Chapitre 8 : Les amants maudits
Le temps a filé et les jours se sont succédés. Izuku et Katsuki passent le plus clair de leur temps éloignés mais quand le soir vient, les deux amants se retrouvent pour une douche pleine de luxure. Parfois, Eijiro et Hanta viennent monter la garde pour éviter les mauvaises surprises mais ils finissent toujours par laisser le duo seul car ils deviennent trop bruyants. Ce qui au départ n'était qu'un arrangement devient bien vite une habitude. Devant les autres détenus ils évitent certaine marque d'affection pour ne pas éveiller les soupçons mais au fond, ils deviennent accros sans s'en rendre compte ou du moins, ils font semblant de ne pas s'en rendre compte. Les regards de biais, les sourires carnassiers ou les touchers discrets, ils commencent à devenir pros dans l'art et la manière de flirter en public. Ils n'ont toujours pas franchis le pas pour coucher ensemble mais le simple fait de laisser leur corps glisser l'un sur l'autre leur suffisent pour l'instant. Ils savent pertinemment ce que la suite leur réserve mais ils ne sont certainement pas prêt à franchir une telle ligne surtout en prison.
Maintenant que les deux semaines sont passées, Izuku a commencé à s'acclimater à son nouvel environnement, et son travail de jardinier lui plait énormément. Il aime travailler seul et ne se plaint pas, aimant particulièrement suer à la tache pour oublier le reste. Il sait que le petit manège qui s'installe entre lui et Katsuki semble prendre plus d'ampleur qu'il ne l'aurait cru, mais il ne sait pas à qui en parler ni si ses pensées sont fondés. Après tout, il ne fait que remplir sa part du marché, voilà tout. Le blond et lui n'ont pas pris le temps de discuter depuis leur première nuit et cela l'attriste beaucoup car ce n'est pas facile d'avoir un vrai dialogue dans cet endroit. Parler du passé, du présent et même évoquer le futur, Izuku pense malgré lui à toutes ces choses.
Sans faire exprès, il imagine la suite de cette "relation", les conséquences qu'elle peut avoir et même, à son plus grand damne, les avantages qu'elle lui apporte. Certes, il est protégé, mais c'est bien plus que ça. Des baisers tendres, des mots doux, une place dans son lit chaque soir, ce n'est rien d'anodin. Comparé à Keigo et Denki, qui ne s'affichent pas avec leur protecteur, Katsuki met un point d'honneur à ce que Izuku mange à sa table pendant les heures de repas. Ce dernier vient même s'entraîner sur le terrain de musculation, en face des serres où travaille le vert, rien que pour le regarder. Certain aurait dit qu'il le surveillait, mais ce n'est pas sous cet angle que Izuku voit les choses. Il voit le blond sous un angle différent, et il est le seul à même de connaître le vrai regard que le chef de gang peut avoir. Il l'a vu jouir plus d'une fois et peut se vanter de connaître par cœur son visage au bord de la jouissance.
En soit, un petit train de vie assez agréable pour le nouveau venu. Izuku continue de voir Yuga lors des repas même si ce dernier est souvent absent. Le vert lui rend visite à la bibliothèque durant son temps libre et ainsi ils peuvent discuter des heures. C'est la seule personne avec qui il discute vraiment de tout, mais surtout de rien. Malgré son air enjoué, Yuga semble cacher une part d'ombre que Izuku n'a pas essayé de soulever. C'est souvent sous les plus beaux rochers que l'on peut dénicher les crabes les plus vicieux, alors le vert sait que Yuga cache bien son jeu. Il ne sait toujours pas pourquoi il est ici, tout comme Denki, Keigo ou encore Katsuki. Contrairement à lui, ils doivent bien avoir commis un acte répréhensible pour être en prison, du moins, c'est ce qu'il pense.
Malgré la chaleur écrasante dehors, il remet de l'ordre dans ses pensées par une gorgée de sa bouteille avant d'essuyer son front du revers de sa main. Il ne peut s'empêcher de réfléchir tout en travaillant, une mauvaise habitude qui lui fait souvent faire des erreurs pour ne pas être assez concentré. Il y a quelque jour à peine il s'est coupé avec les cisailles et a dû se rendre à l'infirmerie où il a croisé Tamaki, un jeune bénévole aux joues roses et aux aires de grand timide. Ils n'ont pas vraiment discutés mais assez pour qu'il puisse connaître son prénom. Le jeune homme est nouveau, et ne vient que trois jours par semaine. Izuku et lui se sont trouvés des points communs, et il a déjà hâte de le revoir. Parler avec quelqu'un de l'extérieur ça peut avoir du bon.
