16. UwU

« Monsieur Jeon ? »

L’homme leva les yeux vers Seungcheol. Son visage était extrémement rouge et Seungcheol se douta que cela n’était pas seulement dû au froid.

Il croisa les bras sur son torse dans une posture qu’il espérait menaçante –c’était réussi, Wonwoo avant rentré sa tête entre ses épaules.

« Bonsoir… Proviseur.

- Qu’est-ce que vous faites ici ? »

L’ex-mari de Jeonghan inspecta du regard les alentours puis se pencha vers Seungcheol pour chuchoter :

« Je vais déclarer ma flamme à Hannie. Comme ça, on pourra de nouveau être ensemble ! »

Jeonghan ne parlait jamais de son divorce. La seule fois où il l’avait fait, c’était pour justement dire qu’il était passé à autre chose. Mais comment faire cela si son ex tente de revenir dans sa vie ?

Seungcheol ne voyait pas Wonwoo comme un rival mais il savait que celui-ci ne ferait que du mal à Jeonghan, c’est pourquoi, il décida d’intervenir.

« Je suis désolé mais ça ne va pas être possible.

- Pourquoi ?

- Il… dort. »

Wonwoo baissa les yeux vers ses mains et c’est à cet instant que le proviseur remarqua le bouquet qu’il tenait. Puis la bague en or à son annulaire gauche.

« Vous êtes marié. » Seungcheol fronça les sourcils.

Quelqu’un attendait Wonwoo chez lui et il était là, complétement bourré et sur le point de tenter de reprendre son ex.

« Ma femme est très gentille !

- Alors rentrez la retrouver.

- Pas avant d’avoir vu Jeonghan.

- Il ne veut pas vous voir. »

Wonwoo sembla confus puis en colère.

« Est-ce que vous m’empêchez de le voir ?

- Oui. » répondit Seungcheol en se plaçant devant la porte.

« Vous n’avez pas le droit ! C’est mon mari—

- Non. Jeonghan n’est plus votre mari. Il ne le sera plus jamais. Cassez-vous. » Wonwoo tenta de répondre mais Seungcheol, tout aussi en colère que l’autre homme, ne lui laissa pas le temps. « Vous paraissez tout confiant devant Jeonghan puis vous vous déplacez en état d’ébriété pour le voir alors que vous êtes le premier à avoir refait sa vie… Il pensait que vous étiez déjà passé à autre chose mais vous êtes en réalité une pourriture qui vit toujours dans le passé. » Il enfonça son doigt dans l’épaule de l’autre homme. « Vous êtes dégueulasse. Si vous vous approchez encore de lui, je vous tue. Déguerpissez. »

Il voulut forcer l’homme à descendre les escaliers du perron mais la porte s’ouvrit dans son dos et il s’écarta rapidement.

Jeonghan apparut, la veste de Seungcheol en main. Ses yeux passèrent du proviseur à son ex-mari et son sourire flétrit.

« Wonwoo ? »

Seungcheol tenta de passer un bras protecteur entre Jeonghan et Wonwoo mais le châtain le repoussa en plaquant sa veste sur son buste violemment.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » il n’était pas surpris ou curieux mais ne colère. Il lui avait fallu une milliseconde pour reconnaitre les oreilles et joues rouges et le regard humide de son ex-mari et en conclure que celui-ci était loin d’être sobre.

Wonwoo ne se rendit pas compte de l’air désapprobateur de Jeonghan et se jeta sur celui-ci dans une étreinte maladroite.

« Jeonghan, je t’aime ! Revi--. »

Le coup de poing que Wonwoo se prit dans la côté coupa son souffle et il s’étala sans grâce sur le perron.

Seungcheol retint un cri de surprise et bondit sur Jeonghan pour l’empêcher d’asséner d’autres coups. Jeonghan se débattit un moment avant de décider que s’il ne pouvait pas taper, il pouvait toujours hurler.

« C’est quoi ton putain de problème ! Dégage ! Je veux plus jamais voir ta sale gueule ici ! Reviens et t’es mort !

- Jeongha—

- La ferme, pourriture ! »

Wonwoo rampa, paniqué jusqu’au bas de l’escalier et courut jusqu’à sa voiture ; le bouquet longtemps oublié.
Quand sa voiture disparut dans la pente en direction du centre-ville, le calme retomba devant l’immeuble.

Jeonghan, toujours tenu par Seungcheol, appuya son dos contre le buste de celui-ci.

Seungcheol crut qu’il allait se mettre à pleurer mais au contraire, un rire fatigué mais sincère résonna proche de son oreille.

« J’ai toujours rêvé de faire ça. » confia-t-il. Il se tourna vers le brun qui le garda toujours dans ses bras. Il posa une main sur le torse de Seungcheol. « J’espère que je t’ai pas fait trop peur. »

Seungcheol fit un grand sourire, haussant les épaules.

« T’étais plutôt chaud, à vrai dire. »

Jeonghan rigola en s’écartant du brun.

« Désolé de t’avoir balancer ta veste, comme ça.

- T’inquiètes. Je me prendrais encore des centaines de fois cette veste dans la figure si c’est pour revoir cette scène encore. »

Jeonghan posa rapidement ses lèvres sur la joue de Seungcheol puis fit rapidement marche arrière vers la porte d’entrée.

« Merci, Seungcheol. Bonne nuit. »

Le proviseur se contenta de faire un sourire gêné en haussant les épaules.

« Bonne nuit, Jeonghan. »

Le châtain ferma la porte et s’appuya contre celle-ci.

