Chapitre 4 : Une sieste méritée

Pour une sacrée nuit, elle l'a été. Izuku a à peine dormis trois heures, entrecoupées de micro-sieste, alors que Denki a passé la plus grande partie de la nuit à gémir sans vergogne. Il en baille encore, se tenant devant le miroir avec une triste mine, tandis qu'il termine de se brosser les dents.

Le programme de la journée est très simple : toilette à sept heure, petit-déjeuner à huit heure, trois heures de libres, le déjeuner à onze heure, six heures de libres, douche à dix-sept heure, repas à dix-huit heure et couvre-feu à vingt heure. Il se demande si la journée va passer lentement ou non. Des heures de libres c'est bien quand on sait quoi en faire, ce qui n'est pas le cas de Izuku qui ne s'est toujours pas décidé quant aux activités à faire. Il n'a pas le temps de penser davantage qu'une silhouette caractéristique se retrouve bien vite à ses côtés, la mine radieuse, tout le contraire du vert.

- Izuku, bien dormis ? Ce dernier repose ses affaires dans sa trousse de toilette, rangeant le tout dans son casier alors qu'il adresse enfin un regard bourré de sous-entendu à Denki. Le jaune frotte sa nuque, comprenant sans aucun doute cette légère haine dans les yeux. J'oublie que les murs sont fins.

- Des murs ? Quels murs ? Ils commencent à prendre le couloir direction le réfectoire alors qu'autour d'eux les groupes se forment déjà. J'avais l'impression d'être à côté de vous.

- Gomen, Izuku. Ce n'était pas voulu. Mon ancien voisin était sourd comme un pot alors j'ai fini par m'habituer mais promis, ce soir je ferais attention. Denki devance Izuku dans la file d'attente pour la cantine tandis que ce dernier fait les gros yeux, croyant avoir mal entendu.

- Ce soir ? Parce que c'est tous les soirs ? Denki se retourne à moitié, les sourcils froncés. Il se retient de rire en voyant la petite mine de Izuku ainsi que ses yeux sortis de leurs orbites.

- Faut bien payer sa part. Dit-il en haussant les épaules, laissant Izuku avec son air effaré.

Il n'ajoute rien, récupérant son plateau comme tout le monde. Dans la salle, il y a un peu plus de monde qu'hier, mais ils sont arrivés dans les premiers, ils auront donc une chance d'avoir un petit-déjeuner plus copieux. Denki sent encore les courbatures arriver, mais il fait fit de cela, sachant très bien qu'hier, c'était différent. Ce soir, ce sera plus doux, plus tendre. Hier, il y avait comme une pression autour d'eux, ainsi qu'une atmosphère lourde. Oui, il lui suffit d'un regard vers cette fameuse table au centre pour savoir que ce soir, ce sera divin.

- Comment on se retrouve, le nouveau ? Denki tourne la tête pour voir Keigo, fraîchement habillé, taquiner Izuku de quelques coups d'épaules alors que le vert peine à rester sur ses jambes. La fatigue va l'assommer avant la fin de la journée.

- Keigo, tu m'as l'air en pleine forme. Dit Denki sans le regarder, récupérant un petit pain ainsi qu'une brioche et quelque tartine. Il opte pour un verre de jus d'orange, préférant les petit-déjeuner sucrés, tout le contraire de Izuku qui prend bol de riz, salade de chou et hareng.

- Bien évidemment que je le suis, contrairement à toi, je ne passe pas toutes mes nuits les fesses en l'air. Une tape sur la tête et une grimace plus tard, c'est Yuga qui fait son entrée en remettant son col comme si de rien était, aidant Izuku avec un fin sourire. Tu m'as fait mal. Gronde le bronzé en frottant son crâne douloureux. Yuga a plus de force qu'il en a l'air.

- Cela t'apprendra à être grossier dès le matin. Laisse les manger et après tu pourras les asticoter. Ils s'installent à la même table qu'hier, aux même places. Alors, cette seconde nuit ? Demande Yuga en commençant son bol de riz. Les avaient-ils attendus ?

- Comme je disais, j'ai connu mieux. Dit Izuku en adressant un regard en coin à Denki, mais il feinte en regardant ailleurs. Mais bon, ça aurait pu être pire. Personne n'est venu dans ma cellule.

