, je voudrais bien l'inviter un jour, pour le remercier de sa gentillesse avec moi... Et j'aimerai bien aller dans une salle d'arcade avec Sawaka, elle disait kiffer les jeux-vidéos pendant le tournois, ce serait chouette... Et j'ai promis à Haru que un jour, on irait rencontrer notre chanteuse préférée...

Ces images la consolait. Tout ces petits détails lui redonnait le sourire, le courage de surmonter sa peur du noir. Ces bulles pleins d'espoirs perdirent leur clarté, ce qui la troubla.

Le sol devenait froid. Trop froid. Quelque chose soufflait dans la pièce. La présence de tuyaux cachés dans les murs, échappaient un étrange gaz qui la faisait stresser. Comme de la brume.

— T'es stupide. Cesse de croire à ces mensonges.

Anastasia se raidit. Une voix surgissait de nulle part, qui ressemblait à deux gouttes d'eaux à la sienne. Elle avait beau chercher dans le noir, elle ne trouvait personne. Ne voyait rien. Elle était plongée dans l'obscurité. Le plus curieux dans tout ça, était qu'il n'y avait aucun autre bruit.

— J'ai honte, si honte...

La blonde baissa ses yeux. Elle tressaillit aussitôt avec ce qu'elle apercevait.

À ses pieds. Son propre reflet. Sauf que ses yeux étaient violets, ses cheveux noirs. Elle avait l'air blasé. Cette image, ce reflet, était instauré par de l'eau, ou alors de la brume ? Aucune idée. L'adolescente avait perdu toute notion de la réalité à cet instant.

— La vérité c'est que tu veux te débarrasser d'eux.

— Non... C'est faux !

— Tu veux trancher la langue de Haru. Tu te demandes combien de temps avant qu'elle ne perde son humanité. Qu'elle mûrisse.

— Non !

— Tu attendais que Todoroki te tienne par la main, alors que tu sais que c'est un salaud, comme son père. Il doit te parler derrière ton dos à l'heure qu'il est, quel fils de pute.

— Non !

— Tu veux tordre le cou de Sawaka parce qu'elle est plus libre que tu ne l'es. Tu l'envies. Elle est chiante.

— Non !

— Tu veux écraser tes opposants, décrocher l'étoile.

— NON !

— J'ai si honte.

— Je me hais... ta gueule...

Son coeur était compressé. Ça lui faisait terriblement mal. Des larmes coulaient sur ses joues, tout comme son reflet plus bas. Son propre démon intérieur.

— ...Je veux... être heureuse...

Sa voix était brisée. Anastasia baissa sa tête. Sa longue mèche se penchait vers le vide.

Elle était épuisée.

Après avoir quitté la pièce, la huppe fasciée observa avec son téléphone les réactions filmées de l'adolescente. Elle nota qu'un élève s'approchait d'elle, croisait les bras et s'appuyait contre le mur. Han la toisait, sans sourire.

— Vous pensez que ça suffira pour elle ? L'interrogea t-elle, indifférente. J'aurais plus apprécié lui envoyer des décharges électriques.

— ...C'est pour ça que vous n'êtes pas le bras droit de la directrice.

Les sourcils de la femme se froncèrent lorsqu'il répliquait ces propos.

— Pardon ?

— Vous êtes incapables d'identifier ce qui terrifie le plus les être-humains. Répondit Han, blasé. Alors que c'est en utilisant ce qui fait peur, rend la personne plus obéissante après.

La professeure plissa ses paupières. Inconsciemment, sa main resserrait plus fort son téléphone. Entendre ces propos d'un adolescent l'indignait, la frustrait. Han la rabaissait. Tout cela parce qu'il était le fils de la directrice Kurayami. Il avait la grosse tête. Le seul à échapper aux punitions ici.

Le privilégié.

L'ordre était absolu, personne ne devait lui faire du mal. Ni même s'opposer à lui. Tout le monde le craignait. Il était le maître des lieux, avec sa génitrice.

— Si vous aviez plus étudié son dossier, vous devriez savoir qu'elle souffre de dédoublement de personnalité. Et qu'elle flippe du noir car elle voit son coté de timbré. Son alter de l'ombre la rend dingue. Lui expliqua Han, avec un rictus.

— J'ai bien vu qu'elle a un pète au crâne cette fille. Répondit du tac au tac la huppe fasciée.

— Evidemment, elle ne sait plus différencier ce qui est le bien et le mal.

Le garçon se décala du mur. Massa sa nuque.

— J'vais me reposer. Et réfléchir à comment je dois battre à l'autre type de UA.

— Vous êtes encore troublé par votre défaite ?

— Disons qu'un type m'intéresse. Et l'autre je veux le tuer.

La silhouette de Katsuki Bakugo flottait dans son esprit. Celui de Izuku Midoriya était de dos. Ces deux-là, ils étaient gravés dans sa tête. Han était décidé à les emmener avec lui. Dans les profondeurs. Tout en s'éloignant, il sortit son smartphone de sa poche. Avec son pouce, le garçon aux cheveux rasés remonta sa file de SMS et appuya sur l'un de ses contacts, qui lui avait envoyé des dossiers, il y a peu de temps.

Dedans, les informations confidentielles concernant les candidats ayant participé au tournois Kukonaka. En entrant dans la liste de Yuei, il dénicha tout sur qui il voulait.

Han appuya sur le profil d'un des étudiants, sur laquelle, il y avait même une photo de profil.

« Bakugo Katsuki.

Âge seize ans. Groupe sanguin A.

Né à la préfecture Shizuoka, vit actuellement à Musutafu.

Taille un mètre soixante douze. A été au collège Orudera.

Élève à Yuei en seconde A.

Alter : Explosion.

Permet de sécréter de la sueur semblable à de la nitroglycérine dans les paumes de ses mains et de l'enflammer sur commande, ce qui lui permet de créer de fortes explosions. Plus il transpire, plus ses explosions deviennent fortes. »

Un large sourire apparaissait sur les lèvres du lycéen en lisant cela. Il continua de pianoter sur d'autres profils, très satisfait de ses trouvailles.

« Izuku Midoriya.

Âge seize ans. Groupe sanguin 0.

Né à la préfecture Shizuoka, vit actuellement à Musutafu.

Taille un mètre soixante six. A été au collège Orudera.

Élève à Yuei en seconde A.

Alter : Renforcement.

Permet de augmenter la force physique ; force, sprint, sauts de longues distances.

Han plissa ses yeux. Pour une raison quelconque, il avait l'impression que l'alter de ce garçon était plus profond que cela. Enfin bon, c'était écrit noir sur blanc même sur des documents officiels. Impossible qu'il s'agissait d'un mensonge – pas vrai ?

À coté, Izuku avait fréquenté la même école que Katsuki. Le lycéen de Kurayami avait un large sourire en apprenant cela. Il avait très envie d'enquêter sur eux. S'ils étaient réellement amis d'enfance, il y avait de quoi pigmenter leur relation.

Il passa outre, pour lire d'autres, qui l'intéressait. Todoroki Shoto était aussi dans la liste. Puis il fouillait même dans les autres écoles. Han se léchait les lèvres, gourmand d'apprendre plus. Il ricanait silencieusement, tout en se dirigeant jusqu'à sa chambre. Bien évidemment, l'adolescent remercia l'individu qui avait pu piocher dans de tels informations. Et ceci, en lui transférant un virement bancaire.

De retour à quelques heures plus tard, Anastasia soupira. Maintenant seule, dans sa salle de bain, elle se sentait un peu mieux. Sans l'être totalement. La blonde posa une main sur la glace, le miroir reflétait son propre reflet. L'ampoule au plafond grésillait légèrement.

— Je dois devenir plus forte... Murmura t-elle à elle même, en fermant ses yeux.

La jeune fille à l'alter lumière et ombre appuya la paume de sa main contre le verre froid. Elle rouvrit lentement ses paupières, s'observa une dernière fois. Son reflet avait changé. Encore divisé en deux, par des mèches noires et un œil violet.

--- Dès que possible, je maîtriserais tout mon pouvoir. Dit-elle, déterminée.

Anastasia amena sa main sur son pendentif qui restait toujours à son cou. Elle caressa du pouce le cercle jaune et violet.

**

*

— Bakugo ! Tu as oublié de nettoyé là ! Y a de la poussière !

Le doigt levé, imprégné de poudre sale, Mineta se croyait malin et fier de jouer avec le plus fort. Le concerné tiqua de sa langue, faisait de son mieux pour retenir son excès de colère. De là, à se foutre de sa gueule après une journée de ménage, le rendait hors de lui.

Hier, au dimanche, ça ne disait rien. Au lundi, si. Et ça venait critiquer.

— J'vais t'fumer, on verra si tu verras de la poussière, sale nain !

— Hep, hep, hep ! L'arrêta t-il en agitant son doigt, les yeux clos, toujours prit d'une haute assurance. Ne m'attaque pas, ou ta peine ne sera que prolongé !

Sero donna un coup de poing au crâne de son camarade de classe, agacé. Il ne pouvait pas accepter ce petit harcèlement. De plus, Katsuki était son pote, il n'avait nullement envie de le laisser dans une sale position. Eijiro approuvait, il hochait de la tête juste à coté.

— Lâche-le !

— Putain, t'es pas drôle mec ! Pour une fois qu'on peut se moquer de lui...

— Mineta, t'es lourd... Souffla Eijiro, ennuyé, les bras croisés.

Le soleil se couchait à l'horizon. Les lumières étaient déjà allumées, depuis le retour des autres. Le cendré roula des yeux, ravala sa fierté et zieuta en direction de son ami d'enfance qui était dos à lui, encore en train de passer l'aspirateur, sous les canapés kaki. Ce matin, ses soit-disant amis lui avaient tourné le dos.

Tout ça car ils se sont battus. Et qu'ils ont été punis. Injustement, Tenya avait gueulé sur Izuku de bonne heure ce matin, en le traitant d'enfant immature, qu'il n'aurait jamais pensé qu'il soit aussi stupide et qu'il causerait des ennuies. Le délégué de classe lui avait même sifflé avec un regard dédain « J'espère que tu te rendras compte de tes actions ! ».

A entendre cela, Katsuki s'était sentit très énervé. De quel droit traitait-il Deku de cette manière ? Il n'était pas fautif. Le pire dans tout cela, c'était que le disciple de All Might n'avait rien répliqué. Non. Il avait seulement encaissé le coup, avait baissé les yeux. Et là, Tenya ne lui adressait même pas la parole, avait demandé à ce que tous évitent de parler ce qu'il se passait dehors.

— Tu parles d'un ami. Pesta t-il à voix basse.

Non pas que ça l'atteignait, mais plutôt que Katsuki trouvait cela gonflant et abusé de la part de Tenya. Certes, ce dernier était axé sur les règlements. Mais tout de même, il aurait très bien pu passer outre. Ce n'était pas comme si Izuku l'avait trahi, avait remué un couteau dans une plaie. Ochaco, se retrouvait entre eux, elle ne pouvait pas calmer le jeu.

Et cela faisait même pas deux jours qu'ils étaient punis.

— D'ailleurs, t'en penses quoi pour l'excursion prochainement ? Questionna Kyoka non loin, avec Momo.

— Je ne suis pas particulièrement intéressé, lui répondit la noiraude avec un sourire désolé.

Les sourcils froncés, Katsuki et Izuku surprenaient des sujets qui avaient été probablement évoqués par les professeurs dans la journée. Tous n'avaient que ça à la bouche. Et ils évitaient de trop en dire à la présence des garçons.

Dès que le garçon aux cheveux ébouriffés verts achemina son travail, il se rendit dans la salle de bain commune réservés pour les garçons. Situé à coté de la buanderie, où il y avait plusieurs machines à laver, il ôta son t-shirt blanc et souffla un coup. Pour l'instant, il était seul ici. Le bain et douches seront accès rien que pour lui. Du moins, c'était ce qu'il pensait.

