#3 Salut ?

Ça allait faire deux ou trois jours que j'étais sortie de l'hôpital. J'étais complètement épuisée, entre le boulot et mes rêves —si on pouvait appeler ça comme ainsi. J'en faisais tous les jours, j'avais beau prendre des médocs' ou quoi, mais ça ne s'arrêtait pas.

Et si c'était vrai ? Et si, ce que je vois est exactement ce qui s'est passé ? Putain, sérieux ! Pourquoi ce genres de choses tombent toujours sur moi !

Eh, ça va ?

Ah ? Oui, ne t'en fais pas.

Amon, il était bien mignon, mais il ne me croirait jamais. Les flics étaient repassés me voir, au bureau pour m'interroger mais je n'avais rien de plus à leur dire. Et depuis, tout le monde me fixait, comme si je n'étais pas déjà assez idolâtrée avant. Je pris ma tête dans les mains.

Tu veux un café ? me proposa mon charmant collègue.

Pour seule réponse, j'hochai de la tête. Il partit pendant que moi je m'apitoyai sur mon sort. En même temps, que pouvais-je faire d'autre ? J'étais déjà détestée avant et maintenant, ce n'était pas mieux, alors à quoi bon ?

Beverley ?

Quoi ? dis-je tout levant ma tête pour découvrir qui était mon interlocuteur.

Mais tout ce que j'avais gagné, c'était le regard interloqué de mes collègues. Je pris l'un de mes médicaments dans mon sac et l'avalai cul-sec, avant de me masser les tempes, une nouvelle fois.

Beverley, c'est vous ?

Je relevai ma tête d'un seul coup, manquant de cogner Amon qui était arrivé avec les cafés. Je cherchai la personne qui n'arrêtait pas de m'appeler mais je ne vis personne, à part Amon perdu par ma réaction.

Putain, mais qui c'est !

Eho, Beverley, ça va ? Tu as la tête ailleurs.

Je... désolée Amon, merci pour le café, lui dis-je tout en lui montrant que j'allais bien avec un léger sourire qui se voulait rassurant.

Il me jeta un dernier regard avant de s'installer de nouveau à son bureau, café en main. Je pris le mien, avant de reprendre mon travail —même si c'était un bien grand mot...


»»----- ★ -----««


J'étais de retour à mon appartement, il devait être environ 19h15. On m'avait laissée sortir plutôt grâce à ce qui s'était passé avec... lors de la mort de William. J'avais besoin de prendre une bonne douche, bien chaude ; il faisait tellement froid en ce moment, mon corps était un cadavre gelé. Je posai mes affaires et fonçai sous la douche.

J'enlevai mon chemisier noir et mon pantalon à pince noir, lui aussi. J'ouvris l'eau à une température très chaude, ça avait toujours fonctionné pour me détendre. Je passai ma main sous le jet d'eau et la température de celui-ci me convenait, alors j'enlevai mes sous-vêtements et entrai sous la douche. L'eau brûlait presque chaque parcelle de mon corps, je fis passer l'eau sur mes jambes, mes bras, mon ventre, ma poitrine, puis enfin sur mon visage et mes cheveux. Tous mes muscles se détendirent instantanément.

Je repensai encore à cette voix qui m'appelait ce matin, et j'en étais encore déconcertée. C'est une blague de quelqu'un du bureau ? C'était fort possible, à près tout je n'étais pas très appréciée, déjà avant mais maintenant, c'était bien pire. Tout le monde pensait que j'étais responsable de la mort de William. J'étais la dernière à l'avoir vue et nous étions seuls donc...

Beverley Carter, c'est vous !

Je me tournai brusquement manquant de mouiller toute la salle de bain.

Qui est là !? Je tins devant moi le pommeau de la douche comme arme.

Aucune réponse ne m'étais parvenue. Je me dépêchai de finir sous la douche et en sortis. J'enroulai ma serviette autour de moi laissant mes cheveux mouillés faire des gouttes par terre. Je pris la batte de baseball —de Harley Quinn, j'étais une grande fan, alors je l'avais achetée— qui trainait dans le salon.

— Qui est là, bordel !

