#12 Je vois double ?
Point de vue de William
— Tiens ?
— Qu'est-ce que c'est ?
— Je vais aller voir, ne vous en faites pas.
Je quittai madame Bellies pour me diriger vers la chambre de Beverley. J'avais un mauvais pressentiment, au fur à mesure que je m'approchai de sa chambre, je sentis une sorte d'angoisse ingérable monter en moi. Mon cœur battait plutôt fort dans ma poitrine. Entre ma conversation avec madame Bellies, ma relation quelque peu particulière avec Bev' et l'ombre, je ne savais plus quoi faire. J'ouvris la porte et assistai à une scène que j'espérai je ne pas revoir.
— Lâches-la ! Lâches-la immédiatement !
Beverley était face à un homme, la lumière se mit à grésiller dès mon entrée dans la pièce mais, elle se stabilisa, quand il se tourna vers moi. C'est quoi ça, putain ?! Je vis Beverley tomber et "l'ombre" me foncer dessus.
— Tu as vu ce que tu as fait ? Tu allais la tuer ! Comment vas tu lui expliquer ça ? Il me fonça dessus et me plaqua contre le mur. Tu as vu ? Nous sommes pareils ! Dans l'âme, le cœur et même sur le plan charnel ! Je suis toi ! Toi ! TOI ! NOUS SOMMES UN ! LAISSES-LA MOI !
Qui m'aurait dit que je me serai vu, moi, William Kilster m'étrangler, me menacer, me tuer et me prendre tout ce que j'avais ? Cette situation était complètement dérangeante et non pas parce que j'étais danger. J'étais en train de me tuer.
— Tu ne l'auras j-jamais ! Je ne suis pas toi et tu n'es pas moi ! Je ferai ce que tu m'as dit alors, VA-T-EN !
Je sentis quelque chose me lâcher et je m'effondrai au sol, totalement épuisé. J'avais mal au niveau de ma gorge, mes poumons étaient serrés, j'avais du mal à respirer. Je vis Grace entrer dans la pièce.
— Willy ? Beverley ? Les enfants ! Mais que s'est-il passé ?
La femme se jeta sur moi voulant regarder mon état mais je n'arrêtai pas de la supplier d'aller voir Bev'. Je préférai qu'elle aille la voir elle, que moi. Moi ça ne servait à rien... Si je mourrai, ça arrangerait Beverley.
— S-s'il v-vous p-plaît, allez la v-voir...
Elle me jeta un regard inquiet puis se dirigea vers Beverley. Je commençai à voir flou mais voir Beverley dans cet état me maintint éveillé. Je voulais vérifier qu'elle allait bien avant de... de...
»»----- ★ -----««
— Arg.
— Ne bouges pas, mon garçon.
— Où est Beverley ? Elle va bien ? demandai-je tentant de me redresser.
Je me faisais encore plus mal mais je devais la voir ! Madame Bellies ne me répondait pas et insistait pour que je ne bouge pas. Elle avait gagné cette petite bataille vu que je m'étais retrouvé coincé au lit enrubanné dans des couvertures.
— Bon, tu ne bouges pas d'un pouce, mon coco ! Je vais aller voir comment elle va et te le dire, si tu veux mais tu restes ici ! me pointa-t-elle du doigt sortant de la pièce.
J'espère qu'elle va bien.
Maintenant il en était même venu à se transformer en moi ! Il allait vraiment falloir que j'en parle à Beverley, de ce que l'on devra faire... Il me l'avait déjà rappelé l'autre fois et encore tout à l'heure. Mais je ne pouvais pas l'obliger à tuer quelqu'un à cause de moi !
— Ne t'en fais pas, elle va bien. Elle est encore sous le choc mais c'est normal, madame Bellies entra dans la pièce et me caressa la tête. Je ne l'avais même pas entendu entrer...
— Merci Grace, lâchai-je.
— De rien, mon poussin ! Maintenant, reposez-vous tous les deux ! Ce n'est pas facile de vivre dans ce type de conditions. J'ai renforcé les barrières protectrices. S'il s'agit bien d'un esprit comme tu l'as dit tout à l'heure, vous devriez être en sécurité ici, me rassura-t-elle.
Elle me lança un dernier sourire, avant de quitter la pièce. Je ne savais plus quoi faire. Comment allais-je pouvoir dire à Beverley qu'il faudra que l'on tue quelqu'un, si l'on voulait vivre tous les deux ? Elle en avait déjà beaucoup bavé, je ne pouvais pas lui mettre ça sur le dos. Je lui avais caché déjà beaucoup de choses, mais je ne pouvais plus continuer ! Il fallait que je lui dise ! Il fallait qu'elle se rappelle.
