[Chapitre 15]

Tess se réveilla en sursaut, elle s'était endormie contre son fiancé. Elle le regarda. Et elle écarquilla les yeux. Ce n'était pas Thranduil. Mais un pantin.

Elle bondit en arrière en poussant un cri de surprise. Elle se força à garder son sang-froid.

Puis elle se rendit compte qu'à part elle et son fiancé-pantin, il n'y avait personne. Tess remarqua aussi qu'elle ne portait plus son pantalon couleur noisette mais une longue robe blanche. Et lorsqu'elle passa une main dans sa nuque, elle constata qu'elle avait de nouveau les cheveux longs. Elle grogna de mécontentement et de stupeur.

- Qu'est-ce que...

Elle tituba vers le bord du wagon et grimaça quand une douleur survint dans son talon. Elle tourna la tête et ouvrit grand les yeux en voyant...qu'elle n'avait plus de talon droit.

Sa jambe s'arrêta grossièrement à sa cheville. Elle n'avait plus de talon droit. Du sang coulait de sa plaie encore fraiche. Elle avait sali le sol. Mais Tess était trop sous le choc pour en avoir quelque chose à faire. Elle retourna la tête vers le paysage. Et s'effondra à genoux.

Des cadavres. D'abord, elle vit des cadavres. Mais elle en avait déjà vu pleins.

Mais c'était leurs cadavres. Sherlock. Remus. Legolas. Anne. William. Tauriel.

Ajax était un peu plus loin, sur une montagne de crâne, le ventre ouvert.

Tess lâcha un sanglot bruyant (sans verser une larme) ressemblant à un hoquet quand elle aperçut celui d'un être cher qu'elle ne pensait pas voir ici.

Oropher.

Elle se releva, les jambes tremblantes.

- Non...

Elle regarda ses mains. Du sang. Le leur ? Elle ne savait pas. Des larmes se mirent à brouiller sa vue. Elle les chassa d'un geste de la main, refusant de pleurer.

- Non...

Elle revint en boitant vers Thranduil. En fermant les yeux, elle se laissa tomber contre lui. Il était glacé, comme le goudron froid de Nestintrunk en hiver. Comme la glace. Comme la neige.

Elle serra son corps inerte et sans vie contre sa poitrine qui se soulevait à peine. Elle enfouit son visage dans les cheveux sales de son amant. Elle se laissa glisser au sol.

Une chaleur s'anima. Il était réveillé. Tess réussit à esquisser un sourire, malgré la douleur morale et physique des horreurs qu'elle avait vues et de son talon arraché.

Elle ne parvint pas à articuler une seule chose. Sa gorge était serrée. Elle retenait une envie de vomir. Etait-ce un cauchemar ? Sûrement. C'était même sûr.

Mais la douleur était encore plus réelle que si elle était consciente.

- Tess.

Oui, c'était bien sa voix. La sienne. Celle qui voulait entendre. 

Il remua pour s'asseoir. Tess n'eut pas la force de se lever et elle s'écroula dans ses bras. Thranduil la rattrapa et embrassa son front. Ses lèvres étaient chaudes. Cela rassura Tess.

- Tess, je suis là.

La jeune femme laissa (contre son gré) un larme couler. Cette phrase, elle l'avait tellement entendue de sa bouche. Elle l'avait tellement entendue, de bouches différentes.

Mais en cet instant, elle avait besoin de l'entendre. 

- Et je suis là aussi.

La châtaine se raidit. La voix ne semblait ni féminine, ni masculine. Un entre-deux.

- Je suis là. Pour vous.

Tess se tourna vers leur interlocuteur. Il était vêtu d'un ensemble de vêtements noirs, un masque de corbeau opaque et d'une cape. Il portait aussi un chapeau et un costard sombre.

Une idée traversa l'esprit de Tess. 

Olive.

C'était une référence évidente à Olive (elle adorait les corbeaux). Mais ce n'était pas elle. La Dirhael avait de nombreux cauchemars qui mettaient en scène des tas de choses affreuses. Et sa conscience avait songé à Olive. Donc son cerveau et son esprit avaient imaginé ce masque pour satisfaire sa conscience. Oui, c'était évidemment ça.

