🫀Effondrement imminent
Les volets battent violemment contre les fenêtres, tandis que les bourrasques font danser les branches des arbres qui viennent heurter la toiture de la maison. Blottie sous la couette, j'espère que cette tempête va s'apaiser rapidement. La simple idée de me lever et d'allumer la lumière me terrifie, alors je reste cloitrée dans mon lit, la couverture enveloppant mon corps frémissant. Je tremble, mes lèvres se crispent, soumises à une tension causée par ce temps orageux. Je place ma tête entre mes jambes, dans l'attente d'une présence réconfortante. Quand la porte s'entrouvre, un sourire radieux naît sur mon visage.
— Maman ! m'écrié-je.
Mais lorsque j'aperçois que ce n'est pas elle, mais lui, mon teint se décompose immédiatement. Je sens son regard scrutateur sur moi, et j'entends presque les murmures inaudibles qui se chuchotent dans son esprit. Je m'éloigne légèrement, la main crispée sur le mur. Non, je ne veux pas.
— Tatjana, tu sais pourquoi je suis ici, n'est-ce pas ?
— Jouer à la maman et au papa, comme tu me le répètes si souvent ? sangloté-je.
— Toujours aussi perspicace.
Mes poings se serrent. Mes larmes inondent mes joues. La peur me submerge. Je souhaiterais qu'il cesse de me faire du mal. Tout ce que je désire, c'est qu'il m'aime d'une tendresse authentique. Je ne comprends pas ce que j'ai pu faire pour mériter cela, pourtant, j'ai constamment été bienveillante. Une fois encore, mon âme se brise, et mes pleurs demeurent silencieux dans cette nuit interminable.
Je me réveille soudainement, secouée par ce cauchemar qui continue de me hanter, mais je n'ai le temps de reprendre mon souffle, son couteau est déjà placé contre ma trachée. Des sueurs froides glacent ma peau, tandis que mes larmes roulent sur mes joues. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, douloureux, alors que mes yeux se verrouillent dans les siens, où je perçois la haine se déverser à travers des milliers d'éclats scintillants.
— Qui est Luzia Steyer ? demande Lucian d'une voix tranchante.
À cet instant précis, le visage radieux de ma mère refait surface dans ma mémoire. Chacun de ses sourires évoque les précieux moments de bonheur partagés dans ses bras. Comment a-t-il obtenu cette information ? Lucian sait-il que c'est son faux nom quand elle avait quitté Tobias ? Ces questions virevoltent dans mon esprit, sans réponse. Une grimace de douleur se dessine sur mes lèvres alors que la lame s'enfonce légèrement dans ma chair.
— Ma génitrice, murmuré-je.
Il arque un sourcil. Sa mâchoire se contracte dans un mélange de curiosité et de tension.
— Je voulais la trouver pour comprendre pourquoi elle m'avait abandonné à la naissance, repris-je, le souffle court. Mais lorsque je suis partie à sa recherche, j'ai découvert qu'elle était décédée.
Lucian se recule, puis s'assoit sur le lit. Son regard scrute le mien, pendant que je tente de retrouver une respiration apaisée. Je peine à calmer le tumulte dans ma poitrine. La pression commence lentement à se relâcher, mais la peur, cette maudite peur qui me tourmente, s'immisce dans chaque parcelle de mon corps. Je me redresse et ouvre la fenêtre, désireuse de sentir la caresse froide sur mon visage affaibli.
— Et ton père ? me questionne-t-il.
— Aucune trace, répondis-je d'une voix étouffée. J'aurais simplement voulu en apprendre davantage, apaiser cette petite voix qui me chuchote sans cesse que je ne mérite pas l'amour, mais je n'ai pas cherché plus loin. Être à nouveau blessée pourrait m'envoyer plus bas que terre.
Il se lève et se dirige vers la sortie.
— Tu avais l'intention de me tuer ? demandé-je.
— Pas ce soir en tout cas, conclut-il.
