14 • Only human
C'est épuisée par sa nuit pleine de plaisir avec la rousse que Gaïa s'écroula aux côtés d'Oberyn. Elle passa sa main dans sa longue chevelure corbeau, sa peau était recouverte d'une fine couche de sueur et elle sentait fort le sturpre. La vipère adorait cette odeur, surtout venant d'elle. Frustré mais son désir encore éveillé, il la prit dans le creux de ses bras, embrassant ses joues, son front.. Puis ses lèvres. Elle y répondit ardemment : le brun était agréablement surpris..
La rouquine, Elayne, était déjà partie.
Alors le Prince profita de son état, son esprit embrumé par ses quelques jouissances, pour caresser sa peau du bout des doigts.
Les iris noires de l'homme glissèrent le long de son corps. Et sa main suivit le mouvement, dessinant ses formes.
Il perdait contrôle.
Oberyn attendait depuis trop longtemps ce moment.
Il lui montrerait.
Enfin.. il lui aurait montré.
Si elle n'était pas en train de dormir. Elle.. avait.. osé.. lui faire.. ça? Le Dornien regarda la poitrine de la Bravienne se soulevant lentement, puis son visage apaisé, heureux.
Il dut se faire violence pour ne pas la secouer de toute ses forces et lui hurler : "REVEILLES-TOI."
Comment pouvait-elle faire ça? Son corps fut parcouru d'un tremblement. Il l'avait désiré toute la soirée, la nuit même et maintenant qu'il avait enfin l'occasion d'assouvir ses désirs cette petite sotte s'endormait.
Nue. Et dans ses bras.
C'était bien trop dur à supporter. Et cette situation n'était pas le seule chose de dure.. son membre se dessinant distinctement sous son bas le faisait souffrir. Il grogna et se releva.
C'était humiliant, son ego en prenait un sacré coup. Mais le désir était trop fort.
Il devrait alors se contenter d'une autre femme cette nuit.
Il partit se soulager ailleurs.
Et Gaïa dormait paisiblement, repue.
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Le réveil fut paisible pour la brune qui s'étira longuement. Oberyn n'était pas là, elle le sentait.
Qu'avait-elle fait hier déjà?
Ses souvenirs retrouvés elle poussa un soupir satisfait. Quelle douce extase elle avait ressenti dans les bras de son amante.. et le Dornien qu'elle avait repoussé toute la soirée! Elle ricanait doucement. Il avait commencé après tout.. de quel droit baisait-il des putains à quelques mètres d'elle? Elle avait retourné la chose contre lui et y avait finalement trouvé son compte.
C'est donc de bonne humeur qu'elle se leva et s'habilla, l'air joyeuse et détendue.
Elle souriait de manière excessive. Même lorsqu'elle fut dehors, dévalant les rues de Port-Réal. Des marchands étaient dispersés un peu partout et des dizaines d'encens brûlaient, disposés de manière aléatoire. L'odeur lui rappelait les rues de Braavos.
Tout allait bien, tout était beau, dans le meilleur des mondes. Elle en avait oublié Mero, son père et même les deux cicatrices qui lui rappelaient constamment sa perte.
La brune voulait sourire au monde. Être heureuse. Jouir de la vie et aimer. D'ailleurs elle avait bien une idée de qui elle pouvait aimer..
Oberyn.
Elle avait beau savoir qu'il ne se priverait jamais de prendre du plaisir avec d'autres femmes.. ou hommes, et qu'il aimerait toujours Ellaria quoiqu'il arrive..
La petite brune désirait quand même partager sa vie. Ne serait-ce que pour une courte période de sa vie.
Elle devrait lui faire comprendre ses sentiments.. parce que.. hier elle avait fait tout le contraire.
Cependant elle ne s'en voulait pas : il l'avait bien mérité. Il aurait mieux fait de tenter quelque chose avec elle plutôt que de ramener directement deux femmes.. Gaïa l'aurait sûrement laissé faire. Cela faisait déjà bien trop longtemps qu'elle lui résistait, surtout maintenant qu'elle se rendait compte de son propre désir.