- On dirait un regret. Tu aurais voulu ? Demande Keigo en léchant ses lèvres sans discrétion. Yuga dépose alors son bol calmement, retroussant ses manches. Le blond le voit faire, et lève immédiatement les mains. C'est bon, je rigolais, pas la peine de s'énerver. Le français lui adresse un sourire qui en dit long tandis qu'il se remet à manger, les manches toujours retroussées, au cas où.

- Pour répondre à ta question : absolument pas. Physiquement mais aussi psychologiquement, je sais que ce n'est pas pour moi. Sans vouloir vous vexer, bien sûr. S'empresse t-il de dire, en bégayant.

- Tu ne nous vexes pas. Répond immédiatement Denki. Comme on te l'a dit, chacun sa façon de survivre.

Les deux autres hochent la tête, rassurant Izuku par la même occasion. C'est à ce moment précis, alors qu'ils se mettent à manger en silence, que le vert capte un regard derrière lui. Il sent un frisson parcourir son dos, tandis que ce sentiment d'être observé gonfle dans sa poitrine. Il a l'impression d'être le centre de l'attention, alors qu'autour de lui les détenus mangent, parlent et rient entre eux.

Il dépose soigneusement ses baguettes sur son plateau, remettant une mèche derrière son oreille, puis tourne doucement sa tête pour regarder derrière lui. Il ne lui faut pas une seconde pour trouver le détenteur de ce regard de feu.

Izuku déglutit alors que le blond fronce encore plus les sourcils quand leurs yeux s'accrochent, rouges contre verts. Il pourrait retourner à son repas, ignorant cet homme glaçant, mais il ne peut détacher son regard du sien. C'est un jeu dangereux, mais son ventre se retourne, lui offrant des picotements délicieux dans les reins. Katsuki est en pleine partie de carte dès le matin avec des membres de son gang, mais actuellement, le jeu ne l'intéresse plus. C'est cet homme aux cheveux verts en pétard qui l'intrigue au plus au point. Il n'est pas le premier nouveau qu'il croise, alors pourquoi a-t-il à ce point envie de jouer avec lui ?

- La terre appelle Izuku, tu ne manges pas ? Denki lui donne un coup d'épaule, à deux doigts de lui voler sa nourriture, ramenant Izuku sur terre. Il secoue la tête, regardant autour de lui.

- Tu disais ? Demande t-il en regardant le jaune qui fronce les sourcils, un air agacé sur le visage.

- Tu es partis loin. Dit Keigo en terminant son verre, le faisant claquer sur la table. Tu regardais quoi ? Il se penche pour savoir, sachant que ce n'est pas "quoi" mais "qui". Il croise alors le regard du chef de gang, mais également un autre qui le remet à sa place.

- Katsuki ? Demande Denki en regardant sans aucun discrétion, croquant dans sa tartine. Il semble vraiment te trouver à son goût. Marmonne t-il en se remettant devant son plateau.

- Ne dis pas n'importe quoi ! S'empresse de rétorquer le vert en bredouillant, les joues rosies. Il a plutôt l'air d'avoir une dent contre moi.

Tous les quatre tournent leur tête, les yeux rivés sur la table derrière eux, qui ne se trouve qu'à cinq mètre de la leur. La partie de carte est terminée, et ils sont tous dos au mur, fumant pour certain, tandis que d'autre discutent ensemble. Mais au final, ils ont tous leurs yeux rivés sur le quatuor.

Ils se retournent comme un seul homme et se mettent droit, sans un mot, une sueur froide dans le dos.

- L'atmosphère est... Commence Yuga en cherchant le regard de ses voisins.

- Pesante. Lui répond Keigo.

- Pourquoi ils nous regardent tous ? Le trio regarde Izuku, un sourire déformant leurs traits.

- Ce n'est pas nous qu'ils regardent. Lui dit Denki en tentant en vain de cacher son sourire grandissant. C'est toi.

Izuku manque de s'étouffer avec sa salade, tandis qu'il ne peut s'empêcher de regarder pour la énième fois derrière lui. Effectivement, Katsuki le regarde si fort, avec un regard si dure, que l'on pourrait croire qu'il ne cligne même pas des yeux tandis que Izuku sent de plus en plus sa carapace se briser, étant à l'étroit dans son corps. Il ne peut en supporter plus.

- Je vais aller voir l'espace jardinage. Dit-il de but en blanc, quittant son siège. Il prend son plateau, le regard rivé sur le sol, et quitte le réfectoire sans un regard de plus en arrière.

Le regard carmin ne le lâche à aucun moment, jusqu'à ce que la silhouette disparaisse derrière la porte battante. Il grogne, tapant du poing sur la table, sans savoir pourquoi.

