Chapitre 4: Détonation.
Lily
La lumière blafarde de la lune filtrait à travers les rideaux entrouverts de ma cachette temporaire, projetant des ombres mouvantes sur les murs décrépits. Mon cœur battait toujours la chamade, écho lointain du face-à-face avec Dmitri. L'image de son regard empli de haine et de douleur restait gravée dans mon esprit.
Arina était au téléphone, sa voix pressée mais contrôlée. Elle coordonnait les derniers détails pour effacer toutes mes traces. Les informations extraites des serveurs de Dmitri avaient déjà commencé à se répandre sur le darknet, un poison lent mais implacable destiné à détruire son empire.
"Lily," dit-elle en raccrochant. "Les données sont partout maintenant. Dmitri ne pourra pas les stopper, même s'il le voulait. Mais tu dois bouger rapidement. Ils te cherchent déjà."
Je hochai la tête, reprenant le contrôle de ma respiration. "Qu'en est-il d'Aleksandr et de sa famille ? Sont-ils en sécurité ?"
"Oui," répondit-elle, un faible sourire sur les lèvres. "Ils ont quitté leur dernier point de transit ce matin. Ils sont hors de danger, pour l'instant."
Un poids invisible sembla se lever de mes épaules. Tout cela en valait la peine, après tout. Mais je savais aussi que mon propre répit serait bref. Dmitri ne s'arrêterait pas tant qu'il ne m'aurait pas retrouvée, et désormais, j'avais franchi une ligne qu'il ne pardonnerait jamais.
"Et maintenant ?" demandai-je, presque à moi-même.
"Maintenant, tu as deux choix," répondit Arina, son regard perçant croisant le mien. "Tu peux continuer à fuir, disparaître complètement et reconstruire ta vie loin de tout ça. Ou..."
"Ou quoi ?"
"Ou tu restes pour le finir. Définitivement."
Ses mots flottaient dans l'air comme une épée suspendue. "Le finir" signifiait une seule chose : éliminer Dmitri.
Les jours suivants furent marqués par une vigilance constante. Chaque bruit de moteur dans la rue, chaque regard prolongé d'un inconnu me mettait sur mes gardes. Je passais mes nuits à revoir mes options, à peser les risques. L'idée de fuir, de recommencer une nouvelle vie, était séduisante, mais je savais qu'elle n'était qu'une illusion. Dmitri me traquerait jusqu'au bout du monde.
Alors, un soir, alors que je fixais la flamme vacillante d'une bougie, j'ai pris ma décision. Dmitri devait tomber, mais pas seulement lui. C'était tout son réseau, son empire de peur et de manipulation, que je voulais voir s'effondrer.
Arina m'aida à formuler un plan. Son esprit analytique combiné à ma connaissance intime de Dmitri et de ses opérations formait une alliance redoutable. L'objectif était simple, mais risqué : infiltrer l'un de ses sites les plus protégés, où étaient conservées des informations compromettantes sur ses alliés les plus influents. Si je pouvais mettre la main sur ces données, je pourrais déclencher un effet domino capable de pulvériser le peu de contrôle qu'il lui restait.
"Tu es sûre de toi ?" demanda Arina en me tendant une clé USB contenant un programme spécialement conçu pour extraire les fichiers.
"Non," admis-je, un sourire en coin. "Mais je n'ai pas d'autre choix."
La nuit où tout devait se dérouler, je sentais l'adrénaline pulser dans mes veines. L'endroit était une imposante villa transformée en forteresse. Les gardes patrouillaient méthodiquement, et les caméras balayaient chaque angle. Mais grâce à Arina, j'avais un avantage.
"Tu as dix minutes," dit-elle dans mon oreillette. "Le système est hors ligne, mais ce ne sera pas long avant qu'ils remarquent quelque chose."
