🫀Fragment du passé
Il se tient face à moi, arborant un sourire cruel qui révèle la noirceur de son âme. Cette sensation, cette situation, je voudrais tant les effacer de ma mémoire, les chasser de ma conscience. Chaque seconde passée en sa présence me renvoie aux souffrances d'une famille brisée, comme un vase que même les points de colle ne sauraient réparer. Mes efforts pour me relever et échapper à cette emprise sont vains, car Jonas attrape fermement mes cheveux, pour me trainer sur plusieurs kilomètres. Mes cris se perdent dans le vent, mes yeux clos tentent de fuir cette réalité, de penser à autre chose, suivant le conseil maternel lorsque les temps étaient difficiles.
Lorsqu'il me relâche enfin, là où les rayons du soleil osent pénétrer, chaque rafale déchire mon visage, chaque expiration se pose sur moi. J'aimerais tant comprendre pourquoi il me voue une telle haine, pourquoi il ne me déteste, mais aucune réponse ne se présente, si ce n'est que la rage qui s'illumine dans le reflet de son regard. Son poing s'abat sur ma joue avec une rapidité déconcertante. Ma tête commence à vaciller. Un goût métallique traverse ma bouche, puis apporte une satisfaction sadique à sa brutalité.
Même si mes cris déchirent l'environnement, Jonas persiste dans sa furie en s'acharnant sur mon visage et mon abdomen. Mes bras, vains remparts, tentent de contrecarrer la douleur écrasante. Mes pensées se tournent désespérément vers ma mère, afin de lui demander son aide-muet. La souffrance prend possession de tout mon être et étouffe ma inspiration.
Malgré mes efforts pour reprendre le contrôle de la situation, la détresse m'emprisonne. Des larmes brûlantes sillonnent mes joues alors que Jonas me retourne avec violence. Son regard, froid et dénué de toute pitié, plonge dans le mien. Mes lèvres tremblent, mon pouls s'accélère en cadence avec la montée de la terreur.
Il resserre son emprise sur mon cou, puis déchire mon débardeur d'un geste brutal. Mes tentatives pour le repousser se perdent dans un brouillard de douleur croissante. Ses ricanements glacés résonnent jusqu'à mes tympans, sa chaleur s'insinue sous ma peau. À cet instant, l'envie de fuir cette douleur, cette souffrance qui a émaillé toute mon enfance, m'envahit.
Je me réveille en sursaut, peinant à retrouver ma respiration. Mes doigts s'agrippent aux draps avec férocité, les larmes coulent librement. Dans le flou entre cauchemar et réalité, je ferme les yeux, incapable de rassembler les souvenirs de la journée précédente. C'est comme si une portion entière de mon cerveau avait choisi de faire l'impasse sur ces moments.
Un effluve particulier emplit soudainement la pièce et apporte une quiétude. Son odeur. Il allume la lumière sur la table de chevet, puis plante son regard dans le mien. Assis sur son fauteuil noir, ses lèvres demeurent scellées, ce qui créer un malaise.
— Je ne me suis pas enfuie, je te le promets, murmuré-je entre deux sanglots.
Bien que le défier m'ait souvent procuré une certaine satisfaction, cette fois-ci, je ressens que ses pensées prennent une tournure sombre. Je ne veux pas qu'il interprète maladroitement la situation. Je n'ai pas envie de me battre, pas maintenant. Tout ce que je souhaite, c'est effacer les images qui tourbillonnent en boucle dans ma tête. Je n'ai tout simplement pas la force de me lancer dans une bataille.
— Tessa, tu es en sécurité. Personne ne te fera de mal.
Un frisson parcourt mon échine alors que je scrute son visage à la recherche d'indices. Sa sincérité est-elle aussi insondable que son regard, ou bien joue-t-il une responsabilité qui m'échappe ? Je retiens ma respiration pour essayer de déchiffrer les émotions qui se cachent derrière ses yeux. Il s'avance vers la fenêtre et laisse ses pensées errer dans la nuit étoilée.
