CHAPITRE 9
NOA
« Tire. » Ce mot qui vient tout juste de passer la barrière de mes lèvres sans que je ne le veuille.
Quelqu'un d'autre s'en était chargé et je sais exactement qui en est le fautif.
Une seconde plus tard, j'entends la détente déclenchée un son assourdissant. Il a tiré sans aucune hésitation.
Comment le démon a-t-il pu réussir cela ? L'aie-je laissé prendre le contrôle, malgré moi ? C'est bien la première fois qu'il provoque, à ma place, un humain à agir sur nous. Pourtant la quantité de drogue dans le flot de mon sang est bien trop insignifiante pour permettre toute prise de possession de mon être. Je ne comprends plus rien.
Je ne reprends conscience de mon corps qu'un instant plus tard, lorsque une douleur vive naît à la hauteur de mon biceps. Un liquide chaud s'écoule le long de mon bras alors que je ne peux constater les dégâts puisque mes mains sont toujours contraintes derrière mon dos.
Il m'a touché et j'entends l'autre hurlé des cris stridents à travers ma boîte crânienne. C'est mauvais signe.
Je dévie mon regard de mon assaillant pour visualiser la raison du chambardement dans ma tête. Je vois aussitôt l'ombre noir qui s'échappe de ma plaie.
Une balle blanche.
Il n'y aucun autre projectile qui peut causer ce genre de dégât et James m'avait bien enseigné de m'y tenir le plus loin possible. Elles sont meurtrières pour n'importe quel individu possédé et ce, dans tous les sens du terme.
Contrairement au plomb ordinaire, les balles blanches ont été créées à la suite d'un débordement de démons. À une époque, les terrestres invoquaient sans vergogne les esprits diaboliques sur Terre pour simplement amuser les foules. Évidemment, l'inévitable se produisit. Des villages entiers ont été assiégés par des spectres de rang supérieur qui avaient engloutis l'âme de ceux qui avaient servis d'offrande, causant la perte de nombreux hommes. Mais les humains ne s'arrêtèrent pas là. Ils voulaient à tout prix contrôler ces êtres venus des bas-fonds de l'Enfer. Ils se sont alors mis à forger des armes capables d'atteindre les démons qui se dissimulaient derrière l'enveloppe humaine. Des lames ont vu le jour de mains de forgerons qui trempaient le métal dans l'eau bénite. Dans le monde moderne, des balles sont nées à partir d'alliages coulés et refroidis dans ce même liquide sacré.
Je retourne ma ligne de mire vers le tireur. Il affiche un air mauvais, attendant une réaction spécifique de ma part. Il ne l'aura pas. Je ferme mes paupières à nouveau pour contenir mon agacement et apaiser tous les maux physiques que mon corps ressent à ce moment. Je tente de calmer le démon déchaîné, mais il est complètement déconnecté. Je me sens, cette fois-ci, perdre réellement le contrôle.
— Oh ! Je t'ai fait mal, s'excuse le brun sur un ton marqué de fausse innocence.
C'est la phrase de trop. Sans que je puisse me maîtriser, ma tête chute vers le bas et je pouffe de rire tel un aliéné tout droit sortie de l'aile psychiatrique.
— C'est tout ce que tu sais faire Cole Lockwood, rugit l'être diabolique en empruntant ma voix.
Je suis bouche bée à ce que mes oreilles viennent de capter. Comment le démon peut-il savoir le nom de celui qui ne s'est jamais présenté ?
Ma tête se relève et mes iris se dévoilent. Je les sens dégager cette lueur violette. Mes orbes se vissent à nouveau à celles du bourreau, incapable de lire ce qu'elles reflètent. L'être maléfique le fait à ma place. Cependant, j'aperçois son faciès satisfait qui reprend une taffe et qui me dicte que c'est ce qu'il cherchait. D'un mouvement sec, ma tête s'incline vers la gauche. Je suis spectatrice de mes propres actions et j'ai l'impression d'être dans le film « L'Exorciste. » J'attends le moment où j'expulserai une matière inconnue de ma bouche sur commande.