Je me faufilai à l'intérieur, mon souffle court. Chaque pas était calculé, chaque mouvement silencieux. La pièce où étaient stockés les fichiers était au sous-sol, un endroit froid et exigu éclairé par une seule ampoule vacillante.
Le programme d'Arina fit son travail en quelques minutes, mais ces minutes me parurent une éternité. Chaque seconde, je m'attendais à entendre des pas précipités ou à voir une arme pointée sur moi.
"Ça y est, j'ai tout," murmurai-je en retirant la clé USB.
"Parfait. Maintenant, sors de là."
La fuite ne fut pas sans encombre. À peine avais-je quitté le sous-sol que des gardes m'avaient repérée. Une course effrénée s'ensuivit, les balles ricochant contre les murs alors que je me frayais un chemin vers la sortie. Mon souffle était court, mes muscles tendus, mais l'instinct de survie prenait le dessus.
Quand je réussis enfin à m'éloigner suffisamment, la clé USB serrée dans ma main, je savais que le pire était encore à venir. Dmitri découvrirait bientôt ce que j'avais pris. Et cette fois, il ne se contenterait pas de chercher à me capturer.
De retour dans notre planque, Arina analysait déjà les données.
"Ces fichiers... c'est un coup de maître, Lily," dit-elle, les yeux rivés sur l'écran. "Avec ça, Dmitri est fini. Mais tu dois être prête. Il va riposter."
"Je le sais," répondis-je calmement.
Ce que je ne savais pas, c'était si je serais prête à faire face à l'ultime confrontation lorsque le moment viendrait.
La clarté lunaire semblait s'éteindre à mesure que les heures avançaient, enveloppant le monde dans une obscurité épaisse et oppressante. Les jours suivants furent une spirale d'attente et de préparatifs. Arina et moi avions réalisé que le réseau de Dmitri était beaucoup plus étendu et corrompu que nous ne l'avions imaginé. Les fichiers que j'avais récupérés dévoilaient des connexions avec des figures politiques, des magnats de l'industrie et même des membres des forces de l'ordre. Dmitri était un cancer infiltré au sein de chaque couche de la société.
"Avec ces noms, on peut faire éclater un scandale d'ampleur internationale," dit Arina en fixant l'écran de son ordinateur, les traits tirés par des nuits sans sommeil. "Mais on devra choisir notre moment avec soin. Une fuite prématurée pourrait tout compromettre."
Je hochai la tête, absorbée par mes propres pensées. L'idée d'ébranler l'empire de Dmitri était électrisante, mais elle s'accompagnait d'une réalité glaçante : chaque jour augmentait le risque d'être retrouvée. Dmitri était un homme qui ne pardonnait pas, et sa vengeance serait aussi brutale qu'implacable.
.......
Le troisième jour après l'infiltration, une alerte stridente interrompit notre silence studieux. Arina bondit de sa chaise, scrutant les caméras de sécurité connectées à notre cachette temporaire.
"Ils nous ont trouvés," murmura-t-elle, la peur perçant dans sa voix.
Je m'élançai vers une valise préparée à l'avance, remplie de nos effets essentiels. "Combien de temps avant qu'ils arrivent ?"
"Deux minutes, peut-être trois. Ils sont rapides."
Mon esprit s'emballa. Dmitri n'avait pas simplement envoyé des mercenaires pour nous capturer; c'était une déclaration de guerre. Arina activa un protocole de destruction des données, effaçant toutes traces de nos activités dans cette planque.
"On doit sortir par l'arrière," dit-elle en me tendant une arme. "Prête ?"
Je hochai la tête, décidée. Il n'y avait plus de retour en arrière.
Notre évasion fut chaotique. Les rues sombres étaient un labyrinthe d'ombres et de dangers. Les tirs résonnaient, éclatant la nuit en éclairs fugaces. Je courais derrière Arina, mon cœur battant si fort qu'il menaçait d'éclater. Finalement, nous atteignîmes une ruelle étroite et sombre, où un véhicule nous attendait. Le conducteur – un contact fiable d'Arina – nous fit signe de monter rapidement.
