Texte : Baby You Make Me Crazy - EnoraKees
PDV Louis
« C'est fini.
Son ton est si froid. Il ne peut pas m'annoncer ça comme ça. Je refuse d'y croire. Après toutes ces années. Huit ans qu'on était ensemble. Et il lâche ça comme si notre histoire n'avait pas compté. Enfin je le comprends. Qui voudrait encore de moi ? Je ne suis rien. Personne. J'entends mon nom crié dans la rue, dans les stades, dans les aéroports, mais ce n'est pas moi. Ils acclament un autre. Quelqu'un que je ne suis plus. Je ne suis que l'ombre de moi-même. Ça a commencé en 2016 lorsque maman nous a quitté. Depuis j'essaie. J'affiche mon plus faux sourire devant les flashs, je réconforte mes sœurs comme je peux. Je fais en sorte de les voir le plus que je peux. Mais ce n'est pas toujours facile avec les enregistrements, les plateaux, la promo, les singles. Parfois j'ai juste envie que le temps s'arrête, que le monde arrête de tourner quelques secondes, que tout le monde oublie mon nom. Juste le temps de reprendre mon souffle. Mais le temps poursuit sa course.
Heureusement je pouvais compter sur Harry, mes amis Niall, Liam et Zayn même s'il n'était pas très présent, je savais que je pouvais compter sur lui. Je commençais réellement à voir l'avenir se dessiner, à retrouver goût à la vie. Je retrouvais l'inspiration, mon sourire se faisait plus vrai. J'ai voyagé, découvert d'autres cultures d'autres façons de vivre. J'ai accompagné Harry sur la création de son album. J'ai écrit mes propres sons, signé avec une maison de disque, enregistré quelques chansons mais j'attends encore de les améliorer avant de les sortir. Pour une raison inconnue je ne suis jamais satisfait de mes écrits. J'aimerais tant que maman soit là, qu'elle me dise qu'elle est fière de moi, de mes chansons. Mais c'est impossible. Je commence à m'y faire. Des fois je lui parle en regardant vers le ciel, je ne sais pas si elle m'entend mais ça m'aide. Ce n'est pas tous les jours facile mais je remontais la pente, doucement. Seulement Félicite est morte il y a six mois. J'ai replongé. Et maintenant Harry me quitte. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire au monde pour qu'il s'acharne sur moi ? Ma gorge est nouée. Mais je ne réagis pas, je reste planté là, mon téléphone à la main. Comme vide. J'ai tant pleuré, tant hurlé. Je n'ai plus de larmes à verser. Mais je ne veux pas le perdre.
-Comment ça ? Harry. Tu ne peux pas...
Mais il a déjà raccroché. Le bip résonne à mon oreille. Je commence à pleurer dés qu'il a posé son téléphone. Finalement il me restait quelques larmes. Je ne suis peut-être pas si insensible aux émotions que je le pensais. Je pose mon téléphone. Renverse tout ce qu'il y a sur la table sous la colère. Je suis furieux. Furieux contre moi-même. Je me déteste d'être si faible. Pathétique. Brisé, comme le verre qui éclate au sol. Je me laisse tomber à genoux dans ma villa de Los Angeles, pleurant toutes les larmes de mon corps sans un mot. En silence. Qu'est-ce que je suis supposé faire quand la personne que j'aime me lâche ? Tu le sais toi maman ? Je suis sûr que oui. Tu as toujours su quoi faire. Mais je ne sais plus. Pourquoi je tombe toujours sur des personnes qui n'ont pas le cran de me le dire en face ? Il n'aurait pas pu me le dire droit dans les yeux ? J'aurais aimé en discuter avec lui. Lui dire que je ne suis pas d'accord. Que je ne veux pas qu'il parte, que j'ai besoin de lui. Tellement besoin de lui. Je donnerais tout pour me blottir dans ses bras. Mais il ne veut plus de moi.
Ma poitrine me fait mal. Je n'en peux plus. C'est si horrible, cette douleur qui me prend aux tripes et n'en finit pas. Depuis 2016 j'ai ce poids dans la poitrine. J'ai espoir qu'il s'en aille, qu'un matin je puisse me lever sans ressentir cette douleur mais ce n'est jamais arrivé. Parfois j'ai juste un peu moins mal mais ça revient toujours. A croire que cette douleur ne me quittera jamais. Je me relève finalement. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, à pleurer à genoux au milieu de mon salon mais mes jambes me font mal lorsque je me relève et constate que la nuit est tombée. Sans réfléchir, comme par automatisme, j'ouvre un de mes placards, en sors une bouteille de whisky et vais sur mon balcon. Je m'assois sur le rebord en pierre comme je le fais si souvent. Les pieds dans le vide, à la lisière entre deux mondes, je contemple l'extérieur, les lumières de cette ville appelé la cité des anges. C'est idiot mais je suis venu vivre ici à la mort de maman, comme si je pouvais garder contact avec elle dans ce lieu qu'elle n'a pourtant jamais fréquenté. S'il existe un ange en ce bas monde, maman a forcément des ailes immaculées. J'imagine les personnes joyeuses qui déambulent dans les rues, les rires des personnes qui ont un peu trop bus, l'euphorie de ceux qui ont gagné au casino, le sourire des amoureux transis pendant leur balade nocturne. De là-haut ils semblent si joyeux. La joie. Je ne suis même pas sûr de savoir encore ce que ça fait de ressentir ce sentiment. Je débouchonne ma bouteille et bois à même le goulot. La première gorgée me brûle. L'alcool est fort, je le sens couler dans mes veines, mes muscles se détendent aussitôt. Quelques larmes coulent à nouveau sur mon visage alors que je bois, un peu plus à chaque gorgée.
J'essaie d'oublier la douleur mais mon cerveau me joue des tours et mon esprit vagabonde. Je me revois en 2011 pour les auditions d'X factor. Je me rappelle le stress avant de monter sur scène. J'étais allé aux toilettes pour m'humidifier le visage, essayant de faire passer mon trac. J'ai mouillé mon visage et je me suis reculé pour me regarder dans la glace quand au même moment un gars est sorti des toilettes. On s'est rentré dedans. J'ai lâché un « Oops » auquel il m'a répondu par un « Hi ». On n'a pas pu s'empêcher de rire ensuite, un rire plus nerveux qu'autre chose. J'ai insisté pour prendre une photo avec lui. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais qu'il deviendrait connu et je tenais à être le premier de ses fans. C'est comme ça que j'ai rencontré Harry, bien avant que le groupe ne soit formé.
Je bois encore quelques gorgées et sans savoir pourquoi je repense à ce soir où on s'est embrassé pour la première fois. C'est venu tellement naturellement. On a toujours été très tactile avec Harry et ce soir-là il était triste à cause d'un poste haineux sur Twitter. Je voulais le faire sourire alors je l'ai pris dans mes bras, je l'ai serré fort et je lui ai dit :
« N'écoute pas ce qu'ils disent. C'est des conneries ! Tu vaux bien mieux que ça. Moi je sais à quel point tu es exceptionnel Harry. Ton cœur est en or pur, tu redonnerais le sourire à un dépressif et je te promets qu'un jour ils verront la beauté que tu renfermes. Tu es juste un diamant brut qui attend son heure. »
Et il a souri. Son fameux sourire avec ses fossettes. C'était plus fort que moi. Lentement je me suis approché, je me suis penché sur lui. Il ne bougeait pas et j'ai pris ça pour un accord alors j'ai pressé mes lèvres sur les siennes. C'était doux, c'était tendre. C'était nous. Je me souviens les battements rapides de mon cœur à ce moment-là, la joie qui m'a traversé. J'avais l'impression d'être invincible dans ses bras, que rien ne pourrait m'arriver tant qu'on était ensemble.
Pourquoi je repense à ça ? Harry n'est plus là. Il m'a lâché. Je ne serais plus jamais heureux. C'est fini. Il est beau le Louis invincible, seul dans sa grande maison. Rien ne pourrait m'atteindre hein ? Foutaises. Mes larmes coulent à nouveau. Je bois encore quelques gorgées avant d'exploser ma bouteille contre le muret. J'observe les bouts de verre. Même eux sont plus beaux que moi. Je suis tellement plus brisé que cette bouteille. Les idées encore embrumées, je prends mon téléphone et appelle Lottie. Je ne sais pas, j'ai besoin d'entendre sa voix. J'ai envie de voir mes sœurs. La sonnerie retentie, un bip puis un autre, finalement elle décroche.
« Lou ? Mais il est tard chez toi. Tu vas bien.
Je renifle doucement, essayant de calmer mes pleurs. Je ne veux pas l'inquiéter. Elle aussi elle souffre, elle aussi a perdu sa mère, sa sœur. Elle a mal. Mais je suis le grand-frère. Je dois être celui qui est fort, qui tient le coup.
