#14 La vérité sur la mort

Point de vue de Beverley

— Je sais que ça va faire beaucoup mais... quelque soit ta réaction, je comprendrai, déclara William.

Il m'évitait du regard mais je ne comprenais pas pourquoi. Je ne comprenais pas pourquoi cet avertissement, pourquoi il me fuyait comme ça, je ne comprenais pas.

— William... Qu'est-ce que tu veux me dire ? Il ne me répondit pas tout de suite. William... Je posai ma main sur la sienne, lui montrant mon inquiétude et mon soutien.

— Et b-bien... quand j'étais petit, mon père est partit pendant un long moment pour le "travail" puis ma mère a dû partir elle aussi, pour le rejoindre. Alors j'ai grandi avec ma grand-mère. Il se tut une seconde alors, pour lui montrer que je l'écoutais, inconsciemment ma main se porta sur son épaule. Il enveloppa ma main de la sienne et la serra. Pardon, c'est que j'en ai parlé qu'à une seule personne et celle-ci ne se souvient de rien de tout ça... ça fait ressurgir beaucoup de choses chez moi, déclara-t-il gêné.

— Tu n'as pas à t'excuser, le rassurai-je.

— Merci, sourit-il, mes parents m'avaient laissés une lettre que j'emmène toujours avec moi. Il sortit une lettre de sa poche de chemise et me la tendit. Tiens, lis-la. A voix haute, s'il te plaît. Je pris le morceau de papier, légèrement déconcertée et commençai à lire.

— "Mon chéri, J'espère que Mamie et toi allez bien. Avec Papa nous sommes partis dans un monde meilleur, nous ne voulions en aucun cas te mêler à tout ça mais si tu lis cette lettre, c'est que nos espoirs étaient vains... Mon chéri, comme nous te l'avions expliqués, nos ancêtres pratiquaient la magie et la sorcellerie. Malheureusement, l'une de mes ancêtres a réssuscité son mari, comme dans le conte que Mamie te racontait, cette histoire est vraie et c'est à cause de cette histoire que nous sommes là où nous sommes. Mon chéri, j'espère que tu vivras ta vie, rencontreras la femme de tes rêves, que tu auras un bon travail et une belle vie. Mon chéri, Papa et Maman t'aiment ! Nous savons que tu t'en sortiras quoi qu'il advienne ! Adieu mon fils.

Maman et Papa qui t'aiment."

Ma voix tremblait, mais une fois ma lecture finie, je me tournai vers William qui avait laissé une larme coulé. Je passai mon pouce sur celle-ci pour la récupérer. Il prit une inspiration et poursuivit.

— Après ça, j'ai demandé à ma grand-mère des explications. Tu sais l'histoire que je t'avais raconté lors de notre première rencontre après cette nuit là, dans ton appartement.

— Oui, je m'en rappelle, pourquoi ?

— A la fin, mes ancêtres Cassandra et James ont pu vivre ensemble dans le même monde que nous, ici mais au prix de... au prix de la vie d'innocents.

Face à cette déclaration, je restai muette. Je ne savais pas quoi dire ni comment interpréter ces mots. C'était très soudain mais bizarrement, j'avais l'impression que je le savais depuis toujours.

— Tes- tes parents ont été victimes de cette malédiction à cause de tes ancêtres et tu en as, tu en as hérité, c'est ça ? déglutis-je.

— Oui... Je t'avais dit que je l'avais dit à une seule personne, n'est-ce pas ?

— Oui...

— Cette personne a subi un accident de voiture et, cette personne c'est toi Beverley. Tu peux me croire ou non, me détester pour ne te le dire que maintenant, tu peux me détester pour te raconter une nouvelle fois tout ça et t'y mêler, mais- ! Mais, saches que je t'aimerais toujours comme à cette époque-là ! Saches que si tu veux m'abandonner maintenant et revenir à ta vie d'avant, tu le peux !

J'écoutai William, parler, crier, et à ces mots, mes yeux s'embuèrent et des larmes commencèrent à rouler le long de mes joues. Ne sachant que faire, je le pris dans mes bras. Je sentis de la stupeur face à ce geste sûrement destabilisant mais j'étais sincère. Nous restâmes quelques minutes, comme ça, les bras de l'un et de l'autre.

— William... commençai-je, je n'arrivais pas à me rappeler de ce qu'il s'était passé durant mes deux années de fac, et maintenant, tout commence à s'assembler dans ma tête. Je ne me rappelle pas encore de notre relation avant, de tout ce que tu as pu partager avec moi, mais je ne t'abandonnerai en aucun cas ! Simplement, j'avoue que j'aurais préféré que tu m'en parles plus tôt...

— Merci Bev'...

Il me serra de nouveau dans ses bras. Je n'arrêtai pas de repenser à ce qu'il m'avait dit et à ce que l'ombre m'avait dit. Je m'éloignai de William, le regardant droit dans les yeux avec ma petite ampoule à côté de moi qui n'arrêtait pas de scintiller.

— Attends ! Ça veut dire que, pour que tu continues de vivre, il va falloir t-

— Oui...

"Tuer quelqu'un pour la vie d'un autre... c'est le prix à payer."

— Mais il n'existe pas un moyen pour que l'on mette fin à cette malédiction ? Et si on cherchait le bouquin qu'avait utilisé ton ancêtre pour ramener son amant ? Il doit sûrement il y avoir un contre-sortilège ou je-ne-sais-quoi !

— Bev'... mes parents et mes ancêtres ont passés leur vie à chercher ce grimoire et une quelconque solution...

— On peut toujours essayer ! Et puis, maintenant, je suis là ! tentai-je de le rassurer. J'ai encore du mal à savoir qui tu es pour moi mais une chose est sûre, je me suis attachée à toi et ne souhaite en aucun cas ta mort !

Il me renvoya un sourire à la fois triste par la réalité qui nous attendait et content ? Content que je l'avais écouté ? Je ne savais pas trop comment interpréter ce sourire mais si j'avais accepté il y a des années ce destin qui l'attendait et que j'avais voulu l'aider, il était normal qu'en ce moment aussi ! Si j'avais la possibilité de sauver une vie, je le ferai !

— Les enfants, il est tard et vous avez vécus tout un tas de chose cet après-midi. Allez vous reposer, déclara Grace.

— Oh ! Je ne l'avais même pas entendu entrer ! Hum, bonne nuit ? déclarai-je les joues roses par cette interruption dont personne ne se doutait, en tout cas pas moi.

— Bonne nuit Beverley. Et merci de m'avoir écouté et de me soutenir encore une fois.

Je lui rendis son sourire et sortis rougissante. Madame Bellies m'accompagna à ma chambre, s'assura que je sois à l'aise et quitta la pièce en s'assurant que je sois endormie.

Dire qu'il a vécu tout ce temps avec ça sur la conscience !

Je ne savais pas quoi penser de ce qu'il s'était passé. Je refusai de tuer quelqu'un mais je refusai de le voir mourir alors qu'il était innocent.

Qui sommes-nous pour choisir qui est digne ou non de vivre ?


Notes de l'auteure :

J'espère que ce chapitre vous aura plu ! William a enfin raconté à Beverley tout ce qui pesait sur sa conscience ! Mais que vont-ils faire maintenant ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ici ! ->>>


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