"On va à la nouvelle planque," annonça Arina. "Mais il faut agir vite. Dmitri ne s'arrêtera pas ici."
La nouvelle planque était un appartement modeste dans un quartier ouvrier. Ici, nous étions anonymes, noyées dans la foule des travailleurs et des familles. Mais cette anonymat ne durerait que peu de temps. Dmitri avait des yeux partout.
Alors que nous étions installées, Arina élaborait une stratégie pour répandre les données à plus grande échelle. "Si on frappe les bonnes cibles simultanément, on peut causer des ravages."
"Mais il faut plus qu'une attaque numérique," rétorquai-je. "Pour que Dmitri tombe, il faut qu'il perde ses piliers : ses hommes de main, ses lieux de pouvoir. Et il faut que ce soit personnel."
"Tu veux l'affronter directement," devina Arina.
Je hochai la tête. "Il ne s'arrêtera jamais, Arina. Pas tant que je suis en vie. Alors, autant être celle qui met fin à tout."
Le plan qui émergea était audacieux et terriblement risqué. Tandis qu'Arina s'occupait de coordonner la diffusion des informations, je me concentrerais sur l'infiltration du dernier bastion de Dmitri. Il avait transformé un ancien complexe industriel en son quartier général fortifié. C'était là que tout se terminerait.
......
La nuit de l'opération était froide et silencieuse. Arina m'accompagna jusqu'au point de départ, une expression inquiète sur son visage.
"Tu n'es pas obligée de faire ça," dit-elle doucement.
"Si, je le suis," répondis-je, le regard fixe. "Je ne peux pas fuir toute ma vie."
Elle me serra brièvement dans ses bras. "Bonne chance, Lily. Ramène-toi vivante."
Je partis dans la nuit, une détermination froide guidant chacun de mes pas. Le complexe de Dmitri était entouré de barbelés et de patrouilles, mais j'avais étudié les plans avec minutie. Une ancienne canalisation était devenue ma porte d'entrée.
L'infiltration fut une danse entre ombres et lumière. Les gardes étaient nombreux, mais prévisibles. Je progressais lentement, évitant les caméras et neutralisant discrètement les sentinelles isolées. Mon objectif était clair : trouver Dmitri et mettre fin à son règne de terreur.
Quand j'atteignis enfin son bureau, mon souffle était court mais mes mains fermes. Dmitri était là, assis derrière un large bureau, comme s'il m'attendait.
L'infiltration fut une danse entre ombres et lumière. Les gardes étaient nombreux, mais prévisibles. Je progressais lentement, évitant les caméras et neutralisant discrètement les sentinelles isolées. Mon objectif était clair : trouver Dmitri et mettre fin à son règne de terreur.
Quand j'atteignis enfin son bureau, mon souffle était court mais mes mains fermes. Dmitri était là, assis derrière un large bureau, comme s'il m'attendait.
"Lily," dit-il avec un sourire glacial. "Je savais que tu viendrais."
"Alors tu sais pourquoi je suis là," répondis-je, pointant mon arme sur lui.
Il se leva lentement, levant les mains en signe de capitulation apparente. "Tu crois vraiment que ça va se terminer comme ça ?"
Un échange de tirs s'ensuivit, déclenchant un chaos infernal. Dmitri était rapide, précis, mais la rage et la détermination qui brûlaient en moi étaient inégalées. Finalement, après une lutte acharnée, je le désavantageai, le plaquant au sol.
"Tu as détruit tellement de vies," crachai-je, le regard planté dans le sien. "Mais ça s'arrête ici."
Ses derniers mots furent un murmure empreint de mépris. "Tu crois que tu as gagné, mais ce n'est que le début."
Avec un dernier souffle, Dmitri s'écroula au sol et le bruit de la détonation retentit.
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Chapitre fini et corrigé.
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