[Chapitre 17]

Anne et Luna n'avient finalement rien trouvé d'intéressant sur L Lawliet, mais quelques sites et fausses informations l'avaient fait rire alors elles l'avaient noté dans un carnet.

"1. L aurait un enfant ?? Olive, tu nous caches des choses là !!

2. L serait une femme...En même temps, ELLE."

3. L serait un Martien terrestre. Oui, parce que c'est possible une extraterrestre terreste, t'as un problème, tu critiques cette théorie ? Espèce de fermé d'esprit va.

4. L serait un con. Voilà, est-ce qu'il y autre chose à dire ? Non.

5. L serait en fait un Dieu mon reuf, qui vient pour sauver les pauvres mortels que nous sommes."

Comme vous vous en doutez, les commentaires subjectifs étaient ceux d'Anne bien entendu.

Luna et elle relirent leurs notes et rirent légèrement. Cela faisait trente fois qu'elles faisaient ça pour faire passer le temps. Il commençait à faire froid et Olive était venue leur confier des couvertures. D'ailleurs, Anne avait remarqué que sa meilleure amie avait l'air détruite mais elle n'avait pas eu le temps de lui demander pourquoi qu'Olive était déjà partie. 

Elles grelottaient quand-même. Neville leur avait donné deux plantes thermiques, c'est à dire, que ces plantes se nourrissaient de froid pour produire de la chaleur qu'elles utilisaient pour chauffer les petits poils irritants (comme les orties). En fait, d'après Neville, ces plantes thermiques faisaient ça pour hiberner en toute tranquilité, tout en ayant un moyen de protection, certes, minime, mais c'était déjà ça. Cela faisait donc office de bouillote. 

Luna lâcha son téléphone et sourit en faisant un signe de tête à Anne. Celle-ci suivit son regard.

Misa dormait sur l'épaule de Neville et ce dernier avait la tête posé sur celle de la mannequin. Emily qui, même si cela semblait improbable, somnolait, avait gardé Chlorophile contre elle et la fillette semblait dormir depuis des heures tant elle semblait paisible.

Anne sentit une vague d'amour emplir son coeur.

- Je les aime tellement...

- Moi aussi, murmura Luna qui semblait aussi prête à s'endormir.

Anne le remarqua, se décala un peu et sourit en lui laissant de la place pour s'allonger.

- Allez, dors.

Luna hésita quelqyes secondes puis finit par se rouler en boule. Anne lui passa sa couverture.

- Tu vas avoir froid.., s'inquiéta la blonde, semi-consciente.

- Mais non, la rassura Anne, et si c'est le cas, j'irai voir Olive. Elle a toujours du rab.

Luna sourit puis son sourire s'effaça quand elle se mit à dormir. Anne détourna le regard.

La nuit était plus sombre que jamais, même si le ciel avait des nuances bleutées. C'était beau à voir, et harmonieux avec les paysages encore visibles grâce aux petites lampes disposées un peu partout. Le train roulait en silence, seuls les contacts brutaux avec les rails auraient pu réveiller les insomniaques qui s'étaient endormis paisiblement. Mais Anne ne voulait pas dormir.

Elle ne devait pas céder au sommeil. Et s'il se passait quelque chose ? Et si quelqu'un tombait du train ? Oh non, et si c'était déjà arrivé ?, pensa Anne en s'horrifiant, imaginant un des voyageurs tomber du train et s'écraser dans les eaux profondes et froides de la mer.

La châtaine se leva avec difficulté. Rester assis pendant longtemps, ce n'était pas très intelligent.

Elle ne voulait pas être seule. Oui, Anne n'aimait pas les gens, elle était timide, introvertie, agoraphobe, et tout ce qui touche à la haine des autres, mais là, elle ne se sentait pas capable d'être seule et de porter cette solitude seule. Elle devait voir quelqu'un, maintenant.

Elle avança dans le wagon et passa à un autre, sans oublier que malgré le fait qu'ils étaient collés, il y avait un trou formé au niveau du passage. Elle observa les alentours, les yeux plissés.

