#17 Baiser gelé
Je me réveillai avec difficulté, je me dirigeai vers la salle de bain et pris une douche espérant qu'elle me calmerait. J'étais la seule éveillée, après tout il était 04h24, ce qui restait assez tôt. Mais je devais admettre que je n'avais pas pu trouver le sommeil après ce qu'il s'était passé. Une fois dans la salle de bain, je vis une baignoire et une douche. On dit que les bains étaient plus reposants et calmants que les douches.
J'espère que Grace ne m'en voudra pas.
J'ouvris l'eau et préparai le nécessaire. J'enlevai la robe de nuit —très belle mais beaucoup trop grande pour moi— que m'avait prêté madame Bellies, j'enlevai mes sous-vêtements et m'installai dans la baignoire.
Je pris une inspiration et fermai les yeux. Je les rouvris aussitôt et me mis à rougir. Je n'arrêtai pas de repenser à ces baisers... Je ne savais pas ce qu'il m'avait prit ! D'un côté, ça ne m'avait pas déplu mais on aurait pu faire ça à un autre moment... Il avait soulevé quelque chose d'intéressant. Si j'avais bien compris c'était sa mère qui était victime de la malédiction mais il l'avait appelé par le prénom de son père...
Qu'est-ce que ça veut dire...?
Je fermai les yeux, toujours dans cette quête de détente. Les minutes s'écoulèrent et je me sentais bien. En sécurité. Comme dans un cocon, refuge d'un jeune papillon. Je sentis quelques chose de froid se poser sur mon épaule. Je pensai à un courant d'air alors je me plongeai plus profondément dans l'eau. Je sentis quelque chose me prendre les épaules et ce même "souffle" que cette nuit-là. J'ouvris les yeux et virevoltai face à... à ce que je m'attendai ne sachant ce que c'était mais ayant une idée bien précise, claire et dessinée dans mon esprit, mais je ne vis rien.
J'analysai la pièce du regard. Je ne vis rien dans l'immédiat, alors je passai un peu d'eau sur mon visage et m'apprêtai à sortir du bain quand je sentis quelque chose me prendre la tête et me la maintenir sous l'eau. Je paniquai, j'avais mes mains posées, qui tenaient fermement les rebords de la baignoire espérant remonter à la surface et trouver un peu d'air mais quoi que je fasse, "il" était plus fort. Je me débattis de toute mes forces, j'entendis mon cœur battre tellement vite partout. Je me sentis partir, je n'avais presque plus de force. Tentant le tout pour le tout j'hurlai. Quitte à perdre tout le peu d'air qu'il me restait, autant que cela m'aide à me sortir de là. Alors je criai pour que l'on m'aide. Mais, je n'avais pu hurler plus longtemps, je plongeai peu à peu dans l'eau du bain, recroquevillée sur moi-même.
Désolée William... Je suis désolée...
Je sentis quelque chose de chaud m'envelopper et me sortir de cette eau glacée. J'avais tellement froid. J'entendis des bruits mais je ne comprenais pas ce qu'il était dit. Tout ce que je voulais c'était... Je ne savais pas... Finalement, je tentais d'ouvrir les yeux —par réflexe sûrement— je vis une silhouette se dessiner mais tout était flou. Les sons, les images... tout. Sauf cette chaleur autour de moi.
— J-j'ai f-fr-froid... lâchai-je inconsciemment.
— Tu es réveillée ! Calmes-toi !
Les seuls mots que je crus comprendre puis je fermai les yeux totalement impuissante. J'ouvris les yeux et cette fois je vis tout plus clairement. Je me redressai et vis ma chambre et William, assis juste à côté de moi sur le lit.
— Ne te relèves pas trop vite ! Ça va ? Tu as mal quelque part ?
— Je... Ça va... Merci de m'avoir sauvée... Après ces quelques mots prononcés je me remmitouflai dans les couvertures.
— Tu es en hypothermie... Il enleva son pull, laissant apparaitre un t-shirt aussi noir que son pull et me le tendit avant de se retourner. T-tu devrais enfiler ça, lâcha-t-il.
