Anne et Alone courraient depuis déjà pas mal de temps, si bien que leurs corps refroidissaient d'eux-mêmes et que le paysage forestier et froid avait viré à des terres arides et sèches.

Le sol craquelait. 

Anne s'arrêta un instant. Alone s'immobilisa à ses côtés.

- Qu'est-ce que c'est que ce bazar...?, murmura la Niffleur, le sol est craquelé mais on est au Canada...je ne comprends pas, Emily...On a pas couru aussi longtemps, si ?

La détective secoua la tête.

- En effet, nous n'avons pas pu dépasser une quelconque frontière menant sur un pays aux terres arides. Seulement, sommes-nous toujours au Canada, c'est cela la vraie question.

- Tu penses qu'on est passées dans un portail ?, s'étonna Anne.

- Plus ou moins. Mais c'est très peu probable. Je vais être très honnête, pour moi, c'est de la magie. Je ne crois pas au paranormal, mais il faut être ouvert à tous types d'hypothèse.

Anne approuva. 

C'est alors, qu'en s'avançant, son pied heurta quelque chose de lourd et de pointu.

Elle vacilla mais Alone la tira par le bras gentiment avant qu'Anne ne trébuche. Anne la remercia avant de constater qu'elle avait manquer de tomber à cause d'une sorte de trappe.

- Hé, Emily, tu vois ce que je vois ?

- Une trappe, déclara simplement Emily, souvent, ce sont des populations nomades qui, lors de tempêtes de sables, se réfugient dedans. Hors, il n'y a pas de tempête de sable au Canada. Donc, cette trape a forcément une autre utilité. Mais je pense surtout...

La brune se pencha sur l'ouverture, les yeux plissés sous la réfléxion.

- Vois-tu ce symbole ? C'est une fleur noire puis bleue claire au niveau du pistil et des étamines. 

- Oui ?, murmura Anne, et ?

- Te rappelles-tu la fois où les filles sont devenues des garçons ?

- Oui, bien sûr.

- Olive nous avait parlé d'une fleur, qu'elle avait trouvée lors d'un voyage, elle l'avait surnommée "La Fleur d'Olive", n'est-ce pas ? Cette fleur est l'exact représentation schématisée de la Fleur d'Olive. Les pétales vers l'extérieur noires, plus bleues foncées et bleues clairs au centre.

- Donc cette trappe appartient à une cachette d'Olive, comprit Anne.

- Donc Olive est déjà venue ici plusieurs fois puisque la trappe a l'air relativement usée et vieille, sans parler du bois qui gonfle. Justement, en parlant de cela. Le bois gonfle quand l'humidité l'atteint. Hors, ne serait-ce pas étrange qu'une région pareille soit humide ?

- Emily, tu es un génie, je te l'ai déjà dit ?, souffla Anne.

- De nombreuses fois, mais je ne fais que mon travail en réalité.

Donc le paysage a dû être modifié entre l'arrivée d'Olive à cet endroit et aujourd'hui, et même modifié radicalement puisqu'il n'y pas une trace d'eau dans ce territoire aride, comprit Anne.

Emily inspecta la trappe avant de la soulever de ses doigts fins.

- Je pense qu'il y a quelque chose qui pourrait nous aider à sauver les autres à l'intérieur.

Anne hocha la tête lentement. Parfois, le côté bordélique d'Olive était génial : ils retrouvaient de quoi se sauver la vie n'importe où. Il était très probable qu'elles trouveraient des armes.

- J'y vais d'abord, déclara Emily.

Anne la laissa faire et vit disparaître sa meileure amie dans le trou, l'échelle bougeant légèrement. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle et sauta à son tour dans le trou étroit.

Ce fut Emily qui la rattrapa sans problème, un bras autour de la taille. Anne la remercia et elles descendirent toutes les deux, prudemment et lentement pour ne pas chuter. Le voyage vers les profondeurs dura quelques minutes- deux à trois minutes -et durant ce lapse de temps où la Terre semblait s'être arrêtée de tourner, Anne se mit à réfléchir.

