Chapitre 24 : Origine {2ème partie}

- U-un...p-pirate ? finit-il par murmurer, luttant pour comprendre ce qu'il venait d'entendre.

Le gouverneur Richard se tenait derrière son bureau, son visage passant par un éventail d'émotions : choc, incrédulité, colère et enfin une profonde déception. Sa fille unique, Élisabeth, la douce et merveilleuse Élisabeth, fiancée à un pirate ? L'idée semblait totalement inconcevable. Il se laissa retomber lourdement dans son fauteuil, fixant sa fille avec des yeux incrédules.

- Élisabeth, commença-t-il, sa voix tremblant légèrement de colère refoulée, dites-moi que ce n'est pas vrai...Dites-moi que ce n'est qu'une mauvaise blague !

La jeune femme resta silencieuse, le regard baissé mais résolu. Elle savait que ses mots avaient frappé son père comme un coup de poignard, mais elle ne pouvait pas nier la vérité.

Richard se redressa dans son fauteuil, passant une main sur son visage comme pour chasser un mauvais rêve.

- UN PIRATE, Élisabeth ? Un manipulateur et un bandit ! VOUS ÊTES fiancée à un homme de cette engeance ? Sa voix montait en intensité à mesure qu'il parlait, la colère perçant de plus en plus clairement.

Élisabeth prit une profonde inspiration, relevant finalement les yeux pour rencontrer le regard furieux de son père.

- Oui, père, dit-elle doucement mais fermement. Il est un pirate, mais il est aussi un homme bon, un homme que j'aime de tout mon cœur ! déclara-t-elle sérieusement, en lançant un regard noir à son père.

Le gouverneur se leva brusquement, frappant du poing sur la table.

- UN HOMME BON ? Un homme bon ne vit pas en dehors de la loi, Élisabeth ! Un homme bon ne sème pas le chaos et la peur sur LES MERS !? cria-t-il sur le choque.

Les mots de son père étaient comme des flèches acérées, mais Élisabeth ne vacilla pas.

- Père, vous ne le connaissez pas comme moi. Il n'est pas ce que vous imaginez. Il est courageux, noble, et il m'aime sincèrement !

Richard secoua la tête, luttant pour garder son calme.

- Vous êtes aveuglée par des illusions, ma fille. Les pirates sont des maîtres de la manipulation. Ils ne cherchent qu'à satisfaire leurs propres intérêts...s'écrie-t-il une nouvelle fois, en essayant de faire comprendre à sa fille, que c'était la pire décision pour son avenir.

Élisabeth sentit les larmes monter, mais elle les refoula.

- Je sais que c'est difficile à accepter, mais je crois en lui. Il n'est pas comme les autres. Nous avons un avenir ensemble, un avenir que je ne peux abandonner ! répondit-elle finalement, en soupirant silencieusement.

Le silence retomba lourdement dans la pièce. Richard se tourna, regardant par la fenêtre, ses pensées en tumulte. Il voyait ses espoirs et ses plans pour l'avenir de sa fille s'effondrer devant ses yeux. Après un moment, il se retourna vers elle, une tristesse profonde se lisant dans ses yeux.

Richard fixa sa fille avec un mélange de désespoir et de colère. Chaque mot qu'elle prononçait, chaque geste qu'elle faisait ne faisait qu'accentuer la distance entre eux. Finalement, il soupira, ses épaules s'affaissant sous le poids de la situation.

- Élisabeth, dit-il doucement, presque en suppliant, je t'en prie, reconsidère votre décision. Si cet homme vous aime vraiment, il renoncera à sa vie de pirate pour vous ! Mais je ne peux accepter cette union sans savoir qu'il est prêt à changer.

Élisabeth secoua la tête, les larmes aux yeux.

- Père, il ne s'agit pas de changer qui il est. Il est déjà un homme bon et juste. Son statut ne devrait pas être un obstacle à notre bonheur. Je t'en supplie, donne-nous ta bénédiction.

Mais Richard, submergé par la frustration, perdit patience.

- ASSEZ ! cria-t-il, sa voix résonnant dans la pièce. Je ne veux rien entendre de plus sur ce sujet. Vous devez choisir, Élisabeth. Choisissez entre votre peuple, votre confort, votre famille...Ou ce pirate !

Élisabeth, surprise et confuse, chercha les mots pour répondre.

- Père, vous ne pouvez pas me demander de faire un tel choix. Je ne choisirai pas entre l'homme que j'aime et mon confort personnel. Mon amour pour lui ne remet pas en cause mon dévouement à notre famille.

