Chapitre 14 : L'homme aux deux amants
S'embrassant à en perdre la raison, Denki se sent acculé de toute part par les mains qui parcourent son corps sans vergogne. L'eau ruisselle sur sa peau, se mélangeant à la perfection avec les larmes de bonheur qui perlent aux coins de ses yeux timides. Il sent chaque centimètre du membre imposant se frayer un chemin dans son corps, l'ouvrant comme jamais. Il se sent comblé, mais pas entièrement. C'est uniquement quand le second membre frotte contre le premier, élargissant son corps un peu plus, qu'il se sent enfin à sa place entre les deux corps musclés et tatoués.
Il respire par le nez et souffle par la bouche pour garder son calme et rassurer son corps. Être élargie de la sorte n'est pas dans ses habitudes, du moins ils ne le font pas souvent de cette façon pour qu'il puisse être habitué. Pourtant, c'est toujours aussi plaisant de les sentir en lui. Ils n'ont pas besoin de bouger fortement pour qu'il puisse profiter pleinement du moment. Juste le frottement de leur membre en lui, la caresse de leur verge dans son antre chaude, pour qu'il puisse fermer les yeux et gémir à outrance. Une étreinte douce amer comme ils les aiment. Sans promesse de lendemain, mais avec tous les sentiments qui oppriment leurs poumons. Un moyen de respirer et d'empêcher leur cœur d'arrêter de battre. Un amour à trois comme il en existe peu, perdue entre les barreaux dorés de cette cage glacée, s'évanouissant à chaque respiration. Ils savent que cette idylle, aussi excitante soit-elle, ne durera que le temps d'un instant. Un claquement de doigt, un baiser volé, un corps contre un autre, rien de plus. Leur amour, aussi incompris soit-il, doit rester entre ces murs.
Pris entre eux comme il le désire, Denki passe ses mains dans leurs cheveux, un derrière et un devant, les décoiffant comme il aime le faire. Il récolte des grognements bestiaux et des coups de boutoirs frénétiques. Ils sont fougueux et tendres, un joli contraste pour des bruts comme eux, férus de bagarre et de piercings. Qui aurait pu penser qu'ils soient romantiques à leurs heures perdues et cela pour un minet comme lui ? Personne, et sûrement pas eux. Ayant peur de le déchirer ou de le blesser, ils bougent en parfaite synchronisation, évitant le plus possible les mouvements trop profonds. C'est ce que Denki aime chez eux. La façon dont ils lui font l'amour, tendre brutalité duveteuse, lui retourne le cœur autant que l'esprit. Sentir les deux membres l'ouvrir à chaque poussée, le remplissant comme si il leur appartenait, le comble de joie autant que cela le fait souffrir. Ce bonheur éphémère ne dure qu'une nuit, voir deux, mais jamais plus. Il profite alors au maximum, ne sachant pas quand ils pourront de nouveau profiter d'une soirée à trois.
- Tu es si serré. Grogne le premier.
- Si humide pour nous. Gémit le second en mordillant sa nuque offerte.
Il ne peut leur répondre que par des couinements horribles ou des gémissements déformés. Il n'aime pas sa voix dans ces moments là, mais eux, si. L'empêchant de couvrir sa bouche par honte, ils l'écoutent durant chaque étreinte, appréciant tout particulièrement la façon qu'il a de couiner quand leur verge frotte son point sensible. Un délice pour les oreilles. Il est pur ambroisie dans leur gorge sèche.
- Embrasse-moi. Ordonne le plus grand des trois.
Accroché aux larges épaules du noiraud, il pivote son visage pour embrasser le rouge qui ne se cache pas d'aimer ses baisers plus que de raison. De ses dents pointus, il laisse une marque sur sa lèvre. Peu profonde pour ne pas le marquer à vie mais assez pour le faire saigner. Mêlant le liquide pourpre métallique à leur baiser, l'un gémit plus que l'autre, fière de son œuvre. Denki serre les cuisses contre les hanches du noiraud, ayant constamment peur de tomber dans cette position. C'est eux qui le tiennent, et mènent la danse, lui faisant l'amour alors qu'il est suspendue en l'air, leurs bras le tenant tandis qu'il se tient lui même comme il peut. Cela fait travailler les muscles mais l'angle choisi est cent fois plus meilleur, c'est pour ça qu'il ne dira jamais qu'il aime cette position, préférant nier qu'il ne la déteste pas.
- Il va bientôt jouir. Avertit le noiraud qui s'empresse de saisir le fin sexe de Denki qui tressaute à chaque poussée dans son antre.
- Alors on doit le rattraper. Dit le rouge comme si c'était normal.
Joignant la parole aux gestes, ils prennent possession de sa bouche, sortant leur langue pour les faire glisser toutes les trois ensemble. Se maintenant à ses hanches étroites, ils reprennent de la vigueur pour pousser un peu plus loin, faisant des mouvements plus amples sans pour autant aller plus vite. Denki en gémit de bonheur, sa boule de nerf se faisant harceler de toute part par des poussées et des frottements angéliques. Il sent ses intestins se retourner, les papillons jaillir de son ventre tandis que sa verge se met à pleurer abondamment. Sa semence claire se répand alors sur son propre ventre mais également sur le torse du noiraud. Il se laisse retomber sur le corps derrière lui alors que son corps se resserre, emprisonnant avec délice les verges encore présente en lui. Ses deux amants en profitent pour mordre ses épaules, jouissant par la même occasion dans son corps, le marquant le plus loin possible. Denki sent un liquide chaud le remplir et il sourit béatement, fière de lui.