Ils étaient arrivés par train, Le Magicorail...le train...Quelque chose lui semblait étrange chez ce véhicule. Il ne s'arrêtait visiblement jamais...mais qui le faisait avancer dans ce cas ? De plus, leur périple sur les rails s'était terminé par une chute quasiment mortelle pour là-plupart. Alors si le train avait déjà subi cette chute, pourquoi semblait-il en bon état et toujours prêt à repartir ? Y-avait t-il plusieurs chemins ou le chemin de fer était-il unique ? Et la locomotive était si...bizarre...Déjà, les couleurs. Neutres. Aucune farfelue pour attirer l'attention...Comme si le train voulait se dissimuler dans la nature...Se cacher...Neutres, comme si le créateur du train ne voulait pas dévoiler son identité ou son idéologie... La jeune femme ne put s'empêcher de penser à ses cours d'HGGSP, dans lesquels elle avait étudié de nombreuses fois les symboliques des couleurs sur les drapeaux des pays...Mais surtout la neutralité de certains pays. La Suisse par exemple. La Suisse était neutre, du côté politique. Anne se mordit un ongle.

Pourquoi ses vieux cours de géopolitique ressurgissait d'un coup ? C'était complètement idiot et pourtant, elle était convaincue que quelque chose était lié à ceci. Elle ne pouvait pas repenser à ses leçons de lycée sans qu'un déclic ait eu lieu dans son esprit. Elle fixa sa main qui glissait le long de l'échelle, fixant ses doigts pâles et tâchés de poussière- puisque les barreaux de l'échelle étaient bien sales. Elle remarqua aussi un liquide plus...étrange, et qui sentait mauvais.

- Alone, je m'arrête deux petites secondes. Je dois vérifier quelque chose.

Anne déclara soudain. Certes, l'endroit n'était pas rassurant mais savoir qu'Alone était là avec elle lui réchauffait le coeur. Elle jeta un coup d'oeil vers le bas. Alone la fixait.

- Veux-tu que je reste ?, demanda t-elle poliment.

- C'est comme tu veux...mais j'ai touché du liquide bizarre, donc je voudrais savoir ce que c'est. Ca ressemble à de l'essence, et c'est pour cela que je veux comprendre pourquoi il y aurait de l'essence sur les barreaux d'une échelle, provenant elle-même d'une cachette appartenant à Olive...Enfin, je ne sais pas...Quelque chose ne tourne pas rond.

Alone hocha lentement la tête et remonta de quelques barreaux.

- J'ai un flacon de parfum vide dans ma poche qui appartenait à Enola. Nous pouvons nous en servir pour récupérer de cet étrange liquide pour l'étudier en bas. Ce serait plus prudent.

Anne n'avait pas de meilleure idée alors elle acquiesa et se décala vers la gauche pour permettre à sa meilleure amie de se faire un passage et de laisser couler de cet chose étrange dans le petit bocal. Anne remarqua qu'Emily semblait calme, peut-être parce qu'elle était consciente que paniquer dans cette situation n'avancerait à rien. A rien du tout sauf à engendrer encore plus de panique. Et dans les situations de panique, Anne paniquait encore plus même si elle avait du sang froid. Mais actuellement, elle ne se sentait pas capable de rester calme si Emily paniquait.

Elle ferma les yeux et fredonna l'air d'une chanson d'Olive.

Misses Misters. C'était la préférée d'Anne, probablement parce qu'elle lui avait tapé dans l'oreille dès qu'elle l'avait entendue. Peut-être l'air était-il entraînant. Qu'importe.

Elle leva la tête et son coeur manqua un battement, puis deux.

- Alone, est-ce que tu avais fermé la trappe ?

Emily releva son visage, un peu surprise de cette question.

- Non, pourquoi ?

-...Alors pourquoi elle est fermée ?

Emily leva la tête à son tour et se mordit la joue intérieure pour réfléchir.

- Aucun vent alors elle ne s'est pas fermée seule...or...nous n'avons pas entendu quelqu'un toucher à la poignée. Il n'y a même pas eu de bruits de pas...Donc nous sommes observées, soit de l'extérieur soit...de l'intérieur. Alors, peut-être que la trappe possède un système électronique pour la fermer en silence, ce qui expliquerait l'explication- et il me semble que j'ai vu des fils rouges et bleus, soit pour permettre à des actionneurs de produire une action...Nous devons descendre pour ne pas être vulnérables sauf que je ne sais pas si nous pouvons sauter de cette hauteur- et on ne peut pas perdre de temps...Attends, j'ai une idée!