— Oï, Deku !

Surprit, le jeune garçon releva sa tête. Tout comme son camarade, ils s'étaient soignés par eux-même. Leur visage avaient des pansements par ci et par là, aux bras aussi. Il y avait encore quelques ecchymoses sur le torse.

Le cendré se positionna derrière son ami d'enfance, retira d'un coup son haut noir.

— T'ain, ils m'emmerdent tous. Alors me fait pas chier aux bains toi.

— Ce n'était pas prévu.

Écourtant leur conversation, Izuku enleva son brassard noir qui compressait ses muscles, mit à l'air sa grosse cicatrice. Il plissa ses yeux, en venant se pencher pour enlever ses chaussettes et les déposer dans un panier en lin, disposé dans un casier sans porte.

— T'es pas en train de déprimer j'espère.

— Hein ?

Étonné par ce que venait de lui balancer son rival, le détenteur du One For All le regarda par-dessus son épaule, les yeux grands ouverts, confus. Il essaya de le comprendre. Et bien vite, il capta où il voulait en venir ; Tenya Iida. Du comment il l'avait rejeté plus tôt. Avec un maigre sourire, le lycéen souffla par le nez, se reconcentra sur son panier.

— Non. Je me dit juste que je l'ai déçu.

— Ce n'est qu'un connard de binoclard, il ne sait que dalle, un merdeux.

Les propos de Katsuki fit rire légèrement le vert. Son coté franc l'amusa, bien qu'il visait un peu trop profond.

— Je ne lui en veux pas. C'est vrai que... hier, je n'aurais pas dû t'affronter, on se retrouve tous les deux punis, et en plus on a déjà un train de retard avec les autres.

— Ah, parce que tu regrettes notre baston ?

La voix de son ami d'enfance était grave et à la fois troublante. Bien trop rapidement, Izuku répliqua en se tournant vivement.

— Non ! Bien sûr que non !

— L'affaire est clos.

Ahuri, le garçon aux tâches de rousseurs n'arrivait plus trop à le suivre. Katsuki se déshabilla, attrapa une serviette sèche et s'en alla, déroula la porte coulissante puis pénétra aux douches. Izuku soupira, se laissa cogner son front contre les casiers en bois. Il ferma ses yeux. Tout était si compliqué. Toutefois, d'une autre part, il avait l'étrange sensation que son ami d'enfance avait essayé de le consoler.

Peut-être bien que ce n'était pas ça. Mais il voulait y croire à cet infime espoir, naïvement. Pour que Katsuki lui pose cette question, c'était qu'il s'inquiétait, bien qu'il ne le prononcerait jamais de vive voix. Il avait ses formulations, sa manière d'être. Izuku ne regrettait absolument pas de l'avoir affronté hier soir.

Parce que maintenant, il avait ouvert une nouvelle porte. Le lien avec Katsuki s'était renfoncé, et le disciple de All Might avait enfin quelqu'un avec qui parler de ce qui le pesait. Le One For All n'était plus un secret pour l'un de ses proches et ça l'apaisait. De plus, ce matin, en plein ménage, après lui avoir posé une question, Katsuki lui avait répondu ce qu'il devait travailler sur son style de combat. Ça avançait dans le bon sens du terme, entre eux.

Il avait l'impression de changer. Que la vie avait changé en mieux, quelque part.

— Tu médites ?

Sans avoir prêté attention autour de lui, Deku nota que Shoto venait d'entrer à son tour. Intrigué, le bicolore pencha sa tête sur le coté, en haussant un sourcil. Izuku décolla son front contre le casier.

— Pas spécialement.

— Iida est tendu. Lui apprit le fils de Endeavor en venant lui aussi, se déshabiller.

— Ouais... j'ai vu.

Shoto jaugea son camarade qui abordait une profonde grimace. Témoins de son coup de mou, le garçon à l'alter feu et glace souffla.

— Ignore-le, il n'a aucune idée de ce que tu ressens vraiment.

— Merci...

Un peu hésitant sur l'instant, Izuku considéra son ami qui se déshabillait aussi en silence. Le vert pouvait admirer de près la musculature bien dessinée de son camarade. Certes, c'était déplacé de sa part de lui poser une question, surtout qu'il n'était pas censé d'avoir de réponse, toutefois, ça le travaillait trop. N'être au courant de rien le démangeait.

Lui rappelait également de mauvais souvenir, du fait qu'on le mettait à l'écart, à cause de son statut sans-alter. Peut-être bien que c'était enfantin de comparer ces choses avec sa propre expérience passée, mais ça le rassurerait de savoir qu'on ne le laisse pas derrière.

— Todoroki-kun ? Je sais, que c'est un peu gonflé de ma part... mais... vous parliez d'une excursion ? C'est quoi l'histoire ?

— Oh.

Légèrement étonné, prit au dépourvu, Shoto s'immobilisa. Il plissait ses paupières, ses sourcils se froncèrent légèrement tandis qu'il réfléchissait sur ce qui serait le plus juste à lui répondre. Ceci ne tarda pas, puisque le bicolore avait visiblement fait son choix.

— Aizawa a dit que nous irons à Hanran-Gun, prochainement.

— Pourquoi ? Interrogea Izuku, dubitatif.

— Apparemment, chaque année, une classe de seconde en filière héroïque va se présenter chez eux, pour leur expliquer ce que nous faisons et inversement.

— Une journée d'échange en gros.. Abrégea le disciple de All Might.

Il dissimula tant bien que de mal un petit sourire. Ce serait une bonne occasion de découvrir comment les aspirants héros et militaires se débrouillaient. De plus, il pourra retrouver Lily, même s'il ne s'agit que d'une journée. Shoto le remarqua et esquissa un petit sourire alors qu'il déboutonnait son pantalon.

— Content de savoir que la nouvelle te fait sourire.

— Je_... Eh bien, c'est surtout chouette que tu me le dise.

Déniant son réel ressentit, Izuku esquiva le commentaire de son camarade, en partant sur une autre réponse plus positive. Le bicolore sourit doucement et ferma ses yeux, révélant simplement son choix.

— Je ne suis que mes propres règles, c'est tout. Personne n'a à me dicter ce que je dois faire.

Ses paroles correspondaient exactement à ceux de la fille à l'alter du vent. La comparaison attendrissait le vert, qui acquiesçait à ses dires. Il comprenait parfaitement. Et ça lui réchauffait le coeur de savoir que Shoto était de son coté, ne le rejetait pas, ni le critiquait pour ses actions.

Deku était même certain que le cendré sortirait la même chose et qu'il lèverait son majeur si on lui imposait certaines réglementations.

Avec Katsuki, le bicolore était un de ses meilleurs amis. Plus calme, plus posé. Tout l'opposé de son ami d'enfance. Ce n'était pas plus mal, ça permettait de souffler, parfois. D'être écouté sans être brusqué. Ensemble, seulement recouverts d'une serviette autour de leur taille, ils se dirigèrent vers les bains. De la vapeur flottait dans l'air et la température avait déjà augmenté depuis l'arrivé du lycéen à l'alter explosif. Ce dernier, assit dans le grand bain, il se relaxait. Les bras écartés, la tête basculée vers l'arrière, on pourrait d'abord croire qu'il faisait une sieste. Or, pas du tout.

Katsuki entendit les pas. Il considéra les nouveaux venus en les scrutant de ses orbes rouges, méfiant. De la sueur dégoulinait sur son visage, ses joues étaient rosies dû à la chaleur qui habitait dans la pièce. Sans rien omettre, il laissait les deux garçons filer en direction des douches solitaires sur le coté.

Après s'être savonné, les deux adolescents rejoignirent Katsuki dans le bain. Détendus, ils pouvaient mettre de coté tout leur trouble. Même si tout était silencieux, on pouvait comprendre qu'ils étaient relaxés. L'eau chaude soulageait tout leurs maux. Les cliquetis de l'eau ajoutait une touche de zénitude dans les bains. De la buée s'était même formée sur tout les verres présents dans la pièce.

— Bon, commença finalement Katsuki, c'est quoi ce que vous racontiez au sujet de l'excursion ?

— On ira à Hanran-Gun, Katchan.

— Du temps perdu quoi.

Râleur, le cendré ferma ses yeux. Shoto le fixa un moment. Il amena ses mèches bicolores vers l'arrière, avant de répliquer, naturellement ;

— Pas pour Midoriya.

— Hein ? Lâchèrent en choeur ses deux camarades, perplexe.

Assit en face d'eux, le fils de Endeavor esquissa un sourire, notamment dirigé vers le principal concerné.

— Tu es toujours en bon terme avec cette fille ?

Sans mentionner le nom, immédiatement, le vert tilta. Il rougissait, admettait que oui, ils s'entendaient plutôt bien, qu'ils restaient en contact. Très vite évasif sur ce sujet, Izuku dériva sur autre chose, ce qui ne faisait pas plus réagir que ça ses amis.

Quelques heures plus tard, après avoir fait toute la vaisselle à la main avec son ami d'enfance, Izuku regagna sa chambre. Installé sur sa chaise, l'aspirant héro ouvrit ses cahiers, saisissait un stylo de sa trousse grise. Le téléphone allumé et appuyé contre son ordinateur portable, le lycéen écrivait au propre les cours qu'il avait manqué. Heureusement, Shoto lui avait tout envoyé – et avait fait de même pour Katsuki – par SMS et en photo. Pour que aucun d'entre eux ne soit trop en retard. Ceci limitait même les prises de tête.

Honnêtement, Shoto Todoroki était un sauveur. Heureusement qu'il était de leur coté, à les soutenir, derrière les autres qui n'avaient pas la force de le faire, de peur d'être réprimandé par Aizawa.

L'un de ses voisins faisait beaucoup de bruit. Celui du dessus de sa chambre aussi. Il y avait des échos. Très vite distrait et facilement agacé, le jeune garçon chercha ses écouteurs qu'il brancha directement via son smartphone. Après quelques manipulations, Deku écouta une playlist pour se concentrer dans ses cours.

Après plusieurs minutes, son portable vibra. Le détenteur du One For All eu le temps de lire la fenêtre de notification apparaître, avec le nom de Shoto apparaître, lui envoyant un « Iida est partit te voir ». Ahuri, précipitamment, le vert retira ses écouteurs, ferma hâtivement son cahier, entendit au même moment, toquer à sa porte.

Dès que la poignée s'abaissa, Izuku jeta son cahier sous son bureau, déplaça avec son pied nu la poubelle juste à coté, de sorte à camoufler les preuves. Son pouce s'activa sur son téléphone pour retirer la galerie de photo. Le jeune garçon craignait d'être saisit par le délégué et que Katsuki et Shoto aient des problèmes s'il venait d'être prit en plein flagrant délit. Son coeur tambourinait rapidement dans sa cage thoracique. Il fallait qu'il se fasse discret, qu'il réussisse à jouer l'innocent.

Au même moment, Tenya entra dans sa chambre, sans attendre l'autorisation du propriétaire de la pièce.

— Salut Midoriya-kun... On peut discuter un peu ?

L'aspirant héro zieuta vers le bureau de son ami. Plusieurs papiers y traînaient, encore vierges.

— C'est à quel sujet, Iida-kun ? Lui sourit nerveusement Izuku.

— Je tenais à m'excuser. Je me suis montré un peu dur vis à vis de toi.

— Ah... Ce n'est rien, je ne t'en veux pas.

Ingenium sourit doucement et désigna du regard le bureau de son camarade. Il faisait une fixette là-dessus.

— Et tu faisais ?

— D-Des lettres d'excuses ! J'allais commencer !

— Tu y arriverais mieux sans tes écouteurs... Décidément, je ne comprends pas pourquoi une partie arrive à mieux travailler avec de la musique.

