🫀La chute du masque

Il est neuf heures du matin et je me trouve dans la chambre en Pologne. Nous avons pris la décision de nous lever tôt afin d'assister à la cérémonie de Maria et André. Malgré l'ambiance joyeuse qui règne, une crainte m'enveloppe, particulièrement lorsque mes pensées se tournent vers Jonas. Depuis notre dernière rencontre, une anxiété tenace m'a privé de sommeil, me poussant à observer avec attention le moindre signe suspect dans mon environnement.

Je choisis de garder ces préoccupations pour moi, refusant d'inquiéter Tobias et Lucian, et surtout, cherchant à ne pas altérer le caractère émouvant de cette journée. Néanmoins, mon rythme cardiaque s'accélère de manière frénétique, comme s'il aspirait à échapper à cette anxiété. Mes mains, généralement stables, sont désormais moites et je perçois une légère tremblote lorsqu'elles se portent d'instinct vers mon visage pour dissimuler ce malaise croissant.

Malgré cette tension intérieure, j'essaie de conserver une apparence calme et souriante pour éviter de susciter le moindre soupçon chez mes compagnons. Bien que la journée s'annonce émouvante, cette ombre persistante menace d'ébranler l'équilibre fragile que je m'efforce de maintenir.

À travers le miroir de la coiffeuse, j'observe Lucian contempler le paysage, une cigarette entre ses lèvres, fidèle à son habitude. Comme s'il percevait l'attention que je lui porte, il tourne la tête. Le sourire qu'il me lance est teinté de malice, une lueur perverse traversant ses pupilles. Je saisis rapidement l'idée qui germe dans son esprit. De manière progressive, il se redresse sans détourner son regard. Écrasant son mégot dans le cendrier, il se place derrière moi, puis pose ses paumes sur mes épaules avant de se pencher près de mon oreille pour murmurer :

— Si tu n'avais pas mis plus d'une heure à réaliser ce maquillage, je t'aurais prise immédiatement.

— Tu parles beaucoup trop pour quelqu'un qui a souvent envie d'effectuer des choses, rétorqué-je, un sourire un coin.

Un sourcil s'arque sur son visage, et sans émettre un son, ses doigts se referment autour de mon cou. Son geste me pousse à incliner la tête en arrière. Il dépose des baisers suaves sur ma peau nue, faisant naître une sensation enivrante dans le creux de mon ventre. Sa main libre effleure progressivement ma poitrine avant de descendre lentement le long de mes cuisses.

— Avant, ton insolence me donnait des désirs de meurtre, me confie-t-il en remontant jusqu'au lobe de mon oreille. Maintenant, elle me donne envie de bander, petite brebis.

— Lucian, je...

Sans me laisser le temps de répliquer, ses doigts se glissent aussitôt sur mon intimité. Il décale délicatement le tissu de ma culotte pour s'introduire à l'intérieur. Son index pénètre, suivi rapidement par son majeur. Ses mouvements sont vifs, agiles, suscitant en moi des gémissements que je ne peux contenir. Mes ongles s'enfoncent dans la chaise, tout comme son bras. Ses lèvres, toujours à proximité de mon visage, me permettent d'entendre son propre plaisir croissant.

— Ne t'arrête jamais d'être insolente avec moi, Tessa. Parce que je pourrais passer des heures à te procurer autant d'excitation.

Alors qu'il intensifie la cadence, des papillons volent dans le bas de mon ventre, un courant électrique me submerge, et l'orgasme m'envahit. Lucian se retire tout en me caressant encore quelques fois, puis se lève.

— Je vais te laisser te préparer, petite brebis, j'ai des choses à faire.

Il dépose un baiser sur ma tempe et quitte la chambre. Il me faut plusieurs longues secondes pour me remettre de mes émotions. Le cœur toujours battant, je me redresse afin de me replacer sur ma chaise. À peine deux minutes plus tard, Irina entre dans la pièce, vêtue de sa robe rose pâle de demoiselle d'honneur. Le tissu moule à merveille son corps, mais laisse tout de même entrevoir son dos orné d'une simple chaîne en or qui retombe élégamment jusqu'aux reins. Ses cheveux sont soigneusement rassemblés dans une magnifique queue de cheval qui lui sied à ravir.

