Jungkook marche d'un pas décidé jusqu'à un lieu bien précis. Je suis obligée de le suivre jusqu'à ce qu'un cri de femme retentit dans le lieu ou nous nous trouvons. Je regarde autour de moi, seule la route bitumée sur laquelle nous marchions se trouvait ici. Le ciel nocturne avant une teinte rouge sang et les nuages noirs couvraient absolument toute la lumière que nous procurait cette lune de sang. Je reprends la marche toujours tirée par Jungkook qui ne m'a toujours pas adressé ni un mot ni un regard, pourquoi semble t'il connaitre ces lieux ? Je m'arrête et d'un mouvement brusque de la main, le force à me lâcher. Il se retourne pour enfin me lancer son premier regard depuis tout à l'heure. Ce n'était pas celui d'un homme déterminé mais plutôt celui d'une enfant apeuré.

—Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu comme ça ? Et où sommes-nous ? demandais-je doucement.

Jungkook lâche un long soupir avant de ne répondre qu'à la dernière de mes questions :

—Nous sommes chez moi.

Tu parles d'une réponse, quoi que le fait qu'il me dise ça me rassure, l'un de nous deux est donc en terre connue.

—Et pour les autres questions ?

—Quelles autres questions ?

—Bah, que-

—Nous ne devons pas trainer dans la rue. Viens, dit-il en me coupant.

Il me ressaisit la main et part à toute vitesse dans la direction initiale. Bon bah je pense que je peux toujours me faire brosser pour la réponse à ma question. Je ne dis rien et me contente de courir, trainer derrière lui comme une vieille chaussette inutile. Soudain mon corps se transforme d'une chaussette à un sac à patates, me trouvant trop lente il m'agrippa les hanches et me posa sur son épaule pour pouvoir courir plus vite. A ce moment précis, on pouvait clairement dire que j'aimais la vie, quoi que pendant cette course, j'avais trouvé quelque chose d'intéressant à faire, regarde ses jolies fesses se mouvoir à chaque pas.

—Tu n'as pas mieux à regarder que mon cul ?

Quoi ? Mais comment il savait ça. Je me souviens encore des paroles d'Yσεª à ce sujet...

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FlashBack :

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—Ah et aussi, tu ne pourras pas utiliser ton pouvoir, aussi bien physique que mental. Tu seras pendant ce sommeil une humaine tout à fait normale sans aucune force ni faculté spéciale.

—Je ne pourrai donc pas courrir vite ?

—Non. Et ton pouvoir originel sera complètement étouffé en toi. D'où la difficulté pour survivre.

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Il est vrai que maintenant que j'y pense la vitesse que nous avions en courant tout à l'heure était bien loin de celle que j'avais l'habitude d'avoir. Une lumière parcourt mon esprit, je lève la tête vers la route défilant à toute vitesse derrière nous et remarque que nous allons aussi vite qu'une voiture sur la route. Ça me perturbe et je comprends vite que pour une raison qui m'échappe, Jungkook a gardé ses pouvoirs dans son soit-disant chez lui. 

Je gesticule dans tous les sens pour qu'il me lâche. Il continue sur un petit kilomètre malgré mes plaintes, voyant que cela ne sert a rien de faire ça je décide de le mordre dans le dos, juste après cela il me balance parterre avec sa force surhumaine et me regarde avec pitié la seconde d'après, je crois qu'il ne voulait pas me faire mal, mais c'est raté.

Je me frotte les fesses due à la douleur, et suis quand même contente qu'elle soit bien garnie pour m'éviter une blessure. Mais j'ai peur, peur de la personne qui est en face de moi, comme si je ne l'avais jamais connue et qu'il était devenu le mal.

—Je suis- commence à dire le vampire en s'approchant de moi, peiné.

—C'est quoi ton problème Jungkook !?

—Rien.

Il s'approche de moi doucement et le regard triste, il s'en veut, mais la peur en moi me fait reculer au sol. Je ne veux pas de son aide.

—Ne t'approches pas ! hurlais-je.

—Laisses-moi-t'aider.

—Je ne suis ni débile, ni infirme, alors laisses moi ! Je n'ai pas besoin de toi !

Je me lève d'un bon et me met a courrir en direction d'une maison qui semble abandonnée. Je pénètre dans cette dernière en enfonçant la porte et monte directement à l'étage. Une fois en haut, je regarde autour de moi, la maison est déserte et les meubles et objets sont complètement ravagés. Elle a vécu la troisième guerre mondiale ou quoi ? 

J'entends des bruits en bas, et je sais que ça ne peut être que Jungkook. Je fonce donc dans un petite pièce, c'est une salle de bain, et je ferme la porte d'un geste rapide avant de me laisser glisser de tout mon long sur cette dernière. Je remarque un énorme troue dans le mur de brique, me donnant une magnifique vu sur le néant dehors. Les bruits de pas se font entendre dans l'escalier puis jusqu'à la pièce ou je me trouve.

—Mél... ouvre moi, je sais que tu es là.

—Non. T'es bouché ou quoi ? Je t'ai dit de partir, dis-je en enfonçant mon dos contre la porte.

—Je ne peux pas... Tu mourrais ici sans moi.

—Et tu trouves encore le moyen de te vanter.

—Putain mais Mél ouvre cette porte immédiatement !

—Sinon quoi !?

—Sinon plus jamais tu ne pourras retourner dans la vraie vie et venger Yoona. Venger le mal que Jong-Suk t'a fait et ni plus jamais revoir la lumière du soleil !

—La nuit ici ne va pas durer éternellement, dis-je sans prêter attention à ses menaces.

—Sais-tu au moins ou nous sommes ?

—Dans un rêve.

—Nous sommes en enfer !

Ma respiration se bloque lorsque je capte ce qu'il vient de me dire. L'enfer ? Ce lieu jusque là fictif ou personne n'en est jamais revenu pour nous attester de son existence ? Etait-ce vraiment ce lieu ? Maintenant que j'y réfléchis, ça paraissait logique. Cette lune rouge sang. Ces champs s'avérant être des champs de feu, ces routes noires et abimées, ces plantes brulées et sans oublier, ces cris de douleurs que nous avons pu entendre toute à l'heure. Tout collait avec ce que m'a dit Jungkook, à part un détail.

—Tu ne viens pas vraiment d'ici ?

Un long soupir s'entend de derrière la porte, il n'est pas bien et cela se sent.

—Ouvre-moi Mélanie.

Je me lève du devant de la porte et l'ouvre doucement. Mais ce que je vis m'attrista énormément, Jungkook, accroupi au sol la tête dans ses genoux entourés de ses bras. 

Je m'abaisse à son niveau et pose ma main sur son épaule, il n'avait même pas remarqué ma présence et c'est avec un sursaut qu'il plante ses yeux dans les miens. Ses yeux étaient brouillés de larme, elles perlaient le long de ses joues jusqu'à s'éclater sur le plancher en bois absorbant instantanément le liquide. Je ne comprenais pas ce changement radical dans son comportement. Etait-ce possible qu'il soit bipolaire ?

—Jungkook... qu'est-ce qui ne va pas ?

—Pour r-rien au monde j-je ne voulais retourner là ou tout a commencé.

—Qu'est-ce qui a commencé ici ?

—Mon existence en temps que serviteur de Satan.