Ah, les cours avec Sherlock, ça aidait, pas vrai ?

La seule pensée d'avoir vu le corps de son "père" réduisit le coeur de Tess en miettes.

- Je suis là.

- Oui, tu es là, répéta Thranduil visiblement inquiet et intrigué, qui es-tu ?

L'inconnu fit un pas en avant. Thranduil serra Tess contre lui.

- Je suis le bourreau de Nestintrunk.

La jeune femme se raidit à nouveau et, malgré l'étreinte dans laquelle son fiancé la bloquait, elle se releva difficilement. Elle avança également d'un pas. Cela fit rire l'inconnu.

- Oh. Tu peux encore marcher ?

- Pourquoi ne pourrais-pas ?, rétorqua Tess. 

Un rêve lucide. C'était rare qu'elle en fasse.

L'inconnu rit à nouveau. Il ou elle sortit une longue lame de sa cape. Une faux.

Comme la mort, la faucheuse, songea la demi-elfe en ravalant sa salive.

- Parce que tu as un talon en moins.

Le "bourreau de Nestintrunk" fit tourner la faux autour de lui-même et se pencha un peu en avant, l'arme derrière son dos. Tess tâta, instinctivement, sa taille. Elle avait toujours un couteau. Elle se mit en position de combat. 

- Je sais qui tu es, Tess Dirhael, susurra l'inconnu en approchant son visage comme pour terrifier la jeune femme mais elle ne montra aucun signe de peur.

Thranduil, lui, derrière, s'était relevé et avait trouvé de quoi se battre (un long poignard).

- C'est dangereux, chuchota t-il à l'oreille de Tess, sautons ensemble.

- Du train ?, demanda t-elle à voix basse.

- Oui. Du train.

L'inconnu au masque de corbeau manifesta son ennui en baillant.

- Sauter de ce train est une idée stupide. 

La demi-elfe et son compagnon dévisagèrent ce dernier et le roi efle serra les dents.

- Je vous pensais plus intelligent, Thranduil Oropherion.

La créature étrange avait ajouté ces mots avec mépris. Puis en un mouvement rapide, elle se glissa derrière le fiancé de Tess avant de trancher son corps en deux. 

Tout se déroula à une vitesse fulgurante. La partie basse du cadavre de Thranduil chuta du wagon et dégringola une montagne d'os. Tess hoqueta.

La silhouette sombre avait gracieusement volé de l'autre côté du compartiment. Tess fixait toujours le visage de son amant, les yeux débordant de larmes qui refusaient de sortir.

- Tu t'en fais autant pour..lui ?, s'enquit l'inconnu d'une voix étonnament douce, bien que chargée d'un dédain et d'un amusement évidents.

Tess ne répondit rien et serra ce qu'il restait de Thranduil dans ses bras. Une larme dévala sa joue. Les dents serrées, la gorge nouée, elle gardait la tête baissée.

C'est alors qu'elle entendit la créature inconnue respirer bruyamment. Avec grande difficulté, elle tourna la tête vers elle. L'animal-humain se tenait le ventre. Malgré qu'il était dos à Tess, elle voyait qu'il tenait à peine sur ses jambes. Elle eut alors une idée.

- Qui es-tu ?

Le "bourreau de Nestintunk" se figea. Il tourna la tête vers elle. Tess observa longuement son masque au bec pointu. L'inconnu parvint à trouver la force pour rire.

- Pardon ?

La Dirhael voulait déterminer qui était le meurtrier de Thranduil. Cela pourrait peut-être l'aider, quand elle se réveillerait, à mettre en garde le roi elfe contre cette personne.

- Tu as très bien entendu. Qui es-tu ?

Le corbeau-humain rit à nouveau à travers son masque. Cela fit enrager Tess.

Jamais elle n'avait éprouvé de la haine à ce point envers quiconque. Ah si : Evranï.

- Ce serait plutôt à moi de te poser la question, non ?

Tess fronça les sourcils. C'est alors que le corps de Thranduil qu'elle tenait fermement avait disparu. Il semblait avoir été décomposé en millions de particules. L'inconnu aux habits noirs suivit la poussière de ce qui avait été Thranduil du regard, tout comme la demi-elfe.