Richard lança un regard noir à sa fille, ses yeux brûlant de colère et de désespoir.

- Très bien, dit-il froidement. Si vous refusez de choisir, je prendrai les mesures nécessaires pour protéger notre famille.

Il se leva brusquement et se dirigea vers la porte, appelant les soldats.

- SOLDATS, Amenez-moi le capitaine des gardes, IMMÉDIATEMENT ! ordonna-t-il.

Les soldats arrivèrent en courant, et Richard leur donna ses instructions sans hésitation.

- Retrouvez cet homme, ce pirate, et envoyez-le au cachot. Qu'il sache qu'il ne peut pas impunément déshonorer MA FILLE ET MA FAMILLE ! cria-t-il en ordonnant, à ses sujets de partir captuer le pirate.

Élisabeth, choquée et désespérée, se précipita vers son père.

- Non, père, je vous en prie, ne fais pas ça !

Mais Richard se détourna, le visage fermé et résolu.

- C'est vous qui avez choisi, Élisabeth, dit-il sans la regarder. Vous avez choisi de protéger un homme au détriment de ta famille. Maintenant, assumez-en les conséquences.

Les soldats partirent exécuter les ordres, laissant Élisabeth debout, dévastée, au milieu de la pièce. Ses rêves d'amour et de bonheur semblaient s'effondrer autour d'elle, chaque pas de ses gardes résonnant comme un coup de marteau sur son cœur.

Elle sentit son cœur se serrer en sortant du bureau de son père, ses yeux capturant la scène déchirante qui se déroulait devant elle. Des dizaines de soldats se précipitaient hors du manoir, leurs bottes frappant le sol en un martèlement menaçant. Chaque homme en uniforme représentait une menace pour l'homme qu'elle aimait. Elle savait qu'elle devait agir rapidement.

Les larmes montèrent à ses yeux, non par tristesse, mais par une colère brûlante qui grondait en elle. Elle ne pouvait pas laisser son père détruire l'homme qu'elle aimait. Ses pensées tourbillonnaient alors qu'elle cherchait désespérément une solution. Son regard se posa sur une fenêtre ouverte. Sans hésiter, elle ignora les appels furieux de son père et souleva sa robe, se préparant à sauter.

Élisabeth se hissa par la fenêtre, se laissant tomber avec grâce sur le sable en contrebas. La douceur du sable amortit sa chute, sa robe volumineuse se déployant comme un oreiller protecteur. Elle se redressa rapidement, essuyant les grains de sable de ses mains, et se mit à courir vers la plage. Elle retira ses talons sans perdre de temps, les jetant de côté pour mieux courir. Le bas de sa robe relevé, elle courait aussi vite que ses pieds nus le permettaient.

Elle entendit les cris de son père derrière elle, appelant les soldats à la poursuivre.

- Ne la laissez pas s'échapper ! ordonna-t-il, sa voix emplie de trahison et de colère. Les soldats se retournèrent, se lançant à sa poursuite avec détermination.

Élisabeth courait à travers les dunes, son cœur battant à tout rompre. Elle savait qu'elle devait atteindre la plage avant les soldats. Chaque pas en avant était un pas de plus vers la liberté et l'amour. Elle repensait à son amant, espérant de tout son cœur qu'il serait là, prêt à partir avec elle avant que les soldats ne les atteignent.

Les soldats se rapprochaient, leurs voix se faisant entendre derrière elle. Élisabeth redoubla d'efforts, sentant l'adrénaline alimenter ses mouvements. Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, voyant les soldats se rapprocher dangereusement. Mais elle refusait de céder à la peur.

En atteignant la plage, elle vit au loin le navire de son amant, ancré près du rivage. Un sentiment de soulagement la submergea, mais elle savait que le danger n'était pas encore écarté. Elle courut vers le bateau, criant son nom dans l'espoir qu'il l'entendrait.

- TRITANUS ! hurla-t-elle, en s'approchant du navire de son fiancé.

Dans cette douce souffrance ~
Dont, j'ai payé toute les offenses !
Écoute comme mon cœur est immense ?

Enfin, elle le vit apparaître sur le pont, son regard se tournant vers elle avec surprise et inquiétude. Il sauta à terre et courut à sa rencontre.

- Élisabeth ! Vous êtes arrivée plutôt que prévu ? Comment allez-vous ? cria-t-il en la voyant arriver.

Essoufflée mais déterminée, elle se jeta dans ses bras.