L, Livaï et Enola. Pas d'Olive en vue, mais de toute façon, parler à la châtaine alors qu'elle était visiblement accablée serait vraiment une mauvaise idée. Et Anne ne savait pas si elle pouvait y faire quelque chose. Elle se sentait égoïste de penser cela.

Elle avança à nouveau. Une planche craqua et elle se figea. Puis, elle s'apprêta à sauter sur dans le compartiment d'après quand souvent, une main se posa sur son épaule.

- Anne ?

Le coeur de cette dernière se détendit.

- Alone, chuchota t-elle.

- Allons parler, si tu as envie, déclara sa meilleure amie, sur le toit.

- On peut aller sur le toit ?, demanda Anne à voix basse.

- Oui, il y a des échelles sur les côtés.

- Shh, marmonna Enola (qui était roulée en boule au sol).

- Désolée...

La détective tira gentiment la châtaine par la manche de son pull avant de se diriger vers le bord du train. Elle attrapa les barreaux de l'échelle et commença à grimper. Anne sentit sa gorge se déssecher et Emily lui adressa un regard signifiant "tout va bien, je suis là".

Un regard rassurant, bienveillant. Un regard d'une personne à qui tu peux faire confiance.

Anne s'accrocha à la main qu'Emily lui tendait et monta un barreau par un barreau. Puis elle s'écroula sur le toit du train, aussi pâle que la mort. Sa peau blanche se voyait dans le noir.

- Tout va bien ?, demanda Alone en s'accroupissant à côté d'elle.

Anne sourit.

- Oui, ne t'en fais pas.

La détective hocha la tête et s'asseya à ses côtés. Elle observait le paysage.

- A quoi penses-tu ?, lui demanda Anne en se redressant pour s'asseoir en tailleur.

Emily ne répondit pas tout de suite.

- A quel point ce paysage est magnifique.

- C'est vrai qu'il a un certain charme.

- Anne, tu es réveillée parce que tu es anxieuse pour ce qu'il va se passer, pas vrai ?

La châtaine ne dit rien et se contenta de baisser la tête. Emily posa une main sur son épaule.

- Je suis là si tu veux confier tes angoisses à quelqu'un. Tu le sais, n'est-ce pas ?

- Oui, merci Alone.

Anne aurait voulu l'appeler par son vrai prénom mais il y avait quelques oreilles indiscrètes par ici qui pourraient utiliser cette information pour en tirer profit. Et Anne ne voulait pas prendre ce risque inutile, d'autant plus qu'elle savait que cela gênerait sûrement Emily.

- Alors, déclara la détective en esquissant un sourire rassurant, je t'écoute si tu as des choses à dire. Mais bien sûr, tu as le droit de garder le silence. C'est ton choix, je le respecte.

Anne prit du temps pour réfléchir et durant ce temps où son esprit se permit de divaguer, elle étudia attentivement l'apparence de l'enquêtrice. Malgré que la nuit était drapée de voiles sombres et bleus foncés, la lumière orangée des réverbères permettait à la Niffleur de distinguer la silhouette et le visage de sa meilleure amie. Elle portait une jupe lui arrivant au dessus des genoux, un collant noir qui mettait en valeur ses fines jambes. Elle avait aussi une veste à carreau noire et blanche, ainsi qu'un pull à col roulé opaque. Elle portait des DocMartens.

- Avant ça, je peux me permettre de te dire que tu es absolument magnifique ?, sourit Anne.

Malgré qu'elle n'en montra rien, ces mots touchèrent Emily qui sourit légèrement.

- Merci beaucoup. Je te retourne le compliment.

Anne la remercia puis se demanda par où commencer, sans en dire trop.

- Hé bien..pour te dire..j'ai peur de perdre l'un de vous..j'ai peur qu'il se passe des choses trop dangereuses pour qu'on puisse tous survivre..et cette aventure me semble plus complexe et grave que les autres..que l'épisode Qui pour Qui ou Kidna par exemple...

Emily prit les informations en note dans sa tête et hocha la tête pour inciter la jeune femme à poursuivre, sentant qu'elle avait encore énormément de choses à dire.