- C'est beau, hein, la mort...

- Pourquoi ce serait à toi de poser la question ?, gronda Tess.

La Dirhael avait fait le choix de ne pas pleurer et de détruire toute trace d'émotion excepté la colère. Elle avait déjà fait cela dans le passé. Elle pourrait le refaire sans problème.

- Tu as dit que tu me connaissais. Que tu savais qui j'étais, insista t-elle.

- C'est vrai, déclara le corbeau d'une voix douce.

Il se tut. Tess vit le sang couler le long de ses manches noires, faites de plumes.

- Je te connais, reprit ce dernier, moi oui. Mais toi, te connais-tu ?

- Je n'ai pas le temps pour les plaisanteries, cracha Tess, je veux juste savoir qui vous êtes.

- Parfois, la vérité est mieux dissimulée. Ne le sais-tu pas mieux que personne, Tess ?

La demi-elfe se figea. C'en était trop. Cet inconnu, homme ou femme, avait tué Thranduil et potentiellement tous ses autres amis. Elle allait en finir. 

- Dis-moi juste ton nom. C'est tout.

Le "bourreau de Nestintrunk" rit encore. Il ne sait que rire et tuer ?, songea la châtaine.

- Tu crois que je vais te donner mon nom ? Alors que j'ai assassiné ton fiancé devant tes yeux, que j'ai tué tout le reste des gens ici et que je vais te tuer dans quelques instants ?

- Ce serait le minimum de politesse, rétorqua la demi-elfe.

C'est ça, continue de parler. Parle, jusqu'à ne plus avoir la force d'articuler une seule connerie. 

Ce fut ce que pensa Tess, à l'instant où le corbeau s'approcha d'elle avec sa faux qui traînait au sol. Elle gardait la tête baissée. Le corbeau était à sa hauteur à présent.

- Tu sais, je n'ai pas toujours voulu tuer des gens. Mais c'était ma destinée.

Tess ferma les yeux. La voix de l'inconnu était suave, plutôt grave et doucereuse.

Fille ou garçon ? Garçon ou fille ? Qui ? 

- Ta destinée ?, articula t-elle en gardant les yeux fermés.

- Oui. Tu sais, comme toi. Tu sais que ta destinée, c'est clairement pas de rester à rien faire.

- Ah ça non, et c'est pourquoi...

Tess bondit en avant, faisant basculer le corbeau avec elle. Elle sortit son couteau et le planta dans l'épaule de son adversaire pour l'empêcher d'attraper et de se servir de sa faux. Elle bloqua sa respiration avec son genou. Tous ces entraînements à Mirkwood n'étaient pas vains.

- O.K, j'ai attendu pendant de longues minutes de faire ça. Oui, je suis Tess Dirhael, je viens de Mirkwood, oui, tu as détruit ma famille, ma vie, tu as tué mon fiancé. Mais m'as-tu tuée ? 

Le corbeau tentait de récupérer sa faux mais d'un coup de pied, Tess la fit tomber du wagon.

- Alors dis-moi qui tu es.

- Tu n'as pas besoin de le savoir, rétorqua ce dernier en se détendant.

Tess ressortit le couteau de l'épaule du "bourreau de Nestintrunk" et le leva.

- Si tu ne me dis pas, je peux te tuer.

- Vas-y, la railla t-il (ou elle), mais tu seras seule au monde.

La demi-elfe fronça les sourcils. Soudain, elle entendit une terrible explosion. Elle ferma les yeux mais c'était déjà trop tard : le corbeau avait réussi à s'échapper. Il connaissait ses points faibles.

Son adversaire avait disparu. Au sol, il n'y avait qu'une plume. Noire. Tess la ramassa.

Elle entendit une présence derrière elle et fit volte-face, à l'affût. 

Mais il n'y avait rien, excepté le cadavre de Thranduil recousu au niveau de la taille. Tess s'en approcha et s'agenouilla à ses côtés. Il y avait un morceau de papier entre les lèvres de l'elfe.

Elle s'en empara et le lut.

Puis elle se releva, le visage décomposé.

- Je le savais...