Sans plus se soucier de ça elle continua sa route sous le soleil lourd et pesant de la capitale, un parfum capiteux se diffusant à chaque coin de rue.
Sans qu'elle le veuille, ses pas la menèrent au port.
Inconsciemment elle ressentait le besoin de respirer la mer et les effluves de la marée.
Elle ne fut pas déçue ; le bruit du ressac la berçant étrangement. Une des raisons pour laquelle elle avait commencé à aimer la mer était Mero.
La Bravienne se mit à penser à sa vie. Et comment elle avait changée. Plus en bien qu'en mal. D'abord, elle avait rencontré cette fameuse vipère qui ne cessait de s'amuser d'elle et faisaut tressauter son coeur. Puis Ellaria.. Obara, Nymeria et Tyerne.. Robb, Sansa.. Même Tyrion. Elle avait apprit à les apprécier.
Ne lui manquait plus qu'une chose : se débarasser de ce mal rongeant et épuisant qu'elle laissait grandir en elle. Se venger. Et tout irait mieux.
Sa poitrine se gonfla de bonheur et elle se retourna, souriante, ses cheveux s'élevant grâce à la brise légère.
C'esr toujours dans les moments les plus heureux qu'on vient vous gâcher la vie.
Gaïa n'y échappa pas.
Son regard s'était posé sur un homme.
Elle ne connaissait que trop bien cette pose désinvolte, ces boucles noires, cette peau dorée et surtout ce rire.
Si on lui avait dit qu'elle ressentirait encore quelque chose après tout ça, elle se serait moquée.
Alors pourquoi?
Pourquoi son coeur devait-il se briser en quelques milliers de morceaux?
Pourquoi son corps tremblait et ses yeux humides menaçaient une cascade de larmes?
Pourquoi ces cicatrices pourtant refermées se mettaient-elles à la consumer?
Tout ça pour cet homme qui l'avait lâchement trahie. Mero.
Où était passée sa colère? Elle se le demandait.
Il fallait qu'elle parte. Elle ne pouvait pas le voir, pas croiser son regard.. Non.
Elle aurait bien voulu partir, si ses jambes ne l'obligeaient pas à rester plantée là. Elle priait pour qu'il ne se retourna pas, pour qu'il continue sa route sans la remarquer..
"Pitié, pitié.." Ne cessait-elle de demander aux entités.
Ses demandes ne l'aidèrent pas. Et son ancien compagnon dut sentir un regard peser sur lui parce qu'il se retourna.
Leurs regards se croisèrent.
Pour l'un comme pour l'autre, il fut difficile de tenir. Et la tension était là, les crispant.
L'homme fut le premier à réagir. Il s'avança d'elle et se posta à quelques centimètres, un sourire désolé se tordant sur ses lèvres.
Elle ne voulait pas de ses excuses.
Ni de sa pitié.
Il étair celui qui lui avait fait tout ce mal! Par les Sept! Il fallait qu'elle se reprenne.
La brune n'y parvenait pas.
Ils se dévisagèrent un long moment.
Allait-il la tuer? L'embrasser? L'insulter? Lui demander son pardon? Aucune de ces options ne lui convenait.
C'était à elle de le tuer.
Ça lui revenait de droit. Elle pourrait essayer maintenant. Mais sans armes.. et puis.. le voulait-elle vraiment?
Les anciens amants étaient troublés.
Un quart d'heure. Il fallut un quart d'heure pour que l'un d'eux ose faire un geste.
Le brun posa sa main sur sa joue et planta un baiser plein de regrets sur son front.
Et il partit. La laissant une fois de plus seule. Encore. E.N.C.O.R.E.
Gaïa mit cinq bonnes minutes à se rendre compte de ce qu'il venait de se passer. Elle le chercha furtivement du regard mais ne trouva rien.
Il s'était envolé.
Il l'avait touché.
Elle l'avait vu.
Il avait été là, devant elle.
