Chapitre 13 : Une journée moelleuse
Izuku sent que cette journée va être tranquille. Depuis ce matin tout se passe à merveille dans son petit monde. Il s'est réveillé aux aurores comme tout le monde, il a mangé aux côtés de Yuga et Keigo, il a passé la matinée dans les champs après une brève douche. Il a ensuite mangé son repas du midi et maintenant, il est assis sur un banc, Katsuki à sa droite, son bras sur ses épaules tandis qu'il lit un livre sur la botanique. Autour d'eux les conversations vont bon train alors que Izuku écoute à peine, trop plongé dans son ouvrage. Pour dire vrai, il ne s'attendait pas à ce que le blond l'invite à le rejoindre dehors. Même Yuga a rejoint la partie, jouant aux cartes contre Denki qui n'en mène pas large du tout. Autour d'eux ce n'est que rire, discussion et partie de jeu.
Dehors il fait bon vivre, le temps est radieux et les autres détenus vaquent aussi à leurs occupations. Jamais Izuku n'aurait pu penser que la prison devienne un lieu aussi banal à ses yeux. Ici, tout semble normal et le temps se passe comme si les grilles et les murs n'existent pas. C'est réconfortant de vivre au quotidien avec des individus saint d'esprit, mais il sait également que ce n'est pas tout les jours le cas alors il profite au maximum de ces journées.
- Tu as triché ! La voix de Denki s'élève, faisant se retourner quelque tête. Comment tu peux gagner à chaque fois ? Le pauvre a déjà perdu beaucoup, lui donnant deux paquet de madeleine, trois sachets d'oreo et son Saint Graal, un paquet de chips au wasabi. Yuga est bien plus que cultivé, il est doué dans bien des domaines. À l'aise aux échecs, friand de lecture et habile en jeu de stratégie, Izuku le soupçonne de venir d'une haute famille.
- Ce n'est pas ma faute si tu ne sais pas t'y prendre. Récupérant son due dans un sac en plastique, Yuga se pavane alors qu'il retourne s'asseoir aux côtés de Keigo, bien assis sur les cuisse de Dabi.
- Tu sembles fière de toi. Le bronzé tend sa main et gagne un paquet de madeleine alors que Denki les regarde de loin. Il semble comprendre.
- Tu lui donnais les réponses ? Accuse t-il de son doigts Keigo alors que Dabi termine son énième cigarette.
- Tu n'avais qu'à tourner tes cartes. Il agite son paquet au nez et à la barbe de Denki. Tu y réfléchiras pour la prochaine fois.
Boudeur comme jamais, ignorant ces deux traitres d'amis, il s'installe à gauche de Izuku, les bras croisés. Ce dernier baisse son livre sans pour autant perdre sa page et lui accorde un regard compatissant.
- Tu devrais pourtant savoir que les yeux de Yuga sont trompeurs. Le blond dépose sa tête sur l'épaule du vert et grince des dents. Il se contente de battre des pieds sous le banc, regardant ses madeleines partir loin de lui.
Katsuki, pendant ce temps, termine sa discussion avec Shota, ce dernier lui relatant les derniers événements passés derrière les murs mais également ce qu'il se passe à l'intérieur. Près du noiraud est assit Tenko qui ne bouge pas d'un pouce. Connu pour être spécial et pour son aversion des contacts humains, il semble pour autant supporter la présence du petit groupe et de ses acolytes. On ne le dira à personne mais la présence même de Shota joue énormément dans la balance. Très doué avec les mots, et reconnu pour être un négociateur hors pair, c'est grâce à lui que l'on doit l'entente entre le clan Shimura et Bakugo. En dehors de ces murs une telle chose ne se serait jamais produite puisque leurs parents se détestent en tout point.
