🖤 Soirée cauchemardesque (1/2)

Assise sur le tabouret de la coiffeuse, à me confectionner deux tresses, je me replonge dans la tristesse de ma récente conversation avec Lucian. Au moment où mes excuses ont franchi mes lèvres, il a préféré le silence et abandonné la pièce pour me laisser seule face à mes cauchemars. Je n'ai pas cherché à le retenir, consciente qu'un verre brisé ne peut se reconstituer. Il est temps d'accepter que les choses aient changé. Lorsque le sol allemand retrouvera nos pas, je projette de m'éloigner, de m'isoler pour reconstruire l'éclat de ma propre vie.

Je soupire tandis que mes pensées s'entrechoquent. La porte s'ouvre, dévoilant la silhouette de Lucian. Toujours revêtu de son costume, il s'installe silencieusement sur le lit. À travers le miroir, je l'observe, perplexe quant à sa présence. S'il espère encore m'infliger une douleur, il se trompe. J'ai versé trop de larmes en vain, fait trop souffrir mon cœur pour un amour prohibé.

— Tes parents étaient au courant qu'il t'effectuait du mal ?

— Qu'aurais-tu voulu que je leur dise ? Songes-tu sérieusement qu'ils auraient écouté une enfant de six ans ? Jonas avait le don de manipuler mes pensées à sa guise. Il parvenait à susciter la peur à chaque fois que nos regards se croisaient. Même lorsque la souffrance me consumait, quand je saignais, il me rassurait en affirmant que c'était normal, que je grandissais pour devenir une femme. J'ai donc supporté des années de mutisme, n'osant rien divulguer, car je savais que personne ne me croirait. Je ne désirais pas que mes parents me voient différemment que comme leur princesse.

La douleur silencieuse que je revêts depuis des années résonne comme une mélodie jouée en coulisses de mon existence. Les mots que j'aurais voulu dire restent bloqués sous une pression, m'empêchant de dévoiler la vérité cachée derrière le masque que je porte pour satisfaire les autres. Mon enfance était entachée par la cruauté de mon frère, supposé être mon protecteur. Mes souffrances forment une toile peinte de teintes sombres, un chef-d'œuvre tragique dont personne ne peut pleinement saisir la profondeur.

— Tu sais, il n'était pas ainsi au début. Je me rappelle des moments où nous sortions en promenade, riant, nous amusant à taquiner notre père. Il y a la pensée d'une partie de cache-cache où, pendant une heure, les cris de Tobias résonnaient, car il ne pouvait pas nous trouver. Je me souviens des tartes aux pommes que nous préparions pour faire plaisir à notre mère. Nous écoulions nos journées ensemble, et le soir, il venait me lire une histoire pour que je ne fasse pas de cauchemars. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais Jonas a changé du jour au lendemain. Et c'est ainsi que ma vie a pris un tournant, et je n'ai jamais été la même depuis.

— Je te donne ma parole qu'il ne t'approchera plus jamais.

— Lucian, murmuré-je, n'énonce pas des promesses que tu ne pourras pas tenir.

Je me redresse puis m'avance vers la porte d'entrée. Cependant, à son tour, il se lève et place une main sur le mur pour m'arrêter, m'empêchant de franchir le seuil. Ses yeux gris me scrutent. Bien que l'envie de m'échapper me taraude, une autre partie de moi aspire à rester ici, dans la même pièce. J'aimerais pouvoir lui exprimer à quel point il me manque, à quel point notre relation a été un pilier dans ma vie, celui qui m'a maintenu debout, mais il est trop tard. Car ni lui ni moi ne pourrons jamais pardonner. Il ne surmontera jamais ma trahison, tout comme je ne pourrai jamais oublier ses mots, bien plus douloureux que des coups. Lentement, Lucian promène son pouce sur mes pommettes pour essuyer les larmes qui coulent le long de mes joues.

— Tu ne dois jamais pleurer pour des connards, murmure-t-il. Ils ne méritent pas ta tristesse.

