II.
Are we too young for this ?
Feels like I can't move
Sharing my heart, it's tearing me apart
Softcore – The Neighbourhood
II
Lorsqu'elle se réveilla, le soleil commençait simplement à se lever. Elle se frotta péniblement les yeux, avant de se redresser. Elle se tourna vers les silhouettes allongées à quelques centimètres d'elle. La légère lumière du soleil levant lui permis de distinguer deux des trois personnes avec elle. Elle mit du temps avant de réaliser qu'elle ne voyait pas la troisième silhouette parce qu'elle n'était pas là.
Elle se leva silencieusement pour ne pas réveiller les deux autres avant de se lancer à la recherche de la personne manquante. Le couchage le plus loin d'elle était vide. Dans ses souvenirs, c'était celui du Kazekage.
Son instant la fit se rendre directement sur le proche arrière de la maison. Elle espérait que s'il n'y était pas, ce n'était pas parce qu'il avait décidé de s'aventurer dans la forêt des Nara.
Forte heureusement pour elle, lorsqu'elle s'approcha du porche, elle vit une silhouette assise sur le bois de la terrasse. Elle fut soulagée.
Elle songea à retourner se coucher. Il allait certainement se coucher à nouveau dans quelques minutes. Seulement, elle savait que sa mère l'aurait disputé pour ne pas aller voir un inviter seul.
Shiori souffla légèrement avant de s'approcher lentement.
« Gaara ? » Chuchota-t-elle.
Ce dernier se retourna vers elle.
« Est-ce que ça va ? » Demanda-t-elle, débout à quelques mètres de lui.
« Ça va. Je t'ai réveillé ? »
Shiori secoua la tête avant de venir s'installer à côté de lui. Elle plongea son regard sur la forêt devant eux.
« Je me suis réveillé il n'y a pas très longtemps. Et je savais que je n'arriverais pas à me rendormir, donc je suis venu ici. » Reprit-il.
« Je viens aussi ici quand je fais des insomnies. C'est calme et reposant. Parfois, les cerfs viennent jusqu'ici. »
« Ils n'ont pas peur ? Je veux dire, de s'approcher. »
« Pas avec nous. Ils ont l'habitude de nous voir. Les Nara ont un lien particulier avec eux. »
Gaara observa la forêt. Shiori était presque sûr qu'il essayait d'apercevoir un cerf. Elle sourit.
« Tu me crois si je te dis que je n'ai jamais vue de cerf de toute ma vie ? »
Pour elle qui en voyait chaque jour, cela lui parut d'abord surprenant. Mais après, elle se souvenu qu'il vivait dans un endroit sec et chaud totalement dépourvu de forêt.
« Tu vas peut-être en voir un aujourd'hui, qui sais. On pourrait aller faire un tour dans la journée avec Kankuro, Shikamaru et Temari. »
Shiori vit le Kazekage sourire avant d'hocher la tête. Le soleil commençait à timidement éclairer son visage. Il était beau. Vraiment beau.
La Nara détourna le regard, gêné par ses propres pensées. Ils restèrent là, en silence, à observerai la forêt encore assombrie. Shiori ne savait pas quoi lui dire. Il n'avait rien en commun, que devait-elle lui dire. C'était à elle de lui parlait, car il avait démarré la faible discussion qu'ils venaient d'avoir.
« Tu es différentes de Shikamaru. » Dit-il simplement, le regard toujours fixé en face de lui.
« Pourquoi ? »
« Je ne sais pas. Vous ne vous ressemblez pas vraiment. Il est plus... comment dire... moins calme que toi. »
« Tu peux dire qu'il est plus intéressant que moi. Je le sais. Je suis assez ennuyante. »
« Je n'ai pas dit que tu étais inintéressante. Et je ne pense pas que tu sois ennuyante. »
Shiori ne sut pas quoi répondre. Elle se contenta de ramener ses genoux contre sa poitrine.
« Tu es différente. Comme moi. » Finit-il par dire.
La jeune Nara offrit son attention au jeune homme. Fronçant les sourcils, elle ne sembla pas comprendre ce qu'il voulait dire.
« Nous n'avons rien en commun. »
« Tu es silencieuse. Tu as l'impression d'être de trop. Comme moi. »
Il n'avait pas tort, elle devait se l'avouer.