— Comment fais-tu pour supporter cet homme ? soupire-t-elle, en s'asseyant sur le fauteuil.

Elle perd son regard sur l'horizon, tout en étirant ses jambes. Ses talons blancs claquent sur le parquet.

— Je pense à son argent, plaisanté-je.

— Il n'y a pas que ça à mon avis, si tu vois ce que je veux dire, répond-elle en levant rapidement les sourcils.

Nous éclatons de rire ensemble, puis je me redresse pour me positionner à quelques centimètres d'elle.

— J'ai quelque chose d'important à t'annoncer, déclaré-je, nerveuse.

Irina détourne son regard du paysage pour le fixer sur moi. Un sourire malicieux se dessine au coin de ses lèvres, et elle réplique :

— Tu as enfin réalisé que tu sortais avec un connard ?

— Je suis enceinte.

Irina me scrute sans un mot, les sourcils arqués, la bouche entrouverte, puis répond :

— Et sinon, qu'est-ce que tu dois vraiment m'annoncer ?

Je lui adresse une petite tape sur la tête.

— J'ai l'air de rire ? soupiré-je.

— Mais, mais, comment c'est possible ? s'exclame-t-elle en se relevant.

Étonnée et sans réfléchir, je lui mime le geste.

— C'est plus compréhensible ? m'amusé-je.

— Oh mon Dieu, Tessa ! C'est extraordinaire comme nouvelle, s'enthousiasme-t-elle en plaquant ses paumes sur mes épaules. Tu lui as dit ?

— Je n'ai pas encore trouvé l'occasion de lui annoncer, malheureusement.

— Je pense que l'ambiance du jour est favorable pour cette occasion, tu ne crois pas ?

Je hoche la tête tandis qu'Irina m'attrape le bras pour que nous puissions rejoindre les autres. Nous fermons la porte, puis descendons les escaliers pour participer à la cérémonie. Déjà, énormément de monde est présent sur place, et heureusement qu'Irina est là, sinon, j'aurais passé ma journée à me goinfrer. Je souris légèrement quand j'aperçois Arleta préparer à manger. Alors que je m'avance pour prendre quelques friandises, mon amie me stoppe dans mon élan.

— Va voir Lucian, il est grand temps qu'il sache qu'il va devenir papa, m'encourage-t-elle.

Je crispe soudainement la mâchoire, mes membres sont contractés. Bien que la nouvelle me réjouisse, j'ai peur de sa réaction. J'inspire et me dirige vers le jardin où la cérémonie aura lieu. Au sein d'un chemin bordé de tulipes, des chaises finement tissées en bois de chêne s'alignent avec précision, chaque assise parée d'un nœud rose pâle attaché à l'arrière. Dans cette symphonie florale, deux fauteuils royaux, drapés de teintes délicates de blanc, fuchsia et rouge, trônent en face de l'arche.

Une tente ouverte se dresse avec beauté sur le côté, où des tables débordantes de mets subtilement apprêtés sont disposées. Des serveurs, vêtus avec élégance, s'affairent avec discrétion, assurant un travail d'un raffinement exquis aux convives assidus. L'air empreint d'une mélodie polonaise déroule ses notes harmonieuses grâce à des enceintes disséminées sur l'herbe.

— Pourrais-je avoir un moment avec toi, s'il te plaît ? souris-je.

Apparemment, Lucian est absorbé par sa conversation animée avec Daniel et Cyril et ne paraît pas prêter intérêt à ma présence. Je me racle la gorge à plusieurs reprises dans l'espoir d'attirer enfin son regard.

— Tout va bien, petite brebis ? demande-t-il.

Les battements de mon cœur résonnent dans le silence, un tempo irrégulier qui reflète l'ampleur de mes émotions. Les détails autour de moi semblent flous, mon attention entièrement captivée par l'instant crucial qui s'annonce. Mes ongles, sans que je m'en rende compte, deviennent le terrain d'un tumulte nerveux, traduit par l'angoisse mêlée à l'excitation qui agite mon être. Une vague d'appréhension déferle. Alors que mes lèvres s'entrouvrent, prêtes à lui avouer la nouvelle, le son inopiné de la voix d'Alek, provenant de l'autre bout de la pièce, interrompt cet instant. Il demande à mon partenaire de le rejoindre immédiatement.

