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Emulation : rivalité, sentiment qui pousse à faire aussi bien ou mieux qu'une ou plusieurs personne.

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Nos yeux abritaient toutes les émotions que l'univers détenait. Un mélange d'impressions différentes qui faisaient vibrer nos veines et les cordes de nos membres, comme si nous n'étions devenus que de simples marionnettes que nos esprits contrôlaient. Comme si, à chaque levé imperceptible de doigts nos muscles se contractaient, comme si, à chaque geste brusque nous nous élancions, faisant cogner les métaux de nos armes respectives dans un bruit strident et sourd à la fois.

Pourtant nos mouvements se ressemblaient et nos idées étaient les mêmes. Parce que notre but était identique. Plus profond que nos sentiments, que nos pensées subtiles.

Un combat de Dieux ? Peut-être.

L'émulation.

Je ne savais pas depuis combien de temps nous nous battions et pourtant, Héra maintenait mon énergie au même niveau. Nos divinités respectives gardaient notre énergie vitale à un niveau assez élevé pour que nous ne ressentions aucune fatigue. Mais le soleil s'était déplacé dans le ciel. Ses rayons frôlaient les feuilles des arbres au loin et glissaient parfois jusqu'à nos pupilles sans grande violence.

Le sceptre tourna dans ma main. Je l'avais repris suite au choc contre la lame du katana, je m'étais aussitôt éloigné pour analyser la silhouette du Roi Jeon, à quelques mètres de là. L'ombre grise se dissipa et mon regard se posa sur son visage concentré, sur ses yeux plissés qui m'examinaient aussi.

Jungkook se tenait droit, le coin de ses lèvres imperceptiblement levé. Autour de lui fulminait la rage intense d'Artémis, un feu grisâtre s'échappait de son corps, faisant virevolter le tissu de ses vêtements et ses cheveux dans cette brise funeste.

Mes doigts se resserrèrent autour de l'arme. Mon cœur battait au rythme des tambours et mon sang affluait dans le sifflement sournois de cette musique déchaînée. Je sentais mes veines vibrer sous un archet, comme les cordes d'un violon et, j'entendais une voix, lointaine et proche à la fois, chanter au travers de mes pensées troubles.

— Est-ce là tout ce dont tu es capable ?

Ma mâchoire se resserra. Jungkook m'avait une énième fois provoqué.

— Non.

— Alors qu'attends-tu ?

Son sourire s'était légèrement agrandi. Un court silence prit place entre nos deux corps.

— Tu hésites ? Pourtant, il s'agit de ta seule chance.

Il abaissa son arme sur le côté.

— Si tu me tues, tu pourras retourner chez toi. Auprès de ta famille et tes amis.

Je pris une grande respiration à la suite d'un frisson.

— P-Pourquoi me proposez-vous un duel si la seule solution différente est que je vous tue ?

Il inclina légèrement la tête sur le côté.

— Vous êtes celui qui m'a ordonné de rester auprès de v-vous jusqu'à ma mort.

Un silence.

— N'êtes-vous pas celui qui hésite ? Lançai-je.

Les battements de son cœur s'étaient accélérés. Jungkook lâcha un rire dans un souffle sans couper notre échange visuel.

— Me penses-tu incapable de te tuer ?

Mes yeux s'étaient aussitôt écarquillés : la lame du katana était contre ma gorge et je sentis son torse se coller à mon dos. L'ardeur de son aura comprimait mon cœur et mes poumons, si fort que je m'étais légèrement penché en avant, suffisamment pour que l'acier de son arme m'ait incisé la peau. Puis, ses doigts agrippèrent violemment mes cheveux pour me tirer en arrière.

— Est-ce ces derniers traitements de faveur qui t'ont rendu si têtu et insolent ?

Un grognement s'échappa de ma gorge. La lame fine et tranchante s'enfonçait dans ma peau lentement et la douleur irradiait mes membres. Des larmes perlaient aux coins de mes yeux que j'avais clos et, pourtant, je pouvais sentir la force de son regard planté dans le mien, sur le côté.

— A-Ai-je encore une seule raison d-de me battre contre vous ?

Un rire discret.

— A-Ai-je encore une raison de v-vouloir rentrer chez moi...?

