🫀 Informations - LUCIAN

Je m'assois sur la chaise et observe Ralfo. Je retrousse lentement mes manches, puis pose ma veste noire sur le dossier. Même s'il hurle à en perdre haleine, personne ne peut l'entendre, ce qui ajoute à ma satisfaction de lui infliger ce qu'il mérite. Ses larmes qui le rendent faible dévalent ses joues rougies par la peur que je lui inspire, sans même bouger le petit doigt. Une jouissance perverse s'empare de moi à la vue de sa détresse. J'apprécie écouter la mélodie de leurs voix quand je m'apprête à les éliminer.

— Je t'en prie, Lucian, libère-moi ! sanglote-t-il.

J'éclate de rire tout en m'approchant à quelques centimètres de son visage. 

— Tu viens de nous baiser et tu crois que tu vas t'en sortir ? souris-je.

— C'est un malentendu, je te jure ! implore-t-il.

D'un coup, mon poing s'abat sur sa joue. Il gémit comme un enfant. Je me redresse, balance la chaise de l'autre côté et lui agrippe la mâchoire. Il tente de se débattre, mais vu la manière dont je l'ai attaché, Ralfo ne peut ni s'enfuir ni bouger.

— Dis-moi la vérité ! ordonné-je d'une voix autoritaire, sinon, je risque de devenir vraiment méchant.

— Je te promets, Lucian, que ce n'était pas moi !

Je lâche un soupir et écrase mon mégot contre son torse dénudé. Ralfo hurle de douleur. Ça me donne une certaine assurance. Voir ses larmes couler comme une cascade me conforte dans l'idée que bientôt, je prendrai la place de Tobias.

Un sourire malsain s'étire sur mes lèvres alors que je me dirige vers la table métallique adossée au mur. Plusieurs outils y sont posés : scalpel, ciseaux, perceuse à os, marteau, couteau, batte de baseball, cutter, pince coupante. Tenté par chacun d'eux, mes doigts parcourent chaque lame pouvant lui infliger l'enfer. Mon regard s'arrête sur l'instrument qui me conviendra le mieux pour le faire plier. Je retourne vers lui et remarque qu'il s'est pissé dessus. C'est toujours un spectacle à voir. Je lève les yeux au ciel tout en faisant attention à ne pas salir mes chaussures.

— Es-tu certain de toi, Ralfo ?

— D'accord, d'accord ! s'écrie-t-il. J'ai donné la marchandise aux Schwarze Seelen. Ils m'ont proposé un sacré paquet de pognon, alors je leur ai filé. Mais je te promets que je ne l'ai fait qu'une fois. Lucian, s'il te plaît... J'en avais besoin pour nourrir ma fille de deux ans. Comprends-moi, je n'ai pas p...

Je ne le laisse pas terminer ses supplications que j'attrape la langue, en fourrant mes doigts dans sa bouche. Aussitôt, je la tire vers moi, puis la coupe d'un mouvement sec et rapide. Son sang gicle de partout, son corps se tord en spasmes de douleur. Je m'empare de mon briquet, l'allume puis passe la lame au-dessus. Je ne veux pas qu'il meure immédiatement. Non, il doit comprendre que personne ne nous trahit. Je crache par terre et plaque mon arme sur le bout qui reste pour cautériser la plaie.

Je retourne aux instruments puis prends un marteau. Je n'ai pas encore brisé les doigts de cette stupide blonde, mais je vais me rattraper sur les siens. Je me positionne devant lui, mais il semble avoir perdu connaissance, probablement en raison de la souffrance que je lui ai infligée. Je soupire et vérifie son pouls : faible, mais toujours présent. Un sourire se forme alors que je commence à frapper ses mains à plusieurs reprises, au point où j'entends les os craquer. Son sang éclabousse tout autour, y compris sur ma chemise et mon visage, mais je ne m'arrête pas.

Le sol, d'ordinaire d'une blancheur immaculée, est maintenant recouvert d'une grande mare rouge. Cette scène me procure un étrange soulagement. Je jette l'arme à ses pieds, puis dans un dernier coup, je prends la batte et lui fracasse le crâne. J'attends qu'il ne reste plus rien, puis je me recule. Des morceaux de cervelle s'éparpillent un peu partout. J'allume une cigarette, m'assois sur la chaise et contemple la scène. 