Il croisait ses bras, troublé. Son commentaire froissa quelque peu Izuku, qui s'efforçait à sourire.

— Je travaille mieux dans le calme, lui pointa t-il, sans mentionner le bruit aux alentours, ce que Tenya ne remarqua seulement avec un peu de retard.

— Ah ! Tu veux que j'aille leur réclamer du silence ?

— Non merci. Je préfère ma méthode, comme ça, je ne dérange personne...

Un petit rire nerveux quitta les lèvres du disciple de All Might. Leur échange l'étouffait. L'autre jour, il lui avait mal parlé, certes, avec un enclin dédaigneux, cependant, s'il était venu lui présenter ses excuses, c'était que le délégué s'en voulait. Ou bien il voulait avoir des informations. Un des deux. Toujours assit sur sa chaise à roulette, Izuku observa les réactions de son camarade de classe.

Tant qu'il ne se doutait pas de la supercherie sous la poubelle, tout ira bien. Cependant, le garçon aux cheveux ébouriffés garda ce sentiment de malaise, craignant qu'il ne se fasse prendre. Tenya était certes, un bon ami. Toutefois, il ne savait pas trop faire l'écart entre l'amitié et le devoir.

— C'est assez troublant, de douter d'un ami, qu'il puisse tout balancer aux profs... Pensa Izuku en grimaçant.

Un petit ricanement provenait de Ingenium. Il avait l'air attendrit et amusé, à regarder la décoration de chambre de son camarade.

— Je ne m'y fait toujours pas, pour ta chambre. Un genre de geek, ou d'otaku suprême...

— C'est dérangeant à ce point ? Sortit un peu sèchement Izuku, sur la défensive.

Il n'aurait jamais cru que sa voix change de la sorte. Mais on visait des choses qui le passionnait. Izuku n'avait jamais eu d'ami avec qui il pouvait inviter à des soirées pyjamas ou autres – en dehors de Katsuki et ce, c'était quand ils étaient très petits. Autrement dit, sa décoration n'était dédié que sur son idole. Était-ce à ce point troublant ? Dérangeant ? En dehors des héros, il n'y aurait rien en particulier.

Stupéfait, Tenya retenait la réaction un peu tendue de son camarade. Il réajusta ses lunettes, avec un sourire gêné.

— Non ! ...C'est juste que eh bien...

Gêné, il lui avoua :

— Je n'ai jamais réellement vu ce genre de décoration. Et puis, je n'ai jamais été entrer chez quiconque, je n'avais pas d'amis avec qui faire des échanges de la sorte. Ma fortune, je la dois à ma famille, ça peut être un véritable frein.

— Oui, je comprends. Se détendit aussitôt Izuku, rassuré qu'il n'y avait aucune critique salée de sa part.

— C'est super que tu ais toi aussi, une personne sur laquelle tu puisses t'inspirer, comme je le fais avec mon frère.

Son sourire sincère toucha le disciple de All Might. Son ami tenta quelque chose, mais se rétractait, comme s'il se privait de lui dire autre chose. L'aspirant héro aux tâches de rousseurs appuya davantage son dos contre son dossier. Celui-ci grinçait légèrement sous le poids.

— Va droit au but, Iida-kun. Que veux-tu ?

Cet empressement, ce regard intense et presque inquiet de Izuku secoua Tenya. Il serra ses poings le long de sa taille, inspira une bouffée d'air et expira. Il rouvrit ses paupières après avoir reprit contenance et lui fit face. Le simple fait que le vert ait deviné qu'il y avait autre chose, l'étonnait.

Quelque chose avait clairement changé en lui, depuis sa confrontation avec Katsuki. Non, tous deux. Et il ne saurait pointer ce qui avait été modifié.

— Pourquoi vous êtes battus, sérieusement ? Uraraka m'a dit que de base vous deviez discuter. On est dans le trou noir. Alors que nous sommes tes amis ! Nous, on s'inquiète pour toi !

— Iida-kun...

Le parfait parallèle après le championnat de UA. Quand le frère de Tenya avait été grièvement attaqué, le délégué avait été profondément atteint. Il était obsédé par la vengeance. Son idole à lui, sa fierté, ne pouvait plus exercer son métier à cause de Stain. Et ça le rongeait. Le bouffait de l'intérieur. Izuku et Ochaco voulaient l'aider mais refusait. Gardait le silence.

Au prix d'un grand danger qui aurait pu lui coûter la vie, si Izuku et Shoto n'étaient pas intervenus. C'était bien la première fois, que Ingenium transgressait les règles pour se laisser être guidé par les sentiments. Il était si furieux qu'on vienne intervenir dans son combat qui ne concernait que lui.

Ce n'était seulement après, qu'il admettait que c'était plus raisonnable de ne battre pas seul. Que si quelqu'un avait une blessure, quelqu'un d'autre pouvait la partager, pouvait l'accompagner à guérir ou à surmonter les épreuves, terribles soient-elles.

Izuku écarquilla ses yeux, déglutit difficilement sa propre salive.

— Merci... beaucoup... mais vraiment, cela ne concerne que moi et Katchan. Je suis désolé Iida-kun.

La gorge du garçon le brûlait. Ses yeux le piquait. Ça lui retournait l'estomac, de refuser de lui énoncer la vérité du terrain.

Comment pourrait-il réagir s'il apprenait toute l'histoire sur son alter ? Sur son lien avec All Might ? Des dangers à coté ? Même Katsuki avait été stupéfait de tout ça.

« Quoi ? T'étais un sans-alter ? On t'a donné un alter ? Et c'est All Might en personne ? Tu es celui qui l'a emmené dans cet état ? »

Il appréhendait ces paroles. Qu'on le regarde différemment, qu'on ne le traite plus comme ce qu'il était avec tout le monde.

Izuku baissa sa tête. En dépit ces pensées, il pouvait bien se permettre de lui poser des vérités. Pas toutes, bien évidemment, parce qu'il devait filtrer les détails.

— Tout... ce que je peux te dire, c'est que Katchan et moi avons décidés de nous entraider. All Might est venu nous arrêter et nous a fait un discours. Du comment... on peut devenir de vrais héros. Et on doit s'accepter, rejoindre nos différents pour devenir plus forts. Katchan souffrait pas mal, il avait peur d'être responsable pour la retraite de All Might. Il s'est emporté. Et comme les mots ne lui parvenaient pas...

— Tu lui as répondu avec la force.

— C'est ça.

Un peu hésitant, Deku releva timidement sa tête, tout en s'interrogeant sur quelle tête son ami pouvait bien faire. De suite, toutes ses inquiétudes s'envolèrent sous le regard adoucit du délégué de classe.

— Je vois. Merci de m'avoir dit le plus important.

— Tu... n'es pas fâché ?

— Pourquoi le serais-je ? Pouffa gentiment Tenya en allant s'asseoir sur le lit de son ami. Je me suis emporté comme un idiot l'autre soir, je t'ai injustement ignoré alors que tu t'excusais constamment... J'étais surtout déçu, déçu de ne rien savoir, appuya t-il, j'avais l'impression que pour toi, notre amitié ne soit pas si solide. Que je ne suis pas un bon confident pour toi.

— Mais tu l'es Iida-kun ! Tu es un très bon ami ! Assura vivement Izuku, très sérieux.

Le garçon aux cheveux bleus ferma ses yeux. Il haussa ses épaules.

— Ah oui ? Au point de me cacher que tu recopies les cours ?

— Q-Q-Quels cours ?

Automatiquement, le sourire figé, des sueurs froides coulèrent abondamment sur le visage du détenteur du One For All. Il se tenait droit sur sa chaise, sous le regard amusé de son camarade de classe.

— J'ai vu Todoroki t'envoyer les photos du cours d'aujourd'hui. Et il avait l'air choqué quand j'ai dit que j'allais te voir. Et ta nervosité en disait beaucoup.

— Merde.

Au final, il avait été prit. Tenya se releva doucement. Il ne semblait ni dégoûté, ni énervé. Au contraire, il jetait l'éponge pour cette fois-ci. Leur discussion avait aussi aidé à soulager ses inquiétudes. Le délégué de classe se dirigea vers la porte, tout en affirmant :

— Je laisse passer pour cette fois. Je ne dirais rien, promis.

— Merci... et désolé encore.

— Bonne nuit !

— A toi aussi !

Une fois la porte fermée, Izuku relâcha un long soupir. Toute la tension venait de partir. Il écarta sa chaise, pour ensuite se pencher sous son bureau, récupérant son cahier qu'il avait voulu cacher in express. Très honnêtement, le vert se sentait vraiment soulagé qu'il ne le dénonce pas.

C'est vrai, un vrai ami ne ferait pas de coups bas. Pourquoi diable avait-il osé mettre en doute leur amitié ? Intérieurement, le lycéen se blâmait, s'auto-insultait pour cet affront. D'un autre coté, il essayait de se rassurer, en lui rappelant que au collège, tout n'était pas si rose. C'était chacun pour sa pomme.

Pas à UA. C'était tout le contraire, même.

Le temps qu'il vienne s'installer convenablement, à reposer ses affaires, son portable se mit à vibrer. Izuku regarda, dû appuyer sur la notification pour voir en entier. Ses iris émeraudes s'arrondissaient en voyant la photo qu'il venait tout juste de recevoir, de la part de sa nouvelle amie.

Des avions en papier. Dessus, des petits dessins de tout genre. Un avait la tête de All Might – on pouvait facilement le reconnaître avec les deux mèches hissés vers le haut, une tête de chat, des nuages, des étoiles... Le message du dessous constituait un « Je m'ennuyais en géographie, alors j'ai fabriqué ça. ». Enfantin et mignon à la fois. Un sourire se décrocha sur les lèvres de l'adolescent. Il lui répondit ce qu'il pensait.

Et là, contre toute attente, elle l'appelait. Le lycéen sursauta depuis sa chaise, répondit à l'appel, amena son téléphone près de son oreille. Intimidé d'avoir un échange avec une fille en distance, lui faisait tout drôle. Encore plus en vocal.

— B-Bonsoir Sawaka-san !

— Coucou.

Sa voix était si calme, posée. On pouvait même entendre des froissements de feuilles au fond.

— Alors comme ça, vous allez venir une journée au lycée Hanran-Gun ? Commença t-elle doucement.

— J'ai entendu dire, oui...

— Ah ? On ne te l'a pas dit ?

— C'est un ami à moi qui me l'a dit tout à l'heure, je ne suis pas encore censé le savoir... Rigola nerveusement Izuku.

— Oh.

Le bruit de froissement s'amplifiait, ce qui signifiait qu'elle s'occupait à faire quelque chose pendant l'appel. Izuku fixa son propre reflet à travers l'écran de son ordinateur ouvert mais éteint.

— Qu'est-ce que tu fais ? D'autres avions en papier ?

— Yup ! Je compte les utiliser pour m'entraîner en solo demain.

— Si ce n'est pas indiscret, que comptes-tu faire avec, exactement ? S'intéressa le vert.

— Beeeeeen... Je ne sais pas comment l'expliquer ? À réduire la largeur ? Pour fluidifier les déplacements et les rendre plus vifs et coupant ? Je pense en être capable, mais je ne suis pas sûre à la fois ? Faut que je teste.

Sa manière de réfléchir amusait un peu Izuku. Il comprenait le schéma qu'elle voulait faire. Il essaya avec ses propres mots.

Les alters, qu'est-ce que c'était passionnant pour lui. Il faudra que plus tard il note l'alter de Lily dans son carnet numéro seize, le nouveau.

— Oui, tu aimerais que ce soit moins gros tes lames d'air, de sorte à pouvoir tailler tes adversaires, comme des griffures un peu partout au même moment et ce, plus rapidement. Mais pourquoi tu veux réduire ? Plus c'est grand, plus c'est imposant et puissant, non ?