Nous ne sommes qu'en début d'après-midi, et la chaleur ne se calme toujours pas. Heureusement qu'ils sont à l'ombre car sinon Katsuki n'aurait pas pu supporter la présence de quiconque près de lui. Raffermissant sa prise sur les épaules du vert, il l'oblige silencieusement à se rapprocher de lui, collant leur flan l'un contre l'autre. Il accepte volontiers la cigarette que lui tend Dabi, alors que le brûlé se contente de bécoter le cou de Keigo pour compenser. Aucun malaise, aucun regard de travers. Tous ici savent, et d'autre encore ont également leur propre secret, donc ce type de comportement ne dérange finalement plus personne. Comme il n'y a qu'eux dehors, les autres étant au travail, la joyeuse troupe se permet des choses qu'elle ne ferait pas en tant normal. Des marques d'affections, des rapprochements, des chamailleries. En temps normal, ils gardent tous leur sérieux, mais aujourd'hui l'humeur est à la rigolade et à la détente.
Hanta et Eijiro jouent eux aussi à une partie de carte tandis que Mezo fait office d'arbitre. L'un comme l'autre sont réputés pour exceller dans l'art et la manière de tricher. Chizome ainsi que Jin préfèrent rester à l'écart, peu à l'aise en présence d'autre personne. Le premier détestant son physique n'apprécie pas qu'on le regarde et le second, ayant de légère vague de schizophrénie, peine à parler normalement et à ignorer les voix dans sa tête. Beaucoup se demandent comment de tels spécimens peuvent accompagner le fils du chef Shimura, mais quand on fini par connaître Tenko, on comprend mieux pourquoi ces trois là sont toujours fourrés ensemble.
Bien sûr, beaucoup ont étés étonnés de voir ces deux clans se mettre à faire ami-ami du jour au lendemain mais la décision vient des deux chefs. Voulant avant tout sortir d'ici indemne, et ayant pas mal de détenus qui veulent la peau de leur géniteur dans cette prison, mieux vaut être plus nombreux pour veiller si besoin. Encore une fois, Shota est parvenue à convaincre Tenko qui était réticent au début, mais personne ne connaît ses méthodes de persuasion. En même temps, qui voudrait les connaître ?
- Tu t'endors. Constate d'une voix monotone Katsuki qui prend le livre des mains du vert, l'ouvrage menaçant de terminer au sol.
- Ah bon ? Demande t-il perdue, frottant ses yeux de ses poings. J'ai mal dormi. Dit-il simplement, reposant sa tête sur l'épaule musclé du blond.
Denki est heureusement partie, Yuga ayant eut pitié de lui a décidé de partager les madeleines pour que ce dernier arrête de bouder tel un enfant.
- Tu es confortable. Baragouine t-il pour lui-même, enfonçant un peu plus sa joue dans le bras tendre mais ferme.
- Parce qu'en plus tu m'prends pour ton oreiller ? Écrasant sa cigarette sous sa semelle, le blond peste sans pour autant bouger, ne voulant pas déranger le vert qui semble avoir trouvé sa place.
- Parce que c'est ce que tu es, Katchan. Le surnom ne passe pas inaperçu, que ce soit aux oreilles de Katsuki ou celles des hommes autour d'eux. Certain se retiennent de faire une remarque, et Denki se fait pincer fortement le bras par Keigo, lui intimant de se la fermer d'un regard tueur.
Katsuki ne relève pas et ne dit rien, alors qu'au fond de lui, ce petit surnom prononcé d'une voix si tendre et mignonne le fait frissonner. Il a l'habitude d'être appelé par des noms débiles par ses "conquêtes" mais jamais l'une d'elle n'a eu l'idée si simple et pourtant logique de "Katchan". Il est vrai que c'est enfantin et que ce nerd est tellement en manque de sommeil qu'il dit n'importe quoi, et pourtant l'effet est bien là. Katsuki est presque ravie de l'avoir entendu dire ça alors que ce n'est, finalement, qu'un surnom débile parmi tant d'autre.