« Tu n'étais pas de trop, hier. Tu parlais à tout le monde. »
« C'est vrai. Mais c'est uniquement parce que je fais le premier pas. »
« C'est vrai. »
Shiori passa sa main sur son nez, touchant sa cicatrice.
« Tu t'es fait ça en mission ? »
Lorsqu'elle releva la tête, le Kazekage la regardait. Shiori détourna légèrement le regard. Il s'intéressait à elle parce qu'ils étaient seuls ici, c'est tout.
« J'ai eu un accident quand j'étais plus petite. Je suis tombé de plusieurs mètres, dans une montagne. J'ai eu les bras et les jambes fracturés, un traumatisme à la tête et j'ai eu le visage éraflé. Ça m'a donné cette cicatrice. »
« Tu avais quel âge ? »
« 8 ans. Je suis tombé dans le coma directement après ma chute. Les médecins pensaient que je n'allais pas survivre. Ils disaient que si je survivais, je serais paralysé à vie. Mais finalement, je me suis réveillé, et j'avais toute ma tête et je pouvais bouger. »
Shiori se rappelait ce moment. Lorsqu'elle s'était réveillée, sa mère avait prié les dieux d'avoir sauvé sa fille. C'était d'ailleurs la seule été unique fois qu'elle avait vu sa mère prier.
« C'est une sacrée histoire. Tes parents devaient être terrifié. »
« Ils s'en voulaient surtout de m'avoir laissé seule sous la surveillance de Shikamaru. Je suis plus maligne et rusé que lui, alors j'ai réussi à m'éclipser sans qu'il ne me retrouve. Mais il m'avait retrouvé, et j'ai glissé avant de le rejoindre. Et voilà. »
Shiori lissa une dernière fois sa cicatrice du bout des doigts.
« Et toi ? »
Gaara ne répondit pas tout de suite.
« Tu parles de mon front ? »
« Pourquoi, tu veux que je parle de quoi ? »
Il haussa les épaules, avant de simplement répondre.
« C'est à cause de Shukaku. » Répondit-il simplement.
Shiori interpréta cette réponse comme le signe qu'il ne voulait pas en parler. C'était son droit.
Shiori savait que la vie du Kazekage n'avait pas été facile, surtout son enfance. Elle n'en connaissait pas tous les détails, mais elle avait cru comprendre qu'il avait été toujours mis de côté par son père, et qu'il avait été élevé pour être une arme pour Suna dénué de sentiment. Cela devait être difficile pour lui de se confier.
« Les gens se sont moqués de toi ? » Demanda-t-il ?
« Oui. Mais la plupart du temps, ce n'est pas méchamment. C'est comme ce qu'a fait Kankuro. Ça part toujours d'une bonne intention. »
« Personne ne se moque de moi. Avant, on avait peur de moi. Tu penses que ta cicatrice fait peur aux gens ? »
Elle n'y avait jamais pensé.
« Je ne sais pas. Peut-être que oui, peut-être que non. »
Il y eut un silence durant lequel Gaara ne donna aucune réponse.
« Maintenant, les gens n'ont plus peur de toi. On te respecte partout dans le monde. » Continua Shiori.
Gaara ne fit rien. Il se contenta de regarder face à lui. Désormais, le soleil éclairait totalement le visage du Kazekage. Shiori l'admira. Il était un homme, mais il avait encore les traits fins d'un adolescent. Son teint jauni par le soleil contrastait avec ses yeux. Elle ne savait pas vraiment dire de quelles couleurs ils étaient. Ils étaient certainement vert mélangés à du bleu. Il ressemblait à un être pur et innocent.
« On ne me respecte que parce que je suis le Kazekage. Si je n'étais qu'un simple ninja, personne ne ferait attention à moi. » Répondit-il. « Parfois, je me présente simplement comme Gaara. Les gens hochent la tête et m'ignore. Mais il y a toujours quelqu'un pour souligner que je suis Kage. Alors, les gens commencent à s'intéresser. »
« Ici, tu te sens comme Gaara ou comme le Kazekage ? »
Il fit mine de réfléchir, avant de se retourner. Il était divin.
« Maintenant, je suis juste Gaara. Tout dépend avec qui je suis. »
« Comme qui ? »
« Kiba et Shino, peut-être. Je n'ai jamais vraiemnt parlé avec eux même si j'ai déjà essayé. Ils sont gentils mais... je ne sais pas. »
Shiori fit un léger sourire en coin.
