7 - Annihilation

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Annihilation : anéantissement, destruction totale.

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La scène qui se déroulait était atroce. Le sang était éparpillé sur le tapis pourtant déjà purpurin, le corps du jeune garçon était bousculé par de nombreux coups de pied, sur son visage et son corps. Taehyung n'avait pas une seule seconde de répit, pas même pour reprendre son souffle ni même pour répondre à la question du Prince qu'il envoyait sans cesse. Il voyait flou, non seulement à cause de la douleur mais aussi de pertes de connaissances.

 Réponds. Qui es-tu ? Il répétait sans cesse.

Ses gémissements s'envolaient au gré des sons effroyables des coups portés sur le châtain : Taehyung était au milieu de quatre gardes qui se déchaînaient sur lui.

Un autre coup de pied, dans ses côtes. Il n'arrêtait pas de geindre et de tousser. Il tentait néanmoins de se protéger le visage avec ses mains menottées, mais les gardes qui le frappaient n'étaient pas vraiment tendres ; ils écrasaient tantôt son crâne, mais aussi ses poignets.

 Arrêtez. Le Prince ordonna soudainement.

Le jeune peinait sincèrement à respirer, il avait mal partout.

 Lève-toi. 

Dans un ultime mouvement de soumission, il s'exécuta de gestes lents. Il posa ses mains devant lui, puis un genou au sol, ses jambes tremblaient tellement qu'il dût faire deux tentatives. Une fois debout, il releva son visage baigné de larmes vers le Prince.

Mais à peine il croisa son regard, il reçut un coup de poing en pleine mâchoire. Il s'écroula sur le sol, sonné.

 Qui es-tu ? Il articula froidement.

Taehyung tenta de bafouiller quelque chose, malgré la douleur perçante dans sa mâchoire : il n'y parvint guère. Alors, face à la seule seconde de silence, les coups sur le corps du garçon reprirent.

Il n'en pouvait plus. Il ne comprenait rien. Il n'arrivait même plus à formuler une phrase tant il était perdu. Il sentait son esprit partir dans l'inconscience à chaque coup porté.

Je vais mourir lapidé, était ce qu'il pensait.

Sans oublier la présence effroyable d'une Déesse sur laquelle il ne pouvait pas porter préjudice, Taehyung savait parfaitement que le Prince répondait à son désir sombre. Dans la salle régnait une ambiance sinistre : le désespoir, le sang, la mort.

 J-Je...

Sa voix avait timidement résonné.

 J-Je m'appelle... Un grognement. K-Kim Tae H-Hyu-...

 Je m'en moque de ton nom. Il coupa. Je le connais déjà. 

Il s'approcha du jeune, brandissant la même épée de tout à l'heure en direction de son visage. Bien que le garçon ne le regardât pas, Jungkook se tenait fermement sur ses jambes, d'une posture qui hurlait une confidence extraordinaire.

 Qui es-tu ? Il lâcha un rire dans un souffle. Réponds.

 Je n-ne sais pas... j-je ne s-sais p-pas ce que v-vous voulez... Il pleurait.

Un coup de pied en plein visage. Il bascula dans l'autre sens, sur le ventre. Son front s'échoua durement sur le tapis, mais les yeux du Prince restaient sévères.

 Arrête de pleurer et réponds-moi. 

Il explosa en sanglot. Ils étaient comme dans la légende. Comme les descriptions que Lili donnait face à leurs questions curieuses.

Cruels. Mauvais. Sadiques.

Lili était une vraie polymathe. Elle avait vécu dans plusieurs pays et contrées, elle avait pu malencontreusement croiser le chemin de Libres dans ses voyages. Ils l'avaient battues jusqu'à ce qu'elle en perde connaissance. Ils avaient abusé d'elle.

Ils n'étaient que des vauriens.