Il dépose sa bêche dans la cabane à outils et referme la porte machinalement comme il le fait depuis deux semaines. Il a maintenant son carré d'herbe et peut y planter ce qu'il souhaite dans la limite des stocks de graines disponibles. Il n'a encore rien planté car la terre n'est pas encore prête mais il s'attelle chaque jour pour la faire devenir fraîche et fertile, un vrai petit jardinier en herbe. Fière de son travail, les poings sur les hanches, il regarde sa parcelle de terre fier comme un coq. Il relève le visage, souriant comme jamais, et tombe sur un bien joli spectacle.
Soulevant les poids comme de vulgaire brindille, Katsuki enchaîne les exercices sans lâcher Izuku du regard. Le corps luisant de sueur, les muscles bandés et le regard perçant, il a tout d'un félin en chasse. Il repose la barre de fer et essuie ses biceps avec la serviette, mais Izuku regarde cette minuscule petite goutte échapper au bout de tissu. La goutte ruisselle entre les pectoraux dénudés et vient s'échouer dans le pantalon, là où personne ne peut la voir. Izuku donnerait n'importe quoi pour se transformer en goutte, maintenant. Il rougit discrètement et préfère retourner à l'intérieur car ce n'est ni l'endroit ni le moment pour avoir une érection à cause d'une vulgaire goutte d'eau.
Son travail terminé et la journée étant bien avancé, Izuku a d'autre projet en tête. Il a demandé tôt ce matin à l'un des gardes de son bloc si il pouvait se rendre chez le directeur. Il a eu l'autorisation à midi mais on ne lui a pas donné d'heure précise, il prend donc l'initiative pour y aller maintenant. Il fait signe au garde pour pénétrer le couloir menant aux bureaux, attendant que l'on vienne lui ouvrir. On le mène jusqu'à la porte du directeur Takafumi et il se hâte de toquer pour se faire remarquer.
À l'intérieur, Takafumi ne s'attend pas à de la visite et il est bien embêté. Il met de côté ce qu'il est en train de faire pour aller ouvrir non sans jurer dans sa barbe. Que ne fut sa surprise de voir un Izuku aux joues tachetées l'attendant de pied ferme.
- Izuku, que me vaut cette visite soudaine ? Il ne le laisse pas entrer, entrebâillant uniquement la porte pour le voir et réciproquement.
- On ne vous a pas prévenu de ma visite ? Le plus jeune danse d'un pied à l'autre, gêné de faire irruption sans prévenir. Finalement, il aurait peut-être dû attendre qu'on l'appelle.
- Pauvre de moi, j'ai oublié que tu devais passer me voir. Il frotte ses yeux tout en secouant la tête. J'ai passé la journée à crouler sous les dossiers et je n'ai pas vu le temps passer.
- Si vous êtes trop occupé je peux éventuellement repasser plus tard. Takafumi regarde derrière lui détaillant son bureau sans dessus dessous ainsi que les papiers éparpillés sur le sol.
- Je suis navré de te demander ça mais il est vrai que ça m'arrangerai. Sauf si ta demande est urgente ? Izuku lève les mains tout en secouant vivement la tête.
- Je vous rassure, ça peut attendre un jour de plus. Je ne suis pas pressé.
- Encore désolé, Izuku. Passe me voir demain matin après le déjeuner, j'aurais quelque minute à te consacrer. Il lui fait un grand sourire pour s'excuser tout en essayant de paraître le plus normal possible.
- Très bien, je passerais demain matin, monsieur le directeur.
- Voyons, ne sois pas aussi formel. Il tapote son épaule et lui offre un dernier regard avant de fermer la porte. À demain, Izuku.
La porte fermée Izuku souffle discrètement, déçu. Ce n'est que partie remise après tout, il a un autre rendez-vous alors ce n'est pas la peine de se sentir aussi abattu. Il suit le garde jusqu'à la sortie non sans regarder la porte du bureau une dernière fois, intrigué. C'est lui ou le directeur semblait... Essoufflé ?
Izuku enfin disparu, Takafumi dépose son dos contre le bois massif de la porte et retire sa veste. Il la lance sur une chaise près de la fenêtre alors qu'il commence à retrousser les manches de sa chemise blanches.
- Tu comptes rester longtemps sous ce maudit bureau ? Il dit cela avec un léger sourire en coin, attendant les bras croisés.
Une silhouette se dessine, se relevant tout en frottant ses genoux endoloris. L'homme frotte sa bouche pour en retirer quelque goutte de semence restante avant de s'asseoir sur le bureau vide, croisant les jambes élégamment.
- Ce que tu peux être excitant quand tu fais ça. Grogne le plus vieux en venant s'immiscer entre les cuisses de son amant. Il saisit son menton et lui vole un baiser léger, écrasant simplement leurs lèvres ensemble.