A cette pensée tortueuse, je me renfrognai dans mes couvertures, fermai les yeux, espérant que Morphée vienne me sauver de cette réalité. Mais il n'en fit rien. Je restai alors les yeux fermés dans "mon" lit, à attendre que le temps passe.
J'espère que tu vas bien Bev' car moi, je ne sais pas... J'ai peur de savoir que tu ne vas pas bien, où à l'idée qu'il s'en reprenne de nouveau à toi.
Je changeai de position dans le lit, sans manquer de me faire mal au dos.
— Putain ! lâchai-je.
J'entendis la porte s'ouvrir, je me tournai automatiquement vers le bruit de la porte grinçante. Je vis Beverley avec se belle chevelure brune lui tombant sur les épaules. Elle portait une longue robe blanche assez ample. C'était comme si un ange, mon ange, venait me voir et qu'il portait le masque de Beverley. Elle ne dit rien mais moi non-plus. Ni elle, ni moi savait quoi dire. Elle évita mon regard, pour une raison qui m'échappait, alors qu'au contraire, je cherchai désespérément le sien.
— T-t-tu vas b-bien ? lâchai-je.
Elle me regarda, enfin, dans les yeux ce qui me donna un frisson. Mon cœur battait un peu plus vite, face à ce contact visuel que je cherchai.
— T-tu te souviens de quoi ? Q-qu'est-ce q-que t-tu as vu ?
Je voyais bien qu'elle voulait garder une certaine constance mais elle n'arrêtait pas de trembler.
— Viens t'asseoir avec moi, lui indiquai-je lui montrant une place sur le lit.
Je vis qu'elle était mal à l'aise à cette idée mais se dirigea quand même à mes côtés et s'assit. J'enlevai alors une couverture pour la poser sur ses épaules. Je vis ce oreilles rosir, ce qui était très mignon. La robe que lui avait prêtée Grace était légèrement plus grande qu'elle et laissait entrevoir la poitrine de Beverley, en plus de cela, la robe était légèrement transparente et laissait apparaître ses formes. Cette tenue me mettait mal à l'aise mais je ne devais pas lui montrer mon mal-aise dû à sa tenue.
— M-merci, lâcha-t-elle passant ses fines mains sur ses bras pour se réchauffer.
— De rien, je sentis mes oreilles rosir à leur tour. P-pour te répondre, je discutais avec madame Bellies et on a entendu du bruit, je suis allé voir ce qu'il se passait et... J'ai vu l'ombre qui s'en prenait à toi. Quand elle m'a vu, elle m'a sauté dessus et j'ai pu voir son visage...
— ... le tien.
— Oui. Il s'est aussi présenté à toi comme s'il était moi ?
— O-oui.
— Quoi qu'il ait pu te dire, n'y fais pas attention !
— É-écoutes e-et ne m'interromps pas, William. A la prononciation de mon nom, je me tus. Il m'a fait comprendre que l'on se connaissait depuis un moment, en tout cas j'ai cette impression depuis quelques jours et il m'a dit aussi que tu avais fait quelque chose que tu n'aurais pas dû, ce qui nous aurait mener à... à tout ça. Il m'a aussi dit autre chose que je ne sais pas comment interpréter. Je la regardai insistant voulant comprendre.
C'est un bon début, si elle a cette impression de déjà vu, mais je sens que ce n'est pas tout...
— Il m'a dit... reprit-elle. "L'amour coûte cher, Bev', pas des obstacles à surmonter, des personne détestables à affronter, non, loin de là. L'amour coûte presque aussi cher que la vie humaine." Voilà ce qu'il m'a dit mais je ne sais pas quoi en penser et rien que d'y repenser, j'en ai des frissons.
Eh merde ! Comment je dois lui dire qu'il faut prendre ça au sens littéral ?! Tout ça est de ma faute putain ! C-comment ? Comment !
— Ça va ? me demanda-t-elle.
Je devais faire une tête bizarre pour qu'elle me pose cette question.
— B-Bev' ? Il faut que je te dise quelque chose...
Notes de l'auteure :
J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Il était beaucoup plus axé sur William afin que vous voyez un peu le chaos dans sa tête de savoir des choses qui pourrait tout changer mais qu'il ne peut pas dire. Le prochain chapitre sera un préquel. N'hésitez pas à me donner votre avis et à très vite !!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top