— Ta bienveillance m'intrigue, Lucian. Malgré les épreuves traversées, tu assumes un rôle de protecteur, ce qui est étrange de ta part.
Il me fixe intensément, lâche un soupir puis reprend d'une voix grave :
— Adéla s'est chargée de changer tes fringues et a pris soin de nettoyer tes plaies. Le docteur Ilda viendra demain.
Je passe mes mains sur le visage et inspire profondément. Je n'arrive pas à savoir s'il est en colère ou non.
— Tu peux dormir, affirme-t-il. Je serai juste derrière la porte.
Lucian se relève, me gratifiant d'un ultime regard.
— Je ne suis pas le monstre que tu penses, Tessa. Malgré toutes mes menaces, ma haine, ma méfiance, je ne laisserai plus personne poser ne serait-ce qu'un doigt sur toi. C'était la dernière fois que ce rejeton te touche de la sorte, conclut-il avant de partir.
Mes mains, serrées en poings, frappent le matelas dans un élan de frustration. L'envie de reculer, d'annuler le passé m'envahit, mais l'incapacité de changer ce qui a été fait me hante. La douleur reste omniprésente, un chagrin cuisant qui inonde chaque recoin de mon cœur. Je suis perdue, ne sachant comment me libérer de ce poids écrasant. Enfouissant ma tête sous l'oreiller, un torrent de tristesse se déverse en cascade. Mes blessures physiques deviennent des échos poignants de chaque coup asséné par mon vécu et mon actualité.
Alors que le soleil se lève, ses rayons transpercent les rideaux gris et caressent mon visage. Je me redresse légèrement, les pieds battant dans le vide, les mains posées sur les genoux. La nuit a été compliquée, la torpeur m'a fuie, laissant mon corps douloureux et mon esprit prêt à imploser. En me dirigeant vers les immenses baies vitrées pour contempler la nature, je manque de trébucher. Les yeux écarquillés, je le vois étendu au sol, en sommeil paisible. Lucian aurait pu choisir son propre lit, mais il ne l'a pas fait. Je ravale difficilement ma salive. Soudain, trop de perturbations bousculent l'équilibre que je croyais avoir trouvé ici, tout s'effondre comme un château de cartes.
Je soupire profondément et m'agenouille à sa hauteur. Mon regard le scrute de fond en comble, s'arrêtant sur son torse dénudé, la seule partie non couverte par le duvet. De multiples tatouages lui confèrent une allure ténébreuse, mais ce sont les cicatrices sur sa poitrine qui captent mon attention. Des marques innombrables qui me rappellent celles que ma mère portait autrefois : les stigmates des cigarettes. Je crispe la mâchoire, mais une pointe au cœur me fait souffrir. Je ne pourrais pas l'expliquer, mais à cet instant précis, je ressens sa douleur. En approchant mes doigts pour les effleurer, mon poignet est immédiatement enserré. Ses yeux perçants sont braqués sur moi.
— Si j'étais toi, je ne m'y aventurerais pas si tu veux garder ta main intacte, grogne-t-il.
— Qui t'a fait du mal ? m'enquis-je, intriguée.
— Le monde.
Il se redresse, divulguant pour la première fois la totalité de sa silhouette. Seules ses parties les plus intimes demeurent voilées par un boxer noir. Malgré la tentation de détourner le regard, je reste captivée par l'ensemble de ses tatouages qui ornent sa peau. Des notes de musique s'entrelacent harmonieusement, une guitare imposante trône à l'arrière de son dos, tandis que deux crânes enflammés décorent ses tibias. Cependant, c'est le dessin sur sa cuisse qui suscite particulièrement mon attention : un enfant parait prêt à prendre une décision irréversible, une corde enlaçant son cou. Mes sourcils se lèvent et je frotte mes mains plusieurs fois sur mon ample t-shirt pour chasser cette sensation d'humidité.
— Et toi ? interroge Lucian.
