L'enthousiaste et imprudent : le crash

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Ongarth, deux ans avant la Bataille de Yavin.

Après l'avoir vu, trainant la patte avec son baluchon semblant peser une tonne, jusqu'à la station de Vogartha, elle a décidé de le suivre. Elle a rencontré le Mandalorien quelques mois auparavant, quand il est entré dans la cantina et qu'il a provoqué la bagarre du siècle. Le plateau du comptoir a été arraché, le comptoir lui-même cassé en deux après que l'étranger ait fait traverser un brigand à travers ce dernier. Il a fait une telle mauvaise impression qu'il a dû quitter la ville afin d'éviter de toujours regarder au-dessus son épaule. Mais cet homme semblait déjà sans arrêt sur ses gardes. Le grabuge qu'il a provoqué était parti de rien. Un pilleur d'épaves avait posé sa main sur son épaule avec une gaieté alcoolisée et c'est à ce moment-là que tout est partis en vrille. Désormais, elle est en train de le suivre dans les montagnes, après avoir pris les mêmes trains que lui et l'avoir suivi jusqu'à son village où il a déposé son baluchon plein de provisions.

Elle s'attendait à rester campée derrière une roche éboulée, à l'espionner jusqu'à ce que la nuit tombe, puis elle aurait chopé le dernier train pour Gerdyn, puis celui pour Vogartha. Enfin, elle se serait fait fouetter par Wartob pour avoir pris la liberté de quitter la ville alors qu'elle avait du travail au garage. Mais quelle est sa surprise quand elle voit le Mandalorien ressortir de son cabanon, armure et casque laissé au placard, habillé d'un simple pantalon troué et d'un t-shirt léger. Il reprend le train en direction de la Triade. Elle sait très bien que de toute manière, elle finira par recevoir une centaine de coup pour ne pas avoir effectué son travail, elle peut bien disparaître encore quelques heures.

Alors elle continue de le suivre, à bonne distance. La neige lui arrive sans arrêt dans les yeux, mais c'est toujours moins pire que la pluie. Elle ressert son écharpe autour de son cou avant de se cacher dans une grotte, le Mandalorien s'étant arrêté devant une immense montagne, au pied d'un des trois volcans. Il ressemble énormément à un immeuble ancien plus qu'à une montagne.

— Tu ne devrais pas suivre un étranger, jeune fille.

Elle s'arrête de respirer et ne bouge plus. Le Mandalorien se retourne et revient sur ses pas pour venir la débusquer. Il attrape son bras avec un peu d'agressivité, agacé que cette gamine l'ait suivi jusqu'ici.

— Vous me faites mal ! s'écrie-t-elle en se débattant.

— Comment tu t'appelles ?

— Ça vous regarde, même ?

Elle arrive finalement à lui faire lâcher son bras mais elle lui offre un regard mauvais en échange.

— Ça me regarde puisque tu me colles aux basques.

— Vous devriez vous estimer heureux que je sois curieuse plutôt qu'un assassin employé pour vous tuer.

— C'est ça. Maintenant rentre chez toi.

— Où est-ce que vous allez ?

— Ça te regarde, même ?

La jeune fille fait une moue avec sa bouche en croisant ses bras sur sa poitrine. Cet individu n'est pas très agréable. Le Mandalorien sans son armure reprend son chemin vers l'édifice.

— Je m'appelle Eowyn.

Il s'arrête dans sa marche et se retourne.

— Ça me fait une belle jambe.

— Vous m'avez demandé comment je m'appelle, dites-moi donc où vous allez.

— Tu peux crever.

Elle hausse les sourcils, indignée, mais elle n'en démord pas pour autant.

— Et vous, vous vous appelez comment ?

Il ne lui répond pas.

— C'est mal poli d'ignorer la personne qui vous parle.

— Lâche-moi, gamine.

Il commence à escalader l'établissement mais elle décide d'attraper son pied. Tant qu'elle n'aura pas eu de réponse à ses questions, elle ne lâchera pas l'affaire.