***

Vingt heures passées, je me retrouve dans la salle de repos, un sanctuaire éphémère où je peux trouver un semblant de calme. Je m'approche du bar et me sers un verre de whisky, auquel j'ajoute deux glaçons. Je me retourne, mon esprit flottant entre l'idée d'une partie de billard ou d'une session de jeu vidéo. Haussant les épaules, je me laisse finalement glisser dans le fauteuil vert au cœur de la pièce. J'y étends mes jambes, puis repose mes pieds sur la table basse noire, et ferme les yeux quelques instants. J'écoute le bruit de la pluie qui s'écrase sur le toit, les branches des arbres frapper la baie vitrée sous l'assaut du vent. C'est un moment apaisant, mais il est rapidement interrompu par l'entrée d'Adéla. Je devine sa présence au son de ses pas qui résonnent sur le parquet.

— Quelle est la raison de ta venue ? questionné-je.

— Comment as-tu su que c'était moi ?

— Parce que tu es la seule personne à me faire chier alors qu'il ne faut pas.

J'ouvre les yeux et la découvre esquisser un sourire. Elle se dirige ensuite vers le fauteuil et prend place en face de moi.

— J'ai ce que tu m'as demandé, avoue-t-elle.

Adéla me tend le téléphone. Je me redresse et commence à fouiller. J'ai besoin de savoir si cette blondasse, dont le prénom m'échappe encore, ne va pas nous entuber. Je glisse vers les messages, les ouvre puis tombe sur sa discussion avec un certain Dylan, surnommé « l'enfoiré de première ».

— Tu vois, il n'y a rien de suspect, annonce-t-elle.

Je parcours la conversation sans accorder la moindre attention à ses paroles. Les échanges s'accumulent, avec une multitude de phrases, mais Tessa est demeurée silencieuse, sauf une fois où elle lui a demandé d'aller se faire foutre. Apparemment, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, un trait de caractère qui lui a certainement sauvé la vie jusqu'à présent. Cependant, jusqu'à quand ? Mon sourire reste distrait alors que je défile à travers ses applications pour scruter des photos insipides avec ses amies sur Instagram.

— As-tu désactivé la localisation ? questionné-je.

— Oui, Lucian. Personne ne peut savoir où elle se trouve.

— Va dans la salle avec Klemens, je te rejoins

Adéla se lève puis part. Je fais de même, cependant, je m'arrête devant la baie vitrée. Un mauvais pressentiment m'enveloppe, ce même présage qui nous hante à tout instant. Je finis par jeter le téléphone par terre. Au moins, elle ne s'en servira plus.

Je parcours les couloirs de la villa, où quelques hommes s'entraînent au tir et d'autres se préparent au combat. Chaque pièce ici a sa particularité. Au rez-de-chaussée se trouvent tous les domaines de notre clan, tels que l'armurerie où Sören officie en tant que leader. Toujours en quête de nouveautés et de la perfection, il déniche les meilleurs atouts pour nous.

Juste à côté, l'arène de guerre, un endroit idéal pour défoncer quelques têtes. Il y a également un bar, dissimulé derrière mon bureau, où je peux me détendre et satisfaire mes pulsions. Mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est la salle des trophées. Nos succès y sont exposés fièrement. Chaque objet raconte une histoire. C'est un rappel constant de notre influence grandissante et de notre capacité à surmonter tous les obstacles.

J'atteins enfin la pièce d'information, le sanctuaire de Klemens où il peut œuvrer en toute liberté. Cet endroit sert également d'observatoire, puisque de nombreuses caméras encerclent la propriété. Klemens, responsable de surveiller les déplacements, vérifie si quelqu'un quitte les lieux sans autorisation ou ose s'y aventurer. Plusieurs écrans clignotent, affichant chaque recoin du domaine sur le mur en face de moi. C'est ici que nous collectons les renseignements nécessaires pour maintenir notre suprématie sur nos adversaires. Je me dirige vers son bureau, où trône le projecteur vidéo.

— Alors, qu'as-tu découvert ? demandé-je.

— Nous avons affaire à Tessa Back, annonce Klemens. Elle a vingt-deux ans et a toujours vécu en Allemagne. Elle a été ballottée de foyer en foyer avant d'être adoptée par la famille Back, des pauvres agriculteurs qui ont travaillé dur pour lui offrir de bonnes études. Ils sont morts il y a trois mois dans un accident de la route. Le chauffard s'est ensuite pendu en prison. Aucun casier judiciaire. Finalement, il n'y a pas grand-chose à son sujet, Lucian. Tout semble clean.

— Toujours aussi compétent, sourit Adéla.

— C'est surtout grâce aux empreintes digitales, rit-il.

— Et ses parents biologiques ? Nous n'avons aucune information ? interroge-t-elle.

— Non, aucune trace d'eux, confirme Klemens. Ils l'ont probablement abandonnée quand elle était encore bébé.

Je hausse les sourcils, perplexe. Quelque chose cloche, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

— Qu'est-ce qui se passe, Lucian ? me demande Adéla.