Jungkook s'était détaché de moi pour asséner un coup de manche sur ma nuque : je tombai au sol, la vue floue et les sens troublés. Dans un silence disputé par les bruits de nos divinités, je me redressai lentement tout en inclinant mon visage en arrière. Comme dans mes attentes, Jungkook se tenait debout, droit, son regard noir m'observait d'une façon calme et froide à la fois.

D'une manière éternelle.

— Souhaites-tu mourir ?

— N-Non.

Un silence, à nouveau.

— Alors bats-toi. Reprit-il en reprenant une position de combat, le menton légèrement baissé et les genoux pliés.

Héra glissait sa force au travers de mes veines et je sentais son pouvoir contracter mes muscles délicatement. Parce qu'elle voulait me protéger et vaincre son soi-disant ennemi, elle s'imprégnait de mon corps au fil des courtes secondes qui s'écoulaient, de façon rapide, pourtant si lente, au même rythme que les battements de mon cœur.

Badum.

Badum.

Badum.

Un silence.

Maintenant.

Mon bras s'était levé et j'avais brutalement repoussé la lame du katana. J'aperçus le regard surpris, pas moins satisfait du Roi Jeon, avant qu'il ne recommence une seconde fois. Une troisième fois, une quatrième, une cinquième. Et je les contrais tous parfaitement comme si je connaissais ses gestes futurs, parce que j'avais appris au gré des combats ses mouvements, ses réflexes, sa défense et ses attaques.

Parce que je le connaissais autant qu'il me connaissait.

Il s'abaissa.

Mon cou.

Le sceptre s'était aussitôt levé sur le côté et un bruit strident résonna lorsque la lame du katana rencontra le bâton doré. A la suite, l'arme tourna dans ma main mais Jungkook avait contré le coup sur son ventre avec sa dague.

Avec sa dague.

Sa dague ?

Mes yeux s'écarquillèrent tandis qu'il avait souri.

Où était son katana ?

Je m'apprêtais à reculer mais Jungkook m'en empêcha en visant mon ventre et mon cou à la fois, de deux côtés différents.

Qu'est-ce que...

Comment pouvais-je ?

Réfléchis.

Vite.

Mes yeux s'était clos et je sentis la lame passer au-dessus de ma tête après m'être baissé, et le bâton du sceptre contra violemment la dague. Un bruit sourd résonna et en levant mes yeux, j'aperçus l'arme d'Artémis être contrée par les deux paumes de Héra qui la bloquait entre.

Jungkook m'attaquait de chaque côté sans me laisser une seule seconde de répit. Je ne pouvais ni reculer, ni s'échapper de son emprise. Il voulait me contrôler entièrement.

Non.

Il le faisait déjà.

Je rejetai vivement la lame du katana lorsque son pied s'échoua dans mon ventre. Un gémissement s'esquissa de mes lèvres et j'avais levé le visage de justesse, la pointe de sa dague n'avait simplement que frôlé ma joue, mais suffisamment pour inciser ma peau.

Ses yeux plantés dans les miens étaient noirs, si ténébreux et pourtant, je discernais cette lueur joueuse qui faisait étinceler son regard. Il semblait ravi. Ravi de ce combat et des mes réactions, ravi de mes gestes et de son futur certainement vainqueur. Et d'une certaine façon, j'avais envie de briser cela.

Je voulais aussi gagner.

Un soupir s'échappa de mes lèvres tandis que mon pied se posa derrière moi.

Comment ?

Le katana rencontra plus violemment le sceptre, et m'avait forcé à reculer. Pendant un court instant je sentis mon équilibre disparaître et Jungkook ne ralentissait pas le rythme de ses attaques. La lame de sa dague tranchante se dirigea à pleine vitesse sur mon abdomen et je fus contraint de tomber au sol pour l'éviter. Je me relevai aussitôt pour éviter la pointe du katana me perforer le ventre, pour finalement la contrer de mes deux mains grâce au bâton du sceptre.

Relève-toi, bon sang.

Mes bras tremblaient sous sa force, lorsqu'il m'assena un coup de pied dans le torse pour m'allonger au sol. Je roulai sur le côté, évitant de justesse, une nouvelle fois, la pointe du katana transpercer mon corps. Mes yeux s'écarquillèrent lorsqu'il visa ma tête avec sa dague et je contrais son poignet avec le sceptre, l'extrémité de la lame était à seulement deux centimètres de ma gorge.

