the snow in prison
Vide, tout était vide autour de moi. Aucune teinte ne ressortait dans cette pièce.
Je ne sais pas depuis quand j’ai atterri dans la gueule du loup.
Depuis combien de temps suis-je ici ?
À attendre un miracle. Attendre une grâce divine qui me rendra les couleurs.
D’fois, j’me dis que c’est bien d’être noir dans un monde blanc. Au moins on sait ou son ses mains, on est visible, si j’avais été blanc, j’aurais fondu dans les murs, comme ses hommes ou femmes, en tenus d’une blancheur aveuglante qui m’donne d’la nourriture tout aussi blanche. Mais pt ‘être qu’ils peuvent encore se voir dans cette étendue de couleur fusionnelle, après tout le blanc, c’est une multitude de couleurs en une, n’est-ce pas ?
Je ne sais plus si j’ai un nom, j’ai dû en avoir, non ?
Mes yeux sont souvent lourds après manger, lorsque je me
réveille, je suis dans une salle noire.
On mit laissent jusqu’à ce que je dise quelque chose en rapport avec une perle. Ils veulent, j’ne sais pas qui, que je révèle l’emplacement de quelque chose, ou quelqu’un.
Mais j’ne sais plus qui s’est moi, cette personne. Si je la connaissais cela fait longtemps que j’aurais tout révéler. Pt ’être que mon moi d’avant, celui qui est au fond de ma tête, le savait ?
Dommage que j’aie plus ces souvenirs… J’aime bien me dissocier, me dire qu’avant j’avais une vie, mais pt ’être que je n’en avais pas, qui s’est.
♤♤♤
Il y a un nouveau prisonnier, ou prisonnière. Je n’ose pas lui parler. Je ne sais pas comment on parle, j’ai dû le savoir, mais je ne m’en rappel plus. En tout cas je n’ai pas encore tout perdu, j’ai encore mon vocabulaire d’avant, et ça, c’est rassurant, parce que si je peux me parler encore à moi-même correctement alors j’suis pas encore devenu idiot (dans le sens cultiver), et ça, c’est rassurant.
Là, j’ai envie de discuter avec elle, mais je ne sais pas comment on fait. L’autre prisonnière, prisonnier me regarde, il fait une drôle de tête, il a les lèvres qui traversent ses joues, comme s’il y avait des ballons à ses commissures de lèvres.
Je crois que cela s’appelle sourire ?
Il m’a parlé, je ne sais pas ce qu’il m’a dit, ce n’était pas ma langue, ou plus ma langue. Je crois que j’ai dû le regarder bizarrement parce qu’il m'a parlé dans une autre langue, celle-ci était compréhensible. Il m’a demandé depuis combien de temps, j’étais là…
Je ne lui ai pas répondu. Que pouvais-je répondre de toute manière. Il semble triste, alors il me demande mon nom. Que lui répondre ? Je ne me souviens plus de mon nom.
Il ou elle apprendra bien vite que c’est inutile. Elle ou il ne se vexe pas de mon silence. Je ne lui demande rien.
Nos geôliers nous donnent à manger, il m’emmène dans la salle noire. Ils se font un plaisir de me torturer, ils ont compris que je ne leur serais d’aucune utilité. Quand je reviens l’autre personne a l’air de s’inquiéter pour moi, mais je ne le laisse pas s’approcher.
♤♤♤
Il, finalement, s’est « il ». Il s’appelle Hunt. Il est politicien. Je ne sais pas ou plus ce que c’est. On est en 2019. On est le 24 décembre. C’est dommage. Hunt me raconte ces dernières vacances. Il me dit qu’il a des enfants, une femme ou un homme, une famille. Je crois lui avoir dit qu’il les oubliera. Il a arrêté de parler.
♤♤♤
Les heures passent et Hunt regarde la seule photo qu’on lui a autorisé à garder.
Moi, on me l'a refusé.
De toute façon, cela m’aurait tué. Garder un souvenir de sa vie d’avant alors qu’on va tout oublier, cela n’a plus d’importance, c’est plus un couteau qu’une béquille.
Sur la photo, il y a ces enfants et un vissage un peu effacer, il la regarde et me dit que je ne suis pas très causant, je lui dis que cela ne fait pas longtemps que j’ai réappris à entendre, et parler.
Il rit, et il me demande si j’ai eu un nom.Je lui réplique que cela n’a plus d’importance. Je suis moi, je n’ai pas de nom, je n’ai pas de masque. Je suis une page vierge.
« Une page vierge… Avec un regard de braise. » C’est à mon tour de rire, cela sonnait étrange à mes oreilles. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas ri.
♤♤♤
Je me suis réveillé seul. Cela m’a fait étrange. Je m’étais habitué à sa présence. Je reste à regarder le blanc, je crois entendre une douce et mélodieuse voix. Je ferme les yeux pour capter les paroles.
