57 - Arrivés à bon port

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Ongarth, quelques mois avant la bataille de Yavin

Eowyn vole. Elle est en train de voler au-dessus des creux inondés. L'eau dans son organisme s'écoule doucement par sa bouche, elle est trop faible pour avoir le réflexe de tousser d'elle-même. Elle ne voit que l'eau frétillante sous la pluie, elle ne voit pas l'exécrable Mandalorien qui la tient à bout de bras.

Finalement, ils arrivent au-dessus de Gerdyn. Le dôme rose s'était élargie en hauteur pour permettre aux vaisseaux d'accoster. Il ne faut surtout pas que les intempéries menacent le commerce. Belokwa traverse le bouclier et dépose Eowyn sur la première surface plate qu'il voit. Un chemin bétonné que nombre de commerçants empruntent. Ils s'écartent sur leur chemin pour ne pas être brûlé par le jetpack du Mandalorien.

Belokwa allonge Eowyn à même le sol et commence à compresser son thorax pour faire sortir l'eau. Eowyn le voit faire, comme si elle n'était pas tombé dans l'inconscience comme elle aurait dû. Ses yeux sont ouverts, comme ils le seraient si elle était morte. À la cinquième compression, le reste de l'eau s'expulse enfin de ses poumons.

Eowyn tousse, elle tousse énormément. Elle a d'ailleurs l'impression qu'elle va cracher ses poumons. Elle se sent brûlante, inflammée. Les passants s'arrêtent pour regarder, leur curiosité l'emportant sur les affaires qui les attendent.

Belokwa lui tape doucement dans le dos et maintient son visage avec son autre main. Quand la jeune adolescente se calme enfin, il expire de soulagement. Elle lève son regard vers lui. Si elle n'avait pas frôlé la mort de cette manière, elle se serait préoccupé de la mine inquiète du Mandalorien. Il est trop imbuvable pour se préoccuper de qui que ce soit d'autre que lui-même. Mais il est inquiet pour la jeune fille. Eowyn n'est pas blonde, mais elle a un caractère qui ressemble bien trop à celui de sa défunte fille.

- Tout va bien, tu es à l'abri.

Il se passe près de deux jours avant que le Grand Maître ne prenne la décision d'envoyer un vaisseau pour évacuer l'eau des creux. Belokwa a par ailleurs vendu son jetpack sur le marché noir pour récupérer des crédits et payer un hôtel en attendant que Vogartha soit de nouveau habitable et que le village où il vit ne soit de nouveau accessible en train. Dès le troisième jour, Eowyn peut retourner à la taverne, même si cette dernière est encore inondée. Belokwa doit attendre encore quelques jours avant de pouvoir rentrer chez lui, son village étant assez loin des villes pionnières du commerce sur Ongarth.

Eowyn le remercie avant de montrer dans le train. Avec du recul, c'est la dernière chose qu'il fit pour elle, la seule chose de serviable, probablement bien trop venant de lui, qu'elle reçut de sa part. Il redevient rapidement le connard qu'il était.

Quand la jeune fille entre dans la taverne, ses pieds clapotant sur l'eau restante sur le sol, Wartob est fort mécontent. Elle n'a pas récupéré les crédits du villageois réfractaire. Alors il décide de la fouetter jusqu'à ce qu'elle n'ait plus la force de lever son bras pour encaisser les coups.

Une fois sur le ponton d'atterrissage, Eowyn a retrouvé son calme. Elle s'est toutefois renfermée sur elle-même et ne dit plus un mot. Elle tient l'enfant dans les bras. Din est occupé à parler avec un mécanicien Mon Calamari pendant que la crapaude cherche son mari. Eowyn remarque toutefois que la plupart des travailleurs sont des espèces aquatiques : Mon Calamari, Quarrens. Rien de bien étonnant pour une lune recouverte d'eau. Mais rien qu'à les regarder, ces individus aquatiques, Eowyn est prise de frissons. Au moins, nous sommes arrivés à destination. Din vient poser une main sur son épaule.

- Tu te sens mieux ?

Elle hoche la tête bien qu'elle manque d'entrain, chose que le Mandalorien ne manque pas de remarquer. Les croassements, devenus bruyants, de la reptile attirent leur attention. Ils constatent que leur passagère a retrouvé son mari. Ils se touchent les mains puis se prennent dans les bras avec une joie qu'Eowyn perçoit très clairement dans la Force. Cela a le don de l'apaiser un peu. Le futur père regarde la ponte dans le bidon d'eau fluorescente. Le trio se rapproche d'eux et le crapaud, d'une couleur verte terne, vient serrer la main de Din pour le remercier.

- On dit que vous pouvez me conduire auprès de mes semblables ?

L'anthropoïde mâle lui indique la direction de la cantina. Le Mandalorien a un regard pour sa mécanicienne qui regarde le sol en tenant l'enfant contre elle, comme si regarder partout ailleurs pourrait la faire s'évanouir. Il passe un bras autour de ses épaules, espérant lui faire savoir qu'il est là pour elle, et emboite le pas au couple qui les incite à les suivre l'auberge.

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