Chapitre 29 : La curiosité, un vilain défaut ?

Plus les jours passent, plus le temps se ternit. Malgré la paix et le calme au sein de la prison, le moral n'est pas au rendez-vous. Depuis son entrevu avec le directeur Izuku fait pale figure sans pour autant le montrer. En son fort intérieur il bouillonne, mélange de rage et de tristesse. Ses sentiments se mélangent et s'entrechoquent, l'empêchant parfois de dormir arrivé au soir. 

À ses côtés somnole Katsuki, qui ne le quitte plus. Cette situation ne lui déplaît absolument pas, bien au contraire. Caressant la joue de ce dernier du bout de ses doigts il ne peut empêcher un sourire venir illuminer son visage. C'est bien son seul moment de bonheur, son seul moment de répit. Quand sa tête ne tourne pas à deux mils à l'heure c'est quand il est avec lui. Ces moments sont les meilleurs et les plus délectables. Hier encore, enlacés dans leur bulle, ils se souvient s'être endormi alors que le blond le couvait de baiser sous prétexte qu'il ne voulait pas la bave du vert sur sa joue. Malgré les apparences Izuku aime ce côté de lui, très tendre, aimant. Lui-même ne se montrerait pas ainsi devant tout le monde et ces moments intimes sont si plaisants. Une fois dans les douches, au détour d'un couloir, discrètement entre les tables, seuls dans leur cellule, ce n'est jamais calculé, souvent à l'instinct et par envie, et c'est ce qui fonctionne le mieux. C'est naturel, dangereux et c'est ce qu'apprécie Izuku. Le temps d'un instant volé, il oublie tout et ne pense qu'à son blond. Blond qui semble se réveiller sous ses caresses. 

- T'es réveillé depuis longtemps ? Prenant les doigts d'Izuku dans ses mains, il en embrasse les phalanges, fermant les yeux le temps de mieux se réveiller. Izuku sourit de plus belle. 

- Non, une heure à peine. 

- Humm, on n'a vraiment pas la même notion du temps. Entrelaçant ses doigts à ceux du vert ils se font maintenant face, couchés sur le flan. 

- Tu trouves ? C'est pas beaucoup une heure. Faisant mine de réfléchir Katsuki s'empresse de lui couper l'herbe sous le pied à l'aide d'un baiser volé. 

Le vert le prend à revers en plaquant ses mains sur sa bouche puis marmonne. 

- Je ne me suis pas encore brossé les dents. 

Katsuki le regarde, un sourcil levé, puis éclate de rire. Se tenant le ventre et riant aux éclats, il a à ses côtés un Izuku perplexe qui, au fur et à mesure des secondes, apprécie cet éclat. Le rire de Katsuki finit par devenir communicatif et il ricane doucement sous ses mains. 

- J'me d'mande vraiment c'qui s'trame dans ta tête. Tu crois vraiment qu'après t'avoir fait des pipes ta mauvaise haleine va me repousser ? Il sourit de plus belle tandis que Izuku vire au rouge pivoine, les oreilles bourdonnants. 

- Ne dis pas ça à voix haute c'est très gênant. Il plaque désormais ses mains sur la bouche du blond, finissant à califourchon sur lui pour avoir un meilleur angle. Hors de question que quelqu'un entende les paroles de Katsuki. Il pivote un peu, regardant dans son dos. Le rideau toujours tiré, personne ne semble être dans les parages. Il finit donc par reporter ses yeux sur son blond et ses rougeurs n'en tarissent pas. 

Sous lui Katsuki ne semble pas dérangé par la position, les rôles étant plus que inversé. Les mains du plus grand sont posées sur les hanches du plus petit, caressant de ses pouces la peau révélée par un t-shirt débraillé. Les jambes d'Izuku sont de par et d'autre, empêchant Katsuki de s'enfuir. Il a toujours ses mains sur sa bouche, bouche dont une langue s'est frayé un chemin pour venir embêter les doigts du vert qui, violemment, se mort la lèvre du bas pour retenir un gémissement. N'en pouvant plus Katsuki balaye d'un mouvement les bras du vert et attrape sauvagement le visage d'Izuku. Il dévore ses lèvres, passant le bout de sa langue sur cette blessure soudaine et sans prévenir lui dérobe un langoureux baiser. 

- Katchan... Gémit Izuku en détournant le regard, fourrageant ses mains dans cette chevelure rebelle. 

Katsuki n'en démord pas, passant désormais à son cou et cette jugulaire tentatrice. Il picore sa nuque, mélange de baiser et de petite morsure et commence sans prévenir à mouvoir son bassin contre celui de son homme. Emprisonné dans les tissus, leurs sexes ne demandent qu'une chose : la délivrance, plus de friction peau contre peau. Ce n'est que le matin et pourtant, les deux sont déjà ivres l'un de l'autre. 