— Nous en discuterons plus tard, je vais voir ce qu'il souhaite.

Lucian me dépose un baiser sur le front avant de s'éclipser. Je lui adresse mon majeur qu'il ne perçoit pas, puis je pénètre dans la demeure à la recherche d'Irina. Encore une fois, l'opportunité de lui révéler échappe à ma portée. Mon désir de choisir un endroit magnifique dans une atmosphère propice sera différé à bord de l'avion, car autrement, je n'aurai jamais un moment pour moi, étant donné que monsieur est toujours accaparé. Les sourcils froncés, j'aperçois Irina dans la cuisine en train de manger, une assiette entre les mains.

— Bonjour, madame Arleta.

Son regard marron me scrute, puis un sourire se dessine sur ses lèvres.

— Dzień dobry, młoda kobieta, répond-elle.

Les yeux écarquillés, je me tourne vers Irina, car je ne comprends rien.

— Elle te salue également, m'informe-t-elle.

J'opine du chef, manifestant mon approbation, puis je me laisse guider parmi les nombreux mets disposés devant moi. Tous semblent exquis, et mon indécision trahit ma gourmandise face à ces délices. Finalement, je choisis des petits canapés, attirée par l'odeur alléchante qui émane de ces bouchées savoureuses. Artela, douée en cuisine, réussit à éveiller mes papilles gustatives.

En dégustant ces mets, une subtile nostalgie me traverse. Les repas d'Arleta me ramènent à des souvenirs de ma mère, bien que Karine ait été blonde tandis qu'Arleta est brune. Malgré cette différence physique, elles partagent de nombreux points communs dans l'art culinaire. Je suis persuadée que si Tobias avait été présent, il aurait découvert en Arleta une personne capable d'apaiser son cœur tourmenté.

— Tessa ! s'écrie Irina en touchant fébrilement son cou. Je ne trouve plus mon collier. Il est impératif que je le retrouve.

— Te rappelles-tu où tu l'as posé ?

Irina réfléchit, agite les mains tout en scrutant les environs avec inquiétude.

— Je crois que j'ai dû le faire tomber dans la salle de détente. Hier, j'ai passé ma soirée là-bas.

J'acquiesce d'un léger mouvement de tête et me joins à elle à travers les différentes pièces de la demeure jusqu'à atteindre le sous-sol. Nous traversons les couloirs avec célérité, pour finalement croiser Otto accompagné de Julian. M'approchant en douce d'eux, je remarque tout de suite leur proximité. Mais à l'approche de nos pas sur le parquet, les deux hommes suspendent leurs activités.

— Que faites-vous ici, Julian ? N'êtes-vous pas en train de profiter de la fête ? interroge Irina.

— Je... Il souhaitait visiter notre sous-sol, se justifie-t-il nerveusement.

Je me tourne vers Irina et lui offre un sourire léger. Nous ne sommes pas dupes au point de souscrire à de telles explications.

— Du solltest dich Lucian anschließen. Es wäre schade, wenn du als Hundefutter enden würdest. (Tu devrais rejoindre Lucian. Il serait dommage que tu finisses en pâtée pour chiens.)

— Bitte behalte das für dich. Die Vergeltung könnte viel härter sein, als du dir vorstellen kannst. (S'il te plaît, garde cela pour toi. Les représailles pourraient être bien plus dures que tu ne l'imagines.)

— Ich werde darüber nachdenken, genauso wie letztes Mal, weißt du, als ich dich gebeten habe, aufzuhören. (Je vais y réfléchir, comme la dernière fois, tu sais, quand je t'ai demandé d'arrêter.)

— Du bist wirklich eine gnadenlose Frau, seufzt Otto. (Tu es vraiment une femme sans pitié, soupire Otto.)

Je lui lève mon majeur puis observe sa sortie de la pièce en compagnie de Julian. Alors qu'Irina fouille chaque recoin à la recherche de son collier, je me plonge dans le souvenir de ma première visite en ces lieux. Une partie de billard, une conversation, et voilà comment notre amitié s'est tissée. Au début, je n'aurais jamais pensé pouvoir développer des relations dans ce milieu, mais avec elle, tout s'est déroulé de manière naturelle, et depuis, je peux affirmer que nous sommes profondément liées. Un sourire s'inscrit sur mon visage à ces pensées que je me remémore, et je rends grâce au destin de m'avoir accordé une personne à qui je peux ouvrir mes secrets en toute confiance.

