✎ Chapitre 13

Cette lame me transperce de toute sa longueur et la douleur qu'elle laisse est d'une douleur sans nom. Je touche du bout des doigts l'endroit transpercé et sans grande surprise une rose de sang grandit au fur et à mesure que le temps passe. Je caresse doucement les pédales de cette fleur liquide et commence à perdre pieds petit à petit, était-ce mon heure ? Allais-je mourir ainsi, dans une forêt sombre, seule avec mon tueur. 

Je regarde Jungkook et m'interdit de verser une larme fasse à lui. Son visage est fermé, il ne me regarde même pas, il est juste là à attendre devant moi que je me vide petit à petit. Je le maudis intérieurement sachant très bien qu'il est à l'heure actuelle en train de lire dans mes pensées. Je tombe sur le côté gauche, à bout de force et le regarde toujours, il n'a pas lâché de vue l'endroit qu'il fixe depuis toute à l'heure. 

Je vois quelqu'un se jeter sur Jungkook puis je sens une chose inconnue de derrière moi m'enlever cette lame qui me ronge de l'intérieur depuis tout à l'heure. Je vois flou et n'arrive pas à distinguer la personne qui m'aide. Je force ma vue à y voir plus claire mais en vain. J'entends une voix me demander si je suis toujours là avec lui mais je ne trouve pas la force de lui répondre. 

On me replace sur le dos pour pourvoir stopper mon hémorragie tandis que moi je scrute le ciel étoilé de mes yeux flous. Ce ciel qui était surement le dernier que je voyais de ma vie semble m'appeler tandis que la lune elle me repousse comme pour me dire que ce n'est pas encore le moment pour moi de rejoindre ces astres de feux. Une voix me parle je peux l'entendre, mais je ne la comprends pas. Soudain deux mains se posent sur mes joues et me procurent une étonnante chaleur par rapport au reste de mon corps qui se refroidit petit à petit. Soudain la voix parvient à mon esprit.



« Mél, restes en vie je t'en supplie. »


Cette voix m'était familière mais je ne savais d'où. Vivre avec cette douleur une minute de plus m'était difficile voir même impossible, je voulais tout simplement lâcher prise et partir pour toujours.



« Je suis désolé Mél... mais je t'interdis de mourir ! »



Qui était cette personne qui me faisait de telles excuses, seules ses pensées étaient en moi et je n'arrivais pas à la reconnaitre. Je ferme les yeux ne voyant absolument plus rien à part la lumière de la lune et m'endort, épuisée de fatigue.




Une lumière blanche passe la barrière de mes paupières et me réveille progressivement. Un mal de ventre incontrôlable s'empare de moi au moment où je me redresse. Je serre des dents et prends sur moi pour supporter mon mal. Je touche le bandage encore rouge de sang et en repensant au faite que je croyais quitter ce monde pour toujours et à jamais. Une odeur animal me parvient au nez, je cherche du regard d'où elle peut provenir et observe par la même occasion la pièce dans laquelle je me trouve. 


C'est une pièce plutôt sombre, les murs sont tapissés de bois sombre. Seule une fenêtre ouverte s'y trouve laissant les rideaux voler au vent. Une simple bougie éclaire la pièce dans laquelle je me trouve. Mon regard s'attarde sur tous les livres poussiéreux soigneusement rangés dans une armoire à moitié cassée. En continuant mon inspection des lieux je vois un chat noir assis les yeux fermés dans un coin de la pièce. Est-il empaillé ? Et où suis-je ? À en croire le décor sombre et les vieux livres on se croirait dans un film fantastique avec des sorcières qui mangent les enfants et qui font des potions magiques pour empoisonner les personnes perdues en pleine forêt. 



Bon je ne vais pas rester là éternellement je dois retrouver les autres, j'espère qu'ils vont bien... Je saisis la plaie sur mon ventre et me relève difficilement du sol où je me trouvais.



—Où comptes-tu aller comme ça ?



Je retombe immédiatement après avoir entendu cette voix sortant de nulle part. Mon regard se tourne automatiquement sur la seule chose qui aurait pu parler, le chat noir. Je le fixe un moment le regard perdu, ça n'a pas pu être lui qui venait de parler. J'approche ma main de son corps resté immobile depuis tout à l'heure et m'avance doucement pour vérifier si ce chat est vivant ou pas. Au moment où je le touchais quasiment, ses yeux s'ouvrent pour laisser place à un regard noir. Je recule immédiatement ma main et m'attarde sur la couleur de ses yeux, ils sont violets comme l'améthyste. Alors que je me perdais dans ses yeux de la couleur d'une pierre précieuse le chat se met à parler.