Izuku finit par reposer sa tête contre l'épaule du blond, fermant les yeux pour savourer ce merveilleux moment. Katsuki en fait de même, sans pour autant arrêter son manège. Avec ses mains il accompagne le mouvement, accentuant là où cela fait le plus de bien. Tantôt plus bas, tantôt plus sur la gauche, il sait qu'Izuku est aussi proche que lui. Comme deux vulgaires lycéens découvrant le sexe pour la première fois, ils font cela vite mais bien. C'est chaud, humide, désordonné mais avant tout, délicieux. 

- Midoriya ? 

Le temps s'arrête et tel deux statues le couple se stoppe en plein ébats, à quelques pas seulement de la jouissance. Figés, regardant tout deux le rideau où une silhouette se dessine à travers, Katsuki tout comme Izuku se demandent qui peut bien l'appeler de si bon martin et surtout, interrompre un moment pareil. D'ailleurs, comment sait-il qu'il est ici ? 

Le vert se racle la voix, reprenant comme il peut ses esprits. 

- Oui ? 

- Le directeur demande à te voir, alors habille toi et sors de là. 

Il continue de regarder le rideau, voyant ce garde qu'il ne reconnait pas se poster sur le côté, de dos, attendant sagement les mains dans le dos. Est-ce une blague ? Si c'est le cas, c'est de mauvais goût. 

- OÏ ! On peut savoir pourquoi tu apparaît de nulle part ? S'exaspère Katsuki qui laisse malgré lui Izuku se rhabiller dignement. 

- La ramène pas, Bakugo. Je te rappelle que t'es toujours en observation. 

La remarque le piquer à vif puisque qu'il ne fait que marmonner en regardant le mur, même si l'envie de lui claquer son claque merde lui brûle les phalanges. 

- Je ne serais pas long. Murmure Izuku contre les lèvres de son blond qui accepte le contact, évitant de trop s'attarder pour ne pas succomber une nouvelle fois. 

Il regarde Izuku s'éloigner, puis sortir. Il soupire longuement, sachant par avance que la matinée sera longue.  

- Hum, je suis prêt. Dit-il timidement à l'imposante armoire à glace qui l'attend dehors. 

- C'est pas trop tôt, j'espère quand-même que tu sais marcher droit. Ricane t-il sans un rictus ce qui est, ma foi, perturbant. 

Une fois les silhouettes disparus Katsuki se laisse retomber sur l'amas de couette, ayant encore l'impression qu'Izuku est encore là. Son odeur embaume les draps et ce n'est absolument pas pour lui déplaire. Il est complètement fou, non, accro à ce brocoli sur pattes et il sait pertinemment que ce n'est pas l'ambiance prison qui fait cela, sinon cela ferait longtemps qu'il serait passé de l'autre côté de la barrière. 

_____

Assis, le dos bien droit, Izuku observe le directeur faire les cents pas dans son bureau. Les mains dans le dos, la tête baissé, et le regard renfrogné, le vert se demande ce qu'Hishimoto a de plus à lui raconter qu'il ne sait déjà. 

- Bon, comme je t'en ai parlé la dernière fois, l'affaire n'est pas si simple. Il s'installe sur sa chaise et reprend le dossier dans les mains. On a là différentes affaires reliées entre elles, le tout criblé de pot-de-vin et de complotisme. Il regarde Izuku par dessus ses lunettes et lui offre un sourire chaleureux. Mais je ne suis pas le directeur du Phoenix pour rien, Izuku. Je voulais que l'on ait une entrevue aujourd'hui non pas pour te tenir informé de l'avancée de l'enquête, car je me dois de garder cela pour moi, mais pour te dire que c'est en bonne voie ! Il tape dans ses mains, réveillant un tant soit peu le vert. T'ais-je réveillé ? 

- Oh, non, enfin... Pardon directeur, la nuit fut courte. Takafumi rit doucement. 

- Ah ça, j'ai cru comprendre effectivement. Izuku fronce les sourcils et le directeur enchaîne. Je ne m'attendais pas à ce que tu te fasses des amis aussi vite et encore moins que tu ais un entourage aussi... Musclé ? Dit-il en jouant de ses sourcils. M'enfin, Bakugo n'est pas un mauvais bougre même si les yakuzas ne sont pas connus pour leur tendresse, nous ne sommes plus dans les années 50.

- Ce n'est pas ce que vous croyez, Katsuki et moi nous...  S'esclaffe Izuku en regardant ailleurs, gêné au possible. 

