14. Titania, je suis tellement désolé...

Nerveuse, j'attendais Côme dans la bibliothèque, Juliette endormie dans mes bras. Il nous avait laissées afin d'assister au mariage de son frère, mais il m'avait promis de rentrer avant sept heures. Et il était neuf heures passées. Notre fille avait voulu attendre avec moi, mais, vaincue par la fatigue, elle s'était assoupie. J'eus un énième regard pour l'horloge, réprimant l'envie pressante de me lever pour courir dans le château afin de le trouver. Il ne pouvait rien lui être arrivé, il était le prince héritier.

En soufflant d'inquiétude, je resserrai mon étreinte autour de Juliette, qui papillonna de paupières, parlant d'une voix endormie :

« - Papa...

- Papa arrive. Il est occupé, mon cœur. »

Elle acquiesça, et se rendormit rapidement. Quant à moi, j'étais trop inquiète pour dormir, et le silence pesant ne m'aidait pas à me détendre. J'enfouis mon visage dans les épais cheveux de ma fille, semblables aux miens. Il devait avoir une raison à son absence. Je devais arrêter de m'inquiéter. Mais je comprenais enfin le soulagement qu'il ressentait lorsque je revenais de mes promenades avec Eglantine.

Un bâillement m'échappa, et je décidai d'aller me coucher, seule. Je sortis de la bibliothèque, Juliette dans les bras, et me dirigeai vers sa chambre. Le cœur serré par l'inquiétude, je la couchai avec tendresse, embrassant sa joue en soufflant :

« - Dors bien, ma Juliette... »

Elle eut un souffle paisible, et je sortis doucement de la pièce pour ne pas la réveiller. Je me rendis dans notre chambre et me déshabillai lentement, espérant voir Côme arriver. Mais il n'était toujours pas là. C'était la première nuit que je passais seule. Ce n'était pas possible ! Pourquoi ne m'avait-il pas prévenue, ou pourquoi ne m'avait-il pas fait passer de messages, pour me dire qu'il n'allait pas pouvoir revenir tôt ?! Je soufflai pour me calmer, étonnée de cette soudaine et brusque colère.

Je me couchai, la colère vite remplacée par de la tristesse. Il me manquait tellement... Des larmes roulant sur mes joues, j'enfouis mon visage dans mon oreiller pour étouffer mes sanglots. Vaincue par l'angoisse, la fatigue et la tristesse, je sombrai dans le sommeil.

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Je sentais confusément qu'une personne me serrait contre elle. Je percevais, malgré mes paupières closes, de la lumière. Aussitôt, je marmonnai en voulant me dégager :

« - Eglantine, dépêche-toi de retourner dans ton lit, c'est bientôt l'heure de se lever... La sœur va arriver...

- Titania, je suis tellement désolé... »

Je reconnus aussitôt la voix de Côme. J'ouvris les yeux, avant de les refermer à cause de la luminosité. Je me redressai, me dégageant de son étreinte, et me frottai les paupières, puis le fixai, l'air accusateur. Je m'exclamai, furieuse :

« - Tu m'avais dit que tu rentrais à sept heures ! Déjà que je t'ai attendu toute la journée, que je ne savais pas avec qui tu étais, mais en plus, j'ai dû me coucher sans toi, toute seule ! J'ai passé la journée seule, j'ai dû m'occuper toute seule de Juliette, et visiblement, tu t'en fichais ! »

Je m'arrêtai en plaquant mes mains sur ma bouche. J'étais horriblement injuste. Ce n'était pas de sa faute, étant prince héritier, il se devait d'assister aux cérémonies, et surtout au mariage de son frère. Je fondis en larmes, honteuse d'être aussi méchante. Il me reprit dans ses bras pour me bercer doucement. Je levai mon visage vers lui pour murmurer :

« - Je suis désolée, je... J'ai eu peur qu'il ne t'arrive quelque chose, et... Je ne supporte pas d'être loin de toi !