Plus les choses avançaient, plus Taehyung se rendit compte qu'elle avait raison sur toute la ligne. Parce qu'au départ, le garçon avait juste pensé qu'ils étaient de simples gens errants qui vivaient dans la pauvreté. Mais le château immense, la tenue vestimentaire de ses habitants qu'il avait pu découvrir en témoignait totalement le contraire.

Ils s'étaient enrichis de leur soi-disant pauvreté légendaire.

Quelle ironie était de parler deux en utilisant cette facette de la Liberté ; sans règles, ni ordre, et aucune hiérarchie. Puisque c'était absolument tout le contraire. Le parfait opposé. Le Roi et le Prince exerçaient une pression colossale sur la foule, sur les gardes, et sur lui. C'était presque à se demander s'ils n'avaient pas eu juste cette envie d'être les Rois à leur tour, tout en prônant une « liberté » qui n'existait pas.

Le Libre fit le tour du garçon, jusqu'à venir s'accroupir devant lui. Il releva son visage à l'aide de deux doigts, baigné de larmes et de sang. Ses yeux étaient bouffis et ses pommettes rougies de nombreux coups.

Tout comme la fois précédente, le noiraud s'attarda quelques secondes sur son visage blessé. Il prenait la peine d'observer les nombreux hématomes, sans pourtant afficher une quelconque once d'inquiétude.

Le noiraud le força à ouvrir sa bouche en appuyant sur ses joues, il glissa la fine lame entre ses lèvres blessées et appuya la pointe sur sa langue. De la même façon qu'il tenait son arc, sa main gauche tenait fermement la manche de l'épée, ses yeux fixaient éperdument sa cible, dont les doigts étaient rivés.

 Tu mens. Tu sais qui tu es. Mais si je te coupe la langue, tu ne pourras plus parler. 

Mais le regard du Libre était étrangement amusé, et porté sur les jolies lèvres en forme de cœur qui entouraient sa lame.

 Enfin, ce n'est pas comme si tu parlais déjà. 

Taehyung ouvrit peu à peu les paupières dans un élan de reprise de conscience. Il se mit à gémir d'un coup en sentant la pointe de l'épée contre sa langue ; il déglutit par réflexe sous l'air enjoué du Prince. Il leva les yeux jusqu'à lui, croisant ses iris d'un noir profond.

Les bords de la lame fendaient sa peau quand son corps convulsait, Taehyung se tuait pourtant à rester stoïque mais le regard du Prince était si intense, tellement intense qu'il pouvait même discerner l'emprise de la Divinité sur lui. Ses cheveux noirs ajoutaient une couche d'ombre dans des yeux déjà obscurs. Et la pâleur de sa peau contrastait.

Taehyung aperçut que son regard commençait à changer.

Moins froid, vaguement plus humain.

Puis ses prunelles s'emplirent d'une haine brusque.

Ce dernier lâcha un juron en se relevant. Le visage du jeune garçon retomba sur le tapis, ses paupières se refermèrent d'épuisement tant la quarantaine de minutes passée avait été horrible. Ses poumons étaient si douloureux qu'il se limitait à prendre de petites respirations, les battements de son cœur lui provoquait des pincements sévères.

Le prénommé Prince Jungkook semblait discuter avec les hommes, mais Taehyung était sur le bord de perdre connaissance, il n'entendait presque plus rien. Il voyait à peine les pieds du noiraud et des quatre autres personnes, les larmes et le sang obstruaient sa vue.

Puis, à nouveau, sa conscience revint quelques instants.

 Mettez-le dans sa cellule et ramenez-le ici dans une heure, le temps qu'il reprenne ses esprits.

 Mon Prince, vous voulez qu'on le ramène là-bas ? Un des hommes semblait surpris par cette sorte d'indulgence.

 Ne discutez pas mes ordres et faites-le. Et ramenez en un au hasard. 

Il se courbèrent devant lui en murmurant un salut respectueux.