Cette chanson, elle me dit vaguement quelque chose.
Elle s’arrête subitement. Remplacer par des mains qui m’agrippent, il m’amène dans la salle noire.
Mes yeux toujours clos, je n’ai plus envie de voir. J’attends. Je n'sais pas ce que j’attends.
Mais j’attends, comme un chrétien, j’attends un miracle qui je le sais ne viendra jamais.
♤♤♤
On me lance par terre : « Tu es en vie ? Je ne veux pas être seul… » La voix semble provenir de Hunt, elle semble différente, je soulève une paupière, il semble soulager.
Il commence à me raconter qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire de sa fille.
Je n’en ai rien à faire. Mais j’aime entendre le rythme de sa voix, elle ressemble au rythme du chant. Il s’arrête soudain, je tourne ma tête vers lui.
« Me regarderas-tu ? Ou tu comptes rester la paupière close ? J’aimerais que tu me dises ton nom, tu ne fais aucun effort pour t’en souvenir. C’est comme si tu avais peur, mais de quoi » son timbre était glacial, je n’aime pas ça.
En quoi cela t’intéresse, est ce que je te demande où tu étais quand je me suis réveillé répliquais-je. Cela semble le figer, il soupire, et se déplace à l’autre bout de la pièce.
Je m’allonge, le chant reprend, plus grondant, plus puissant, comme un orage, ou une tornade, soudain, j’ai compris ou j’avais entendu cette chanson.
Elle la chantait. Une sensation de brûlure se fait sentir dans mon crâne comme si le souvenir était une grenade.
« Pourquoi pleures-tu ? » Pleurez ? J’ai la sensation que je n’avais plus pleuré depuis longtemps. J’ouvre les yeux, Hunt est près de mon visage, il semble troublé, il se recule.
♤♤♤
Les hommes m’ont emmené. Ils m’ont gardé longtemps. Mais c’est là que j’ai réalisé que j’avais du mal à savoir si l’ombre aux yeux rouges était réelle ou alors si je délirais ?
♤♤♤
Je suis arrivée à ce stade-là. Au moment où ton cerveau, te fournis des illusions parce qu’il ne veut pas dépérir. Ce moment où tu te dis ce qui est ou non-réel. Cela commence par une ombre, et après, ce sera quoi ?
Évidemment tous les gens qui ont des illusions ne sont pas fous.
Qu’est-ce que la folie de toute façon ? Est-ce que je douterais d’avoir existé ? Qui est ce je, se moi ? Réfléchis ! Qu’est-ce que tu sais ? Je sais que phrenia, c’est l’esprit. Est-ce que le moi peut être fractionné, est ce que le moi lorsqu’il n’est pas construit, il y a-t-il séparation du réel et de l’imaginaire. Est-ce que le moi nous sépare du monde…
Quelqu’un me serre dans ses bras…une voix me chuchote que tout vas bien, cela fait mal, se contacte doux est rassurant mais je n’y suis plus habitué… Alors peut être que si je m’habituais ce ne serait pas douloureux ?
" Je suis là, c’est Hunt, tu te souviens ?"
Doucement, il s’endort dans les bras d’Hunt. Des rêves peupler de monstre et de sang, de souvenir effacé.
♤♤♤
Au loin la fille du prisonnier à la couleur mate, explose l’entrée de la prison. Elle court jusqu’à la salle où était retenue un certain Gwyn. Elle le voit à terre mal en point, elle essaye de le réveiller :
« C’est moi Pearl, ta fille, je viens te sauver papa » dit-elle en gallois. Gwyn soulève légèrement sa paupière, il panique, il ne sait pas qui elle est, il cherche Hunt des yeux, il crie son nom, dit qu’il y a quelqu’un avec lui. Il n’y a personne répondit Pearl.
Tout s’effondra pour Gwyn, l’homme qui avait appris à supporter ses paroles incessantes, n’a jamais existé ? Il ne peut y croire ! Mais au fond de lui, il s’est que c’est vrai.
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« C’est ainsi que se termine la triste histoire du père complice. Un père qui aimait tellement sa fille qu’il est resté des mois et des années entières enfermée dans une prison. The Snow in prison. Un homme dont la mémoire se dégradant au fur et à mesure, tel la neige au soleil. Un homme qui a la fin de sa vie créa un autre prisonnier. Termina Hunt(e)
-c'est triste mama…. Finalement, il n’aura jamais pu vivre heureux avec sa fille. Moi, je ne veux pas que tu fasses ça si je dois aller en prison. Répondit l’enfant d’une voix fluette.
-je n’irais pas en prison et toi non plus poussin. Souris tranquillement Hunt en faisant un bisou sur le front de son enfant. »
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