- Et je ne sais pas où on va aller..je déteste le changement..j'ai peur de l'inconnu..je ne sais pas où va ce train et je ne sais pas si on va pouvoir revenir à Nestintrunk...

Elle semblait honteuse d'admettre qu'elle avait peur et Emily lui tapota l'épaule amicalement.

- Anne, tu n'as pas à avoir honte. Avoir peur, c'est normal. Même ceux qui ne le montrent pas ont peur. Même moi. Même Olive. On a tous peur, Anne. Mais tout ira bien.

Anne hocha la tête.

- Tu penses qu'on pourra retourner à Nestintrunk après...?, demanda t-elle.

- Bien sûr, c'est sûrement une simple mesure de précaution.

- Prendre le train, partir et...et tou lâcher comme ça...?, murmura Anne, j'ai dû mal à y croire.

- Je comprends, mais c'est sûrement au cas-où cela se produirait plus tard.

- Tu as sûrement raison, finit par soupirer Anne.

Emily la prit dans ses bras et lui offrit une étreinte qu'elle voulut rassurante.

- Je sais que tu angoisses, Anne. J'aimerais pouvoir faire disparaître ton angoisse mais j'en suis incapable, c'est impossible de te rassurer avec de simples paroles, de simples mots. Mais sache que je suis sûre que tout ira bien. Je n'en suis pas certaine à cent pour cent, mais si Olive sait ce qu'elle fait, c'est qu'elle a pris ses précautions pour un excercice.

- Où alors ce n'est pas un excercie, souffla Anne.

Le silence s'abattit entre elles-deux. Anne se détacha d'Emily.

- J'ai vraiment peur qu'on soit séparés. Tout ce que je veux, c'est être en vie avec vous...

- Et ça sera possible, lui promit Emily, tout ira bien, j'en suis convaincue.

Anne lui sourit avec toute la reconnaissance qu'elle aurait pu montrer quand soudain, la voix d'Oive résonna dans l'air et Anne tendit l'oreille :

- Avis à tout le monde : couchez vous au sol immédiatement et accrochez vous à quelque chose !

Anne regarda Emily. Emily regarda Anne.

- Il faut descendre, vite !, s'exclama la châtaine avec terreur.

Alone hocha simplement la tête et tira sa meilleure amie par le bras avant de l'aider à descendre par l'échelle. Anne fut aidée par Enola (réveillée par le cri d'Olive) à bien atterrir au sol. C'est alors qu'Anne comprit pourquoi ils devaient tous se mettre au sol quand elle jeta un coup d'oeil à l'extérieur. Et elle en fut terrifiée.

Le pont s'arrêtait net. Devant eux, le train roulait et allait s'écraser dans le vide. Anne fut prise d'un effroi sans nom. Et Emily n'était toujours pas descendue.

- Olive !!, cria Livaï qui visiblement, avait un peu peur aussi, qu'est-ce que c'est que ça ?

Cette dernière ne répondit pas. Anne l'aperçut au loin : elle était entre deux wagons, celui de Luna et celui-ci. Elle regardait fixement devant elle.

- Olive ?, articula faiblement Anne.

Son amie tourna la tête dans sa direction et lui fit un magnifique sourire.

- Alone !!, s'horrifia Anne.

Le train chuta. Le pont était coupé net. Anne poussa un soupir de soulagement quand Emily parvint à rentrer et à se tenir à la barre plafonière. Enola avait pris la main de la Niffleur et elle s'accrochait elle-même au bras de Livaï qui tenait la barre du bord à une main. L, visiblement pas du tout terrifié, se tenait au plancher, il avait soulevé une planche légèrement. Olive ne se tenait pas, sa jupe longue volait, ses cheveux tout autant. Plusieus cris se firent entendre.

Anne crut qu'elle allait mourir. Le train continuait de plonger. Ils allaient s'écraser.

- On va mourir !!, cria Misa devant terrifiée.

Anne avait eu du mal à l'entendre à cause du vent. Et ce que l'étonna, c'est qu'Olive ne la contredit pas. Cela mit Anne dans une angoisse sans nom.