-Lot'... Vous me manquez.
Ma gorge est nouée, ma voix légèrement enrouée. Les mots sortant sans que je ne les contrôle. Ah l'alcool et son pouvoir de délier la langue. Qu'est-ce que je déteste cet effet.
-Tu nous manque aussi Lou. Tout va bien ? Tu es encore bourré ?
Lottie sait évidemment. J'essaie de faire bonne figure, d'arrêter, de me reprendre en main. J'essaie, vraiment. Mais c'est si dur.
-Harry m'a quitté.
De le dire, ça rend la chose tellement plus réelle. Sans pouvoir le contrôler je lâche un sanglot. J'ai l'impression d'être tombé plus bas que terre. Je me sens minable. Je m'allonge lentement sur le muret, observant la lune, ce bel astre lumineux. Avant j'aimais à penser qu'il me guidait, de nombreux vers me sont venus en observant la lune mais maintenant j'ai l'impression qu'elle se moque de moi. Je la vois rire. Qu'elle m'agace cette lune.
-Mais comment ça se fait ? Depuis le temps que vous êtes ensemble !
J'observe toujours ce satellite, grand et blanc. Je ne sais pas si c'est cette pureté, le silence de la nuit ou la voix douce de Lottie mais mes larmes cessent rapidement. Je sens à nouveau ce vide en moi. Comme un fantôme incapable de ressentir quoique ce soit. Je suis retombé dans ma léthargie.
-Notre contrat avec Syco prend fin. Je pensais qu'on serait libre mais il a peur des médias...
Mon cœur me fait mal mais je ne ressens rien. Ma voix est douce, comme apaisé. En réalité je n'ai jamais été si épuisé de ma vie.
-Et il t'a juste quitté comme ça ? Il ne pouvait pas en parler avec toi ?
Je laisse mon regard sur la lune. Lorsque je la regarde, j'ai l'impression de sentir maman à côté de moi, qu'elle m'entend. J'arrive à voir Fizzy aussi. Je la vois sourire. J'imagine bien ses traits se déformer sous la colère en apprenant ce qu'il s'est passé entre Harry et moi. Ma famille a bien pris notre relation, les filles l'adorent toutes.
-Il a raccroché. Vous me manquez... Je vais prendre l'avion.
Je ne contrôle pas mes paroles. Je dis tout ce qui me passe par la tête. Mais je le pense. J'ai besoin de voir les filles. Je me sentirais mieux avec elles. J'ai encore quelques plateaux de prévu à Los Angeles mais je vais annuler. Je n'ai pas la force de sourire devant les caméras. Je veux juste voir mes sœurs et me sentir bien pour quelques heures. Qu'importe ce qu'il adviendra ensuite.
-Il est gonflé ! Tu viens alors ? On pourra en parler si tu veux.
Je regarde la lune. Je ne sais même pas quand est le prochain vol pour l'Angleterre mais ma meilleure chance est de prendre mon vol la nuit. Ainsi les projecteurs ne seront pas tournés vers moi.
-Je prends le prochain avion. »
Je discute encore un peu avec Lottie, échangeant des banalités. Elle me supplie de prendre un taxi, de peur que je prenne le volant et je finis par capituler. C'est plus pratique de toute façon. On termine rapidement notre appel, promettant de se retrouver le lendemain. Je reste encore quelques minutes à observer la lune, en silence, savourant le calme ambiant avant de regarder les vols pour Londres. Déjà 3h du matin. Le prochain départ est prévu pour 5h. J'y serais. Je réserve un taxi à l'aide d'une application, mieux vaut éviter les appels. Je ne tiens pas à ce qu'on me reconnaisse. Je me lève finalement, ne prends même pas la peine de ramasser les bouts de verre et me dirige vers ma chambre. Là je mets le strict nécessaire dans un sac. De toute façon j'ai des vêtements dans chacune de mes résidences. J'embarque juste un petit sac et me déplace, chancelant quelques peu, pour sortir de ma villa. Le taxi est déjà là. Je passe ma capuche sur ma tête, essayant de cacher au mieux ma mine détruite et priant intérieurement pour que le chauffeur ne me connaisse pas. Je grimpe à l'arrière et salut rapidement le conducteur avant de lui demander de m'emmener à l'aéroport. J'évite de parler plus que nécessaire et m'accoude à la portière pour observer le ciel étoilé. Je me demande laquelle pourrait être maman et laquelle serait Fizzy, mes étoiles parmi les étoiles. Les plus brillantes sans doute. Leurs sourires illuminaient nos vies alors maintenant elles doivent sûrement illuminer la galaxie.
Perdu dans mes pensées, je ne sens pas la voiture s'arrêter. Je sursaute lorsque le chauffeur m'interpelle et réalise alors que nous sommes juste devant l'aéroport. Je lui glisse un billet, assez généreux sur le pourboire et quitte le véhicule pour me rendre à l'intérieur du bâtiment, toujours avec cette démarche qui manque d'équilibre, comme si le poids sur mes épaules m'empêchait d'avancer. À moins que ce ne soit l'alcool ? Je ne sais plus. Je me poste en plein milieu de l'aéroport et regarde les tableaux d'affichage. L'avion en direction de Londres part dans une demi-heure. Bien. Je me rends au guichet pour récupérer ma place. C'est cher mais ça m'importe peu. Je vais revoir mes sœurs.
Je monte avec mon maigre bagage, je m'assois à une place et regarde à travers le hublot. Malgré ma capuche sur ma tête, j'ai l'impression que tous les regards convergent sur moi. Je me sens mal, si oppressé. Alors je regarde dehors. Je contemple mes étoiles, je les vois sourire et je me sens mieux. Une hôtesse vient nous expliquer les règles de sécurité mais je n'y prête pas attention, ce n'est pas la première fois que je prends l'avion. Je passe un coussin autour de mon cou pour caler ma tête. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, je n'ai aucune envie de dormir. Juste de revenir en arrière, de revoir maman une dernière fois, de serrer Fizzy dans mes bras, de dire à Harry combien je l'aime. Mais j'ai tout perdu, je n'ai plus rien à rêver.
Malgré tout mes yeux finissent par se fermer tout seul, épuisé après la cinquième heure de vol. Je me surprends à rêver. Je rêve de m'envoler si haut que je pourrais toucher les étoiles. Puis je me réveille, les yeux brillants, imbibés de larmes qui n'ont que trop coulées. Je regarde l'heure. Encore trois heures à passer. J'ai dormi deux heures, comme chaque nuit depuis la perte de Fizzy, ma séparation récente n'arrangeant rien. C'est peu mais j'ai perdu le sommeil avec le reste. J'espère juste ne pas perdre mon cœur en chemin.
J'arrive finalement. Je baisse au mieux la tête, tentant de me faire discret mais déjà j'entends scander mon nom. J'ignore les fans, passant au travers la foule. Ils acclament un autre. Ce n'est pas moi qu'ils veulent voir. Ils cherchent Louis, le Louis souriant et sarcastique, le Louis d'avant. Mais il a disparu. Je ne suis que son fantôme.
Je sors et demande un taxi pour me rendre à ma résidence Londonienne. Je marmonne une adresse erronée au chauffeur pour qu'il m'amène à une rue de chez moi. Je marche ensuite jusqu'à mon garage, grimpe dans une voiture noire passe partout et me mets en route pour Doncaster. Ça fait un moment que je n'y suis pas allé. La dernière fois c'était pour l'enterrement. Je souffle. L'avantage c'est qu'avec l'avion j'ai eu le temps de décuver. Conduire m'aide à me concentrer sur la route, mes pensées ne vagabondent plus et je me sens un peu moins mal le temps de quelques heures mais la boule dans ma gorge se reforme alors que j'aperçois les rues voisines à ma maison d'enfance. Je me gare dans l'allée, le souffle court. Je n'aime pas revenir ici. Chaque fois j'ai l'impression que maman va sortir par la porte pour m'accueillir, je revois le sourire de Fizzy avant qu'elle ne vienne me prendre dans ses bras. Mais tout ça appartient au passé désormais. Je passe une main dans mes cheveux et souffle doucement pour me calmer.
Je profite de ce moment de silence pour appeler mon manager et prévenir de ma prochaine absence. J'avais des interviews aujourd'hui.
« Louis ? Tu es près pour l'interview ? Ne me dis pas que tu as oublié l'adresse !
Je soupire. Xavier a le don de mettre les pieds dans le plat. Et encore, ce n'est pas Simon. Ce dernier a fait signer un contrat à mon autre maison de disque pur qu'il ne me fasse aucune promo tant que je suis sous son label. Enfin ce n'est pas formulé comme ça. C'est écrit que Modest management s'engage à s'occuper de ma promo mais ils n'en font aucune.
