[RÉÉCRIT] | EMY | Chapitre 1
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Chapitre 1 réécrit ☆
Bonne lecture ;')
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Le vent frais du soir siffle dans mes oreilles. J'essaye de me réchauffer, tant bien que mal. La lune est ma seule compagnie en cette nuit bien noire.
J'ai des bleus partout sur le corps, le moral détruit à zéro et le cœur brisé.
J'ai réussi à m'enfuir de chez ma tante; à m'échapper du funeste destin qui m'était réservé si je n'avais pas prise cette décision. Je ne suis plus que ma propre ombre, destinée à errer dans les rues, tel un fantôme.
C'est ce foutu accident de voiture qui a détruit ma vie. Il y a de cela deux ans j'ai perdu mes parents, à jamais. Mon frère, quant à lui, a décidé de disparaître après ça. Oui, il m'a laissée seule, livrée à moi même.
Lorsque je me suis réveillée à l'hôpital il y avait près de moi une lettre, écrite par lui même. Elle disait :
« Ne me cherche pas. Ne tente pas de me contacter. Ne parle pas de moi. Je reviendrai, je te le promet. Alors... attends moi. »
J'ai attendu, j'ai espéré, mais il n'est jamais revenu. J'ai perdu tout espoir. Je ne sais toujours pas ce qui lui ai passé par la tête quand lui est venu l'idée de me laisser seule.
Ainsi, ma tante est venue me chercher, m'emmenant avec elle dans les profondeurs de l'enfer. Je n'ai jamais compris pourquoi elle me faisait toutes ces choses horribles... Pendant deux ans, j'ai survécu à toutes les atrocités qu'elle m'a faite, mais non sans cicatrice.
Je le sens, au fond de moi dort quelque chose qui n'attend qu'une chose : se réveiller.
Un démon.
Celui qui se nourrit des craintes et traumatismes de ton passé. Celui qui fait de toi... une tout autre personne.
Maintenant, je me suis enfuie, enfin. Je ne vis plus, je survis. Je dors par terre, dans le froid de la nuit. Je ne mange presque plus rien. Il n'a qu'une chose qui me fasse avancer : l'instinct de survie. Cette petite flamme au fond de moi qui me dit que tout n'est pas perdu.
Cette braise... va finir par s'éteindre.
Mes yeux se ferment doucement, fatiguée et abattue par le froid. Soudan, un bruit sourd retentit à mes oreilles. Apeurée je sursaute et sors de mon petit coin, dans cette sombre ruelle. Je décide de marcher, puisque, quoi que ce soit, plus rien ne peut détruire mon âme si meurtrie par le passé.
Je m'éloigne rapidement, non rassurée. Je jette un regard derrière moi afin de me rassurer, je ne vois rien. Je retourne la tête et mais soudain, me cogne contre une personne.
Je lève rapidement la tête, en panique, et aperçois un homme d'une quarantaine d'année. L'air baraque et l'aura sombre, il me jette un regard méprisant.
Je n'y fais pas attention et m'enfuis rapidement dans le sens contraire. Je n'ai pas encore perdue mon instinct de survie... Je cours à toute vitesse, me prenant le vent frais de la nuit en plein visage et la pluie qui commence à tomber.
Je m'enfonce dans une sombre petite ruelle afin de reprendre mon souffle, je n'ai jamais été très sportive. Je plie mes genoux, fatiguée par cette soudaine course.
Soudain, j'entends un bruit refaire surface, il s'approche de plus en plus. Je panique, j'ai peur, mes membres commencent à trembler d'eux mêmes. Malheureusement, je n'ai pas le temps de fuir. Je dois trouver autre chose pour me protéger et vite ! En voyant ces gros cartons par terre je décide de me cacher derrière eux, dans le noir, quels-qu'ils soient, ils ne me verront pas.
J'entends plusieurs voix, cependant, je n'arrive pas à savoir combien. Pourvu qu'ils ne remarquent pas ma présence... pitié !
Je plisse les yeux et essaye de m'habituer à l'obscurité, sans succès. De part les nombreux cries de douleur d'un autre homme, j'en conclue qu'ils s'en prennent à quelqu'un.
L'un d'eux balance d'un ton ironique, sûrement à celui qu'ils frappent :
- T'aurai pas dû t'attaquer à nous.
Un autre réplique, l'air nonchalant :
- Hé, si personne nous cherchait des noises on s'embêterait un peu quand même.
Les deux ombres commencent à s'énerver et à s'insulter mutuellement, les autres ne réagissent pas. Apparemment, ça à l'air d'arriver souvent.
