V.

And you loved me

I could feel it

'Cause I loved you, cant' eclipse it

It goes on, I love

It goes on, still love you.

The Most Beautiful Boy – The Irrespressibles, Felsmann + Tiler


V


Sur le dos en étoile de mer sur le lit, Shiori observait le vide. Cette nuit-là était la dernière nuit qu'elle passait à Suna avant de repartir dans la journée. Elle regrettait de ne pas pouvoir rester plus longtemps. La Nara se sentait bien ici. Elle se sentait surtout bien aux côtés de Gaara.

Elle avait l'impression qu'une étape avait été franchi dans leur amitié. Ils étaient moins réservés l'un envers l'autre. Tout était un peu moins niais. Elle arrivait plus facilement à parler naturellement, et cela semblait être la même chose du côté du jeune homme. Tout allait pour le mieux entre eux.

Mais ce soir-là, elle n'arrivait pas à dormir. Elle savait qu'il fallait qu'elle se repose un maximum, car les prochains jours seraient des jours de marches pour pouvoir rejoindre Konoha. Mais elle ne parvenait pas à fermer l'œil. Elle préférait penser à Gaara, ses magnifiques cheveux rouges et ses divins yeux bleus-vert.

Elle savait qu'il était insomniaque. Elle se demandait s'il dormait, ou si, comme elle, ses pensées l'empêchaient de se réfugier dans le monde des rêves. Shiori se frotta le visage avant de se redresser. Fronçant les sourcils, elle entendit ce qu'elle pensait être des pas. Peu à peu, ses soupçons se révélèrent être exact. Les pas se rapprochaient de sa chambre, avant que la porte de s'ouvre.

Il faisait trop noir dans la pièce pour qu'elle puisse voir la silhouette. Elle n'entendit que sa voix.

« Shiori, tu dors ? » Fit la voix de Gaara dans un chuchotement.

« Je n'arrive pas à dormir. »

« Moi non plus. »

Il n'alluma pas la lumière. Ils restèrent alors dans le noir. Shiori descendit de son lit.

« Tu m'accompagnes ? »

« Où ça ? »

« Prendre l'air. »

« Je te suis. »

Elle accepta tout de suite en sachant qu'elle aurait le droit à un dernier moment seule avec lui avant un bon moment. Il n'alluma toujours pas la lumière. En revanche, une flamme de bougie apparut dans la pièce, signalant la position du jeune homme.

« Où es-tu ? »

« Je suis là, attend. »

Tendant les mains devant elle, elle sentit le bras du Kazekage. Ce dernier portait ce qui était probablement un pull. Elle supposait donc qu'il faisait froid, dehors.

« Je vais prendre un truc pour me couvrir.

« J'ai un deuxième pull, tiens. »

Le bras qu'elle tenait bougea. Elle sentit quelque chose se collait contre son ventre, probablement le pull. Elle le prit dans l'une de ses mains en le remerciant. A tâtons, Gaara toucha plusieurs son bras avant de trouver sa main libre. Shiori baissa la tête vers sa main comme si elle pouvait voir ce qui se passait.

« Suis-moi et ne fais pas de bruit. »

« D'accord. »

La flamme de la bougie bougea, signe que Gaara se mettait en action. Ils firent plusieurs pas silencieux avant de s'arrêter. La flamme pointa le sol.

« Tu peux prendre nos chaussures ? »

« Je les ai. » Fit Shiori après avoir attrapé les deux paires à ses pieds.

La porte s'ouvrit dans un bruit sourd. Ils bougèrent à nouveau, et la porte se referma. Shiori suivit Gaara quelques instants avant qu'une nouvelle porte s'ouvre. Elle put enfin voir l'extérieur. Gaara souffla sur la bougie avant de la poser sur un meuble à sa droite. Chacun mit sa paire de chaussure silencieusement, avant que Gaara ne sorte le premier. Shiori enfila le pull, afin d'avoir les mains libres, avant de suivre le jeune homme.

Les rues de Suna étaient désertes à cette heure-ci de la nuit. Il n'y avait que le bruit du vent dans l'air. La lune éclairait suffisamment pour qu'elle puisse voir le visage de Gaara.

« On va où ? » Demanda-t-elle en attrapant la main de Gaara.

« Derrière le village. » Répondit-il en entrelaçant leurs doigts.

Elle sourit et le suivit alors. Elle n'avait pas l'habitude de faire des sorties nocturnes comme celle-ci. Mais elle savait qu'elle ne risquait rien avec Gaara à ses côtés.