— Tu crois que tu auras le dessus sur moi ? tonne le spectre diabolique.
— J'en ai bien l'intention, répond celui à l'ego surdimensionné en exhalant un nouveau brouillard blanchâtre.
Cole relève son bras armé pour viser mon être. Ma surprise se fait invisible à travers le regard féroce que je lui lance.
Il n'osera tout de même pas ?
Mon enveloppe est alors projetée vers l'avant en émettant un cris tel une guerrière devant son ennemi. Toutefois, je suis stoppée dans mon élan par plus de poigne qu'un être humain ne peut fournir. Je constate que Nick a rejoint mon tortionnaire pour me plaqué à nouveau contre le mur. C'est l'effort physique de trop.
Je respire bruyamment. Mon environnement tourne et ma vision se brouille. Des points noirs apparaissent dans mon champs visuel alors que mon corps vacille. Je me sens partir vers l'avant et tout devient subitement noir.
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Je me retrouve dans cet endroit sombre qui ne m'est pas étranger. Une simple lueur, dont la provenance m'est inconnue, éclaire lestement le sol couvert d'un liquide. Ce tapis fluide s'élève tout juste la hauteur de mes chevilles. Je n'en sens pas la moiteur. L'étendu semble être à l'infini et n'est constitué de rien d'autre. C'est le vide.
Je ne suis pas dans un rêve, je suis dans l'antre du démon. Celui qu'il a construit dans l'étalage de mon esprit à son arrivée. Il y a bien longtemps que je n'y avais pas mis les pieds. Le vieux pervers contrant tous mes plans pour y parvenir. C'est ici que nous avons négocié la première fois et c'est ici que nous avons ces conversations que nous seuls en connait la raison.
Je le vois avancer doucement dans le halo pour me signaler sa présence. La couleur de ses points brillants qui tranchent l'obscurité me rappelle celle des fleurs de lilas dont l'odeur envahissait mes narines en saison printanière. Je discerne lentement le crâne squelettique de bouc, qu'il arbore comme visage, approcher vers la lumière. Son torse nu, de forme humaine, exhibe ses muscles saillants et découpés. Il porte un pantalon de lin noir effiloché à ses pieds. Ses grandes mains sont noircies comme si elles étaient couvertes de suie. C'est un géant, du moins, dans ma tête. Il fait deux fois ma hauteur.
— Alors, qu'est-ce que je fais ici ? questionné-je un peu perplexe quant aux raisons de mon atterrissage dans cette zone de mon esprit.
Mes derniers instants de conscience sont si flous que je peine à comprendre la raison pour laquelle le démon est devant moi, maintenant. On aurait dû m'injecter le Requiem pourtant.
— À toi de me le dire, s'offusque l'être de l'Enfer. Depuis quand as-tu les effets de cette infection ?
— Je ne sais pas ... Peut-être un jour ou deux.
Alors c'est ça ... Mon corps a lâché. Il est vrai qu'avec mes lésions gracieusement offertes par le vieux bedonnant et les nouvelles tortures de l'autre psychopathe, mon corps devenaient de plus en plus amoché au fil des minutes. Mes terminaisons nerveuses ont simplement décidé de couper le contact pour me permettre un répit.
— Mais tu es inconsciente, ma parole, rage-t-il.
Toujours à me réprimander comme si je n'étais qu'une jouvencelle qui n'enregistrait rien et qui ne faisait qu'à sa tête.
— Et toi ? Depuis quand es-tu capable de contrôler mon corps avec aussi peu de Dementia ? m'énervé-je à mon tour.
Ses yeux me foudroient. Une brume s'extirpe de ses narines invisibles, tel un taureau près à charger lors d'une corrida. J'en suis le toréador, prête à l'affronter. Ses cornes recourbées et pointues reflètent un éclat de lumière pour me montrer qu'elles sont acérées comme des lames et prêtes à trancher ma chair ou plutôt mon âme.
