[Chapitre 16]

Olive avait rejoint sans grande difficulté le troisième wagon où s'étaient installés Annie, Lotus, Anake, Germaine, Camilo, Near, Soul et Fléau. La châtaine se jeta dans les bras de Lotus qui tomba au sol. La blonde sourit et malgré qu'Olive manquait de l'étouffer, elle s'en fichait.

- Et nous ? Notre câlin ?, fit Germaine d'une voix attristée, les larmes aux yeux.

Anake sourit et se jeta dans ses bras et Germaine retrouva le sourire. Olive se releva et aida sa meilleure amie à se remettre debout puis elle serra Germaine contre elle. Lotus prit le relai et Germaine ne refusa le câlin. Elle se tourna vers les garçons. Lorsqu'elle croisa le regard de Near, elle se figea mais secoua la tête. Near tournait la tête pour ne pas la regarder.

- Viens, on va parler, déclara t-elle d'une voix douce.

Le garçon hocha la tête et Olive lui fit signe de la suivre. Elle se dirigea vers le bord du compartiment, s'accrocha à une échelle qui était sur le côté. Near l'observa, ne sachant pas s'il devait lui faire confiance. Puis il finit par la suivre, peu rassuré. Near détestait les hauteurs.

Olive l'attendait sur le toit, assise sur le bord, un peu plus loin. Le jeune homme s'assit à ses côtés, mal à l'aise. Elle ne semblait pas énervée mais elle restait assez calme dans ces situations.

Il se tordait les doigts puis lâcha :

- Désolé.

Olive cligna des yeux et tourna la tête vers lui.

- Oui ? Tu t'excuses ?

- Oui...

La châtaine sourit légèrement, mais en se forçant un peu. Near le remarqua.

- Je suis vraiment désolé, j'espère que je ne t'ai pas causé de problèmes.

- Non je ne crois pas.

- Sûre ?

- Near, est-ce que tu m'aimes ?

Le garçon se figea. Il rougit.

- Euh..ben...

- Sois honnête.

- Euh..oui...?

Olive avait beau s'attendre à cette réponse, elle frémit quand même.

- Oh...

- C'est..c'est pour ça que je t'ai embrassée..ça fait deux ans que j'attendais de le faire...

- T'aurais pu me demander avant.

Le ton de la jeune femme était froid. Elle était vraiment fâchée. 

- Je sais..je comprends...

- Non, tu ne comprends pas. Tu n'as qu'à me demander. J'en ai parlé à L.

Nate se crispa.

- A L ?

- Oui, tu sais, mon petit ami ?

- Je..je n'étais pas au courant. 

- C'est bizarre, je pensais que tu savais tout de moi.

Olive poussa un long soupir. Elle serra le jeune homme dans ses bras.

- Ecoute, je t'aime énormément, tu sais. Mais...

- Pas plus qu'un ami..?

- Exactement. Pas plus qu'un ami.

Le coeur de Near se serra.  Il le savait, bien entendu mais il avait espéré quand même.

- Je sais. J'aurais juste..voulu être aimé..pour une fois...

- Nate, tu te rappelles ce que tu m'as dit ?

-..Hm...?

- Tu ne comprendras jamais que certaines questions t'aiment, et ce, même en secret.

Near se releva, la tête baissée et les yeux débordant de larmes.

- Je déteste aimer. J'ai toujours détester ça. Alors laisse-moi.

- Nate...

- Appelle-moi Near. C'est plus simple, pas vrai ?

Olive le regarda commencer à partir, les larmes aux yeux.

- Oh Nate...je sais ce que tu ressens..je l'ai déjà vécu...

Le jeune homme tourna la tête.

- Tu mens...

- Non. Je l'ai vécu. J'étais meilleure amie avec quelqu'un. Nous nous sommes embrassés. Mais il s'avère..qu'il était quelqu'un d'autre sans que je le sache. Quand je l'ai appris, je me suis fâché et nous sommes toujours en froid aujourd'hui.

Les lèvres pincées, elle laissa couler une larme.

- Je ne veux pas que ça nous arrive, je t'en prie, Nate. Je t'en prie...

Elle se recroquevilla sur elle-même et baissa la tête.

- Je t'en prie..ne me laisse pas...