Lucian me lance un dernier regard avant de refermer la porte. Je pousse un soupir de soulagement et me laisse glisser le long du mur. Mes larmes coulent à flots, une douleur lancinante étreint ma poitrine. Je pose mes paumes sur mes yeux et me replie sur moi-même dans l'obscurité. J'ai frôlé le danger de près. Si Lucian venait à découvrir mon secret, je ne donne pas cher de ma peau.
Je tente de calmer mes tremblements, mais je sais qu'il faut avertir les agents. Il y a une foutue faille dans leur système, et elle doit être corrigée au plus vite. Je me redresse et attrape le téléphone dissimulé sous l'oreiller, mais une notification attire mon attention. Elle est sous le nom d'Aleksander, mais lorsque je commence à lire, ce n'est pas lui, mais Irina. Mon cœur effectue un bond dans ma cage thoracique. Il sait pour le portable qu'elle m'a donné discrètement. Je déglutis, l'espoir qu'il ne le dise pas à Lucian m'étrique dans la gorge.
J'entreprends de composer le numéro des agents, mais le même bruit assourdissant se fait entendre. En Pologne, je pensais que c'était dû à un brouilleur ou quelque chose du genre, mais ce n'est pas le cas. Je serre les dents et tapote nerveusement mon genou avec mes mains. Le stress monte, l'angoisse me prend au ventre. Je respire profondément avant de rédiger un message à l'attention d'Irina. J'y joins la photo de sa mère, comme elle me l'a demandé, et lui précise l'urgence de m'appeler dans les plus brefs délais.
Les minutes s'écoulent sans aucun retour. Je trépigne d'impatience, les mains crispées derrière le dos, à essayer de penser à autre chose. Soudain, le portable vibre dans ma poche. Un sentiment de soulagement s'empare de moi.
— C'est Irina, tout va bien ? Que se passe-t-il ?
— On va dire ça. Je suis désolée de te déranger à cette heure-ci, mais j'aimerais contacter quelqu'un sur ce téléphone, et je n'y arrive pas. Saurais-tu pourquoi ?
— Tout dépend de la personne. Si tu essaies d'appeler la police, oublie ça, pouffe-t-elle.
Je ris nerveusement.
— L'idée de voir mon cœur sur le marché ne m'enchante pas vraiment, ironisé-je. Par rapport à ce dont nous avons parlé la dernière fois, concernant mon ex.
— Alors, si ce salaud n'est pas en Europe, tu ne peux pas le joindre. Une amie d'Alek a installé un dispositif. D'après ce qu'il m'a dit, il ne peut ni appeler en dehors de l'Europe ni communiquer avec la police que ce soit sur un fixe ou leur téléphone personnel.
Irina marque une pause. Je peux l'entendre marcher, ses pas résonnant sur le sol.
— On ne peut pas l'effacer du portable sans l'aide de la hackeuse. De plus, je trouve ça étonnant qu'elle connaisse les numéros privés. Enfin bon, je te conseille d'attendre que ton ex revienne dans son pays ou de le contacter via les réseaux sociaux.
— S'il ne me retrouve pas avant, soufflé-je. D'accord, je te remercie pour ces précisions.
— J'espère que tu seras là pour notre prochaine visite, Tessa. Prends bien soin de toi.
Après avoir raccroché, un soupir m'échappe. La situation paraît bien plus complexe que je ne l'avais anticipé, surtout si personne ne répond. Je secoue la tête, accablée par la fatigue. Je suis épuisée de me battre pour une cause qui semble me détruire de l'intérieur. Je me glisse dans les draps, puis rédige un email avec toutes les informations que j'ai recueillies : que ce soit sur Conrad, l'infirmier, ou sur Matz, le médecin. Je place le téléphone sous l'oreiller, puis espère qu'un jour meilleur se lèvera demain.