Alone lâcha une main du barreau et fouilla dans son sac avant d'en sortir un rouge à lèvres usé.

- Il ne m'appartient pas, précisa t-elle, c'était à Enola, pour ses rendez-vous amoureux.

- Ah parce qu'elle avait des rendez-vous ?, fit Anne.

- Disons que c'est comme ça qu'elle les appelait.

Emily lâcha le rouge à lèvres dans le vide. Il y eu un instant de deux secondes avant qu'un bruit de choc contre de la pierre se fit entendre. Emily attendit en silence. Anne cligna des yeux.

- Ce n'est pas si haut, déclara la Niffleur.

- Ce n'est pas ça que je cherche à savoir, fit calmement la détective en faisant signe à Anne de rester silencieuse, je dois vérifier quelque chose, je pense qu'il y a quelqu'un en bas.

Anne hocha la tête, sceptique mais qui pourrait remettre en questions les idées d'Emily ?

Elle ferma les yeux et tenta de réfléchir aux paroles de Misses Misters et à ses cours d'HGGSP. Pourquoi est-ce que des informations aléatoires ainsi lui revenaient en tête, maintenant, quand elles étaient agrippées à une vieille échelle rouillée, couverte d'essence, dans un souterrain appartenant à Olive, probablement en danger et surveillées ou guettées par un inconnu ?

Elle fronça les sourcils quand elle entendit un raclement d'ongle sur l'échelle, ce qui la fit frissonner. Puis elle entendit des chuchotements. Elle soupira de soulagement.

Alone avait fini de descendre et serra la main aux 'inconnues'. Anne se jeta dans les bras de la première qu'elle vit, s'autorisant enfin à respirer après des minutes d'anxiété.

- EDEB...

Anne murmura en serrant la cheffe dans ses bras. La belle femme sourit et lui carressa les cheveux, de façon maternelle pour la bercer. Puis elle se tourna vers Alone qui était éclairée par une lumière, provenant de la lampe de poche d'Hanji. 

La combattante de Titans semblait inquiète. Ses cheveux avaient été brutalement coupés inégalement, ce qui laissa Anne penser que les deux femmes avaient été attaquées elles-aussi.

- Comment êtes-vous arrivées ici ?, leur demanda EDEB en repoussant une mèche de ses cheveux derrière son oreille déchirée.

- Par la trappe, répondit Anne, et vous aussi, je suppose ?

Les deux guerrières échangèrent un regard surpris.

- Quelle trappe ?, demanda Hanji en levant la tête.

- Quelle...trappe ?, répéta la Niffleur en jetant un coup d'oeil à l'échelle, quelle-?!

La trappe avait disparu. Le tunnel de descente n'était plus qu'une abysse de noirceur et d'obscurité qui ne donnerait envie à personne ne se jeter dedans. Alone émit un petit "hum" qui signifiait qu'elle notait ce détail dans sa mémoire de génie avant de sortir le flacon de sa poche.

- Hanji, tu es bien scientifique, pas vrai ?, demanda t-elle de sa voix douce.

La femme aux cheveux décoiffés hocha la tête après des secondes de silence pesant.

- Oui...disons que je connais quelques bases.

- Je suppose donc que tu as toujours du matériel sur toi, qu'importe la durée de tes départs ou de tes voyages, non ?, continua la détective en la dévisageant poliment.

Nouveau hochement de tête d'Hanji.

- Un petit microscope de poche...et quelques fioles.

Les traits d'Alone se détendirent. 

- Parfait...

- Depuis combien de temps êtes-vous là ?, demanda Anne en s'approchant un peu plus d'EDEB, frissonnant toujours de la disparition soudaine de l'entrée par laquelle elles étaient arrivées.

- Je ne sais même plus..., murmura Hanji, je crois que c'est immédiatement après être tombées du train...on a atterri dans un village étrange, on ne s'est pas senties en sécurité alors on est parties. On a marché et on est descendues par un puits.

- Un...puits ?, demanda Anne.