- Tu devrais te calmer. Dit immédiatement Shota à ses côtés. Tu ne veut pas retourner en isolement, n'est-ce pas ? Pour toute réponse, le blond décoche une cigarette du paquet et l'allume sans préambule.

- Je suis calme. Je suis juste en manque. Il tend une cigarette à son voisin de gauche qui refuse, mais celui de droite ne se prive pas pour se servir. Oï, demande avant de te servir.

- Je peux ? Demande le noiraud, la clope au bec. Katsuki fait claquer sa langue et l'allume non sans lui accorder un regard assassin. Merci. Il tire une bouffée, l'expulsant par le nez. Denki ne marche pas très droit aujourd'hui. Dit-il en croisant les jambes, reprenant une taffe bruyamment. Katsuki ricane tandis que Shota sourit sans un mot.

- On se demande bien qui a pu le déboîter comme ça. Dit à son tour Katsuki en sachant très bien qui en est l'auteur. Il entend des toussotements près de lui et arrête de rire. Si on ne peut plus blaguer. Il écrase la cigarette à moitié entamé sur la table, puis se lève. Shota le suit, mais Katsuki le retient. J'ai besoin d'être seul. Dit-il en mettant ses mains dans ses poches, quittant à son tour la pièce.

Shota se rassoit en croisant les bras, peu convaincu.

- Il est bizarre depuis quelques jours. Dit Dabi en rallumant une seconde cigarette, remerciant intérieurement le boss de lui avoir laissé le paquet.

- Il est comme ça depuis qu'il est revenu de l'isolement. Tu le connais, il n'est pas très bavard. Il se réinstalle, fermant les yeux. Enfin bon, si c'était grave, il nous en aurait parlé.

Dabi regarde soudainement le briquet, l'allumant sans réfléchir. Il regarde la flamme danser, bougeant au grès du vent, tandis qu'il sent ses oreilles se boucher, n'entendant plus rien autour de lui. Il se souvient du bon vieux temps, quand il faisait brûler les voitures, les immeubles. Voir les flammes consumer la pierre, ronger le bois, décimer ce qui est. Il ne saurait décrire cette sensation avec des mots. C'est unique, grisant, brûlant.

Qu'est ce qu'il ne donnerait pas pour pouvoir consumer à nouveau.

_____

Izuku a pu accéder à la cours car la cloche a sonné l'heure. Il se croit à l'école dit ainsi, mais c'est la vérité. Les détenus ont désormais trois heures de libres durant lesquels ils ont accès à leurs cellules mais également celles des autres, ainsi que la cours et le réfectoire. Ceux qui travaillent sont déjà au charbon, mais Izuku lui, n'a toujours rien accepté. Il s'en veut un peu d'être parti comme un voleur, mais il se sentait de plus en plus mal.

Il aperçoit des détenus se rendre au travail, tandis que d'autre viennent faire leur sport, dont Katsuki, seul. Leurs regards se croisent une nouvelle fois, et il détourne immédiatement le regard, n'aimant absolument pas cette gêne qui s'installe dans ses reins. Et si Denki a raison et qu'il veut faire de lui sa chose ? A-t-il le droit de refuser ?

Il remet ses idées en place et continue d'avancer vers le petit champs en retrait du béton, loin de ces yeux carmins. Il voit alors deux autres détenus, dont un d'un certain âge. Il s'approche doucement, mais se fait remarquer malgré tout. Ils ne portent pas leur uniforme, mais une tenue de fermier, salopette et botte en caoutchouc. Quel contraste entre eux, et ceux qui font leur sport un peu plus loin.

- Bonjour, commence t-il pour amorcer la conversation, je suis Izuku Midoriya et je suis nouveau ici. Je viens pour le poste de jardinier.

C'est le plus vieux qui s'approche le premier, frottant son front plein de sueur. Il porte une barbe taillée courte, d'épais sourcils ainsi que des cheveux aux mèches blanches apparentes. Il lui tend la main, encrant ses pupilles marrons dans les yeux de Izuku. Ce dernier la saisit, heureux d'avoir un contact "normal".

- Enchanté, Izuku, je suis Ichoya Tanaka et lui, dit-il en désignant le châtain qui se dirigeait vers eux, c'est Eden Miller, un anglais tout droit arrivé de Londres.

Eden frotte maladroitement sa main sur son pantalon pour donner une poignée de main propre à Izuku avant de remettre correctement ses lunettes sur son nez. Il ne lui dit rien, ne faisant que sourire avant de se remettre à la tâche.