- Je le sais, Titania... »

Je m'accrochai à lui, et l'embrassai avec désespoir. Il me rendit langoureusement mes baisers, m'étreignant contre lui avec force. Sans réfléchir, je déboutonnai vivement son veston, le faisant glisser de ses bras. Côme s'écarta doucement de moi, l'air amusé. Je n'y fis pas attention, et lui enlevai sa chemise, avant de défaire le bouton de son pantalon. Il m'arrêta en enroulant ses doigts autour de mes poignets :

« - Titania, je suis là.

- Je sais. Et je sais aussi que je t'ai attendu toute la journée, alors... Tu pourrais me consoler ? Me remonter le moral ? »

Il eut un sourire attendri et amusé, et me lâcha pour terminer lui-même de se dévêtir, puis il m'enleva ma chemise avec douceur. Comme toujours, son regard se fit infiniment aimant et brûlant. Il agrippa ma mâchoire pour m'embrasser, me rallongeant pour ensuite parsemer mon corps de baisers en murmurant :

« - Je suis si désolé... Je t'aime tellement, m-ma Titania... »

J'adorais quand il me parlait, ce qu'il faisait de plus en plus souvent, et de mieux en mieux. Il se remonta pour déposer sa bouche sur la mienne en se pressant contre moi. J'enlaçai son torse en enfouissant mon visage dans son cou tandis qu'il accélérait ses mouvements de bassin. Je le sentis soudain, joueur, mordiller ma mâchoire, et un grognement m'échappa. Il agrippa mes hanches, soupirant contre mon oreille tandis qu'une vague de sensations, toutes plus intenses les unes que les autres, me submergeait. J'eus un gémissement, puis un autre, et encore un autre, que j'étouffai dans son cou. Soudain, je sentis mon corps se mettre à trembler, et l'entendis gémir tout contre moi, alors que je serrai les dents pour retenir un cri. Il s'écroula sur moi, haletant, et parsema ma peau de légers baisers, comme il avait pris l'habitude de le faire.

Je le repoussai doucement pour pouvoir venir me blottir contre lui, et relevai la tête pour lui souffler, épuisée :

« - Si à chaque fois que tu pars, on se retrouve comme cela... Cela me convient. »

Il eut un léger rire, puis m'embrassa sur le nez avant de tirer les draps sur nous. Il m'entoura de ses bras, et me murmura :

« - J'espère ne plus avoir à te laisser comme cela... »

J'acquiesçai doucement, et enfouis mon visage dans son cou. J'embrassai sa peau, et soufflai :

« - Bonne nuit, Côme. »

Il caressa mon dos du bout des doigts sans répondre. Il ne m'avait pas entendue. Honteuse, je bougeai la tête pour le fixer :

« - Dors bien.

- Toi aussi. »

Il m'embrassa doucement, avant de s'écarter un instant pour souffler sur la bougie. L'obscurité fut totale, et rassurée par sa présence, je m'endormis rapidement.

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« - Papa ! »

Ce cri résonna à mes oreilles, et je sentis des petits pieds pétrir mon dos. Je grimaçai en ouvrant les yeux, et soupirai d'énervement en me retournant. Notre fille m'avait repoussée pour pouvoir enlacer son père, qui s'était redressé pour la serrer contre lui. Je grommelai :

« - Tu m'as fait mal, Juliette. »

Je me redressai à mon tour, gardant le drap relevé pour cacher ma nudité, et fis face à deux paires d'yeux verts similaires, qui m'interrogeaient du regard. Côme avait les sourcils froncés, et devant mon ton agressif, les yeux de Juliette s'emplirent de larmes. Aussitôt, un violent remord me saisit, et je l'arrachai aux bras du brun pour la serrer contre moi en murmurant :

« - Je suis désolée mon cœur... Je ne voulais pas être méchante...

- Tu... Mal ?

- Non, je t'assure, ce n'est rien. »

Je parsemai son petit visage de baisers, et lui demandai anxieusement :

« - Tu ne m'en veux pas ?

- Non. Câlin ! »

Elle tendit un de ses bras vers son père, qui me lâcha enfin du regard pour enlacer ma taille et se serrer contre nous deux. Je tournai à demi la tête vers lui, et marmonnai :

« - Je suis désolée, Côme...

- Ce n'est rien. »



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Hey !  Titania devient irritable... ^^


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