— J'en ai versé à cause de toi, et cela ne t'a jamais dérangé par le passé.

Je me recule légèrement, le visage crispé. Bien que le toucher de sa peau ravive des souvenirs qui me sont chers, je me retiens. Je secoue la tête, puis quitte la pièce afin de laisser Lucian méditer sur ces événements. J'espère qu'un jour il ressentira des regrets et réalisera que mon amour a toujours été sincère. Un soupir de frustration s'échappe de moi alors que je descends les escaliers en direction de la cuisine.

Je passe une main dans mes cheveux afin de prendre quelques instants pour réfléchir à la situation. Soudain, l'idée de préparer un cocktail me vient à l'esprit. Je fouille les placards pour dénicher de la vodka, de la liqueur de pêche, du jus de canneberge et d'orange. Après les avoir trouvés au bout de dix minutes, je frappe au shaker avec quelques glaçons puis verse le mélange dans un verre. M'installant sur un tabouret, je porte le délicieux breuvage à mes lèvres. Pendant quelques instants, tous mes soucis semblent s'évaporer où un subtil vent frais apaise mes tourments. Perdue dans mes réflexions, je tourne légèrement la tête et remarque Irina qui se triture les doigts, l'air pensif.

— Si tu continues ainsi, tu n'auras plus d'ongles. Qu'est-ce qui te tracasse autant ? demandé-je.

— Je viens d'apprendre une chose horrible, sanglote-t-elle.

— L'autre connard t'a quitté et tu veux qu'on l'assomme ?

— Pire encore. J'ai découvert l'identité de celui qui a orchestré mon assassinat.

Je dépose mon verre sur la table et m'approche d'Irina pour prendre ses mains entre les miennes. Il est très probable qu'elle ne se trouve pas dans un bon état, et si mon amie a besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer, je serai toujours là pour elle, en toutes circonstances.

— Je ne peux rien te dire pour l'instant, ordre du chef Kowinski, ajoute-t-elle d'une voix faible. Mais lorsque je pourrai te le dire, tu en tomberas de haut, Tessa.

J'inspire profondément, tentant de chercher des mots apaisants, quelque chose qui pourrait soulager son cœur meurtri, mais je reste muette. Rapidement, des larmes dévalent ses joues rougies.

— Et Alek compte entreprendre quelque chose ?

Irina hoche la tête.

— J'ignore quand, mais il a préparé un plan qu'il refuse de partager. Ce n'est pas pour rien s'il est allé en Russie sans moi ou qu'il ne change rien à son habitude quand je ne suis pas avec lui. Je suis présumée morte aux yeux du monde.

— Il va certainement tuer l'individu le connaissant, murmuré-je.

Irina hausse les épaules avec résignation, puis pose ses bras sur la table et enfouit son visage dans un long soupir de désespoir.

— Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal pour que l'univers s'acharne contre moi ?

— Peut-être que nous sommes trop exceptionnelles pour les beautés de ce monde, rétorqué-je.

Irina éclate de rire tout en se redressant, me donnant un coup de coude complice.

— Peut-être devriez-vous envisager de prendre une corde pour vous ôter la vie. Ça nous débarrasserait de deux vermines insignifiantes, sourit Andréa.

Je me retourne légèrement et contemple son visage, que j'aimerais tant pouvoir chasser de mes pensées. Alors que je fronce les sourcils, Irina mime une arme contre sa tempe et appuie sur la détente, jouant avec habileté le rôle de celle qui résulte d'une exécution.

— Je la passerai à ton cou avant, afin d'être sûre qu'elle tienne bien, réplique Irina.

— Lucian ! hurlé-je. Peux-tu venir chercher ton déchet ambulant, tu seras mignon pour une fois.

Andréa nous dévisage avant de tourner les talons, sa chevelure blonde virevoltant d'un geste de la main. Mes réflexions s'entremêlent.