« Kiba n'est pas mon ami. Il est lourd. Il m'embête toujours avec ma cicatrice, ou avec d'autre remarque sur mon corps ou mon attitude. Et Shino... c'est un drôle de spécimen. Toujours froid, silencieux, distant. Je le suis aussi, mais c'est moins bizarre et sauvage, chez moi. »
Gaara ricana légèrement. Comme une douce mélodie.
« Je ne suis pas étonné de Kiba. Il a embêté toutes les jeunes femmes qui passaient devant lui. »
« L'autre jour, il m'a dit que j'étais, je cite « occasionnellement baisable si je mettais quelque chose sur mon visage. » Vraiment sympathique, ce Kiba. »
L'homme à ses côtés la regarda, la bouche à moitié ouverte.
« Sérieusement ? »
« C'est la vérité. Shikamaru et lui se sont disputés. Depuis c'est la guerre entre les deux. »
« S'il avait dit ça à Temari, je crois que je l'aurais tué. On ne parle pas d'une fille comme ça, même pour rire. »
Shiori fit un sourire un coin en hochant la tête.
« Je ne suis pas une fille pour lui, je suis la petite de sœur de son pote. C'est différent. »
« Quelle est la différence ? »
« Eh bien... Les autres filles sont belles, et moi je suis occasionnellement baisable. »
« C'est faux. Toutes les femmes sont belles, peu importante comment elles sont. »
La jeune Nara détourna légèrement le regard. Si seulement plus d'hommes pouvaient dire ce genre de chose...
« Ne fais pas attention à ce que t'as dit Kiba. Je suis sûr que les gens t'apprécient comme tu es et pour ce que tu es. »
Il avait certainement raison.
***
Comme Shiori l'avait dit, Shikamaru proposa à la fratrie du sable de visiter la forêt du clan. C'était ici que Shiori et Shikamaru avaient passés le plus clair de leur enfance et de leur adolescence.
La forêt du clan Nara était immense, s'étalant sur plusieurs dizaines d'hectares. Mais malgré la superficie, les Nara ne s'y perdaient jamais. C'était ici que leur clan avait élu domicile, il y a de cela plusieurs siècles. Ils étaient ici chez eux.
« C'est vrai de que Ino dit sur le clan Nara ? » Demanda Kankuro en observant les arbres.
« Qu'est-ce qu'elle a dit, celle-là ? » Demanda Shikamaru dans un léger soupir, se préparant probablement à la bêtise qu'allait annoncer le jeune homme.
« N'importe quoi, comme d'habitude. » Souffla Temari, la tête levée vers les arbres.
Shiori vit que son frère et Temari était main dans la main. Elle fit un petit sourire. Ils étaient mignons ensembles, elle devait le reconnaitre.
« Elle dit que les Nara étaient eux-mêmes des cerfs, et qu'un jour, ils se sont levés sur leurs pattes arrière et qu'ils sont devenus au fur et à mesure du temps des hommes. Et elle dit aussi que vous pouvez parler avec les cerfs. »
Shiori leva la tête vers Shikamaru qui s'arrêtait. Il se tourna vers sa sœur en levant un sourire. Shiori se contenta d'exploser de rire. Temari se mit à rire aussi. La jeune Nara vit du coin de l'œil que Gaara avait un sourire amusé sur le visage.
« Pourquoi des cerfs se mettraient sur leurs pattes arrière ? C'est stupide. » Fit Gaara, la voix amusée.
« Surtout que si on descendait des cerfs, on aurait les mêmes attributs qu'eux. Les hommes descendent du singe, on a des attributs en commun avec les singes. » Expliqua Shikamaru, la voix toujours tremblante par le fou rire qu'il venait d'avoir.
« Et on ne peut pas parler au cerf. Du moins, par verbalement. On peut leur faire des signes qu'ils se font entre eux. Comme par exemple, s'incliner pour leur demander l'autorisation de s'approcher, ou alors d'hocher la tête pour leur dire bonjour. » Continua Shiori, les mains dans les poches.
« Y avait au moins une part de vraie dans ce qu'elle a dit... J'aurais tellement aimé que ce soit vrai. » Fit Kankuro, la moue légèrement affichée sur son visage.
