11. Quand partons-nous ?

Je caressai doucement le ventre de Juliette, qui me considérait de ses yeux verts grand ouverts. Ses petits poings potelés s'agitaient en l'air tout près de mon visage, et je devinais que des petits sons, devant ressembler à des rires, s'échappaient de sa gorge. Un sourire m'échappa, et je me penchai pour embrasser son ventre rond. Elle gigota sous moi, et étira ses lèvres pour m'offrir son premier sourire. Mon cœur se serra d'émotion, et je parsemai son visage de baisers attendris. Je l'adorais. Je murmurai, le regard plongé dans le sien :

« - Je t-t'aime, ma princesse. »

Elle agita son bras gauche, le levant jusqu'à toucher ma joue, puis le porta à sa bouche en bougeant ses petites jambes. En souriant, j'enroulai mes doigts autour de ses chevilles pour embrasser ses pieds. Elle bougea son corps, comme si elle voulait se retourner. Je la lâchai, m'asseyant sur le lit pour la contempler encore. Elle avait bien grandi, même si elle n'avait que quatre mois. Son regard se fit interrogatif tandis qu'elle fixait un point au-dessus de ma tête, et je sentis soudain deux bras enlacer ma taille.

Je sursautai en me retournant, mais ce n'était que Titania. Ses joues étaient rosies par l'excitation et le froid. Je fronçai les sourcils, lui demandant silencieusement si elle allait bien. Un magnifique sourire étira ses lèvres :

« - Oui, c'était génial ! Avec Eglantine et Jean, nous nous sommes promenés dans les jardins, et tout était recouvert par la neige ! »

Je me sentis sourire en retour, et l'observai s'asseoir à mes côtés pour prendre Juliette dans ses bras. Elle l'embrassa avec amour, puis se tourna vers moi :

« - Vous m'avez manqué, tous les deux.

- Toi aussi. »

Je me penchai pour embrasser tendrement ses lèvres, puis embrassai le front de notre fille, qui gigotait dans les bras de ma brune. Elle tourna son regard vert vers moi, puis m'offrit de nouveau un ravissant sourire. Je sentis Titania se tendre, avant de serrer Juliette contre elle, une mine ravie sur le visage :

« - Elle te sourit ! »

Je sentis quelque chose se frotter contre moi, alors me retournai, les sourcils froncés. Mais ce n'était que Grisou. Je le pris dans mes bras, le caressant doucement. Il vibra sous mes doigts, signe qu'il ronronnait, et Juliette tendit une main vers lui, les yeux écarquillés. Elle adorait effleurer sa fourrure des doigts. Elle le toucha doucement, avant de retirer sa main pour la contempler comme si c'était la chose la plus étrange qu'elle n'avait jamais vu. Je vis Titania rire, et elle prit sa petite main dans la sienne pour l'embrasser :

« - Que je t'aime, ma Juliette... »

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Je lissai ma veste avec excitation, puis vérifiai dans le miroir que j'étais bien coiffé. Après m'être assuré que la robe était bien en évidence, je sortis de la pièce avec un sourire ravi, et me rendis dans la bibliothèque. Titania y était avec Juliette, toutes deux pelotonnées dans un fauteuil, devant la cheminée. En m'entendant arriver, ma brune tourna la tête vers moi en souriant, avant d'afficher une mine interrogative en voyant ma tenue. Je mordis mon sourire, sortant un bout de papier de ma poche pour écrire.

Ce soir, je t'emmène quelque part. Séraphine s'occupera de Juliette.

Titania écarquilla les yeux, puis eut un sourire ravi :

« - C'est vrai ?

- Oui. »

Cela faisait longtemps que nous n'étions pas sortis tous les deux, à cause de sa grossesse. Alors j'avais prévenu le théâtre, qui allait jouer rien que pour nous deux Le Songe d'une Nuit d'Eté. Elle se leva, tenant Juliette dans ses bras, et demanda :

« - Quand partons-nous ?

- Quand tu s-seras prête. »

Son sourire s'agrandit, et elle articula :

« - Alors je vais confier Juliette à Séraphine, et me préparer ! »

Elle sortit de la pièce, et je la suivis, impatient de découvrir sa réaction. Elle entra dans la garde-robe, notre fille toujours dans les bras, mais s'arrêta en voyant la robe suspendue. Titania se retourna vers moi, les yeux écarquillés :

« - Tu... C'est toi qui...