Il se dirige vers la douche italienne, située dans la même pièce que sa chambre. Immédiatement, je me tourne, ressentant une gêne s'implanter. Inspirant profondément, je m'installe sur le lit, dos à lui. Bien que la petite voix dans mon âme me pousse à observer davantage, je m'y refuse. Mes joues s'embrasent, mes membres se crispent. Secouant la tête, j'écarte ces pensées incongrues.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqué-je.
— Cesse de me prendre pour un con, soupire-t-il, lassé.
— Si je partage un secret qui m'est propre, puis-je en espérer un de ta part ?
Pendant un instant, seul le murmure de l'eau qui glisse le long de son corps rompt le poids étouffant du silence. Mes yeux parcourent la pièce. Ici, c'est sombre, les draps absorbent la lumière comme l'ombre de son être et le lit est encadré par une noirceur semblable. L'unique grand tapis gris, en harmonie avec les rideaux, brise cette atmosphère oppressante. Aux coins, des vitrines abritent plusieurs figurines, s'évadant de ma compréhension. Sur la commode à ma gauche, des bibelots disposés avec methodicité, mais rien ne m'aide pour éclairer le mystère de sa véritable nature. Un soupir s'échappe de mes lèvres, mes yeux se lèvent vers le plafond, pour ainsi capturer la vue à travers les trois fenêtres qui offre une toile aux mille nuances. J'esquisse un sourire, mais aussitôt il disparait lorsque la voix de Lucian me ramène brusquement à la réalité.
— Je t'écoute, annonce-t-il tout en fermant le robinet.
— Plus jeune, j'admirais l'union de mes parents, mais au fil du temps, tout s'est dégradé. Je pensais pouvoir survivre à ça, espérant ne jamais verser de larmes pour un homme, mais j'ai fini par suivre les traces de ma mère. Tu sais, je croyais au grand amour, en un conte de fées, mais tout s'est effondré. Il a commencé à me frapper, que ce soit pour une vaisselle non faite ou simplement parce que j'osais hausser le ton. Trois longues années d'horreur ont marqué ma vie. Je n'étais plus la jeune fille souriante, mais l'ombre de moi-même.
— Ces marques sur ton dos, c'est cette ordure ?
— Oui, répondis-je péniblement. Je n'avais pas le droit de sortir voir mes proches ni de profiter d'une soirée en boîte. Le pire, c'est qu'à chaque fois qu'un homme me parlait amicalement, la nuit, je devais endurer quinze minutes de souffrance. La seule lueur d'espoir, c'est qu'il se cantonnait qu'à ça, mais il m'a dévastée, ils m'ont tous détruite. Il ne restait que ma maman, mon pilier dans cette vie, celle qui essuyait mes larmes, celle qui recollait les morceaux de mon cœur fissuré. Puis elle est partie, sans même que je puisse lui déclarer mon amour.
— Tu évoques le fait qu'il ne restait que ta mère, et ton père alors ? Il me semble qu'il a consenti à d'importants sacrifices, allant jusqu'à hypothéquer sa maison de campagne afin de financer tes études ?
La tête inclinée, je la redresse d'un coup sec, les yeux écarquillés, réalisant l'énorme erreur que je viens de commettre. Je serre la mâchoire et prends une profonde inspiration pour calmer le battement rapide de mon cœur. Mes ongles agrippent fébrilement ma peau tandis que je me relève, rapprochant nos corps à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Il travaillait beaucoup, je le voyais rarement, réponds-je, sentant le stress m'envahir. À ton tour, maintenant.
— Va te laver, Ilda va bientôt arriver, déclare-t-il.
— Attends, c'était donnant-donnant le deal, pesté-je.
— Je ne t'ai jamais promis de te révéler quoi que ce soit.
— Tu es vraiment exaspérant !
