29. Je ne t'en veux plus.
Etroitement blottie contre Côme, j'écoutais sa respiration régulière. Il s'était endormi, me serrant contre lui de toutes ses forces. Comme s'il craignait que je ne parte encore une fois. Mais je n'en avais plus l'intention. Je voulais juste rester jusqu'à ma mort à ses côtés, pour tenter de me faire pardonner. J'avais été si stupide...
Nous étions dans une chambre d'auberge, peu grande, mais suffisante pour nous quatre. Juliette et Alexandre dormait dans le meilleur lit, tandis que Côme et moi nous serrions sur une miteuse et étroite couche. Je passai doucement une main dans sa chevelure bouclée, puis caressai sa barbe. Il était si beau que j'en sentis mon cœur se serrer. J'aurais pu le perdre, à cause de ma bêtise.
Il remua soudain contre moi, et sa voix me parvint :
« - Tu devrais dormir... »
Je me blottis un peu plus contre lui, fourrant mon nez dans son cou pour embrasser sa peau. Son étreinte se resserra autour de moi, et je sentis ses lèvres sur ma tempe. Ses baisers m'avaient tant manqué ! Je levai le visage, et dans la pénombre, je pressai mes lèvres sur les siennes. Aussitôt, il répondit avec amour à mes baisers, tandis que ses mains étreignaient mon corps. J'enroulai mes bras autour de son cou pour me presser encore plus contre lui, mes mains se perdant dans ses boucles. Rapidement, la chaleur qui m'avait tant manqué grandit en moi.
Côme me renversa soudain sur la couche, se plaçant au-dessus de moi. Il se plaça entre mes jambes, sans cesser de m'embrasser, et pressa son bassin contre le mien. Je me tendis aussitôt, envahie par la sensation familière d'amour et de plaisir. Je l'attirai à moi, m'agrippant à sa chemise tandis qu'il accélérait ses mouvements de bassins. Il enfouit son visage dans mon cou pour parsemer ma peau de baisers. Je resserrai mes bras autour de lui pour gémir contre son oreille. Comme s'il l'avait entendu, il m'embrassa aussitôt, étouffant mes gémissements. Je me tendis brusquement contre lui, balayée par le plaisir. Il retomba sur moi, la respiration saccadée, et parsema ma figure de baisers, avant de m'embrasser tendrement.
Je m'agrippai à sa chemise, le repoussant doucement pour venir me blottir dans ses bras. Il me serra contre lui de toutes ses forces, et murmura à mon oreille :
« - Dieu que je t'aime, ma Titania... »
Je me nichai plus contre lui, au bord des larmes. Si seulement je pouvais revenir en arrière, ne jamais être partie... Comme s'il avait senti mon changement d'humeur, Côme embrassa mon crâne :
« - Titania, je t'en prie... J'aurais dû me douter que cette rumeur allait te parvenir. J'aurais dû te prévenir, ou... Ou attendre d'être à tes côtés. Mais... Pas le faire dans ton dos. »
Il parlait parfaitement bien. Je tournai la tête vers lui en reniflant. Il cherchait à me trouver des excuses, mais... Tout était de ma faute. J'aurais dû lui faire confiance. Je le sentis me caresser doucement la joue, mais il n'ajouta rien. Alors, je refermai les yeux, écrasée par la culpabilité.
..................................................................................................................
Je fus réveillée par les pleurs d'Alexandre. Aussitôt, je me libérai de la forte étreinte de Côme, qui remua contre moi. Je me relevai rapidement, et me précipitai vers mon fils pour le prendre dans les bras. Juliette ne bougea pas, profondément endormie, malgré la lumière qui filtrait à travers les volets en bois.
J'embrassai le petit front d'Alexandre, mais il gigotait en geignant dans mes bras. Il avait faim. Alors je m'assis sur la seule chaise de la pièce, et ouvris le haut de ma chemise. Aussitôt, il ouvrit ses yeux marrons, et me fixa. Je l'approchai de mon sein, toujours attendrie par son regard. Il crispa ses petites mains sur ma peau, une mine concentrée sur sa figure.
Je sursautai lorsque Côme s'agenouilla devant moi, son regard fixé sur nous deux. Je le trouvais encore plus beau avec sa barbe. Il tendit la main pour effleurer le crâne d'Alexandre, qui ne bougea pas, et murmura :
« - Il te ressemble tellement... »
La gorge nouée, je ne pus qu'acquiescer. Juliette ressemblait énormément à son père, mais c'était l'inverse avec Alexandre. Doucement, je l'écartai de ma poitrine pour replacer ma chemise. Il posa son regard sur moi, et étira un sourire en gazouillant, portant sa main à ma joue. Attendrie, je le serrai dans mes bras, et embrassai son front.
