🖤 Russie - LUCIAN

Six heures du matin et mes paupières ont à peine touché le repos cette nuit. J'ai tenté d'éloigner ces putains de cauchemars, mais ils persistent à me torturer. Je ne désire plus rester ici, dans cette baraque qu'elle partage. Son visage, son odeur, ça me rend dingue. Je ne peux pas passer outre. Si elle ne portait pas mon gosse, je suis convaincu que sa tête serait déjà séparée de son cou. Tous ceux qui m'ont poignardé dans le dos sont désormais six pieds sous terre en Allemagne, mais Tessa, elle, respire encore. J'aimerais pouvoir l'effacer et ne jamais avoir croisé son portrait.

Je soupire, continuant de siroter mon whisky à l'arrière de la caisse. J'ai besoin de changer d'atmosphère, sinon je risque de tout foutre en l'air, et pour l'instant, je ne le veux pas. J'ai toujours su gérer les choses à ma façon, mais là, je me retrouve impuissant, complètement désemparé. Je revois ses larmes quand je lui ai avoué que je n'éprouvais plus rien pour elle. Sa tristesse me hante encore, mais qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre ? Je ne peux plus la toucher sans penser qu'elle m'a bien eu, je ne veux plus l'embrasser sans goûter à la trahison, au couteau qu'elle m'a planté. Pour l'instant, je dois apaiser mes démons. Une fois qu'elle aura mis bas, elle retournera là où elle appartient, dans un endroit aussi sombre que la mort.

— Tu crois que c'est l'heure de picoler ? interroge Alek.

Perdu dans mes réflexions, je ne l'avais pas entendu monter. Il me fixe avec un regard désespéré, puis arrache la bouteille de mes mains.

— Ne me casse pas les couilles, soupiré-je.

— Tu me les casses tout le temps et je ne te dis rien, fais-en de même, tu seras gentil.

— J'aurais dû te les faire avaler la première fois qu'on s'est vu, plaisanté-je.

Je peux l'entendre rire, et pendant un court moment, j'oublie le mal qui me ronge.

— Soit heureux que je t'aie laissé ma cible pour te faire de la thune, réplique-t-il. Julian, on y va.

***

Après des heures interminables dans l'avion, nous touchons enfin le sol de Moscou, où une berline nous attend. Un homme vêtu en costume noir émerge et nous fait signe de monter à bord. Nous acquiesçons silencieusement tandis qu'il charge nos bagages dans le coffre. Le trajet se déroule dans le mutisme, chacun absorbé par ses réflexions, aussi obscures que ma fureur.

Je fixe notre photo sur mon portable, mes doigts effleurant son visage dans lequel une pointe de douleur s'installe. Je serre les dents, prêt à tout effacer comme si rien n'avait jamais existé, mais elle refuse de quitter ma conscience. Secouant la tête, je fourre mon téléphone dans ma poche, résolu à ne pas y penser, à tout oublier.

À l'approche d'un grand portail, une sensation de puissance envahit l'atmosphère. Le chemin, bordé d'une herbe entretenue, dévoile la rigueur et la discipline qui règnent sur ce territoire. La fontaine, à la fin de l'allée, n'est pas simplement un ornement, mais un symbole de richesse et d'influence. Mais ce qui retient mon regard, c'est la façade imposante qui se profile en toile de fond. Elle évoque un château, et chaque section distincte raconte une histoire de pouvoir.

— J'espère que tu n'es pas trop éméché, Lucian. Adam est le chef de la Bratva, le respect est sacré ici. Et pour te le rappeler, Irina est censée être morte, pas un mot.

— J'en ai l'air ? Je ne me prénomme pas Tessa, soufflé-je.

— Je ne pense pas avoir vu Tessa boire de si bon matin, rétorque-t-il en descendant de la voiture. Allez, suis-moi.

Je grimace, puis je m'avance vers la porte. À peine avons-nous sonné qu'une employée vient nous ouvrir. Un sourire s'étire jusqu'à ses oreilles. Un chignon plaqué, je suppose qu'elle a pris un temps considérable pour soigner son apparence. Mes réflexions dérivent aussitôt vers Tessa. Je me rappelle de ses moments où elle se préparait, me lançant des regards avec ses iris azur, son visage angélique. Elle trouvait toujours des mots tendres, même lorsque je lui tenais tête. Mais aujourd'hui, n'est plus qu'un tas de foutaises. J'ai été bercé d'illusions et, par ma propre incompétence, je me suis fait briser en mille morceaux.