- Nous devons partir, maintenant ! haleta-t-elle. Les soldats de mon père sont après nous...Je t'expliquerai tout en chemin.

- Partir ? Mais-

- MAINTENANT !

Sans perdre un instant, il la prit par la main et la conduisit vers le bateau. Les soldats étaient maintenant visibles, courant vers eux avec des armes en main. Mais Élisabeth et son amant montèrent à bord, hurlant des ordres à l'équipage pour lever l'ancre et se préparer à partir.

Alors que le bateau s'éloignait du rivage, Élisabeth regarda en arrière, voyant les soldats atteindre la plage, impuissants face à leur fuite. Elle savait que cette évasion n'était que le début de leur lutte pour être ensemble, mais pour l'instant, elle était avec l'homme qu'elle aimait, prête à affronter tous les dangers à ses côtés.

Les larmes coulaient sans retenue sur les joues d'Élisabeth alors qu'elle se réfugiait dans les bras réconfortants de son fiancé, le capitaine Tritanus Blackthorn. Chaque mètre parcouru par le navire la faisait s'éloigner de l'endroit où elle avait grandi, de la maison qu'elle avait toujours connue. Son cœur était lourd de chagrin, mais elle savait que c'était le seul moyen d'être avec l'homme qu'elle aimait.

Tritanus, sentant la détresse de sa bien-aimée, passa doucement une main réconfortante dans ses cheveux soyeux. Il comprit immédiatement que la discussion avec son père avait dû mal se dérouler. Le silence de la mer était seulement interrompu par les sanglots étouffés d'Élisabeth et le doux murmure des vagues contre la coque du navire.

Élisabeth leva enfin la tête, ses yeux remplis de larmes, pour croiser le regard violet et rassurant de Tritanus. Elle inspira profondément avant de parler, ses mots chargés de détermination et d'amour.

- Tritanus, même si je n'ai pas obtenu la bénédiction de mon père, je vous aurais épousé de toute façon. Rien ni personne ne peut changer ce que je ressens pour vous ! déclara-t-elle sérieusement, en souriant à son amoureux.

Le capitaine sourit doucement, une lueur tendre dans ses yeux. Il essuya une larme sur la joue d'Élisabeth avec son pouce avant de lui caresser tendrement le visage.

- Plus rien ne pourra nous séparer à présent, ma chère Élisabeth, murmura-t-il. Nous avons franchi tant d'obstacles pour être ensemble. Maintenant, nous pouvons enfin vivre notre amour librement...dit-il calmement, d'une voix douce.

Le regard d'Élisabeth s'illumina à ces mots, malgré la douleur de quitter son foyer. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix. Leurs vies ensemble seraient peut-être pleines de défis, mais elle était prête à les affronter avec lui. Ensemble, ils regardèrent l'horizon, le cœur empli d'espoir et de détermination.

Le bateau s'éloignait lentement de la côte, laissant derrière lui une traînée d'écume blanche. Le futur était incertain, mais dans les bras de Tritanus, Élisabeth se sentait prête à affronter tout ce qui viendrait. Ils étaient unis par un amour profond et inébranlable, et rien ne pourrait désormais les séparer.

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Le navire de Tritanus accosta doucement sur une île déserte, baignée par le soleil éclatant et entourée d'eaux cristallines. Cela faisait quelques semaines qu'Élisabeth et lui étaient mariés, et chaque jour passé ensemble avait renforcé leur lien et leur amour. Tritanus avait pris la décision de faire de cette île leur nouveau foyer, un endroit où ils pourraient construire leur avenir ensemble.

Élisabeth s'était parfaitement intégrée à la vie à bord du navire. Elle était devenue une aide précieuse pour l'équipage, s'occupant de nourrir les marins avec des repas chauds et savoureux. Elle avait également appris à manier les sabres, s'amusant à s'entraîner avec les hommes d'équipage, ce qui lui avait valu leur respect et leur affection. De plus, ses connaissances en médecine, acquises bien avant son mariage, lui permettaient de soigner les maladies et les blessures, assurant ainsi que personne ne tombe gravement malade.

Tritanus donna l'ordre à son équipage de commencer la construction de plusieurs grandes maisons en utilisant les arbres et les autres ressources naturelles disponibles sur l'île. Les hommes se mirent immédiatement au travail, abattant des arbres et coupant du bois pour bâtir les fondations de leur nouveau village. L'atmosphère était animée par le bruit des marteaux, des scies et des conversations enthousiastes.

Élisabeth observait joyeusement les progrès depuis une colline surplombant le chantier, son mari la tenant par la taille. Tritanus était fier de son équipage et de l'avenir qu'ils étaient en train de construire.