-Justement. Je n'irais pas. Annule tout jusqu'à nouvel ordre. Je ne sais pas quand je reviendrai.
Je l'entends s'étouffer à l'autre bout du fil.
-Tu n'es pas sérieux ? Tu ne peux pas faire ça ! On attend tous énormément de toi.
Je secoue la tête. Simon ne me fait pas peur. Dans trois mois mon contrat avec lui est terminé de toute manière.
-Non seulement je le peux mais je le fais. Je n'irais nulle part. Débrouillez-vous sans moi. »
Il commence à s'emporter mais je ne le laisse pas terminer que je raccroche. Je prends quelques secondes pour m'observer dans le rétroviseur. J'essuie mes yeux rougis, tente un sourire mais ça ne donne pas grand-chose. J'ai une sale mine. J'essaie de paraître joyeux, je tapote doucement mes joues et pense au fait que je vais retrouver ma famille. J'ai déjà l'air mieux, ce n'est pas parfait mais je m'en contenterais. Je fais le tour de ma voiture pour récupérer mon bagage avant de m'avancer vers la porte. Je frappe pour m'annoncer. J'entends des pas précipités et bien vite la porte s'ouvre sur les jumelles.
« Louis !
Je souris et les prends directement dans mes bras. J'aimerais dire que je me baisse pour ce faire mais malgré leurs 15 ans elles sont aussi grandes que moi. Je les serre fort, un sourire aux lèvres. C'est agréable de les revoir, de les serrer dans mes bras. Je sens leur cœur battre contre ma poitrine, la chaleur de cette étreinte, leur peau contre la mienne. Je profite de chaque seconde. Je me redresse en entendant d'autres pas résonner. Lottie se tient là, elle aussi vient se blottir dans mes bras.
-C'est bon de te revoir.
Je souris. Pour moi aussi c'est bon de les revoir. Je serre Lottie contre moi, elle passe ses mains dans mon dos et le caresse doucement comme pour me remonter le moral. Je sens mes yeux s'humidifier à ce geste mais il est hors de question que je pleure.
-Vous m'avez manqué.
Elles sourient et me lâchent pour que je puisse rentrer avec mon sac. Je le laisse dans l'entrée pour le moment. Mon regard se pose sur le salon, les murs, la déco. Rien n'a changé, c'est toujours la maison de mon enfance. Dan arrive de la cuisine et m'attire dans une accolade à laquelle je réponds chaudement.
-Content de te revoir mon grand.
Je souris, Dan est vraiment gentil. C'est lui qui s'occupe des deux paires de jumeaux depuis le départ de maman, Lottie et moi étant majeur. Mark passe régulièrement pour prendre des nouvelles aussi, j'aime beaucoup Dan mais à mes yeux c'est Mark mon père. D'ailleurs les petits derniers doivent être au lit. En même temps il est tard, j'imagine que les filles sont restées éveillées pour m'attendre.
-Tu veux t'asseoir ? J'étais en train de faire du thé.
J'approuve d'un signe de tête et vais m'asseoir dans le canapé avec mes sœurs. Lottie s'installe près de moi, Daisy de l'autre côté et Phoebe qui est moins tactile se place près de sa jumelle. Dan retourne en cuisine mais revient vite avec des tasses fumantes. L'odeur parfumé du thé du Yorkshire envahit mes narines. Ça me rappelle tellement de souvenirs. Maman en faisait tout le temps. On attrape chacun une tasse. Je rajoute un peu de sucre dans la mienne et mélange doucement.
-Ne te méprends pas, je suis très content de te voir mais tu n'avais pas des interviews de prévu ?
Je sursaute presque et baisse la tête sur ma tasse encore fumante. Je pensais que Lottie leur aurait dit. Je n'ai pas envie d'en parler. Je sens mon cœur se serrer. Lottie frotte doucement mon bras d'un geste réconfortant.
-J'ai annulé.
Les regards stupéfaits de mes proches se posent sur moi. Je sens l'interrogation dans les regards, le silence est pesant. Seule Lottie se fait rassurante.
-Mais pourquoi ? Demande finalement Daisy.
Je souffle, toujours le regard baissé. Rien que de devoir l'évoquer les larmes me montent aux yeux. Mais je dois leur dire, ils méritent de savoir. Je jette un œil vers le ciel, comme pour me donner du courage.
-Harry m'a quitté....
Je lâche ça dans un murmure, la gorge nouée et la voix étouffée, comme si ces simples mots m'avaient brûlé et c'est peut-être le cas. Les filles restent surprises. Dan semble lui aussi blessé par cette nouvelle. Et pour cause, ils savent tous combien Harry est important pour moi. Ils ont de suite accepté notre relation, Harry est même venu plusieurs fois ici. Je n'arrive toujours pas à réaliser que c'est fini. Lottie me tire à elle, cale ma tête dans son cou et je me laisse aller contre elle, retenant toujours mes larmes. J'ai si mal. Je sens mon cœur me brûler. Mais je refuse de pleurer devant mes sœurs, je dois rester fort, pour elles. Il va me rendre fou. Il ne peut pas me faire ça, je ne l'ai pas autorisé à jouer avec mon cœur de la sorte. Il devrait être là à me soutenir et me faire sourire comme il l'a toujours fait. Mais je suis seul désormais, il ne me reste que ma famille. Lottie attrape ma tasse et la pose sur la table basse pour mieux me serrer contre elle.
-Il n'a pas fait ça ? Vous êtes tellement mignons tous les deux ! Harry est un sucre, il n'aurait pas.... Commence Daisy.
-Apparemment il l'a fait. Réplique Phoebe. Mais il doit bien y avoir une raison, non ?
Je hoche la tête, toujours blotti dans les bras de Lottie. Elle caresse tendrement mon dos, comme pour m'encourager alors je décide de tout leur raconter depuis le début. J'étais dans ma villa de Los Angeles, Harry est sur Londres en ce moment, il fait quelques petites scènes pour promouvoir son nouvel album. Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il avait un peu de temps libre avant de monter sur scène alors j'ai décidé de l'appeler.
« Pas trop nerveux ?
Il a ri, de son rire rauque qui fait toujours battre mon cœur.
-Si, je tremble comme une feuille mais ça ira mieux une fois sur scène.
Je souris, on ne dirait pas comme ça mais Harry est toujours stressé avant un show.
-Comme toujours. Tu vas assurer amour.
Je le vois rougir d'ici. Il est si mignon, j'imagine parfaitement ses fossettes se dessiner sur ses joues. Adorable.
-Tu as sans doute raison.
Je ris à mon tour.
-J'ai toujours raison. Tu devrais le savoir depuis le temps bouclette !
J'imagine parfaitement son air désabusé alors qu'il secoue la tête.
-Hey tu les adores mes bouclettes !
Je fais la moue, je les adorais surtout mais il a coupé ses cheveux et ils bouclent moins depuis.
-Je les préférais avant que tu ne tournes dans ce film. En 2015 ils étaient bien. Je dis rêveur.
J'adorais passer mes mains dans ses cheveux, m'y accrocher alors qu'il me faisait tendrement l'amour mais je ne peux plus. Ça me manque.
-Je sais Honey mais ça va repousser. Je te promets de ne pas les recouper.
Je ne peux m'empêcher de rougir au surnom mais surtout à son attention, il va les laisser pousser, juste pour moi.
-Ça me fait penser qu'on est bientôt en 2020. On va enfin pouvoir dire adieu à ce Simon Cowell de malheur. A nous la liberté.
Un sourire prend place sur mon visage à cette pensée. Il ne pourra plus s'immiscer dans nos vies.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
Mais Harry ne semble pas s'en réjouir.
-Notre contrat va expirer. On pourrait enfin vivre notre amour au grand jour. On ne serait plus obligé de se cacher pour se tenir la main.
Cette perspective me réjouit énormément. On pourra enfin prendre du temps pour nous et pas seulement entre deux plateaux télé, on ne serait plus obligé d'éviter les caméras. Je n'aurais plus à sortir avec Eleanor pour faire croire à une possible histoire entre nous.
-On ne peut pas faire ça Louis. Tu as pensé aux médias ? Si on fait ça on n'aura plus de vie privée, on sera toujours épié.
Je ne peux m'empêcher de froncer des sourcils.
-On n'a déjà plus de vie privée de toute façon. Autant qu'on se fasse épier ensemble ! Les médias seront toujours là. Au moins le reste du monde saurait que tu n'es plus un cœur à prendre.