Le garçon s'approcha d'elle et et s'accroupit en face d'elle. Il lui ébourriffa les cheveux. Les joues rouges, il tourna la tête.

- Arrête de pleurer. Je n'aime pas te voir pleurer.

Olive releva la tête, un petit sourire sur ses lèvres. 

- D'ailleurs, ils t'allaient bien, tes cheveux blancs.

Olive fit un "o" avec ses lèvres, surprise. Elle sourit, les yeux fermés.

- Merci beaucoup ! J'hésite à les remettre.

Near hésita avant d'approcher son visage et de déposer un baiser sur la joue de son amie.

- C'était le dernier.

Olive posa sa main contre sa joue. On eut dit que toute trace de vie avait quitté son corps.

On eut dit un baiser d'adieu. Elle n'aimait pas du tout cela. Nate ne devait pas mourir.

- Attends ! Me laisse pas seule sur le train !

Elle rit tandis qu'il se confondait en excuses. Ils redescendirent par l'échelle et Near déclara qu'il devait parler à L. Olive ne lui demanda pas pourquoi, de toute façon, Nate ne lui aurait pas dit. Elle rejoignit ses amies qui l'observèrent avec intêret. La jeune femme leur expliqua qu'ils s'étaiet simplement remémoré des souvenirs joyeux (elle mentait bien sûr).

Anake sourit, sans trop comprendre. Germaine s'exclama que c'était adorable de faire ça avec un ami (Olive songea à ce que Near aurait pu penser s'il avait entendu ça), Lotus haussa les épaules et Annie hocha la tête sans rien dire. Camilo et Fléau dormaient l'un contre l'autre et Soul somnolait debout contre le mur. Alors que ses amies reprenaient leurs occupations- Anake montrer à Germaine comment faire un tour de magie et Lotus qui leur montrait puisqu'elle était très forte là-dedans -, Olive s'approcha du bord et se tint à une barre verticale sur le rebord. Annie la rejoignit et enfonça ses mains dans ses poches. 

- On va crever, pas vrai ?

Olvie tourna la tête vers elle, l'air coupable et abattu. Annie la regarda, neutre.

- Tu ne comptes pas leur dire directement ? Qu'ils vont crever ?

- Mais je leur ai dit...

- Je pense pas que tu aies été très claire à ce sujet. Ils vivent leur meilleure vie.

- Ils ont bien le droit, non ? Ce train, c'est leur destination finale.

Elle avait prononcé ces mots à voix basse et la gorge sèche. Mais malheureusement, c'était vrai. Peu d'entre eux survivraient. Et si c'était le cas, ils seraient dévastés par le chagrin.

Olive savait qu'elle finirait pas se suicider. Vivre sans ses amis- sa famille -était trop..dur.

- Qu'est-ce que tu avais prévu de faire ? Tu sais, si tout ça n'aurait pas eu lieu ?, demanda soudainement Annie en adoucissant son ton. 

La blonde ne la regardait pas, ses yeux parcouraient le paysage avec une certaine nostalgie.

Olive l'observa un long moment et finit par porter son regard sur la nuit grandissante et pesante.

- Je ne sais pas trop..J'aurais vraiment voulu accepter le contrat de Fléau.

- Pour le groupe ?

- Oui. Le groupe de pop-rock qu'on aurait pu fonder. Avec moi, lui, Soul et Ochako.

- Y'avait pas aussi Eno ?

- Enola ? Oui. Elle a proposé d'apprendre la batterie et le synthé. Mais elle sait chanter.

- Toi aussi.

Olive ne répondit pas. Chanter, c'était sa passion, sa deuxième âme. Olive ne faisait pas seulement de la musique, elle vivait la musique, elle la ressentait. Ce n'était pas donné à tout le monde. Il ne suffisait pas seulement de bien chanter, de savoir jouer d'un instrument.

Il fallait ressentir ses paroles, donner son coeur à la mélodie.

Il fallait ne faire qu'un avec sa chanson. Et Olive savait le faire. Malgré qu'elle manquait cruellement de confiance en elle et qu'elle pensait qu'elle ferait mieux être médecin.

- Et sinon ?, s'enquit Annie d'une voix distante bien qu'elle soit très attentive.

