✎ Chapitre 30
—Ton quoi ?
Jungkook se leva et partit dehors sans dire un mot de plus. Je savais que cela lui faisait du mal d'en parler, mais je voulais savoir ce qui le tourmentait autant. Je pris donc l'initiative de le suivre jusqu'au palier de la porte où il s'était assis. Me sentant arriver et m'assoir à côté de lui, il poussa un long soupir avant de me regarder droit dans les yeux. Les siens étaient humides de larmes et plein de remords.
—Jungkook, racontes-moi.
—Si je te le dis, tu ne voudras plus jamais me parler, ni même m'adresser un regard.
Cette révélation me faisait mal, moi qui pensais qu'il me faisait assez confiance pour se confier. Je me rendis compte que ce n'était absolument pas le cas. Peut être devais-je juste attendre et respecter son choix. L'atmosphère qui régnait entre nous devenait lourde, et la chaleur de ses lieux, n'arrangeait pas les choses.
—Jungkook... tu te souviens de la première fois qu'on s'est retrouvé seuls chez moi ?
—Dis comme ça, on dirait qu'on a fait des choses sales, arrive-t-il a marmonner.
—Parles pour toi, ce n'est pas moi qui ait tué la nounou de Yoona, ajoutais-je pour détendre l'atmosphère.
—Si ça peut te rassurer je n'ai rien fait à part la bouffer.
—C'est déjà pas mal non ?
—J'aurais pu...
—Non je ne veux pas savoir.
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je trouvais la situation ironique. Les personnes qui se détestent le plus au monde, coincées en enfer entrain de parler de leur passé. Si ce n'était pas ironique ça.
—Tu trouves qu'on se déteste toujours autant ? me demande le jeune homme.
—Jungkook ! Tu n'as pas le droit de... Et puis oui on... enfin non...
—Ça t'arrive de finir tes phrases ?
—Et toi ça t'arrive de ne pas être aussi chiant ?
Il pouffa du nez avant de sécher les dernières larmes restées bloquées sur ses joues. Le voir comme ça me rassura un peu. Je ne sais pour quelle raison, ni à quel moment, mais je crois commencer à avoir de l'attachement pour cette personne. Mais pouvais-je lui faire confiance ? Et puis, je ne connaissais rien de lui. La seule chose que je savais était qu'il me cachait quelque chose sur cet endroit et que je devais trouver quel était ce secret. Après tout, il connaissait tout de moi, et ce sentiment n'était pas réciproque. Puis, un souvenir d'avant arriver ici me revient et hante mes pensées. Pourquoi était-il désormais à 50% originel. Maintenant que cette question était dans mon esprit, je ne pensais qu'à une chose, je voulais sa réponse. Je lui jette plusieurs regards pour capter son attention et qu'il me réponde, mais rien à faire. Je savais qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert mais refusait de me répondre. Je devais agir, je ne pouvais pas le laisser lire en moi comme dans un livre ouvert.
—Dis Jungkook...
—Tu veux vraiment tout savoir de moi ?
—Oui...
—Très bien. Après tout, si nous devons mourir ici autant que tu saches tout de moi. Je te préviens que la vérité n'est pas toujours bonne à savoir Mélanie alors, poses toi les bonnes questions.
Etait-ce une menace qu'il me lançait ? Car si c'en était une, je n'en avais que faire, il me donnait l'occasion d'y répondre une fois pour de bon.
—Pourquoi as-tu dit que tu étais à 50% l'originel ? demandais-je en premier.
—Car c'est la vérité ?
—Depuis quand ?
—Depuis que Jong-Suk nous a enlevés.
—C'est donc cet enfoiré qui a modifié mon pouvoir. Il me le paiera.
—Le seul qui doit payer n'est autre que moi Mél. Il n'y est pour rien cette fois. C'est moi en te buvant tes dernières gouttes de sang dans la forêt qui l'ait récupéré. Seulement, tu n'es pas morte car j'ai transplantée un autre sang en toi. Ce qui fait donc que la transmission de pouvoir ne s'est fait qu'à moitié.
—C'est donc pour ça que je le sentais de moins en moins.
—Ça joue effectivement...
—Après, je préfère que tu sois celui qui le possède de moitié avec moi.
—Si tu le dis.
C'est quoi cette réponse, pourquoi était-il redevenu froid comme avant ? Aurais-je dis quelque chose de mal ? Non je ne crois pas, c'était même gentil de ma part. Alors qu'est-ce qu'il a ? Bon, peu importe, je dois lui poser mes autres questions tant que je le peux encore.
—Pourquoi as-tu peur de cet endroit ?
—Je préfère ne pas en parler, dit-il en se levant.
—Dis-le-moi. Parler est le meilleur moyen d'évacuer.
Il me regarde droit dans les yeux. Ce qu'il va me dire va peut-être me briser à tout jamais mais je voulais savoir, j'avais besoin de savoir. Il baisse son regard à la vue de ma détermination débordante et commence son histoire.