- Regardez, Élisabeth, dit-il en souriant, son regard parcourant le paysage. Nous allons créer ici un endroit merveilleux, où nous pourrons vivre heureux et en paix ! Je vous le promets ma douce femme, qu'on aura un avenir majestueux ! s'exclama-t-il joyeusement, en embrassant le haut de la tête de sa femme.

Elle tourna la tête vers lui, ses yeux brillants de bonheur et d'espoir.

- Je n'aurais jamais imaginé être aussi heureuse, Tritanus. Merci de m'avoir donné cette chance....murmura-t-elle d'un ton amoureux, en lançant un regard doux à sa mari.

Elle se blottit contre lui, sentant la chaleur rassurante de son corps.

- C'est moi qui vous remercie, répondit-il en caressant doucement ses cheveux. Vous êtes ma lumière, mon étoile ! Ensemble, nous réaliserons de grandes choses.

Alors qu'ils observaient les marins travailler avec diligence, Élisabeth se laissait emporter par ses rêves. Elle voyait déjà les maisons terminées, le village s'animant de vie, les enfants jouant sur la plage, et les rires résonnant sous les arbres. Cet endroit serait leur sanctuaire, un havre de paix loin des conflits et des dangers du monde extérieur.

Le travail progressait rapidement, chaque homme motivé par la vision d'un avenir meilleur. Les fondations des maisons prenaient forme, les murs se dressaient, et les toits commençaient à couvrir les structures. Élisabeth participait autant qu'elle le pouvait, apportant de l'eau aux travailleurs, aidant à transporter des matériaux, et offrant des encouragements à chacun.

Tritanus et Élisabeth restaient côte à côte, regardant leur rêve devenir réalité. Le futur s'annonçait radieux, et ils étaient prêts à l'affronter ensemble, main dans la main. Leurs cœurs étaient remplis d'espoir et de détermination, sachant que tant qu'ils seraient ensemble, rien ne pourrait les arrêter.

Après six mois de travail acharné, l'île des Pirates était enfin achevée. Le village était un mélange harmonieux de maisons solides et de structures fonctionnelles, entourées par la beauté sauvage de la nature. Les chefs incontestés de cette île étaient le capitaine Tritanus Blackthorn et sa douce épouse Élisabeth, qui avaient gagné le respect et l'admiration de tous les habitants.

La maison de Tritanus et Élisabeth était une belle demeure en bois, construite avec soin et amour. Élisabeth s'occupait du ménage, veillant à ce que leur maison soit toujours propre et accueillante. Elle préparait des repas délicieux pour Tritanus et l'équipage, utilisant les fruits et légumes frais qu'elle achetait au marché local. Ses talents culinaires étaient devenus légendaires parmi les pirates, qui se réjouissaient de déguster ses plats.

Au marché, Élisabeth discutait avec les femmes pirates, écoutant attentivement leurs récits d'aventures et de voyages. Ces échanges lui apportaient une grande joie, lui permettant de se sentir connectée à la communauté et de s'intégrer pleinement dans cette nouvelle vie. Elle ne portait plus ses habits chics d'antan; désormais, elle arborait une robe simple et pratique, accompagnée de bottes robustes. Cette tenue reflétait son adaptation à sa nouvelle existence et son bonheur dans ce cadre.

Élisabeth rayonnait de bonheur. Chaque jour, elle se réveillait avec un sourire, prête à embrasser les tâches quotidiennes et les moments partagés avec Tritanus et leurs amis pirates. Elle était comblée par cette vie simple mais riche en émotions et en expériences. Son amour pour Tritanus s'était encore renforcé au fil du temps, chaque journée passée ensemble consolidant leur lien indéfectible.

Un après-midi, alors qu'elle rangeait la cuisine après un repas partagé avec l'équipage, Élisabeth s'arrêta un instant pour regarder par la fenêtre. Le soleil baignait l'île d'une lumière dorée, et les rires des enfants jouant sur la plage résonnaient dans l'air. Elle sourit en pensant à la chance qu'elle avait de vivre ici, entourée de gens qu'elle aimait et respectait.

Tritanus entra dans la pièce, attiré par la vision de sa femme rayonnante. Il l'enlaça doucement par derrière, posant son menton sur son épaule.

- À quoi penses-tu, ma chère ? demanda-t-il, sa voix empreinte de tendresse.

Élisabeth se tourna légèrement pour lui faire face, ses yeux brillants de bonheur.