Désormais, elle pouvait parfaitement voir leurs mains liées, ainsi que leur doigt entrelacé. La main de Gaara était légèrement plus grande que la sienne. Elle exerça une pression légèrement plus forte, comme si elle ne voulait pas que Gaara ne lâche sa main. Son pouce vint caresser la main de Shiori. Lui non plus n'avait pas l'intention de la lâcher.

« Que vont dire les autres s'ils s'aperçoivent que nous ne sommes plus là ? »

« Nous sommes adultes, ils n'ont rien à dire sur ce que l'on fait. »

Shiori sourit. Il avait totalement raison. Ils pouvaient faire tous ce qu'ils voulaient. De là où ils étaient, elle pouvait voir les montagnes qui encerclés le village. Et plus ils s'en approchaient, plus elle se demandaient comment ils allaient escaladés ça.

Une fois devant, elle s'aperçu que certains creux dans la roche permettaient de monter.

« Passe devant. Si tu trébuche, je serais là pour te rattraper. »

« Et si c'est toi qui trébuches ? Personne ne pourra te rattraper. »

« Tu penses que je vais trébucher ? »

« Tu penses que moi aussi ? » Fit Shiori avec un sourire en coin.

Gaara la regarda un petit moment avant de sourire à son tour. Il passa devant, et Shiori le suivit.

Finalement, la montée n'avait pas été si compliqué. La descente, en revanche, risquaient d'être plus compliquée.

« Tu vois, je ne suis même pas tombée. »

« Très drôle. » Dit-il.

Elle se tourna vers la vaste pleine qui s'étendait à perte de vue devant elle. Elle se demandait combien de temps il fallait pour rejoindre un autre village.

« Le soleil se lève vers l'entrée du village, juste au niveau de l'entrée. Je m'assois souvent ici pour le regarder avant de rentrer. » Expliqua-t-il.

« Et il y a quoi de l'autre côté ? » Demanda Shiori, observant toujours face à elle.

« Plus d'une vingtaine de kilomètre de désert. Il fait souvent plus de trente degrés en plein après-midi ici. C'est pour ça que j'y vais la nuit ou le matin très tôt. J'ai beau être né ici, je ne supporte pas vraiment la chaleur. Personne ne la supporte vraiment. »

« Et j'imagine que le vent est chaud... »

« Tu imagines bien. »

Lorsqu'elle se retourna, elle vit que le Kazekage était assis. Ses jambes pendaient dans le vide. Il observait le village. Sonvillage. Shiori vint s'installer à côté de lui. Une légère bise de vent vint souffler dans leurs cheveux. Elle profita de cet instant pour regarder son visage. Elle le trouvait toujours aussi beau que la première fois qu'elle l'avait vue.

« La première fois qu'on s'est vraiment parlé, tu m'as demandé d'où venait la marque sur mon front. Et je ne t'ai pas répondu. » Fit-il après plusieurs minutes de silence.

« Tu n'étais pas obligé de me répondre, après tout. »

« Mais tu as le droit de savoir. »

Shiori ne dit rien. Elle se contenta de dévier le regard vers le pull qu'elle portait. Il était rouge, comme la majorité des vêtements que portait le Kazekage. Elle sourit.

« Mon père voulait que le village devienne plus puissant. Il a eu la bonne idée de sceller Shukaku en moi alors que je n'étais pas encore né, même si cela devait causer le décès de ma mère. Alors, quand elle m'a donné naissance, elle m'a donné le nom de Gaara. Celui qui n'aime que lui. »

Shiori connaissait cette histoire. Maintenant que la guerre était terminée depuis trois ans, les écrivains s'étaient précipités pour faire des biographies des héros de guerres. Et quoi de mieux que d'écrire sur Gaara, le plus jeune Kage de tous les temps.

« Mon père ne s'est pas occupé de moi quand j'étais petit. Pour lui, je n'étais pas intéressant. Enfin, j'étais seulement intéressant parce que j'avais Shukaku en moi. C'est mon oncle, Yashamaru, qui s'est occupé de mon éducation. J'étais un petit garçon joyeux, qui souriait tout le temps. J'étais gentil avec les autres. Mais ce n'était pas le cas des autres. Le village avait peur de moi. J'étais un monstre pour eux. »

C'était également le cas de Naruto Uzumaki...