— J'ai une idée pour nous changer la tête, parce que, soyons honnêtes, rester enfermées ici depuis des semaines commence à me peser. Que penserais-tu d'aller en boîte de nuit, histoire de se détendre un peu ? suggéré-je.

— Pourquoi pas, mais, comment s'extirpe-t-on ? Depuis notre fuite de l'autre fois, ils ont remplacé le garde à l'entrée.

— Et si nous attendions qu'une personne sorte de la propriété pour se glisser dans le coffre, plaisanté-je.

— J'ai entendu Julian dire qu'il partait ce soir avec Otto, chuchote Irina. Il a demandé sa soirée à Alek, qui a accepté.

— Le problème, c'est qu'ils vont nous repérer, donc cela ne va pas marcher, répliqué-je, perplexe.

Je suis consciente des conséquences de mes actions, mais j'ai besoin de fuir, de me réfugier dans un monde où le mal n'a pas sa place. Depuis des semaines, ma souffrance s'amplifie. J'essaie de masquer la douleur devant Irina, mais tout s'effondre autour de moi. Chaque seconde semble m'arracher un peu plus. J'ai l'impression d'étouffer, incapable de reprendre le contrôle total de mon corps. Je souhaite apaiser les voix démoniaques qui résonnent dans ma tête et guérir les blessures de mon cœur meurtri, notamment la perte déchirante de mon enfant. Aujourd'hui, tout paraît égaré. Si Lucian ne parvient pas à comprendre, tant pis. Une fois de plus, il aura anéanti la maigre parcelle de mon âme qui s'accroche à lui comme à un précieux joyau.

— Au début de ma captivité, annonce Irina, je regardais souvent par la fenêtre. De ce fait, je sais qu'ils laissent les voitures chauffer sans aucune personne dedans. C'est à ce moment précis qu'il faut agir.

Pendant plus d'une heure, nous élaborons un plan, prenant soin de considérer chaque détail. Enfin, nous décidons de monter dans la chambre, conscientes que le temps presse et que nous devons nous préparer. Irina se dirige vers son armoire et entreprend de la fouiller à la recherche de tenues appropriées.

— Que penses-tu de celle-ci ? montre mon amie.

De teinte blanche, la robe dépourvue de manches met en valeur la silhouette avec élégance. Au niveau des hanches, des détails prennent la forme de liens entrelacés, créant une ouverture sur les côtés qu'accentue ce zeste de sensualité. Elle descend jusqu'aux chevilles qui lui confèrent une allure plutôt sophistiquée.

— Parfaite ! m'exclamé-je.

— Pour moi, ce sera celle-là, annonce-t-elle.

Dotée de bretelles délicates, la sienne présente un décolleté léger qui ajoute une touche de séduction. S'arrêtant aux genoux, elle dévoile une fente sur le flanc droit. Nous finissons par nous apprêter. Irina attache sa crinière en queue de cheval et laisse retomber deux fines mèches sur son visage. Pour ma part, je lègue ma chevelure détachée et lisse. Nous rassemblons du maquillage dans un petit sac, puis Irina déniche deux plaids dans le dressing pour parfaire notre tenue.

— Mission camouflage activé, ricane-t-elle.

— Si jamais on se fait repérer, je prends la fuite et tu te débrouilles. J'en ai assez de loger cloîtrée dans la chambre à fixer le plafond, m'amusé-je.

Irina lève les yeux au ciel tout en lançant son plaid sur moi, ce qui me décroche un léger sourire. Nous regagnons le salon et attendons patiemment sur le canapé jusqu'au moment où Julian franchira la porte.

Le temps passe lentement pendant que nous restons assises, cachées par les draps, faisant semblant d'observer attentivement l'émission de cuisine qui défile à l'écran. Notre anxiété se mêle à l'ambiance noirâtre de la pièce, tandis que nos œillades, marquées d'une certaine nervosité, se croisent à intervalles réguliers. Nous guettons le moindre bruit, l'infime indication que notre plan puisse être compromis.