Absorbée dans mes réflexions, je suis soudain ramenée à la réalité par le tintement de mon téléphone. Surprise, je reste quelques instants à contempler ce numéro inconnu. Convaincue que Lucian n'a partagé ce contact avec personne, je grimace légèrement et laisse la sonnerie retentir dans le vide. Cependant, l'individu à l'autre bout persiste dans son appel. Je soupire finalement et cède à la tentation en décrochant.

— Qui est-ce ? demandé-je, ma voix trahissant une tension palpable.

— J'espère que tu profites bien de ta journée. Comment va Lucian ?

Cette voix, je pourrais la reconnaître entre mille. Les mots se figent dans ma gorge, un nœud oppressant se formant dans mon estomac, tandis que des perles de sueur apparaissent sur mon front.

— Je ne sais pas ce que tu cherches, mais Tobias aura ta peau, sangloté-je.

— Je t'ai toujours préférée déshabillée, mais cet après-midi, tu es ravissante dans ta robe rouge, ricane Jonas.

Une sensation d'étouffement m'envahit rapidement. J'essaie de contenir mes sentiments, mais la tâche devient insurmontable. Je me persuade que c'est un cauchemar, que je vais bientôt me réveiller, mais la voix de Jonas résonne comme une sinistre réalité. M'appuyant contre le mur, mes jambes peinent à supporter le poids de mes émotions.

— Je t'ai dit que tu m'appartenais, ma colombe. Où que tu ailles, tu ne pourras jamais m'échapper, même lorsque tu étais au Nevada. J'ai toujours eu un œil sur toi.

— Va te faire foutre ! hurlé-je.

— Savoure encore tes dernières heures de liberté, ensuite, ta misérable vie sera mienne et je pourrai faire ce que je veux de toi, tu seras mon jouet. À bientôt, petite sœur.

Je laisse tomber le téléphone de mes mains. Une douleur lancinante traverse ma cage thoracique, mes mains tremblent. Bien que je retienne les larmes de couler, mes sentiments créent une mer de crainte qui s'accroît dans chaque partie de mon être. La peur et l'angoisse me submergent, et je ne sais pas si je pourrai tenir sans m'effondrer.

— Tessa ? m'interpelle Cyril. Où est Irina ?

— Je l'ignore, répliqué-je, épouvantée.

Je suis trop désemparée pour totalement saisir ce qu'il m'annonce. À cet instant précis, seul le visage de mon frère hante mes pensées. Je ressens une fois de plus son odeur pestilentielle s'installer sur moi, ses mains dégoûtantes me toucher et sa voix qui murmure encore que je lui plais. Je réprime une nausée, le corps complètement figé.

— Mais pourquoi lui as-tu dit ça ? s'étonne Irina en se redressant. J'étais juste ici. Et en prime, j'ai retrouvé mon collier.

Irina le montre fièrement, un sourire aux lèvres. Néanmoins, lorsqu'elle m'aperçoit, elle se précipite vers moi.

— Qu'est-ce qui se passe ? Le bébé va bien ? s'inquiète-t-elle.

— Il est là, m'angoissé-je.

— Qui ça ?

— Jonas.

Elle porte sa main vers la bouche puis me fait signe d'attendre. Je respire profondément, observant les environs avec une certaine appréhension. Je tente de me convaincre qu'il ne veut pas être ici, pas avec toute la sécurité qu'Alek a mise en place, qu'il essaie juste de me faire peur. Mais il a aperçu ma tenue, il sait comment je suis. Je réprime un cri de désespoir tandis qu'Irina revient avec une serviette.

— Ils ne doivent pas voir tes larmes, dit-elle en essuyant mes joues. On doit en discuter à Alek, car s'il a pu rentrer, c'est qu'il y a forcément une taupe.

— Attends que nous soyons partis, alors, confessé-je. André et Maria méritent leur cérémonie. J'en parlerai à Lucian dans l'avion, sur le retour.