- Voyons, Izuku... Takafumi le coupe dans son élan et se lève, s'asseyant sur le coin de son bureau, les bras croisés. Qui suis-je pour te juger ? Nous sommes dans une prison, le seul endroit dans le monde où tout est presque permis, même ce genre de relation. Le directeur remarque bien l'inconfort du vert, et il finit donc par trouver des mots juste pour le mettre en garde. D'ailleurs, en parlant de fréquentation, fais tout de même attention à tes arrières. Les relations dans une prison sont bien plus vicieuses que dans la vie. Manipulation, contrepartie, tu ne dois pas te laisser avoir même par un beau sourire. 

- Vous pensez que... Izuku ne termine pas sa phrase, mais le directeur comprend. 

- Katsuki ? Non, il ne ferait de mal à une mouche que si cette dernière en vaut la peine à ses yeux. Mais son entourage, notamment ses ennemis, sont à prendre en compte. Malgré ta bonne foi Izuku, tu restes à leurs yeux, pour beaucoup, qu'un jouet ou un moyen d'atteindre Bakugo

- Vous pensez que les autres détenus sont au courant pour nous ? 

- Ils ne sont pas tous aveugles, et encore moins bêtes. Il y a dans l'enceinte de cette prison des animaux bien plus féroces qu'un simple voleur d'orange. Atteindre Bakugo est le but ultime de la plupart des clans ici. J'ai beau les changer de bâtiment, cela ne résout pas le problème. Diviser pour mieux régner ne fonctionne pas avec les yakuzas. Je serais vous, faites bien attention. 

- Directeur, pourquoi le clan Bakugo est-il si détesté ? 

- Et bien là, c'est une bonne question, Izuku. As-tu vraiment envie d'entendre la réponse de ma bouche ? Ne préférerais-tu pas discuter de cela avec le concerné ? Takafumi se lève, offrant un sourire compatissant au vert. Profite du temps qu'il te reste et surtout de ces futurs années qui t'attendent. Tu es ici suite à une erreur de parcours qui n'a de conséquence que de bons moments, à ce que je comprends tu sembles passer un séjour plutôt agréable ? 

- Pour être tout à fait honnête avec vous, il n'a pas commencé sous les meilleurs auspices mais ces derniers mois ont vraiment étés les meilleurs de toute ma vie. 

Takafumi se retourne, observant en contrebas la cours animé par un match de basket organisé sans aucun doute sur un coup de tête. En bas ils rigolent tous gaiement, mélange de couleur et d'origine. C'est l'une des nombreuses scènes qui redonnent espoir à Takafumi quant à la réhabilitation et la réinsertion des détenus dans la société. Certains ont commis les pires calomnies et ne pourront jamais plus goûter à une vie de liberté. D'autres verront la leur s'écourter à peine poseront-ils un pied dans leur cellule. Mais cet espoir, ce maigre espoir de pouvoir aider son prochain, le vieil homme l'a toujours eu en lui. 

- Nous sommes sur la bonne voie, Izuku. Je ne peux que te conseiller de profiter des prochaines semaines. Il se pourrait, et j'en ai bien peur, que tu ne revois jamais les amis que tu t'aies fait ici. 

Izuku observe longuement le dos du directeur. Droit, fier, et il comprend le sens de ses paroles. Il l'a toujours eu dans un coin de sa tête que cet idylle pourrait, à son plus grand malheur, n'être qu'éphémère. Si l'un d'eux restent ici, ou qu'en bien même si tous sortent, il ne sait pas pourquoi ses "amis" sont ici et si ils ont une porte de sortie. 

- Directeur ? Coupés dans leurs pensées respectives, ils sont interrompu par Tamaki, l'infirmier bénévole. Désolé de vous interrompre mais j'aurais besoin de quelques signatures pour la réception de médicament pour l'infirmerie. 

- Oui, bien sûr, j'arrive tout de suite. Il pose sa main sur l'épaule du vert, le visage toujours souriant, et sort en refermant la porte. 

Les secondes passent, un silence se fait, et Izuku songe. Il songe longuement, et fixe intensément l'ordinateur du directeur. Quel mal y aurait-il à jeter un coup d'œil ? 

Bien évidemment, Izuku jeta plus qu'un coup d'œil et décidera même d'y poser les deux yeux. Aurait-il dû rester de marbre sur sa chaise ? Continuant d'ignorer le passé et les actes qui ont conduits son nouvel entourage à atterrir ici, lui qui, contrairement aux autres, est ici pour une cause plus noble ? Puis finalement, qui est-il pour blâmer autrui ? 

Depuis tout ce temps, il vit aux côtés de meurtrier, dormant paisiblement sur ses deux oreilles. 

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Bonjour, Bonsoir ~ 

Vous ne rêvez pas, c'est belle et bien une update en bonne et due forme ! Après des mois à jongler entre déménagement, perte d'emplois et soucis de santé, j'ai enfin une situation stable qui me permet de reprendre non pas partiellement mais à temps plein mes écrits ! 

J'espère de tout cœur que ce chapitre de retour vous aura plus et soyez prêt car la fin approche 

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