- Je pense à quel point je suis heureuse, Tritanus. Je souhaite que ce rêve ne se termine jamais !

Tritanus sourit en caressant doucement sa joue.

- Nous avons construit quelque chose de magnifique ici, Élisabeth. Tant que nous serons ensemble, ce rêve continuera ! dit-il gentiment, en faisant rire sa femme.

Elle hocha la tête, son cœur débordant de gratitude et d'amour. Elle savait que, peu importe les défis à venir, leur amour et leur détermination les guideraient toujours vers un avenir radieux. Ensemble, ils avaient trouvé leur paradis sur cette île des Pirates, et rien ne pourrait leur enlever ce bonheur, encore moins leur enfant qu'elle attendait actuellement.





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La nuit était tombée sur l'île des Pirates, mais la maison de Tritanus et Élisabeth était remplie de lumière et d'agitation. Élisabeth était en plein travail, sur le point de donner naissance à leur premier enfant. Les femmes pirates, ses amies et confidentes, étaient toutes présentes dans la chambre, prêtes à aider leur chef et exemple dans ce moment crucial.

Élisabeth était allongée sur le lit, le visage marqué par la douleur et la concentration. Les contractions étaient intenses et rapprochées, rendant chaque moment plus difficile que le précédent. Elle serrait la main de Tritanus avec une force incroyable, cherchant du réconfort dans sa présence.

Tritanus, le capitaine redouté des mers, se trouvait pour la première fois de sa vie en proie à une peur profonde. Il voyait la douleur dans les yeux de sa femme et se sentait impuissant. Son visage habituellement impassible était maintenant marqué par l'inquiétude et l'angoisse.

- Courage, mon amour, murmura-t-il, la voix tremblante d'émotion. Je suis là, je ne vius quitterai pas !

Les femmes pirates entouraient Élisabeth, lui prodiguant des encouragements et des instructions. L'une d'elles, une femme aux cheveux argentés nommée Marla, qui avait déjà assisté à plusieurs accouchements, dirigeait les opérations.

- Allez, Élisabeth ! Vous pouvez le faire. Respire profondément et pousse quand je te le dis.

Élisabeth hocha faiblement la tête, essayant de se concentrer sur les paroles de Marla malgré la douleur qui irradiait de son ventre. Elle prit une profonde inspiration et poussa de toutes ses forces, les larmes de douleur roulant sur ses joues. Les femmes autour d'elle continuaient de l'encourager, leurs voix se mêlant dans une cacophonie de soutien et de solidarité.

Le temps semblait s'étirer interminablement. Chaque minute était une lutte, chaque seconde une épreuve. Tritanus ne lâchait pas la main de sa femme, sentant chaque tressaillement de douleur à travers leur étreinte. Son cœur battait la chamade, son esprit hanté par l'inquiétude pour la femme qu'il aimait plus que tout.

Enfin, après ce qui parut être une éternité, Marla leva la tête et sourit.

- Je vois la tête ! Encore un effort, Élisabeth, vous y êtes presque !

Rassemblant toutes ses forces, Élisabeth poussa une dernière fois avec un cri déchirant. Un instant plus tard, le premier cri de leur enfant résonna dans la pièce. Les femmes éclatèrent en acclamations, et Tritanus sentit les larmes monter à ses yeux. Marla, avec des mains expertes, prit le bébé et le nettoya rapidement avant de le placer sur la poitrine d'Élisabeth.

Élisabeth, épuisée mais radieuse, regarda le visage de son nouveau-né avec des larmes de joie. Tritanus se pencha pour embrasser tendrement le front de sa femme et caresser la tête de leur enfant.

- Vous êtes été incroyable, murmura-t-il, sa voix pleine de fierté et d'amour.

Élisabeth sourit faiblement, les yeux mi-clos.

- Nous avons une fille, Tritanus, dit-elle avec un soupir de soulagement.

Tritanus serra sa femme et son enfant contre lui, sentant une vague de bonheur l'envahir.

- Oui, nous avons une fille. Et je te promets que je veillerai toujours sur vous deux.

La chambre se remplit d'un sentiment de triomphe et de nouvelle vie. Les femmes pirates, témoins de ce moment magnifique, se congratulaient et échangeaient des sourires de complicité. Élisabeth, malgré l'épuisement, se sentait comblée. Elle avait traversé l'épreuve la plus difficile de sa vie, et maintenant, elle tenait dans ses bras la preuve vivante de l'amour qu'elle partageait avec Tritanus.