« - Puis-je le prendre ? »
Je relevai les yeux vers Côme. Son regard vert semblait me caresser avec douceur. Je me sentis rougir, malgré nos années de mariage, et acquiesçai :
« - Bien sûr... Viens à ma place. »
Mais il secoua la tête :
« - Non, viens. »
Il retourna s'asseoir sur notre miteuse couche. Je pris place à ses côtés, et lui mis doucement Alexandre dans les bras. Notre fils remua, fixant Côme avec une mine concentrée, puis étira aussi un sourire. Mon brun attrapa son petit poing pour l'embrasser, puis déposa ses lèvres sur son front :
« - Il est magnifique. Comme Juliette. Il tourna le visage vers moi. Et comme toi. »
Je me mordis la lèvre, brusquement émue. Côme se pencha vers moi pour m'embrasser tendrement. Je savourai le goût de ses lèvres, sentant mon cœur se serrer. Il m'avait tant manqué ! Je m'écartai pour prendre son visage entre mes mains, faisant attention à Alexandre, et déclarai :
« - Je t'aime, Côme. Je... Je ne veux plus jamais te quitter. Peu importe ce qui nous arrivera... Je resterai à tes côtés. Je te le promets. Et... Et je promets de te faire confiance, peu importe ce que j'apprends. J'aurais dû le faire avant, mais... Je ne sais pas, je... Tous les détails que donnaient ces femmes, j'ai... J'ai paniqué, et... J'ai imaginé que tout était vrai... »
Je déglutis difficilement, sentant une larme rouler sur ma joue, mais continuai :
« - Je sais que j'ai été stupide, que j'ai gâché presque... Huit mois de notre vie, mais... Je me ferai pardonner ! Je te le jure !
- Titania, je t'en prie... Je ne t'en veux pas. Je ne t'en veux plus. »
Je reniflai, cherchant son regard vert, et soufflai :
« - Tu es sûr ? Je ne veux pas que tu me dises cela parce que...
- Parce que rien. »
Il se pencha vers moi pour m'embrasser doucement. Cela me rappela nos premiers baisers, à l'Institution. Je rouvris les yeux lorsqu'il s'écarta de moi, pour me plonger dans son regard vert. Une vague d'émotions me secoua. Ce fut brusquement comme si j'étais de retour à l'Institution, lorsque je le découvrais, que je rougissais au moindre de ses propos, ou que je n'osais le regarder.
Doucement, il déclara :
« - Je t'en ai voulu, pendant des semaines. Je... J'ai même cru, pendant un instant, que tu m'avais abandonné pour un autre homme. Mais... Eglantine m'a fait comprendre que tout était la faute de cette stupide rumeur, que... Que moi, j'avais lancé. Et... »
Côme s'arrêta de parler pour baisser le visage, comme honteux. Il me tendit de nouveau Alexandre, sans me regarder. Je pris notre fils dans mes bras, le berçant doucement tout en cherchant le regard de Côme.
Mais il se leva brusquement pour déambuler dans la pièce. Et il soupira soudain :
« - J'ai pris conscience à quel point la vie te pesait, dans nos appartements reculés... Tu ne voyais qu'Eglantine, ma mère, Juliette, et... Et Léandre, Séraphine, ainsi que... Moi. Tu n'avais pas d'autres amis, d'autres contacts. Alors je comprends vraiment combien tu as dû te sentir seule lorsque tu as entendu cette rumeur. Il n'y avait aucun moyen pour toi de confirmer ou d'infirmer ce que tu avais entendu, et...
- Et rien ! »
Mais Côme ne m'avait pas entendue, me tournant le dos, et continua à parler :
« - Je n'ai réussi qu'à t'enfermer, alors que je voulais te rendre heureuse. »
Mon cœur se serra devant le désespoir qu'il affichait. J'avais tout gâché en m'enfuyant.
Je déposai Alexandre sur notre paillasse, et me relevai brusquement pour me planter devant Côme. Je plaquai ma main sur sa bouche en secouant la tête :
« - Je refuse de te laisser dire plus longtemps de pareilles bêtises ! Je t'aime, Côme, et je me fiche éperdument de mon mode de vie, tant que je suis avec toi ! Tu m'as rendue heureuse, tu me rends heureuse et tu me rendras heureuse ! Je ne peux l'être qu'avec toi ! Je ne veux pas que... Une larme roula sur ma joue. Tu ne dois pas te blâmer, tout est entièrement de ma faute, tu m'entends ! »
Je reniflai pour ne pas, encore une fois, éclater en sanglots. A cause de moi, il se gâchait la vie ! Lentement, j'enlevai ma main de sa bouche pour enlacer son cou, et déclarer en face de son visage :
« - J'ai été stupide, énormément stupide. Et il n'y a que moi qui ait le droit de me tourmenter pour cela ! Alors je refuse que tu te fasses du mauvais sang ainsi ! Suis-je claire ?! »
Côme garda ses yeux plantés dans les miens, le visage devenu impassible. Mais brusquement, il m'enlaça avec force. J'eus l'impression qu'il m'étouffait, mais lui rendis son étreinte, au bord des larmes. Et je l'entendis me murmurer à l'oreille :
« - Là je retrouve ta fougue, ma Titania... »
***************
Hey !
Allez, tout est bien qui finit bien xD
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top