Chapitre 30 : Dis adieu à mon corps

Jamais Izuku n'aurait pensé pouvoir faire un jour appel. C'est comme si on lui avait offert le pain béni des dieux. Ce n'est bien évidemment pas le fruit du hasard, mais le résultat de bon nombre d'heures de travail et de recherche. 

Suite à cette heureuse nouvelle, les dernières semaines ont été vraiment éprouvantes pour lui. Entre les déclarations, les nombreux papiers à signer ainsi que son témoignage, il doit faire en sorte d'être incollable sur son sujet. On parle tout de même d'une possible remise en liberté et ça Izuku ne va pas cracher dessus, bien au contraire. Il suit à la lettre toutes les directives du directeur, lui qui ne connait pas grand chose à ce monde, heureusement qu'il a plusieurs soutient. Malgré les apparences, Denki et Yuga furent les premiers ravis, prêt à prendre sa défense si nécessaire. Izuku est trop bon pour moisir ici, même si on parle là que de quelques années, beaucoup savent qu'il n'y a pas que du bon à rester derrière les barreaux. Les autres personnes qu'il côtoie et qui font partis de l'entourage de Katsuki n'ont fait que le féliciter, sans grand entrain. Il sait pourquoi, et ne demande pas après le blond. 

Izuku a appris pour son refus, lui qui pourtant prenait ce potentiel départ à la légère. Katsuki doit encore faire quatre ans ici, tout comme ses codétenus. Attrapés ensemble ils purgent la même peine et pas des moindre quand on a eu le malheur de mettre son nez dans le trafic de drogue. Izuku ne lui a jamais demandé pourquoi, car il n'est pas censé savoir, mais de ce qu'il en a lu, c'est avant tout sa mère qui appuie le dossier pour que son fils purge sa peine à la hauteur de son déshonneur. Yakuza et drogue, ce n'est pas un mélange inscrit dans les traditions et même si Katsuki a ses raisons, il voudrait comprendre. Izuku pense sans cesse au fait que bientôt ils pourraient ne plus se revoir. Adieu les yeux gourmands, adieu les tendres baisers entre deux couloirs, adieu les escapades nocturnes sous les douches. Il le savait pourtant, et Yuga l'avait mis en garde la dessus. Ce n'est pas une bonne idée de s'éprendre d'un homme, encore plus quand vous êtes tous deux derrière les barreaux. Le vert sait qu'il est naïf et il n'avait pas prévu de tomber amoureux, encore moins d'un yakuza. On dit que l'on ignore souvent les besoins de notre cœur, et Izuku en a marre de faire taire ses envies et ses sentiments depuis tant d'année. Ce n'est pas parce que l'un deux s'en va que leur histoire se termine, n'est-ce pas ? 

Essayant par tous les moyens de remettre de l'ordre dans ses idées, il ne parvient pas à se mêler dans la conversation. Dabi et Keigo sont collés épaule contre épaule, regardant Yuga et Denki se défier à une énième partie de carte perdu d'avance pour l'un d'eux. À leurs côtés, Tenko sourit, gêné au possible, tandis que Shota le colle de ton son être, son bras sur ses épaules. Izuku se souvient sans mal de la fois où Katsuki et lui les ont surpris sous la douche. Il en secoue la tête, regardant Eijiro et Hanta se donner des coups d'épaule tout en regardant Denki. Ce groupe qui tantôt s'agrandit ou tantôt s'amenuise est comme une famille pour lui. Une famille avec ses défauts et ses secrets, certes, mais une famille qu'il ne changerait pour rien au monde. Quand bien même certain ont commis l'irréparable le vert sait qu'il y a toujours une raison derrière un acte désespéré et lui-même ne peut pas en dire autant. Oh oui, ils ont chacun leur petit secret.

Décidant de couper court à ce moment il disparaît du groupe sans un bruit, sans être remarqué. Discret comme il l'a toujours été, il sait se faire tout petit parmi la foule. Longeant les couloirs avec fluidité, évitant certains regards déplacés, il gagne sans grande difficulté le bloc de Katsuki. Impossible de faire sortir le vert du nez de ses acolytes mais si il n'est pas dehors à s'entraîner ou à l'usine pour travailler, il ne peut être qu'ici. D'en bas il regarde le balcon où se situe la cellule du blond. Toujours habillé de son éternel rideau noir, obstruant la vue aux autres pour lui donner un peu plus d'intimité. Katsuki est craint et respecté ici, et Izuku a toujours su pourquoi. Il sait se battre, il sait comment asseoir son autorité par les paroles. Il a une aura qui a toujours su remettre les autres à leur place, lui-même y compris. Malgré cette apparence de gangster des vieux films Izuku a appris à le connaitre. Derrière cet arrangement saugrenu qui en faisait profiter l'un comme l'autre, il a su voir à travers cette carapace fragilisé par le passé. 