— Ouaiiis, mais le Sergent m'a dit un truc pendant son cours, ça m'a travaillé de dingue ! S'exclama vivement Lily, elle bougeait sur son lit, qui grinçait à ses mouvements brusques, Il m'a sortit que si j'étais dans le pétrin, attaché aux mains et aux pieds, ben, je serais dans la grosse mouise ! Et puis mon alter du vent, j'ai besoin de bouger moi ! Le vent se concorde avec mes déplacements !

Étonné, de suite en position pour réfléchir, Izuku s'accouda sur son bureau, glissa son pouce sous son menton et plissait ses yeux. Au moins, le Sergent était droit, posait des bonnes remarques pour inciter les élèves à revoir leurs méthodes de combats ou leur techniques, tout court. C'était ingénieux et très professionnel.

Du peu qu'il se rappelait, Lily pouvait rester sur place pour envoyer une grande bourrasque d'air. Ou des lames d'air. Mais en dehors de ça, elle s'exposait directement au danger. Et oui, elle se déplaçait beaucoup pour pouvoir user de son alter. Si en effet, elle était privée de ses membres, ce serait un frein. Alors oui, si la bleutée pouvait réduire l'air autour d'elle, les rendre plus tranchant, plus vifs, et ce, peut-être juste en bougeant de ses doigts, elle pourrait se tirer d'affaire.

Comme quoi, les militaires se préparaient à toute situation. Rien de surprenant pour des soldats de la nation. Ils ne devaient rien manquer. Pas d'erreur sur le terrain. Rien que d'y penser, l'image de la jeune fille diplômée là-bas lui faisait un peu grimacer. Sérieusement, Lily n'avait absolument pas le profil d'une future soldate. Elle avait l'air trop innocente, trop pure pour être dans ce système.

— Peut-être que si tu mettais de l'énergie au bout de tes doigts, ça changerait l'équilibre... En prenant une quantité d'oxygène par les narines, un petit mouvement discret pour muscler les doigts et...

— Hein ? Quoi ?

— Et si elle pourrait équilibrer au moins quinze pourcents de...

— Ohéééé ?? Midoriya ?

— Et donc en additionnant, ça pourrait donner cette conclusion... mais la théorie n'est pas encore appliquée et...

Plongé dans ses propres théories, l'aspirant héro marmonnait tout seul, incessamment. Impossible à le faire décrocher, tellement qu'il était investit dedans. De l'autre coté du téléphone, la jeune fille à l'alter du vent soupira, trouva une idée et coupa l'appel. Puis, avec un sourire félin, se mit à lui envoyer en plusieurs parties, une série de numéro. « 1, 2, 3, ... » Et ce, jusqu'à ce que son locuteur capte qu'il y avait un soucis.

En le remarquant suite à de nombreuses vibrations dans sa main, Izuku écarta son téléphone de son oreille, cligna plusieurs fois des yeux et scandalisa.

— HEIN ?? Elle m'a raccroché au nez pour m'envoyer que des chiffres ??? Mais ?? Ah-... ! Oui j'étais perdu dans mes pensées ! Ahhh... ! Merde, merde... !

Embarrassé, il l'appela à son tour, dans l'attente qu'elle valide l'appel. Ce qui arriva.

— Pardon Sawaka-san ! Je réfléchissais à voix haute et_... Mais !??? Arrête d'envoyer la suite des chiffres !

— Nahh ! T'attendras jusqu'à j'arrive à cent ! Se marra l'aspirante héroïne et soldate.

Le téléphone vibrait encore, ce qui faisait grogner le lycéen de UA.

— Sawaka-saaaan !

— Ne mets pas ton tél' en vibreur alors, à moins que la sensation dans ta main t'es favorable, héro Deku? Se moqua t-elle entre deux gloussements.

Les joues du garçon chauffèrent. Ses yeux s'écarquillèrent et il s'objecta rapidement.

— M-Mais pas du tout !!!

— J'ai passé le cap' des trente ! Je continue ! Rigola la bleutée, très contente d'avoir trouvé un super jeu pour se divertir.

— Je suis désolé OK ?! Vraiment ! Alors stop ! S'il te plaît !!!!

Enfin, la délivrance. Plus aucun de chiffre envoyé. Rassuré et à la fois exténué, Izuku poussa un long soupir, vaincu par elle.

— C'était grave drôle ! Ahahahah....

Bizarrement, le détenteur du One For All avait l'image de son amie en train de se plier en deux sur son lit, les larmes aux yeux, tellement qu'elle avait dû se marrer, de faire un coup aussi enfantin. Ne partageant pas spécialement son délire, l'adolescent leva ses yeux au plafond, bien qu'il avait un petit sourire. Ce genre de choses, il ne l'avait jamais fait avec quiconque.

Ou alors il avait atteint une certaine maturité trop tôt.

— C'est bon ? Tu as bien rigolé ?

— Mais de fooooooooou ! On recommence quand ?! S'enthousiasma t-elle.

— N'y pense même pas ! Protesta t-il en rougissant, surtout à cause de ce qu'elle lui avait balancé plus tôt. Je préfère discuter avec toi !

— Si tu le dis... Souffla Lily, comme si elle savait qu'il en aurait assez d'elle.

Confus et inquiet, Izuku sourcilla.

— Hein ? Tu as dit quoi ?

— Rien. Et de quoi tu veux discuter, avant que tu ne partes dans un mood scientifique sur les alters ?

— Je... balbutia t-il, toujours un peu rouge. Il se mordit les lèvres, puis trouva de quoi dire, Eh bien, tu me diras si ton expérience a fonctionné ?

— D'acc', je te ferais ma plus belle des thèses demain ! Ricana Lily.

Le sourire du garçon revint et il secouait sa tête, se marrant à son tour à sa réplique. Sa pique d'ironie était hilarant. Il avait déjà hâte de voir ce que ça donnerait pour demain.

— Et sinon, tu sais peut-être ce qu'on fera pendant la visite dans ton lycée ?

— Rien n'est confirmé, mais je pense qu'il va avoir des exercices style secourisme, ou d'infiltration... Supposa t-elle.

— Ca va être génial si c'est ça !

— Je le pense aussi.

Une vibration s'incrusta dans leur conversation. Izuku fronça des sourcils, écarta de nouveau son téléphone de son oreille pour regarder la notification fraîchement reçue. Il venait de recevoir un SMS de Katsuki qui le troubla. Au plus vite, il regarda en détail. Puis, ses orbes émeraudes s'écarquillèrent.

— Sawaka-san ? Il faut que... Je te laisse, je dois aller voir vite fait quelqu'un.

— T'inquiète pas, je comprends. J'espère au moins ne pas t'avoir dérangé avec l'appel surprise ?

L'expression du disciple de All Might s'adoucissait avec cette question qu'il jugeait stupide. Est-ce qu'elle manquait de confiance ?

— Non, pas du tout. C'était chouette de t'avoir entendu. On se le refera quand tu voudras ! L'encouragea t-il.

— OK. Bonne soirée alors Midoriya !

— A toi aussi Sawaka-san.

Le pouce appuyé sur l'icône rouge, il raccrocha. Au plus vite, le jeune garçon se leva de sa chaise, sortit en trombe de sa chambre. Il croisa au passage Fumikage qui s'étonnait de le voir si pressé mais ne releva rien, laissant le vert filer jusqu'aux escaliers, montant les étages.

Devant la porte de chambre de son ami, il toqua à la porte, l'appela, jusqu'à le cendré lui ouvre, agacé qu'il gueule son nom aussi tard. Katsuki lui fit signe d'entrer, sans prononcer un mot. Izuku s'excusa et pénétra dans la chambre. Son inquiétude lui faisait même oublier qu'il n'avait jamais découvert l'intérieur de la pièce.

Un peu tardivement, le détenteur du One For All nota ce qu'il s'y trouvait, en dehors du lit simple de son camarade de classe, avec des draps oranges et noirs, une odeur de fleur orange s'y dégageait. Il y avait un large tapis au milieu du parquet propre, dessus, une petite table noire, de marque, avec des tournevis, des pinces et un paquet de mouchoirs. Les murs étaient gris béton, avec un poster d'un groupe chanteur de rock connu, une tête de mort placé au-dessus du nom écrit en majuscule. Une grande armoire noire, avec des autocollants diverses ; tête de mort, moto, logo de All Might, des gants de boxes, « Die », ... Plus communément ses goûts principaux, en gros. Ces détails amusait brièvement Izuku. Longeant le mur, près de la fenêtre, du balcon, son bureau vernis en noir, grand qui formait un angle. Il y avait son ordinateur portable – de dernière marque, plusieurs livres sur le coté, un grand tapis de souris rectangulaire avec un personnage connu « Ghost Rider ». Son portable sur le coté, avec des chargeurs externes, clés USB... Des trousses, dictionnaires, des coffrets de tournevis de précisions...

— T'as pas bientôt finis de mater ma chambre, sale nerd ? Persifla Katsuki, les bras croisés.

— Désolé mais... AHHHHH--!?

Localisé. Repéré.

Une figurine de All Might ! Non, deux ! Trois ! Bien alignées, sur une étagère à coté du lit, au milieu, entre quelques jeux vidéos. Il y avait également une figurine d'un soit-disant anti-héro au nom de Venom. Une ressemblait à Iron-Man. Au-dessus, des livres, des comics, des mangas... Avec une bordure rose pour une certaine collection.

— Katchan ?... Tu... tu lis des shojo_

— Ferme ta putain de gueule et va t'asseoir sur la chaise ! S'énerva t-il.

Tantôt dit, aussitôt fait. Le garçon au alter explosif tira son ami d'enfance par le bras, le força à poser son fessier sur le siège en cuir. Le corps de Izuku pencha de courte durée en arrière.

— D-Doucement Katchan...

— Epargne-moi tes commentaires et lis le mail que j'ai reçu ! Souffla Katsuki.

Il appuya son bassin contre le bout de son bureau. Une partie de son corps était reflétait par l'écran de sa grande télévision très high-tech disposée sur une commode noire, qui concordait avec les couleurs de sa chambre. Il y avait quelques consoles, des jeux vidéos avec. Une mallette de marque qui contenait une visseuse perceuse, et à coté, d'autres matériels de bricolage. D'autres livres étaient bien placés. Au-dessus de sa télévision, une étagère en suspension, avec plusieurs trophées qui démontraient qu'il excellait dans beaucoup de domaine.

Sûrement posés ici pour rappeler sa fierté ou son orgueil.

Plusieurs filaments en LED qui changeaient de couleurs étaient aussi placés ici, y comprit sur son bureau.

Reportant son attention sur le fameux mail que Katsuki lui avait demandé de voir, Izuku lisait et fronçait des sourcils.

De la part d'un inconnu. Et son CV, avec tout les détails présents. Y comprit ceux de Izuku. Et pas seulement, il y avait l'adresse de leur lieu d'habitat, le numéro de leur parent, avec les photos dévoilées aussi.

— C'est... C'est quoi ça ?! S'emporta Izuku.

Il serra ses poings en voyant la photo de sa propre mère. Elle était en train de faire du vélo, des sacs de courses sur les guidons. Les cheveux dans le vent, toute sourire. Innocente, sans même savoir qu'il y avait un fou furieux qui l'espionnait.

Ça le mettait hors de lui. Sous la pression qu'il exerçait, ses veines étaient visibles au niveau de ses poings. Il serrait des dents, faisait de son mieux pour ne pas exploser.

Sa mère était innocente. Elle ne devait être en aucun cas impliquée dans une affaire ! Elle ne le méritait pas. Sa génitrice était tout ce qui lui importait, elle était sa seule famille qu'il n'avait jamais eu. L'idée même qu'on lui fasse du mal l'enragerait.