La chambre baignait dans une douce lumière, apaisée après l'intensité de l'accouchement. Le capitaine Tritanus Blackthorn, toujours émerveillé par ce moment, s'approcha doucement de sa femme et de leur nouveau-né. Ses yeux, habituellement perçants et intenses, étaient maintenant pleins de tendresse et de curiosité.

Il s'accroupit à côté du lit, approchant son visage de celui de son épouse.

- Elle est magnifique...murmura-t-il, la voix empreinte d'émotion. Avez-vous déjà pensé à un nom pour notre petite fille ?

Élisabeth, encore épuisée mais radieuse, leva les yeux vers son mari avant de les baisser à nouveau vers leur enfant. Le bébé, emmitouflé dans une couverture douce, ouvrait et fermait les yeux, révélant des iris d'un violet profond, identiques à ceux de Tritanus. Elle sourit, une tendresse infinie dans le regard.

- Oui, répondit-elle doucement, sa voix un murmure apaisé. Elle caressa délicatement la joue de leur bébé, sentant la chaleur et la douceur de sa peau. Je pense que nous devrions l'appeler Isabelle.

Tritanus regarda sa femme, puis leur fille, et un sourire éclatant illumina son visage.

- Isabelle, Isabelle Blackthorn répéta-t-il doucement...C'est un nom parfait !

Élisabeth hocha la tête, ses yeux remplis de larmes de bonheur.

- Isabelle, comme une promesse d'un avenir radieux. dit-elle sûrement voix douce, en souriant à son bébé.

Le capitaine Tritanus embrassa tendrement le front de sa femme et caressa la tête de leur nouveau-né.

- Bienvenue dans notre monde, Isabelle. Nous te protégerons et t'aimerons de tout notre cœur !

Les femmes pirates, encore présentes dans la pièce, souriaient et murmuraient entre elles, partageant la joie de ce moment unique. L'île des Pirates, habituellement synonyme d'aventure et de dangers, devenait ce soir-là le théâtre d'une histoire d'amour et de famille.

Élisabeth, malgré la fatigue, sentait une paix profonde l'envahir. Elle avait trouvé son bonheur, et en regardant les yeux violets de sa petite Isabelle, elle savait qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin pour affronter l'avenir. Tritanus, son rocher et son amour, était à ses côtés, et ensemble, ils feraient de leur île un véritable foyer.

Cette nuit-là, une nouvelle étoile brillait dans le ciel de l'île des Pirates, marquant le début d'une nouvelle ère pour Élisabeth, Tritanus et leur précieuse Isabelle.

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Le lendemain matin, une effervescence particulière régnait sur l'île des Pirates. Les villageois, déjà bienveillants et loyaux envers leur chef, accueillaient avec joie l'annonce de la naissance de la fille de leur capitaine. Tritanus Blackthorn, arborant un sourire radieux, se tenait sur une estrade improvisée au centre du village. Son visage, habituellement durci par les épreuves de la vie de pirate, rayonnait d'une fierté sans égale.

- Mes amis ! déclara-t-il d'une voix forte, captant l'attention de tous. Aujourd'hui, nous célébrons l'arrivée d'une nouvelle étoile dans notre ciel. Ma fille, Isabelle, est née cette nuit ! Des acclamations enthousiastes s'élevèrent de la foule. Faisons en sorte que ce jour soit mémorable, en l'honneur de ma fille et de son incroyable mère, Élisabeth.

Tandis que la fête battait son plein en bas, Élisabeth se tenait à la fenêtre de leur maison, observant les réjouissances. Elle tenait doucement Isabelle dans ses bras, la berçant avec tendresse. Sa voix douce et mélodieuse s'éleva dans l'air, chantant une berceuse apaisante que sa propre mère lui chantait autrefois. La petite Isabelle, paisible et rassurée, s'endormait lentement au son de la voix de sa mère.

Soudain, une quinte de toux secoua Élisabeth. Elle détourna la tête, essayant de ne pas perturber le sommeil de son bébé, mais la douleur était trop forte. En couvrant sa bouche avec sa main, elle sentit quelque chose de chaud et humide. Lorsqu'elle regarda sa main, elle vit des taches de sang. Son cœur se serra de tristesse et de peur.

Elle soupira, fixant son regard sur le visage paisible de sa fille.

- Oh, ma douce Isabelle, murmura-t-elle avec une infinie tendresse. Comme je voudrais pouvoir être là pour vous, vous voir grandir, vous accompagner dans chaque étape de votre vie. Mais je crains que mon temps ne soit limité...murmura-t-elle tristement, en tenant fermement sa fille dans ses bras.