Je m'emporte peut-être un peu mais je ne supporte plus les articles sur lui expliquant combien la personne qui aura le privilège de sortir avec mon Harry sera chanceuse au vu de ses nombreuses qualités. Il ne sait pas à quel point c'est blessant. Il pourrait me parler d'Eleanor mais il ne la voit plus comme une menace depuis longtemps, c'est juste une bonne amie.
-Toi tu le sais Lou. Ça me suffit. Il n'y a pas de raison que la terre entière sache. Le monde n'est pas prêt à nous accepter.
Je secoue la tête, blessé par ses propos.
-Mais moi ça ne me suffit pas ! Ce n'est pas le monde qui n'est pas prêt. C'est toi !
Les larmes aux yeux, je crie mon désarroi. Dire que je pensais enfin être libre, que 2020 serait une meilleure année, plus heureuse. Je me suis bien planté.
-C'est ça, je ne suis pas prêt. Tu ne peux pas me forcer à faire mon coming-out Louis.
Il est sérieux là ?
-T'as secoué des drapeaux LGBT à tous tes concerts il y a deux ans, tu as chanté Still The One en me regardant droit dans les yeux et tu n'es pas prêt à sortir de l'ombre ? Tu te moques de moi ?
Il ne peut pas me dire ça, ça fait huit ans qu'on attend de pouvoir être libre huit longues années.
-Je me suis battu pour les droits LGBT mais ça ne veut pas dire que je suis prêt à crier publiquement notre relation Louis. C'est si indispensable que ça pour toi ?
Les larmes roulent doucement sur mes joues et je hoche la tête. Bien-sûr que ça l'est. Je donnerais tout pour pouvoir avoir la chance d'avoir un couple normal, de pouvoir me blottir dans ses bras en pleine rue, de pouvoir sortir avec lui de temps en temps. C'est bien de se retrouver chez nous mais une sortie de temps en temps serait sympa. Seulement il me le refuse.
-Oui...
Ma voix est faible parce que j'ai peur de ce qu'il va dire.
-Désolé mais je ne peux pas. C'est fini. »
Et j'avais raison. Mon souffle se coupe alors que je l'entends prononcer cette dernière phrase.
-Je voulais qu'on s'explique mais il a raccroché.
Je ne suis plus si triste, je suis à nouveau ce bloc de pierre, vide d'émotions à force d'avoir trop souffert. J'attrape ma tasse de thé et la bois lentement avant qu'elle ne devienne froide. Dan m'observe avec compassion, il semble sincèrement triste pour moi. Daisy se blottit contre moi, comme pour m'apporter un peu de réconfort et Phoebe me sourit tristement, elle aussi essaie de comprendre.
-Il ne peut pas te faire ça ! Vous vous aimez tellement ! S'indigne-t-elle.
Je hausse les épaules. Après tout ce n'est pas la première fois. J'ai toujours été malchanceux en amour, Harry ne fait pas exception. La seule différence c'est que Harry je l'aime vraiment. J'y croyais, je pensais qu'on pourrait faire notre vie ensemble. Mais il ne veut plus de moi.
-Ne t'en mêle pas Phoebe. Tu vas juste rendre les choses plus pénibles qu'elles ne le sont. »
Elle acquiesce d'un air triste. Sur ces mots, je me relève, dépose un baiser sur la joue de mes sœurs et salut Dan d'un signe de tête avant de rejoindre ma chambre, bagage en main. Je m'allonge sur mon lit d'adolescent, il est approximativement une heure du matin et je suis épuisé. Heureusement que les petites sont encore en vacances d'été. Enfin plus pour longtemps. Mon regard se pose sur l'extérieur, j'y vois le ciel étoilé. Avant j'avais du mal à me faire au décalage horaire, c'est très étrange de partir quand il fait nuit et de voir le ciel encore sombre une fois arrivé, surtout après 10h de vol.
Je regarde la lune et la première chose à laquelle je pense c'est Harry, Harry et son air songeur quand il regarde ailleurs, Harry et ses yeux verts, ses fossettes, ses sourires. Je me demande si lui aussi regarde la lune. Est-ce qu'il pense à moi alors ? Pathétique. Il ne risque pas, après tout il m'a quitté. Est-ce qu'il m'aimait ? Je suis sûr que oui. Il était si présent, si aimant. Lorsque je l'ai appelé pour ma mère, il a lâché tout ce qu'il faisait et il est venu. Peu de personnes en aurait fait autant mais il est comme ça mon Harry. Il a le cœur sur la main. Des larmes se forment dans mes yeux. J'ai besoin de le voir, d'entendre sa voix. Mais je refuse de l'appeler. Alors j'attrape mon téléphone et me rends sur YouTube, juste pour le voir. J'entends sa voix rauque et lente alors qu'il répond aux interviews. Je les connais par cœur mais ça ne m'empêche pas d'en savourer chaque seconde. Un sourire tendre se forme sur mes lèvres lorsque je le vois perdre ses moyens aux questions de l'interviewer. Et pour cause, il lui demande de qui parle son album, pour qui il a écrit Sweet Creature. Si seulement ils savaient... Puis je me rappelle que Harry non plus ne veut pas que ça se sache et je sens mon cœur se fendre dans ma poitrine. Sans plus y tenir, je fonds en larmes, seul, dans mon lit d'adolescent. Mes pleurs se transforment en sanglots, je tente de les étouffer dans mon oreiller mais rien ne saurait les faire taire. J'ai si mal. A bout de force, je finis par m'endormir au beau milieu de la nuit, la tête encore emplie de mon amour perdu.
Le bruit de la vaisselle et l'odeur du thé me sortent de mon sommeil. Je frotte doucement mon visage et souris doucement en réalisant que je suis avec mes proches. Je descends directement au salon, juste vêtu d'un jogging et d'un t-shirt. J'ai une sale mine mais ce n'est pas ma faute. Qui aurait pensé que ce serait aussi difficile de se séparer de l'homme que j'aime ? Tu le savais toi maman ? Je suis sûre que tu sais ce que ça fait d'avoir le cœur brisé.
« Louis !
Un sourire se forme sur mes lèvres en voyant Doris et Ernest se précipiter vers moi. Ils s'agrippent à mes jambes. Je pouffe et me baisse à leur niveau pour les prendre dans mes bras. Ils rient en se blottissant contre moi. Adorables. Heureusement que je peux compter sur leur joie de vivre. Tu serais fière d'eux maman. Si seulement tu pouvais les voir.
-Vous avez encore grandis tous les deux.
Ils rient en me serrant un peu plus contre eux.
-Et oui ! Même que bientôt on sera plus grand que toi ! Rit Ernest.
Je ne peux m'empêcher de grimacer. J'ai encore un peu de marge j'espère ! S'ils s'y mettent aussi. Déjà que je n'aime pas ma taille. Il n'y a que Lottie qui soit plus petite que moi, c'est sans doute pour cette raison que je l'apprécie autant. Les jumelles ne peuvent s'empêcher de rire en les entendant.
-Pauvre Loulou.
Je secoue lentement la tête et me redresse pour aller manger, tenant seulement la main des plus petits qui ne veulent plus me lâcher.
-Vous avez encore le temps pour ça.
Ils hochent la tête en souriant grandement.
-Oui, d'abord on veut bien aller au parc avec Loulou ! Ajoute Doris.
Ernest approuve. Les enfants et leur innocence ! Je ne peux que les trouver mignons. Les jumelles me font la bise et Lottie qui arrivait juste vient rapidement me prendre dans ses bras avant de toiser les jumeaux avec tristesse, comme si elle s'en voulait à l'avance de les décevoir.
-Vous savez bien que Louis ne peut pas vous emmener au parc. On pourrait le reconnaître.
Elle a raison. Si on me repère, les paparazzi vont se faire une joie d'afficher ma tête de partout. J'attrape une tasse que je remplis de thé avant d'attraper un pancake pour déjeuner.
-Mais on veut aller au parc avec Loulou ! Insiste Ernest.
-Pourquoi Loulou peut pas venir avec nous ? On n'a pas été sage ?
Je me pince les lèvres. Je déteste les voir comme ça, ils culpabilisent de ne pas pouvoir sortir avec moi alors que ce n'est pas leur faute. Ils me font tellement de peine. J'ébouriffe leurs cheveux et leur adresse un petit sourire.
-Si, vous avez été très sage. On va aller au parc. Mais on n'y restera pas longtemps d'accord ?
Ils sourient à nouveau, ils sautent partout, heureux de partir avec leur grand-frère. Ils ont l'air tellement joyeux. Depuis quand ne le suis-je plus ? Les petites choses de la vie ont cessé de me rendre heureux. Si seulement je pouvais retrouver mon innocence.
-Tu es sûr de toi Lou ?
Je hausse les épaules.
-Ce n'est peut-être pas une bonne idée mais je leur dois bien ça.