« Je les ai blessé sans le faire exprès. J'étais si triste d'être différent des autres que j'ai failli attenter à ma vie. Mais je ne pouvais pas me blesser. Le sable me protégeait. Je me demandais bien ce que ça pouvait être, la douleur. Mais je me suis rendu compte que je la connaissais, parce que j'avais constamment mal au cœur. Et mon oncle m'a dit que la seule solution pour remédier à cela, c'était l'amour. Il m'a dit que j'en avais reçu de ma mère, et que Shukaku me protéger. En quelques sortes... le sable était... comme ma figure maternelle. »

Il hésitait. Shiori comprit qu'il n'était pas totalement remis de son enfance chaotique. Elle se devait d'être à ses côtés. Pour l'encourager à continuer ou à arêter s'il le souhaitait. La jeune Nara lui attrapa la main, entrelaçant à nouveau leurs doigts. Gaara se laissa faire. Elle vit même un sourire s'accrocher à son visage angélique.

« J'ai voulu aider ceux que j'avais blessé, mais ils m'ont repoussé. Et un soir, alors qu'un homme me regardait avec haine, j'ai craqué. J'ai craqué et je l'ai tué. Mon père l'apprit et a ordonné à Yashamaru de me tuer. Mais j'ai blessé mortellement un ninja. C'était mon oncle. Je me suis excusé, j'ai essayé de le soigné. Je pensais qu'il avait été contraint par mon père. Mais en fait non. Il m'expliqua qu'il me haïssait depuis la naissance pour avoir pris sa sœur. Il m'expliqua aussi que ma mère me nomma Gaara pour maudire le village. Il m'expliqua que je n'avais jamais été désiré, et que ma mère ne m'avait jamais aimé. »

Les doigts de Gaara serrèrent d'avantage les siens. Shiori mit sa main libre sur leurs mains liées, avec un petit sourire à mi-chemin entre l'encouragement et la compassion.

« J'étais... désemparé et... je me sentais trahit et... et si seul... » Soupira-t-il faiblement, avant de prendre une grande inspiration. « J'ai décidé à partir de là de ne vivre que pour moi-même, de n'aimer que moi, de tuer pour vivre... Je me suis tatoué le kanji de l'amour sur le front. Parce que je ne pensais plus jamais connaitre l'amour. Parce que je ne l'avais jamais connu, en fait. Je n'aimais que moi. Je portais bien mon prénom... Après ça, j'ai perdu le contrôle de Shukaku. Et à partir de là, mon père a essayé de me tuer plusieurs fois, je ne saurais me rappeler par qui et combien de fois exactement. Mais maintenant, je sais que ce que mon oncle a dit était un mensonge. Ma maman m'aimait. Mon père me l'a dit pendant la guerre. Elle m'aime, et elle me protège à l'aide du sable. Voilà. Tu sais tout maintenant. Plus que n'importe qui. »

Shiori le regarda. Il était de profil, et observait simplement le village. Elle était touchée qu'il lui raconte une partie de son histoire. Elle savait que Gaara n'était pas du genre à parler de son passé. C'était l'une des premières fois qu'il abordait réellement le sujet.

La jeune femme leva sa main posée sur celle du jeune homme. Du bout des doigts, elle effleura la marque rouge sur le front de Gaara. Elle tourna la tête vers elle, surpris. Lentement, elle caressa la marque.

Amour

Elle ne craignait pas cette marque. Elle n'avait pas peur de lui. Cela ne confirmait que ce qu'elle ressentait pour lui. De l'admiration. De la fierté.

De l'amour.

Son regard croisa celui de Gaara. Ses yeux brillaient. Peut-être était-il encore bouleversé par son récit. Peut-être qu'il revoyait des moments de cette enfance brisée.

« Il n'y a pas de suite à ton histoire ? » Fit-elle presque dans un murmure.

Elle vit les joues du Kazekage se foncer légèrement. Elle ne pouvait pas vraiment voir leur couleur, mais elle espérait qu'il rougissait.

« Eh bien... Tu ne dois pas vouloir m'entendre t'expliquer comment j'étais instable et que je parlais parfois tout seul. »

« Je parle toute seule parfois aussi. Shikamaru aussi parle seul. C'est un signe d'intelligence. »

Il ricana. Ce son était divin.

« Je parlais avec la voix de Shukaku dans ma tête. J'étais convaincu que c'était ma mère qui m'ordonnait des choses. Je tuais pour le plaisir, je haïssais le monde. J'aurais pu tuer Kankuro et Temari si j'en avais eu l'occasion... J'étais devenu ce que les gens pensaient de moi... un vrai monstre. »

« Tu n'étais pas un monstre. Tu ne l'as jamais été. Tu étais simplement brisé. On t'as brisé avant même que tu naisses. Rien n'est ta faute. »

Elle le fit détourner le regard. Elle savait qu'il luttait pour ne pas pleurer.