Ses yeux se remplirent de larmes, mais elle s'efforça de rester forte pour sa fille.

Élisabeth savait que sa maladie, qu'elle avait réussi à tenir en échec grâce aux traitements dans son ancienne vie, la rattrapait désormais. L'absence de soins adéquats sur l'île des Pirates ne faisait qu'accélérer le processus. Elle ne voulait pas alarmer Tritanus, mais elle savait que lui aussi avait remarqué son état de santé déclinant. Depuis des mois, il cherchait désespérément des remèdes, des herbes, des potions, n'importe quoi pour la sauver, mais en vain.

Elle caressa tendrement la joue de sa fille, déterminée à lui donner tout l'amour possible durant le temps qui lui restait.

- Je vous aime tellement, Isabelle ! Vous êtes la lumière de ma vie, et je veux que vous sachez que chaque moment passé avec vous est un trésor inestimable pour moi...chuchota-t-elle d'une voix paisible, en embrassant le front de son enfant.

Alors que la fête continuait de battre son plein dehors, Élisabeth, malgré la douleur et l'inquiétude, trouvait la force de sourire en regardant son enfant. Elle se promettait de savourer chaque instant, de créer des souvenirs précieux pour Isabelle, même si elle ne pouvait pas rester avec elle aussi longtemps qu'elle l'aurait souhaité. Tritanus et elle avaient construit une vie pleine d'amour et de bonheur, et elle voulait que cela se reflète dans chaque instant passé avec leur fille.

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Le lendemain de la fête, Élisabeth se promenait dans le marché du village avec Isabelle dans ses bras. La matinée était fraîche et agréable, et le soleil illuminait doucement les rues pavées de l'île des Pirates. Les étals étaient déjà bien fournis de fruits exotiques, de poissons fraîchement pêchés, et de toutes sortes de marchandises venues des quatre coins du monde.

Isabelle dormait paisiblement contre sa mère, son petit visage serein caché à moitié par une couverture en laine douce. Élisabeth souriait en regardant sa fille, son cœur se remplissant d'un amour immense. Elle ajusta doucement la couverture pour s'assurer que sa petite était bien au chaud.

En traversant le marché, Élisabeth remarqua plusieurs nouvelles têtes parmi les villageois. Des visiteurs, sans doute des commerçants ou des aventuriers venus découvrir cette île prospère sous la gouvernance bienveillante du capitaine Tritanus Blackthorn. Elle échangea des sourires et des salutations avec certains d'entre eux, heureuse de voir l'île attirer des gens de différents horizons.

Alors qu'elle sélectionnait des légumes pour le dîner de ce soir, ses pensées dérivèrent vers son père, le gouverneur Richard. Elle se demanda s'il pensait encore à elle, s'il regrettait leur séparation. Un soupir s'échappa de ses lèvres, empli de mélancolie et de résignation. Elle baissa les yeux vers Isabelle, endormie paisiblement dans ses bras, et une nouvelle vague de tristesse l'envahit.

- Père, si seulement vous saviez...murmura-t-elle, sa voix douce perdue dans le brouhaha du marché.

Son père ignorait l'existence de sa petite-fille, et Élisabeth savait qu'il ne l'apprendrait peut-être jamais. Mais c'était mieux ainsi. Si un jour, par malheur, son père la retrouvait, cela signifierait la fin de tout ce qu'elle chérissait. Elle perdrait Tritanus, son rêve, son bonheur, et surtout son enfant.

Elle essuya discrètement une larme qui menaçait de couler, puis redressa la tête, décidée à ne pas se laisser submerger par la tristesse. Elle devait rester forte pour Isabelle et pour Tritanus. Leur vie ici, sur cette île, était un trésor qu'elle devait protéger à tout prix.

Continuant son chemin à travers le marché, Élisabeth acheta tout ce dont elle avait besoin pour le dîner, échangeant quelques mots avec les marchands amicaux. Chaque sourire échangé, chaque geste de gentillesse renforçait sa détermination à savourer chaque instant de cette vie qu'elle avait choisie.

Soudain, Élisabeth entendit des cris de rage et des pleurs venant du port. Son cœur s'emballa, et elle s'approcha prudemment pour voir ce qui se passait. Elle vit alors un navire arborant les couleurs de sa famille, un spectacle qui la pétrifia sur place. Ses yeux s'écarquillèrent de choc et de peur, et elle serra instinctivement Isabelle contre elle.