Un d'eux à la voix grave et étonnamment froide déclare :
- Bon, finissons en. Ayden, vas-y.
La lune éclaire soudainement la scène qui défile sous mes yeux, comme si elle voulait que je sois témoin de ce qui va arriver. Que je grave ces images à tout jamais dans ma tête.
De ce que j'arrive à apercevoir, le dénommé Ayden s'approche du corps par terre, le prend par la tête et le cogne violemment au sol. La substance rouge appelée sang coule abondamment de sa tête.
Je porte immédiatement mes mains à la bouche pour étouffer un cri de stupeur. Viennent-ils tout juste de le tuer ? Ou alors s'il ne l'est pas encore il va mourir ici, seul, dans cette ruelle !
Brusquement, un des leurs se retourne dans ma direction, le même à la voix grave, celui qui a ordonné au dénommé Ayden d'en finir. Je tressaille, un frisson parcourt mon corps tout entier, m'aurait-il entendu ?! Une boule dans mon ventre commence à se former, je sens mes mains trembler et mon cœur s'accélérer.
Il s'adresse aux autres d'une voix claire et étrangement sérieuse :
- Quelqu'un nous espionne.
Je sens les larmes monter, perler sur mes joues rougies par le froid. Mes membres tremblent de plus belle. Alors c'est ici que ma vie va s'arrêter ?
L'homme à la voix froide et posée s'approche de l'endroit où je suis cachée et enlève brusquement les cartons qui me cachaient. Je ferme instinctivement les yeux, par peur. Je le sens dangereusement s'approcher de moi, son souffle chaud vient atterrir sur mon visage. Tout mon être me dit de m'enfuir, mais mon corps ne répond pas.
Dans un élan de courage,j'ouvre mes paupières pour laisser place à mes iris marrons. Ce que je vois est étonnant. Un regard curieux mais... imperturbable est posé sur moi. Je le fixe des yeux, il dégage quelque chose de... glacial. Son regard froid ne me dit qu'une seule chose, il est extrêmement dangereux.
Il recule doucement et s'adresse au dénommé Ayden en chuchotant. A son tour il s'approche de moi, me relève brusquement de force, puis, sans prévenir, m'inflige un coup à la tête qui me fait tomber dans les ténèbres du sommeil forcé.
***
C'est la tête lourde et l'esprit embrumée que je me réveille difficilement. Alors que je tente de savoir où je suis, ma mémoire me revient subitement. D'un coup d'œil j'inspecte rapidement les alentours, je suis seule.
Bonne nouvelle, je ne suis pas morte. Mauvaise nouvelle, j'ai les mains et les pieds liés à une chaise dans... ce qui semble être un sous sol. Par ailleurs, ma tête commence à me faire extrêmement mal, sans aucun doute le coup que je me suis prise tout à l'heure. J'ai de la chance d'être encore vivante après ça...
J'essaye de me sortir de cette situation, sans succès. J'inspire, expire, pour essayer de calmer les rapides battements de mon cœur. Je dois me calmer, rester maître de mes fonctions neuronales... réfléchir à comment me sortir de là.
Soudain, des bruits de pas qui s'approchent de l'endroit où je suis retenue viennent jusqu'à mes oreilles.
La porte s'ouvre brusquement, 6 garçons étrangement beaux mais aux auras té,ébreuses font leur apparition.
Ils descendent l'escalier et s'approchent de moi. Plusieurs d'entre eux prennent des chaises et s'assoient face à moi.
L'un d'eux rigole et déclare d'un ton narquois tout en applaudissant :
- Que le spectacle commence !
Je tressaille, mon regard devient de plus en plus sombre, désespéré au fil de secondes. L'homme à la voix froide et au regard glacial reste en retrait. Les bras croisés et les yeux fermés il s'appuie contre le mur, attendant un quelconque événement.
L'un d'eux demande à son encontre :
- Que fait-on maintenant ?
Apparemment, il semble être leur chef.
Il rouvre les yeux, tourne la tête et dirige son regard vers moi. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense, il est... indescriptible. Il ne montre aucune expression, comme un mur qu'on aurait en face de soit, un mur remplit de secret.
Tout en restant adossé au mur il demande à un des six garçons :
- Ashelbi, dit moi qui est cette fille.
Le dénommé Ashelbi appuie rapidement sur les touches du clavier de son portable et finit par trouver ce qu'il voulait. Il n'attend pas plus longtemps pour lui répondre:
- Emy, 20 ans. Parents décédés et frère disparu il y a deux ans. Vit chez sa tante. Passé difficile.