— N-Nghh...

Son sourire s'agrandit. Mon regard fusa sur son autre main qui relevait le katana en hauteur.

Comment pouvais-je m'échapper ?

Je jetai un regard sur ses jambes : il adoptait une posture trop stable, impossible de le déstabiliser. Son ventre : je ne pouvais pas l'atteindre, mes deux mains étant occupées à tenir le sceptre. Son visage : proche, mais il s'agissait du même problème.

La pointe de la dague avait fini sur ma pomme d'Adam.

Bon sang, d'où venait cette force ?

Une lueur.

Mes yeux remontèrent en haut.

Héra.

Ma mâchoire se serra. Mes doigts se resserraient fermement autour du bâton de mon arme et je tentais d'y mettre plus de force pour repousser son bras et la dague qui appuyait sur ma gorge.

Il fallait qu'elle m'aide.

Mes paupières devinrent closes. J'aspirais à elle. Je sentais sa force s'initier dans mes veines. Encore. J'avais besoin de plus de force.

Encore.

J'ouvris mes yeux. Je poussai soudainement avec ma main gauche pour que son poignet glisse. Jungkook se dégagea de mon corps et j'esquivai de peu le coup du katana sur mon ventre. Aussitôt, il me chargeait, visant mon cou, et je m'étais baissé, lorsqu'un énorme bruit se produisit derrière ma silhouette.

Un silence.

Artémis.

L'arbre s'écroula derrière.

Elle avait...

Elle avait coupé l'arbre en deux.

Je fixais d'un air horrifié, le bois brûler sous cette ombre sombre.

Et ce, au travers des gestes de Jungkook.

Je me tournai aussitôt vers lui, et mes yeux s'écarquillèrent en remarquant qu'il n'était plus là. J'attrapai fermement le sceptre dans mes mains en observant les alentours pour remarquer que la zone s'était obscurcie. L'aura de Héra me permettait de voir à quelques mètres mais je ne voyais plus le lac, ni le ciel et la forêt.

Concentre-toi.

Les mains tremblantes, mes paupières avaient fini par redevenir closes.

Concentre-toi.

Un silence.

A gauche.

Je me tournai aussitôt.

Non. Il n'était pas là.

Jungkook troublait ma perception avec cette brume épaisse grisâtre, et le souffle de la brise ne me permettait pas de discerner les bruits de ses pas. J'étais pris au piège au milieu de cette tornade ténébreuse.

Concentre-toi, Taehyung.

Héra m'embaumait de sa force chaleureuse et je me sentais en sécurité grâce à elle, même dans cette tempête, la divinité me rassurait. Alors, mes paupières redevinrent closes et j'avais levé mon index et mon majeur devant mon menton.

Je l'entendais. Je le ressentais.

Devant.

Un gémissement s'esquissa de mes lèvres lorsque la lame du katana rencontra violemment le sceptre, à nouveau. Il ne ménageait pas sa force envers moi. Je tentais de m'en défaire et me reculais de justesse, la pointe de son arme avait simplement coupé une partie de mon vêtement en deux. Mon bras remonta cacher une partie de mon corps mais Jungkook chargea un nouveau coup sur mon abdomen.

Je ne pouvais pas simplement me défendre. C'était certain qu'à ce rythme, la victoire allait être sienne. Parce qu'il m'estimait probablement incapable de l'attaquer, incapable de le surpasser et surtout incapable de gagner. Il n'avait que prononcé cette idée ridicule de pouvoir retourner chez moi parce qu'il savait pertinemment que cela ne rimait à rien.

Et parce qu'il savait, au fond, que je ne pouvais pas le quitter.

Parce que j'étais avide de sa protection et de son toucher.

En revanche, il fallait que je me sacrifie. Il attaquait mes points vitaux sans relâche, mon cou, ma gorge, mon cœur, mon abdomen, mon foie. Je devais trouver comment l'obliger à attaquer plus haut ou plus bas, en soit, mon bras ou ma jambe. Je devais aussi faire face à la douleur lorsqu'il entaillera ma chair, mais l'adrénaline suffisait amplement.

Concentre-toi, Taehyung.