- Et bien, ça fait plaisir de voir une nouvelle tête. Il faut dire que le jardinage, cela n'attire pas les brutes comme eux. Dit-il en désignant les sportifs un peu plus loin. Enfin bon, ne perdons pas de temps. Suis moi.

Izuku suit Ichoya dans la serre où il découvre tout les ustensiles nécessaire, du terreau, de l'engrais, ainsi que trois tenues.

- Nous n'avons pas grand chose, mais c'est mieux que rien. Tu as déjà fait du jardinage ? Izuku prend la tenue qu'il lui tend, s'empressant de répondre, heureux comme un poisson dans l'eau.

- J'adore, je sais les grandes lignes mais je connais énormément de chose sur les plantes de maison et le potager.

- Parfait ! Dit Ichoya en frappant dans ses mains. Je n'aurais donc pas à jouer le professeur avec toi. Ce n'est pas que je n'aime pas ça, mais ce n'est pas ma tasse de thé. Si tu as des doutes, n'hésite pas à te rapprocher de la bibliothèque. Elle n'est pas loin d'ici, deux étages plus haut, et elle regorge de livre sur le sujet.

- Je compte m'y rendre plus tard, je regarderais. Dit-il en bon élève.

- Je te laisse te changer mais attention, interdiction d'emmener la tenue dans ta cellule tout comme les outils présents ici. Izuku hoche la tête sagement, regardant Ichoya sortir. Il sourit comme un benêt alors qu'il s'empresse de se changer pour rejoindre les deux hommes et se mettre à la tâche.

Content de porter autre chose que cette tenue immonde, il porte fièrement sa salopette, ses petites bottes au bout des pieds. Il nage légèrement dedans, mais il ne va pas s'en plaindre. Déjà qu'il a la chance de commencer à travailler dans un domaine qui lui plaît, il ne va pas faire la fine bouche. Il commence donc par aider Eden à retirer les mauvaises herbes à la main, les plantes s'étant frayées un chemin tout autour du champ. Il est accroupis, ayant prit soin de mettre les gants pour ne pas se blesser. Dehors il ne fait pas chaud, les nuages dissimulant le soleil, mais l'air est lourd et humide, ce qui rend les actions compliquées. Il ne tarde pas, après seulement trente minute, à sentir la moiteur s'immiscer dans ses vêtements. Cela ne le dérange pas, ayant l'habitude. Dans son appartement, il ne possède pas de climatisation et l'été, quand les chaleurs sont plus intenses, il ne peut se rafraîchir qu'à l'aide d'un bon verre d'eau fraîche, supportant la chaleur comme il peut.

Après une heure à désherber le carré de champ, il les aide pour retourner la terre, puis planter les pieds d'aromates ainsi que quelque graine, essayant de rendre ce champ aussi beau que celui d'à côté. Quand la cloche sonne cette fois-ci l'heure du déjeuner, Izuku presse le pas pour retirer sa combinaison pour se rendre à la cantine avant que le monde afflue. Une nouvelle fois il se retrouve avec le trio, échangeant sur leur travail et ce que Izuku venait d'accomplir. Cette fois, durant tout le repas, pas de regard brûlant dans son dos puisque Katsuki n'est pas là. Il souffle de soulagement, mais ne peut s'empêcher de se demander où il se trouve.

- Dis moi Yuga, tu pourrais me montrer la bibliothèque ? J'aimerais chercher de quoi m'instruire mais aussi de quoi lire durant mon temps libre.

Le français regarde le vert un instant, avant de hocher la tête le visage souriant.

- Avec plaisir, on peut y aller maintenant si tu as terminé.

- Vous nous quittez déjà ? Se lamente faussement Keigo en s'étalant de tout son long sur le banc, poussant Yuga par la même occasion.

- Arrête, tu vas me faire pleurer. Lui dit le français en flattant sa chevelure.

C'est donc côte à côte que le duo se dirige vers la bibliothèque, empruntant les couloirs infinis et les escaliers immenses. Izuku pourrait avoir l'impression d'être dans un institut si les gardes n'étaient pas à chaque recoin, surveillant de loin. L'endroit est plus calme qu'on pourrait le croire, encore plus quand ils pénètrent dans la bibliothèque. Est-ce normal d'en avoir une aussi grande ? Pas de barreaux aux fenêtres, des tables pour s'asseoir et lire calmement, ainsi qu'un guichet pour demander des renseignements. Rien à voir avec une prison, cet endroit vient d'une autre dimension.