- Quand je fais quoi ? Demande t-il innocemment en déposant ses bras dans la nuque de Takafumi qui plaque immédiatement son bassin contre le sien.
- Quand tu fais l'aguicheur. Il commence à descendre dans sa nuque et il ricane en voyant son sexe perler contre son ventre plat. Tu t'es même déshabillé pendant que j'avais le dos tourné, coquin. Ils rigolent tous deux sans arrêter de se toucher et de s'offrir mutuellement leurs lèvres.
- J'ai envie de toi. Murmure le blond dans son oreille, faisant frissonner le plus vieux.
- Nous l'avons fait pas plus tard qu'hier soir. N'oublie pas l'âge que j'ai. Dit-il en soupirant d'aise, sentant les fins doigts venir taquiner sa verge emprisonnée dans le tissu de son pantalon.
- Je le sais très bien, et je sais également que tu ne peux pas résister à mon charme. Tu m'aimes trop. Leurs yeux s'accrochent une fraction de seconde mais c'est assez pour faire chavirer le cœur de Takafumi qui craque pour la millième fois.
- Tu joue avec mon cœur. Il défait les boutons de son pantalon, l'abaissant d'un mouvement de hanches jusqu'à ses chevilles et agrippe fermement les cuisses de son amant qui noue ses jambes dans le dos musclé. Et j'aime ça. Il l'embrasse férocement, l'empêchant de reprendre son souffle.
Leur langue s'emmêlent et se cherchent un long moment durant lequel le blond fait glisser ses mains sous la chemise pour en saisir les boutons de chaires rosés et jouer avec, les faisant rouler entre ses doigts.
- Ne t'arrête pas. Gémit-il en sortant sa verge de son boxer, frottant son gland humide contre l'entrée serrée offerte et bien préparée. Stimulé par les baisers dans son cou et le traitement subit sur son torse, il grogne en s'enfonçant dans son amant qui est agréablement serré autour de lui. Tu es si serré autour de moi.
Il amorce un premier mouvement de hanche qui fait trembler le meuble. Le blond se tend tel un félin, les bras pendus au dessus de sa tête et dans le vide tandis que ses jambes serrent avec force les hanches de Takafumi. Le plus âgé agrippe les cuisses fermes et fond dans cette antre aguicheuse. Il fait claquer leur peau sans arrêter de murmurer son prénom, gémissant dans une litanie incompréhensible. Le plus jeune commence à avoir les yeux larmoyants, le plaisir grimpant par vagues dans ses intestins. Il sent le sexe épais entrer et sortir ainsi que son corps se remplir à chaque poussée. Jamais il n'a connu meilleur sentiment que celui d'être lié à l'homme que l'on aime et sentir sa semence le remplir jusqu'à la dernière goutte. Entre ces murs, derrière cette porte, il oublie tout et devient celui qu'il a toujours été.
- Je t'aime. Murmure le blond en encrant ses yeux dans ceux de son amant.
- Ne me vole pas mes mots. Taquine Takafumi en se baissant pour embrasser le fin torse blanc, mordillant une pointe rosée au passage. Si tu savais comme tes mots me réconfortent. Il bouge plus lentement mais ses poussées sont plus profondes, ce qui rend l'étreinte langoureuse. J'aime t'entendre parler, tes mots sont comme une douce mélodie dans mes oreilles. Il se met à suçoter sa peau pour en laisser sa marque, celle d'un homme amoureux et possessif. Il se lève pour regarder son œuvre, un joli suçon violet sur la base de sa nuque. Magnifique. Dit-il en reprenant ses mouvements profonds et rapides.
- Tu me trouves magnifique ? Demande t-il mielleusement, alors qu'il commence à toucher son sexe qui pleure d'envie.
- Il n'y a pas plus belle créature en ce monde que toi. C'est ça que le blond aime chez son homme. Il est d'un romantisme et d'une galanterie inégalé. Rien à voir avec les rustres de son âges et les débiles qui l'entourent. Oui, Takafumi est fait pour lui.
Une tape sur sa main le ramène à la réalité alors qu'il porte la malchanceuse à sa bouche pour embrasser la peau rougie.
- T'ai-je donné l'autorisation de te toucher ? Le blond sourit en remettant ses bras au dessus de sa tête. Bon garçon. Il dépose lui-même sa main sur le sexe imberbe et commence un doux mouvement de va-et-vient, jouant de son pousse sur la fente humide de son gland. Ils se connaissent par cœur et savent les points faibles de l'autre. Il sait où toucher et à quel moment précis pour le faire jouir, et ainsi apprécier son visage submerger par la jouissance.