Lottie sourit et embrasse ma joue. Je me sens mieux. Je ne suis pas heureux, ni même joyeux. La flamme qui s'est éteinte en moi n'est pas près de se rallumer mais je me sens plus vivant aux côtés de mes proches. J'ai de la chance d'avoir encore une famille. Est-ce que toi aussi tu te sentais mieux lorsque tu nous voyais maman ? C'est pour ça que tu disais tout le temps qu'on était ton bonheur, ton trésor ? Je n'ai pas oublié tu sais. Mais tu me manques. Toi aussi tu étais mon bonheur avec Fizzy. J'ai mal de votre absence. Je donnerais tout pour vous voir encore un peu.
Après une bonne douche et un repas familial, j'ai tenu ma promesse en emmenant les petits derniers au parc, je me suis dit qu'il y aurait moins de monde en début d'après-midi, j'ai mis une casquette et des lunettes de soleil pour pas qu'on ne me reconnaisse mais je ne suis pas sûr que ça marche quand je sens tous les regards sur moi. Je me baisse au niveau des petits, embrasse leurs joues et les regarde courir vers les toboggans. Je me poste contre un arbre et les observe de loin. Ils ont l'air de beaucoup s'amuser. De temps en temps ils me crient des « regarde Loulou ! » alors je les regarde et je comprends à quel point maman disait vrai lorsqu'elle disait qu'on était ses trésors.
Je regarde mon téléphone pour voir que j'ai une dizaine d'appels manqués de mon manager, j'ouvre mes messages et remarque qu'il a très mal pris le fait que j'annule tout sans raison apparente. Je souffle un bon coup et décide de lui envoyer un message lui disant que je suis parti voir ma famille et que j'ai besoin d'un break. Il tente de me renvoyer des messages pour me faire changer d'avis mais je les ignore. Je jette un œil aux petits jumeaux qui rient en me faisant des signes de la main. Ils sont adorables. Je traîne un peu sur Twitter, juste assez pour voir quelques photos de moi à l'aéroport. Je vois aussi des messages de mes fans inquiets, ils se demandent pourquoi j'ai tout annulé, d'autres me demandent si je vais bien car j'ai l'air triste sur les photos. D'autres encore disent que je suis égoïste de ne pas m'être arrêté à l'aéroport lorsqu'elles mont appelés mais je n'avais pas le cœur à ça. Je vois ensuite des centaines de messages de soutien, ils ont beaux ne pas savoir ce que j'ai, ils espèrent que je me remettrais et que je reviendrais vite. Ils disent que je suis fort. S'ils savaient comme ils ont tort. C'est lui qui me rendait fort. Je suis seul désormais.
Je décide de tweeter rapidement un message de remerciement pour leur soutien en expliquant que j'espère revenir bientôt et que je m'excuse auprès des filles que j'ai ignorées. Je les follow pour me faire pardonner. Ce n'est pas grand-chose mais si ça peut leur remonter le moral. Je ferme ensuite l'application avant d'être envahi de notifs. Au même moment Doris et Ernest courent vers moi. Je me baisse à leur niveau, un sourire aux lèvres et ébouriffe leurs cheveux.
-Loulou on peut avoir une glace ?
-Oh oui ! S'il te plaît.
Je ris alors qu'ils me harcèlent à coup de s'il te plaît.
-Allons prendre cette glace.
Je secoue la tête et les suis alors qu'ils m'entraînent vers une camionnette, chacun d'eux tenant une de mes mains. Ils me lâchent une fois juste devant le glacier ambulant, le temps d'observer les glaces.
-Vous avez choisi ? Vous voulez une glace à quoi ?
D'un même mouvement ils se tournent vers moi, un sourire aux lèvres.
-Fraise ! Répondent-ils en même temps.
Je sens mon cœur se fissurer à nouveau. C'est le parfum préféré d'Harry. J'aurais tellement aimé prendre une glace avec lui dans un parc aussi, au grand jour. Mais tout ça c'est de l'histoire ancienne. Il ne veut plus de moi. Si seulement je pouvais revenir en arrière. J'aurais préféré ne jamais avoir cette discussion si cela pouvait me permettre de garder mon Harry. J'aimerais dire que je le déteste, que je vais tourner la page mais ce n'est pas vrai. Harry est si aimant, comment pourrais-je le détester ? Comment passer à autre chose alors que ça fait huit ans qu'on était ensemble. Je voyais mon avenir avec lui. Depuis mon monde s'est bien assombrit et je n'ose plus penser à de quoi demain sera fait.
-Loulou ?
Je secoue la tête et réalise que le vendeur attend ma commande.
-Je suis désolé. Deux glaces à la fraise et une au chocolat.
Je tends un billet au glacier qui s'affaire aussitôt à préparer notre commande. Je donne la leur aux petits.
-Ne la faites pas tomber.
Ils sourient gaiement et hochent la tête.
-Merci Loulou ! Chantonnent-ils en déposant des bisous baveux sur mes joues.
Je souris et récupère ma glace à mon tour, non sans remercier le glacier. J'entraîne ensuite les plus jeunes sur un banc le temps qu'ils mangent leur glace. Je vois quelques flashs mais tente de les ignorer. Il ne va pas falloir qu'on traîne. Soudain j'entends Doris pleurer. Je me tourne vers elle pour voir qu'elle a échappé sa glace. Je me place à genoux devant elle en essayant de la rassurer. Je leur ai dit de faire attention tout à l'heure mais je ne peux pas rester de marbre en voyant des larmes dans les yeux de ma sœur.
-Ce n'est pas grave Doris. Tu veux la mienne ?
Mais elle secoue vivement la tête en pleurant.
-Pardon Loulou... Crie-t-elle.
J'allais proposer d'aller lui en prendre une autre quand je vois Ernest qui lui tend la sienne. Existe-t-il quelque chose de plus mignon ? Je sens mon cœur se gonfler d'amour en les voyant faire.
-Mais non Ernie, c'est la tienne.
Mais Ernest secoue la tête.
-Je n'en veux pas. Elle n'est même pas si bonne de toute façon.
Je vois bien qu'il ment, il dit juste ça pour que sa sœur se sente moins coupable et je le trouve tellement adorable. Ça me rappelle qu'une fois Harry avait fait pareil. J'avais fait tomber ma glace et il m'avait donné la sienne. C'était quand on était encore en groupe, quand on pouvait sortir sans que tout le monde ne pense qu'on était en couple. Lui aussi était adorable. Finalement Doris accepte, elle prend la glace et la mange doucement avec un sourire joyeux.
-Tu veux de la mienne Ernest ? »
Il relève la tête, des petites étoiles dans les yeux. Je savais bien qu'il faisait semblant pour sa sœur. Je lui donne donc ma glace et me rassois sur le banc. On a évité le pire. Je sors à nouveau mon téléphone pour traîner sur Twitter. Les filles que j'ai suivies deviennent hystériques, d'autres évoquent ma balade dans le parc avec mon frère et ma sœur, elles hurlent qu'elles ont la chance de me voir et m'ont filmé quelques secondes. Certaines parlent de mes lunettes de soleil, espérant que je n'ai pas l'air trop tristes et beaucoup se disputent avec celles qui m'ont vu en leur priant de respecter ma vie privée. Dans l'ensemble se sont de vrais anges quand j'y pense.
Nous sommes rentrés après qu'ils aient fini leur glace. C'était un agréable moment, je suis content d'avoir pu profiter un peu de leur présence. Lottie a souri en nous voyant arriver avant de me dire que je les gâte trop. Elle a dû voir les vidéos sur Twitter. Je hausse les épaules et la serre dans mes bras. Dan va coucher les petits et on passe l'après-midi à discuter devant la télé tous les cinq.
Le soir arrive et je me retire dans ma chambre, épuisé. Pourtant je n'ai aucune envie de dormir. Alors je prends mon téléphone, bien décidé à aller sur Twitter, Instagram, YouTube, tout ce qui peut m'occuper quand je remarque un message de Niall.
Un ange ce Niall. Mais comment peut-il être au courant ? Harry lui en aurait parlé ? Je ne sais pas. Mais tout devient encore plus étrange lorsque je reçois d'autres SMS.
Les larmes me montent aux yeux, j'ai vraiment des amis en or. Mon cœur bat à cent mille, Harry n'aurait pas appelé tout le monde, il est impensable qu'ils se soient tous parler. Mais que se passe-t-il ? Je décide de ne pas répondre tout de suite et de faire un tour sur Twitter pour voir ce qui a bien pu se passer. Je tombe sur les actualités de mes amis, ainsi Liam va poser pour des caleçons, Niall parle de son nouvel album et Zayn, il alterne entre mannequinat et musique. De ce qu'il m'a dit, il prépare un bon album. Et là je tombe sur une interview d'Harry. Je la lance directement, pressé d'entendre sa voix.