« Tu es Gaara du désert, le Quatrième Kazekage. Tu n'es plus seul. Les gens t'aiment, t'admirent et te respectent. Tu peux être fier de tout ce que tu as parcourus. Je suis fier... de t'avoir... »

Une larme coula sur la joue de Shiori. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Elle ne savait pas pourquoi elle pleurait. Mais elle venait de se rendre compte que Gaara était toujours affecté par son passé. Il était si courageux, et si respectable.

Elle n'avait jamais connu ce Gaara assoiffé de haine. Elle ne lui avait pas dit, mais Shikamaru lui avait parlé de lui pendant qu'il passait l'examen Chunnin. Il l'avait lui-même décrit comme un monstre. Mais malgré cette description, Shiori n'avait pas eu peur. Elle aussi était un monstre, lorsqu'elle était petite. Non pas par son caractère ou son histoire, mais par son apparence.

« Tu as une famille qui t'aime... et tu m'as moi. » Finit-elle par répondre.

Gaara replongea son regard dans le sien. Elle vit une larme coulée contre la joue du Kazekage qu'elle essuya directement à l'aide de son pouce. La peau de sa joue était totalement lisse, et douce. Comme elle l'avait imaginé.

« C'est vrai ? » Chuchota-t-il.

Elle hocha plusieurs la tête.

« Bien sûr. »

Ce fut à son tour de lever sa main pour l'approcher du visage de Shiori. Il la posa sur sa joue, essuyant les larmes. Puis, il approcha ses doigts de son nez. Il touchait sa cicatrice. Il n'y avait aucun dégout sur son visage. Il la caressait comme il caressait son autre main : avec douceur.

« Je ne voulais pas te faire pleurer. »

Shiori souriait.

« Ça montre... l'intérêt que je te porte. Je tiens à toi. »

Les doigts de la brune vinrent se poser à nouveau sur le kanji. Ses doigts montèrent dévièrent vers les cheveux rouges de Gaara. Ils étaient encore plus doux que ce qu'elle n'avait crue. Tout était doux, chez lui. Elle aimait ça. Elle aimait tout.

Elle l'aimait.

« Merci d'être là. » Dit-il avec un petit sourire. « Merci de m'avoir écouté. »

Shiori se contenta de lui sourire pour la énième fois. Il n'y avait qu'avec lui qu'elle souriait autant. Il n'y avait que lui qui la rendait véritablement heureuse.

« C'est moi qui dois te remercier. »

« Pourquoi ? »

« Parce que... Parce que tu me fais me sentir vivante. J'ai l'impression d'être utile, d'être importante pour quelqu'un. »

« Tu es importante pour moi. »

La suite, Shiori ne la comprit pas totalement. La main de Gaara était toujours sur sa joue. Elle vit leur visage se rapprocher sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Sentant le souffle du jeune homme sur son visage, elle ferma les yeux. Elle savait ce qui allait se passer, et elle était prête. Elle avait attendu ce moment depuis l'instant où elle l'avait rencontré. Depuis l'instant où ils étaient devenus amis.

Les lèvres du Kazekage effleurèrent les siennes avant de venir se coller. C'était un premier baiser timide, mais cela lui convenait parfaitement. Puis il y en eut un second qui était légèrement plus ambitieux. Leurs lèvres s'entrouvrirent pour venir se rencontrer à nouveau. C'était comme s'ils avaient fait ça toute leur vie. Comme si leurs lèvres avaient toujours été destinées à se rencontrer.

Shiori profita de l'instant. Elle posa sa main sur la joue du Kazekage. Son cœur et son cerveau ne suivait plus. Elle ne savait plus si tout ce qui se passait été réel, ou si tout se passait dans sa tête. Mais tout ce qu'elle savait, c'était que tout allait bien entre eux.

Elle ne sait pas au bout de combien de temps exactement ils se séparèrent. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit que Gaara l'observait. Lui non plus n'avait pas l'air de bien comprendre la situation. Mais ce n'est pas pour autant qu'il lui lâcha la main. Elle regarda leurs mains liées. Elles étaient liées depuis le début.

« Désolé... » Murmura-t-il.

Lorsqu'elle releva le regard, elle vit qu'il ne la regardait plus.