Taehyung tenta de se relever assis lorsqu'ils revinrent vers lui ; tout comme la dernière fois, il se fit prendre d'une prise par le ventre. Le jeune garçon fut presque balancé sur l'épaule d'un des gardes, les trois autres les suivaient.

Le noiraud se tenait debout au loin, puis se retourna lorsqu'ils passèrent les portes.

[...]

Des hurlements. Taehyung fut pris d'un sursaut, ses yeux bouffis s'entrouvrirent pour apercevoir le sol de la prison. Les cris étaient ceux des prisonniers, leurs mains s'échappaient des barreaux et bougeaient pour tenter de toucher les jambes des gardes.

 Il est de retour ! Ils hurlaient de rire.

 Il s'est fait démonter ! 

Les bascules incessantes de son corps lui firent prendre conscience où il était. Sur l'épaule d'un homme. Il se faisait ramener dans sa cellule, comme avait ordonné les paroles du Prince. L'obscurité du long couloir, bien qu'éclairé faiblement par les lanternes, tout revint dans son esprit. Et puis, les pas de l'homme lui produisaient des pics de douleur dans son ventre.

Il se mit à cracher. Puis à vomir, d'un coup, sous une huée soudaine des prisonniers.

Le garde qui le portait soupira bruyamment.

 La ferme ! 

Les rires s'étaient immédiatement tus.

Il balança le corps du garçon au sol en pestant, la tête de Taehyung cogna brutalement sur le sol et il croisa le regard d'un prisonnier presque au-dessus de lui. Et d'un coup, le jeune grogna en sentant ses cheveux se faire tirer. Des mains sales griffaient le haut de son corps et touchaient son visage ; les gardes se jetèrent à la seconde près sur eux, pour retirer les mains baladeuses des autres condamnés.

 Sors-le. Sors-le ! 

Un bruit sourd.

Le silence, à nouveau.

Le corps de Taehyung se refit tirer par les pieds, en avant cette fois. L'homme se dépêcha de le replacer dans la cellule, remettant à la va-vite la menotte sur sa cheville avant de repartir, fermant la porte blindée.

Le garçon aux cheveux châtain était presque mort. Il entendit un seul hurlement retentir, durer une vingtaine de secondes, comme s'il était tiré vers la sortie. Puis, le silence.

Un souffle rauque résonnait timidement dans la grande cellule sombre. Taehyung tenta de rapprocher ses jambes à son torse mais fût stoppé dans son élan par une douleur vive. Il resta ainsi, allongé sur le côté, en essayant de se rendre compte de ce qu'il avait vécu.

Il s'était fait battre à mort. Enfin, en tout cas, jusqu'à ce qu'il en perde connaissance. Submergé par cette même question qu'il commençait à se poser lui-même.

Qui était-il ? Qui était-il pour vivre ça ?

Qui était-il pour mériter tous ces coups hargneux et ces regards méprisants ?

La remarque sur ses cheveux châtain ne le perturbait pas tant que ça, puisque le papa de sa mère était un descendant de Noble. Il avait été tué pour ça, aussi. Sa mère était une semi-Libre. Peut-être était-ce un règlement de compte lointain ?

Il ne comprenait rien.

Son corps était couvert d'hématomes, le garçon était même sûr d'avoir des os cassés. Fêlés, au moins. Il ne pouvait plus ouvrir totalement ses yeux, ses lèvres étaient piquantes dû au sang séché qui les recouvrait partiellement. Il ne pouvait plus serrer ses doigts tant les articulations étaient douloureuses.

Puis, à nouveau, doucement, des larmes s'échappaient de ses yeux. Il se mit à sangloter, plusieurs secondes, plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir.

[...]

Le réveil fût aussi brutal. Un homme lui avait versé la totalité d'un seau d'eau gelée sur son corps et son visage. Taehyung s'était réveillé en sursaut. Il avait à peine pu reprendre son souffle qu'on l'avait brusquement levé grâce au tissu de son vêtement.