- Ben..tu sais..pour les..

Annie tourna la tête vers elle, un petit sourire sur le visage.

- Je vois. Tu lui as dit ?

- Non..Je ne crois pas qu'il veuille..

- Ecoute, ma louloute, ça dépend pas que de lui. Y'a toi aussi.

- Je sais, Annie.

- Alors arrête de faire passer ses envies avant les tiennes. Moi, je te dis, dès que vous avez l'occasion, parlez-vous sans tabou et hop, ça ira.

- Mais..tu es sûre ?

- Non, fit la blonde en riant, mais parfois, est-ce qu'on est obligés d'être sûrs de nous pour faire quelque chose ? Si c'était le cas, on devrait passer notre vie à ne rien faire.

- C'est vrai, acquiesa lentement Olive.

Annie sourit tristement et passa un bras autour des épaules de sa meilleure amie.

- Moi, j'aurais aimé rencontrer cette personne qui me fait de l'effet. Tu vois, avoir une relation autre qu'amicale avec quelqu'un. Mais je suis tombée que sur des mauvaises personnes.

- Et Enola ?, s'enquit Olive à voix basse.

Annie se figea. Son teint blêmit.

- Oh..tu l'avais remarqué...

- Oui, je te connais assez bien pour savoir quand tu aimes quelqu'un.

Annie se tut pour réfléchir à une réponse.

- De toute façon, elle ne m'aime pas. Et elle..mérite mieux.

- Je t'arrête tout de suite. Tu es exceptionnelle, Annie, la coupa Olive d'un ton réprobateur.

Annie esquissa à nouveau un sourire et laissa la châtaine poser sa tête sur son épaule. La nuit était de plus en plus froide, l'obscurité plus profonde, le mystère plus sombre.

Et le silence plus immense. Encore plus immense que la nuit, que la Lune, que la haine, que la peur, que toutes les monstrosités qui vivaient en dehors de ce train étrange. Les lumières de la ville de Nestintrunk s'éloignaient de plus en plus, la chaleur familière aussi. C'est comme s'ils pénétraient dans un monde nouveau, une réalité froide, aussi glacée que la neige. Aussi sombre que de la cendre. Mais la cendre ne vole t-elle pas lorsque le vent l'emmène ?

Et comme dirait Noir Désir, "Le vent nous portera".

Olive se blottit contre Annie. A présent, la terre de leur commune était très loin. Le train passait à présent au-dessus d'une mer. Une mer non reconnue aux yeux de l'Etat. Une mer inconnue. Olive l'avait appellée "la mer de nulle-part" puisqu'elle ne savait jamais où elle se trouvait. Tout ce qu'elle savait, c'est que les eaux semblaient profondes. Et froides.

Aussi glacées que de la neige.

Le moteur du train était passé en mode silencieux maintenant. Seul le bruit du frottement contre les rails était audible. Avec l'écrasement des vagues sur les rochers où reposaient les pieds du pont. Annie demanda à Olive si elle craignait que les vagues puissent causer l'érosion du pont. Celle-ci répondit qu'il faudrait des centaines d'années avant que cela n'arrive.

Le trajet allait être long. Très long. Olive ne savait même pas si tout le monde allait tenir jusque là. C'était pénible. Et l'ambiance n'était pas la meilleure. La jeune femme savait que là-plupart de ses amis feraient des cauchemars. Tous. Sauf elle. Le cauchemar, c'était la réalité.

Olive ne craignait plus la mort depuis qu'elle avait compris que vivre serait pire. Elle avait appris à la maîtriser, à la contrôler, à la prévenir, la prévoir, à l'éviter et à la repousser. Olive aimait la mort, pas la vie, mais mourir maintenant signifierait les laisser gagner. Et la châtaine était une grande gagnante. Jamais elle ne souriait si elle perdait. Olive aimait gagner.

Pour elle, le jeu ce n'est pas participer mais gagner. Non sans être fair-play.

Mais fair-play, c'est censé être dans les deux sens. Tu es fair-play, on l'est en retour. Or, elle avait toujours été fair-play mais eux, ils ne l'étaient pas. Injustice, pensa t-elle.

Annie pris la main d'Olive pour réchauffer la sienne. 

- Parlons, le silence sera moins insupportable.