La distance entre le Magicorail et les eaux sombres de la mer se réduisait chaque milliseconde. 

Le vent qui hurle, les respirations fortes, les souffles coupés, les yeux mouillés, les lèvres pincées, les visages décomposés, les peaux livides, les corps inertes.

Anne songea à tout ce qu'elle aimait. Même si cela ne servait à rien. Après tout, il n'y avait aucun moyen qu'ils s'en sortent, pas vrai ? Olive n'avait pas dit que c'était normal.

Et elle semblait détendue pourtant. La mort ne lui faisait pas peur.

Le train plongea. L'eau glacée transperça les vêtements d'Anne. L'eau s'infiltra dans ses yeux, dans son nez, ses oreilles, sous sa peau, sa peau devint blanche. Elle vit tout noir.

 Elle perdit connaissance.

Il faisait froid. Et pourtant Anne n'avait pas l'impression d'éprouver une quelconque sensation. Elle n'était ni bien, ni mal. Elle avait très froid mais aussi très chaud. 

Comme si on la brûlait mais que la chaleur était si intense que cela crâmait de froid.

C'était bizarre. Elle avait les yeux fermés. Ou ouverts. Elle n'arrivait pas à bouger.

Etait-elle morte ? Elle ne pouvait pas. Non, c'était impossible...

Elle aurait voulu crier mais elle ne put pas. 

C'est alors qu'elle entendit des voix. Elle se concentra.

- Elle va bien ?, demanda une voix inconnue.

Anne ne parvenait même pas à définir si c'était une voix plutôt masculine ou féminine.

- Mais oui, elle va bien. C'est toujours comme ça la première fois !

La première fois ? De quoi parlaient-ils ?

Après un ultime effort, la châtaine entre-ouvrit les yeux et les referma aussitôt, aveuglée par la lumière. Il faisait bon, là où elle était. Ses cheveux sentaient le sel.

Et..le feu ?

Anne émit un râle de douleur quand quelqu'un tâta son bras. C'est comme si elle avait pris un coup de soleil énorme et qu'on s'amusait à appuyer pour lui faire mal.

- Oh la la, elle est bien abîmée, s'inquiéta une petite voix.

Anne put dire que cette voix était celle d'une femme relativement âgée et fébrile.

Mais surtout, comment ça, abîmée ? Etait-elle une sorte de marchandise ?

Elle se força à réouvrir les yeux. Le soleil éclatant lui fit voir blanc pendant quelques secondes. Elle crut devenir aveugle. Cela fut désagréable. Ces secondes passèrent lentement.

Puis devant ses iris bleues se dessinèrent les silhouettes élancées et gracieuses d'arbres. 

Une forêt. Elle était dans une forêt. Une belle, d'après ce que ses yeux voyaient.

Et soudain, les souvenirs lui revinrent en tête : le train, la fuite, la chute.

Ses amis ! Où étaient-ils ? 

Anne s'agita et tenta de se relever mais c'est comme si ses membres étaient endoloris et engourdis à cause d'une chaleur constante sur ses bras et le haut de son corps.

- Shh, la rassura une voix douce, tout va bien.

Anne secoua la tête et, en grimaçant de douleur, elle s'assit et observa les lieux.

Un campement. Un campement très bien entretenu. Un village.

Trop de mots vinrent dans la tête d'Anne en se bousculant qu'elle ne put décrire ce qu'elle examinait. C'était une forêt avec des maisons en briques. Le sol était parsemé de roches enfoncées profondément dans le sol. Les toits étaient de chaume et de paille. Le chemin continuait dans la forêt, loin, loin, loin..Anne vit que des maisons s'étendaient jusque là.

C'était irréel. Impossible. Improbable. Incroyable. Et d'autres mots commençant par i.

Elle baissa ensuite le regard sur son corps et ouvrit grand les yeux en découvrant des plaques rouges partout sur ses jambes, on lui avait coupé net son jean aux niveaux des genoux. Ses bras avaient subi le même sort. Elle porta une main à son visage et grimaça. Aussi.

Anne tourna la tête et, malgré qu'elle se retienne de toutes ses forces, elle fondit en larmes.