Je l'entends rire tandis qu'il se dirige vers la sombre armoire. Je hausse les épaules en attendant qu'il se dépêche pour que je puisse prendre une douche. Après quelques instants, Lucian referme la porte derrière lui, me laissant seule. Je soupire puis attrape une longue robe noire posée sur le fauteuil, celle que j'avais achetée avec Adéla. Je me déshabille et reste immobile devant le grand miroir suspendu au-dessus de la commode, là où plusieurs serviettes sont rangées. Mon corps dénudé, marqué de cicatrices, me donne envie de vomir. Je serre les doigts jusqu'à sentir mes ongles s'enfoncer dans mon épiderme. Je me hais, me déteste pour ce que je suis devenue et pour ce que j'étais autrefois. Malgré les nombreux tatouages qui m'aident à dissimuler la souffrance que l'on m'a infligée, cela ne suffit pas à extirper le malaise qui s'est enraciné en moi.
Pendant de longues minutes, je frotte chacun de mes membres pour éliminer la saleté, mais elle persiste, refusant de s'en aller. Un coup sec sur la paroi vitrée résonne, et je retiens un cri de douleur. Je laisse les larmes glisser sur mes joues, mêlées à l'eau chaude, dans une danse mélancolique.
***
Assise dans une salle, j'attends la venue du médecin qui doit m'examiner suite aux événements d'hier. Pourtant, je n'ai toujours pas les pièces du puzzle nécessaires pour reconstituer toute la scène. Un soupir m'échappe et mes doigts s'entrelacent de manière répétée. Je n'apprécie pas particulièrement ce type d'endroit, ça me ramène à des souvenirs d'accompagnement de ma mère lors de ses séances de chimiothérapie. Tout y est terne, morose, ponctué seulement par quelques posters qui affichent des numéros d'urgence à appeler, loin d'être rassurant. Soudain, la porte s'ouvre et se referme presque aussitôt. Une femme, vêtue d'une longue blouse blanche, me lance un sourire avant de s'installer dans le fauteuil en cuir marron. Elle saisit un stylo, coincé dans son chignon et commence à prendre quelques notes dans son calepin.
— Je suis Ilda Denzinger. Je consacre depuis de nombreuses années mon attention aux affaires des Herzdiebe, alors soyez assurée que tout se déroulera dans les meilleures conditions.
Elle plonge ses yeux bleus dans les miens, puis referme délicatement son carnet.
— Lucian m'a chargée de votre bien-être. Avez-vous des traces, même partielles, de l'incident ?
— Quelques fragments, mais rien de plus, répliqué-je, stressée.
— C'est fréquent. Face à un traumatisme, le cerveau peut occulter des souvenirs pour protéger son hôte. Je vous prie de bien vouloir vous rendre dans la petite salle attenante. J'y procéderai à l'examen, si cela ne vous pose aucune objection.
J'acquiesce d'un signe de tête positif et me retire derrière le paravent, là où son regard ne peut pénétrer. J'enlève mes vêtements lentement, déglutissant avec appréhension. L'idée de me dévoiler ainsi m'angoisse. Pas à l'aise, je m'approche du fauteuil où elle m'attend et cette gêne ne lui échappe pas. J'essaie de contenir mes émotions, mais la tâche devient dure.
— Je présume que vous n'avez jamais consulté un gynécologue, déclare-t-elle avant de prendre place sur un siège bleu, à ma hauteur.
— Je n'en avais jamais ressenti l'envie, n'ayant jamais eu de relations sexuelles.
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.
— J'aurais besoin que vous mettiez vos pieds dans les étriers. Cela ne prendra que quelques instants. Si la douleur est trop vive, signalez-le-moi, et nous cesserons. Si vous préférez ne pas procéder, j'aimerais le savoir. Aucune contrainte ne vous est imposée.
— Pourquoi cette nécessité ? m'enquis-je, intriguée.
— Lucian m'a demandé de vérifier s'il y avait eu agression.
Je crispe la mâchoire, la dévisage. Je ferme les yeux afin de faire resurgir les souvenirs, mais en vain. À cet instant, l'envie de céder à la pression, de crier ma colère, me submerge. Je reste silencieuse, puis enfonce mes ongles dans les accoudoirs.