Abasourdie, j'écarquille les yeux et fronce les sourcils, inquiète par les tournures que prend cette discussion. Comment peut-il savoir tout ça ?!
D'un ton narquois l'un d'eux réplique :
- Ça tombe bien, on a tous un passé pourri ici.
- Surtout toi, émet celui au visage asiatique.
- Tyron, Taehyung, taisez-vous, réclame leur chef d'un ton autoritaire.
Ils se taisent rapidement, n'osant sans doute pas lui désobéir. Je suis tombé chez les fous ou quoi ?!
- Qui es tu ? Pourquoi tu nous espionnais ? demande le dénommé Ayden d'une voix sévère.
J'essaye d'articuler mais n'ayant pas retrouver mon sang froid, n'y arrive pas. Faute de réponse, il m'assène un coup dans le ventre.
Je me plie en deux, les mains liés, la douleur étant bien trop forte. Sans m'en rendre compte, je commence à cracher du sang.
L'un d'eux dit, certainement le plus respectable de cette bande :
- N'y vas pas trop fort quand même.
Merci pour cette énorme compassion...
Je relève difficilement la tête et répond, désespérée :
- Je cherche mon frère. En chemin, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a fait peur, j'ai rebroussé chemin jusqu'à arriver dans une petite ruelle. Je vous ai soudain entendu arriver alors je me suis caché derrière les cartons, c'est tout ! Essayé-je d'articuler, la voix tremblante.
En plus d'être psychologiquement atteint ils sont violents !
Prisé d'un élan de courage et énervée par ce qui m'arrive j'ose leur demander :
- Et vous ? Qui êtes-vous ?!
Je n'aurais sans doute pas dû dire ça, j'ai peut être mis ma vie en danger. Mais tant pis, je dois savoir. Ils ne sont ps n'importe qui, je le sens.
Leur chef, adossé au mur au fond de la pièce se décide enfin à ouvrir les yeux. Tout en s'approchant de moi il commence à parler.
- Tu n'as pas à savoir qui nous sommes.
Mon cœur se serre, il se met à battre plus vite. Il est dangereux, tout mon être me hurle de quitter cette pièce. Il continue, toujours en marchant lentement, jusqu'à arriver en face de moi. Il reprend :
- Quoi que si, une seule chose.
Il marque une soudaine pause.
Au fil des secondes leur regards deviennent plus dur, plus sombres. Mais... où suis-je tombée ?
Il s'approche encore plus de moi, il est tout près. Son souffle chaud s'écrase sur mon visage.
Puis, il reprend, l'aura encore plus sombre et inquiétante.
- Nous sommes les Seven Demons. Et... mieux vaut ne pas nous énerver.
Il finit par s'éloigner de moi. J'inspire un grand coup, comme si je n'en avais pas été capable jusque là.
Une chose est sûre, ils sont extrêmement dangereux. Les sept démons... ça en dit long sur eux et leurs comportements...
- Nous avons tous une part d'ombre en nous, miss. Qui sait, peut-être que toi aussi, émet celui qui semble être le plus « gentil ».
Un des six garçons jure soudainement :
- Bordel, mais il est où l'autre ?
Parce qu'il y en a un septième ?! Le désespoir vient me submerger. Vais-je au moins pouvoir me sortir de là ?
Soudain, alors que je suis sur le point de craquer le chef des « Seven Demons » émet :
- Attend, Ashelbi, t'a dit frère disparu ?
Il confirme d'un hochement de tête.
L'homme à la voix froide semble réfléchir, il s'approche de moi et me scrute. Puis, soudain, il écarquille les yeux.
- Je crois bien qu'il s'agit de-
Quelqu'un ouvre subitement la porte, lui coupant ainsi la parole.
Ils se retournent tous et l'un d'eux s'exclame :
- Ah bah enfin ! Te voilà !
J'écarquille les yeux, mon corps se met à trembler et les larmes à couler. Ayden et le chef se reculent pour qu'il puisse me voir.
Lorsque nos regards se croisent il descend à toute vitesse les escaliers en s'énervant :
- BORDEL, LES GARS !
Il détache mes liens et me prend dans ses bras, me serrant très fort contre lui. Des spasmes parcourent mon corps. J'aperçois les regards surpris des autres, sauf celui de l'homme à la voix froide, son regard reste imperturbable.
Il me chuchote plusieurs fois en boucle :
- Je suis désolé Emy... je suis désolé...
Il est le septième garçon de ce groupe.
Je murmure en essayant tant bien que mal de me rassurer :
- Qu'est ce que tu fais ici, Logan...
Logan, étant mon grand frère.
L'enfer est vide, les vrais démons sont ici.
Shakespeare.
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