Il se passa la même chose, mais dans le sens contraire. Mais cette fois, aucun des prisonniers ne hurlaient. Ils étaient tous muets, le regard baissé sur le sol, assis le long des murs à l'intérieur de la prison.

Il s'agissait du même garde. Il était venu seul.

Il était assez vieux, sans doute avait-il une quarantaine d'années. Son visage était creusé de rides sévères, des prunelles aussi noires que la nuit. De ce qu'avait pu voir Taehyung, il n'avait presque plus de cheveux. Son corps, il était très musclé et assez imposant.

Le jeune garçon regardait la porte de la prison souterraine se fermer durement. Une fois de plus, la lumière crue l'aveugla ; mais il s'efforça de garder les paupières ouvertes pour savoir où est-ce qu'il allait.

Question idiote, il savait déjà la réponse.

Il était exténué. Tout son corps était douloureux, il n'avait jamais connu ça auparavant et il n'aurait certainement jamais voulu connaître cette souffrance-là. Mais les battements de son cœur s'étaient calmés. Il savait presque à quoi il allait avoir à faire dans quelques minutes, bien qu'il eût dormi, il s'y était presque préparé mentalement. Il avait juste à encaisser. Son pauvre corps qui avait déjà du mal à guérir la plaie de la flèche et de la pierre qui avait écrasé son bras.

Il aperçut d'autres personnes dans son champ de vision. Regards indiscrets et fouineurs.

Puis, le garde le força à se mettre debout après l'avoir négligemment posé au sol. Ses jambes tremblaient. Et les portes s'ouvrirent à nouveau.

A sa plus grande surprise, la salle était presque vide : le Prince, assis sur son trône, les mêmes gardes étaient postés de par et d'autres, au bas de l'escalier. Taehyung fût forcé de marcher jusqu'à eux, l'homme qui le conduisait devait le tenir pour qu'il ne s'effondre à chaque pas.

Pourtant, Jungkook semblait s'en moquer, il regardait ses pieds, ou plutôt, quelque chose à ses pieds. Le châtain n'avait pas eu le temps de voir de quoi il s'agissait.

Le jeune garçon s'écroula sur ses genoux.

 Tu as l'air en forme. 

Il ne répondit pas.

Après tout, que pouvait-il dire ?

Que pouvait-il faire ?

Rien. Il était seul, dans le palais d'Arthémia, en face du Prince des Libres, sous l'emprise totale de la divinité Artémis.

Il la ressentait, au plus profond de lui. Il ne la voyait pas et ne pouvait pas la voir, mais sa présence était immense. Son pouvoir était intense. Et le Prince la représentait totalement : ses yeux, sa tenue, sa prestance, tout lui rappelait les mots des nombreuses paroles de sa mère sur les Divinités les plus puissantes.

Le garde derrière lui attrapa ses poignets et les tira en arrière, il boucla les menottes derrière son dos, mais le châtain ne réagissait même plus. Son visage était baissé. Il attendait simplement que les choses se passent.

Taehyung savait éperdument qu'il allait revivre la même chose. Qu'il allait se faire battre, puisque Yoongi n'était pas revenu. Il se ressemblait qu'à une simple marionnette, une poupée en porcelaine fissurée.

Une prise sur ses cheveux ; son visage fût relevé brusquement. Les yeux du Prince rencontrèrent ceux du prisonnier, le jeune avait pourtant remarqué que quelque chose avait imperceptiblement changé dans son regard.

Sur son beau visage pâle se discernait un air qu'il ne pouvait pas décrire. Ce n'était ni de la colère pure, ni de la tristesse, ni de l'inquiétude. Ce n'était pas la haine d'une vengeance qui avait besoin d'être assouvie, ce n'était pas l'empathie d'un côté humain qui n'avait pas l'air d'être, ce n'était pas la crainte de la souffrance qu'il devait ressentir.