Les minutes s'étirent, et finalement, Alek et Lucian descendent pour prendre quelque chose à boire, jetant des regards interrogateurs sur nous. Ils semblent se demander quelle nouvelle bêtise nous préparons cette fois-ci. Ils récupèrent de l'eau et regagnent le sous-sol.

— Tu penses qu'ils se doutent de quelque chose ? me murmure Irina.

— Aucune idée, mais je ne préfère pas le savoir, si tu vois ce que je veux dire, souris-je.

Après une dizaine de minutes, la porte d'entrée s'ouvre. Julian fait son apparition, franchit le seuil et se dirige aussitôt vers les garçons, suivi de près par Otto. Le regard tant attendu qu'Irina me lance indique que le moment propice est enfin arrivé. Nous sommes conscientes que nous disposons de seulement trois précieuses minutes pour mettre notre plan à exécution. Nous jetons nos plaids négligemment sur le canapé et nous hâtons vers l'extérieur. Une fois à proximité du coffre, elle m'invite à monter en première, ouvrant ainsi la voie à notre audacieuse escapade. Irina prend ensuite place, s'allonge, puis le ferme.

— J'espère qu'ils vont en ville, chuchote-t-elle.

— Attends, tu n'es même pas certaine qu'ils se dirigent dans le centre ? m'étonné-je.

— C'est comme la roulette russe, ça sera la surprise.

Alors que je m'apprête à répliquer, je suis interrompue par les deux hommes qui entrent dans la voiture. Mon cœur palpite, j'en perds mes mots. J'essaie d'inspirer calmement pour apaiser mon angoisse, mais la découverte de notre présence pourrait compromettre notre plan. Je frotte mes doigts à plusieurs reprises et ferme les yeux un instant.

Nous nous dirigeons ensuite vers ce qui paraît être la route. Une douce mélodie polonaise émane des enceintes, les deux hommes conversent en allemand tout en ricanant à certains moments. Ils parlent de leur soirée qui s'annonce animée. Je fais mine de vomir, provoquant un rire retenu d'Irina. Le trajet désagréable semble durer une éternité lorsque les garçons se garent enfin et enclenchent le frein à main. Nous attendons cinq minutes pour être sûres qu'ils s'éloignent suffisamment. Irina est la première à se relever, puis déplace la plage arrière. Un coup d'œil et elle donne le signal pour que je la suive.

— On a eu le chargeur vide à la roulette russe, clame-t-elle.

Je lui assène une petite claque derrière la tête.

— Lucian et toi, vous vous êtes bien trouvés, avec vos tapettes, soupire Irina.

À cette pensée, mes lèvres esquissent un sourire pendant que nous découvrons la ruelle dans laquelle nous nous situons. Au loin, le bruit d'une foule de personnes se dirigeant apparemment vers le même endroit parvient jusqu'à nous. La ville, éclairée par des lampadaires encastrés au sol, laisse des bourrasques s'amuser avec nos cheveux, tandis que les rires des individus imprègnent légèrement mon esprit d'une détente bien méritée.

En compagnie d'Irina, nous décidons de les suivre et aboutissons face à une boîte de nuit dont la devanture est dissimulée derrière une façade neutre qui ne révèle pas son réel caractère. Cependant, quelques hommes qui semblent éméchés sortent et la musique sourde qui émane de l'intérieur lorsque la porte s'ouvre nous indique que les lieux sont festifs. Le vigile, qui est une véritable armoire à glace bien qu'il ne soit pas plus grand que nous, affiche un visage strict qui pourrait dissuader plus d'une personne.

— Attends, je dois peaufiner ma sale mine, déclaré-je.