—Je suis né sur terre il y a maintenant 300 ans mais déjà à l'époque je n'étais pas un enfant comme les autres et pour cause, mes parents étaient des immortels transformés par ton père. J'ai grandi comme n'importe quel humain jusqu'à mes 20 ans ou ma croissance s'est stabilisé et n'a plus jamais changé. Mon père travaillait pour le tien et était un de ses plus fidèles serviteurs jusqu'au jour où... mon père fit quelque chose de mal... de très mal d'après ma mère et a été puni en conséquence. Moi qui était très proche de mon père, cela me fit un choc et je voulais venger mon père, ce fut la plus grosse erreur de ma vie et ma mère en paya le prix a ma place. Je compris donc qu'à cause de ma bêtise et de mon immaturité c'est moi qui avais ôté la vie de ma mère. Je voulais me venger, faire comprendre à cette enflure qu'on ne touchait pas à ma famille. Ne pouvant le faire payer seul, je demandas de l'aide aux autres qui refusèrent de se révolter contre l'originel. Je n'eus donc d'autre recours que de demander l'aide à son créateur lui-même, Satan. Il accepta mais à condition de faire tout ce qu'il m'ordonne. J'acceptas et le début de mon cauchemar commença. Je dus tuer des centaines de milliers de vampires pour me faire remarquer par l'originel et qu'il me cherche. Mais il était occupé à autre chose. Il avait trouvé une humaine... ta mère... et l'avait mis enceinte. Satan ne pouvant sortir de l'enfer me demanda de tuer personnellement cette femme et de condamner son procréateur. Grace aux super capacités que me donnait Satan, j'arrachas le cœur de ton père avant de planter une lame dans celui de ta mère, elle mourut dans mes bras quelques secondes après.
Je n'en croyais pas mes yeux, Jungkook était celui qui avait tué mes parents !? Nan, c'est impossible ! Je ne voulais pas le croire. Et pourtant au fond de moi quelque chose me disait que c'était la vérité. Mes yeux se remplir tous seuls de larme et mes points se serrèrent.
—Pendant que son sang coulait elle pointa du doigt un berceau. Ton berceau.
Mes yeux ne purent retenir leurs larmes et mon coeur commença à battre la chamade. Il s'accroupit à ma hauteur et me saisis le point serrer. Mes yeux, toujours plongé dans les siens devenu rouge sang je voyais des images ne m'appartenant pas. C'était celle de ma mère. J'étais la, couché à regarder dans les yeux ce même jeune homme que j'ai devant moi tout de suite. Il n'avait aucune émotion, ni joie, ni peine. Il ne ressentait rien, seul le sang sur son visage rappelait cette scène macabre. Soudain, le regard tourna et se posa sur un berceau fait en chêne noble, sculpté à la main.
—Ta mère était d'une grande beauté et l'enfant qu'elle pointait du doigt l'était encore plus. Tu lui ressembles tellement.
J'étais paralysé sur la vu du lit à barreau et entendait les pleures d'une petite fille dans le fond. Était-ce moi ? La vue devenait de plus en plus flou et se retourna vers Jungkook. Il regardait dans la même direction que ma mère il y a peu et sa main se posa sur sa joue taché de sang.
—Sur le moment je ne compris pas vraiment de qui elle parlait, jusqu'à ce que ta mère me dise. "Je ne sais as qui tu es, mais prends soin de notre fille.". Elle eu à peine le temps de finir sa phrase qu'elle s'éteignit dans mes bras, les yeux remplis de larme et le visage tendu.
Sa main posé sur la joue du jeune vampire tomba lourdement dans le vide jusqu'à toucher le sol. Et le flou de son regard laissa place à un mur noir. À ce moment Jungkook lâcha ma main et posa son regard sur cette dernière.
—Quant à ton père il trouva la force de ramper jusqu'à ton lit, et saisis ton bras à travers les barreaux avant de l'embrasser une dernière fois. Son corps sans vie gisant désormais sur le sol.
Jungkook se releva et comme se remémorant la scène avança en direction de la route. Il marchait lentement et continua à conter son histoire :
—Je m'approchas de toi doucement et te demanda de te présenter tout en te libérant de tes barreau, tu ne dis rien. Tes yeux fixaient le corps de ton père au sol mais tu ne réagissais pas. Je posas mes mains sur ton front pour te faire oublier tout ça et me rendis compte que je n'avais pas accès à tes pensées et qu'elles m'étaient bloquées. Je t'emmenas à un orphelinat et t'effaças absolument toute ta mémoire, ne pouvant en faire le tri. Je t'assis sur les marches et glissa sur ta tête un collier avec ton prénom inscrit dessus. Sonna à la porte. Et disparu dans la pénombre.
Le jeune homme s'était arrêté juste devant le champ de feu que nous avions en face de nous et plaça sa main au dessus des flammes. Cette dernière prenant feu tout doucement il ajouta.
—Je pense que tu connais la suite, dit-il toujours dos à moi.
Mes yeux se brouillent de larmes un peu plus alors que mon cœur se serre et raisonne dans mes tympans. Je ne pouvais pas accepter le fait qu'il était celui qui m'avait fait ça. Je me lève d'un coup et me dirige sans un mot dans sa direction. Il se retourne me faisant face, la main devenu rouge vif.
—Je t'en supplie Mélanie ! Pardonnes-moi !
—Comment !? Comment pourrais-je te pardonner de m'avoir fait ça !? dis-je à seulement 1 mètre de lui, les yeux ne s'arrêtant pas de pleurer.
—Car maintenant je ne vis que dans le but de réparer mes erreurs, j'essaye encore aujourd'hui.
—Ce n'était pas une simple erreur Jungkook. Tu as tué mes parents et fait de ma vie un cauchemar ! Maintenant pars, je ne veux plus de toi, retourne demander de l'aide à ton maitre bien aimé et ne viens plus jamais me voir ni me regarder. Oublie moi.
Je le contourne et d'un pas décidé me dirige vers le vide de cette enfer où l'air irrespirable me donne mal au crâne. Soudain une main s'agrippe à mon bras et me le tient fermement. Reconnaissant son propriétaire je balance mon autre main libre sur son visage mais elle est aussitôt retenue. Jungkook me regarde de ses yeux sombres et envoûtants avant de plaquer ses lèvres contre les miennes. En cet instant précis, je pus ressentir ce qu'il avait sur le cœur et toute cette rancœur intérieure accumulée. Je lui en voulais à mort de m'avoir fait ça mais je lui en voulais encore plus de ne pas m'avoir embrassée plutôt.
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