— Je reste persuadé qu'elle n'est pas venue dans ce bar par hasard, sinon nous l'aurions déjà croisée, répondis-je.

— Arrête d'être parano, sourit Klemens. Tu vois le mal partout. Je suis sûr qu'elle pourra nous apporter beaucoup, donc détends-toi. Au pire, va baiser Andréa, ça te fera du bien.

Un rire s'échappe de mes lèvres, mais il se dissipe quand la porte s'ouvre. C'est Lennart. Son front est couvert de sueur, et il a l'air essoufflé comme s'il avait couru des kilomètres.

— Elle... balbutie-t-il. Elle vient d'agresser Gustav.

— Qui ? m'énervé-je.

— La blonde ! Je... Je ne sais pas comment elle a fait, mais elle a trouvé une arme. Elle est dans sa chambre, déterminée à éliminer quiconque ose s'approcher d'elle.

— J'y vais ! s'exclame Adéla.

— Non ! ordonné-je. Toi, tu restes avec Klemens. Je vais m'occuper de son cas.

Je sens la colère m'envahir alors que je me précipite vers elle. Mes poumons brûlent, non seulement à cause de l'effort de la course, mais aussi par la rage qui me consume. Arrivé devant le couloir, je distingue immédiatement trois de mes hommes, ainsi que Gustav, blessé au bras. Cette emmerdeuse ne l'a pas épargné. Mes sourcils se froncent, et d'un geste sec, je les écarte de mon chemin pour me retrouver face à elle.

Tessa tient un couteau dans ses mains et le pointe dans ma direction. Ses longs cheveux blonds cachent à moitié son visage, mais ne suffisent pas à masquer les larmes qui dévalent ses joues. Mes yeux rencontrent les siens, et je peux y lire une haine profonde, un sentiment qui m'excite d'une manière qu'elle ne peut même pas imaginer. L'idée de la baiser sur ce lit avant de lui trancher la gorge comme un vulgaire porc me semble séduisante. Ma langue glisse lentement sur ma lèvre alors que j'avance vers elle, chaque pas mesuré, tenant fermement l'arme dissimulée derrière mon pantalon, prêt à la dégainer à la moindre provocation de sa part.

— N'approchez pas ! s'écrie-t-elle.

— Pose cette arme, tu risques de te blesser, souris-je.

— Crois-tu vraiment que je ne sais pas m'en servir ? Regarde ton chien de compagnie, qu'en est-il de lui ?

Elle me donne du fil à retordre, il en est clair. Et je dois dire que j'aime ce côté rebelle. Elle ne se laisse pas faire et me donne encore plus envie de pouvoir jouer avec elle. Je me marre ce qui immédiatement la fait réagir. Elle braille dans toute la pièce.

— Si tu ne fermes pas ta gueule, je vais devoir le faire, et je t'assure que ça ne sera pas une partie de plaisir, affirmé-je d'un ton glacial. Alors, pose-moi ce couteau, parce que je risque de m'énerver, et quand c'est le cas, il vaut mieux ne pas m'avoir sur sa route.

— T'es qu'un sale con ! panique-t-elle. Je te promets que je vais te planter si tu fais encore un pas.

— Tessa... Tessa, je vais devoir employer les méthodes fortes. J'aurais dû te buter quand j'en avais l'occasion, parce que t'es vachement une emmerdeuse.

— Et toi, tu n'as pas de couilles ! Si vraiment tu voulais me tuer, comme tu le prétends sans cesse, tu aurais déjà accompli tes menaces. Tu tentes de jouer les durs, mais en réalité, t'es simplement le larbin de service.

Je serre les dents si fort que j'entends le grincement. Mon arme, dégainée, est pointée sur elle. Je lui demande de réitérer ce qu'elle vient de dire et surpris, elle ose. Sans réfléchir, je tire à côté de sa tête.

— Loupé, annonce Tessa.

Un sourire malsain se dessine sur mes lèvres quand elle réalise qu'un liquide chaud coule près de son oreille.

— La prochaine fois, ce sera entre les deux yeux, déclaré-je.

— Va te faire foutre ! hurle-t-elle.

Je n'ai pas le temps de bouger, elle saute par la fenêtre.

— Quelle connasse ! crié-je.

Je m'approche, mais je m'aperçois rapidement qu'elle avait tout prévu. Un foutu camion de livraison est stationné là. Je la vois se relever doucement. Elle me fixe et lève son majeur.

— Faites poser des barreaux dans cette chambre ! exigé-je.

— Qu'est-ce qu'on fait ? demande Lennart, paniqué.

— Lâchez les chiens, conclus-je.

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