Saru
En réalité, les garçons me font un peu peur lorsque le terrain de l'amitié peut devenir plus ... Eh bien ... j'aime beaucoup les regarder ? songeais-je en observant des couples faire des TAS de choses plus ou moins romantiques dans les différentes rues que j'empruntais.
Une petite voix intérieure protesta en me renvoyant à la figure toutes mes pensées dirigées vers la gente masculine que j'avais pu avoir ces derniers temps. Je les aimes de loin alors ? Je grimaça et Aldéric, qui flottait à mes côtés, le remarqua.
- Encore une bêtise humaine ? Demanda-t-il avec une haine profonde dans la voix. Nous détestait-il tant que ça ? Qu'est-ce qui avait pu se passer pour que subsiste un tel ressentiment à notre égard ?
Une seconde de réflexion s'imposa puis je me décida à lui répondre.
- Je me taquine beaucoup moi-même, avouais-je sans plus de précision.
Ce fut à son tour de faire une grimace qui me signifiait clairement : "Est-elle au moins pourvue d'un cerveau ?". Je ne releva pas, après tout, il est vrai qu'il était une chose très intelligente, peut être plus que moi, mais au moins, moi j'avais le gout de vivre. Lui semblait voir le monde comme une insulte à sa propre personne. Ou bien, était-ce seulement pour se protéger lui-même ?
Je n'eus pas le temps de continuer à tergiverser sur le sujet qu'il se lança dans une critique peu avantageuse sur une femme qui transportait son chien comme si c'était son trésor le plus précieux. C'était son passe-temps depuis que nous avions quitté l'appartement.
J'éclata de rire alors qu'il continuais sans honte de ses propos :
- C'est vraiment la mode aux zoophiles ou je ne me nomme plus Aldéric ! Regarde comment elle l'enlace, même son museau va être recouvert de fard ! J'ai un peu pitié pour le toutou ... Il doit plus trop avoir d'air entre ses membres disgracieux ....
Je ne vais pas m'ennuyer.
***
Depuis que nous avions commencé à marcher vers la base militaire, après un solide petit déjeuner (le vampire avait insisté sinon je deviendrais trop faible pour être à sa hauteur), Aldéric n'avait pas arrêté de courir de droite à gauche. Et bien qu'il affichait toujours une mine blasée en revenant vers moi, je devinais qu'il s'amusait beaucoup. Je lui avais demandé ce qu'il faisait, il m'avait répondu qu'il se documentait, et je lui accordais que son vocabulaire ne cessait d'évoluer ... même à me faire peur quelque fois.
Enfin là, sur le coup, je me sentais surtout euphorique, les larmes me montaient aux yeux dès qu'il ouvrait la bouche. Faisait-il cela pour me comprendre mieux, voulait-il simplement être drôle ou était-ce son caractère ? Je n'en savais rien, mais je n'y réfléchis pas jusqu'à que je percuta une épaule qui me fis atterrir sur le derrière en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire : "abracadabra" !
- Oh, excusez-moi, je ne vous avez pas vu, me dit une femme avec un large sourire qui me frappa dans l'œil.
- C'est moi qui devrais m'excuser, je n'ai pas fait attention où je marchais !
- T'a bien raison, rajouta le moulin à parole même si son intervention n'ajoutait absolument rien à la conversation.
On avait vite découvert que j'étais la seule à voir Aldéric, ou encore à l'entendre, ce qui ne plaisait pas beaucoup au vampire en question mais qui me convenait parfaitement. Allez expliquer la présence d'un inconnu chez moi, tôt le matin, en petite dentelle, qui avait la fâcheuse habitude de laisser l'air le porter depuis que sa moitié "esprit" lui permettait cette extravagance ?
Je me pensais en sécurité dans cette ville tranquille mais mon "serviteur", j'avais encore du mal avec ce terme, me disait de rester sur mes gardes car, pour l'instant, nous n'avions toujours pas croisé de camarades qui avaient réussi à invoquer un esprit à leurs côtés. Je ne pouvais qu'approuver, même si, je ne savais pas pourquoi, lui dire en face m'énervait. Un ange se posa sur mon épaule : "Il faut apprendre à reconnaître que les autres ont raison, même si on a une grande fierté !", je le vira illico presto.
- Oh mais vous êtes ... commença l'inconnue sur laquelle je pus enfin poser un nom.
- Rose-Marie, je ne vous avez pas reconnu !
Sans sa coiffe blanche et son ensemble pour le travail, j'avais mis du temps à admettre que la brune à tache de rousseur qui me faisait face était la petite infirmière qui s'occupait de la boutique en-dessous de mon logement. On avait papoté quelques secondes, mais cela avait suffi pour que nous nous tutoyons et qu'elle me fasse cadeau du logement pour le mois. "Je sais que c'est difficile les déménagements", m'avait-elle avoué avant de repartir à l'accueil de la pharmacie. Je n'avais pas insistée, laissant de côté ma curiosité maladive pour une fois. Tout le monde a droit à une vie privée ! Et puis, elle ne m'avait pas du tout questionnée quand je ne lui avait pas répondu quant à mon prénom, je lui devais bien.
- Moi non plus, on est toutes les deux fautives ! Dit-elle en riant, un petit brin de soleil.
- Vous allez faire des courses ?
- Il ne me reste plus beaucoup d'herbes malheureusement, elles ont un succès fou en ce moment. Et toi ?
- Je vais à la base militaire, on ... je commence une formation, dis-je précipitamment pour éviter la gaffe de parler d'Aldéric qui ne manquait pas une miette de notre échange.
- Oh, j'espère que ce ne sera pas trop dur ! Si jamais tu as besoin de souffler, viens me voir !
- Je n'y manquerais pas Rose-Marie. Au fait, moi c'est Saru, j'aurai du commencer par ça, rigolais-je.
Elle me complimenta sur mon prénom, puis nous mirent vite fin à la discussion, chacune pressée. A la suite de cela, comme le temps avait filé plus vite que je ne croyais, ce ne fut pas en marchant mais en courant que je rejoignis le portail de la base.
- Je comprend pourquoi la pharmacie est apprécié, cette femme attire les gens, son bonheur rayonne ... fut le seul commentaire d'Aldéric, qui avait continué le trajet presque sur mes épaules.
Le connard ...
- Excuse-moi ... tu fais aussi partie de l'expérience ? Demanda une voix dans mon dos.
Je me retourna et fit face à un petit garçon, assez enrobé, tout timide, qui ne devait pas dépasser les 10 ans. Je crus distinguer une ombre dans son dos, mais qui disparut bien vite. Un esprit ? Mes soupçons s'annulèrent quand je vis dépasser un visage poupin de derrière son épaule, le même que son jumeau masculin.
- Oui, je viens pour la formation, dis-je en m'accroupissant à leur niveau. Et vous ?
- Nous ...
- Je crois que nous n'avons pas réussi, intervint la fillette en rougissant de honte.
- Ce n'est pas grave vous savez ! Vous vous appelez comment ?
- Numéro 3 et 4.
Je leur lança un sourire pour les rassurer, ce qui ne sembla pas marcher, ils avaient l'air complètement dépités. Je me demanda qui était leur instructeur pour les stresser autant pour une simple expérience.
- Venez, on va leur demander une nouvelle chance si vous voulez.
- Tu crois ? dirent-il, des étoiles dans les yeux. Trooooop mignons !
- Bien sûr !
- C'est pas bien de faire espérer pour rien, ajouta Aldéric, pensif, que je tus d'un regard sombre.
- Tout le monde à le droit à l'erreur, répondis-je dans le vide.
Mais qu'est-ce qu'il m'énerve !!!
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