— Ouais. Dit finalement Katsuki, parfaitement calme, ce qui inquiéta pas mal son rival.

— C'est qui ?! Katchan ! C'est qui ?!

— J'en sais que dalle, mais évidemment, j'ai répondu.

Katsuki se pencha vers l'avant, récupéra sa souris sans fil et bougea celle-ci, déplaça le petit curseur, pour filer les informations qu'il avait pu recueillir avec l'échange. Attentif, Izuku lisait la suite.

   ---------- Forwarded message ---------

De : RED <[email protected]>

Date: lundi. 29 août. 2016, 23:19

Subject: View.

To: Katsuki Bomberkill <[email protected]>

Ce que je cherche ? Réfléchis.

Amenant son poing sous son menton, Izuku plissa ses paupières. Le message était renvoyé déjà. Ce qui était étrange. De plus, la réponse restait vague. Il lisait ce que Katsuki avait répliqué.

   ---------- Forwarded message ---------

De : Katsuki Bomberkill <[email protected]>

Date: lundi. 29 août. 2016, 23:23

Subject: View.

To: RED <[email protected]>

J'vois pas non. Par contre je suis dispo pour te mettre mon poing sur ta putain de gueule.

Et pas de réponse.

Izuku grimaça, lança un regard anxieux en direction de son ami d'enfance qui avait l'air aussi soucieux et frustré à la fois. Il se retenait.

— Et... Si on en parlait avec les professeurs ? C'est une menace, Katchan.

— Ce serait encore plus louche. La personne sait où sont nos familles, si jamais ils ont des gardes du corps, ça ne changera que dalle. Au contraire, ça veut nous mettre de la pression.

— Et pourquoi nous ?

Katsuki le considéra. Sa question était très intéressante, en effet. Pourquoi les cibler, tous les deux ? Ils n'avaient pas spécialement d'ennemis, si on rayait la ligue des vilains. Et pour le cendré, ça ne paraissait pas très plausible que ça vienne d'eux.

Une image lui traversa l'esprit et il grinça des dents. Il s'empressa d'écrire un autre mail, lui envoyant. Izuku blêmit et fixa son rival.

— Pourquoi tu penses que c'est le type de Kurayami ???! Je sais bien qu'il n'est pas dans le juste, mais tout de même !

— Je veux vérifier, ta gueule... Grogna t-il.

Sa suspicion se partageait. Izuku avait aussi des doutes. Cependant, il tenait à croire qu'il restait un minimum de respect de l'autre coté. La réponse fut immédiate. Un peu trop vite au goût du disciple de All Might.

   ---------- Forwarded message ---------

De : RED <[email protected]>

Date: lundi. 29 août. 2016, 23:28

Subject: View.

To: Katsuki Bomberkill <[email protected]>

Bingo petit malin, c'est bien Han. Je te félicite pour cette découverte.

En échange, je vais te proposer un deal, à toi et à ton ami.

Je laisse vos familles tranquilles.

Promis, rien de très compliqué.

Les deux adolescents s'échangèrent un regard, hésitaient. C'était comme un pacte avec le diable en personne. Katsuki prit les devants, envoyait un « Essaie toujours salopard. » et attendait avec le disciple de All Might. L'attente était longue, ne faisait que prolonger l'anxiété.

L'un restait assit, sa jambe tressautait du parquet. Guettait la moindre nouvelle notification qui apparaîtrait sur l'ordinateur tandis que l'autre, faisait les cents pas dans sa chambre, les mains dans ses poches. Il tiquait de sa langue, perdait sérieusement patience.

Enfin, à la réponse, les deux adolescents regardaient attentivement.

   ---------- Forwarded message ---------

De : RED <[email protected]>

Date: lundi. 29 août. 2016, 23:28

Subject: View.

To: Katsuki Bomberkill <[email protected]>

Eraserhead. Aizawa Shota.

Vit-il à l'intérieur de votre lycée ?

Un sourcil haussé, Katsuki appuya son coude sur le dossier de la chaise sur laquelle Izuku était confortablement assit.

— Uuuuuh ? Qu'est-ce qu'il branle avec cette question à deux balles ?!

— Mmh.

Le garçon aux tâches de rousseurs n'avait pas souvenir que Han s'intéressait à leur professeur. Ou alors il le cachait ? Ils étaient dans le brouillard, sans réponse.

De toute manière, il avait promis de laisser leur famille en paix « normalement » en échange de la réponse qu'ils lui fourniront.

— Katchan, dis-lui que oui. Et qu'il doit tenir sa promesse.

— Je n'y crois pas.

Son rival ancra ses iris rouges dans les yeux verts du squatteur dans sa chambre. Les bras croisés contre son torse, il ne voulut même pas détailler. Parce que le deal était trop faible. Mou. Son avis était compréhensible, seuls les plus naïfs goberont au mensonge.

Par pur réflexe, Izuku utilisa son téléphone, fouilla dans ses contacts et appela nerveusement sa mère. Déjà, pour le rassurer sur un point ; qu'elle ne soit pas captive. À l'écoute, Katsuki demeurait silencieux, lui aussi, ayant envisagé cette possibilité. Étant toutefois moins proche de ses parents, il se sentait intérieurement soulagé que son ami d'enfance prenne les devants.

On décrochait.

— Izuku ? Il y a un soucis ? Pourquoi cet appel si tardif ?

— M-Maman... je...

Apaisé qu'elle soit hors danger tout comme gêné de la déranger aussi tard, il chercha hâtivement des solutions pour vite abréger leur conversation. Izuku bredouilla pitoyablement des excuses, en passant une main dans ses cheveux ébouriffés.

— Euh... pardon, je... J'ai appuyé sur le mauvais bouton.

— Excuse de merde. Commenta à voix basse Katsuki, blasé.

— Tais-toi un peu Katchan ! Lui gronda le vert à voix basse, puis se reconcentra au téléphone. S-Sinon tout va bien ??? Je veux dire, pas de soucis en particulier à la maison ?

— Oh ! Mon chéri !

Toute émue à l'autre bout du fil, elle commençait à détailler sa journée. Katsuki se mit à pouffer, sa main collée sur sa bouche. La scène mielleuse entre mère-fils le faisait rire.

— Maman ! J-Je pense qu'on en parlera une autre fois ? Proposa t-il, les joues en feu, surtout embarrassé que son ami d'enfance ait à tout écouter.

— Tu plaisantes ? Tu m'appelles à cette heure et tu veux couper ? Enfin tu exagères ! Je ne te verrais que pendant les vacances scolaires, ce serait bien que tu me donnes de tes nouvelles plus souvent ! Lui sermonne t-elle au téléphone.

— Pffft.. !

Plié en deux, un bras venant compresser son ventre, son autre main plaquée sur sa bouche, dos à son rival, Katsuki se retenait d'exploser de rire à l'entente de l'engueulade de Madame Midoriya sur son fils. Écrasé sous le poids de la honte, Izuku s'emporta, comme un adolescent rebelle, chose qu'il ne faisait jusqu'à présent jamais.

— Maman ? Je ne t'entends plus ! Ça grésille ! Ah ! Mon portable est déchargé ! Bonne nuit bisous !

Et il coupa net l'appel. Il haletait, sous l'émotion, ses épaules montaient et descendaient, retrouva du mieux qu'il pouvait son souffle. Avec un sourire gêné, les yeux fermés, il grommela faiblement, alors que Katsuki ricanait dans son coin derrière lui :

— Pas de commentaire, Katchan...

— La pauvre, tu OSES lui raccrocher au nez ? Quel mauvais fils tu fais.

Les sourcils du concerné se froncèrent. Il se leva, l'affronta.

— Et toi hein ?! T'appelle pas ta mère ?

— Ahhh ? Pour quoi foutre ? La tienne va bien, pas de raison que j'appelle la vieille et le vioque au lit à cette heure. Et j'm'en bat les couilles de ce qu'ils foutent.

— Katchan. Appelle.

— Tu veux que j't'explose la gueule ? J'ai dit non !

Au même moment, on toquait à la porte.

— Heyyyy ! J'aimerai dormir tôt moi, un peu de silence ! Se plaignit Eijiro.

— Désolé Kirishima-kun ! Lança aussitôt Izuku.

— Beh ? Midoriya ? Reconnu Red Riot avec la voix. Tu fous quoi chez Bakugo ? C'est rare !

Le cendré fusilla du regard son rival. Il aurait préféré qu'il ferme sa gueule plutôt que de répondre au rouquin.

— Euh... Il m'a avoué qu'il avait des figurines All Might !

— ....HEIN ? IL EN A ?

— Putain.

Retour à l'envoyeur, cette fois-ci, Katsuki était embarrassé. Il chopa Deku par le col, avait un regard d'assassin.

— Pourquoi t'a sortit ça, sale nerd de mes deux ? Tu m'cherches ?

— Je n'allais pas lui avoué qu'on a des soucis, ça va l'alerter, les autres aussi ! Se défendit Izuku, très sérieux. Et puis il a raison, je n'ai jamais vu ta chambre, ce serait louche autrement !

— Dernière nouvelle, lui non plus.

— ....Je suis le premier ? S'étonna le vert à voix basse avec son ami.

— T'en a quelque chose à foutre !?

— Ben......oui.

Ça lui faisait même sourire.

— Supprime-moi ce sourire dégoûtant ! Je lui répond à l'autre connard, et on prévient Aizawa demain pour le chantage ! Maintenant, dégage d'ici !

— Hmm Katchan ?

— Quoi encore !?

Izuku pointa du doigt le bureau de son camarade.

— Tu avais même gardé un vieux magazine de All_

— CREVE !

Illéco-presto, le lycéen aux tâches de rousseur détala de la chambre de son ami d'enfance, évitant de peu, à une explosion sur son visage. Il ferma même la porte, haleta, maintenait ses mains sur la poignet de porte. Il zieuta vers Eijiro qui clignait des yeux, surprit.

— Eh beh, après votre fight, vous vous êtes sacrément bien rapprochés. C'est cool !

— Euuuuuh............si on veut ? Sourit faiblement Izuku.

— CREVEEEEEEEEEEEEE DEKU!!!!!!!

De l'autre coté de la porte, ça hurlait. Plusieurs crépitement eurent lieu. Ça craquait. La porte, poussée vers l'avant, se détachait des fixations du mur, entraînant avec lui, un Izuku tout souriant. Il avait déjà prédit que c'était foutu pour lui. Défaitiste, il se mangea le mur derrière lui, prit en sandwich avec la porte.

— MIDORIYAAAAAAAAAAAAA !!!!!!! Paniqua Eijiro, témoin d'une tentative de meurtre de façon comique et absurde.

De nouvelles blessures. Et de futurs sermons s'annoncèrent lourdes pour demain, dès que Aizawa sera tenu au courant...

   Au lendemain, au lycée Hanran-Gun.

Dehors, il pleuvait, de fines gouttes tombaient du ciel, peu nombreuses. Les nuages étaient sombres, tristes. Avachie sur son bureau, Lily observait le temps depuis la fenêtre, sa joue écrasée contre la paume de sa main, ennuyée. Son cahier était ouvert, quelques notes de cours ont été prises.

La pluie s'écrasait sur le béton de la cour, s'ajoutait aux grattements de papiers de ses camarades de classe. Bien que la technologie avait évoluée, cette salle possédait encore un vieux tableau d'ardoise. Les coups de craies retentissait dans l'air, en plus des explications du professeur.

Personne n'osait intervenir ou faire l'idiot pendant ce cours. Après tout, il s'agissait d'un professeur plus que stricte. Du moins, une grosse majorité des enseignants ici, savaient se faire respecter aussi bien en salle de classe que dehors, sur le terrain.

— La variété x s'accorde donc avec la courbe...