Je fouillai toutes les pièces, mais je ne vis personnes. Je me dirigeai vers ma chambre, toujours méfiante, pour aller m'habiller dans une tenue plus confortable. J'inspectai alors, l'armoire, le lit et puis jetai un coup d'œil par la fenêtre. Une fois assurée qu'il n'y ait personne, je posai la batte sur mon lit et enfilai mes sous-vêtements.

J'ai comme l'impression que l'on m'observe...

J'enfilai mon t-shirt rapidement puis me précipitai pour récupérer la batte mais je fus plaquée contre le mur par je ne sais quoi et finis par lâcher mon arme de fortune. Je fermai les yeux, craignant ou attendant le coup mais rien. J'ouvris les yeux pour voir qui était l'intrus et alors je vis un homme entourée d'une sorte d'aura noire, semblable une ombre. J'essayai de voir son visage et là, je vis le visage pâle de William Kilster, le même William qui était mort sous mes yeux, le même William qui n'arrêtait pas de me tourmenter toutes mes nuits.

Salut ?

Vous ? C'est impossible, laissez-moi partir, sortez d'ici !

J'essayai de le pousser, de l'éloigner de moi, mais je n'y arrivai pas, il me regardait l'air perdu ou choqué, je ne savais pas trop, mais une chose était sûre, je voulais qu'il parte !

Beverley, écoutez-moi s'il vous plaît ! Il faut que je vous explique !

M'expliquer quoi au juste ? Que vous êtes un fantôme qui est venu me hanter parce que je l'ai vu mourir ? M'expliquer quoi ? Que je suis une meuf cinglée qui est en train de parler avec ce même fantôme ? M'expliquer quoi ? Que c'est un rêve et que je vais me réveiller dans deux minutes mais que je dois vous écouter avant de pouvoir sortir de ce putain de cauchemar ?! finis-je presque larmoyante.

Si cela peut vous aider, alors oui, dans deux minutes vous vous réveillerez mais il va falloir que vous m'écoutiez.

Je m'assis sur mon lit et restai à distance du fantôme avec ma batte à portée de main. Après tout, si c'était vraiment un rêve, autant l'écouter, non ? J'étais bien trop fatiguée pour protester mais pas assez pour baisser ma garde face à... à lui. Sérieux, comment ça peut être possible qu'il soit là !

Beverley, il faut que vous m'aidiez.

Il me regardait avec un visage implorant, comme si je regardai une vidéo de chatons trop mignons. Mais tu délires, ma pauvre fille ! Tu es en train d'écouter le cadavre de ton boss ! Il faut vraiment que je me réveille. Aller, 2 minutes à attendre.

Beverley, si je veux pouvoir me repentir, il faut que vous m'aidiez à...

Il se tut, pourquoi ? L'aider à faire quoi ? Je le regardai fixement lui montrant mon impatience.

— A quoi ?

Il faut que vous m'aidiez à... à tuer des personnes.

Je le regardai consternée par cette déclaration.

Comment ça ? Il veut que je commette des meurtres, il est malade ou quoi ?! Non mais il est timbré celui-là !

Vous êtes malade ou quoi !? Vous vous introduisez chez moi, me harcelez nuit et jour et maintenant, vous me demandez de vous aider à... à tuer ?! Il me regardait comme pour me dire que ce n'était pas de sa faute, comme un chien battu. Vous vous rendez compte ou pas de la situation ?!

Il s'approcha de moi et me toucha de sa main glacée qui me figea sur place, je ne pouvais plus bouger d'un millimètre, j'étais presque paralysée. Ce froid se diffusait dans mon corps qui lui était bien chaud grâce à la douche mais aussi à ce stress que je ressentais.

Beverley, s'il vous plaît, il faut que vous m'aidiez ! Seule vous, pouvez le faire, me dit-il d'un ton implorant. Il me regarda fixement avant de me dire : On se reverra...


Notes de l'auteure :

Non, mais c'est quoi ce délire ? Le boss grincheux serait en fait l'ombre ?? Qu'en avez-vous penser ? J'espère que ce chapitre vous aura plu !! Donnez-moi votre avis ici ! ->>>


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