Il fallait que je rejette son arme vers le haut, ce qui l'obligera à tourner sur lui-même et, avec un peu de chance, taillader mon bras. S'il me touche, il pensera forcément que je me baisserai et en profitera pour me transpercer le ventre.

Oui.

Ma vision se focalisa. Mes yeux se concentraient sur les siens. Je reculais bêtement et, comme dans mes attentes, la lame du katana s'apprêta à me trancher le cou. Le sceptre l'en empêcha en dégageant son arme vers le haut. Jungkook s'arrêta un instant, son pied se posa devant lui et il tourna sur lui-même.

Je serrai les dents, les yeux plissés.

Par pitié, faites qu'il ne touche que mon bras.

Lorsque son regard revint dans le mien et que sa lame se dirigeait à pleine vitesse sur la droite, ses paupières s'étaient écarquillées en m'apercevant m'élancer vers lui. Contre toute attente, Jungkook s'était replacé pour contrer le sceptre de ses deux mains placées sur le manche.

Il n'avait plus sa dague.

Une simple seconde passa mais je ne devais pas m'arrêter. Parce que je savais qu'il reprendrait le dessus.

Alors, je repris fermement mon arme pour asséner un coup dans son ventre qu'il avait contré, sa jambe, son abdomen. Comme dans mes attentes, Jungkook se défendait aussi bien. Sans doute discernait-il mes gestes au travers de mes yeux et du placement de mes pieds sur le sol, cependant, j'avais pris le dessus.

Parce qu'il ne faisait que reculer et se défendre.

Et parce que je ne faisais qu'avancer et de l'attaquer.

De son côté, Héra ne faiblissait pas. Artémis était toujours aussi féroce mais elle lui tenait tête, défendant son titre de Déesse des Dieux et j'avais senti que la perception de Jungkook sur le déroulement du combat avait changé. Il était sans doute en train de réfléchir à une solution pour reprendre le dessus et j'essayais par tous les moyens de l'en empêcher en visant, à mon tour, ses parties vitales, afin de briser sa concentration.

Et il l'avait compris.

Son visage s'était assombri, son rictus imperceptiblement agrandi.

— Devrais-je t'appeler Majesté ? Susurra-t-il.

Un silence, mes yeux s'étaient écarquillés.

Mince, j'avais-

Et je contrais vivement son katana.

Il fallait que je-

Mon pied se posa derrière moi et je m'élançais aveuglément vers lui, avant de remarquer la pointe de son arme viser mon cœur. En une fraction de seconde, le sceptre avait tourné dans ma main et je le relevais sans pour autant m'arrêter. Je sentis la pointe toucher ma peau lorsqu'un bruit strident résonna et j'aperçus, le temps d'un instant, son visage surpris.

Le katana s'envola de ses mains, s'agitant derrière lui tandis que ma paume s'échoua contre son torse. Sous l'élan de mon corps, je me cognai brutalement contre lui et Jungkook tomba à la renverse.

Un silence, le bruit de nos corps qui tombent.

Puis, je me relevai aussitôt pour rattraper le sceptre de mes deux mains et le lever en hauteur, l'abaisser pour l'arrêter juste au niveau de son cœur.

Un silence, le bruit de nos respirations.

Le Roi Jeon m'observait, la bouche entrouverte et les yeux ronds, être assis sur son bassin, la pointe de mon arme dirigée vers son cœur. Mon torse se relevait aussi vite que le sien et j'aperçus du coin de l'œil le nuage se dissiper.

— J-J'ai...

J'attendis quelques courtes secondes, le temps de reprendre ma respiration.

— J-J'ai gagné...

— Non.

Ce fût à mon tour d'écarquiller les yeux, avant que je ne baisse la tête pour apercevoir la dague tournée vers mon ventre, la pointe juste devant mon foie.

Un léger rire.

Je remontais mes yeux pour l'observer, et remarquai son expression fière décorer l'entièreté de son visage, au même instant où le soleil illumina nos deux corps. Ses paupières étaient plissées, sur ses lèvres se dessinait un sourire moqueur et dans son regard se discernait une lueur mesquine.

Je soupirai.

— Oh...

Le sceptre se dématérialisa progressivement et mes mains se posèrent sur son torse tandis que j'avais baissé mes yeux, un peu déçu. Jungkook lâcha un second rire en rejetant la tête en arrière pour poser son crâne contre la terre.

