4 ▪ Because you're no one


Elle était gênée.
Il était amusé.

Un sourire étira ses lèvres. Oberyn ne s'attendait pas à la voir ici. Elle était venue pour lui parler. Cette simple pensée le remplissait de bonheur. Il se redressa sur son lit, prenant garde à ne pas découvrir sa virilité par égard envers la brune. Il ne faudrait pas l'effrayer maintenant.. c'est que sa petite beauté était farouche. Il tapota la place libre à ses côtés.

Gaïa s'avança et s'installa sur le matelas, assise, ses jambes rammenées contre son buste et face à son sauveur.

Le silence devenait une habitude entre eux.

Mais aucun d'eux n'en étaient dérangés. Finalement, c'est la jeune femme qui le brisa.

Je suis désolée d'avoir été aussi insolente. Vous m'avez sauvé la vie et m'avez prouvé, encore aujourd'hui, que je pouvais vous faire confiance.

Elle entendait par là Ellaria, et son nom qui était resté secret. Le Dornien avait bien vu qu'elle avait hésité à lui dire son vrai prénom. Et quand elle lui avait dit, il n'avait pas douté de sa sincérité. C'est par respect qu'il n'avait rien dit à son amante. Mais si elle l'apprenait.. Elle lui en voudrait. Il n'y avait aucun secret entre eux.. enfin.. jusqu'à maintenant.

- Et moi.. eh bien, je n'ai réussi qu'à me montrer désagréable avec vous.

Il lui sourit.

- Tu es excusée Gaïa. Je suis content que tu sois là.

Bon.. en vérité elle n'avait rien à se faire pardonner, lui même ayant été un peu brute avec elle mais il était fier.. Et donc comblé qu'elle soit venue jusque ici pour ça.

- Ma tenue ne semble pas te convenir alors.. Sur ces paroles, les joues de la brune prirent une teinte rosée. Tu pourrais peut-être m'éviter de me lever et de te gêner un peu plus en me servant une coupe de vin ?

Elle acquisa et partit le servir. Il rajouta :

- Prend en une pour toi aussi.

Elle revint avec deux coupes pleines. Il continua, voyant qu'elle ne disait rien.

- Tu accepterai de me parler un peu de toi ce soir ?

- Oui. Je peux essayer, mais je ne vous garantie pas de répondre à toutes vos questions.

Oh non. Il le savait bien. Du moins pas pour le moment. Pour ça il comptait sur l'alcool.
Ils commencèrent à boire.

- D'où viens-tu alors ? Je n'arrive pas à situer ton accent.

- Je ne sais pas où je suis née, mais j'ai grandi à Braavos.

- Tu es loin de chez toi.

- Ce n'est pas chez moi. J'y ai vécu, mais ma famille n'est pas là-bas.

- Alors où est ta famille ? Ton chez toi ?

Silence.

- J'en sais rien.

- J'en déduis que tu es ici pour essayer de les retrouver ?

Nouveau silence. Ils finirent leurs coupes. Elle les remplit de nouveau. Nouvelle gorgée pour elle.

- Non. J'en ai rien à faire d'eux et je ne les retrouverai probablement jamais. Je ne sais pas qui ils sont, et ils doivent probablement être morts.

- Qui s'est occupé de toi alors ?

- J'ai grandi dans une troupe. Elle ajouta devant son regard interrogateur : Une troupe d'artiste. Une de leurs commédiennes a eu pitié de moi et m'a prise avec elle.

- Alors tu n'es..

- Personne.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Peut-être mais c'est ce que je suis. Je ne suis pas une noble, je n'ai aucun titre. C'est ce que je suis.

- Bon.. Tu as raison, c'est ce que je voulais te demander. Mais.. tu n'es pas personne, Gaïa. Une jolie fille que j'ai retrouvé en train de mourir. Ça fait de toi quelqu'un.. Pour moi du moins.

La brune sourit. Sa tête tournait. Le vin était bon et fort. Elle n'avait pas l'habitude de boire.

- Gaïa.. D'où ça vient ?

- Ce n'est pas un prénom courant je vous l'accorde. Elle réfléchit puis vida sa coupe. En fait, j'en sais pas plus que vous.

Ils rigolèrent ensemble, l'alcool leur montant à la tête. Oberyn parce qu'il avait bu toute la journée et que la présence de son petit trésor lui embrumait l'esprit et Gaïa, qui pour qui, non seulement, boire était inhabituel, et ses émotions, refaisant surface, n'aidaient pas. Et pour en rajouter une couche, ils avaient fini leurs verres. Encore.

Elle se leva pour aller les remplir mais incapable de supporter la bouffée de chaleur qui l'envahissait et qui lui faisait perdre ses moyens, elle s'écroula par terre, ivre et morte de rire.

Oberyn la suivit dans son fou rire, saoul mais encore maître de ses mouvements. Il se leva à son tour sans faire attention à sa nudité. Ça choquerait qui ? Elle ? Elle n'y faisait même plus attention. Il lui prit les deux coupes des mains, les reposa et souleva la brune. Son rire redoubla. L'alcool la rendait joyeuse. Elle riait, et elle lorsqu'elle riait l'homme la trouvait encore plus belle.