Affaiblie comme jamais, et ne pouvant certainement pas tenir debout après une telle partie de jambe en l'air, c'est le rouge qui se dévoue pour le porter, ayant encore assez d'énergie pour le faire. Ils prennent également soin de le nettoyer, vérifiant son doux visage. Il n'est absolument pas endormie, simplement trop fatigué pour bouger et dire quelque chose. Il reçoit plusieurs baisers en récompense, mais également des câlins humides.
Rhabillé et prêt à partir, le trio sort des douches comme ils ont l'habitude de faire. Du moins, c'était sans compter sur la probabilité de tomber sur un duo qui semble avoir les même intentions qu'eux. Légèrement groggy, aidé par les mains de ses amants sur les hanches, quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur un Katsuki et un Izuku débraillés, décoiffés, n'attendant qu'une seule chose, entrer dans les fameuses douches pour régler leurs affaires. Il blêmit, n'étant pas prêt à affronter le regard du vert.
- Denki ? Demande Izuku, perdu. Il en oublie presque la présence de son propre amant en regardant le visage du blond en face de lui. Les deux hommes l'accompagnant ont soudainement un regard dur que Izuku ne leur connaît pas. Il s'avance en leur direction pour aider Denki, même si il ne sait pas si ce dernier a vraiment besoin d'aide, mais les bras puissants et tatoués l'en dissuadent très vite.
C'est au tour de Katsuki d'entrer en jeu pour calmer la tension naissante. Il se met devant Izuku, regardant les deux hommes qu'il ne connaît que trop bien. Le regard rivé au sol, Denki reprend la marche, toujours accompagné de ses amants, direction sa cellule, voisine à celle du vert.
- Je veux aller chez vous. Murmure t-il tout bas à leur intention. Ils acquiescent sans un mot, accordant un dernier regard derrière eux. Katsuki force Izuku à le suivre, laissant le trio en paix.
Arrivé dans le bloc en question, le silence règne et les gardes sont à moitié endormie dans le poste de surveillance. Aidé par une clé bien dissimulé, ils entrent en toute discrétion. Denki se hâte de prendre ses aises, une étrange sensation parcourant ses veines. Il n'a pas le temps de s'en soucier que deux corps viennent le presser dans un câlin réconfortant. Peut-être que ce soir, ils passeront la nuit ensemble ?
Ils le guident vers le lit spacieux, mais pas pour outrepasser la barrière des vêtements. Ils savent que Denki est très secret, et n'aime pas dévoiler ce qu'il veut garder caché. Même si Katsuki est au courant, savoir que maintenant Izuku l'est aussi le ronge de l'intérieur. La peur tiraille ses organes sans qu'il ne sache jamais la profondeur du mal être et encore moins la source.
Le guidant sous les draps, se débarrassant de leurs bijoux et piercings, ses deux amants le glissent entre leurs corps, comme ils ont l'habitude de le faire. Il est, malgré tout ce qu'ils peuvent penser ou dire, le centre de leur attention. Il est constamment dans leur tête, se faufilant dans leur esprit. Ils ne se le partagent aucunement, puisqu'ils ne font qu'un tous les trois. Denki est désormais une part d'eux même, alors que pendant longtemps ils sont parvenus à garder une certaine distance. Malheureusement, entre ces murs, les sentiments et l'affection sont traîtres. Ils ne leur ont pas fallu longtemps avant de craquer pour son sourire, son rire, son visage, son corps. Ce qui n'était qu'un arrangement, comme pour beaucoup ici, a évolué en quelque chose de plus important malgré eux. Ils s'aiment sans se le dire, sans se l'avouer, car ainsi la séparation sera moins douloureuse. Interdiction d'avouer, mais ils peuvent toujours éprouver. Tous ne finissent pas par s'aimer, ils ne sont que de rares cas parmi tant d'autre. Il aura seulement fallut que ça tombe sur eux.
Énormément de chose les séparent qui vont au delà de leurs centre d'intérêts. Leur métier, leur vie, leur passif et leur avenir dans ce monde et cette prison. Cette relation est vouée depuis le début à un échec mais ils préfèrent fermer les yeux, savourant les moments qu'ils passent ensemble car bientôt, il n'en aura plus un seul.
Embrassant ses tempes bruyamment, ils le cajolent tandis que pour la énième fois, ils l'entendent sangloter. Ayant grandis dans un milieu où les larmes sont signes de faiblesse, ils leur ont fallu du temps avant de comprendre que pleurer est finalement une preuve de courage et de sagesse. Celui qui pleure en présence d'un autre n'a pas peur de dévoiler ses sentiments les plus profonds. Cela veut dire que Denki leur fait une entière confiance aveugle, quitte à pleurer devant eux et paraître minable à leurs yeux. Ils décident donc de lui offrir une étreinte chaleureuse, priant pour que leur présence sèche ses larmes et fasse taire ce sentiment destructeur. Cela a toujours un effet immédiat mais il n'est pas à long terme. Denki ferme les paupières, rassuré.
Ils finissent par enfouir leur visage dans sa chevelure, se donnant un bref baiser de bonne nuit, avant de s'endormir également. La nuit leur portera peut-être conseil, personne ne sait vraiment, mais espérons que l'avenir de ces pécheurs soit meilleur que celui d'un jeune français amoureux, et aveugle de surcroît.
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Alors, des idées ? Vous aimez ?
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