— Monsieur Lacosta est occupé dans son bureau, mais il ne devrait pas tarder. Faites comme chez vous, annonce-t-elle.

Le chauffeur dépose nos valises tandis que nous amorçons notre progression vers la droite. Un couloir interminable se dévoile, nous transportant dans une époque lointaine, du style de Louis XVI. Aux côtés d'Alek, nous franchissons ce corridor dans lequel les dorures et les détails architecturaux nous immergent dans une ambiance d'autrefois. Enfin, notre exploration nous conduit à l'entrée d'un grand salon, où deux canapés trônent. La salle est une œuvre d'art en soi, avec une télévision murale discrète, une bibliothèque richement garnie, un buffet imposant. Mon attention est immédiatement happée par le bar où je m'installe.

— Lucian, tu ne devrais pas...

— Aleksander ! s'esclaffe Viktoria, en arrivant dans la pièce. Tu m'as tellement manqué.

Une silhouette brune s'approche de manière féline vers Alek. Sans hésitation, elle se presse contre lui, laissant ses doigts dériver sensuellement le long de son bras. Ses yeux marron dévorent Alek, évoquant une impatience, comme si elle envisageait de le capturer et de le faire participer à une baise qui s'étendrait toute la nuit. Les jambes croisées et dénudées, elle prend un malin plaisir à les frotter contre son tibia. Perplexe, je jette à Alek un regard interrogatif. Il me répond tacitement d'un léger mouvement, un subtil appel au secours dans ses yeux.

— Bonjour, non ? lancé-je. À part si les filles de joie ne connaissent pas la politesse.

Elle se relève, les sourcils froncés, tandis qu'Alek se retient de rire.

— Qui es-tu pour me manquer de respect ? Tu n'es pas chez toi ici, alors reste à ta place de chien.

Les yeux écarquillés, je réagis d'instinct. Je me redresse d'un coup sec et m'approche rapidement d'elle pour attraper sa tignasse. Aucun délai n'est accordé à la réflexion, car personne ne me parle ainsi et certainement pas une salope de son genre. Mon tempérament agressif prend le dessus pour ne laisser aucun espace à l'insolence. L'unique exception à cette règle que je tolère bien malgré moi est Tessa.

— La prochaine fois que tu t'adresses à moi comme ça, j'arrache ton cœur, c'est compris sale pute que tu es ? murmuré-je.

Elle se met à hurler, tentant d'appeler son mari, mais cela m'indiffère. La rage m'envahit, alimentée par la provocation et la seule pensée qui traverse mon esprit est celle de la torturer jusqu'à son dernier souffle. Malheureusement, je me suis juré de ne plus tuer une femme après la disparition de ma mère.

Pendant ce temps, Alek qui observe la scène avec amusement, se serre son verre. Malgré ma colère, je décide de la relâcher, non sans lui cracher dessus avec mépris, dénonçant ainsi l'aversion que je ressens envers elle et tout ce qu'elle représente.

— Mais ça ne va pas ! hurle-t-elle. Ne me touche plus jamais de la sorte.

— Aleksander ! Tu devrais contrôler tes hommes de main. Même un chien est plus obéissant que ça.

— Je te conseille de la fermer, Viktoria, s'énerve Adam en arrivant sur le seuil de la porte. Lucian dirige un gang en Allemagne, alors fait preuve de politesse envers lui.

Vêtu d'un costume noir rehaussé d'une cravate vert émeraude, l'hôte de la maison se rapproche de nous avec assurance. Il passe sa main dans une barbe de trois jours, puis s'avance vers nous.

— À ta place, j'irais montrer mon cul de salope ailleurs, genre à ta niche, sale chienne, m'amusé-je.

Elle marmonne quelque chose que je n'entends pas et heureusement, puis tourne les talons. Adam nous invite à nous installer sur le canapé. L'employée qui nous a ouvert la porte réapparaît pour déposer des petits fours sucrés et des tasses de café sur la table basse.