C'était de la condescendance.

Le Prince assurait sans faillir cette supériorité qu'il lui portait, qu'il portait à tous. Il était magnifique. Il représentait la pénombre, les ténèbres de l'humanité. Ce côté d'une liberté qui n'aurait jamais dû exister, qui en était presque le contraire.

L'hégémonie.

Ils avaient eu cette envie d'être Rois à leur tour, de faire régner une autre Justice, de s'opposer à la Noblesse pour imposer cette suprématie morbide. Il avait eu une envie de révolution humaine, de guerre, de sang, de force et de supériorité.

Taehyung en était conscient, ses yeux parlaient à sa place.

Ce n'allait pas être la guerre.

Mais l'annihilation totale.

[...]

 Maman, pourquoi je suis obligé d'assister à ces cours ? C'est la fête de la musique, aujourd'hui. Hoseok m'attend. 

Taehyung avait 13 ans ce jour-là.

Sa mère avait enseveli la table de la cuisine de documents scientifiques. Elle était cependant en train de laver la vaisselle quand il lui avait posé cette question. La femme aux cheveux noirs avait une énième fois soupiré.

 Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? Tu n'aimes pas sortir dehors, dans tous les cas. 

Elle avait visé juste.

 Oui, mais j'ai envie de voir mes amis.

 Récite-moi plutôt la leçon sur la cautérisation. 

Un long soupir.

 C'est une destruction d'un tissu dans le but de supprimer une lésion, d'arrêter un saignement ou d-... Il lança d'une voix monotone.

 Taehyung, mets-y du tien ! Elle gronda en se retournant.

Son regard s'adoucit en remarquant ses traits assez tristes et fatigués. Elle s'essuya les mains avec le torchon puis s'approcha de la table, avant de s'asseoir en face de son fils.

 Pourquoi tu penses que les Libres nous attaqueront, maman ? 

La question avait résonné dans la cuisine.

Mais sa mère n'était pas spécialement surprise de la question posée, puisqu'il la posait souvent. A la place, elle lâcha un rire cristallin qui fit remonter le visage de Taehyung vers elle.

 Pourquoi tu penses que les Libres nous attaqueront, Taehyung ? 

Il écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils.

 Je ne sais pas. C'est toi qui le dis tout le temps, c'est pour ça que je te demande... Il répondit, un peu triste.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la femme.

 Et toi, qu'est-ce que tu en penses ? Pourquoi tu m'as posé cette question ?

 Je ne sais pas. Milya est peut-être un grand Royaume, mais de ce que dit Lili, l'armée des Libres est quatre fois plus grande. Alors, peut-être qu'ils sont jaloux de nous et qu'ils veulent... Hum... 

Il tâta son menton de son doigt.

— Nous tuer ? 

Sa mère eut un mouvement de recul.

 Et pourquoi voudraient-ils nous tuer ?

 Mh... Pourquoi voudraient-ils nous tuer ? 

Elle se releva, laissant son fils répondre à cette question. Puis, avant de retourner à sa tâche ménagère, son regard passa quelques instants sur les documents éparpillés. Ses paupières se refermèrent un court instant.

 Il y aura un jour où ils voudront se faire entendre, de cette injustice qu'ils ont vécue. Avait-elle prononcé.

Taehyung avait ses yeux placés sur sa silhouette, désormais de dos. Elle reprit calmement la vaisselle, ouvrant le robinet puis faisant mousser le produit sur les assiettes à l'aide de l'éponge.

 Les Libres sont des humains comme nous. Ils vivaient pacifiquement, et étaient des Fraternels et les Justes. Ta grand-mère et moi avons vécu la résiliation de ce peuple avec les autres. Ils ont été obligés de se taire, en répétant à chaque fois la soi-disant faute qu'ils avaient commise.

 Pourquoi tu ne prononces jamais les Nobles dans cette histoire ?