— Ne sois pas déçu. Tu t'es bien battu.

Un silence. Je tirai la moue.

— Mh. Repris-je, vexé.

Mes dents s'attaquèrent à l'intérieur de mes joues et mon regard se leva plus loin, pour observer les reflets du lac.

— 14.

Mes yeux revinrent dans les siens qui étaient clos.

— 14 ?

Un silence.

— C'est une note ? Demandai-je, curieux.

— Non. C'est le nombre de fois où j'aurais pu te tuer. Il laissa tomber en plantant son regard dans le mien.

Second. Ma bouche s'entrouvrit avant de se refermer tandis que mes sourcils se froncèrent. Jungkook ne put s'empêcher de rire une troisième fois en remarquant mon air déconfit déformer les traits de mon visage. Alors, pour fuir sa moquerie, je m'apprêtai à me relever lorsqu'il se redressa pour attraper ma taille entre ses dix doigts.

— Ne sois pas déçu. Il répéta en ricanant. Comme je te l'ai dit, tu t'es plutôt bien battu.

— Je voulais gagner... Grommelai-je en fuyant son regard.

— Pensais-tu sincèrement pouvoir me battre ?

Ma bouche s'entrouvrit de nouveau.

— V-Vous vous moquez encore de moi !

— Oui. Affirma Jungkook en souriant.

Mes sourcils se froncèrent davantage tandis qu'une de ses mains remonta sur ma gorge.

— Tu m'as surpris, tout à l'heure. Reprit-il en plongeant son visage dans mon cou. Je ne pensais pas que tu irais jusqu'à sacrifier une partie de ton corps pour reprendre le dessus de la situation.

Un immense frisson défila mon échine en sentant ses lèvres frôler ma peau, et je retins un gémissement lorsqu'elles embrassèrent tendrement mon épiderme. Sa seconde main, plus bas, descendit sur ma cuisse qu'il attrapa fermement entre ses doigts.

— V-Vous ne me connaissez pas-... pas e-entièrement.

— Ah oui ?

Un cri étouffé lorsqu'il croqua ma peau. J'encerclai vivement ses épaules de mes bras en gigotant sur lui. Puis, contre toute attente, j'avais fini dos contre le sol. Je bafouillai son prénom lorsqu'il se pencha sur mes lèvres, avant que je ne le repousse.

— N-Nous sommes dehors !

Un silence. Jungkook avait simplement levé un sourcil en attrapant mon poignet pour lécher ma paume. Mes joues virèrent instantanément au cramoisi lorsqu'il prononça.

— Et donc ?

— D-Des gens... peuvent nous voir.

Il remonta sa langue sur mes doigts qu'il croqua.

— Et donc ?

Jungkook sourit, avant d'entourer mes doigts de son muscle rosé pour les suçoter.

— J-Je ne veux pas q-qu'ils nous voient !

Il arrêta ses gestes, l'air joueur.

— Tu suggères que l'on rentre à la maison ?

— J-Je n'ai pas di-

— Tu as raison. Ne tardons pas. Il reprit, plus sérieusement. Le soleil commence déjà à se coucher.

Ses yeux s'étaient tournés vers la forêt de l'autre côté du lac alors, je me redressai timidement pour observer dans la même direction. Je n'eus le temps d'apercevoir qu'une silhouette partir dans les buissons lorsque Jungkook m'obligea à me lever d'une prise ferme sur mon bras.

Une fois debout, Jungkook s'accroupit soudainement dos à moi et lança à mon encontre.

— Monte.

Un léger silence.

— J-Jungkook, je peux encore marcher...

Il me jeta un regard par-dessus son épaule.

— Ce n'était pas une question.

Un silence, à nouveau, pendant lequel je pinçais ma lèvre inférieure entre mes dents. Timidement, je m'avançais et mon torse rencontra doucement son dos tandis que mes bras entourèrent son cou. Jungkook me leva facilement en attrapant mes cuisses, je posai alors ma joue sur son épaule, une teinte rosée sur les joues.

Puis, il s'avança sur la rive du lac et j'en profitai pour humer son odeur singulière qui se dégageait de son cou.

— Demain, je veux que tu fasses moins de 10.