- Un puits, confirma EDEB, pas en trop mauvais état.

- Est-ce qu'il y avait une fleur bleue dessus ?, s'enquit soudain Alone, sérieuse.

Les deux femmes secouèrent la tête.

- Alors ce puits n'appartient pas à Olive, comprit Anne, songeuse, mais dans ce cas, qui l'a construit dans le but de rejoindre cette galerie ?...

Elle se plongea dans sa réflexion. 

Alone se pinça l'arête du nez, fermant les yeux.

- La...cloche !, s'exclama Anne soudainement.

Alone fronça les sourcils puis ouvrit grand les yeux.

- La cloche.

Les deux autres femmes clignèrent des yeux, perturbées par ce soudain élan d'excitation. EDEB toussota poliment, posant une main ferme mais douce sur l'épaule de la Niffleur.

- Quelle cloche ?, demanda t-elle.

- Quand on est arrivés à...um...(Mistleday, lui chuchota Emily)...Mistleday, on a été accueillis par une cloche ! Mais mais mais..., s'exclama Anne.

- Ah parce qu'il y a toujours un "mais" ?, s'enquit Hanji en soupirant.

- Mais la cloche n'était qu'illusion, répondit Emily. Il n'y en avait pas dans le village.

- Donc, je pense que c'était soit un son pré-enregistré..., commença la châtaine.

-...Soit tout ici n'est qu'une illusion. Basé sur les rêves de quelqu'un, compléta la brune.

EDEB émit un petit hochement de tête approbateur, tandis qu'Hanji acquiesait rapidement.

- Quels rêves ?, demanda alors la binoclarde, je veux bien vous croire, mais j'ai le sentiment que ce ne sont pas les rêves d'Olive, enfin, c'est juste que...ça ne me semble pas, je ne sais pas.

Alone hocha la tête, une main sur son menton.

- En effet. Si ce n'est pas Olive...Alors...

La détective se figea soudain et plissa les yeux. 

- Azote...Dioxygène...

 Elle se pencha et s'accroupit avant de carresser une pierre blanche de la main, une pierre blanche et peu imposante qui semblait s'évaporer dans l'air. Elle suivit la fumée du regard.

-...Et du gypse.

Anne se figea. Le gypse. Allergique aux elfes. Dans cet endroit clos.

Les pensées se précipitèrent dans sa tête. C'était un piège qui avait été posé là dans le but de tuer les elfes de leur groupe, sauf qu'heureusement, ce n'était pas les cibles qui étaient tombées sur ce piège, mais des personnes invulnérables au gypse. Mais pourquoi ici ? Dans une cachette d'Olive, sous terre, après une longue descente à l'échelle ? Anne n'en savait rien.

- C'est donc un plan d'assassinat. De quelqu'un qui savait que nous allions venir. De quelqu'un qui savait qu'Olive comptait nous emmener ici. De quelqu'un qui connait cet endroit et probablement la même personne qui a construit le puits, fit Alone.

- Et puisque tout est une illusion, d'après ce qu'on croit, cela expliquerait la disparition de la trappe, comprit EDEB, et- Alone, ton rouge à lèvres...où est-il ?

Les quatre femmes baissèrent la tête et constatèrent l'absence du tube de maquillage que la détective avait fait tomber sur le sol. Anne se mordit les lèvres.

- Comment a t-il pu..., commença EDEB avant de se faire couper par Hanji.

- Je pense qu'on devrait sortir de là. 

Les trois autres se concertèrent du regard.

- Je crois que l'on est pas seules, expliqua ensuite la binoclarde en replaçant ses lunettes sur son front, et je ne pense pas que ce soit quelqu'un de notre groupe.

- Effectivement, fit Emily. Mais j'aimerais vérifier quelque chose d'abord. Puis-je emprunter ton mircroscope, Hanji ?

La femme accepta et Alone versa un peu du liquide qu'Anne avait trouvé sur l'échelle sur une petite plaque de plastique. Elle attendit quelques instants avant de sortir une prise éléectrique de son sac. EDEB semblait ne pas s'y attendre et ouvrit grand sa bouche aux dents pointues.

- Attends- quoi?

- Prise à piles, répondit Hanji.

