19. Tu vas partir ?!
Je feuilletais un livre, tranquillement assise devant la cheminée. Juliette, à mes côtés, dessinait en chantonnant de sa petite voix enfantine. Côme était parti me chercher à manger, des noix. Je tapotai du pied, soudainement nerveuse. Pourquoi n'était-il pas revenu ? Ce n'était pourtant pas compliqué d'aller chercher des noix, bon sang ! Je lâchai un soupir agacé, et entendis soudain la porte s'ouvrir. Aussitôt, je lâchai mon livre et me relevai en m'exclamant :
« - Enfin ! J'ai cru que tu ne reviendrais jamais, et... »
Je m'arrêtai en découvrant Louis sur le seuil de la porte. Il eut un sourire amusé, et haussa les épaules :
« - Navré, mais je ne suis pas Côme.
- Oncle Louis ! »
Juliette lâcha ses crayons pour courir se jeter dans ses bras. Il la souleva en riant, et embrassa son front :
« - Comment tu vas, ma petite ?
- Bien !
- Et ta maman ? »
Il prit une mine de conspirateur tandis qu'elle répondait :
« - Elle arrête pas de râler !
- Juliette ! m'écriai-je. »
Les poings sur les hanches, je répliquai, énervée :
« - Si vous pensez que c'est facile d'être enceinte ! »
Louis eut un charmant sourire, le même que m'adressait Côme lorsque je commençais à m'emporter. Je soufflai, me passant une main sur le visage, et marmonnai :
« - Vous m'énervez.
- Même moi ? »
Je n'avais pas vu Côme arriver, un sac de noix dans les mains. Aussitôt, je me précipitai vers lui pour lui arracher son paquet des mains, l'embrassai fugacement, puis revins près de la cheminée en m'exclamant :
« - Bien sûr que non ! »
Je m'assis, et commençai à grignoter. Juliette vint s'asseoir à côté de moi, l'air gourmand :
« - Je peux en manger ? »
Je la jaugeai du regard, faussement réprobatrice. Mais elle me connaissait si bien qu'elle étira un sourire peu dupe :
« - Allez, maman...
- C'est d'accord, mon cœur. »
Elle eut un petit cri victorieux avant de de piocher à pleine main dans le sac de noix. Elle fourra une énorme portion dans sa bouche, et avala tout sous mon regard amusé. Je lui pinçai doucement les joues :
« - Doucement, petite goinfre !
- C'est si bon ! »
Je l'embrassai tendrement sur le front, écoutant d'une oreille distraite la conversation entre Côme et son frère. Mais une phrase me fit paniquer. Je me relevai brusquement, sans faire attention à mon état, et m'écriai :
« - Tu vas partir ?! »
Côme, qui m'avait observée attentivement, eut une moue attristée, tandis que Louis se tournait vers moi :
« - Oui. Notre famille part trois semaines dans notre résidence de vacances. Ma femme part avec moi, ainsi que notre oncle, sa femme et Armand, mais...
- Je ne peux pas venir... »
Un sanglot douloureux me noua la gorge tandis que je soutenais mon ventre de mes mains. Trois semaines sans Côme ?! Mon brun vint me prendre dans ses bras, me soufflant à l'oreille :
« - J'aimerais tellement rester, ma Titania... Mais je n-ne le peux pas.
- Mais que vais-je faire sans toi ? »
Il n'eut pas de réaction, ne m'ayant pas entendue. Aussitôt, je pris son visage entre mes mains pour qu'il puisse lire sur mes lèvres :
« - Que vais-je devenir sans toi ?! Trois semaines, c'est beaucoup trop !
- Il y aura Eglantine, Juliette, Séraphine, L-Léandre, et...
- Mais pas toi ! m'exclamai-je, hystérique. »
Je ne voulais pas qu'il parte loin de moi ! Je m'accrochai à sa veste pour me blottir contre lui en sanglotant. Il allait partir, et peut-être ne jamais revenir ! Il me serra dans ses bras pour me bercer tendrement. J'entendis notre fille demander à Louis :
« - Pou'quoi maman elle pleure ?
- Parce que ton papa va devoir partir longtemps.
- Oh... Maman aussi ?
- Non, elle restera avec toi. »
Juliette eut une exclamation de joie. Je relevai mon visage vers Côme pour lui demander :
« - Quand pars-tu ?
- Demain. »
Je voulus répliquer, mais une vague de chagrin m'écrasa. Je sentis de nouveaux sanglots me secouer, et aussitôt, il agrippa mon visage pour coller mon front au mien :
« - Titania. Calme-toi. Eglantine pourra venir dormir i-ici. Tu ne seras jamais seule. Et j'essayerai de t'écrire. Mais je penserai toujours à toi. Toujours. A-Alors calme-toi. »
Je reniflai, sachant qu'il avait raison. C'était à cause de ma grossesse que je réagissais de façon aussi extrême. Je hochai la tête en soufflant :
« - Désolée.
- Ce n'est rien. »
Il m'embrassa doucement en me serrant contre lui, et j'oubliai un instant notre future séparation pour ne me concentrer que sur ses baisers. Mais bien trop vite, il s'écarta de moi :
« - Je dois aller régler les derniers détails avec mes parents. »
J'eus une brusque envie de fondre en larmes, mais hochai vaillamment la tête :
« - D'accord. Je t'attends là. Je t'aime.
- Je le sais. »
Un tendre sourire étira ses lèvres. Il embrassa mon nez, avant de me lâcher et de sortir brusquement de la pièce. Louis eut un mouvement gêné, et haussa les épaules :
« - Désolé, mais il n'a pas le choix.
- Je sais. Vous devriez y aller, vous aussi. »
Il me fixa un instant, avant de sûrement comprendre que j'étais au bord des larmes. Il fit un pas vers la porte, puis vint soudain me serrer un court instant contre lui :
« - Soyez courageuse, Titania. »
Il me lâcha, et sortit à son tour de la bibliothèque. Aussitôt, je me laissai tomber pesamment sur un fauteuil et éclatai en sanglots. Jamais nous n'avions été ainsi séparés, et je voulais pas qu'il s'en aille ! Juliette vint s'accrocher à mes jambes en déclarant :
« - Pleure pas, maman. Je suis là, moi. Et je t'aime aussi ! »
Je reniflai avant de la prendre dans mes bras :
« - Je suis désolée, mon cœur. Mais je suis triste que papa parte aussi longtemps. »
Sa petite mine devint sérieuse, elle plissa son nez :
« - Moi aussi. Mais il reviendra. »
Elle était si mignonne, à vouloir ainsi me remonter le moral ! J'essuyai mon visage, et soupirai :
« - Tu as raison. Il reviendra.
- Le plus vite possible. »
J'eus un sourire ému. Je l'adorais. J'embrassai son petit visage en m'exclamant :
« - Comme je t'aime, ma Juliette !
- Papa aussi il t'aime ! Et moi aussi ! Et... Louis aussi, comme Séphine !
- Oui, comme Louis et Séraphine, mon cœur. »
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Hey !
Ah, les obligations princières... ^^
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