Mes yeux observaient les cygnes qui glissaient paisiblement sur la surface de l'eau.

— Comment pourrais-je vous battre...? Marmonnai-je.

— Je ne te demande pas cela, Taehyung. Il faut que tu sois prêt.

Un silence.

— Prêt ?

Un silence, à nouveau.

— Une guerre va bientôt se produire, n'est-ce-pas...

— Oui.

Mon emprise sur ses épaules se resserra.

— La Noblesse et la Justice n'abandonneront pas. Je veux que tu sois prêt à te battre.

— Mais... pourquoi dois-je me battre contre vous, Jungkook ?

J'avais peur de comprendre.

— Ils viendront lorsque le Roi d'Aera t'aura céder sa place.

Silence. Le bruit de ses pas.

— Et nous deviendrons ennemis.

— J-Je ne veux pas me battre contre vous.

— Tu n'as pas le choix. Souffla-t-il.

— Alors vous me tuerez.

Je l'avais senti se tendre.

— Si je te tue, je tuerai ton peuple.

— N'y-a-t-il aucune autre solution possible...? Murmurai-je contre son épaule.

— Non.

Jungkook soupira en me remontant sur son dos.

— Parce que je l'ai juré sur ma vie.

— M-Mais-

— Je suis condamné à le faire. Avoua-t-il.

Nous arrivions sur le petit chemin qui menait jusqu'au village. Jungkook lança un regard sur la gauche pour vérifier s'il n'y avait pas d'éventuelles présences indésirables, avant de reprendre la marche. Et, en effet, le soleil commençait déjà à disparaître. Il y avait cependant encore suffisamment de lumière pour que l'on voit devant nous.

— Je suis certain qu'il existe une autre solution. Murmurai-je.

Un léger rire de sa part.

— Je suis très sérieux ! Bafouillai-je sous ses rires moqueurs.

— Je sais.

— Pourquoi est-ce que vous vous moquez toujours de moi, Jungkook ?

— Parce que je t'adore.

Un silence. Il dût remarquer ma surprise et s'arrêta pour me jeter un regard par-dessus son épaule.

— T-Tes réactions. Il ajouta aussitôt, vaguement embarrassé. Je parlais de tes réactions. H-Hum. Peu importe.

Ma tête se reposa contre son épaule mais mes yeux restaient grands ouverts. Je sentais mon corps s'être embaumé d'une impression nouvelle et j'étais persuadé qu'il la ressentait aussi. Je resserrai bêtement mon emprise autour de son cou avant de murmurer.

— Je vous aime bien, moi aussi.

Il n'y répondit pas mais j'étais certain qu'il avait entendu alors, ce fût à mon tour de rire sur son dos.

— Ne rigole pas. Grogna-t-il.

Sa remarque augmenta mon rire et je me tuai de rester silencieux sur son épaule, mais je pouvais voir d'ici son visage rouge et ses sourcils froncés.

Le trajet dura plus d'une dizaine de minutes avant que les premières dalles de pavé apparurent. La lumière des lampadaires du village illuminait la grande ruelle pleinement et j'observais les personnes qui se baladaient encore, toujours installé sur le dos du Roi Jeon. Une petite minute plus tard, je descendis de son corps pour entrer dans la maison. Il referma la porte derrière lui.

Je retirai mes chaussures lorsqu'il passa devant moi pour aller se laver les mains dans la petite cuisine. Une dizaine de secondes plus tard, je m'avançais à mon tour vers lui pour effectuer la même chose.

— Tu n'as pas froid ?

Sa voix me surprit, mon regard croisa le sien.

— Ton haut est coupé en deux.

Ah...

Mes joues s'empourprèrent aussitôt et je baissai la tête pour apercevoir qu'en effet, mon ventre était à la vue de tous. Je remontais mes bras pour cacher mon torse sous son rire.

— J-J'avais oublié. Je suis d-désolé.

— Ne t'excuse pas. Tu n'es pas blessé ?

Ses mains attrapèrent doucement mes poignets et il retira mes bras pour observer mon torse.

— Je peux ?

— O-Oui...

Un immense frisson me traversa lorsque ses deux mains emprisonnèrent ma taille et que ses pouces caressaient tendrement ma peau. Jungkook s'était agenouillé et mes fesses avaient rencontré le bord de la table. Les joues cramoisies, mes yeux descendirent sur son visage sérieux, pour l'observer examiner mon ventre.