— Je suis ravi de vous recevoir à la maison, s'enthousiasme Adam. Je suis désolé pour le mauvais comportement de ma femme.

— On a l'habitude, soupire Alek. Je suis venue ici pour te demander ton aide, et aussi divertir mon ami.

Un froncement de sourcils assombrit la figure d'Adam. Son regard se tourne vers moi.

— Je viens d'apprendre que Tessa est une putain de traitre. C'est génial, non ?

— Comment l'as-tu découvert ? s'étonne-t-il.

— Le FBI m'a choppé avant que l'avion décolle et ils ont remercié Tessa, enfin Tatjana.

Un rictus de dédain déforme mes lèvres, mes poings se crispent avec rage. La scène me hante, son visage baigné de larmes, ce « désolée » qui résonne encore comme une insulte, juste avant que je sois embarqué dans le fourgon. Putain, quelle stupidité d'avoir cru en cet amour.

— Et tu n'as pas pensé à faire des recherches sur elle depuis le temps ? demande Adam.

— Bah si, Alek s'en est chargé, mais comme un con, j'ai préféré lui faire confiance donc je l'ai détruit.

— Ça tombe bien, j'ai le dossier sur une clé USB que j'ai apportée, rétorque Alek.

Kowinski la sort et la tend à Adam qui se lève et l'insère sur le côté de la télé. L'écran s'allume, dévoilant une multitude de fichiers.

— Tu veux commencer par lequel ? m'interroge-t-il.

— Par le début. Je souhaite tout savoir.

Les documents défilent devant mes yeux, et j'ai du mal à trouver les mots pour décrire cette foutue qui s'insinue en moi. Tatjana Schnitzler, née à Düsseldorf le 10 novembre 1999, vingt-deux balais au compteur, fille de Karine Miller et de ce salaud de Tobias Schnitzler. Quelques mois avant que sa maman ne décède, un casier judiciaire s'est ouvert, avec au programme : vol à l'étalage, prise de stupéfiants, et un petit détail sympa, un outrage à agent. Je jette un œil à la photo où elle sourit avec sa mère, puis une autre avec son frère et son père, cette enflure de Tobias. Un grincement sourd s'échappe de mes dents serrées. J'aimerais bien éclater la tronche de ce fils de pute, mais pour l'instant, on va devoir jouer à son jeu. Quand viendra le moment, il pleurera et suppliera pour sauver son cul.

Nous continuons à parcourir les fichiers où je découvre que plusieurs plaintes ont été déposées contre un certain Dylan Brocman pour des faits de violence conjugale. Tessa n'avait pas menti sur ce coup-là. Je mords ma lèvre. La seule pensée de quelqu'un peut placer les doigts sur elle, attise une colère qui pourrait me faire péter les plombs. Je secoue la tête pour chasser ces idées, mais elles sont têtues. J'aimerais bien mettre la main sur ce connard, lui briser les os un par un, qu'il regrette chaque coup porter sur elle.

— Après la mort de sa mère, mes hommes n'ont rien trouvé si ce n'est qu'une disparition de sa part, affirme Alek.

— Normal, c'est au moment où je l'ai kidnappée, soupiré-je.

— Mais tu me parles de FBI, d'une alliance avec eux, une trahison, cependant, je ne vois rien de cela au dossier, s'étonne Adam.

Il n'a pas tort, ce renseignement aurait dû être clairement en évidence. Je me masse l'arête du nez pour essayer de faire tourner les rouages de mon cerveau, mais je n'aperçois rien qui puisse m'éclairer sur cette affaire.

— J'ai un contact au FBI, confie Alek. Il ne m'a trouvé aucune information sur Tessa. Au départ, mes hommes ont jugé bon d'être sûrs qu'il n'y avait pas de taupe, et il a certifié que non. Si elle a vraiment été embauchée par des agents, soit c'était des faux, soit il y a autre chose qu'elle nous cache.

Je me lève pour effectuer les cent pas. Je n'arrive pas à contenir cette petite voix maléfique dans mon esprit.

— Je suis certain qu'elle continue de nous mener en bateau. Elle veut juste nous baiser cette connasse, m'énervé-je.

— Et si elle avait été piégée ? C'est fort plausible, tu ne penses pas ? spécule Adam.

