22. Je serai à tes côtés pour te guider.
Assise devant la coiffeuse, je grimaçai lorsque Marguerite tira sur un nœud avec le peigne. Aussitôt, elle m'adressa un regard désolé, mais resta silencieuse devant Andrée. La supérieure m'observait avec attention, prête à corriger la moindre imperfection dans ma tenue. Et je devais avouer que le silence qui pesait dans la pièce m'apaisait. Car j'étais réellement terrifiée à l'idée d'assister au sacre d'Armand.
Guillaume avait insisté pour que je sois présente à ses côtés. Avec lui. Devant tout le palais, toute la foule. Devant tous ces regards prêts à me juger. Aussitôt, rien qu'en y pensant, je sentis ma respiration s'emballer. Je fermai les yeux en pressant mes mains sur mes paupières closes. Marguerite s'autorisa une légère caresse sur ma nuque tandis qu'elle me coiffait. Mais en cet instant, je n'avais besoin que d'une personne. Guillaume.
Une exclamation paniquée m'échappa à l'idée d'être à ses côtés devant une foule immense. J'étais terrifiée à l'idée de commettre un impair, de tous les ridiculiser, de gâcher le sacre d'Armand. J'entendis Andrée grommeler :
« - Retenez-vous, bon Dieu... »
Mais mon cœur battait la chamade, pulsant dans mes tempes dans un son qui me semblait assourdissant. Je m'affaissai sur moi-même, la respiration saccadée. Et même si j'avais parfaitement conscience de faire une crise de panique, je ne pouvais plus me contrôler. Et si je gâchais tout ? Et si par ma faute, Armand était discrédité en tant que roi ? Si je décevais Guillaume ? S'il me renvoyait parce que je m'étais trompée dans les couverts à utiliser, parce que j'avais dit une bêtise ?
Je sentis des larmes rouler sur mes joues, et éclatai en sanglots. Je n'allais pas y parvenir. J'allais forcément commettre un impair et tout rater. Comme j'avais toujours tout raté dans ma vie. Je sentis du mouvement à mes côtés, et soudain, une personne me prit dans ses bras. J'entendis sa voix me murmurer :
« - Je t'en prie, ma Lili, calme-toi... »
Je reconnus la voix de Guillaume, et m'empressai de me blottir contre lui en sanglotant :
« - Je ne vais jamais y arriver ! Je vais tout rater, et... Et tu ne voudras plus de moi !
- Oh, mon ange... »
Il me serra contre son cœur, caressant doucement mon dos avec des gestes apaisants :
« - Ne dis pas cela. Tu t'es bien entraînée.
- Mais si je...
- Si rien, me coupa-t-il. Tu seras parfaite. Je le sais. »
Je relevai mon visage mouillé de larmes vers lui, et lui demandai d'une voix tremblante :
« - Tu... Tu le penses vraiment ?
- Bien sûr, mon ange. »
Avec un regard attendri, il essuya doucement mes joues :
« - Ne t'inquiète pas. Je serai à tes côtés pour te guider. Et j'essaierai de rester avec toi durant toute la cérémonie et la réception organisée après. »
Je reniflai, avant de me pendre à son cou pour qu'il me garde encore dans ses bras :
« - Reste encore, s'il te plaît...
- Je dois me préparer, Lili... Et toi aussi. »
Comme une enfant, je secouai la tête tout contre lui :
« - Non, je... Je ne veux pas.
- Lili. »
Son ton était plus sévère. Guillaume prit son visage entre mes mains pour que je le regarde :
« - Tu vas finir de te préparer, et moi aussi. Et je t'attendrai devant la porte de ta chambre, d'accord ?
- Tu... Tu me le promets ?
- Oui, je te le promets. »
Guillaume me caressa la joue, avant de froncer les sourcils :
« - Tout va bien ? Tu me sembles fatiguée... »
Je baissai les yeux, hésitant à lui dire la vérité. Depuis la mort du roi, Guillaume dormait avec moi, et me réveillait souvent en criant des phrases incompréhensibles, telles que « mon père n'a pas eu le choix », « je ne savais pas avant », ou d'autres choses comme cela.
Mais il n'avait peut-être pas besoin de le savoir. Alors j'étirai un sourire en secouant la tête :
« - Ce n'est rien, je suis juste... Anxieuse.
