✎ Chapitre 23
Je la regarde avec insistance avant de lui faire répéter sa phrase.
—Quoi !?
—Tu m'as très bien comprise.
—Non je ne peux pas, tu en as perdu une trop grande quantité pour que je t'en prenne plus.
—On n'a pas le choix, c'est le seul moyen que nous avons.
—Et si je n'arrive pas à m'arrêter ?
—Quelque chose au fond de moi me dit que tu y arriveras alors j'y crois.
Elle semble si confiante contrairement à moi. J'ai peur de devenir accro et de ne pas pouvoir me stopper, mais comme elle le dit, nous n'avons pas d'autre option. Je lui attrape doucement le poignet et vois une marque de coupure en cicatrisation, la même que moi mais la mienne est déjà refermée.
Je m'en veux, c'est à cause de moi tout ça et à cause de Kim Taehyung, il va me le payer. J'embrasse son poignet et y plante le plus doucement mes crocs, ce goût est tellement bon, j'en suis complètement accro depuis que je l'ai mordue la première fois mais c'est mal, de plus ce n'est pas n'importe quel sang, mais celui de l'originel, une trop grande consommation peut-elle me donner ce pouvoir ? Je n'en sais rien et ne veux pas le savoir. A chaque aspiration mon corps renait un peu plus, je sens son corps tomber en arrière, je la retiens par le poignet et m'arrête immédiatement. Je fixe sa main et vois de mes deux petits trous, causés par mes dents, couler du sang.
Je lèche le surplus avant de la lâcher et la poser doucement au sol. Je me lève et monte dans un arbre pour m'éloigner de cette odeur de sang, je fixe son corps inerte au sol écoutant son rythme cardiaque ralentir. Elle ne doit pas mourir, je me mets une claque pour calmer ma soif loin d'être étanchée et redescends, prends la fille dans mes bras et effectue un ultime sprint en direction de la villa.
Une fois arrivé je saute directement sur le balcon et pose le corps de Mélanie sur le canapé blanc. Et me dirige vers la cuisine où se trouvent les poches de sang tout en hurlant le nom de mes hyungs.
—Nam ! Jin !
Ils arrivent aussitôt suivis des autres. Je prends des poches de sang du frigo et effectue une perfusion dans son bras. Mes dents se serrent à la vue de tout ce sang.
—Que s'est-il passé !?
—Et où étiez-vous ?
—Je vous expliquerai tout en détail après, en attendant aidez moi. Elle ne peut pas mourir.
Jin se penche sur ses yeux et je le vois se reculer aussitôt tellement ce qui est exposé à sa vue est moche. Ses yeux sont totalement remplis de sang coagulé et infecté.
—Ses yeux... que s'est-il...
—C'est Jong-Suk, il les a crevés avec la lame en argent originelle.
—Il est où cet enculé que j'aille le buter.
—Tu prends ton ticket et fais la queue, mais pour le moment Mélanie à besoin de nous.
—Pfff
Jimin s'éloigne et va s'accouder au balcon de dehors, J-Hope le rejoint sûrement pour lui parler. Quant aux autres nous sommes tous autour de Mél pour l'aider. Je sais qu'elle est blessée autre part sur le corps et je dois lui enlever ses vêtements pour pouvoir atteindre les plaies. J'allais lui arracher le reste de sa chemise déjà entrouverte par Jong-Suk peu de temps avant, mais suis retenu par le pouvoir de Suga, je lève les yeux vers lui, perdu face à se geste qu'il vient d'avoir envers moi et il m'éloigne d'elle.
—Tu fais quoi Yoongi !?
—Laisse-moi faire.
Il écarte tout le monde de la même façon et porte son corps en l'air, l'espace d'un instant on dirait que Mélanie est un ange, le pouvoir de Suga est vraiment incroyable, alors qu'elle volait littéralement dans les airs, il enlève les quelques boutons restant de sa chemise ainsi que les boutons de son pantalon, fait glisser les vêtements le long de son corps pour finalement les enlever complètement. Il la redépose délicatement sur le canapé blanc alors qu'elle n'est plus qu'en sous-vêtement et balance ses anciens vêtements au feu. Absolument tout le monde le regarde surpris d'avoir été aussi doux avec elle y compris moi.