—Tu as un problème avec mes yeux l'humaine ?

—Je... Tu...



Le chat lève les yeux au ciel et se lève pour monter sur l'étagère contenant les nombreux livres.



—Je te trouve peu reconnaissante envers la personne qui t'a sauvé la vie. Et sinon pour répondre à la question que tu te poses intérieurement, oui je parle.

—C'est toi qui ma sauvé ? Mais comment ? Et pourquoi ?

—Une question à la fois, j'ai été l'une des personnes à y contribuer en effet. Il vaut mieux que tu ne saches pas comment et parce que la lune me l'a demandé.

—La lune ?

—Elle ne te voulait pas près d'elle pour le moment.



Je ne réponds rien ce qui installe un long silence dans la pièce mais il est vite coupé par des grattements à la porte d'entrée.



—Entres.



La porte s'ouvre sur un énorme loup blanc neige. Je me relève et me met le plus loin possible de cette énorme loup blanc beaucoup trop impressionnant pour moi. Je suis complètement tétanisée de peur face à cet être surnaturel, je n'ai jamais vu un canidé de cette taille. Comme le chat de toute à l'heure ses yeux ont une couleur particulière, ils sont bleus azur. Sa gueule est tellement grande qu'elle pourrait en un seul croc m'arracher la tête. Le loup blanc s'approche de moi sans aucune once d'agressivité et se couche face à moi comme pour prouver sa soumission. Il pose sa tête sur le sol et me regarde avec un regard de chien battue. 



—Yσεª (prononciation : yo-é-ah) arrête ta comédie. Tu lui fais juste peur sous cette forme.

—Et toi on en parle de ton apparence Aya !?



Je suis totalement choqué de voir un loup géant et un chat se parler devant mes yeux, c'était complètement fou à croire mais pourtant vrai.



— Bon très bien reprenons nos formes normales alors.



Les deux bêtes qui se parlaient il y a encore peu de temps se transforment en humaines sous mes yeux ébahis. Le chat aux yeux violets se transforme en une magnifique jeune femme aux cheveux noir et aux yeux violets comme le chat d'avant. Quant à l'autre fille, elle aussi est d'une grande beauté mais son visage est plus fin et son regard est d'un bleu azur perçant. Je ne peux m'empêcher d'ouvrir la bouche en assistant à ces transformations humanoïdes.



—Fermes la bouche tu vas avaler des mouches.

—Tu n'as jamais vu ça auparavant petite humaine ?

—Mais... Comment avez-vous...

—Nous maitrisons le pouvoir de la zooanthropie.

—En clair on peut se transformer en animal et revenir à notre forme initiale à tout moment.



Je reste sans voix fasse à cette déclaration. Je ne connaissais même pas l'existence de cette force auparavant. Y a-t-il encore beaucoup de choses que je ne connais pas sur notre monde ?



—Viens dehors nous allons te montrer.


Nous sortons de la pièce et quelle surprise me gagne lorsque je remarque que la soit disant pièce dans laquelle j'étais depuis tout à l'heure et la seule et unique pièce d'une maison recouverte de feuille dans la forêt. Aya me fait signe de m'assoir sur une vieille écorce d'arbre. Je me place alors et à peine assise je vois une poussière bleue tourner autour de Yσεª et la transformer en une chouette blanche avec de magnifiques yeux bleus différents de sa couleur oculaire habituelle. 

Quant à Aya, une poussière violette tourne autour d'elle et la transforme en un gigantesque loup noir avec des yeux violets eux aussi plus foncés que ceux d'origine. Je ne peux m'empêcher de ressentir un énorme frisson sur ma colonne vertébrale à la vue de ces deux animaux majestueux, humains il y a encore cinq minutes. Leur regard est plus sombre et profond que ceux qu'ils possédaient tout à l'heure, je me demande bien pourquoi.



—Tu en fais une tête.

—Ce n'est pas tous les jours que je vois des humains se transformer en animaux...Et puis... vos yeux... ils sont différents...