- Pour une fois que tu amènes une nouvelle tête. Déclare un homme en surgissant de nulle part, un livre en main.

- Bill, je te présente Izuku. Il cherche des livres sur le jardinage et d'autre sur la littérature. Dit Yuga en faisant un clin d'œil au vert. Il semble déjà connaître ses goûts par cœur.

- Je crois qu'il y en a quelques uns dans le fond, troisième étagère sur la gauche, près de la fenêtre. Il frotta son menton, réfléchissant intensément. Quant à la littérature, cela dépend de la langue qui t'intéresse. Anglais, japonais, français et même de l'italien, nous avons le choix.

Izuku sourit avec bonheur, remerciant mil fois le bibliothécaire.

- Ne me remercie pas. Dit le rouquin en déposant son livre sur le bureau. Je suis là pour ça. Il sort un chariot de derrière le comptoir pour l'amener vers la porte, ce dernier débordant de tous les côtés.

- Vous ne restez pas ? Demande Izuku en s'approchant de Yuga.

- Non, aujourd'hui nous allons dans l'autre aile pour distribuer des livres aux détenus en isolements. Tu peux rester si tu le souhaites, je te fais confiance. Lui répond le blond en suivant Bill, laissant Izuku au beau milieu des ouvrages.

Il décide donc d'aller au fond de la pièce, là où se trouve ce qu'il cherche. Il déniche deux livres sur les aromates, un sur les plantes en toutes saisons et un autre sur "Comment entretenir son espace vert". Il part vers une table trônant en plein centre de la pièce et y dépose ses trouvailles. Il commence par le plus épais, celui sur l'entretien de son jardin.

Izuku est alors happé par sa lecture, ne faisant pas attention aux heures qui s'écoulent. Pour lui, il ne manque plus que son lit et un bon chocolat chaud, et il pourrait se croire à la maison. L'odeur des vieux livres, la fine lumière qui perce les carreaux, le bruit des pages quand on les tourne, il n'en faut pas plus pour le rendre heureux. Finalement, cette deuxième journée hors de sa cellule n'est pas si mal. Il est tombé dans un environnement plutôt supportable, mise à part certain cas. Il repense sans le vouloir à Katsuki, ses yeux rouges encrés dans son esprit. Quels yeux, tout de même. Il n'a jamais connu regard aussi perçant que le sien. Puis on ne peut pas le nier, il a une musculature si parfaite. Il regarde en bas, posant une main sur son petit ventre plat puis ses bras menus. Il pourrait se mettre au sport, après tout, ce n'est pas ce qui manque ici.

Il baille soudainement, la fatigue finissant par l'attraper sans crier gare. Il pose délicatement sa tête sur ses bras croisés, sans prendre la peine de refermer le livre. Il ferme les yeux, puis ne tarde pas à s'endormir, bercé par le silence et le bruit du vent sur les fenêtres.

Mais notre chers Izuku oublie beaucoup trop vite qu'il se trouve dans une prison.

Le bruit de la porte se fait entendre, cette dernière n'étant pas fermé à clef. La pièce a beau être profonde, on ne remarque que le vert, endormie, des livres éparpillés autour de lui. La lumière baigne la pièce, caressant la joue de Izuku avec tendresse. Pourtant, il ne se réveille pas, sa nuit ayant été courte, il a du sommeil à rattraper.

Le silence est alors perturbé par le bruit des pas de l'individu qui s'approche du vert. Il s'accroupit, alignant leur visage, et il touche cette joue tachetée, caressant la chaire.

- Qu'est-ce que je vais faire de toi ?

Il n'obtient aucune réponse, se contentant de le regarder dormir. Mais cet homme a d'autre projet en tête. Il prend l'initiative de ranger les livres sur une étagère quelconque puis il vient chercher le petit corps endormie pour le déposer dans ses bras. Izuku est léger comme une plume, sans mauvais jeu de mot, il est vraiment un poids plume. Il sort de la bibliothèque en donnant un violent coup de pied dans la porte et part avec son butin, direction sa cellule.

Le vert ne se réveille à aucun moment, appréciant même la dureté contre sa joue et la chaleur qui l'entoure. Aura-t-il le même sourire béat en se réveillant ? C'est moins sûr. Il va avoir une jolie surprise.

_____

Alors, cette suite ? On creuse un peu dans les relations et les liens qu'ont les personnages ^^

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top