—Qu'est-ce que vous regardez ainsi !?
—Ce n'est pas dans ton habitude d'aider les humains...
—Déjà de un cette chose n'est pas humaine et de deux vous n'avez pas mieux à faire que de me regarder avec vos yeux de merlan frit !?
Nous retournons à nos soins, mais commençons à sérieusement désespérer ne voyant pas son état s'améliorer. Elle a perdu beaucoup de sang et ne se réveille toujours pas malgré les nombreuses perfusions de sang.
—Ne stresse pas Jungkook, son organisme réagit différemment du notre. Elle va s'en remettre, laisse lui du temps.
—Jungkook, et si tu allais chasser un peu ?
—Pas envie.
—Tu devrais pourtant... tu as une sale mine...
—Je m'en fous. Jin, tu es sûr qu'on ne peut pas en faire plus pour l'aider ? Et ses yeux ?
—Et bien ses yeux sont...
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PDV MELANIE (inconsciente):
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J'ouvre les yeux et retombe sur la clairière recouverte de neige que la dernière fois à une exception près, la femme n'est pas là. Cet endroit est totalement vide, mais étrangement je ne m'y sens pas mal, au contraire j'y suis même bien. Je me recouche plus confortablement dans le lit et ferme doucement les yeux jusqu'à ce que j'entende deux personnes discuter au loin, je me relève instantanément et cherche d'où vient le son.
Une fois le bruit repéré je sors un pied de la couette et le pose au sol doucement pour ne pas retomber comme la dernière fois. Cette sensation de froid sous mon épine plantaire me fait ressentir un frisson sur la colonne vertébrale, je pose le deuxième pied avec prudence, ne voyant aucun danger je me lève doucement de ce lit, quand même très confortable et me dirige machinalement vers le bruit.
Il fait affreusement froid et j'ai l'impression qu'à mesure que je m'approche le froid s'intensifie ainsi que les voix des deux personnes. Une voix semble masculine quant à l'autre elle est féminine et familière. Je m'approche le plus doucement possible et me cache derrière un buisson lorsque je peux entendre ce qu'ils se disent.
—Tu n'avais pas à faire ça !
—Elle devait savoir.
—Tu ne sais pas dans quoi tu l'as embarquée en faisant ça !
—Elle n'est plus seule à devoir supporter ce fardeau.
—Tu me considères comme un fardeau !?
—Pour cette enfant oui. Pourquoi a-t-il fallu que tu sois différent ?
Leur discussion se stoppe d'un coup pour laisser place au souffle du vent dans les feuilles d'arbres. Je lève le bout du nez pour regarder où ils sont passés mais ils avaient tout simplement disparus, la femme laissant sa longue traine rouge au sol. Je m'approche du vetement encore au sol et le porte à mes yeux, son odeur est fruitée et agréable à sentir, le vent se faisant de plus en plus frais je l'enfile sur mes épaules, il tient vraiment chaud c'est agréable, peut être un peu trop chaud, et pour cause, il prenait feu.
Le vêtement me collant à la peau, je n'arrivais pas à l'ôter de moi et mon corps prit feu doucement, je n'avais pas mal mais juste chaud, c'est alors qu'en pleine combustion j'aperçois au loin une silhouette masculine me faire de grands signes pour que je le suive, je fis un pas en avant et retombai dans ce vide intersidéral que j'avais déjà expérimenté auparavant.
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Je me réveille et j'ai l'impression d'avoir fait un mauvais rêve, mais ce rêve me dit quelque chose. Ne serait-ce pas la réalité ? Mon cœur bat la chamade alors que mon corps tremble encore, je respire vite et ai horriblement chaud, je me secoue dans tous les sens pour me défaire de cette couette qui m'étouffe et enfin respirer. Une fois libérée je me redresse du lit et plisse les yeux pour essayer de capter la lumière du jour dans la pièce entièrement plongée dans le noir. Ne voyant rien je me résigne à chercher l'endroit où je me trouve et me demande intérieurement : Mais où suis-je cette fois ?
—En sécurité.
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