— Lâche-moi !

— Dites-moi comment vous vous appelez et où est-ce que vous allez !

Il donne un coup de pied dans son visage et elle lâche sa prise. Elle termine les fesses dans un mélange de boue et de neige fondue par la chaleur que dégage la Triade.

— C'est dangereux où vous allez !

Il atterrit juste à côté d'elle et s'empresse d'attraper son col. Elle ne touche le sol que par la pointe de ses chaussures trouées. La lueur dans le regard du Mandalorien est terriblement effrayante.

— Je m'appelle Belokwa, mais ce que je compte faire et où je vais, ça ne te regarde pas. Si tu veux que tes parents te voient rentrer à la maison en un seul morceau, je te conseille vivement d'arrêter de me les briser et de rentrer chez toi.

Il la pousse en arrière et elle retombe les fesses les premières dans la boue, éclaboussant son visage pâle. Belokwa entreprend une nouvelle fois son ascension sur le bâtiment recouvert de lave refroidie sans se retourner. Eowyn se relève et constate son pantalon plein de boue qu'elle va devoir garder jusqu'à la prochaine lessive car elle n'en possède pas d'autre.

— J'ai plus de parents, marmonne-t-elle pour elle-même en piétinant le sol d'agacement. Quel gros con, celui-là.

Il lui faut plusieurs heures pour rejoindre la première gare de train. Le trajet est solitaire et silencieux. Elle voulait simplement savoir pourquoi il se dirigeait en direction de la Triade alors que la chaleur risque de le tuer. Elle voulait juste l'aider. Quel ingrat, quand même.

Un bruit explosif attire son attention. Elle lève son regard vers le ciel à travers le hublot duquel elle voit dégringoler un vaisseau, laissant une ligne noire dans le ciel, en direction de Vogartha. Le bruit du crash fait trembler un peu plus le train, ainsi que probablement les environs.

D'après l'endroit d'où s'élève la fumée, le vaisseau doit se trouver à quelques kilomètres au nord de Vogartha. Intriguée, déjà en retard de presque dix heures sur son travail, elle décide de donner des raisons supplémentaires à Wartob de la flageller et part en direction du lieu du crash après être descendue à Vogartha.

Le chemin qui mène au vaisseau est loin d'être tout tracé, il s'est un peu écarté des sentiers fréquentés. Quand elle voit enfin la coque dans son champ de vision, elle se dit que toute cette randonnée en valait la peine. Elle contourne le vaisseau dont la coque est abimée dû au crash, mais il a un certain style. Une grosse figure colorée est dessinée de chaque côté de l'aileron dorsal, mais elle reconnaît très bien ce type de navette. C'est une Sheathipède, et à la vue des couleurs sur sa coque, ça ne peut pas être des membres de l'Empire.

Elle arrive à l'arrière du vaisseau et profite d'un trou entre la trappe et la coque pour s'y infiltrer. La première chose qu'elle voit, outre le désordre dû aux secousses provoquées par le crash, c'est deux humains et un Lasat, inconscients, ainsi qu'un droïde astromécano d'une vieille série C1 qui braille en langage électronique car il n'arrive pas à se remettre sur ses roues. Elle se précipite pour l'aider à se relever, mais il sort deux bras articulés de son unité mobile et commence à la menacer.

— Doucement ! Je viens vous filer un coup de main.

Le droïde arrête immédiatement d'essayer de la frapper et percute le corps de ses compagnons pour les aider à se réveiller. Eowyn en fait de même, elle se penche au-dessus d'un jeune garçon, plus vieux qu'elle de quelques années, pour essayer de le réveiller. Une sensation étrange l'entoure, mais elle ne saurait expliquer ce que c'est, ni pourquoi elle ressent comme une aura protectrice. Finalement, elle baisse son regard sur un cylindre qui pendouille à la ceinture du garçon. Elle le prend dans ses mains sans le détacher de la ceinture de son propriétaire. Elle en avait entendu, des légendes, mais elle n'en avait jamais vu en vrai.

Un sabre laser.

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