— Ah, tu as remarqué ? Oui en effet ils sont plus foncés que d'habitude,
dit Yσεª en souriant.

—C'est du au fait que nous n'avons pas tous le même animal de naissance. Je suis née avec le loup en moi et Yσεª possède quant à elle la chouette. Les pouvoirs sont différents d'un individu à l'autre et nos animaux originels sont ceux qui contiennent nos pouvoirs, d'où cet assombrissement. Je suis le loup de la lune et Yσεª et la chouette de la neige. Nous interagissons avec chacun d'entre eux dans notre animal originel.



Je suis complètement abasourdie d'apprendre tout cela d'une autre espèce fantastique comme moi. Elles se lancent un regard et font danser encore une fois une poussière propre à leur couleur autour d'elle. Cette fois j'aperçois Aya et ses yeux violets en une chouette noire de plumage et remarque qu'Yσεª est devenue un magnifique chat blanc aux yeux bleus azur. 



—J'ai par la suite personnellement développé la capacité du loup à force de côtoyer Aya et elle a fait de même avec la chouette.

—Et vous possédez donc le chat également ?
demandais-je.

—C'est ça, tu as tout compris.

—Et avez-vous d'autres animaux en vous ?

—Non, nous n'en possédons que trois pour le moment. Les animaux ne sont pas évidents à obtenir, il faut attendre 50 ans pour en obtenir un nouveau et 50 autres années avant de pouvoir le contrôler totalement.

—En gros vous devez attendre 100 ans !?

—C'est très long oui.


J'ouvre grand les yeux face à cette révélation et comprend très vite que les jeunes femmes à l'apparence de vingt ans en ont en vrai plus de trois-cent. Elles reprennent leurs formes humaines et se placent sur le sol humide de la forêt juste en face de moi.



—Bon maintenant que tu es réveillée et que tu connais tout de nous, pourrais tu nous dire qui était ce vampire qui t'a plantée par derrière ?

—Un vampire, planté ?

—Tu ne te souviens de rien ? 

—Non... Je sais que j'ai couru longtemps et après c'est le trou noir...



Je n'ai pas le temps de répondre pour la question sur les vampires que la dénommée Yσεª regarde Aya d'un regard perdu, hésitant peut être à me révéler cette sombre affaire qui semble m'avoir laissé des séquelles au niveau de l'abdomen, mais j'ai besoin de savoir.



—Expliquez-moi s'il vous plait.

—Et bien nous faisions notre chasse nocturne quand la lune m'envoya un message. Elle avait besoin que j'aide une personne non loin de moi. La lune ne m'avais jamais appelé pour un tel cas auparavant mais elle me suppliait d'agir. Nous sommes donc partis à la vitesse de l'éclair dans ta direction et sommes tombés sur toi, tu étais écroulée au sol. Un homme était en face de toi mais ne t'adressait même pas un regard, dit Aya.

—Nous lui avons donc sauté au cou et il est parti à la vitesse de l'éclair, nous l'avons suivi un certain temps jusqu'à ce qu'il nous sème, ajouta Yσεª.

—À notre retour il y avait une odeur de vampire.

—Une odeur abominable d'Alpha ! grogna Yσεª.

—Il s'était brulé les mains pour enlever la dague en argent que tu avais de planter en toi et t'a redressé sur le dos. 

—Ouais et il a fait un truc chelou avec ses mains sur ta tête après.

—Puis nous sommes intervenues au moment il approchait ses crocs de suceur de sang à ton cou, marmonna Aya. D'ailleurs, dès qu'il nous a vu, il n'a pas insisté et est parti à la vitesse de l'éclair.

—Nous t'avons donc rapportée sur mon dos et t'avons emmenée ici et soignée. Je pense que tu connais la suite.

—Ce vampire il était comment ?
demandais-je.

—Pourquoi ça t'intéresse ? Il voulait te tuer ma belle.

—Je le connais peut être.

—TU CONNAIS LES VAMPIRES !? LES ALPHAS !?
Hurla Yσεª.

—J'en suis moi-même une à vrai dire,
dis-je en baissant la tête honteuse.

—Quoi !? Mais non, on sentirait ton odeur.

—Je n'en suis pas une à 100% mais à 50%.


Yσεª et Aya se redressent d'un mouvement brusque et me regardent apeurées. 



—Non... ne me dit pas que tu es...

— ... la fille du... vampire originel...?


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