Lorsque les premiers rayons du soleil caressent mon visage, mes paupières s'ouvrent lentement, révélant un regard fatigué. Une nuit de plus où le sommeil a été perturbé par les horreurs de mon esprit. Je me redresse, puis étire mes membres engourdis. Je me dirige vers la salle de bain. Je frotte mes yeux à plusieurs reprises pour chasser la torpeur avant d'entrer sous la douche pour me débarrasser de l'oppression qui pèse sur mes épaules. À peine ai-je fini que j'écoute la porte grincer sur ses gonds. J'enfile rapidement un jean et un débardeur, et avance, prête à affronter son visage toujours empreint d'amertume.
— Le petit-déjeuner est servi, annonce-t-il, les mains enfoncées dans ses poches.
— Aurai-je un jour la liberté de sortir comme je l'entends ou serai-je condamnée à rester captive pour l'éternité ? questionné-je.
— Tu n'es pas prisonnière, souffle-t-il. Je veille simplement à ce que tu ne t'échappes pas comme à ton habitude.
— J'aurais très bien pu m'enfuir hier lorsque j'étais avec Adéla. Tu devrais peut-être apprendre à me faire confiance, Lucian, ne serait-ce qu'un peu, lui dis-je d'un ton ferme.
Un léger sourire étire ses lèvres, puis il s'approche de moi. Son visage se trouve à quelques centimètres du mien. Son regard perçant éveille en moi des émotions contradictoires. J'essaie de chasser les images qui affluent dans mon esprit en secouant la tête, mais elles persistent à hanter mes pensées.
— Même si tu y avais songé, ne crois pas un instant que je ne t'aurais pas rapidement retrouvé, déclare-t-il avec un rictus en coin. Si tu es enfermée ici, c'est seulement parce que je n'ai pas envie de me faire chier à te pourchasser dans toute la baraque.
— Mais que souhaites-tu que je fasse avec tous les gardes qui rôdent et les chiens qui surveillent les lieux ? répliqué-je.
— Petite brebis, essaies-tu de me retourner le cerveau comme tu sais si bien le faire ?
Je sens son souffle chaud caresser ma peau. Reculant doucement, je me retrouve prise au piège face à un mur qui me bloque, et je ne peux que contempler sa langue passer sur ses lèvres.
— Moi ? Quelle idée, rétorqué-je sarcastiquement. C'est incroyable comme tu vois le mal partout. Tu devrais apprendre à te relaxer, je suis convaincue que cela te procurerait un bien fou. Peut-être en pratiquant le yoga, par exemple, ou en essayant de dompter la colère qui bouillonne en toi.
— J'ai la nette impression que tu te fous de ma gueule, Tessa, rumine-t-il.
— Tu vois, tu recommences, souris-je avec ironie. Si tu le souhaites, j'ai deux places pour une séance de massage. Ça pourrait t'aider à te détendre et à abandonner ton attitude de connard arrogant.
L'aura que Lucian dégage est presque menaçante, mais en sa présence, quelque chose en moi s'éveille. Il semble que la peur d'une balle entre les yeux s'atténue, bien que je reste sur mes gardes. Il est imprévisible. Même s'il respecte aujourd'hui sa règle d'or à la lettre, demain pourrait le voir devenir incontrôlable. Je ne sais pas ce qu'il pense, mais ses secrets les plus enfouis méritent d'être découverts. Peut-être est-ce la source qui pourrait lui faire brûler les ailes.
— Tu as une putain de chance, réplique-t-il en fronçant les sourcils.
— Peut-être que finalement, je ne te laisse pas indifférent, malgré ta volonté de toujours m'ôter la vie.
Un rire amer s'échappe de sa bouche.
— Ne confonds pas tes rêves avec la réalité.
— Jamais de la vie ! rétorqué-je en soupirant. Même avec un sac sur la tête, je ne te toucherai aucunement.
— Ne joue pas à ce jeu, Tessa, tu risques de perdre, sourit Lucian.
— Tu es bien trop sûr de toi et c'est là ton problème. Ce n'est pas parce que tu sautes sur tout ce qui bouge que forcément toutes les femmes désirent un homme comme toi.
Alors qu'il se mord la lèvre inférieure, il s'approche de moi. J'essaie de calmer cette tension électrique qui nous entoure, qui nous maintient dans cette tentation prête à exploser au moindre écart, mais c'est bien plus difficile que prévu. Je serre les poings et garde mon regard fixé sur chacun de ses mouvements.