Complètement détaché de la matière scientifique, la bleutée s'occupa à gribouiller sur un coin de sa feuille. Un petit nuage tout triste, tout en dessous, un bonhomme avec un parapluie tout souriant. Elle n'était pas une pro en art, cependant, ça l'aidait à s'échapper un peu de la réalité. Ça l'occupait un peu, aidait à passer le temps.

Sortit de nul part, un pet non-discret brisa le silence. Des gloussements se propageaient dans les rangs, ce qui énerva davantage l'enseignant qui se retournait, les traits durcies bien visibles sur son visage.

— C'est qui le gros dégueulasse ?!

— Moi m'sieur, désolé, j'ai mangé du chorizo, c'est pas bien passé ! Ricana Roger tout en agitant sa main, l'air de rien.

— Eurk, gros porc ! Geint un garçon derrière lui en se pinçant le nez.

Des indignations fléchaient.

— Tu pouvais pas te retenir ?!

— Nan, mais j'allais pas souffrir hein !

— Comme dit Shrek, c'est mieux dehors que dedans ! Ricana stupidement un ami du rouquin.

Satisfait de cette réplique, le garçon à l'alter du magma se retourna de sa chaise, faisait un check à son ami qui était très content. Quelques filles rouspétaient, réclamaient à ce qu'on ouvre immédiatement les fenêtre pour faire partir au plus vite la mauvaise odeur qui persistait dans la pièce.

Le soldat ordonna à ce que le coupable bouge de lui-même. Sans protester, Roger se leva, se débrouilla pour abaisser le levier et ouvrit quelques fenêtres. Les cliquetis de l'eau de pluie se faisaient un peu plus entendre. Après avoir regagné sa place, les cours reprenaient comme si rien n'était. Les minutes défilaient.

— Sawaka ! Pouvez-vous résoudre l'équation ? Apostropha le professeur à la jeune fille au milieu des rangs, le regard porté vers l'extérieur après avoir baissé les yeux sur son cahier.

Étonnée qu'on la choisisse parmi tant d'autres, l'adolescente se redressa convenablement. Elle dévia aussitôt son regard de celui de l'adulte qui attendait sa réponse, les bras croisés. Tous les regards étaient braqués sur elle.

— Ben... Je...

— Vous pourriez au moins essayer. Comme vous intéresser un peu plus aux mathématiques. C'est la base. Votre avenir.

Lily baissa ses yeux, camoufla une moue ennuyée.

— C'est justement ça le problème, je ne pige rien. C'est au-delà de mes capacités, les calculs...

Son mutisme faisait soupirer le militaire devant le tableau. Il tapotait avec sa craie, l'ardoise, installait de la pression.

— J'arrive toujours pas à le croire, ça ne fait aucun effort ! Tu seras inefficace sur le terrain le jour où on aura besoin de soldats !

— ...Pardon. Murmurait-elle à voix basse, encaissant cette remarque blessante.

— Ca c'est bien vrai, monsieur. Ricana Inoua, les bras croisés. Moi au moins, je sais la réponse ! Et c'est...

La tête baissée, la jeune fille aux yeux bleus souffla discrètement, s'appuya de nouveau sur la paume de sa main. Elle faisait tournoyer son stylo à quatre couleurs avec ses doigts, préférant se terrer dans le silence, comme elle savait très bien y faire depuis son entrée ici. La rouquine, bien qu'elle avait été vaincu par la bleutée, continuait de se moquer, de critiquer. Mais sans aller à la rencontre physiquement. Il n'y avait que cela qui avait changé.

Sauf qu'elle ne savait plus garder la tête haute et affronter le regard de Lily. Sans doute que Inoua avait encore du mal à digérer ce qu'il s'était produit au tournois Kukonaka.

Légèrement plus intelligente que sa camarade de classe, elle fut félicitée par le professeur. Orgueilleuse, la poitrine bien soulevée comme un coq tout fier, elle lançait un regard supérieur vers la jeune fille à l'alter du vent qui ne se daignait même pas à la regarder. Outrée de n'avoir aucune attention, la rousse gonfla ses narines d'air et contint sa rage. Elle se focalisa sur le cours.

À la sonnerie, tous emballaient leur affaire, quittant immédiatement la salle de classe. Mollement, Lily rangeait ses cahiers et sa trousse dans son sac à dos eastpak bleu marine. Son sac était usé, mais encore solide. Il y avait des coups de crayons dessus, notamment des nuages, deux personnages hérissons nommés Sonic et Shadow, avait des étoiles, un dessin de Stitch et un avec une tête d'un pokémon ; Lixy. Attrapant une bretelle de son sac, elle le mit sur une de ses épaules, prête à partir, avant d'être de nouveau interpellé par son professeur qui soupira, réajusta ses lunettes.

— Tu me déçois, petite.

L'aspirante soldate et héroïne considéra l'adulte et plissa ses yeux.

— OK.

— C'est quoi cette réaction indifférente ? Souligna t-il en la dévisageant.

— Ben c'est évident, non ? Rétorqua t-elle, indifférente. Ce n'est pas pour vous que je veux devenir une super-héroïne, je peux le devenir sans vos leçons de morales.

Scandalisé devant cette répartie, il se mit à cogiter, à cogner son poing sur le bureau. Nullement atteinte, Lily quitta la salle, les sourcils froncés. Elle crut même entendre un « Le sergent va m'entendre ! » et elle leva ses yeux au plafond.

Les couloirs étaient bondés. Une vraie fourmilière. Du bruit se trouvait absolument partout. Des adolescents mettaient du rap à fond, d'autres bavardaient bruyamment, certains se tapaient des shows pour faire le buzz sur internet ou encore regardaient des vidéos. La pause de midi et deux permettait de souffler, de décompresser. Quelques groupes allaient même en direction de la restauration pour aller manger. Dérangée et polluée par cette atmosphère, la jeune fille aux cheveux bleus sortit de la poche de son pantalon militaire des écouteurs. Très vite branchés à son portable, la playlist vite mise en cours, Lily s'enferma dans sa propre bulle.

Elle retrouva enfin un peu de détente. Tout ici ne la correspondait pas. N'était pas pour elle. La lycéenne s'éloigna de tout ce monde, en direction des escaliers. Cependant, on lui faisait barrage. Il y avait justement la troupe de Inoua, avec des élèves en première.

— Tiens, tiens, voici miss la nulle en maths ! Se moqua ouvertement Inoua.

Sans répondre à cette moquerie, Lily resta debout, blasée. Elle roula des yeux, retira un écouteur, à son plus grand regret de devoir discuter avec quelqu'un qu'elle n'avait absolument pas envie.

— Tu peux t'écarter, s'il te plaît ? Je veux monter.

— Ben alors, t'es seule ? Elle est où ta pote Kinako machin ? Ah mais oui ! Elle t'a lâché pour ses autres potes, elle est partie grailler en te laissant derrière ! Rit méchamment une lycéenne.

Nullement atteinte par cette vérité, la bleutée ne répondait rien. Parce que au fond elle savait très bien que leur relation n'était pas si forte que ça. De plus, la noire était plus proche avec ses amis dans l'autre classe.

— Ca va toi, tu te la pète pas un peu trop après ta victoire contre notre pote ? Siffla une proche de la rouquine.

— Ah mais c'est vrai ? Tilta une élève de première, très intéressée. Elle a vaincue votre ogresse ?

Inoua tiqua de sa langue et voulut rapidement se valoriser, ne souhaitant pas être mal vue auprès des anciens.

— J'ai simplement gaffé, elle m'a surprise et_...

— Bon bah je m'en vais.

Sans se faire prier, Lily tourna les talons, absolument pas intéressé par la discussion. Elle remit son écouteur dans son oreille et se contenta de contourner l'aile C pour aller à celui du B, pour pouvoir ensuite monter les escaliers vides, cette fois-ci. Comme d'habitude, l'adolescente monta jusqu'en haut, se posa sur une des marches. Le toit étant inaccessible sans clé, la porte était verrouillée et personne ne voulait squatter ce coin. La bleutée posa son sac à coté, déplia une de ses jambes et fermait ses paupières. Être toute seule, dans son propre monde, lui faisait du bien. Ici, c'était son petit repère. En dépit de la porte close, il y avait une petite ridicule fenêtre qui laissait entrevoir l'extérieur. Largement suffisant pour que l'aspirante héroïne puisse emporter toute attention vers le ciel. Bien qu'il faisait gris, qu'il pleuvait, ça ne la dérangeait pas plus que ça.

Entraînée et perdue dans sa musique préférée, elle se mit à chantonner son refrain préférée en dodelinant sa tête au rythme du son, ses épaules suivaient les mouvements.

— Sweet dreams are made of this. Who am I to disagree?...

Elle humait tout en souriant. Détendue, la bleutée ouvrit son sac, sortit un lot d'avions en papier. Elle les envoyaient au tour au tour dans les airs. Dès qu'elle termina de tous les sortir, avec son index, elle guidait la trajectoire de ses petites créations. Toujours en fredonnant, cette fois-ci, sa botte ranger noire décolla le pied de l'escalier en béton.

— I travel the world and the seven seas. Everybody's looking for something...

Tout en chantonnant, elle s'amusait a accélérer les avions en papier. L'adolescente appuya son dos contre le mur, se concentra sur les accélérations. Parfois, elle ronchonnait tout en plissant ses yeux. Plus sévère avec elle-même, Lily s'efforça à laisser ses mains posées sur ses cuisses. Seuls ses doigts bougeaient. Ça n'avançait pas son test.

Et ça la frustrait. Elle gonflait sa joue, pas satisfaite du résultat que ça donnait.

— Some of them want to use you. Some of them want to get used by you- Mais argh ! C'est raide ! Pesta la jeune fille à l'alter du vent.

Elle souffla, tourna sa tête vers le bas. Puis, se crispa en apercevant une silhouette en train d'attendre, les bras croisés. Très vite, Lily se raidit, rougissait énormément et annula son alter. Tout les avions en papier chutèrent simultanément.

— S-Sergent !? Couina t-elle en retirant vivement ses écouteurs. La chanson « Sweet Dreams – Marilyn Manson » continuer de se jouer depuis ses petits appareils à fil.

— Tu t'amuses bien, on dirait.

Embarrassée qu'on l'ait observé sans faire de signe, alors qu'elle était dans son petit monde, elle évita tout contact visuel avec son supérieur et professeur principal. Elle ramassa honteusement ses créations.

— M-Mhm. Se contenta la bleutée de répondre.

— On doit causer. Maintenant. Lui déclara le sergent.

— Euh, à quel sujet ? S'étonna Lily, perplexe.

— Viens dans mon bureau, déjà. Après je te laisse tranquille.

Sans développer davantage, il descendit, laissant la jeune fille avec un tout de tas de questions. Elle se dépêcha de tout ramasser, de mettre son sac à son dos et de suivre le militaire.

Après avoir traversé le seuil de la porte, elle remarqua sur le bureau, un dossier fermé, son nom inscrit dessus. Le sergent s'asseyait sur sa chaise, fit signe de faire de même. Lily emprunta une chaise au hasard, l'avançait suffisamment de sorte à se mettre face au soldat. Son écran d'ordinateur était allumé, avec des informations mises à jour récemment. Sur la une, l'assassinat d'un ministre, par un vilain qui avait tout bien orchestré.

— Bien, j'ai préféré de t'en faire part avant d'envoyer le dossier à tes tuteurs, ou tes nouveaux parents si tu préfères. Débuta t-il calmement.

Peu rassurée, elle plongea ses orbes bleus clairs dans les iris sombres de son professeur. Elle frissonnait légèrement, avec une intuition que ça n'annonçait rien de bon pour elle. Sa bouche devenait sèche. Pour faire face à ce problème, elle ravala sa propre salive, tout en se tenant droitement sur la chaise.

— Alors on va y aller plus franchement. Comment ça va, toi ?

— Ca va.