Katsuki a un cœur débordant d'affection et d'amour, et ça Izuku ne l'aurait jamais deviné. Affectueux, jaloux, protecteur, fragile, Katsuki a tant d'insécurité qu'Izuku a l'impression que cet amour qu'il lui offre a longtemps attendu preneur. Ils ne parlent pas vraiment de l'extérieur, de ce qu'ils sont, de ce qu'ils étaient, la seule chose qui compte quand ils sont ensemble c'est eux. Le moment présent, les futurs moments ensemble. La connexion entre leur cœur est aussi puissante que celle de leurs corps. Ils n'ont encore jamais passé ce cape pourtant si "normal" aux yeux de tellement d'autre. Unir leur corps, ne faire qu'un et partager un moment de pur extase. Izuku offrirai tout ce qu'il possède pour vivre pareil moment, si tenté qu'il ait encore des biens à lui. Il ne s'est jamais posé la question. Peut être que Katsuki a des principes et que, malgré son amour pour lui, il ne se voit pas franchir pareil obstacle. C'est compréhensible car Izuku lui même ne verrait pas sa première fois se passer ainsi. Être entendu par les autres, alors qu'il partagerai sa première fois avec l'homme qu'il aime. Ce n'est absolument pas comme ça qu'il voit les choses. 

Une nouvelle fois il se perd dans ses pensées, marmonnant pour lui même des choses incohérentes pour les oreilles des autres. C'est d'ailleurs ce moment que choisi Katsuki pour sortir, le torse dénudé, une cigarette dans la bouche. Il aperçoit immédiatement ce fichue nerd en contrebas, main sur le menton, babillant des idioties comme toujours. Bordel, qu'est-ce qu'il l'aime. Ce satané brocoli est vraiment unique en son genre. Timide, maladroit mais aussi courageux, téméraire. Katsuki repense à ce pacte qu'il lui a proposé, comme ça, sans intention qu'il lui dise oui. Qu'il a été putain de chanceux ce jour là, quelques mois auparavant. Il ne le voyait que comme une distraction, ni plus, ni moins. S'enticher de quelqu'un, très peu pour lui, mais s'enticher du vert était quelque chose de si... Naturel. Leur relation, aussi particulière soit elle, était devenue naturelle. Leurs actes, leurs paroles, leurs baisers, tout était d'un naturel qui, bizarrement, ne l'effrayait pas. Son cœur lui disait que c'était lui, le bon. 

-Oï, t'attends l'déluge ou bien ? Écrasant son mégot dans le cendrier près de lui, Katsuki bombe le torse et croise les bras. Il n'est pas bête et au fond de lui, il sait pourquoi le vert est venu. Cela lui rappelle la fois où c'est lui qui arborait ce regard. 

- Katchan ! Izuku grimpe ni une ni deux les escaliers en métal, arrivant très vite à la hauteur de son blond. Je ne te dérange pas, hein ? Le verte triture ses doigts, ses yeux regardant plusieurs fois en direction de ce rideau. Katsuki se retourne, un rictus sur les lèvres. 

- Tu es l'seul à v'nir dans ma couche, t'inquiète pas d'ça. Izuku sourit discrètement, soulagé. Si t'es venu c'est pour m'dire que tu t'casse, hum ? 

- Quoi ? Mais, le verdict n'est pas encore tombé. Je ne suis pas passé devant le juge. Dit-il immédiatement pour rassurer le yakuza. 

- Te fout pas d'moi. Avec ta gueule d'ange t'as déjà un pied dehors. Regarde moi ! Dit il en écartant les bras, tournoyant sur lui-même. J'aurais beau leur filer un pot d'vingt, ma putain d'mère ne me laissera jamais sortir d'ici. Toi, t'as rien à foutre en taule. 

- Katchan...

- S'te plait, pas de pitié. On est là où on l'mérite, okay ? J'ai merdé et j'dois en payer le prix. Toi, tu devais pas être là de base. 

- Alors, tu me rejettes ? Comme ça ? 

- Oï, fais pas ta victime putain. J'te rejette pas, c'est toi qui te casse. Hors de question de te voir venir au parloir comme un couple heureux. T'as pas ta place ici, tout court. 

Le visage d'Izuku se décompose, mais il n'est pas bête. Il sait qu'à travers ces paroles acerbes Katsuki tente de faire passer la pilule plus facilement, évitant les larmes et les cœurs brisés. 

- Et là, je n'ai plus ma place non plus ? Izuku dépose sa main sur le torse tatoué du blond, là où son cœur tambourine si puissamment que c'est impossible pour Izuku de ne pas l'entendre. 