- J'ai besoin de jouir. Miaule t-il en resserrant ses jambes encore plus pour inciter Takafumi à aller plus loin, plus profond, plus vite.
Connaissant son amant sur le bout des doigts, il accède à la requête sans plus tarder. Ramenant les genoux du blond vers son visage, ses mains dans le creux de ses genoux, il choisi un angle parfait pour le faire jouir sans qu'il n'ai à toucher son sexe. Ses bourses commencent alors à claquer contre les fesses fermes, et son trou se fait remplir comme il aime. Le gland tape au plus profond et son sexe caresse ses parois avec hargne. Il lui fait l'amour avec passion, se délectant de ses réactions et de son corps, aimant la façon dont il réagit à chaque poussée.
Bientôt, ils atteignent tous les deux leur limite, la fatigue et la jouissance commençant à avoir raison d'eux. Ils se câlinent, s'enlacent et s'embrassent comme deux amants damnés. Dans un dernier mouvement de hanche effrénée et désordonnée, Takafumi sent ses bourses se contracter et son sexe jouir dans l'antre de son amant. Il le remplie abondamment à tel point qu'au moment où il se retire, sa semence s'écoule du trou rougie pour s'échouer sur les documents éparpillés au sol. Il regarde alors le blond jouir sans même s'effleurer, maculant son torse de fin jet blanc. Takafumi récolte une goutte de son doigt et le porte à ses lèvres pour goûter son homme. Salé et amer.
- Regarde toi, tu es une œuvre d'art à toi seul. Les cheveux en bataille, le corps trempé de sueur et de semence, la peau d'une blancheur porcelaine, Takafumi aurait pu lui faire l'amour une seconde fois si son corps le lui permettait.
Il vient prendre le corps de son amant pour le déposer au creux de ses bras après avoir remit son pantalon et vient s'asseoir dans son siège, couvrant le corps nu de sa veste de costume. Elle est assez grande pour lui servir de couverture.
La tête posée sur son épaule, il reprend sa respiration sans lâcher son visage des yeux.
- Tu es si beau. Marmonne le blond en caressant la barbe blanche, ses yeux se voilant de fatigue. Il baille discrètement, frottant sa joue contre le pectoral offert.
- Mon précieux amour. Il dépose un baiser dans ses cheveux et souris de plus belle en regardant dehors. Malgré le grillage, le mur épais qui s'étend haut dans le ciel, Takafumi peut encore observé le ciel et admirer le coucher du soleil. Un dégradé d'orange et de jaune particulièrement chaleureux.
- Monsieur le directeur ? On toque à la porte, et sans plus de cérémonie, Takafumi remet la veste comme il faut pour ne pas laisser dépasser une parcelle de peau.
- Tu peux entrer. Dit-il d'un ton maussade, peu heureux d'être dérangé dans un moment pareil.
- C'était pour vous signaler qu'il est bientôt l'heure du repas et de la douche. Vous devriez le laisser retourner avec les autres. Dit le bicolore en les regardant tour à tour.
- Merci de m'avoir prévenu, Shoto. Ce dernier hoche la tête, évitant une grimace de dégoût quant à l'odeur de sexe présente dans la pièce et le sperme sur le sol. Pourquoi est-il le seul dans la confidence ? Il n'est pas assez payé pour s'offrir ce type de tableau, vraiment pas assez.
- Vous devriez également nettoyer pour éviter tout litige.
- Je le ferais, tu peux disposer. Le garde s'empresse de sortir, laissant les amants seuls.
- Tu l'as entendu, je te laisse encore quelque minute et ensuite tu retourneras avec les autres. Son cœur se serre en voyant le visage du blond se fondre en une grimace.
- Ce n'est pas juste, je voulais passer la nuit dans tes bras.
- Tu sais pourtant que le soir je rentre chez moi. Dit-il en le serrant dans ses bras pour une étreinte réconfortante.
- Et c'est bien dommage.
Ils profitent encore des dernières minutes ensemble, ne sachant pas quand ils pourront de nouveau s'étreindre de la sorte. Ils s'embrassent, se caressant sans aller trop loin, s'échangeant plus d'un "je t'aime".
Oh oui, ils s'aiment comme les deux damnés qu'ils sont. Condamnés à s'aimer entre ces murs pour l'éternité, sans lumière à l'horizon. Même si cela les rend fous, l'amour qu'ils se portent suffit à les rendre heureux et les empêcher de devenir des monstres. Ils s'aiment avec peu, mais c'est un amour puissant et dévastateur, brûlant et meurtrier. Ils sont les amants de la mort, et cela, personne ne doit savoir. Ensemble ils partagent un sombre secret dont personne n'en connaît la vérité.
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Alors, des idées sur le personnage ? ^^
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