— Mais toi, tu en as envie, susurre-t-il. Tu sais où me trouver si tu as besoin de te faire plaisir, petite brebis.
Les yeux écarquillés, les mots peinent à repérer leur chemin pour s'exprimer. Alors qu'il se prépare à disparaître, j'attrape un coussin que je lui balance en pleine figure.
— Va au diable, Lucian !
Il lève son majeur puis part. Je secoue la tête et ricane nerveusement. Quel enfoiré. Après quelques minutes à trépigner, je descends les marches et me dirige vers la cuisine. Mes yeux parcourent l'immensité de la pièce. Je m'arrête un instant pour observer les lieux. De larges baies vitrées laissent entrevoir le jardin, où les feuilles tombent une à une, emportées par un souffle d'amertume. Des lustres imposants suspendus au plafond dansent à chaque ouverture et fermeture de la porte. Derrière le gigantesque comptoir noir, une femme d'un certain âge, vêtue d'une jupe sombre et d'un t-shirt dissimulé sous un tablier, s'affaire à la vaisselle débordante. Elle m'adresse un sourire avant de reprendre son ouvrage. Au-delà d'elle, un vaste plan de travail en marbre s'étend, surmonté de quelques bureaux que je peux apercevoir à travers les vitres.
Chaque pas que je fais résonne sur le parquet et amplifie ma nervosité. Je n'ai jamais exploré plus loin que certaines pièces de cette demeure. Je m'arrête devant une grande table en bois où une dizaine de chaises sont disposées. Adèla et Klemens sont déjà attablés, se lançant des piques en dégustant leur petit-déjeuner. Un sourire timide se dessine sur mon visage alors que je prends place à leurs côtés. Face à moi, une variété de mets s'étale, offrant un choix aussi vaste que délicieux : crêpes, bacon, œufs brouillés, charcuterie. Je me décide pour une gaufre nappée de chocolat, accompagnée d'un jus de pomme.
— J'ai cru que tu n'allais jamais sortir de ton lit, ricane Adéla. Bien dormi ?
— Je préférerais me reposer dans un endroit plus confortable, dis-je.
— Je peux toujours demander à Lucian de te faire roupiller chez moi.
Klemens se met à rire avant de porter sa tasse de café à ses lèvres.
— Pourquoi tu te marres ? peste Adéla.
— Toi, tu envisages d'aller à l'encontre des directives de Lucian ? J'espère que du paradis, tu capteras le wifi.
— Il n'y a pas un moment de répit où il ne veut pas placer une balle entre les deux yeux de quelqu'un ? plaisanté-je.
— Non, pouffe-t-elle. Mais c'est Lucian, une vraie tête de con.
Je retiens un rire en observant les nombreux tableaux qui ornent les murs sombres et angoissants de la pièce. La plupart représentent le monde marin, l'une des passions de Tobias à l'époque. Il adorait regarder les documentaires sur les océans, les navires, la pêche. C'était le seul moment où sa voix menaçante ne résonnait pas dans la maison.
— En même temps, s'il changeait, ça ne serait plus lui, rétorque Klemens. C'est un peu comme toi. Pour exprimer tes émotions, tu m'insultes.
— Tu n'apprécies pas ? lance Adéla entre ses dents.
— Ah si, au contraire, c'est toujours cool de se faire injurier de fils de pute. Je le prends comme un je t'aime.
— Tu es vraiment un trou du cul, sourit-elle.
Klemens nous fait un clin d'œil puis se lève de table avant de s'incliner légèrement vers nous.
— Ce n'est pas que je ne suis pas en charmante compagnie, mesdames, mais j'ai des choses à faire. À tout à l'heure.
Klemens dépose un baiser sur le front de sa moitié, et s'éclipse. Elle se tourne vers moi avec un sourire, signe qu'une idée a germé dans son esprit.
— Avant d'aller à l'entrepôt, ça te dit d'aller boire un café ? Ceux d'ici sont absolument dégueulasses, rit-elle.