- Oui. C'est un cadeau. »

Sa bouche s'ouvrit, et ses yeux se mouillèrent de larmes. Elle me tendit Juliette pour pouvoir s'essuyer les yeux, avant de se tourner pour regarder de nouveau la robe rouge. Je sortis de la pièce pour la laisser reprendre contenance et s'habiller, et me rendis dans notre chambre, où m'attendait Séraphine. En me voyant si bien habillé, elle eut une mine heureuse :

« - Je suis ravie de voir que vous sortez encore tous les deux. Je prendrai soin de Juliette, comme j'ai pris soin de vous.

- Je sais. »

Je lui confiai notre fille, qui tendit ses bras vers moi, les yeux grands ouverts. Mais la gouvernante lui murmura quelque chose à l'oreille, et Juliette reporta son attention vers elle, ramenant son poing à sa bouche. Je saluai Séraphine, pris la pèlerine qui reposait sur une chaise, puis sortis de la pièce pour retourner dans la garde-robe.

Je poussai la porte, et me figeai, les yeux écarquillés. Titania terminait d'arranger sa coiffure du bout des doigts, et avait passé la robe. Je ne voyais que la courbe délicate de sa nuque, et son dos, recouvert du tissu rouge. Elle se retourna, et je détaillai son corps, la gorge serrée par l'amour. La robe dégageait ses épaules, même si les manches s'arrêtaient aux poignets. Sa taille ravissante était marquée, puis le tissu s'évasait à partir de ses hanches. Je remarquai que ses joues étaient rosies, et elle triturait ses mains :

« - Ne me regarde pas comme ça...

- Et pourquoi ? »

Je ne pouvais réprimer le sourire amusé qui étirait mes lèvres. Après tout ce que nous avions vécu ensemble, elle était encore gênée. Je m'approchai d'elle pour enlacer sa taille, et la fixai sérieusement. Elle n'osait croiser mon regard, et parla doucement :

« - Cela me gêne. J'ai l'impression d'être...

- Magnifique ? »

Elle leva enfin la tête vers moi, comme stupéfaite. Elle semblait toujours surprise lorsque je lui disais qu'elle était la plus belle à mes yeux. Elle cligna des yeux, avant d'avoir un sourire :

« - C'est vrai ?

- Oui. »

Je me penchai pour l'embrasser doucement. Je la sentis s'agripper à ma veste, alors m'écartai en souriant pour lui tendre la pèlerine. Les yeux brillants d'excitation, elle la passa, avant de taper dans ses mains :

« - Tu ne veux vraiment pas me dire où nous allons ? »

Je secouai la tête, et articulai soigneusement en sortant un bandeau de ma poche :

« - Ferme les yeux. »

Elle recula d'un pas, avant de rire :

« - Non, vraiment ? »

En voyant mon air très sérieux, elle s'arrêta de rire, et mima un air tragique :

« - Très bien, puisque tu ne me laisse pas le choix... »

Avec un sourire satisfait, je m'avançai pour lui bander les yeux. Pour être sûr qu'elle ne voyait rien, j'agitai mes doigts devant sa figure. Elle n'eut aucune réaction. Soulagé, je la pris doucement par le bras pour la faire avancer.

Ses pas, tout d'abord hésitants, se firent plus assurés, même si elle s'agrippait d'une main à ma veste pour se rassurer. J'enlaçai sa taille d'un bras, et la vis sourire, tandis que je la guidais dans les sombres couloirs.

Enfin, nous débouchâmes dehors. Comme je l'avais ordonné, une calèche nous attendait. Je fis monter Titania à l'intérieur, puis m'engouffrai à mon tour dans l'habitacle. Un laquais ferma la portière, et la calèche se mit en route. Aussitôt, je vis ma brune trépigner, et me demander :

« - C'est bon ? Je peux l'enlever ?

- Non. »

Elle eut une moue boudeuse des lèvres, que je m'empressai d'embrasser. Elle se pressa contre moi, et lorsque je m'écartai d'elle, elle souffla :

« - J'ai hâte de savoir ce que tu mijotes. »


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Hey !

Dans peu de temps, les chapitres reprendront du point de vue de Titania ! ;)


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