Le groupe reprit la marche. Shikamaru et Temari s'éloignèrent légèrement. Ils étaient à quelques mètres devant les troios autres. Kankuroo menait la marche tandis que Gaara et Shiori étaient derrière. Il faisait beau, ce jour-là. Le soleil, camouflé par les arbres, n'éclairait plus le visage du Kazekage. Mais ce n'était pas un souci pour Shiori. Dans l'ombre, son visage était toujours harmonieux.
En détournant la tête, Shiori vit une silhouette à quelques mètres d'eux, caché derrière un arbre, à les observer. D'un geste, la Nara attrapa la manche du Kazekage à sa gauche.
« Gaara, regarde à droite. » Fit-elle doucement.
Ils s'arrêtent de marcher, observant la silhouette.
« Un cerf... » Répondit-il sur le même ton.
Le cerf était toujours là où il était, totalement immobile. Shikamaru ne semblait pas l'avoir vue puisqu'il continuait de marcher avec Temari. Kankuro non plus, continuant de les suivre. Shiori attira à nouveau son attention vers le cerf.
« Pourquoi il ne bouge pas ? »
« Il attend. »
« Attend quoi ? »
Shiori sourit. Elle s'orienta vers le cerf avant d'incliner sa tête vers l'avant. Elle leva les yeux et vit que le cerf baissait sa tête, une patte vers l'avant.
« Il attendait qu'on lui dise bonjour. Il s'assure que nous ne sommes pas des étrangers venus les déranger. Mais là, il sait que je suis du clan. Donc, je m'incline devant lui pour lui montrer mon respect, et il en fait de même. » Dit-elle en relevant la tête.
Le cerf se redressa correctement avant de partir en courant. Shikamaru sembla le voir puisqu'il s'arrêta pour le regarder passer à plusieurs mètres de lui. Il se retourna, les sourcils froncés.
« J'ai géré. » Répondit la jeune Nara, un sourire en coin. « Ce n'est pas pro pour le chef du clan. »
Shikamaru souffla en levant les yeux au ciel avant de recommencer à marcher.
« Je ne l'ai pas vue, moi... » Fit Kankuro.
« Tu en verras après. » Lui répondit Gaara avec un sourire.
« J'espère que tu as raison, Gaara... Si je n'en vois pas, je t'en voudrais toute ma vie. »
Le brun se remit à marcher, suivit de Gaara et Shiori. Alors qu'elle baissait la tête, elle remarqua que sa main était toujours accrochée à la manche du jeune homme. Réalisant, elle la lâcha immédiatement, rapprochant son bras de son corps.
Gaara semblait s'en être rendu compte puisqu'il regarda quelques instants sa manche.
« Désolé. » Dit simplement la jeune femme.
« Ne t'excuse pas, il n'y a aucun problème. » Répondit-il d'un ton rassurant, levant les yeux vers.
Elle sourit alors que leurs regards se croisaient. Aussi gentil que beau.
Rapidement, quelques cerfs commençaient à s'approcher d'eux pendant qu'ils marchaient. Kankuro était comme un enfant, regardant tout autour de lui. Shikamaru décida qu'ils s'étaient déjà suffisamment enfoncés dans la forêt. En s'arrêtant, il inclina la tête vers les cinq cerfs face à lui qui s'inclinèrent. S'avançant vers Shikamaru, Shiori vit que ce dernier montrait à Temari comment s'incliner devant eux.
« Kankuro, incline-toi d'abord si tu veux qu'ils s'approchent de toi. Et ne touche surtout pas les petis. » Lui dit Shiori.
« Bien reçu ! » Répondit-il en commençant un s'incliner.
A la gauche de Gaara, trois cerfs s'approchaient doucement. L'un d'eux étaient bien plus petits. Probablement un enfant avec ses parents. Shiori vit Gaara baisser la tête, ce qui la fit sourire. Elle fit de même. Elle s'inclina un peu plus bas pour avoir l'autorisation de s'approcher. Le petit sautait sur lui-même, avant de venir contre les pattes de sa mère.
Shiori approcha sa main. La maman cerf la sentit, avant de faire un pas et de coller son front contre la main de Shiori.
« Tu peux t'incliner et les caresser si tu le souhaites. Mais pas... »
« Le petit. » Fit Gaara en s'inclinant.
En se redressant, le cerf mâle était devant lui, parfaitement droit. Shiori sourit, tandis que Gaara tendait timidement sa main. Le cerf la sentit, et se frotta contre celle-ci.