— Dans quel but et pourquoi ? Ça n'a aucun sens, réponds-je.

Adam réfléchit un instant, puis rétorque :

— Un individu aurait pu y trouver son compte. Il est simple d'amadouer une fille naïve avec de faux badges. Maintenant, la question est : qui ?

— Tessa n'a personne dans sa vie à part son père et son frère, avoué-je. Elle n'a pas de famille du moins, je n'en ai jamais eu connaissance. La seule personne à qui elle parle c'est une très bonne amie à Alek, mais c'est tout.

Adam hoche la tête en jetant un coup d'œil rapide vers le couloir, puis reporte son attention sur Alek.

— Et toi, tu en penses quoi ?

— Il n'y a qu'une personne qui puisse nous éclairer, et c'est Tessa. Elle n'a pas pu communiquer avec eux, vu que les numéros de ce genre étaient bloqués. Par mail, c'est plausible, mais en retraçant l'adresse IP, on peut vite être fixé.

Je pivote vers lui et le dévisage. Ses paroles me laissent perplexe. Je suis totalement largué.

— Tessa a envoyé des messages sur mon portable, enchaîne Alek. Ça veut dire que si l'on arrive à pirater le logiciel installé sur son téléphone, on remontera jusqu'à son adresse mail.

— Attends ! m'exclamé-je, comment ça ? Je ne comprends pas.

Alek se redresse afin de s'assurer que Viktoria n'écoute pas, puis répond :

— J'ai découvert ça quand j'ai eu le premier dossier sur mon bureau. Irina est venue m'en parler. Avec le logiciel, elle ne pouvait pas simplement faire appel à n'importe quelle force de l'ordre. Et...

Kowinski s'interrompt dans ses paroles. Son front se froisse, il écrase son mégot puis lève son regard vers moi.

— Même par mail, elle n'aurait jamais pu les contacter. J'ai arrangé les choses de telle sorte qu'Irina ne puisse jamais alerter n'importe quelle flicaille à travers le globe. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans.

— Combien de temps il te faudra pour m'obtenir les courriels ? m'adressé-je à Adam.

— Tu auras ça demain, affirme-t-il. En attendant, allez vous prélasser un peu.

Je ne sais pas ce que Tessa cache, mais son compte à rebours est lancé.

***

Alors que la nuit s'implante à Moscou, nous nous retrouvons dans un club notoire de la ville, plus précisément, de strip-tease. Installé dans le carré VIP et savourant mon verre de whisky, j'observe les lieux avec une certaine réticence. L'éclairage des néons crée une ambiance sombre et tamisée. Des chaises et des tables sont disposées un peu partout, tandis qu'à notre droite, des hommes sirotent leur alcool au bar. Une musique sensuelle résonne dans la pièce pendant que des femmes presque nues se dandinent sur divers podiums, chaque client glissant un billet dans leur string.

— Profitez du spectacle et pensez à autre chose le temps d'une soirée, sourit Adam.

Trois filles s'avancent, dont une jolie blonde qui se positionne devant et commence à se déhancher. À une époque, j'aurais peut-être prétendu que cela m'intéressait, que je l'aurais baisée ici et maintenant. Mais mes sentiments dérivent une fois de plus vers la seule personne qui a su captiver mon cœur. Je crispe la mâchoire, mais une réflexion germe dans mon esprit.

— Tu peux prendre une photo ? demandé-je à Adam.

Il approuve d'un signe de tête et capture l'instant. Il me restitue mon téléphone, et sans attendre, j'envoie le cliché à Tessa. Je dois reconnaître que c'est une idée à la con, mais quand je suis brisé, la frontière entre le bien et le mal devient floue. J'espère qu'elle méditera sur ses erreurs, qu'elle ressentira la douleur aussi profondément que moi.

— Toi, tu cherches la merde avec elle, sourit Alek.

— Regarde, plaisanté-je en lui montrant la photo, si Tessa ne s'énerve pas, je ne comprends plus rien.

— Je vais te tuer, Lucian. Si elle ne m'exécute pas avant, je me charge de placer ta tête en trophée dans mon bureau.

Dans l'instant, son expression me fuit, mais à y observer de plus près, sa silhouette se distingue en arrière-plan. Je ricane, la situation est décidément bien trop comique.