Un soldat, reconnaissant Élisabeth, s'approcha en criant :

- Élisabeth ! Par ordre du gouverneur Richard, vous êtes recherchée ! Vous devez revenir immédiatement !

La foule, attirée par les cris et l'agitation, commença à se rassembler autour de la scène. Les regards se tournaient vers Élisabeth, remplis de curiosité et d'inquiétude. Leurs murmures montaient comme un grondement autour d'elle.

Élisabeth, figée par la peur et la confusion, sentit son cœur se serrer. La panique monta en elle, mais elle savait qu'elle devait agir rapidement. Elle jeta un dernier regard vers le navire de sa famille, se rappelant soudainement de tout ce qu'elle avait fui pour construire cette nouvelle vie. Elle n'était pas prête à tout perdre.

Prenant une profonde inspiration, Élisabeth se retourna brusquement et se mit à courir, ses jambes engourdies par l'adrénaline. Isabelle, toujours endormie, était solidement maintenue contre elle. Le soldat, réalisant qu'elle tentait de s'échapper, se lança à sa poursuite.

Les passants s'écartèrent précipitamment pour éviter la collision, et certains tentèrent de ralentir les soldats, criant des encouragements à Élisabeth. Ses pieds nus frappaient le sol dur, et elle pouvait sentir les regards inquiets et solidaires des villageois sur elle.

Elle courait aussi vite que ses jambes le permettaient, son souffle court et rapide. Ses pensées tourbillonnaient, cherchant une échappatoire. Elle savait que si elle était capturée, ce serait la fin de tout ce qu'elle aimait.

Élisabeth s'arrêta derrière un navire, le souffle court, son cœur battant à tout rompre. Elle se cacha dans l'ombre, jetant des coups d'œil anxieux pour s'assurer que les soldats ne l'avaient pas encore repérée. Elle baissa les yeux vers Isabelle, qui venait de se réveiller, ses petits yeux scintillant de joie en voyant sa mère. Le contraste entre l'innocence de son enfant et le danger imminent la brisa.

Les larmes commencèrent à couler silencieusement sur les joues d'Élisabeth. Elle savait qu'elle ne pouvait pas laisser les soldats capturer Isabelle. Elle ne pouvait pas permettre à son enfant de vivre un cauchemar, de grandir dans la peur et la captivité. Tritanus n'était toujours pas là pour les aider, et elle devait agir rapidement pour protéger leur fille.

Embrassant le front d'Isabelle, Élisabeth murmura avec une voix tremblante :

- Je suis tellement désolée, ma chérie. Je vous aime plus que tout au monde. Parfois, une mère doit faire des sacrifices pour le bien de son enfant...chuchota-t-elle la dernière partie.

Elle regarda autour d'elle, cherchant désespérément une solution. Ses yeux se posèrent sur un panier en osier posé près du navire. Elle s'approcha du panier, le cœur lourd, et déposa délicatement Isabelle à l'intérieur. L'enfant la regarda avec ses grands yeux innocents, sans comprendre ce qui se passait.

Élisabeth embrassa sa fille une dernière fois, ses larmes tombant sur le visage d'Isabelle.

- Je prie pour que vous soyez en sécurité, mon amour, murmura-t-elle. Pardonnez-moi !

Elle poussa le panier vers l'eau, les mains tremblantes, et regarda la mer emporter doucement le panier vers l'océan. Son cœur se serra douloureusement en voyant son enfant s'éloigner. Elle savait qu'elle venait de faire le choix le plus difficile de sa vie.

Les soldats approchaient de plus en plus de sa cachette, leurs voix se rapprochant dangereusement. Élisabeth tomba à genoux sur le sable, les mains couvrant son visage, pleurant silencieusement. Chaque larme était une excuse, une prière pour le futur de sa fille.

Le panier flottait maintenant loin dans l'eau, emportant avec lui la partie la plus précieuse de sa vie. Élisabeth se redressa, ses yeux rouges et gonflés, mais une détermination nouvelle brûlait en elle. Elle devait survivre pour Tritanus, pour l'amour qu'ils partageaient, et surtout pour Isabelle. Un jour, elle espérait pouvoir retrouver sa fille et lui expliquer pourquoi elle avait dû prendre cette décision.

Les soldats finirent par la trouver, mais Élisabeth, vidée de toute résistance, se laissa capturer. Sa dernière pensée, alors qu'ils l'emmenaient, fut une prière pour la sécurité d'Isabelle, portée par les vagues vers un avenir incertain, mais, elle l'espérait, sûr et loin des dangers.

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