— Tu sembles omettre qui je suis, reprend-t-il fermement de cette voix grave qui résonnent dans l'espace infini.
— Je sais très bien qui tu es. Asmodée, Seigneur de la destruction et du chaos, Prince de l'Enfer, réponds-je sur un air hautain rempli de sarcasme.
Asmodée. Je ne l'appelle par son nom que lorsque nous sommes dans cette pièce afin d'éviter que celui-ci ne fuite de la barrière de mes lèvres.
— Alors répète-le, car tu semble avoir négligé certains détails, dit-il en feintant de ne pas être piqué au vif par le ton que je viennais d'emprunter.
Je plonge dans ces trous noirs aux lueurs violacés puisqu'il ne possède aucun globe oculaire. Nous sommes enterrés par le silence de mon esprit. Son apparence et son attitude pourraient faire peur à n'importe qui s'il se retrouvait dans les rues publiques, mais son allure effrayante n'agit plus sur moi. Je suis même surprise d'avoir appris à l'apprécier durant ces années.
Asmodée est l'un de plus puissant prince de l'Enfer. C'est un être impitoyable, cynique et parfois imprévisible. Il est dépourvu d'empathie et a un goût insatiable pour le sang qui coule de ses mains ou plutôt les miennes. On pourrait presque croire que j'ai un sociopathe à l'intérieur de moi et que je tente de ne pas céder à sa folie monstrueuse.
C'est le Diable lui-même qu'il l'a envoyé. Pourquoi se trouve-t-il dans mon corps ? Ni lui, ni moi ne savons la raison. Comment ai-je réussis à le contrôler ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais j'y suis parvenue. Ce que je sais, c'est que je n'était pas prévue dans ses plans et qu'il devait me bouffer l'âme pour faire ce qu'il devait accomplir. J'aurai au moins ça de gagner dans ma vie de martyres.
Nous sommes toujours accrochés l'un à l'autre par le biais de ce regard qui en dit long. Nous nous dévisageons, même si lui ne peut clairement pas afficher d'expression faciale. C'est à qui aura la poigne la plus ferme pour soumettre l'autre. Il sait qu'il a transgressé l'une de nos règles établies ; il ne prend jamais le contrôle de mon corps, sans mon accord, et je lui offre la possibilité d'évacuer certaines de ses pulsions meurtrières.
Lequel de nous flanchera le premier et brisera ce silence de mort ? Malheureusement, je vais devoir assouvir ce besoin qui me brûle les lèvres.
— Alors ce sera toujours comme ça, à partir de maintenant ? Provoquer celui prêt à nous tirer dessus. C'est notre nouveau moyen de protection, m'indigné-je.
— Une balle blanche sur ton corps est une balle blanche sur mon être. L'aurais-tu oublié ?
Je suis remplie d'un agacement viscérale lorsque j'entends sa réponse de philosophe dont je dois lire entre les lignes. Il a des milliers d'années d'existence et il parle constamment comme s'il était coincé dans l'époque d'Aristote.
Je vois la transposition de ma blessure sur son bras gauche. Le même endroit où j'ai été touchée. La balle n'a pas atteint sa fatalité cette fois, mais elle l'a blessé de façon permanente. Je cicatriserai de cet entaille tandis qu'il aura le rappel de sa mésaventure pour le reste de ses jours passés dans cette version de notre monde.
— Et toi ? Aurais-tu oublié qu'une de ces balles dans mon front et tu retournes directement en Enfer avec l'impossibilité de revenir dans le monde supérieur ?
— J'ai fait ce qu'il fallait pour me protéger, ajoute-t-il égoïstement en se lavant les mains de tous remords.