Alone colla son oeil à l'oculaire et fit un léger zoom pour observer les molécules.

- Des traits...des sortes de cellules. C'est bien de l'essence. Quelqu'un a voulu mettre feu à cet endroit. Quelqu'un qui semblait pressé parce que seul l'échelle est ensevelie d'essence. Comme si le criminel ne souhaitait que personne ne vienne ici..., analysa la détective, concentrée.

EDEB en resta bouche-bée. Anne hocha la tête, très fière de sa meilleure amie.

- Mais pourquoi arrorer quelque chose qui serait une illusion ?, demanda t-elle à Emily.

- Peut-être parce que les illusions ne sont réelles qu'aux personnes qui en ont besoin.

Anne médita profondément ces paroles. "Peut-être parce que les illusions ne sont réelles qu'aux personnes qui en ont besoin". C'était vrai. Absolument vrai. Les cloches avaient retenti comme si elles leur demandaient de partir. La trappe était apparue pour leur fournir une cachette, l'échelle pour descendre...Le puis pour EDEB et Hanji...Tout collait.

- Très bien. Alors c'est comme si cet endroit...possédait son propre esprit, non ?, suggéra Anne en repensant à ses cours d'HGGSP sur la neutralité de la Suisse.

Emily se tut. Anne réfléchit quelques secondes avant de déclarer :

- Ca peut sembler stupide, mais depuis qu'on est entrées ici, je n'arrête pas de repenser à quelques chansons d'Olive et à mes anciens cours d'HGGSP, notamment sur la Suisse et sa neutralité militaire...Je me dis que depuis qu'on a pris ce train, tout est...neutre. Rien n'est ni pour, ni contre nous, alors qu'avant, Discorde faisait tout pour que la vie nous lance des dagues. Je ne sais pas si je devrais m'inquiéter de ça ou m'en réjouir. On dirait une vaguelette avant le tsunami. J'ai un très mauvais préssentiment. Quelque chose me dit que je ne pense pas à ça par simple nostalgie, mais parce que mon esprit veut me dire quelque chose...mais quoi ?

Si Alone l'écouta attentivement, EDEB et Hanji, elles, s'étaient éloignées pour observer les alentours. Anne échangea ses idées avec sa meilleure amie qui les prit en notes.

- Ce que tu dis est très intérressant, la rassura Emily quand Anne se mit à penser que ses propos étaient complètement hors-sujet, je pense qu'il y a forcément un lien.

Elles entendirent un cri de l'extérieur; "OH PUTAIN LES GARS, COUREZ, COUR-" puis un hurlement de douleur. Anne reconnut immédiatement Livaï.

- Vous avez entendu ?!, s'écria EDEB.

- Oui, fit Anne, peu rassurée mais en gardant son sang-froid.

A peine quelques secondes plus tard, un grondement résonna dans la cavité. Alone, peu impressionnée, haussa un sourcil, pas le moindre du monde effrayée.

- Je reconnais ce bruit..., fit Hanji.

- Et qu'est-ce que c'est ?, demanda EDEB.

-...Un torrent souterrain.

Les quatres femmes tournèrent la tête en même temps vers l'unique tunnel qui continuait de silonner dans le noir. Le grondement reprit et les roches se mirent à trembler.

- L'eau...C'est l'eau qui a été enfouie pour assécher la région, comprit Alone.

"L'eau...elle est en colère...", songea Anne.

- Je ne sais pas pourquoi, une intuition sûrement, mais on devrait remonter, non ?, fit Hanji.

EDEB la tirait déjà par le bras vers l'endroit où il y aurait la fameuse échelle.

Mais celle-ci n'était pas réapparue.

- Comment-qu-

- Pourquoi le paysage ne se modifie pas ?! On a besoin d'aide !!, cria EDEB.

- Grimpez sur ce que vous voyez !, gronda Emily, sérieuse et déterminée à survivre, comme dans un tsunami, les premières vagues sont toujours basses et faibles. Le pire arrivera après, cela nous laissera un court lapse de temps pour appeler à l'aide.

Anne hocha la tête et c'est alors qu'elle remarqua quelque chose.

Son téléphone était de nouveau dans sa poche.

Comme le rouge à lèvres d'Emily.