- Je suis d'accord, répondit simplement la Rainbow.

- On peut parler de ta relation avec L ?

Olive se raidit mais ne laissa paraître de sa tension que ses doigts crispés.

- Bien sûr. De quoi veux-tu parler, à propos de ça ?

Annie lui jeta un regard auquel Olive répondit avec sérieux.

- Tu l'aimes.

La châtaine fronça les sourcils et dit :

- Oui.

- C'est super.

- Tu as l'air ironique, lâcha t-elle avec agacement.

- Il n'est pas très sympa, je trouve, c'est tout.

- Ce n'est pas le trait qu'il montre le plus souvent, en effet.

- Olive, je ne plaisante pas. Il..il est dangereux.

- L ? Dangereux ?

- Pas lui..une partie..négative..monstrueuse de lui...

Olive se raidit et parut offusquée des propos de son amie.

- Mais..tu te rends compte de ce que tu dis ?

- Je ne crois pas trop..c'est juste que..je ne lui fais pas confiance.

- Moi oui, répliqua Olive, je ne te demanderai pas de lui faire confiance, parce que tu ne l'aimes pas, mais arrête de dire que c'est un monstre. C'est moi, le monstre.

- Je n'ai pas dit que c'était un monstre..du moins, j'ai dû le dire indirectement, s'excusa Annie.

La châtaine ne répondit pas et grogna de mécontentement. Cela fit rire Annie malgré elle. Elle savait qu'Olive n'était pas réellement fâchée. C'était juste pour faire semblant.

- Je suis désolée, ce n'est pas que je pense qu'il est méchant, c'est juste que je le trouve..

- Toxique ? Insupportable ? Egoïste ? Bizarre ? Arrogant ? Egocentrique ?

La blonde rit et serra sa meilleure amie dans ses bras.

- Oui, ça aussi. Mais surtout, très amoureux.

- De moi ?, demanda Olive d'une petite voix.

- Oui. De toi. Ca se voit, il t'aime plus qu'il ne s'aime lui-même, malgré qu'il soit toxique, insupportable, égoïste, bizarre, arrogant et égocentrique.

- Il a de bons côtés.

- Je te crois, répondit humblement Annie, le coeur serré.

Son amie sourit et posa sa tête au-dessus de sa poitrine.

- J'aurais tellement voulu que tu aies quelqu'un, soupira t-elle, je t'aurai trouvé la personne parfaite ! Mais je ne trouve pas..et puis, Enola aime Ochako je crois...

- C'est bien ce que je pensais. Elles sont mignonnes ensemble.

- Oui..mais toi ? Tu es plus branchée fille ou gars ? Ou autre ?, s'enquit Olive.

Annie rit à l'indiscrétion de la châtaine. Sa curiosité prenait toujours le dessus.

- A vrai dire, je n'en sais rien. Les deux ? Les trois ? Tout ? 

- Oh super ! Ca me laisse un champ de prétendants ou prétendantes plus ouvert  et plus grand !

- Pas comme Livaï, ça c'est sûr.

Les deux femmes rirent puis s'arrêtèrent en même temps.

- Ca, c'était méchant, déclara très sérieusement Olive.

- Je m'excuse auprès de tous les dieux d'avoir insulté petit Livaï, déclara très sonnellement Annie en posant une main sur son coeur (Olive s'était un peu reculée).

Les deux amies se regardèrent et éclatèrent de rire.

- Ah la la, qu'est-ce que je t'aime, murmura Olive.

- Viens, on se marie, proposa Annie toujours hilare.

- Ca me va !

Annie s'agenouilla et Olive fit un pas en arrière. La blonde sortit une bague en papier, fabriquée avec les moyens du bord lors de l'anniversaire de Legolas il y a quelques mois.

- Olive Rainbow, souhaitez-vous devenir ma femme pour toujours.

La châtaine fit semblant de pleurer sous l'émotion.

- Oh mon dieu, oui ! 

- Parfait, tu es à présent Olive Leonhart !

- Ou tu es Annie Rainbow...

- Non mais ! C'est moi qui ait fait la demande et qui ait payé la bague donc tu prends mon nom !

- Ah mais je suis pas la soumise dans le couple, moi !