Je ne compris pas sur le moment, alors je me dégageai des couvertures et vis une serviette autour de moi et c'est là que je compris... J'étais nue ! Cramoisie j'enfilai son pull et me remmitouflai de nouveau dans les couvertures.
— M-merci... lâchai-je de nouveau.
— De rien... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Ju-justement... je ne sais pas, lâchai-je grelotante. J'avais pris un bain p-parce que je n'arrivais pas à m'endormir plus et p-puis... J'ai senti quelque chose m-me toucher, mais je n'ai rien vu alors, j-je me rinçais pour sortir de là mais quelque chose m-me fit plonger la tête la première dans le bain et v-voilà...
— Pourquoi ton bain était gelé ?
— Quoi ? Il était chaud au début mais c'est vrai qu'il devenait de plus en plus froid...
— Tu sais... sans la marque, il pointa son cou et le mien (chapitre 7), je n'aurais jamais su que tu étais en danger... lâcha-t-il.
— A quoi elle sert ? Concrètement, je veux dire...?
— Cette marque me permet de savoir où tu es et en quelque sorte elle m'aide à te protéger... C'est plus compliqué que ça mais je voulais être sûr de pouvoir te protéger alors je t'ai demandé de fai-
— Forcée...
— Forcée... à faire ça pour être en mesure de te protéger où que tu sois, quoi que tu subisses...
Je ne savais pas quoi répondre... La seule chose que je savais, c'était que j'étais fatiguée et totalement perdue. Je m'apprêtai à m'installer dans les couvertures pour me réchauffer et me reposer quand je repensai à quelque chose...
— Co-comment tu te sens ? Je veux dire, par rapport à hier...? Il quitta son regard du mien. Hier tu m'as fait peur ! Tu n'étais vraiment pas bien ! Tu, tu-
— Je vais mieux, ne t'en fais pas... lâcha-t-il indifférent.
— Je n'en suis pas si sûre que ça ! Toi, tu sais quand je ne me sens pas bien ou quoi, parce que tu me connais depuis longtemps ! Mais moi, je vois bien qu'à ton attitude tout n'est pas clair ! Je me tus espérant qu'il dise quelque chose puis j'ajoutai à ma déclaration : Rien ne peut être tout blanc après avoir subi un évènement compliqué, encore plus quand c'est quelque chose de... surnaturel ? Toujours aucune réaction son regard était toujours vide —aussi vide qu'après ce que lui a dit madame Riddle— et tourné vers l'armoire ou un autre endroit de la pièce. Tout sauf moi. Je lui pris la main —pourquoi, je n'en savais rien— je sentis par ce contact qu'il était encore plus tendu. Tu te rappelles, repris-je, hier tu m'as demandé pourquoi je faisais tout ça. Pourquoi je tiens tant que ça à t'aider. Eh bien, après notre discussion, juste avant que tu ne t'endormes... Je sentis mes joues s'empourprer, j'ai compris pourquoi...
Il se tourna, enfin, vers moi, plongea son regard bleu océan dans le mien noisette, comme s'il attendait quelque chose. Ce regard me perturba et je tournai la tête, évitant ce regard que je cherchai quelques secondes auparavant.
— Pourquoi...? lâcha-t-il, tournant ma tête, d'un geste de la main, face à lui.
Mes yeux se plongèrent dans les siens. Je le sentis se détendre et étrangement moi aussi. J'approchai mon visage et lui de sa main m'aida dans ce geste si maladroit. Nos lèvres se rencontrèrent une nouvelle fois. Je sentis sa chaleur m'envelopper dans ce cocon que je recherchai tout à l'heure. Je m'approchai de lui et lui s'approcha de moi. Il posa son autre main dans le creux de mon cou et m'embrassa plus fermement. Je m'éloignai légèrement de lui pour ajouter :
— Parce que je t'aime...
Notes de l'auteure :
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! A votre avis, c'est l'ombre qui aurait voulu noyer Beverley dans la baignoire ? Ou est-ce autre chose ? Dites-moi tout en commentaire ! ->>>
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