— C'est faux.

Lily se pinça les lèvres. Cogitait sur sa chaise. Serrait son pantalon. Persista.

— Je vais bien.

— D'accord. Et pourquoi tu avais l'air de plus t'entendre avec les autres étudiants dans d'autres académies que ici ? Interrogea le sergent, sans aucun jugement.

Les sourcils de la jeune fille se froncèrent. Elle défia du regard l'adulte, sur la défensive. Bien que c'était important de respecter ses supérieurs, pour l'adolescente, ça lui importait peu. Parce qu'elle n'appréciait pas spécialement qu'on vienne parler de son cas. Qu'on l'étudie.

— Vous faites le psychologue, sergent ?

Le militaire posa son coude sur son bureau, plaça une partie de sa mâchoire sur son poing. Il toisait la lycéenne, notant que son attitude était plus braquée que habituellement. Parfaitement calme, déjà expérimenté, il savait comment gérer un caractère aussi têtu.

— C'est pour ton bien, gamine.

— Vous ne vous êtes jamais intéressé à vos élèves, en quoi me prendre à part change quelque chose ?

Elle lançait des piques de vérité. Rien que ça, amusa légèrement le sergent, qui dissimulait un sourire. Son élève préféré ne se laissait pas être marché dessus aussi facilement. En tant normal, n'importe qui aurait voulu la casser, la recadrer, ce qui ne faisait pas partie de son plan.

— Parce que j'ai une proposition à te faire.

— Ah ! Lâcha la bleutée avec une fausse mine surprise. Et donc vous me donniez un cours gratuit de psy ? Comme c'est aimable à vous. Mais vous savez, j'ai pas beaucoup de temps pour moi, j'aimerai m'entraîner.

— C'est bien pour ça, que je te prend à part. Sourit-il.

Sous le regard inquisiteur de Lily, il vint gratter un peu sa barbe poussée de quelques jours.

— Tu as du potentiel Sawaka. Et ici, ce n'est pas l'endroit où tu évolueras.

— C'est à moi d'en décider, sergent. Soupira la jeune fille, ennuyée. Elle croisait ses bras contre sa poitrine en gonflant ses joues, têtue.

— Et en tant que professeur, j'estime qu'il y a un meilleur endroit pour toi. C'est une chance que je te propose. De muter à UA.

— Mais ouais, mais ouais_... DE QUOI ?????

Cette fois-ci complètement surprise, Lily se décomposa sur place. Elle tirait une drôle de tête.

— UA ? MOI ? A UA ? Pourquoi ?!

— Avant-hier, j'ai discuté avec les professeurs de cette école. De ton cas. Ils avaient l'air favorable à ce que je t'envoie dans leur académie.

— Mais je ne suis pas d'accord !

Le sergent haussa un sourcil devant autant d'entêtement. Il l'écoutait, mais il semblerait pas qu'elle veuille développer d'avantage. Par conséquent, il en déduisait que c'était à lui, de la convaincre.

— Je me rappelle très bien que quand tu as fait ton entretien ici, les papiers signalaient que tu étais intéressé d'aller étudier à Yuei. Mais tu sortais que tu voulais t'endurcir ici. Petite, ce n'est pas le bon endroit. Tu... Tu as beaucoup de potentiel. Et à Yuei, ils sauront te rendre plus forte avec ton alter.

— Mais_...

— A Yuei, tu as plusieurs stages auprès des héros professionnels. Trancha le sergent, plus durement. Ici, ce n'est que à ta terminale que tu peux entrer sur le terrain avec un pro ! Et encore, tu as moins d'expérience comparé aux élèves de UA. Et combien même, c'est une chance Sawaka. Être diplômé à Yuei, tu seras plus libre. Libre d'avoir ta propre agence, d'aller dans celle que tu souhaites, choisir tes fonctions. Tandis que nous, à Hanran-Gun, soit tu es soldat, tu travailles avec la sécurité publique, soit tu es un héro sous les ordres direct d'un membre important hiérarchique, qui peut t'envoyer faire le sale travail. Même à l'étranger. Et je t'épargne les détails. On peut même t'envoyer à l'étranger, servir des raclures.

Il désigna sa cicatrice au-dessus de son nez, très sérieux.

— Cette cicatrice là, c'est pour un salopard friqué que j'ai dû défendre. Il rageait contre des ennemis et voulait frapper des innocents, m'a blessé volontairement pour relâcher sa colère. Je devais me contenir. Je sers le Japon, mon ordre absolu est d'obéir et de ne pas foirer ma mission. Sawaka, tu es quelqu'un qui mérite mieux que ce job-là. Et ton alter sera bien plus utile à réellement sauver des vies que d'être un pion pour la société.

Le professeur sourit doucement.

— Depuis que t'as mit les pieds ici, tu ne souris quasiment pas. Quand j'ai vu que tu souriais sincèrement avec les autres jeunes, dans les autres lycées, je me suis dit que ta place est parmi eux. Pas ici. Que tu peux encore changer de lieu. Ton alter le vent... est destiné à être libre, à être utilisé que en fonction de tes envies. Pas à être une arme, que tu dois utiliser pour des ordres.

— Je... Pourquoi vous me dites tout ça ? Osa t-elle lui demander, après son discours qui la secouait émotionnellement.

— Eh bien, je tiens à ce que tu prennes le bon chemin. Avoua t-il en fermant ses yeux.

Lily serra ses poings, baissa sa tête, fixa son ombre sous ses pieds. Son coeur pinçait, lui faisait mal. Sa gorge était nouée, ne trouvait rien à redire à son discours.

La pluie devenait plus torrentielle que plus tôt. Les gouttes venaient taper contre la fenêtre, assez fortement pour briser le long silence. Le sergent soupira, tapota son index sur le dossier encore clos de son élève. Il détacha son regard d'elle, pour ne pas se sentir désolé pour elle.

— Je te laisse le temps de réfléchir, je te donne au moins cinq jours. Tu fais ce que tu veux de cet information. Mais j'avais pu discuter avec ton tuteur_...

— Vous voulez vous débarrasser de moi, sergent ? Car je ne correspond pas à vos attentes ?

Stupéfait par cette question, par ce ton si faible employé, il jaugea la bleutée en train de broyer du noir.

— Mais non ! S'écria t-il vivement. Au contraire, je n'ai jamais prit la peine de faire ce genre de proposition à quiconque ! Je veux simplement t'aider. Tu es unique ici, et... Pour moi, avec mes propres expériences vécues, je me sentirais soulagé d'avoir pu te guider.

— Y en a d'autres qui ont plus de capacités que moi. Souffla t-elle en se rabaissant encore plus.

Le sergent plissa ses yeux. Il ne tenait pas à avoir pitié de cette fille. Pour diminuer cette terrible sensation qui lui saisissait le coeur, il se pinça l'arrière de son nez.

— Sawaka, je veux que ce soit toi et personne d'autre. Et si je peux te rassurer sur un point, tu ne seras pas la seule à être muté à UA. Il y auras d'autres élèves de Hunakawa, par exemple. Tori va retrouver son poste là-bas et tenait à y emmener avec elle deux élèves. J'ai cru même entendre, bien que ce ne soit pas confirmé à cent pourcents, qu'un élève de Kurayami ira aussi avec vous...

— Hein ? Kurayami ? S'étonna Lily, étonnée, elle releva sa tête.

— Tu es en train de penser à quelqu'un, toi.

Les dents serrés, les yeux baissés, la bleutée ne pouvait penser au visage de Anastasia. Et si c'était elle qui viendrait ? Non, c'était trop tôt pour y songer, d'autant plus qu'il n'y avait pas que cette fille dans ce lycée. Et pourtant, son coeur souhaitait qu'elle soit ailleurs, plus souriante. Et pas seulement elle. D'autres personnes ne méritaient pas de rester dans cette académie sombre.

— Pendant que nous y sommes, je vais t'avouer autre chose. Ce que tu ressens là, nous devons l'ignorer.

— H-Hein ? Lâcha t-elle, perplexe.

— On n'apprend que ça en première, mais l'empathie, nous devons l'écarter. Nous sommes programmés pour être des soldats. Pour ma cicatrice par exemple, je devais faire abstraction sur ce qui est juste ou pas juste.

Doucement, l'adulte pencha son corps plus en arrière, souleva légèrement son menton.

— Toi, j'ai bien vu que tu restes dans ta bulle. Mais arriver à un certain stade, tu peux vite t'emporter et cogner si l'envie te prend. Tu es vite émotive, très expressive.

— Pas du tout ! S'indigna rapidement Lily en rougissant. C'est juste que... ben... fin... je...argh...

— Et puis, même si tes camarades n'ont pas une haute maturité, en première, tout va changer. Dit-il, très certain. Des héros peuvent faire preuve d'empathie avec des vilains, et parfois, les remettent sur le bon chemin. Avec le coeur comme le tien, tu peux en être capable. De notre coté, on n'a pas cette opportunité.

Une joue gonflée, Lily bougonna ;

— Vous n'avez rien dit à ce sujet en entretien.

— On ne prévient pas tout ce qu'on va vous apprendre. Et puis, dès la première année, beaucoup renoncent à leur cursus. Et puis, avec le test, beaucoup se fichent d'avoir renvoyé des élèves après l'affrontement. Toi en revanche, tu t'en veux encore t'avoir fait partir une fille après l'avoir battu.

— C'est parce que... elle voulait aussi être ici. Se justifia t-elle, peinée.

— Je sais bien. Mais tu vois, peu de personnes repensent à ça. Ça démontre que tu as bon coeur. Et que ta place serait plus approprié à UA. Sourit doucement le sergent. Notre méthode est très cruel, mais c'était le choix du directeur. Et je pense même que ça peut provenir de plus haut. Alors fais-moi le plaisir de réfléchir très sérieusement à mon offre.

Il se leva et posa une main sur l'épaule de l'adolescente. Il hochait la tête et précisa également sur un autre point.

— Et le directeur nous a ordonné autre chose. C'est ce pourquoi je tiens à ce que tu donnes une réponse rapide.

— C'est... quoi ? Demanda t-elle, d'une petite voix, incertaine.

— Nous n'irons pas participer au permis provisoire.

— HEIN !?

Scandalisée, elle dévisagea son professeur, apeurée.

— Mais pourquoi ?!

— Il estime que ce n'est pas nécessaire. Du moins, en terminale oui, avec le début des stages d'immersion. Alors ce serait une perte d'argent de devoir vous inscrire si c'est pour le renouveler prochainement.

— Je vois... Alors... Lily soupira et fixa intensément son supérieur, très sérieuse, D'accord, j'accepte votre offre, vous avez champ libre pour contacter ma famille.

— Marché conclu. Sourit gentiment le sergent. Allez, je te laisse filer, j'ai du travail à faire.

Obéissante, Lily se levait de la chaise, inclina doucement sa tête, attrapa son sac et sortit sans faire d'histoire. À peine eut-elle le temps de tendre sa main pour ouvrir la porte, que quelques adultes raillaient, exprimaient leurs ennuies.

— Ahhhhh, c'était des patates ! Pouvaient pas nous faire des frittes le cuistot ?!

— Salut, lieutenant, major.

Les militaires remarquèrent la jeune fille et saluèrent, s'écartèrent pour la laisser sortir de la pièce. Son collègue, le major, à la peau noire souriait doucement et jeta un regard attendrit vers le sergent.

— Alors c'est dit ? Elle a accepté, ton élève préféré ? Tu n'auras pas mal au coeur de la laisser partir ?

— Silence. Grogna le sergent en se braquant de suite, il se rapprocha de son bureau, utilisa son ordinateur.

— Ehhh ? Alors t'étais sérieux l'autre soir ? S'étonna le lieutenant en réduisant la distance avec son collègue.

— Je suis toujours sérieux.

— Bah putain.