Izuku n'en reste pas là puisqu'il glisse ses bras autour du ventre de Katsuki, qu'il presse davantage son corps et qu'il se met à somnoler comme jamais sur lui, oubliant l'extérieur et les autres. Il peut bien lui accorder cela puisque, après tout, il est la cause de son manque de sommeil. Une nuit agitée qui s'est prolongée jusque tard, il a même dû l'emmener de lui-même à sa cellule. Il a eu peur du lendemain, et du risque énorme de se réveiller à ses côtés. Izuku a réveillé sa libido longtemps endormi. Pour dire vrai, depuis qu'il est entre ces murs, et même un peu avant qu'il ne vienne ici, sa vie sexuelle était monotone. Aucune femme de joie, ou alors très rarement. Des petite-amies peu intelligentes, souvent là pour l'argent et l'excitation de coucher avec un yakuza, mais rien de plus. Au lit, elles étaient toutes d'une banalité sans nom. Certes Izuku n'a pas plus d'expérience mais bizarrement, le sexe avec lui est différent. C'est avant tout dû parce qu'il est également un homme, mais pas que. Ses réactions, sa façon de gémir, de supplier. La manière qu'il a de froncer le nez quand il se sent venir, ses pupilles qui se dilatent quand il se met nu devant lui, son corps souple et sensible. C'est toutes ces petites choses mises bout à bout qui font prendre conscience à Katsuki que Izuku est le partenaire sexuel qu'il recherche depuis toujours. Docile, mignon, sensible et excitant. Il aime également la façon dont tout son corps rougit quand il lui souffle des mots humides à l'oreille. Il n'y a pas à dire, ses jours en prison ont pris une tournure fort satisfaisante.
- Je crois qu'il s'est vraiment endormie. Dit Tenko en penchant la tête pour voir la bouille disgracieuse de Izuku.
- Si seulement tu savais retenir tes pulsions la nuit. Ajoute Shota en s'asseyant à côté de Tenko.
- En même temps, faut le comprendre. C'est dur de résister quand ça fait longtemps. Rigole Dabi dans le cou de Keigo, le bronzé maintenant accroché à lui tel un koala, ayant également les paupières lourdes.
- Il n'a pas attendu si longtemps que ça. Dit Denki en écartant les bras. Mais il a pioché un joli morceau. Continue t-il en ricanant.
- Pas aussi joli que toi. Dit Hanta avec un clin d'œil, faisant rougir le jaune.
- Je confirme. T'es pas mal non plus. Le taquine Eijiro en reposant les cartes, devenus inintéressantes.
- Je crois comprendre que la partie est finie. Souffle Mezo en ramassant les cartes, secouant la tête.
- Oh, il commence à pleuvoir. Suite aux paroles de Yuga tous lèvent la tête vers le ciel alors que ce dernier reste bleu, mais que la fine pluie perce tout de même à travers le soleil. Nous ferions mieux de rentrer.
Écoutant les paroles sages du français, tous rentrent à l'intérieur sans briser le groupe. Katsuki le remercie intérieurement car il commençait à bouillonner de l'intérieur à force de les écouter parler. Dabi tient Keigo par les cuisses, ce dernier attaché fermement, alors que Katsuki porte Izuku tel un prince, le vert complètement endormie.
- On va retourner bosser nous. Annonce Eijiro en regardant l'horloge.
- Ouais, les meubles vont pas se faire tout seul. Rigole Hanta en passant son bras sur ses épaules en riant. On se retrouve au repas, ou à la douche. Ajoute t-il avec un clin d'œil.
Le duo quitte donc le groupe pour rejoindre l'espace menuiserie, l'endroit où ils travaillent tous deux. Le groupe fini par se dissoudre petit à petit, chacun regagnant leur cellule. Izuku termine donc sa nuit dans la cellule de Katsuki, en petite cuillère fièrement accroché. Le blond se permet alors de regarder son visage endormie, n'ayant jamais prit le temps de l'observer sous cet angle. Qu'il est calme et serein quand il dort, une vraie biche sans défense. Il embrasse son front sans réfléchir, s'installant lui aussi pour une sieste méritée, sans oublier de déposer l'ouvrage du nerd sur sa table de chevet.
Ainsi replié dans leur bulle d'intimité, c'est ainsi qu'ils s'endorment comme deux amants amoureux.
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J'ai soigneusement placé un indice pour un énième couple, mais il faudra faire travailler vos méninges, héhé ^^
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