- Tout se passera bien, ne t'inquiète pas. »
Il embrassa tendrement mes lèvres, puis mon nez :
« - Allez, je vais te laisser. »
Guillaume se releva, et après un dernier clin d'œil, il sortit de la pièce. Aussitôt, toutes les habilleuses revinrent, les bras chargés de tissus. Je ne pus retenir un soupir, et me tournai de nouveau face à la coiffeuse.
Enfin, après ce qui me sembla durer des heures et des heures, Andrée eut un sourire satisfait :
« - Parfait ! Vous ressemblez à une vraie princesse ! »
Je me tournai pour me regarder dans le miroir, et restai stupéfaite, les yeux écarquillés. Ma coiffure était extrêmement sophistiquée, entremêlant boucles, tresses et accessoires brillants. Quant à ma robe... Je devais avouer qu'elle était magnifique. D'un tissu bleu clair, elle était richement brodée de fils d'argent, et soulignait ma poitrine et mes hanches. Jamais je ne m'étais trouvée aussi jolie. Je ne pus retenir un sourire, et me tournai sans réfléchir vers Andrée :
« - Merci. »
Celle-ci ouvrit de grands yeux, avant de toussoter en reprenant son air impassible. Elle eut seulement un hochement de menton, mais n'avait plus son regard hautain.
Quelques coups furent toqués à la porte. Aussitôt, les habilleuses s'inclinèrent, et quittèrent la pièce. Et Guillaume vint me rejoindre, ses mains derrière le dos. Je le trouvai magnifique, dans sa tenue sombre rehaussée d'argent. Il se planta devant moi, les yeux écarquillés :
« - Tu es sublime, Lili... »
Un grand sourire étira mes lèvres, et je tournai sur moi-même :
« - Tu trouves ? Eh bien... Je suis d'accord ! »
Il eut un rire amusé, avant de prendre ma main dans la sienne pour l'embrasser. Puis il haussa un sourcil :
« - Mais il manque quelque chose... »
Surprise, je fronçai les sourcils. De quoi parlait-il ?
Sous mon regard interrogateur, Guillaume eut une moue amusée, avant de sortir de derrière son dos un coffret. Mes yeux s'agrandirent tandis qu'il l'ouvrait, dévoilant un ravissant bracelet en argent, ainsi que des boucles d'oreilles et une bague. Je portai une main stupéfaite à ma bouche, et murmurai en cherchant son regard :
« - Guillaume... Qu'est-ce que...
- J'ai tout d'abord pensé à t'offrir un collier, mais... Tu en as déjà un, et je sais que tu n'aurais jamais accepté de t'en séparer. »
Je portai la main à mon collier, et acquiesçai, terriblement émue. Encore une fois, il avait pensé à tout.
Attendri, il déposa le coffret sur la coiffeuse, et prit le bracelet pour ensuite revenir vers moi, la mine solennelle :
« - Acceptez-vous ce présent, mademoiselle ? »
Les yeux humides de larmes, je ne pus que hocher la tête. En souriant, Guillaume me mit le bracelet, qui brillait à mon poignet grâce à des pierres brillantes. Puis il prit les pendants d'oreilles, et m'aida à les passer. Heureusement, j'avais déjà les oreilles percées, vestige d'une période où Betty et moi avions voulu ressembler à toutes ces bourgeoises qui portaient de riches boucles d'oreilles.
Et, enfin, il prit ma main gauche, et croisa mon regard. Guillaume sembla hésiter, avant de baisser les yeux pour me passer la bague à l'annulaire. Le bijou était magnifique, orné sur le dessus d'une pierre verte. Enroulant ses doigts autour de mon menton, il releva mon visage vers lui pour me sourire :
« - C'est une émeraude. Je l'ai choisie pour qu'elle rappelle la couleur de tes magnifiques yeux. »
Je reniflai, émue aux larmes, et murmurai :
« - C'est... C'est magnifique, Guillaume ! Mais moi... Je n'ai rien... »
Aussitôt, il secoua la tête, prenant mon visage entre ses mains pour frotter son nez au mien :
« - Lili, ne dis pas de bêtises. Je t'ai toi et ton amour, et jamais tu ne pourras me faire un cadeau plus précieux que celui-là. »
Ces mots me touchèrent au cœur. J'enlaçai son cou en l'embrassant avec amour. Je le sentis sourire contre mes lèvres, avant qu'il ne s'écarte pour me prendre par la main :
« - Allez, il est temps d'aller assister au sacre. »
***********
Hey !
C'est bientôt le moment du sacre hehehe !
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