Elle observa le jeune homme. Il souriait et observait le cerf avec admiration, presque impressionné. Les gens avaient généralement cette réaction lorsqu'un cerf aussi majestueux que celui-ci.
« Combien des cerfs habitent ici ? »
« Au dernière nouvelles, quarante-trois. Tu as devant toi l'un des plus vieux mâles. On compte onze mâles adultes dans le groupe, avec une quinzaine d'hères. Le reste sont des biches et des faons. »
« Hère ? » Répéta Gaara. « Qu'est-ce que c'est ? »
« C'est le nom que l'on donne à un faon mâle. On garde le terme faon pour les femelles. Après, quand ils ont environ un ou deux ans, on appelle un mâle un daguet, et une femelle une bichette. Et après, c'est cerf et biche jusqu'à la fin de leur vie. »
« Combien de temps dur leur vies ? »
« Dix ou douze ans environ. »
Le cerf s'écarta légèrement pour s'approcher vers Shiori en donnant des coups de têtes.
« Qu'est-ce qu'il fait ? » Demanda Gaara en se de quelques centimètres.
« Il me montre ses bois. » Répondit Shiori en posant une main délicate dessus. « Ils ne vont pas tarder à tomber. »
« A tomber ? Les bois tombent vraiment ? Je pensais que ce n'était que le dessus. »
« Chaque année, à la fin de l'hiver, les bois tombent. » Commença à expliquer Shiori tandis que le cerf s'éloignait avec la biche et le faon. « Lorsqu'ils tombent, les cerfs restent à peine quelques heures sans que les bois ne commencent à repousser. Durant le printemps et l'été, les bois vont repousser. Pendant la repousse, il va y avoir une sorte de peau qui va permettre de nourrir et de faire grandir les bois. Et à la fin de l'été, le velours tombe. Les bois seront toujours plus grands que les anciens. Et le cerf va passer plusieurs jours à entretenir ses bois en les frottant contre les arbres pour enlever le reste de peau. »
« C'est... vraiment fascinant. » Dit-il en la regardant. « Il y a plusieurs cerfs, mais ils ne se battent jamais ? »
Shiori sourit.
« Oh si. Surtout pendant la période des amours, en septembre. On les entend parfois bramer de la maison. Il arrive que des cerfs se battent jusqu'à la mort. Ce sont des choses qui arrivent. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il n'y a qu'un seul cerf. Il n'y a que des biches autour de nous. »
Gaara observa autour de lui, comme s'il essayait de compter combien d'individus l'entourait. Son regard se détourna derrière le Kazekage. Elle s'éloigna de lui et s'accroupit vers le sol. En se redressant, elle sourit.
« Tiens, regarde. » Fit-elle en se rapprochant de lui.
Le jeune homme se tourna vers elle.
« Ce sont des bois ? »
« Des bois fraichement tombés. »
Il n'y en avait qu'un seul sur les deux. Probablement que le cerf qui avait perdu celui-ci a perdu l'autre plus loin.
« Tu peux le toucher si tu veux. » Dit-elle en le tendant le bois.
Gaara tendit sa main pour le toucher. Il le lissa lentement avec ses doigts. Shiori l'observa faire, et se surprit à se demander quelle sensation cela ferait s'il faisait la même chose sur sa peau. Les doigts fins du jeune homme passaient si près d'es siens qu'elle crue pendant un instant qu'il allait les poser sur sa main.
Elle releva légèrement les yeux vers lui. Il était en face d'elle, la tête légèrement penchée vers elle pour admirer de plus près le bois. Shiori observa son visage. Il était si plaisant à observer qu'elle était certaine qu'elle pouvait rester ainsi pendant des heures.
« Ça doit faire mal quand ça tombe. » Fit la voix de Kankuro à sa droite.
Shiori sursauta presque en entendant sa voix. Elle releva la tête et vit que non seulement Kankuro était à côté d'elle, mais que Shikamaru et Temari étaient aussi de la partie. Désormais, les trois ninjas du sable touchaient délicatement le bois, comme si c'était un objet fragile. Elle baissa la tête vers le bois dans ses mains.