- J'ai pas dit ça, roh !

Annie se releva et lorsque leurs regards se croisèrent, elles éclatèrent de rire.

- Je t'adore, oh mon dieu, s'exclama Annie en serrant Olive dans ses bras.

- Je t'adore encore plus !

Leurs rires firent écho partout. Cela réchauffa le coeur d'une grande partie des voyageurs.

Inconsciemment, les deux femmes avaient rougi. Peut-être étaient-elles gênées à l'idée d'être faussement fiancées, surtout qu'Olive avait un petit ami. Mais en cet instant, elles en oublièrent le reste. Et puis, on a qu'une vie. Autant faire ce qu'on voulait. 

- Fêtons notre union, sourit Olive.

- Comment ?, s'enquit très sérieusement Annie.

- Je ne sais pas.

- Ah bah super.

- Tiens, une bouteille de vin.

Olive fit semblant de donner une bouteille à Annie qui la but d'une traite.

- Ah, délicieux ! Tu n'en prends pas.

- J'ai jamais goûté.

- Tu devrais, c'est délicieux.

Elles rigolèrent. De toute façon, personne ne se souciait de ce qu'elles disaient. Il se passa deux minutes trente-cinq avant qu'elles arrêtent de se tordre en deux sous le rire.

- On devient folles, soupira Olive, c'est sûrement l'ambiance.

- Je suis d'accord. Mais qu'est-ce que c'est bien, d'être fou !

- Oui !

Et Annie serra Olive contre elle. La blonde ferma les yeux et inspira l'odeur de sa meilleure amie. 

Qu'est-ce qui lui avait pris de faire semblant de lui faire une demande en mariage ? Oui, Olive avait raison, elle devenait folle. Ses parents lui avaient bien assez répété quand elle était qu'une gamine. Elle allait leur prouver que la folie, ça n'a pas que des mauvais côtés. Olive, elle, souriait de toutes ses dents en songeant à ce qu'elle et Annie possédaient comme amitié. 

Comme Annie ne disait plus rien, Olive se détacha d'elle. La Lune se reflétait dans les eaux de la mer. C'était magnifique. Elle sourit et tourna la tête vers Annie. Celle-ci ne la regardait pas. Elle fixait ses pieds.

- Annie ?

La blonde releva la tête, les larmes aux yeux.

- Je..je suis désolée.

- Mais pourquoi ? Pour ce que tu as dit sur L ? Mais ne t'en fais pas ! Je te pardonne !

- Non..pour..pour ça.

Olive fronça les sourcils. Ses amies, alertées par un mouvement brusque du train, tournèrent la tête dans leur direction. Camilo, Fléau et Soul, réveillés par la secousse, ouvrirent les yeux et suivirent leur regard. Annie avait la mâchoire tremblante et une larme dévala sa joue.

Olive fixait Annie, les yeux débordant de larmes sous la pression.

- Annie...

La blonde lui sourit, le visage noyé de larmes.

- Adieu ma poule.

Puis tout se déroula au ralentit.

Annie bascula en arrière. Olive hurla d'horreur et tendit la main vers elle pour la rattraper mais c'était trop tard. La blonde chutait encore et encore. Encore. L'image du sourire d'Annie s'ancra en cet instant dans l'esprit de la châtaine. Plus jamais elle ne rierait avec elle. Plus jamais elle ne pourrait venir lui parler en cas de problème. Plus jamais elle ne pourrait jouer aux jeux-vidéos avec elle. Leurs délires, leurs soirées, leur amitié. Tout était..fini. On entendit un "plouf".

Et plus rien.

Olive se laissa tomber à genoux, le visage encore plus pâle que la clarté de la Lune. 

- Non...

Les larmes recommencèrent à couler.

- Non...non...

Lotus voulut la prendre dans ses bras mais Olive la repoussa. Elle fixait la mer.

La mer de nulle-part. Maintenant, ce serait "la mère Leonhart".

L'esprit d'Olive était brouillé par ses souvenirs. Son enfance lui revint en tête, puis sa rencontre avec Annie et sa mort. Elle eut un gros mal de tête et reposa sa tête contre le plancher, ses jambes sous ses fesses. C'était fini. La première disparition. Sa fiancée. 

Annie était morte.


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