D'un coup, je me sens horriblement mal, il semble si joyeux avec son sourire alors que moi je n'ai jamais été aussi mal. J'ai l'impression d'être au fond du gouffre, ma poitrine ne m'a jamais fait autant souffrir, mes pensées n'ont jamais été si emmêlées, je pense à lui, tout le temps, partout. Mais pas lui visiblement. Cette histoire comptait donc si peu à ses yeux ? Mais comment peut-il ?... Je n'arrive même pas à formuler la fin de ma phrase. Je le vois s'asseoir élégamment sur un canapé, l'interview démarre. Harry répond aux questions bateaux comme les dates pour sa tournée, le fait qu'il a hâte de retourner en Asie et en France sans oublier le Brésil. Il évoque aussi ses chansons, mais cette fois il ne perd pas ses moyens quand on lui demande de qui il s'est inspiré, il répond juste « quelqu'un que j'ai rencontré », comme si ça n'avait aucune importance. Et alors que je pensais que le pire était passé, l'interviewer lui demande s'il a quelqu'un dans sa vie et Harry répond juste « Non personne » d'un air nonchalant. Lui qui évite toujours ces questions en répondant à côté, il donne une réponse claire et le message l'est tout autant. Il m'a oublié. Il se fou de moi. Les larmes dévalent toutes seules mes joues. J'envoie valser mon téléphone à l'autre bout de la pièce sous la rage. Je ne veux plus le voir, je ne veux pas parler. Je veux juste oublier. Alors je sors une bouteille de mon sac et je commence à boire, sans lésiner sur la quantité. Je bois pour oublier, pour ne plus réfléchir, pour effacer son sourire, ses fossettes, son visage, pour faire taire ma douleur. Je bois. Ce n'est pas bon je le sais, je me détruits mais je m'en fiche. J'ai si mal.
Sans savoir comment ni pourquoi, je me retrouve à écouter ma musique préférée. Je ne sais plus si je me suis levé pour attraper mon téléphone et me rasseoir sur le lit ou non. Toujours est-il que Here Comes The Sun des Beatles joue dans mes oreilles et je ne peux m'empêcher de pleurer en fredonnant les paroles. C'était la chanson préférée de maman. Elle me la faisait écouter enfant et petit à petit c'est devenu la mienne aussi. Maman la mettait lorsqu'on était triste, je me souviens comme on dansait dessus, elle disait que cette chanson redonnait le sourire aux gens. Et c'était vrai, à chaque fois je souriais à la fin. Mais pas aujourd'hui. Lorsque j'entends le refrain crier que le soleil reviendra je ne peux le croire. Non. Mon soleil est parti, il ne reviendra pas. J'entends à nouveau maman m'appeler « Little Darling » et je pleure encore plus fort. Elle ne le fera plus. Je n'entendrais jamais plus ces mots de sa bouche.
La chanson se poursuit « The smiles returning to the faces » chantent les Beatles mais je ne peux pas. J'ai oublié comment on fait. Le bonheur m'a quitté. Je ne sais plus être heureux depuis longtemps. Et je me retrouve démuni face à moi-même. Ce chant me supplie de garder espoir mais il est trop tard. Je n'en ai plus. Alors je vide ma bouteille de whisky mais bientôt mes mains tremblent, j'ai besoin de plus. Je ne veux plus me rappeler alors je sors. Déséquilibré, je fais de mon mieux pour ne pas alerter les filles mais je croise Lottie en chemin.
« Qu'est-ce que tu fais Louis ? Il est tard.
Je sais qu'il est tard. J'ignore juste à quel point. Et je sais qu'elle a compris que j'étais bourré mais elle a la décence de ne pas en parler. Ce n'est plus un secret pour mes proches que je suis devenu alcoolique. Tiens, encore une chose que mes fans ne savent pas.
-Je sors.
Elle me dévisage.
-Non Louis, il est trop tard !
Mais je la repousse. J'ai besoin de sortir, c'est presque vital.
-Je vais me promener. Laisse-moi !
Elle n'est pas rassurée, je le vois mais elle sait qu'elle ne pourra rien tirer de moi dans cet état alors elle me laisse sortir. Je passe la porte et vagabonde dans les rues, chancelant. L'air frais l'enveloppe délicieusement alors que l'alcool coule dans mes veines. Mais tout est calme, trop calme. Alors je saisis mon téléphone et j'appelle un taxi. Je lui demande de m'emmener dans un bar à ambiance. Peut-être que là-bas je trouverais la paix.
PDV Harry
Plongé dans mes songes, une sonnerie me réveille. Je râle en remarquand l'heure tardive, dire que je venais juste de trouver le sommeil. Qui peut bien m'appeler au beau milieu de la nuit ? Je m'apprête à râler mais lorsque je vois le nom de Lottie, je me dépêche de décrocher.
« T'es vraiment un sombre crétin. Tu le sais ça !! Hurle-t-elle.
J'entends ses larmes à travers le combiné et je me sens mal à mon tour. Je me sens agressé dès mon réveil mais je ne peux pas juste l'ignorer.
-Lot' laisse moi te...
Mais elle ne me laisse pas finir ma phrase qu'elle hurle à nouveau.
-Il est parti ! Ça fait deux heures maintenant, je l'ai cherché partout ! Il était complètement bourré ! Et c'est ta faute ! Tu le savais qu'il allait mal ! Comment tu as pu... ?
Putain de merde ! Louis. Je n'étais pas réellement réveillé mais là je le suis. Je me lève en quatrième vitesse et commence à m'habiller. Il y a tellement de détresse dans sa voix que j'en ai le souffle coupé. Mais qu'est-ce que tu as fait Louis ? Mon cœur me fait mal. Je dois le retrouver et vite.
-Je pense savoir où il est. Je serais là dans une heure. »
Je raccroche, les larmes aux yeux. Je m'en veux tellement. Je sais que Louis va mal. Je n'aurais jamais dû le quitter. Je pensais que c'était la meilleure solution, quand il m'a parlé de coming-out, j'ai repensé à ces articles homophobes que je vois partout. J'avais peur pour Louis. S'il voyait ça, ça l'anéantirait. Il est déjà si mal en ce moment. Bien-sûr que je suis prêt à faire mon coming-out, moi aussi je rêve de le faire avec lui mais je ne veux plus le voir se détruire. C'était si horrible quand Fizzy est morte, lui qui venait de se remettre de la mort de sa mère, voilà qu'on lui enlevait sa sœur. J'ai perdu une amie aussi ce jour-là mais je ne peux pas imaginer la douleur que c'est de perdre une sœur et j'espère ne jamais avoir à le vivre.
Je monte dans ma voiture, une chance que j'avais un plateau à Leeds demain et que j'aie fait la route hier soir, je ne suis plus qu'à une heure de Doncaster. Pendant tout le trajet je ne peux m'empêcher de m'insulter et de m'imaginer le pire. Comment j'ai pu penser que ce serait une bonne idée ? C'est vrai qu'il était moins investi dans notre couple ces derniers temps mais j'aurais dû le comprendre. Il vient de perdre sa sœur ! Louis va mal et je lui en ai juste rajouter.
En plus je l'ai quitté par téléphone, il n'y a rien de plus lâche. Mais je ne pouvais pas lui dire en face, si j'avais dû lui dire je n'aurais pas pu. Je l'aime trop pour lui dire au revoir, j'aurais pleuré avant même de finir ma phrase. Je n'aurais pas supporté de voir les larmes dans ses yeux en sachant que j'en suis la cause.
Mon cœur bat à cent mille alors que je défile dans les rues de Doncaster au volant de ma Range Rover. J'ai mis moins d'une heure finalement, il faut dire que je n'ai pas vraiment respecté mes limites de vitesse, heureusement qu'il n'y a personne sur les routes la nuit. Au bout de quelques minutes, je trouve enfin ce que je cherchais, un bar que Louis adore particulièrement, Le Wellington. Je suis sûr de le trouver là. Je descends rapidement de ma voiture et pénètre dans le bar. Il est bien là, la tête sur le comptoir à côté de quelques verres vides. Il pleure lentement, je le sais à son corps qui tressaute.
Je m'approche doucement, comme pour ne pas l'effrayer. Je pose ma main sur son dos dans un geste de réconfort. Ses yeux embués se posent sur moi, il ne se redresse pas mais rien que de me voir il pleure à nouveau.
« Harry...
Un sourire triste passe sur mes lèvres. Sa voix est douce, bien que faible. Il semble épuisé mais je suis certain qu'il aurait bu toute la nuit si je n'étais pas venu. Il est si pâle, ses yeux rouges et vitreux me déchirent le cœur. Ses cheveux n'ont jamais été aussi en désordre, il me fait tellement de peine.