La fusillade à travers nos pupilles reprend de plus bel, nos regards remplaçant nos paroles. Il est clair que nous ne nous éterniserons pas sur le sujet puisque je n'en tirerai rien de plus que ce qu'il m'a laissé entendre. Ce fou est si butté, qu'il croit toujours avoir la finalité de tout. Vaut mieux passer à un autre sujet qui me turlupine tout autant les entrailles.
— Au final, c'est toi qui nous a récolté cette balle. Et d'où as-tu su son nom, d'abord ? J'exige une vrai réponse, m'impatienté-je.
— Je suis entré dans la fenêtre de son âme.
— Alors, tu sais à qui nous avons affaire ?
— Partiellement. Si tu ne t'étais pas évanouie, j'aurais certainement pu conclure mon investigation. Par contre, j'ai pu voir les affronts qui persécutent le second. Nick Morrison.
— Dis-m'en plus.
— Tu le découvriras tôt ou tard par toi-même.
— Nous ne sommes pas censés être une équipe ?
— Détrompes-toi, nous ne serons jamais Bonnie et Clyde. Je te garde en vie seulement parce que tu m'as convaincu que j'aurai besoin de ton aide à travers les rouages de votre monde moderne pour atteindre mon but. En retour, je ne te dois rien d'autre que de conserver ton âme entre mes mains.
— Très bien. Alors, inutile que je t'informe de ce qui s'est passé lors de cette Intégration.
Son menton levé et les bras croisés sur son buste, il me regarde comme si je venais de lui faire un coup de bluff.
— Que s'est-il passé ? demande-t-il suspicieux.
— C'est un jeux qui se joue à deux.
— Faut-il que je te rappelle lequel de nous deux a le plus à perdre ?
— D'entre nous, je ne crois pas que ce soit moi, si tu parles de ma misérable vie, déclaré-je en croisant les bras sur ma poitrine, l'esquisse d'un sourire narquois sur mes lippes.
— Comment ai-je pu être aussi bête pour ne pas avoir exécuté l'ordre de te dévorer toute crue ? s'exaspère-t-il une main sur son faux visage.
Je m'extase devant son théâtre morose qu'il me sert pour livrer son abdication.
— Tu es aussi buttée qu'un âne qui refuse d'avancer sans sa carotte, poursuit-il.
— Qui se ressemble s'assemble, chantonné-je à ma victoire.
— Fais-moi voir tes souvenirs.
— Tut, tut, tut, répliqué-je en balançant l'index de ma main de droite à gauche. Toi d'abord.
Il soupire profondément et reprend son discours.
— Tu dois être prudente. Ce sont des êtres calculateurs qui auront toujours un coup d'avance sur toi. Malgré les blessures de leur âme, ils ne reculeront jamais devant rien. Je me méfierais particulièrement de Cole, à ta place. Il insuffle destruction et vengeance, rien de bon pour la petite fille que tu es.
— Tu crois que la petit fille que je suis ne côtoie pas ce genre de personne enquiquinante tous les jours. Laisses-moi te rappeler, à mon tour, qu'il y en un qui s'est incrusté dans ma tête, il y a quatre ans déjà.
— Je n'ai pas ces motifs de vengeance, s'irrite-t-il.
— Ah oui ? Que crois-tu que tu feras lorsque nous serons à nouveau confrontés à ce putin de tortionnaire ?
Il ne répond rien et dévie son oeillade rageuse. Maintenant, à mon tour de lui rappeler qui est le maître, mais il me devance dans ma lancée.
— Je fais cela pour te préserver, car ton enveloppe charnelle m'appartient.
— J'en suis la seule propriétaire, tu n'es qu'un intrus, martelé-je.
— Un intrus dont tu as immuablement besoin pour te sortir de cette emmerde.
C'est une gifle en plein visage qu'il vient de m'envoyer. Il a raison, je ne pourrai jamais me défaire de cette laisse que j'ai en permanence autour du cou. Du moins, pas par mes propres moyens. Cela fait bien trop longtemps qu'il se retient et il devra intervenir tôt ou tard pour achever son destin et le mien.