— Écoute, tu lui mets un petit coup en rentrant, ça va la détendre et tout ira bien, ris-je.

— Toi, tu ne connais vraiment rien aux femmes, soupire-t-il.

Je lui adresse mon majeur avec un sourire espiègle, puis je continue de savourer mon verre. La soirée se déroule dans une ambiance décontractée. Nous picolons, nous rigolons. Pendant un instant, nous parvenons à oublier les soucis et à passer une séance entre amis. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ri de la sorte, et je dois dire que je me sens bien, même si je suis conscient que cette sensation éphémère ne va pas durer.

Après plusieurs heures, nous prenons la décision de rentrer pour un repos bien mérité. Après un court trajet, nous regagnons nos chambres respectives. Il faut avouer que j'ai besoin de sommeil, mes paupières commencent à être lourdes. J'espère sincèrement pouvoir m'endormir sans être troublé par mes cauchemars.

Les rayons du soleil percent à travers les rideaux et me réveillent. Je me redresse, jetant un coup d'œil à l'horloge fixée au mur qui indique dix heures. Après un long étirement de mes bras vers le plafond, je me dirige vers la salle de bain pour une douche. L'eau glaciale ruisselle sur mon corps pour m'éveiller complètement. Je sors, me sèche, et enfile rapidement mes vêtements avant de descendre pour retrouver Alek.

À présent à l'extérieur, où la température est déjà insupportable, Alek est installé au bord de la piscine sur l'un des canapés de la terrasse. Il est penché sur son ordinateur, un café à proximité. Viktoria se pavane près de nous, dans un maillot trop petit, tentant manifestement d'attirer son attention. Je secoue la tête. Qu'est-ce qu'elle est stupide comme nana.

— Ça ne pue pas le chien mouillé, ici ? souris-je.

Alek renifle, puis lève les yeux vers elle et lui adresse sèchement un ordre :

— Va ailleurs, tu seras gentille, Lucian a raison.

Elle tire la gueule et obéit.

— N'oublie pas tes croquettes, sale pute ! hurlé-je.

Alek retient son rire, puis se focalise une nouvelle fois sur son ordinateur.

— C'est elle, n'est-ce pas ? La personne...

— Qui a organisé la tentative de meurtre d'Irina ? me coupe-t-il. Oui. Mais c'est plus complexe que ça.

— Explique.

— Je sais qu'elle est à l'origine des vols de cargaisons, ainsi que de l'embauche du mercenaire. Néanmoins, pendant plusieurs jours, j'ai découché de la maison, laissant Irina seule, afin de faire des recherches sur son père et ses amis, mais j'ai aussi approfondi certaines choses sur Viktoria. J'en ai découvert d'autres et je compte faire tout exploser à Noël.

— Adam est au courant que sa femme est une pute ?

Alek hoche la tête.

— Il n'y a que vous deux, ainsi que Daniel, qui êtes prévenus de tout ça. Pas un mot à qui que ce soit, même sur le fait que son géniteur est prêt à la retrouver.

— Depuis le temps, tu me connais, affirmé-je.

Je m'installe sur le transat, puis m'empare de la tasse à café d'Alek que je porte directement à mes lèvres.

— Tu faisais quoi, là ? questionné-je.

Alek me montre l'écran, les images capturées par les caméras. Il m'explique qu'il les revisionne, se demandant comment le père d'Irina a pu obtenir autant d'informations ce jour-là. Malgré ses efforts, aucune réponse ne se dessine et son visage exprime une frustration croissante. Mes pensées s'embrouillent alors que je cherche avec lui des indices cachés.

— Stop ! arrête toi, Alek.

À une vitesse ahurissante, la rage s'emballe. Je m'approche légèrement de l'écran, car j'espère que ça ne peut pas être lui. Pourtant, il n'y a aucun doute, je pourrais le reconnaître parmi des centaines de convives. Qu'est-ce qu'il fout là et pourquoi ? Mes dents se serrent tandis que mon cœur bat à une allure effrénée. Un flot de pensées traverse mon esprit, mais celle qui revient le plus est qu'il est certainement allié à Tessa.

— Est-ce que tu le connais ? s'interloque-t-il.

— On a un putain de problème parce que ce mec, c'est Jonas, le frère de Tessa. 

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