Elle serra Thranduil contre elle et jeta des regards aux alentours. Elle sentait une présence d'ombres malfaisantes dans le wagon, de fantômes dangereux. Ses fantômes.

On la hantait. Depuis le début. Depuis Mirkwood. On la hantait. On la suivait.

Tess crut qu'elle devenait folle. Tarrant. Elle devait trouver Tarrant. Il l'aiderait.

Mais cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas vu. Où était-il ?

Elle eut soudain froid et, comme si on avait senti la chute de température de son corps, une couverture se posa sur ses épaules. Cela fit frissonner la jeune femme.

L'ambiance était vraiment étrange. Malaisante. Effrayante. Haletante. Pesante.

Et encore des mots en "ante" vinrent à l'esprit de Tess mais elle les ignora, cette fois.

Le train roulait toujours, à chaque virage, elle manquait de tomber. Elle sursautait parfois à des mouvements brusques du véhicule. Mais où était passé ce fichu corbeau ?

Elle plissa les yeux et regarda devant elle. Au loin, elle crut apercevoir un cercle de lumières. 

Comme une ronde d'enfants tenant des bougies. Mais la flamme serait leur tête.

Cette pensée fit secouer la tête de Tess pour qu'elle s'en débarrasse.

Elle gardait toujours son fiancé contre elle et le mot dans sa main.

Puis elle ferma les yeux, en priant qu'elle se réveillerait. Ce cauchemar étair l'un des pires qu'elle avait fait. Elle n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Et c'était désagréable.

- Es-tu sûre que c'est un cauchemar ?

Tess tourna la tête. Rien. Personne. Etait-ce dans sa tête ? 

- Non, tu ne rêves pas. Le cauchemar de la réalité te suit partout, même dans la fin.

- Qui êtes-vous !, cracha la jeune femme, montrez-vous !

Un silence. Tess remarqua que le train allait de plus en plus vite. Cela la mit mal à l'aise.

- Et puis, la vie n'est-elle pas plus dure que la mort ?

- Qui êtes-vous ?, répéta la demi-elfe, taisez-vous !

- Et ces enfants ?, souffla la même voix suave que le corbeau, ces enfants qui dansent ? Ils dansent dans le feu, ils brûlent leur peau de lait, leur peau de soie...Est-ce qu'ils se taisent ? Se taisent-ils ? Arrêtent-ils de chanter, malgré la douleur qui les dévore ? Non, ils chantent puisqu'on leur demande de chanter. Ils chantent parce qu'ils aiment chanter.

- Qui êtes-vous ?, hurla Tess en regardant partout autour d'elle.

Un rire grave et malveillant lui répondit.

- Qui suis-je ? Je suis tout, je suis rien. Je suis personne, je suis tout le monde.

Tess ne répondit pas. Cette voix était celle du corbeau, elle en était convaincue.

- Je suis ce que tout le monde redoute, la partie qu'ils redoutent au plus profond d'eux-mêmes. Je suis la partie noire et sombre de leur esprit, de leur coeur qu'ils rejettent.

La demi-elfe respirait avec peine. Elle était terrifée.

- Sais-tu ce que ça fait, d'être rejetté ?, reprit la voix avec un amusement certain, sais-tu ? Bien sûr que tu le sais : tu as vécu des tas de choses horribles, pas vrai ? Alors, ma chère Tess Dirhael, comment c'était, d'avoir été rejetée pour ta nature ?

Tess se boucha les oreilles, les larmes aux yeux. 

- Les gens sont méchants, ils te jugeront toujours, ma pauvre. Mais sais-tu ce que c'est, le véritable rejet ? Non, tu ne sais pas. Vous n'en savez rien. Vous vous plaignez de tout, mais vous ne vivez rien. Vous ne vivez pas. Tu as vécu des choses horribles, oui, mais pas le pire.

- Tais-toi !, cria Tess en pleurant, tais-toi ! Tu mens ! Tu n'es rien ! Tu n'as rien vécu !

- Tu ne sais rien de moi, répliqua le corbeau, tu ne sais même pas qui je suis.

Tess ferma les yeux et se mordit ardemment la lèvre inférieure. Le sang se mit à perler.

- Tu vois, j'ai raison. Tu es seule. Je te hanterai à jamais.