Il soupira.

Il avait eu envie d’embrasser Seungcheol mais il avait eu trop peur pour agir.

Jeonghan était stupide.

Tellement stupide et si désespéré.

Il cogna une fois sa tête contre la porte et ferma les yeux. Il resta cinq minutes immobiles.

Pus il se décolla de la porte et vit un demi-tour brusque. Il sortit en courant, cherchant Seungcheol. Il reconnut sa silhouette, s’éloignant rapidement vers d’autres bâtiments. Jeonghan s’avança sur le parking et mit ses mains autour de sa bouche.

« Seungcheol ! » cria-t-il. La silhouette se tourna vers lui. « Allons pique-niquer samedi prochain ! »

Le proviseur leva les bras et se mis à sauter en direction de Jeonghan pour montrer son bonheur. Celui-ci l’imita, riant à gorge déployée.

Il ne pouvait pas encore dire qu’il aimait Seungcheol mais il pouvait se voir constamment à ses côtés. Il pouvait imaginer le réveil au matin, les journées à se croiser dans les couloirs, toujours à s’échanger des regards ou des baisers s’il n’y a personnes ; il pouvait sentir la douce main du brun se blottir contre la sienne et son odeur remplir ses narines.

Il pouvait entendre son charmant rire résonner contre ses lèvres et chatouiller ses oreilles et la chaleur de son cœur débordé par tant de bonheur.

Il pouvait le sentir et il était prêt à le vivre.

Leurs corps entrèrent en contact, Seungcheol entourant Jeonghan de ses bras pour l’empêcher de tomber.
Ils rirent. Jeonghan posa son front contre l’épaule de Seungcheol.

« J’ai hâte ! » répondit Seungcheol et Jeonghan ria encore.
Il avait vraiment envie de l’embrasser.

« J’emmènerai Kkuma et on pourra faire une ballade au bord de la rivière. » proposa Seungcheol en passant sa main dans les cheveux de Jeonghan.

Je pourrais l’embrasser… Jeonghan leva la tête et observa les longs cils de Seungcheol et son nez rougit par le froid.

« Bref ! Tu aimes les fraises donc je ferai un fraisier pour l’occa-- »

Jeonghan embrassa Seungcheol.


∘◦❁◦∘


Nawon ne parlait plus à Mina.

Si dans un premier temps, celle-ci en avait été très heureuse, elle était très agacée maintenant.

Elle aurait aimé qu’elle lui court après où quelque chose comme ça. Mais non, Nawon préférait se faire désirer.

« Où est-ce qu’elle est ? » bougonna Mina en la cherchant dans le lycée.

Puisque princesse Nawon ne voulait vraiment pas faire le premier pas, Mina s’en chargerait –mais pour cette fois-ci seulement !

« Ah, la voilà. »

Elle était assise sur un banc en béton de l’école elle profitait de l’ombre d’un arbre pour lire en extérieur sans griller sous le soleil. Les quelques rayons qui parvenaient à toucher la jeune-fille ricochaient sur ses cheveux, lui donnant ainsi un air angélique.

Mina s’approcha doucement, profitant de l’insouciance de Nawon pour graver son apparence dans son esprit.

« Hé Nawon. »

La jeune-fille quitta son livre des yeux pour poser son regard envoutant sur Mina. Elle ne dit rien, attendant simplement qu’elle parle alors c’est que Mina fit.

« Tu veux venir chez moi ce soir ?

- Non. »

Mina haussa les sourcils, choquée du ton sec que Nawon avait employé.

« On est pas amies, tu l’as dit toi-même. » Le brune se leva, remplaçant du revers de la main ses longs cheveux noirs. Mina se languit un instant de sa tresse.

Nawon partit rapidement. Mina la poursuivit en trottinant. Arrivées à un couloir isolé, elle força l’autre fille à s’arrêter en lui attrapant l’épaule.

« Tu sais très bien que je le pensais pas.

- Non justement, je ne savais pas. C’est ce qui est insupportable avec toi. Tu veux que je sois là mais tu me rejettes ; je viens chez toi et t’es pas contente mais tu veux quand-même que je vienne dans ta chambre. Tu me dis qu’on est pas amies mais tu t’attends quand-même à ce que je continue à te suivre partout. T’es pas logique et je suis fatiguée de ça.

- Nawon—

- Non. C’est bon, j’arrête. »

La brune s’éloigna rapidement, abandonnant une Mina pétrifiée.

« Hé ! » s’énerva-t-elle –parce que c’était la seule manière dont Mina gérait sa tristesse. « J’ai pas fini, reviens ! Reviens ! »

Nawon ne ralentit pas, continuant tout droit, ignorant froidement la châtaine.

Cette dernière se mit à courir en sa direction. Elle lui attrapa si fortement le poignet que Nawon fut forcée de réagir.

« Aïe ! Lâche-moi !

- Non !

- Qu’est-ce que tu veux encore ?! Pourquoi tu me laisses pas tranquille ?!

- Je veux être ton amie ! »

Nawon s’arrêta de gigoter, levant un regard surpris vers Mina.

« Tu te moques de moi ? » demanda-t-elle tout doucement.
Mina secoua la tête de droite à gauche.

« Soyons amies. » chuchota-t-elle en tirant sans force le bras de Nawon.

Celle-ci soupira. Puis posa sa main libre sur le haut de la tête de Mina. Elle avait entendu à quel point cela avait été dur pour celle-ci de dire tout cela.

« Je serai chez toi à dix-huit heures. »

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