Ilda a mené l'examen rapidement et sans signes apparents de douleur. Je me hâte de me rhabiller, puis, une fois prête, je reprends place devant son bureau, soigneusement ordonné. Elle pianote quelques mots sur son ordinateur portable avant de le refermer.
— Pour vous rassurer, il n'y a pas eu d'actes de violence au niveau de votre vagin. Vous m'avez indiqué n'avoir jamais eu de rapports intimes, c'est exact ?
— Oui, répliqué-je. Pourquoi, y a-t-il un problème ?
— Votre hymen est rompu et cela ne semble pas récent.
***
Étendue dans une baignoire débordante, mes larmes persistent à tracer amèrement des sillons sur mes joues embrasées par la tristesse. Pourquoi moi ? Cette foutue question qui a résonné maintes fois en moi, sans jamais dévoiler la moindre réponse. Je souhaite m'éclipser, confiner mes démons pour ne plus ressentir la dévorante flamme qui me consume. Le membre tendu, je demeure prête à commettre l'irréparable, peut-être l'acte qui me réunira avec ma mère, là où, dans ses bras, je pourrais enfin trouver refuge pour l'éternité. Mon cœur souffre, comme si des poignards me transperçaient. Je lutte pour reprendre ma respiration. Ma vision se brouille sous le flot de chagrin qui déferle. Alors que je tiens la lame de rasoir, la porte s'ouvre promptement et la silhouette d'Adéla, visiblement affolée.
— Tu es complètement folle, putain ! hurle-t-elle.
Un cri s'échappe spontanément de mes lèvres tandis qu'elle me porte pour me retirer de la baignoire et m'installer par terre. Elle m'enveloppe dans une serviette et se place à mes côtés. Mon univers s'effondre, ma vie se dissipe et je reste impuissante. La douleur est si atroce. Je souhaite simplement que tout s'arrête, car je ne supporte plus cette souffrance. J'ai enduré bien trop longtemps.
— Tu as tout entendu, n'est-ce pas ? sangloté-je.
— Lucian m'a imposé de faire un rapport, donc j'ai écouté via les micros disposés dans la pièce, mais je ne lui ai rien dit. Ça restera entre toi et moi, Tessa, je te le jure.
Je me balance, les jambes repliées contre ma poitrine. Adéla me prend alors dans ses bras. Je ressens sa chaleur apaiser, ne serait-ce qu'un instant, mes angoisses.
— Je me suis toujours demandé pourquoi j'avais mérité ça, confessé-je. Tout a commencé lorsque j'avais six ans. Bordel, j'avais toute la vie devant moi. Je souhaitais simplement être aimée pour ce que j'étais, mais il m'a entraînée vers ma propre chute.
— Tu n'es pas obligée, chérie.
— Qu'est-ce que tu voulais que je comprenne lorsqu'il m'ordonnait de jouer à la maman et au papa avec lui ? Je désirais le dire, mais aucun adulte ne m'aurait crue. L'imagination débordante des enfants, tu connais le refrain. Je me suis toujours sentie seule, sans qu'aucune âme charitable ne vienne à mon secours. À maintes reprises, j'ai souhaité mettre fin à tout ça pour que mes larmes cessent, mais je n'ai jamais eu le courage, car je suis trop faible.
Je m'effondre encore et pose ma tête sur son épaule. Toute la haine qui m'habite s'échappe enfin. Je suis à bout. Adéla garde le silence, scelle ses lèvres, mais elle serre son étreinte de toutes ses forces pour signifier qu'elle est présente, que rien ne pourra m'atteindre. C'est la première fois que je partage ce secret avec quelqu'un et je n'aurais jamais pensé que ce serait avec elle. Tout va mal, je n'ai plus aucun repère pour m'aider. Je me sens vide de toute énergie. Fermer les yeux pour ne plus les rouvrir semble la seule envie qui persiste en moi.
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