- Izuku... Katsuki dépose sa mains sur la sienne, écoutant son propre cœur trahir ses paroles. Putain, tu complique tout. Ils sourient tous deux tristement, et malgré leur effort, les larmes pointent le bout de leur nez. Izuku les laisse couler, car il n'y a aucune raison à se cacher, surtout devant cet homme qui a partagé ses nuits, ses cauchemars et ses peurs. Pour Katsuki, la tâche est plus ardu. La dernière fois qu'il a pleuré, c'est à la mort de son grand-père, le patriarche du clan. Il n'avait jamais autant tenu à quelqu'un mais cela a changé depuis sa rencontre avec le vert. Il a cette personne à qui il tient énormément et cela chamboule à la fois son esprits et ses sentiments. Tu vas m'faire pleurer. 

- C'est pas comme si c'était difficile. Ils rigolent doucement malgré leurs larmes. Oui, leurs larmes. Katsuki n'a pas pu les retenir plus longtemps. À la seule pensée de perdre son brocoli il est partagé entre plusieurs sentiments. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. 

- Hum ? T'aurais préféré des baisers, une claque au cul et adieu ? Ils se mettent à rire plus fort, Izuku se détendant peu à peu. La tension quitte ses épaules lui qui avait tant peur de la réaction de Katsuki. Il est si imprévisible. 

- Je ne sais pas, ça vaut autant que des mots n'est-ce pas ? Ils se regardent droit dans les yeux, le vert désormais collé au torse de Katsuki qui tient toujours sa main dans la sienne. Ça pourrait être un au-revoir avec une belle promesse. 

- Rah tu parles trop bien quand tu t'y met. Susurre Katsuki en l'emmenant dans son antre, leur regard ne se quittant sous aucun prétexte. Il referme la porte et replace le rideau. Tu sais, j'suis pas mal non plus dans le genre belles paroles.

- Ah oui ? S'intéresse Izuku en se laissant couler sur le lit, Katsuki le surplombant. Il embrasse les phalanges de cette main qu'il convoite depuis tout à l'heure, ses yeux carmins brûlant d'une passion ardente. Izuku se sent étroit rien qu'à affronter ses yeux. 

- Il ne s'passe pas un jour sans que je ne pense à toi. Tes lèvres, tes yeux, ton corps. J'aime entendre ta voix quand mon corps presse comme ça contre le tien. Joignant les paroles aux gestes il exerce une légère pression, leur érection s'entrechoquant à travers le tissu. Tes gémissements quand mes mains te touchent, les bruits que tu fais quand je trouve une zone sensible. T'es putain de sexy, le nerd. 

Izuku rigole légèrement, trouvant Katsuki adorable. Ces compliments ne sont peut être pas parfaits pour tous mais aux yeux du vert ils valent tout l'or du monde. 

- Tu veux donc dire adieu à ça ? Demande Izuku alors que le blond le dévêtis entièrement dévoilant ce corps qu'il aime tant. 

- Putain, jamais ! Sa voix grave s'échoue dans la nuque du vert qu'il mord tendrement. 

- Katchan... Gémit immédiatement Izuku, sensible comme jamais. Chaque zone que touche Katsuki le met dans un état second. C'est comme si son corps était en feu à la simple idée qu'il le touche. 

- T'aimes ça ? Marmonne Katsuki contre sa jugulaire, léchant sa peau jusqu'à son torse. 

- Ne t'arrête pas. Dit-il, la voix désespérée, alors que ses mains fourrage dans ses cheveux. Surtout pas. 

- C'est bien c'que j'me disais. Il commence enfin à le presser, leur bassin dansant l'un contre l'autre. Leur sexe déjà bien dur se rencontre dès les premiers mouvements, les faisant haleter. T'as pas intérêt à t'échapper. Il agrippe son bassin à pleine main, usant de sa bouche pour malmener un téton fort pointu. Aujourd'hui, tu es entièrement à moi. Il donne des coups puissant, le bruit de leur peau résonnant dans la pièce. J'vais montrer à ton corps combien j't'aime. 

Les yeux verts d'Izuku rencontre ceux carmins de Katsuki et leurs lèvres ne font désormais plus qu'un. 

- Je t'aime. Murmure Izuku contre ses lèvres. Tellement. Ils sourient tous deux, se jetant à nouveau l'un sur l'autre. 

- Prépare toi, le nerd. Izuku rougit alors que Katsuki disparaît de sa vue, les mains sur son torse, les genoux au sol. 

- Tu...- 

Pas le temps de prononcer une phrase que son sexe se fait avaler par un blond affamé. Izuku perd l'équilibre et laisse son corps retomber sur le matelas. Il ne survivras jamais jusqu'au procès si Katsuki le dévore ainsi tous les jours. 

____

Qui ne voudrait pas se faire dévorer ainsi, hum ? 

Hé oui, voici le chapitre 30, enfin ! Je ne sais pas encore si je vais détailler le procès entièrement car c'est assez complexe et cela peut devenir ennuyeux, je verrais bien. En tout cas, il était temps pour eux d'avoir une "petite" discussion même si tout n'a pas encore était dit entre eux ! 

J'espère que vous appréciez mon retour et que la fin de mon histoire vous plaira !

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