« Ça ne leur fait pas mal du tout. Ce n'est pas relier à l'os du crane, donc ça ne leur fait pas mal. Du point de vue des cerfs, les bois sont une arme de défense et d'intimidation. » Expliqua Shikamaru. « Vous pouvez le prendre, si vous voulez. Ça vous fera un souvenir. »
En relevant la tête, Shiori vit que Kankuro souriait. La jeune Nara tendit le bois à Gaara qui n'avait plus la tête penchée vers elle. Le Kazekage lui lança un regard avant de le prendre et de la remerciait.
« Peut-être que Shiori voulait le garder... » Fit Temari.
« Tu parles, elle en a une quinzaine comme ça dans sa chambre. Elle les expose comme des trophées. Sasuke en a fait des cauchemars, cette nuit. »
Shiori ricana légèrement avant de s'avancer pour donner un coup dans l'épaule de son frère.
Après quoi, le petit groupe prit le chemin inverse. Temari et Shikamaru devant, Kankuro lui suivant, et Shiori et Gaara derrière, en retrait. La jeune Nara était amusé de la façon dont Gaara tenait le bois. Il le tenait comme si c'était une chose fragile, et qu'il ne voulait pas la casser. Comme si c'était quelque chose d'important pour lui.
***
Le lendemain matin, Temari et ses frères partirent du village. Shikamaru et Shiori les accompagnèrent jusqu'aux portes du village. Il était très tôt, trop tôt pour Shikamaru qui baillait pour la troisième fois en cinq minutes. Lui et Temari échangèrent quelques mots, avant que cette dernière vienne lui donner un baiser sur la joue.
« Je suis sûr que je vais te manquer. » Fit-elle en ricanant.
« Tu rigoles ? Mes vacances commencent enfin.
Shiori vit Temari lever les yeux au ciel avant de regarder les deux Nara.
« Merci encore de nous avoir hébergé. Vous n'étiez pas obligés. » Fit Gaara.
« Ça nous a fait plaisir. Nous sommes amis, c'est normal qu'on vous héberge. » Répondit Shikamaru.
« On espère vous voir bientôt à Suna, tous les deux. » Dit Kankuro avec enthousiasme.
« Dès que j'ai quelques jours de libres, on vient. » Répondit Shikamaru avec un petit sourire en lançant un regard à Shiori.
« Shiori n'est pas obligé de t'attendre. Si... elle veut venir toute seule elle peut aussi. » Fit Temari en faisant un clin d'œil à la jeune Nara. « Allez les garçons, on y va. »
Shiori lança un dernier regard vers Gaara qui la regardait. Avec courage, elle vit un léger signe de main que le Kazekage lui rendit avec un demi-sourire, avant qu'il ne s'éloigne avec son frère et sa sœur. Les deux Nara, quant à eux, restèrent quelques instants à les regarder s'éloigner.
« Pourquoi Temari dit que tu pouvais venir seule à Suna ? » Demanda Shikamaru après qu'ils se soient eux-mêmes éloignés de la porte du village.
« Je ne sais pas trop... Elle veut peut-être que je me sente... comment dire... intégré ? »
« Pff... Dis plutôt parce qu'elle a vu que tu matais son petit frère. »
Shiori continuait de regardait ses pieds.
« Tu imagines : moi et Temari et toi et Gaara. »
« Je n'imagine pas parce que c'est faux. »
« Je vous ai vue, tu sais. »
La jeune Nara eut enfin le courage de relever quelques instants la tête vers son frère ainé.
« Je veux dire... tout à l'heure, dans la forêt. Vous êtes restés toute l'après-midi ensemble. Vous ne vous êtes pas lâchés à moins de deux mètres. Vous vous êtes tenus la main et vous vous étiez super proche quand tu lui as montré le bois. »
« Je lui ai tenu la manche pour qu'il arrête de marcher quand on a vu le cerf que tu n'as pas vue parce que tu étais trop occupé à flirter avec ta copine. »
« La main, la manche, c'est pareil. Le résultat est exactement le même. Vous vous tournez autour comme des enfants. »
Shiori secoua la tête.
« N'importe quoi. »
« Je n'ai juste pas l'habitude de te voir aussi naturel avec quelqu'un. Tu avais l'air heureuse à ses côtés. »
Shikamaru avait raison, mais Shiori ne lui dit pas. Elle ne voulait pas lui donner ce qu'il voulait.
C'est vrai que c'était la première fois depuis longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien aux côtés de quelqu'un. Surtout lorsque ce quelqu'un ne regardait pas sa cicatrice constamment. Il la regardait toujours dans les yeux. Et elle aimait ça.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top