-Viens Lou, je te ramène chez toi.
Il ne bouge pas. Le barman me tend la note. 15. Il a bu 15 shots. Ce chiffre tourne en boucle dans ma tête, c'est énorme et c'est ma faute. Je paie ses consommations et tente de soulever Louis pour l'emmener mais il se débat. Il me frappe et hurle.
-Lâche moi ! Je ne veux plus ta voir ! T'es comme les autres....
Il éclate en sanglots et j'en profite pour le serrer contre moi, doucement, comme pour ne pas le brusquer. Je passe une main dans ses cheveux. C'est égoïste mais je ne supporte pas de le voir pleurer.
-Je suis désolée Louis... Je n'aurai jamais dû te faire ça. Je t'aime. Tu le sais hein ? Je vais prendre soin de toi mon Lou.
Il passe ses mains autour de mon cou et se laisse aller, il pleure toujours autant mais il ne me lâche plus. Je suis heureux de l'avoir dans mes bras malgré son état, je m'en veux de lui avoir fait du mal mais peu importe combien il est brisé, je prendrais le temps qu'il faut pour le réparer. L'important c'est qu'il se sente mieux, je donnerais tout pour revoir son sourire illuminer son visage.
-Je t'aime. Ne me quitte plus... Il marmonne de sa voix éméchée.
Je le serre un peu plus contre moi.
-Je te le promets.
Il se détend instantanément, je crois qu'il s'est endormi, sûrement à cause de l'alcool. Je le porte à ma voiture et l'attache sur mon siège passager avant de rouler chez ses parents. Le trajet n'est pas long, je ne tarde pas à me garer dans l'allée et de sentir le véhicule immobile a dû réveiller Louis car il se redresse soudainement. Je fais le tour pour le détacher et le porte dans mes bras. Il proteste un peu mais je le serre contre moi, finalement il abandonne toute résistance et se laisse aller.
Je toque doucement à la porte pour ne pas alerter toute la petite famille même si j'imagine que Lottie est encore debout, cela se confirme lorsqu'elle ouvre la porte, les larmes aux yeux. Elle pleure doucement en voyant Louis dans mes bras.
-Tu l'as retrouvé... Souffle-t-elle, soulagée.
J'approuve d'un signe de tête. Elle s'avance et me colle une gifle. Après tout le mal que j'ai fait à Louis, l'état dans lequel il est, je m'attendais à bien pire venant d'elle. Ils sont si complices tous les deux.
-Ne le fais plus souffrir !
J'acquiesce la mine défaite en me dirigeant vers la chambre de Louis. Je le pose doucement sur son lit et commence à le déshabiller. Il ne réagit même pas, il regarde par la fenêtre. Lottie se tient sur le pas de la porte, inquiète.
-Il a beaucoup bu mais ça va aller maintenant. Tu peux aller me chercher de l'aspirine ? Il en aura besoin demain.
Lottie se précipite dans les couloirs à la recherche du médicament alors que je termine de déshabiller Louis, le laissant juste en caleçon pour le moment. La première chose qui me frappe c'est sa maigreur. Il a perdu beaucoup de poids dernièrement, ses muscles sont moins saillants aussi. Qu'est-ce que j'ai fait de toi Lou ?
Lottie revient et pose le médicament sur la table de nuit. Je la remercie d'un hochement de tête, attrape un caleçon propre à son frère et porte Louis dans la salle de bain, une bonne douche lui fera du bien. Lottie me suis du regard mais elle reste devant la porte de la salle de bain, sans doute par soucis d'intimité. Je retire son dernier vêtement à Louis avant de le poser dans la baignoire. Il tremble aussitôt. J'allume l'eau et le rince à l'eau tiède, je le savonne un peu pour qu'il se sente mieux et le rince une dernière fois avant de l'enrouler dans une serviette pour le sécher. Il tremble mais pour la première fois depuis qu'on est arrivé, son regard se pose sur moi et il sourit. J'embrasse tendrement son front et lui enfile son caleçon pour le ramener à sa chambre. Lottie sursaute en entendant la porte. Elle sourit doucement lorsque son regard se pose sur Louis.
-Tu devrais aller dormir Lottie. Je vais m'occuper de lui.
Elle hoche lentement la tête, me lance un regard d'avertissement, l'air de dire que j'ai intérêt à prendre soin de Louis avant de s'en aller. Je l'enveloppe dans les draps, me déshabille pour n'être qu'en caleçon à mon tour et me glisse aussi dans les draps. J'attire Louis contre moi, l'entourant de mes bras. Il cale sa tête dans mon cou et respire mon odeur je le sais parce que je fais pareil. Mais je sens ses larmes contre ma peau et cela me brise le cœur. Je frotte tendrement son dos, d'un geste réconfortant.
-Ne pleure plus Louis. Je suis là maintenant. Je ne te quitterais pas. Je t'aime tellement.
Il me serre, s'accrochant à moi comme à une bouée de sauvetage avant d'éclater en sanglots. J'ai mal de le sentir si triste mais je sens qu'il a besoin de pleurer, il a besoin d'évacuer sa peine. J'essaie de l'apaiser, je frotte doucement son dos, je lui murmure que je suis désolé, que je l'aime et qu'il ne sera plus jamais seul maintenant.
Épuisé, Louis finit par s'endormir je caresse ses cheveux, contemplant son visage angélique, un sourire aux lèvres. J'ai peur de m'endormir et de le retrouver dans un sal état. Il lui est arrivé tellement de choses ces derniers temps. Il mérite le meilleur. Du bout des doigts, je parcours son visage, j'espère qu'il sent combien je l'aime dans ses songes. Il n'y a toujours eu que Louis pour moi, mes albums lui sont entièrement dédiés, mes tatouages aussi. Je me rappelle notre rencontre, la première fois que je l'ai vu, lui et son large sourire. Et je me suis dit, lui, il va me rendre fou. Il faut croire que j'avais raison.
Je finis par sombrer à mon tour, tôt dans la matinée, serrant fort Louis contre moi. Je me sens tellement mieux en sa présence, j'ai l'impression d'être à nouveau entier et j'espère de tout cœur qu'il en est de même pour lui. C'est apaisant de dormir contre la personne qu'on aime, cela faisait bien trop longtemps. Je sens soudainement remuer et je finis par me réveiller, paniqué à l'idée que Louis veuille retourner boire mais je le vois qui se frotte le visage.
« Coucou toi.
Il sourit doucement, un sourire triste. Son regard fatigué se pose sur moi et je me contente de lui sourire du mieux que je peux parce que je sais que mon sourire a toujours fait le sien.
-Comment tu te sens ?
Il grommelle et essaie de se redresser. Il parcourt la pièce des yeux, perdu. Pourtant c'est bien sa chambre.
-Ma tête...
Je souris et lui tends le verre d'eau et l'aspirine que sa sœur a préparée hier. Il le prend sans hésitation et se rallonge sur son lit, le regard plein de larmes.
-T'es encore là...
Je fronce les sourcils et me penche sur lui. Je caresse sa joue du bout des doigts avec un sourire tendre.
-Je suis désolé Lou. Je ne te quitterais plus jamais. C'était une erreur, je t'aime tellement.
Il sourit à travers ses larmes, comme s'il n'arrivait pas à en revenir. Je souris à mon tour et embrasse sa joue, sa tempe, son front, son nez. J'embrasse chaque parcelle de peau de son visage et pour mon plus grand plaisir, son rire ne tarde pas à retentir dans la chambre. Alors seulement je me penche sur ses lèvres tentatrices pour lui donner un vrai baiser. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine, je me sens tout retourné. Louis a toujours eu cet effet sur moi. Il passe ses mains autour de mon cou et dans mes cheveux, me tirant un peu plus à lui alors qu'il approfondit le baiser. A bout de souffle je me recule sans le lâcher du regard.
-Mais je croyais... Tu as dit que tu ne voulais pas qu'on soit libre. Tu ne voulais plus...
Je secoue la tête en caressant son visage.
-J'ai été con. Je pensais te protéger des médias. Mais il n'y a rien que je ne voudrais plus au monde que de dire à la terre entière que je suis fou de toi Louis William Tomlinson.
Il rougit à mes mots ses yeux pétillent rien qu'en évoquant notre future liberté. J'aime le voir comme ça. Je n'ai jamais été si sincère. Je suis sûr de moi, j'ai envie que le monde sache qu'il est à moi, qu'on arrête une bonne fois pour toute de me coller toutes les femmes avec qui je traines sur le dos en me disant que j'ai forcément eu une aventure avec elles, qu'on arrête de me parler d'Elounor. Mais surtout qu'on puisse vivre notre histoire à fond et au grand jour. Il n'y a rien que j'aimerais plus que ça.