Oh.

La pulpe de ses doigts faisait frémir mon corps entier. Il frôlait la peau de mon torse jusqu'à mon ventre doucement et je retenais du mieux que je pouvais mes gémissements au fond de ma gorge.

Jusqu'à ce qu'il ne plante son regard dans le mien.

Oh.

Son léger sourire, imperceptiblement dessiné sur ses lèvres, m'envoya une décharge électrique dans tout mon corps. Ses mains descendirent sur ma taille, mon bassin, et mes cuisses sans même qu'il ne détache ses yeux des miens.

— Un Roi qui s'agenouille devant un Prince. Souffla-t-il dans un rire. Devrais-je t'appeler Majesté ?

Ma bouche s'entrouvrit.

C'était la même phrase.

Il se releva face à moi, posant ses mains de chaque côté de mon corps, m'obligeant ainsi à me pencher en arrière.

— Majesté Kim. Murmura-t-il.

Mon visage tourna au rouge. Je déviai aussitôt le regard sur le plan de travail de la cuisine lorsque l'une de ses mains remonta sur ma gorge, pour me forcer à le regarder. Ses yeux de sirène plongèrent dans les miens et ses lèvres me frôlèrent. Je suffoquais contre lui et il le savait.

— Majesté Kim. Puis-je me permettre de vous toucher ?

Oh, seigneur.

Sous son air charmeur, j'avais bêtement murmuré un "oui" qui fût certainement inaudible pour les autres, mais pas pour lui. Son sourire s'était agrandi et son visage avait plongé dans mon cou. Un soupir m'échappa au contact de sa bouche sur mon épiderme frissonnant, et il m'embrassa langoureusement de ma jugulaire jusqu'à mes clavicules.

Oh, mon dieu.

Mon cœur battait la chamade. J'adorais sentir ses lèvres sur mon corps, sa langue me frôler et surtout, surtout, ses mains gelées qui caressaient ma peau.

— J-Jungkook...

— Mhh ?

Un gémissement plus aigu lorsqu'il croqua ma peau. Puis, il se recula légèrement pour passer son pouce sur la coupure au niveau de ma gorge. Ses yeux, attentifs, m'examinaient entièrement.

— Cela fait mal ?

Un court silence.

— U-Un peu.

Il replaça son regard dans le mien et sa main avait glissé sur ma joue. Son doigt frôla la petite coupure sur le haut de ma pommette.

Je voulais qu'il m'embrasse.

— Je suis désolé. Prononça-t-il.

Je voulais qu'il me touche.

— J-Jungkook...

Un silence, à nouveau.

— Est-ce que... e-est-ce que vous voulez bien me r-refaire l'amour ?

Ses yeux s'étaient écarquillés et cette lueur curieuse avait refait surface au cœur de ses pupilles. Puis, une teinte plus rosée décora ses joues.

— E-Est-ce que v-vous... vous le v-voulez ?

Un court silence, pendant lequel ses yeux brillaient de mille étincelles.

— Taehyung, si je le pouvais...

— Je te le ferai tout le temps.

[...]

Ils sont adorables kjkdjfjsd- excusez-moi.

Bonjour à tous et à toutes ! J'espère que vous allez bien depuis ce temps. Encore une fois, je m'excuse de ne pas avoir eu le temps d'écrire, je suis super occupée par mes études. Heureusement, les vacances approchent et je vais avoir un peu plus de temps !

Qu'avez-vous pensé du combat ? Jungkook qui a gagné -sans surprise, je pense- -j'espère-.

J'espère que ce chapitre vous a plu et que la suite vous plaira autant. Le prochain, je pense que vous l'avez compris, sera sur un nouvel échange qui sera plus intime que le précédent. J'ai hâte de le publier ! -de l'écrire aussi-.

Comme d'habitude, si vous avec des questions, remarques ou hypothèse sur la suite, n'hésitez pas à les écrire. J'y répondrai avec grand plaisir.

Sinon, nous nous retrouvons au plus vite pour la suite. Je pense qu'elle arrivera le week-end prochain si j'arrive à gérer mon temps.

Prenez soin de vous et à très vite !

<3