— Ça sera pour une autre fois, Tobias requiert te voir, Tessa, annonce-t-il d'un ton menaçant.
Je me retourne brusquement, plongeant mon regard dans le sien. Je déglutis difficilement. Sa présence me déstabilise au point où j'ai juste envie de prendre mes jambes à mon cou et de fuir le plus loin possible. Des rides se creusent sur son front lorsqu'il fronce les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il lui veut ? demande Adéla.
— En quoi ça t'intéresse ? rétorque Jonas. Va t'occuper à faire la pute et ne te mêle pas des affaires de mon père.
— Je ne sais pas ce qui me retient de t'en mettre une, enfoiré, s'énerve-t-elle.
— Si tu souhaites que ta tête décore le mur, vas-y. En plus, pouvoir jouer avec toi quelques heures me ferait plaisir.
Ses dents se serrent, sa couleur s'évanouit, et les éclats de rire de Jonas qui résonnent à travers la pièce glacent mon sang. Rien que l'idée de me retrouver seule avec lui, je frissonne. J'inspire profondément, cherchant à calmer la terreur qui me paralyse.
— Laisse, Adéla, on se voit après, affirmé-je pour apaiser les choses.
— Si tu lui touches ne serait-ce qu'un tif, Jonas, je te promets que ce petit sourire que tu affiches sera le dernier, fulmine-t-elle.
Il passe une main dans ses cheveux gras, se positionne devant la porte et m'indique de le suivre. Je baisse un peu la tête vers Adéla pour lui assurer silencieusement que tout ira bien, puis je marche à ses côtés. L'appréhension grandit en moi à mesure que nous avançons. Je ne sais pas ce que Tobias veut, mais cette incertitude m'inquiète profondément. Pourtant, depuis le début, j'ai tout essayé pour me fondre dans leur univers, pour qu'ils me considèrent comme l'une des leurs. Je me mords la lèvre inférieure afin de calmer mon esprit agité, mais l'anxiété ne fait que s'amplifier lorsque nous nous arrêtons devant l'ascenseur du garage.
— Il me semble que le bureau de Tobias est de l'autre côté, insinué-je.
— Ta gueule et avance ! ordonne-t-il.
— Où veux-tu m'emmener ? m'inquiété-je.
Jonas ne me répond pas, mais me pousse violemment lorsque les portes s'ouvrent. La tension s'élève d'un cran. Des perles de sueur glissent sur mon visage, marqué par la terreur. Mon corps tremble, incapable de stopper cette sensation de peur. Je serre les poings, retiens ma respiration, mais la souffrance lancinante dans ma poitrine m'arrache des grimaces.
— Monte !
— Hors de question que je te suive, rétorqué-je, paniquée.
Mais je n'ai pas le temps de comprendre ce qui m'arrive que sa main s'abat violemment sur ma joue. Désorientée, je m'effondre au sol avec un gémissement de douleur. Il me saisit et me jette à l'intérieur du fourgon.
Je ne saurais dire combien de minutes nous avons roulé, mais le véhicule finit par s'arrêter brutalement. J'ai du mal à respirer, mes mouvements sont entravés, complètement pétrifiée. Je m'efforce de retenir les larmes qui brûlent derrière mes paupières. Je ne dois pas lui montrer ma peur, comme ma mère me le répétait souvent. Cependant, lorsque la porte glisse et révèle sa silhouette menaçante, une vague de terreur s'infiltre en moi. Ma tête ressemble à un volcan sur le point d'entrer en éruption.
Jonas m'agrippe par les cheveux et me fait sortir pour me traîner sur le chemin boueux à quelques mètres de notre position. Je tente de me débattre, de crier, mais lorsque je relève les yeux, je réalise que nous sommes seuls, au centre d'une immense forêt. Mes doigts s'enfoncent dans la terre, mon cœur manque un battement. Jonas se recule et me scrute avec ce même regard qui m'a tant terrifiée. Je le sais. Je ne sortirai pas d'ici vivante.
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