« J'aurais dû te demander. »

« Si je ne voulais pas, je t'aurais repoussé. »

Elle le vit sourire.

« Alors tu n'as pas peur de moi ? »

« Pourquoi j'aurais peur ? »

« Avec ce que je t'ai dit sur mon passé. »

« C'est ton passé, tu le dis toi-même. »

« Je sais que parfois, les gens ont peurs de moi alors... »

« Et bien pas moi. Si j'avais peur de toi, je ne serais jamais parti en pleine nuit avec toi. »

« C'est vrai... » Souffla-t-il.

Ils restèrent ainsi en silence plusieurs minutes. Le soleil commençait à se lever. Shiori sourit. C'était vraiment beau. Le soleil semblait se lever à l'endroit exact de l'entrée du village. C'était un joli spectacle qu'elle appréciait observer aux côtés de Gaara.

« Merci pour tout, Gaara. » Dit-elle avant de se pencher vers lui, posant sa tête sur son épaule.

« Tout va bien entre nous, alors ? » Demanda-t-il en posant sa tête sur la sienne.

« Tout va bien. » Finit-elle par dire, un sourire aux lèvres.

***

Avant midi, Shikamaru et Shiori partirent du village de Suna. Shiori avait déjà hâte de les revoir. Avant de partir, elle avant fait un sourire à Gaara avec un signe de main. Elle avait passé un moment inoubliable avec le Kazekage, un peu plus tôt dans la journée. Elle aurait aimé pouvoir passer plus de temps avec lui.

Le soir venu, les deux Nara s'étaient retrouvés dans une auberge. Il était tard, et il faisait frais dans la chambre. Alors, Shiori se pencha vers son sac pour enfiler un pull.

« Depuis quand tu as un pull rouge ? » Demanda Shikamaru, sceptique.

« Oh... hum... je ne sais pas vraiment. » Répondit-elle simplement en l'enfilant.

« Il est un peu grand. »

« Tu trouves ? »

« C'est à lui ? »

Shiori leva les yeux vers son frère.

« C'est à Gaara, c'est ça ? » Précisa Shikamaru avec un sourire en coin.

La jeune femme se contenta de rougir. Le visage de Shikamaru s'illumina d'un sourire avant de sauter sur le lit pour se rapprocher de sa petite sœur.

« Alors ! Ça y est ! » S'écria-t-il d'une voix enjouée.

« Il n'y a rien du tout entre nous, arrête de rêver... »

« Vous êtes partis seuls dans la nuit, vous êtes rentrés ensemble au petit matin, tu portes son pull et tu oses me dire qu'il n'y a rien entre vous ? Ce n'est pas beau de mentir, petite sœur. »

Shiori leva les yeux au ciel.

« Nous n'arrivions pas à dormir, donc on est allé se balader et on a regardé le coucher de soleil et... »

« Comme c'est romantique. C'est le genre de chose que tu fais avec ton copain ou ta copine, ça. »

« Et pour le pull, » Commença-t-elle en ignorant la remarque de Shikamaru. « C'est uniquement pour que je puisse avoir le temps de le laver. Il me l'a prêté, je peux bien le laver. »

« Je n'ai pas plus de deux cents de QI pour rien, Shiori. Temari prend aussi mes pulls, mais elles les gardent pour les porter. »

Shiori regarda son frère. Elle ne savait pas quoi dire, tout simplement parce que c'est ce qu'elle comptait faire, elle aussi.

« Tu as gagné... » Lâcha-t-elle dans un soupir pour la plus grande joie de Shikamaru.

« Alors ? Raconte-moi. »

« Tu ne vas pas apprécier... »

Shikamaru fronça les sourcils.

« Vous n'avez pas... tu sais... ? »

« Non ! » Cria-t-elle, les joues rouges. « Non, pas ça. »

Elle se tourna légèrement vers lui.

« Il est venu me chercher dans ma chambre pour aller prendre l'air. On est allé derrière le village, sur les montagnes. On a discuté et on a regardé le coucher du soleil. »

« Et ? »

« Et on s'est embrassé. Voilà, tu es content. »

Shikamaru hocha la tête en souriant.

« C'était bien ? » Demanda-t-il simplement.

« C'était... humide. »

« Humide ? Comment ça, humide ? »

« On pleurait... »

« Oh... je vois... »

« Pas parce qu'on s'est disputé. Non... En fait... Il m'a parlé de son passé et... »

« Je comprends. » Dit Shikamaru. « C'était la nuit des premières fois, visiblement. »

Shiori haussa les épaules avant de réaliser ce qu'il venait de dire. Elle le regardant avec des yeux ronds.