- Stupide rêve lucide, marmonna la demi-elfe en séchant ses larmes.

- Qu'est-ce qui te fait dire que tu rêves ?

Tess ne répondit pas et se releva. Elle en avait marre. C'en était trop.

- Dis-moi, le corbeau...

- J'aime ce surnom, sursurra t-il d'une voix grave et envoûtante.

- Je m'en fiche.

Elle inspira longuement.

- Tue-moi.

Elle ferma les yeux. La mort lui serait moins douloureuse.

Elle entendit un son d'un poids humain atterrir sur le plancher. Puis des pas. Et enfin, le silence. Le corbeau était là. Tess entendit la faux. Elle l'entendit, lui. Avec sa respiration saccadée.

- Comme tu voudras.

Puis elle se sentit vaciller. Elle ouvrit les yeux. Elle n'avait rien senti. Elle bascula sur le côté. 

Le corbeau ne l'avait pas coupée en deux. Il lui avait tranché le ventre. La demi-elfe laissa couler une larme qui s'écrasa contre son nez. Le "bourreau de Nestintrunk" s'agenouilla à ses côtés.

- Tess, sais-tu comment est-ce qu'on détruit une réalité ?

Puis rien. Le noir total. Le vide total. Le rien total. 

Avec une petite mélodie. Et du feu...

Tess se réveilla en sursaut, elle s'était endormie contre son fiancé. Elle le regarda.

Il était réveillé et il lui sourit avec tendresse. Puis lorsqu'il vit qu'elle l'observait avec effroi, il la serra contre lui. Thranduil savait que sa compagne avait fait un cauchemar.

- De quoi ça parlait ?, murmura t-il.

Tess ferma les yeux, les souvenirs encore frais dans sa mémoire.

- Un corbeau..toi..mort..Nestintrunk...

- Tess, respire calmement et prends de grandes inspirations. 

La jeune femme se blottit contre son fiancé et suivit ses conseils avant de se lancer :

- J'étais dans ce train, seule, il y avait un pantin te ressemblant. J'avais les cheveux longs et je portais une robe blanche et je n'avais plus de talon droit. J'ai vu les cadavres de tout le reste de nos amis sur les collines du paysage et je suis revenue vers toi. Tu étais humain et à un moment, il y a eut un inconnu avec un masque de corbeau et...

Tess eut alors un très gros mal de tête.

- Je n'arrive pas à me rappeler de la suite...

- Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, murmura le roi elfe, ce n'était qu'un cauchemar, tout va bien, je suis là, je vais bien, nous allons tous bien. Regarde.

Tess observa le wagon. Jack n'avait pas bougé et somnolait en silence. Susan lui jetait des regards plutôt inquiets que méprisants et cela irrita la jeune femme. Eren et Light parlaient entre eux. Il n'y avait plus Anne mais on lui expliqua qu'elle était partie rejoindre d'autres wagons.

Elle remarqua aussi que la nuit était revenue. Mais le compartiment, ainsi que le pont était éclairés de lumières et de lampadaires vieillots. Cetta ambiance plut à Tess.

- Combien de temps roulons-nous ?

- Je ne sais pas, j'ai perdu toute notion du temps. 

- Il doit être l'après-midi.

- Oui, c'est probable, dix-sept, dix-huit heures.

La jeune femme hocha la tête. 

- Veux-tu te rendormir ?, proposa Thranduil en caressant son épaule pour la réchauffer.

Tess fit non de la tête et entendit son compagnon bailler discrètement.

- Dors, si tu veux.

- Non, je dois rester éveillé pour toi.

- Ne t'en fais pas pour moi. Je t'en prie, dors.

Thranduil sourit et déposa un baiser sur son nez avant de poser sa tête contre celle de sa fiancée. Très rapidement, il se laissa porter dans le sommeil. Tess l'entendit ronfler légèrement.

Tout à coup, elle réalisa qu'elle tenait quelque chose dans sa main. Un papier.

Elle fronça les sourcils et elle déplia le morceau de feuille.

Et son visage blêmit en lisant la phrase inscrite sur le mot. Le même. 

"Tess, sais-tu comment est-ce qu'on détruit une réalité ?"

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