Même si j'ai peur, je ne souhaite en aucun cas gâcher leur fête, je ne veux pas être responsable d'une alerte. Je souffle puis frotte mes mains humides sur la robe. Si je suis avec Lucian, je me dis que rien ne pourra m'arriver, que je suis en sécurité. Irina finit d'essuyer les dernières gouttes de larmes qui sillonnent mes joues puis m'entraîne jusqu'à l'étage. Immédiatement, j'observe Alek et Lucian, leur visage complètement affolé.

— Mais où étais-tu bordel ? hurle Alek.

Irina fait un mouvement de recul, les yeux emplis d'effroi.

— Je cherchais juste mon collier et Tessa m'a accompagné. Ai-je réalisé quelque chose de mal ? panique-t-elle.

Alek soupire de soulagement, il l'approche près d'elle et pose un baiser sur sa tête. 

— Non, absolument pas, moja słodka. Excuse-moi.

Tandis que Lucian vient près de moi, je me précipite directement aux toilettes du rez-de-chaussée pour évacuer ce que j'ai ingurgité. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trop mangé, la peur que Jonas me fait ressentir ou le début de la grossesse, mais je me sens faible et j'arrive à peine à tenir debout. J'espère que la fin de cette journée se déroulera mieux que son commencement.

Les heures ont défilé rapidement. J'ai passé le plus clair de mon temps avec Irina. Nous avons assisté aux échanges de vœux de Maria et André. C'était beau et intense, et j'ambitionne de pouvoir partager le même moment avec Lucian, car je peux clairement avouer que je suis tombée amoureuse de lui et que je souhaite continuer à ses côtés.

Dix-sept heures, en compagnie de Lucian et Otto, nous sommes à bord de l'avion, prêts à regagner l'Allemagne. Cette journée a été épuisante, et le besoin de repos se fait pressant, de chasser de mon esprit les ondes négatives qui m'entourent. Assise à côté de Lucian, je laisse ma main parcourir son bras et pose ma tête sur son torse. J'apprécie pouvoir le sentir près de moi, écouter sa respiration effleurer ma peau. Cependant, alors que le pilote commence à s'exprimer, trois individus entrent et je reconnais immédiatement Sharpe et Ripper. Mon cœur fait une pause, mon souffle est coupé aussitôt. Non, cela ne peut pas être possible. Je frotte mes paupières à plusieurs reprises, espérant que ce ne soit qu'un rêve, que je vais me réveiller, mais la réalité persiste. Les larmes débordent de mes yeux, mes jambes tremblent sans que je puisse les contrôler.

— Lucian Schneider, vous avez le droit de garder le silence. Tout ce qui sera dit pourra être retenu contre vous. Vous pouvez faire appel à un avocat, mais dans votre cas, cela semble peu probable.

L'homme passe sa main dans ses cheveux bruns, ancre ses yeux verts dans les miens. Je ravale difficilement ma salive et tente de maintenir mon calme, mais je suis submergée par mes propres démons qui ont finalement rattrapé leur proie.

— Qu'est-ce que vous voulez ? s'énerve Lucian. Qui êtes-vous ?

Lucian se redresse brusquement, les poings serrés, prêt à exprimer toute sa colère. L'individu, quant à lui, lui présente sa plaque de police pour lui signifier que tout se conclut à cet instant même.

— Il serait souhaitable de continuer au poste, intervient Sharpe. Ou préférez-vous la manière forte ? C'est à vous de décider.

Son rire me glace le sang, tandis que j'observe mon compagnon, complètement paniquée. Néanmoins, après quelques secondes dans un silence morbide, Lucian finit par coopérer.

— Tout ira bien, petite brebis. Appelle Alek, il viendra te récupérer. Je te promets que personne ne te fera de mal. Je reviens rapidement.

Tandis que mes larmes dévalent mes joues, que mon cœur se fissure, mon esprit erre dans les méandres de l'enfer. Tout est de ma faute, et je me suis prise dans mon propre piège. Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens, mais je suis perdue, désemparée. Je voudrais avoir ma mère à mes côtés pour qu'elle puisse m'aider, mais elle ne sera plus jamais là. Alors que tous se dirigent vers la sortie, Ripper se tourne vers moi, un sourire se dessine sur ses lèvres.

— Merci, Tatjana, pour votre coopération. Au plaisir de retravailler avec vous. 


À SUIVRE...



N'hésitez pas à mettre le tome 2 dés à présent dans votre bibliothèque pour suivre la suite des aventures de Tessa :)

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