— Que comptes-tu faire ?
— Garder notre avantage et j'espère que tu en feras autant. Tant que Cole et Nick ne savent pas qui je suis, nous pourrons leur servir notre propre médecine pour les mettre à nos pieds. Alors, prépare-toi, car tu auras mes pulsions à assouvir, sans la moindre complainte de ta part.
— Je tenterai d'y réfléchir.
— J'y compte bien. Maintenant, ouvre-moi ton esprit afin que je puisse voir ce que tu m'as promis.
À demi-satisfaite, mais sachant que je n'obtiendrai rien d'autre, je penche la tête vers le sol et inspire profondément. Mes souvenirs commencent à défiler sur les murs de son antre. On se croirait au cinéma. Je revois tout, tel que je l'ai vu quelques heures auparavant.
Le démon observe chaque détail des images qui processionnent. Il passe en avance rapide certains passages, met sur pause puis fait marche arrière. Il investigue les moindres mouvements de la possédée et lorsqu'il accède à la partie du cri strident, qui m'en a fait littéralement saigner mes tympans, je me fige. Ce n'est pas un hurlement suraigüe, mais plutôt des paroles dans cette langue étrange, la même que le prêtre de pacotilles avait utilisée.
— « Asmodeus. Quos ad componendum misi. Cur nondum vitam hominis tulisti? Hoc munus imple et officium tuum exsequere. Inferni canes ad pedes tuos erunt, nisi mihi hanc animam miseris. Et tormenta maxima, quae expertus est princeps, reservabo tibi. [4] », dit la voix du possédé.
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[4] « Asmodée. Toi que j'ai envoyé pour rétablir l'ordre. Pourquoi n'as-tu toujours pas retiré la vie à cette humaine ? Acquitte-toi de cette tâche et exécute ton devoir. Les chiens de l'Enfer seront à tes talons, si tu ne m'envois pas cette âme. Et je te réserverai le plus grand supplice qu'un prince n'est jamais connu. »
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— Qu'est-ce que ça veut dire ? M'enquièré-je.
— C'est un avertissement, répond-t-il simplement.
— Élabore, s'il-te-plaît.
Comme si je n'avais formulé aucune demande, il maintient son intérêt aux relents de mes pensées qui jouent en boucle. J'observe sa posture. Elle est droite, mais agitée. Une main à son soi-disant menton, il réfléchit. Il fait les cent pas, puis s'arrête. Repasse les images et explose de rage. J'aimerais poser mes questions, mais je sens que ce n'est pas le bon moment. J'ouvre la bouche et la referme aussitôt. J'arrête mon observation du spécimen et stoppe toute tentative d'interrogatoire, lorsqu'il se met à renifler comme un chien avec sa truffe. Il y a quelque chose qui ne va pas.
— Du Requiem, marmonne-t-il.
Il s'approche de moi à toute vitesse et se penche. Malgré la posture qu'il adopte, je dois relevé le menton pour croiser ses fausses prunelles mauves. Pour la première fois, je n'y détecte aucune fureur, mais une bribe de crainte.
— Écoutes bien petite. Il faut que tu retrouves de la Dementia au plus vite et que tu te protèges d'ici-là. N'approches ...
Il a disparu. Sans même pouvoir finir ce qu'il avait à me dire, emportant les visions de la fille possédés avec lui.
Je suis prise d'angoisse. Lui, qui est toujours aussi fier et présomptueux. Il ne m'a jamais ouvert cette brèche de crainte qu'il pouvait contenir. En avait-il une auparavant ?
Je suis plongée dans le noir le plus total. La tanière du démon a complètement disparue. J'entre dans le monde des songes et me laisse bercé par mes rêves qui j'ose espérer ne se transformeront pas en cauchemars.
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Hey !
Être réellement dans la tête de Noa ... c'est plutôt spécial !
De quoi ou de qui doit-elle se méfier ?
Rendez-vous au prochain chapitre !
Raven 💛
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