-Mais tu disais que tu n'étais pas prêt...
Je secoue la tête et attrape sa main. J'entrelace lentement nos doigts avant d'attirer sa main à mon cœur avec un grand sourire.
-C'est le monde qui n'est pas prêt Lou.
PDV Louis
Mon cœur bat si fort, je souris grandement à ses mots, j'ai l'impression de me sentir enfin à ma place, je me sens si vivant aux côtés d'Harry, j'ai moins mal à la poitrine. Je le serre encore un peu contre moi, heureux de le retrouver. Je ne veux plus le lâcher, j'ai peur qu'il s'en aille encore, qu'il m'échappe. Alors je profite de chaque instant, c'est bien ce que tu nous disais de faire maman ? Je souris en embrassant sa joue mais perds bien vite mon sourire lorsqu'une sonnerie retentit, ce n'est pas mon téléphone. Harry appuie sur le bouton rouge et envoie un message à la place. Son manager est plus conciliant, il a de la chance.
-Alors on le fait quand ce coming-out ?
Mes yeux s'écarquillent sous la surprise, des larmes perles sur mes joues, des larmes de joie cette fois. Je me blottis plus dans ses bras, plus heureux que jamais. J'aimerais y rester toute ma vie, qu'on puisse enfin réaliser tous nos rêves, avoir une vraie cérémonie de mariage, pas comme cette fête de septembre 2013, c'était très romantique mais c'était surtout des fiançailles, on n'est pas encore marié puis des enfants aussi, j'aimerais tellement devenir parent, élever des enfants avec Harry. Il sourit grandement et embrasse ma joue en attente d'une réponse.
-Tu veux le faire ?
Il hoche la tête et m'embrasse encore. Je rougis, réfléchissant à une date et au meilleur moyen de le faire. Le téléphone d'Harry retentit encore, il décroche cette fois-ci en me regardant droit dans les yeux. J'ai un peu peur qu'il doive partir, qu'il change d'avis, qu'on me l'enlève mais d'un autre côté je suis tellement heureux. Je n'écoute même pas ce qu'il dit. Je réfléchis à la meilleure solution. Notre contrat se termine fin décembre, on pourrait faire notre coming-out le premier janvier, on pourrait le faire devant un stade plein à craquer ou en ville, dans un lieu qui nous tient à cœur, comme le Wellington ? A moins que n'on ne le fasse dans un parc en mangeant une glace tout simplement ? Ou encore au Japon, parce que ce pays nous tient beaucoup à cœur, quoique le Brésil est pas mal non plus. On a de bons souvenirs à Paris aussi. C'est dur de choisir, j'ai toujours rêvé de faire notre coming-out mais maintenant que je vais le faire je ne sais pas quoi choisir, il y a tant de possibilité. Oh je sais.
-Sun ? J'appelle Harry pour avoir son attention.
Mais il écarquille les yeux, pose sa main sur le combiné et se tourne vers moi.
-Chut Honey, c'est une interview.
Oh. Je reste surpris un moment avant de baisser la tête, défait. Je ne voulais pas lui causer du tort. Maintenant tout le monde va penser qu'il a annulé pour coucher avec quelqu'un, que c'est un mec facile mais ce n'est pas vrai. Je me sens tellement coupable. Mais Harry secoue la tête. Il caresse ma joue et m'adresse un petit sourire. Son appel se termine rapidement et il pose un baiser sur mon front.
-Tu as trouvé ton idée ? »
J'acquiesce avec un petit sourire et lui explique le tout. Il sourit à son tour, pressé d'y être. On discute encore des détails, de l'organisation. Il va falloir qu'on fasse appel à quelques contacts mais ça devrait se faire.
* * *
« Qu'est-ce que je devrais mettre ?
Je demande ça à Harry tout en lui montrant deux polos. Je crois que je n'ai jamais été aussi stressé de toute ma vie. Harry sourit, il secoue doucement la tête et me prend dans ses bras. Lui aussi est nerveux mais il le montre moins.
-Reste naturel, tu es parfait.
Je rougis, touché par son compliment. Mais Harry est magnifique dans son costume bleu irisé, je fais pâle figure dans mon jogging avec mon sweat vert trop ample. Mais Harry répète que je suis mignon comme ça. Je soupire. Des techniciens viennent nous voir pour nous dire qu'il est tant d'entrer sur le plateau. Les fans ne savent rien, elles pensent voir Harry au Late Late Show ce soir, personne ne s'attend à nous voir tous les deux. Harry a juste laissé entendre qu'il aurait un invité et d'après ce que j'ai vu, les paris se tournent vers Stevie Nicks, Ed Sheeran, d'autres espèrent que ce sera Liam ou Niall, insistant bien sur le fait qu'il est impossible qu'il y soit avec moi.
Finalement Harry part en premier, il va s'asseoir sur le canapé en face de James. Notre ami commence par lui poser des questions bateaux sur sa tournée, ses musiques, ce qu'il compte écrire dans son prochain album et Harry répond avec entrain.
-J'ai entendu dire que tu avais un invité spécial pour nous ?
Harry sourit en coin, ce même sourire qu'il fait en me voyant avant d'hocher la tête.
-Oui, c'est une véritable source d'inspiration.
Je commence à m'avancer vers le plateau. Avec les lumières les fans ne voient de moi que mon ombre pour l'instant et déjà elles se mettent à hurler, j'entends mon nom, elles me reconnaissent, d'autres n'en sont pas vraiment sûrs mais les crie redouble lorsque je sors de l'ombre pour m'asseoir à côté d'Harry.
-Louis ? On ne s'attendait vraiment pas à te voir aujourd'hui.
Je souris, effectivement, j'ai fait croire à tout le monde que je m'éclatais à Ibiza, personne n'aurait pu penser une seconde que je serais à Londres sur le même plateau qu'Harry. Cela n'était pas arrivé depuis 2015. Les cris ne cessent pas.
-Je me déplace très vite.
James rit bruyamment avant de retrouver son humour habituel.
-Flash n'a qu'à bien se tenir. Il annonce ça d'un air si détaché que c'en est drôle. J'ai vu que tu t'étais enfin décidé à sortir ton album ? Tu as une idée du nombre de fans que tu as failli tuer avec tes bientôt ?
Je ne peux m'empêcher de rire, c'est vrai que mes bientôt en ont agacé plus d'une mais je n'arrivais pas à me décider.
-Je n'étais jamais satisfait du résultat et chaque fois que je pensais en sortir une, je finissais par repousser. Je ne voulais pas offenser mes fans mais j'avais peur de les décevoir.
A ce moment les fans se mettent à hurler. James fait semblant d'être surpris en regardant l'écran d'affichage derrière nous.
-Je crois qu'on a un problème technique. Dit-il d'un air dramatique.
On se retourne avec Harry, faussement intrigué par ce qui se passe. On découvre ou plutôt redécouvre nos plus beaux clichés en amoureux, on a longuement sélectionné les photos, tout y passe, Harry avec mes chiens, nous deux nous baladant en Jamaïque alors que Harry enregistrait son album, des grimaces, des bisous, des câlins dans le lit devant un film, des soirées romantiques sur une plage privatisée, tout. On s'observe ensuite, un sourire se forme indubitablement sur nos lèvres et on se penche finalement pour s'embrasser alors que les cris des fans redoublent d'intensité. Les flashs se font nombreux mais rien n'a d'importance autour, juste Harry.
-Bon anniversaire mon cœur.
Avec Harry, on s'est finalement mis d'accord sur le fait de faire ce coming-out le jour de mon anniversaire, soit une semaine avant la fin du contrat. Juste pour embêter ce Simon de malheur qui perd de toute façon tous droits sur nous à partir de la fin de ce dernier. De toute façon on ne fête plus vraiment Noël depuis la perte de maman mais lorsque nos familles ont su, ils ont décidé qu'on le fêterait tous ensemble le 25. Harry me serre contre lui, souriant.
-On sera libre maintenant.
Je souris comme jamais. Mon cœur bat si fort, je n'ai plus mal à la poitrine. Je ressens à nouveau de la joie maman, je me sens vivant comme je ne l'ai jamais été. Je te promets d'aller de l'avant maintenant, de faire tout ce qui me plaira, toutes ces choses qui me rende vivant. Je vais enfin pouvoir reprendre le cours de ma vie maman. Et j'espère que tu seras là pour me voir sourire désormais.
Harry me toise, il y a tellement d'amour dans son regard, il est si beau dans son costume et ses fossettes. Dire que j'ai bien cru que cette année signait notre fin mais non, c'est juste un nouveau départ.
-Bébé, tu me rends fou. »
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