#20 Pourquoi ?
༻❕༺Il est fait mention de sang et d'autres types de violences ༻❕༺
Point de vue de l'inspecteur Jake Kragworth
Il était tard et je voulais rentrer chez moi me reposer. J'étais allongé sur le petit canapé de mon bureau en train de remplir quelques paperasses sur mon ordinateur portable. Très professionnel, n'est-ce pas ? J'étais pépère à retranscrire des procédures d'interventions sur mon ordi, tranquillement quand, Julian fit irruption dans mon bureau, affichant une mine paniquée.
— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je.
Julian n'était jamais de ceux qui laissaient entrevoir leurs émotions aussi facilement. Dans le cas présent, je compris quelque chose de grave c'était passé. Il s'avança vers moi, comme cherchant un moyen pour calmer ses émotions.
— Il faut qu'on aille chez Beverley Carter.
— On la voit demain to-
— Il y a eu un meurtre.
— Quoi ? Elle est morte ?
— Non, même moi je ne sais pas... Viens, je t'expliquerai sur le chemin.
Je quittai mon bureau sur les talons du grand brun qui me servait de coéquipier et le suivis jusqu'à sa voiture. Moi côté passager et lui au volant, nous partîmes pour l'appartement de mademoiselle Carter.
— Bon qu'est-ce qui se passe, Julian ? réitérai-je, fermement.
— Kate a reçu un appel anonyme. A priori, ça vient d'un téléphone jetable.
— Okay, et il disait quoi ?
— La personne a donné l'adresse de miss Carter et a dit qu'il y avait un mort dans la salle de bain. Puis, elle a raccroché.
— Quoi ? Mais c'est bizarre !
— Oui, elle ne semblait pas plus paniquée que ça, selon Kate. Évidemment, sous le choc mais pas assez pour quelqu'un qui découvre un cadavre, tu vois ? Et pareil, la voix était trafiquée et des bruits parasites cachaient sa voix...
— Bon... On va bien voir par nous-mêmes...
Le reste du trajet se fit plus silencieux. Nous étions chacun dans nos pensées à comprendre pourquoi avoir agi ainsi pour déclarer un meurtre... C'était quand même très curieux... Appeler avec un numéro anonyme, donner le lieu et l'adresse du meurtre sans une fois craqué ; pour ensuite, raccrocher au nez... Mes pensées s'arrêtèrent de tourner une fois arrivés.
Nous montâmes les escaliers pour le deuxième étage. Julian respecta la procédure en demandant s'il y avait quelqu'un et si nous pouvions entrer mais personne n'avait répondu. Il fallait enfoncer la porte... Julian rangea son arme et se prépara à défoncer la porte. Je me postai sur le côté, me préparant à entrer, arme en main. Sur un signe de tête, il fonça sur la porte qui s'ouvrit d'un claquement et je pénétrai l'appartement.
— Police ! hurlai-je.
Trois officiers et Julian derrière moi, nous avançons à petits pas, inspectant chaque pièce. Deux des officiers étaient restés dans le salon et la cuisine ouverte à quadriller la zone. Julian entra dans une pièce et je restai derrière lui pour le couvrir en cas d'attaque. Il s'agissait d'une chambre simple et étonnement très propre. Mon cœur battait fort dans mes oreilles et l'adrénaline circulait abondamment dans mon sang. Il fallait être prêt à toutes éventualités. Finalement, mon coéquipier ressortit de la pièce indemne, faisant un signe négatif de la tête.
Leur faisant un autre signe de tête, je m'avançai un peu plus loin pour entrer dans une autre pièce. En m'approchant, je vis que celle-ci était ouverte. Je l'indiquai d'un signe de main à mes coéquipiers et leur précisai que j'entrais.
Un... Deux... Trois !
Je pointai mon arme face à moi, doigt sur la détente et entrai le plus silencieusement dans la pièce. Tel un félin cherchant sa proie, j'inspectai la pièce du regard. Une salle de bain, plutôt classique. Étonnement, il y avait une douche et une baignoire. La première était vide mais la seconde était cachée par un rideau en plastique. Je fis un signe de main à Julian pour qu'il me couvre en cas d'attaque surprise. Il se posta à ma gauche et je mimai un compte à rebours.
Un... Deux...
J'ouvris le rideau sans me soucier de ce que je trouverai... J'aurai peut-être dû y réfléchir à deux fois, avant de me jeter à l'eau... On pensait que la personne à l'origine de l'appel n'était qu'un canular mais ce n'était pas le cas... Une expression de peur et de pétrification s'était posée sur mon visage.
Pourquoi ?
Dans cette baignoire, pleine de sang, il y avait un nourrisson allongé, les yeux en dehors de leurs orbites et tête vers le ciel. C'était comme s'il implorait Dieu de lui laisser une chance de découvrir le monde... Comme s'il savait ce qu'il l'attendait alors il le priait pour qu'il lui laisse la vie sauve. Malheureusement pour lui, Dieu n'avait pas été miséricordieux et ne l'avait pas protégé de ce supplice. J'avais mal, très mal, comme si j'étais ce pauvre bébé à qui on lui avait arraché la vie.
— Jake ! Réveille-toi, bon sang !
Julian me prit par les bras et me secoua pour "me réveiller". Je dirai plutôt qu'il voulait m'enlever cette image atroce de mon esprit, mais c'était trop tard. Elle était gravée dans mes rétines. Le jeu de mot était que très peu apprécié. Qui pouvait bien être assez monstrueux pour arracher les yeux et les intestins d'un pauvre enfant ? D'un bébé !
— Jake !
La main de Julian claqua contre ma joue et automatiquement, la mienne vint se poser sur la partie rougissante de mon visage. Mon regard croisa celui de mon coéquipier et une larme glissa le long de ma joue rosie par la douleur physique, dû à la claque de Julian. Je réalisai alors, qu'il fallait que je remplisse mon devoir de chef de mission. Mes émotions avaient reprit le dessus et ce n'était pas bien. Je me raclai la gorge et ordonnai, d'un ton maussade :
— Pardon... Appeler le médecin légiste.
Je m'effondrai par terre. Mes pensées divaguaient dans tous les sens et je n'arrivai pas à les taire. Je portai mes mains à mes oreilles comme si ce geste allait me sauver et allait m'aider mais non... Ce ne fut pas le cas.
— Il faut qu'on trouve cette ordure, Julian... Il le faut...
— Calme-toi... Tu devrais peut-être rentrer chez toi ?
— Hors de question !
— Tu ne seras pas super actif, Jake... On fouille l'appart' et je te ferai un compte-rendu, okay ? En attendant, tu rentres chez toi et je prends le relai.
Finalement, j'obéis. A l'arrivée du médecin légiste, je saluai tout le monde pour rentrer chez moi. J'avais hâte de rentrer pour passer une soirée tranquille à regarder ma série du moment, a priori, j'allais juste m'allonger sur mon lit à regarder le plafond toute la soirée, le regard dans le vide... Ou plutôt vers Dieu, lui demandant pourquoi ne l'avait-il pas sauvé ? Cette question qui sonnait comme une alerte, un désespoir infini en moi. Mes pieds avançaient sans moi. Je me noyai dans un noir infini, m'approchant de plus en plus de la mort... Pour rejoindre ce pauvre nourrisson, mort sans raisons...
Il faut qu'on trouve cet enfoiré !
Notes de l'auteure :
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Voilà un petit retour de nos inspecteurs favoris ! Je vous conseille de relire le chapitre précédent (au moins la fin) pour vous rappeler ce qu'il s'est passé juste avant ! Sur ce, n'hésitez pas à voter et commenter !
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