 Parce qu'ils sont aussi responsables. Ils cherchaient simplement une plus grande source de soumission. Les riches veulent toujours être plus riches. L'avidité est un cercle qui ne se finit jamais. Et eux, ils voulaient encore plus de pouvoir sur les autres. Mais, les peuples s'étaient aussi déjà déchirés entre eux, à cause d'une recherche d'indépendance vis-à-vis de la royauté.

 La Liberté ? 

Un sourire.

 La Liberté. 

Elle plaça l'assiette propre sur le côté, avant de s'attaquer à une autre.

 Les Justes ont tenté de mettre fin à cette recherche d'indépendance en prônant la justice déjà instaurée par les Nobles, notamment les droits humains. En étouffant la liberté comme si elle n'existait pas.

 La Justice ? Je ne vois pas le rapport entre la justice et la liberté.

 Quelle notion donnes-tu à la liberté, Taehyung ?

 ...ne pas rester ici pour ces cours mais plutôt aller à la fête de la musique, voir mes amis. 

Elle lui balança l'éponge sur la tête.

 Dis-voir, toi ! 

Elle se mit à rire en voyant son fils avec un grand sourire sur ses lèvres, l'éponge dans les mains.

 Petit coquin. Elle gloussa, en attrapant l'éponge qu'il lui avait relancé.

 La Liberté, c'est vaste, non ?

 Dans quel sens ?

 Eh bien, autant le mot que sa définition. Il y a plein de choses qui nous rendent libres, mais... 

Elle fit de même, et reprit une assiette.

 Je pense que la liberté est plus mentale que physique. Enfin, on peut ne pas être libre, comme les prisonniers. Mais, après tout, les mots sont l'invention de notre esprit pour visualiser les choses différentes, en soit, le physique. Donc il y a des mots où leur définition sont intiment liée avec le mental. Les mots vastes, qui n'ont pas de représentation physique. 

Elle se retourna pour l'observer.

 C'est comme les gens qui se demandent pourquoi une chaise s'appelle chaise, ce genre de chose. Mais ça, c'est plutôt de l'ordre physique. La liberté, c'est un peu le contraire. On met plein de choses sous la liberté, alors qu'une chaise... C'est une chaise. 

Elle gloussa un instant.

 Et alors, la liberté ?

 Mh... Si la liberté était physique, on serait tous prisonniers. 

Ses yeux s'ouvrirent un peu plus.

 Pourquoi ça ?

 Parce que la société est une sorte de prison qu'on a catégorisé comme étant la bonne manière de vivre. Il expliqua ses pensées, le regard rivé sur les documents. Les gens libres physiquement, ça n'existe pas. Et puis, si cela existait, ce serait la guerre.

 Justement. C'est de cette guerre-là dont je voulais que tu parles. 

Il remonta son regard vers elle.

 Ils ont cherché la liberté physique, alors ?

 A toi de te faire une idée. 

Il tira une moue.

 Maman, tu m'embrouilles l'esprit... Il soupira. Et puis, tu n'as pas répondu à ma question !

 Laquelle ?

 Pourquoi tu penses que les Libres nous attaqueront ? 

Après quelques secondes de silence, il écarquilla les yeux.

 Oh ! 

Elle se mit à rire.

— C'est bon, alors. Pas besoin que je réponde ? Elle lança.

Son visage émerveillé lui fit augmenter son ricanement. Puis, son visage redevint doux et sérieux.

 Bon, Taehyung. Continue à réviser tes cours, maintenant. Après, tu pourras les rejoindre. 







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Coucou !

J'ai changé quelques passages et rajouté certains trucs ! J'espère que l'histoire vous plaît et que l'intrigue fait perdurer le suspens ! :>

Si vous avez des questions, remarques ou n'importe, n'hésitez pas à en faire part. Ce serait avec grand plaisir que j'y répondrai!

Sur ce, je vous dis à bientôt, prenez soins de vous !

<3

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