Le Dornien voulut la reposer sur le lit mais elle passa ses bras autour de sa nuque, fourant son visage dans le creux de cou. L'homme pouvait sentir son souffle s'écraser sur sa peau, il pouvait entendre sa respiration, sentir sa douce odeur lui caresser les narines.. cette situation lui arracha un frisson de plaisir.

Il ne pouvait pas nier qu'il ressentait de l'affection pour elle. Beaucoup d'affection. Surtout en ce moment. Les lèvres de la fille se rapprochèrent de son oreille, d'une voix cajoleuse elle lui avoua :

- Je crois que je t'aime bien..

Et elle resserra son étreinte, respirant pleinement le parfum du Dornien. L'entendre dire ça réveilla du désir en lui. Sa petite protégée ne s'en rendit même pas compte. Il rit. Et elle finit par le lâcher, les yeux plein de malice. Il déposa un baiser sur son front.

- Essaie de ne pas tomber d'accord ?

- Ça depend. Tu vas me reprendre dans tes bras si je tombe ?

Oh bon sang.. Ses yeux gris pétillaient, il dut se faire violence pour ne pas la serrer contre lui et lui montrer ce qu'elle réveillait en lui. Malheureusement pour lui et heureusement pour elle il avait décider de se maîtriser au maximum.

- Je le ferai, promis, même sans avoir à te ramasser.

Cette réponse dut la satisfaire car elle s'installa confortablement au fond du lit. Il partit remplir les coupes de vin et revint s'installer à ses côtes. Ses ardeurs étaient redescendues -pour le moment-. Oberyn l'attira contre lui, l'enlaçant avec son bras et se permit de redéposer un baiser sur le haut de son crâne.

- Tu es un homme de parole toi.. plaisanta-t-elle.

- Je tiens toujours mes promesses. Sa main caressa longuement la chevelure noire et ondulé de sa protégée, démélant quelques noeuds au passage. Il continua :

- Si tu n'es pas venu à Westeros pour ta famille.. pourquoi es-tu là ?

- Pour retrouver l'homme que j'aime.

.... Quoi ? Il ne comprenait pas. Ses muscles étaient bandés, son désir beaucoup moins, un sentiment qu'il avait rarement éprouvé bouillonait au fond de lui. Il se sentit de la haine pour cet homme qu'il ne connaissait même pas. Il ne dit rien et vida sa coupe sur le coup. Elle en fit de même. Quelques longues secondes après, elle plongea son regard dans celui de la vipère rouge.

- Je vais le tuer.

Double incompréhension. Le brun se sentait soulagé et à la fois il ressentait quelque chose qu'il ne pouvait décrire. Les deux perles grises de sa petite beauté se remplirent de larmes et ne mirent pas longtemps à inonder ses joues.

- Il m'a prit des choses. Il m'a prit des choses auxquelles je tenais. Elle hoquetait, coupée par des sanglots. Je l'aimais et il m'a laissé, je l'aime toujours mais je.. je.. Je le déteste pour ce qu'il a fait. Je veux le voir mort.

Elle s'était vidée d'un poids énorme. Son secret. Ses pleurs n'en finissaient pas. Oberyn, conscient de ce qu'elle venait de lui révéler sentit tout sa colère s'envoler et il la fit basculer sur lui, son corps tremblait contre le sien, il sentait ses larmes sur son torse. Une mains dans lez cheveux noirs de Gaïa et l'autre sur ses reins il la consolait. Il haïssait l'homme qu'elle aimé pour de bon.

- Mon trésor.. mon doux petit trésor, ne pleure pas.. Je suis là, je t'aiderai, je te promet de t'aider. Ne pleure plus, tu me rend triste.. là, tu es tellement belle quand tu souris.. Laisse moi te débarasser de cette tristesse..

Il la fit s'allonger à ses côtés, et il calma son chagrin pendant une bonne demie-heure, usant de caresses sur ses cheveux, de baisers dans son cou et partout sur son visage, évitant néanmoins ses lèvres. C'était encore trop tôt. Elle finit par s'écrouler de fatigue. Il remonta le drap, pour couvrir son corps et le sien et l'enlaça. Elle avait son visage contre son torse et lui avait plongé le sien dans son épaisse crinière noire.

- Dors bien, belle Gaïa

Le Dornien s'endormit à son tour.

____________________________

Quand Ellaria revint dans leur chambre elle ne s'attendait pas à ce que Aelys soit encore là. Elle les vit enlacés mais ne releva pas. Elle avait confiance en Oberyn, il lui dirait si ils avaient fait quelque chose. Ça ne la dérangeait pas que son amant aille voir ailleurs tant qu'il la tenait au courant. Mais en voyant que la petite brune avait encore sa robe elle finit par conclure que non, ils n'avaient pas couchés ensemble.

Elle se décida à aller dormir ailleurs, la place manquant. Bah. Elle irait voir une amie.

Elle sortit de la pièce, les laissant seuls.
N'empêche.. c'était la première fois qu'Oberyn laissait une autre femme dormir dans LEUR lit. Bah. Elle se convaincu que ce n'était rien et mit tout sur le compte de l'alcool. Et effectivement, elle avait raison, la boisson avait aidé.

Oberyn et Gaïa n'avaient jamais aussi bien dormi que cette nuit là, collés l'un contre l'autre.

________________________

OPL.

Et voilivoilou. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Même si c'est une critique négative (Construite hein, dans le but d'améliorer l'histoire. Pas de méchanceté gratuite.)

Beusous, keur sur vous.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top