— Elle va nous manquer, la petite. Lui sourit le major, les bras croisés, il appuyait son fessier au niveau de la porte d'entrée.

Un long soupir quitta les lèvres du sergent.

— Comme tu le dis. Mais... Je pense que c'était la meilleure décision que je puisse faire.

— Je te soutien dans ta démarche. Cette petite volera haut.

— Genre, t'as prit cette fille en affection ? Juste parce qu'elle est la fille de Skyfall ? Lui questionna impudemment le lieutenant.

Le major le dévisagea sévèrement. Il n'appréciait guère le ton qu'il venait d'employer au sous-officier.

— Maintiens tes propos, ça n'a strictement rien à voir !

— J'ai certes, eu une dette avec son père, lui confirma le sergent sur un ton lourd avant de dévisager son collègue, mais sa fille, je n'avais rien à lui devoir. Sauf que elle, n'a rien en commun avec son père. Alors si tu as d'autres remarques peu pertinentes, balance voir. J'estime que ses efforts doivent être récompensés et qu'elle ne devrait pas regretter pour son chemin à prendre.

— Ah.

— Bien, et si on parlait d'autre chose ? Pour ta promotion en tant que futur commandant ? Lui sourit son autre collègue. Alors, on fête ça quand chez toi ? J'ai hâte de voir ta petite choupette, je me souviens encore quand elle m'appelait tonton ours !

Un rire échappa les lèvres du sergent. Il secouait sa tête.

— Tu n'oublies pas son anniversaire, c'est pour bientôt...

— Je transmettrais ça à ma femme !

— Et moi, je suis invité ? Y aura de l'alcool de qualité, hein ? S'enthousiasma le lieutenant.

Ils rigolaient ensemble, discutant du futur insouciamment.

Tout en longeant les couloirs, cette fois-ci, peu occupés étant donné qu'une grosse partie était partis manger, la lycéenne avait le regard perdu. Le discours de son professeur tournait en boucle dans sa tête et elle n'arrivait même plus à penser à autre chose. Très honnêtement, la bleutée ne savait plus quelle direction prendre. Que tout était compliqué à suivre. À comprendre.

Face aux escaliers, le regard dans le vague, pour la première fois, Lily avait la mauvaise sensation que les escaliers, c'était long. Qu'elle s'épuiserait à force de monter. Que le chemin à prendre était long, semé d'embûches. Non sans grande conviction, son corps avançait, l'amenait à son petit endroit préféré dans lequel, elle aimait s'y poser. Pour trouver de la tranquillité. Sa zone préférée dans la journée.

Une mouche volait, se posait sur une barre en cuir rouillée, qui aidait à délimiter les escaliers. La pluie continuait de tomber, s'ajoutant au sac à dos qui chutait sur l'escalier en béton. Mollement, l'aspirante héroïne et soldate se laissa s'asseoir. Automatiquement, elle fit sortir son pendentif caché sous son T-shirt noir. Son pouce caressait les perles turquoises qui s'y trouvait au bout, entre une fausse plume bleu et blanche.

Son moral avait prit un coup. D'un coté, ce que le sergent lui avait énoncé l'avait attristé, de savoir la suite du programme à Hanran-Gun. Et d'un autre, l'opportunité qu'il lui proposait, était certes positive, mais ceci signifiait qu'elle devra encore plus s'éloigner de sa famille.

Encore du changement. Encore un déménagement.

Lily bascula sa tête en arrière, laissée seule avec ses propres pensées, qui n'étaient qu'un tourbillon de mal-être. Tout ces tracas, lui donnait la migraine. Elle se massait les trempes, essaya de n'écouter que le son de la pluie. L'adolescente ne savait même plus si elle avait fait le bon choix en acceptant l'offre. La bleutée ferma ses yeux.

Des fragments de son passé remontaient à elle. Démarraient, comme une vieille cassette rouillée.

« —Comment ça tu veux rester près de ta mère ? J'habite très loin de Saitama. Je ne vais pas emménager dans le coin juste pour tes putains de caprice ! »

« —Ah ouais, aussi, tu changeras d'école. Tu te démerderas. »

« — Uh ?! Tu vas te barrer avec cet inconnu !? Et loin de moi ?! Tu crois que tu peux m'échapper ?! Tu me dois une grosse dette, Lily ! »

« — Désolé Lily, ça ira si on déménage ? C'est pour mon travail. Je vais avoir un plus grand dojo pour exercer mon métier. Si... ça te gêne, je comprendrais tu sais...Mais promis, je ne te laisserais jamais seule. Pour toi, je peux sacrifier mon travail. »

Encore une fois de plus, elle devait encore partir. S'éloigner. Recommencer à zéro.

La lycéenne se mordit les lèvres. Essayait de se reprendre. De positiver comme elle le pouvait. Oui, à UA, les autres personnes de son âge étaient très sympathiques. Ouverts. Mais pour combien de temps ? Tout le monde avait une face cachée, et elle craignait d'être facilement rejeté.

D'un coup, elle tapota ses joues, secoua vivement sa tête, déterminé à vite se reprendre.

— Bon ! Si c'est ça, je vais regarder des vidéos de chat drôles moi !

Ce qu'elle faisait aussitôt pour se changer les idées, ce qui fonctionnait. Lily gloussait, se tortillait sur place en n'arrêtant pas de geindre un « Je veux un chat ! ». Perdue sur Instapple, elle vit que Anastasia avait mit quelque chose sur sa story. Intriguée, la bleutée cliqua dessus pour regarder.

Il s'agissait d'une image d'un senko hanabi. Des petites étincelles sortaient du bâtonnet, sur un fond noir.

— Hmm... Skywalker aime les feux d'artifices ? Sourit doucement Lily, tout en tapotant ses bottes entre eux.

Une notification apparaissait sur son téléphone.

|| Anastasia_Lightnight on Instapple ;

Jeudi. 23h. Faut qu'on cause. 

= A suivre =

*

BONUS

| PLUS-ULTRA INTERVIEW ! |

| 3 |

* Invité du jour:

Skywalker Anastasia

Izuku: Bonjour tout le monde!! Bienvenue dans le plus Ultra interview!

Katsuki: La troisième partie. 

Lily: On va vous présenter notre invité du jour; Skywalker!!

Katsuki: Pourquoi l'auteure a t-elle voulu que tu restes avec nous sur la table?

Lily: Parce que je suis méga cool! *fait signe de V avec ses doigts*

Katsuki: J'ai déjà envie de me tirer en voyant ta tronche.

Izuku: Katchan, ce serait bien que tu ne cherches pas la bagarre, All Might tenait à ce qu'on gère le_

Katsuki: IL FUIT SES RESPONSABILITES OUI!

Shoto: Skywalker, tu peux rentrer. 

Anastasia: *entre* C'est animé ici.

Shoto: Toujours.

Katsuki: Toujours? C'est parce que vous me forcez à rester ici...

Anastasia: Ben casse-toi alors.

Katsuki: J'la retient cette fille aux airs d'intello.

Anastasia: Je ne suis pas intello. Ou alors j'ai un plus grand cerveau que le tien.

Katsuki: REPETE?!

Izuku: Ca commence très très mal...

Lily: Ca devient de la comédie, quelqu'un veut du pop corn en attendant?

Shoto: ...Non, sans façon. N'encourage pas. 

Lily: Ce serait long d'attendre sinon!

Izuku: *toussote* Skywalker-san, nous avons des questions pour toi!

Anastasia: OK, faites vite, l'air que je partage avec vous me déranges.

Lily: En quoi ça te dérange? On a tous très bonne haleine, personne ne sent mauvais!

Anastasia: Regarde bien tes dents au lieu de parler.

Lily: HEIN? QUOI? J'AI UN TRUC COINCE ENTRE MES DENTS? OH PUTAIN LA HONTE! *tourne rapidement sa chaise, sort son téléphone pour vérifier si ce qu'elle dit est juste*

Anastasia: (Mais c'est qu'elle me croit en plus?????? A quel point elle est naïve??!) *dépité*

Shoto: Je commence. *ouvre une enveloppe* Anastasia, aimes-tu faire du roller?

Anastasia: J'en faisais. Avant. J'aime bien.

Shoto: Tu comptes en refaire?

Anastasia: Question suivante.

Shoto: ...

Lily: A-ha! J'ai rien entre mes dents!! Tu t'es trompé, Skywalker!

Anastasia: *a le regard vide* Non...sans blague...

Izuku: Suivant.. euh...hein??? Bakugo Katsuki, fait pierre-papier-ciseau avec Skywalker Anastasia??? *bug*

Katsuki: Que de gamineries... *grogne, le fait* AHAHAH! J'AI GAGNE!

Anastasia: Pourquoi j'ai fait le ciseau? *blasée*

Katsuki: Si j'ai gagné, JE vais poser une question!

Anastasia: Eclate-toi. *hausse ses épaules*

Katsuki: T'as une putain de double personnalité ou ça se passe comment? Quand t'utilises ton alter d'ombre.

Shoto: ... Ca aura le mérite d'être clair et intéressant.

Izuku: En effet...

Lily: *hyper attentive*

Anastasia: C'est plus compliqué que ça. Tout ce que je peux certifier c'est que... mon alter, je n'arrive pas à le gérer... ça prend possession de moi.

Izuku: Comme avec Tokoyami-kun... 

Shoto: Ca ne doit pas être facile, tout les jours.

Anastasia: ...Non. *baisse les yeux*

Katsuki: T'a qu'à juste le maîtriser, t'entrainer. *soupire, ennuyé*

Lily: Doooonc à moi pour la dernière question! *ouvre l'enveloppe, lit, a les yeux ronds*

Izuku: Qu'est-ce que ça dit?

Lily: P-Pfft...!! *plaque sa main sur sa bouche, littéralement en train d'exploser de rire, se plie en deux* Pfft...aahhaha...!!

Anastasia: Bon accouche! C'est quoi? *gonfle sa joue*

Lily: S-S-Skywalker... Dans le placard à gauche... ahhahaha....Tu dois le mettre...ahahah...!!

Shoto: Un costume? *se lève, va ouvrir pour voir* QUE????? *bug*

Anastasia: C'est quoi? Rien de ridicule j'espère? *pas rassurée*

Shoto: ...........

Izuku: T-Todoroki-kun? *inquiet*

Shoto: ... *sort le costume d'une licorne*

Katsuki: PFFFT???! *plaque sa main sur sa bouche, se retient de rire devant ce costume ridicule*

Lily: AHAHAHAHAHAH!!! 

Izuku: *se met à rire aussi, se tient le ventre* 

Anastasia: Et... je dois porter ça DEVANT vous? 

Shoto: ...oui. *sourit*

Anastasia: *se lève* J'chui même pas payer pour les délires de l'auteur! J'me casse! *fait un doigt d'honneur et sort en claquant la porte*

Lily: NOOOOON REVIIIIIENSSSS!! *utilise son alter du vent pour récupérer le costume, pars à la poursuite de Anastasia*

Shoto: ...Sérieusement? Elle abandonne pas?

Izuku: *regarde en détail la lettre et pouffe*

Anastasia: *porte le costume de licorne, regard blasée*.....Et...je dois le faire? Et après l'autrice me laissera tranquille? 

Lily: Ouais! *lève son pouce, grand sourire*

Anastasia: ... Je suis une licorne. *se déhanche, son visage devient rouge écarlate* Et une licorne magique qui galope sur un arc-en-ciel...

Katsuki: *en train de filmer sur téléphone, sourire moqueur*

Shoto: Pfft... *se marre aussi*

Izuku et Lily: *au bout de leur vie, morts de rire*

Anastasia: *retire vite le costume, le jette par terre* Pourquoi on m'humilie!? Je m'en vais!!!

Izuku: C-C'était...p-plus ultra...interview...

Shoto: A la prochaine... 

*