On se déplace légèrement, puis Irina me laisse m'adonner au maquillage. Malgré mes hésitations face à cette étape, je dois reconnaître qu'elle m'apporte un certain réconfort, me ramenant à la Tessa d'autrefois. J'aimais m'évader avec mes amis, engager des conversations interminables sur des sujets divers, pourvu que Dylan ne fasse pas partie du tableau. Après cette époque, je me suis refermée sur moi-même, consacrant toute mon énergie au bien-être de ma mère. Mes propres aspirations ont été reléguées au second plan, mais aujourd'hui, je désire franchir ce cap, redécouvrir mon identité et savourer les expériences qui m'ont échappé. Surtout, je souhaite effacer le lien avec Lucian, car chaque seconde qui s'écoule me rappelle constamment sa chaleur sur ma peau, son parfum imprégnant chaque parcelle de mon être.

Une fois terminé, je passe son bras sous le mien pour avancer. Le vigile nous observe un instant, nos plus beaux sourires adressés, puis il nous accorde l'entrée. Des escaliers nous guident à l'intérieur de la boîte. À droite, le bar attire notre attention. Au fond se distingue le carré VIP, tandis qu'à gauche se trouvent les toilettes et une autre piste de danse avec des tables semblables à celles devant nous. L'ambiance, baignée dans l'obscurité, est rythmée par une musique techno dans laquelle les participants semblent plongés dans leur propre univers, déconnectés du monde extérieur. Plusieurs hommes se retournent sur notre passage alors que nous progressons en direction du barman.

— Je ne sais pas parler polonais pour commander, s'écrie Irina.

— Monsieur ! prononcé-je d'une voix forte. Pourriez-vous nous concocter une série de minuscules verres, afin que nous puissions savourer la soirée, s'il vous plait ?

Je fais de petits gestes avec mes mains pour accompagner mes paroles afin de communiquer notre demande de manière plus expressive. À côté, Irina se met à rire, tandis que je souris légèrement en effectuant des mouvements comme si je tournais mon nez avec mon poing. Après quelques minutes d'incompréhension, l'homme à la chevelure noire et aux yeux verts saisit enfin notre requête et se retire pour la préparer.

Le temps s'écoule dans une atmosphère festive. Les lumières multicolores jouent sur les murs, les haut-parleurs diffusent une musique assourdissante, tandis que la piste est animée par des personnes qui dansent et hurlent, absorbées par le rythme enivrant. Nous enchaînons les verres avec une frénésie qui n'a d'égale que notre insouciance, ce qui épuise nos ressources financières progressivement. Heureusement, des inconnus prennent en charge nos consommations. Imprégnées d'alcool, nos réflexions s'embrouillent, mais cela importe peu, car nous nous retrouvons à bouger au milieu de la salle, comme si nous étions seules au monde. Le rire fuse, l'amusement est à son comble, et tout paraît s'effacer.

À cet instant précis, je ressens une délivrance pour mon corps, qui semble avoir abandonné ses préoccupations au bénéfice du bonheur. Les pensées disparaissent, ne laissant place qu'à cette capacité de sourire et de profiter pleinement de la vie. Alors que je me trémousse au rythme de la musique, mon regard croise le sien. Je m'arrête d'un coup sec. Mes gestes deviennent presque mécaniques, me frottant les yeux à plusieurs reprises, songeant tout d'abord à un rêve. Toutefois, à chaque mouvement de paupières, sa silhouette reste, se profilant parfaitement au milieu des individus qui poursuivent leur soirée arrosée. Je ravale laborieusement ma salive, tandis que je serre les poings avec une telle intensité que mes ongles s'enfoncent dans ma peau. Les battements de mon cœur résonnent dans mes tympans, des sueurs froides parcourent mon échine.

Avec difficulté, je descends de la table, évitant de peu une chute embarrassante. Dans mon état éméché, je me recule doucement, refusant d'accepter la réalité qui se dessine devant moi. Il ne peut pas être ici, il ne peut pas m'avoir retrouvée aussi sans encombre. Au bord des larmes, mon corps heurte tout à coup une masse imposante. Je me retourne brusquement, sur le point de présenter mes excuses, mais mon angoisse s'intensifie davantage.

— Tu as atteint la limite, Tessa.

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