Et comme une conne elle n'avait rien fait.
Pourquoi n'était-il pas tombé à genoux?
Il ne l'avait même pas supplié. Au fond elle savait que ce baiser voulait dire tellement plus que n'importe quel autre geste.
Désorientée, la bile lui montant à la gorge et le coeur battant à s'en arracher, elle rentra au bordel, ne supportant plus aucune odeur ou regard.
Oberyn la vit rentrer dans leur chambre et se fit bousculer au passage. Sa petite beauté était en train de se servir une coupe de vin. Pas longtemps, puisqu'elle semblait agacée : elle jeta le récipient voler à travers la pièce et s'attaqua directement au pichet.
La vipère la regarda avec étonnement. Elle ne buvait pas souvent. Encore moins autant.
Ayant vidé la moitié du vin elle s'affaisa sur une chaise.
Le Dornien vint la rejoindre prudemment.
《 Gaïa.
- Tais-toi Oberyn. Je t'en supplie. Ferme-la.
Elle le toisa de haut en bas. C'était quoi cette chose qui l'empêchait de se libérer et de l'aimer pleinement?
Le brun se tût mais l'interrogea du regard, ses iris brûlant d'un feu qui ne lui était pas inconnu : il n'aimait pas recevoir des ordres. C'était un prince après tout. Mais parce qu'il s'agissait d'elle, il se contenait.
Surtout qu'avec ce qu'elle lui avait fait subir cette même nuit.. il aurait pu exploser. Après une bonne dizaine de minutes elle fut capable de lui faire face.
- Il va falloir que tu me pardonnes.
- Que dois-je te pardonner?
- Je n'ai rien su faire.
- Expliques-toi, je ne suis pas sûr de comprendre.
- Malgré tout ce que tu as fait pour moi je suis restée faible.
- Gaïa! Il était visiblement irrité de ne rien comprendre.
- Mero.
- Quoi Mero?
- Je l'ai vu.
Le Dornien resta silencieux, le regard inquiet.
- Et il m'a vu. Le pire reste ses lèvres sur mon front. Et je n'ai rien fait.
Elle ne ressentait pas le besoin de pleurer.
- Il m'a juste adressé un sourire de pitié et s'en est allé. Tout mon corps était.. bloqué. Il ne m'a même pas parlé. Elle marqua une pause. J'aurai pu lui en vouloir si seulement il s'était excusé ou énervé.. je ne sais pas. Rien n'est arrivé.
Sa voix était empreinte de douleur. Elle secoua la tête.
- Gaïa..
- Tu peux m'insulter si tu veux, je le mérite.
Oberyn était à la fois déçu et attendri. Attendri parce qu'elle avait été incapable de faire du mal à une personne qu'elle avait aimé. Et déçu par énormement de choses.
Il se leva et la prit sous les les cuisses pour la déposer sur la table. Son corps frèle était raide. Juste raide. Rien bougeait chez elle.
Il resta entre ses cuisses, ses mains posées sur ces dernières.
- Ça suffit.
Elle releva son visage vers le sien. Ses iris grises brillaient. Et celles du Dornien étaient animées par une flamme de quelques émotions mélangées les unes aux autres.
Il s'attendait bien à ce qu'elle ne lui réponde pas et continua sans se plaindre de son mutisme.
- Si tu ne peux pas le faire je le tuerai moi même.
La bouche de sa protégée s'ouvrit mais se referma aussitôt.
Elle ne savait pas quoi en penser et haussa négligement les épaules.
Oberyn prit une voix qui ne se refusait rien. À la voix langoureuse et sévère. Son accent roulant, chantant et charmeur ne faisait qu'accentuer ce point.
Ils se devaient d'être honnêtes l'un envers l'autre. Et la vipère serait le premier à le faire.
- Cesse de fuir. Le silence s'installa entre eux. De me fuir.
[...]Same but different.
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Petite note pour vous prévenir que j'ai rajouté le cast de Mero dans le segment dédié aux acteurs représentant les personnages. ❤
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