Ils étaient tous là. A quelques mètres d'elle. En train de se faire soigner, de papoter.

Tous les voyageurs du train avaient survécu. Enfin...

- Où est..Annie ?, parvint-elle à articuler au bout d'une minute trente.

Elle tourna lentement la tête, encore ankylosée. Une dame à la peau noire et aux cheveux bouclés la fixait avec tristesse et une grande compassion sur son visage. Anne la trouva en apparence très sympathique, mais il ne fallait pas se fier au jugement premier.

- Nous sommes désolées..nous n'avons pas trouvé son corps..à bord...

La femme semblait au bord des larmes et Anne sut que ses yeux ne mentaient pas.

Cette femme était la réincarnation d'une bonté inhumaine.

- Vous..vous voulez dire qu'elle..qu'elle n'est pas arrivée à destination..avec nous...?

La femme hocha difficilement la tête.

- Olive nous a déclaré qu'elle a pris le train avec vous et qu'elle a sauté.

- S..sauté ? Du train ?, articula Anna faiblement, incapable d'y croire.

La femme fondit en larmes. Anne ne comprit pas. L'inconnue mit quelques secondes à se calmer et essaya de se contrôler :

- Je..je suis désolée..je..je connaissais Annie..je..

Elle ne termina pas sa phrase.

- Elle..elle aurait mérité de..de vivre plus longtemps.

Anne hocha la tête et entendit une personne taper dans ses mains.

Elle concentra son attention sur celle qui voulait prendre la parole, qui était en l'occurence, Olive. La jeune femme semblait détruite, mais pas en mauvais état physique.

- Ecoutez-moi, lança t-elle d'une voix fermée, nous ne sommes pas paumés, donc je vous en prie, arrêtez de demander où est-ce qu'on est.

Elle ferma les yeux et inspira lentement.

- Je comprends, reprit-elle avec un ton adouci, je comprends que vous vouliez savoir où nous sommes parce que je reste silencieuse depuis le tajet en train. Je comprends que vous ayiez cru que vous alliez mourir quand le train est tombé. Et vous me détestez sûrement pour ça.

Livaï ne répondit pas, ce qui étonna Anne. Sûrement avaient-ils eu une discussion...

Olive avait aussi regardé Livaï, ravala sa salive et détourna le regard.

- Bon, je vais tout vous dire. Mais tout d'abord...

Elle embrassa son poing avant de le lever vers le ciel et clama, comme une cheffe :

- Annie. Annie est morte. Elle a sauté du train. C'était un suicide.

Anne voyait bien qu'Olive avait envie de pleurer en prononçant ces mots mais la Rainbow fut très forte (c'est ce qu'Anne pensa) et n'en montra rien et se contenta de serrer les dents.

- Je suis désolée..pour tout ceux qui étaient proches d'elle...

Elle jeta un regard à Lotus, Germaine, Anake et Enola puis à Heather.

- Je suis..vraiment désolée, articula t-elle la voix tremblante.

Anne détacha son regard de la silhouette vacillante d'Olive. C'était horrible.

Tous avaient le regard fixé sur la châtaine. Les larmes perlaient aux coins des yeux. Anne sentit une larme dévaler sa joue brûlante ce qui, mentalement, la fit grimacer. Elle baissa la tête. 

- On est où ?, lâcha enfin Livaï.

Lui semblait indifférent. Mais c'était Livaï, il se fichait de tout.

Olive le dévisagea avec un regard profond comme Anne n'en avait jamais vu. 

- A des centaines de kilomètres de Nestintrunk. Au Canada.

- Où ?, répéta Livaï en la fixant tout aussi intensément.

Olive soutint son regard sans difficulté.

- A Mistleday. Un village. Où nous trouverons..des tas de secrets.

Elle laissa ces mots dans l'air, sans rien ajouter d'autre. Une cloche sonna. 

Des mouvements se firent entendre. Au loin, sur le chemin de pierres, dans la forêt, une foule se rapprochait d'eux. Et cela faisait un vacarme harmonieux aux oreilles d'Anne.

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