« Tu as... couché avec Temari ? »

Shikamaru hocha la tête.

« On a été discret. Mais de toute façon, vous n'étiez pas là, toi et Gaara. Vous vous bécotiez sur une montagne. »

« Hilarant. Maintenant, c'est à toi de me raconter. »

« Tu veux vraiment savoir comment j'ai mis mon engin dans son engin ? »

Shiori fronça les sourcils.

« Je n'aurais pas utilisé le mot engin pour parler de l'entrejambe de Temari mais... »

« Ça sonnait mieux dans ma tête. »

La jeune Nara ria en frappant gentiment l'épaule de son frère.

« Mais disons que... c'était bizarre. » Commença le Nara. « Non pas que ce n'était pas bien. C'était juste... comment dire ça... Ce n'était pas ceux à quoi je m'étais imaginé. »

« Ah ? »

« Je pensais que... qu'elle aurait mal ou un truc comme ça. Mais rien. C'est passé directement. »

« C'est plutôt une bonne chose. »

« Tu crois qu'elle l'a déjà fait mais qu'elle ne voulait pas me le dire ? »

« Je ne vois pas l'utilité de te cacher ça. »

Shikamaru sembla hésiter pendant quelques secondes, avant de reprendre.

« Mais dans l'ensemble, je pense que je n'ai pas été trop... nul. Elle m'a dit qu'elle avait aimé. »

« Tu as aimé, toi ? »

Il hocha la tête. Elle était contente pour lui.

« Tu aurais pu attendre votre mariage. »

Shikamaru ria avant d'envoyer son oreiller sur sa sœur.

« Tu es super marrante toi. » Dit-il ironiquement.

Shiori attrapa le coussin et le garda contre elle.

« Du coup, toi et Gaara... ? »

Elle haussa les épaules.

« Je ne sais pas. »

« Tu l'aimes ? »

C'était la première fois qu'il lui posait directement la question. Elle se contenta d'hausser les épaules.

« Vous ne vous êtes pas mis d'accord ? »

« Je suppose que les gestes suffisent, non ? »

« Ça dépend. Tu devrais peut-être lui demander. »

« Ce n'est pas quelque chose qu'on demande. »

« Mais si. On demande bien en mariage, alors... »

Shiori ne répondit pas. Elle avait l'impression que de son côté, elle avait été explicite sur ses envies. Elle lui avait donné la main, elle l'avait toujours et s'était collé à lui. Et il avait fait de même. C'était même lui qui l'avait embrasé.

« Je pense qu'on est ensemble mais... »

« Mais ? »

« Mais qu'on le garde pour nous ? »

C'était plus une question envers elle-même qu'envers son frère.

« Vous avez le droit. Relation discrète, relation parfaite. »

Shiori sourit.

« C'est surement mieux de rester discret. » Ajouter Shikamaru. « Comme il est Kazekage, si son conseille apprend qu'il a une relation avec quelqu'un, ils s'empresseront de le faire marier avec cette personne. Et ça m'a l'air trop tôt pour toi, visiblement. Si je calcule bien... il devra attendre au moins mars de l'année prochaine pour te faire sa demande. »

Ce fut à Shiori de lancer en pleine tête l'oreiller qu'elle tenait sur Shikamaru.

« Comme si tu pensais que, si Gaara se mariait un jour, ce serait avec moi. » Lâcha-t-elle en faisant une grimace.

« Je ne pense pas que Gaara soit du genre à jouer avec les sentiments des gens. » Répondit Shikamaru. « Temari m'a dit qu'il n'était pas vraiment tactile. Il lui avait fallu des mois et des mois avant qu'il n'accepte de prendre Temari dans ses bras. Alors, s'il t'a embrassé au bout de cinq mois... il doit vraiment tenir à toi. Parfois, les gestes sont plus révélateurs que les mots. »

« Il... il m'a dit que je connaissais son passé plus que n'importe qui. »

Shikamaru fit un petit sourire.

« En tout cas, quand tu es avec lui, tu souris et tu ris tout le temps. Tu as l'air vraiment heureuse quand il est près de toi. C'est rare de te voir comme ça. Je suis content que tu apprécies quelqu'un comme Gaara. C'est vraiment quelqu'un de bien. »

Shiori détourna le regard.

Oui, Gaara était quelqu'un de bien.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top