Chapitre 23 : Origine {1ère partie}

Elena, submergée par une vague d'émotions contradictoires, se détacha brusquement des bras réconfortants d'Eve. Ses larmes avaient laissé place à une colère brûlante, alimentée par la confusion et la douleur de la découverte. Elle recula de quelques pas, ses yeux fixant Capitaine Scarlet avec une intensité fulgurante.

- Tout est de votre faute ! cria-t-elle, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre dans le calme environnant. Si vous n'étiez pas apparue dans nos vies, tout ça n'aurait jamais été révélé !

Capitaine Scarlet, surprise par cette attaque soudaine, fronça les sourcils. Elle tenta de garder son calme, bien que l'accusation injuste de sa demi-sœur la pique au vif.

- En quoi est-ce ma faute, Elena rétorqua-t-elle, sa voix plus dure qu'elle ne l'aurait voulu. Je n'étais même pas née à l'époque de ces événements...chuchota-t-elle froidement la dernière partie de sa phrase.

Elena, son regard flamboyant, se sentit déstabilisée un instant par la logique implacable de Scarlet. Mais la colère continuait de l'aveugler.

- Peut-être pas, mais depuis que vous êtes arrivée, tout a changé ! Elle serra les poings, sa respiration rapide et saccadée. Vous avez bouleversé ma vie, nos vies, avec vos secrets et vos mystères !

Eve, sentant la situation dégénérer, s'interposa doucement entre les deux femmes.

- Elena, calmez-vous ! Capitaine Scarlet n'est pas responsable des actions du passé. Ce que nous découvrons ici concerne des décisions prises, il y a longtemps, par des personnes que nous aimons toutes les deux.

Mais Elena, en proie à ses émotions, ne semblait pas prête à entendre raison.

- Comment pouvez-vous dire ça, Eve ? Tout ce que je savais de ma vie est maintenant en miettes ! Et tout ça parce que nous avons découvert cette vérité ! cria-t-elle furieusement, en lançant un regard noir à la jeune sorcière.

La tension dans l'air était palpable alors que capitaine Scarlet, les yeux étincelant de colère contenue, s'avança vers Elena. Le regard noir qu'elle lui lança transperça l'air comme une lame, et chaque pas résonnait avec une détermination farouche.

- Vous croyez être la seule à souffrir, Elena ? lança-t-elle, sa voix vibrante de défi. VOUS croyez que je n'aimerais pas avoir des explications sur mon propre passé ? Vous croyez que cette histoire m'amuse, car je suis un pirate ? Alors là, j'espère que vous PLAISANTEZ !?

Elle continua de s'approcher, son regard ne quittant pas celui de sa demi-sœur, ignorant les tentatives d'Eve pour la calmer. Eve, inquiète, essayait de s'interposer, mais Scarlet la contourna avec une détermination inébranlable.

- Moi aussi, j'ai vécu des choses horribles, poursuivit Scarlet, sa voix montant en intensité. MOI aussi, j'ai vu ma vie réduite en miettes bien avant de vous rencontrer !

Elle se planta devant Elena, leurs visages maintenant très proches, ses yeux brûlant de colère et de douleur refoulée.

- Vous n'êtes pas la seule à souffrir, PETITE FILLE GÂTÉE D'UN RICHE BOURGEOIS !?

Les mots, acerbes et pleins de ressentiment, fusèrent de ses lèvres avec une force brute.
Elena, frappée par la dureté des paroles de Scarlet, recula d'un pas, son visage se tordant sous l'effet de l'attaque verbale. La douleur et l'incompréhension se mélangeaient dans ses yeux, mais elle n'avait pas de réponse immédiate.

Eve, alarmée, réussit enfin à se placer entre les deux femmes, levant les mains en signe de paix.

- Arrêtez ! Ce n'est pas le moment de nous déchirer entre nous. Nous devons rester unies pour affronter ces révélations.

Capitaine Scarlet, respirant lourdement, ferma les yeux un instant, essayant de contenir l'orage intérieur qui menaçait de la submerger. Elle savait que ses paroles avaient été cruelles, mais la douleur et la frustration de son passé refusaient d'être étouffées plus longtemps.

Elena, les larmes aux yeux, sentit un mélange d'émotions contradictoires la traverser.

- J-e je ne savais pas ! balbutia-t-elle, cherchant ses mots.

Les yeux de capitaine Scarlet s'ouvraient à nouveau et lançaient des éclairs alors qu'elle s'approchait brusquement d'Elena, ses paroles fendant l'air comme des coups de fouet.

- Vous osez me traiter de tous les noms et me juger, mais vous ne vous souvenez jamais de ce que j'ai fait pour VOUS ! hurla-t-elle, sa voix vibrante de rage et de frustration. Qui vous a sauvé de l'attaque des pirates fantômes sur votre île ? Qui vous a protégé de cette blessure au ventre, risquant SA PROPRE VIE, ALORS QUE JE SUIS CENSÉE ÊTRE MANIPULATRICE, ÉGOÏSTE, CHERCHEUSE DE TRÉSORS, FAIRE DU PILLAGE ET TUER DES PAUVRES INNOCENTS ?

Elena, surprise et bouleversée, recula sous la force de l'attaque verbale de Scarlet. Ses yeux s'emplirent de larmes, mais Scarlet ne ralentit pas. La colère et la douleur accumulées depuis trop longtemps déferlaient sans retenue.

- Vous voulez jouer à la petite femme en détresse ? Très bien, mais apprennez au moins à grandir mentalement ! cracha-t-elle, ses poings serrés de frustration. Je suis fatiguée d'être jugée et critiquée à cause de mon statut de pirate. Fatiguée de vos accusations ÉGOÏSTES !

Eve, voyant la scène dégénérer, tenta une fois de plus de s'interposer, mais Scarlet la repoussa d'un geste brusque.

- Non, Eve, laissez-la entendre ça ! Sa voix était un mélange de désespoir et de fureur. Elle doit comprendre que le monde ne tourne pas autour de son petit confort bourgeois !

Elena, les larmes coulant maintenant librement sur ses joues, se sentit accablée par les mots de Scarlet. Chaque mot était une flèche qui transperçait son cœur. Elle voulait protester, expliquer, mais les mots restaient coincés dans sa gorge.

La tension atteint son paroxysme alors que capitaine Scarlet, incapable de contenir davantage sa rage, laissa échapper un cri de colère. Ses mots, imprégnés d'un langage de pirate cru et direct, fusèrent comme des balles.

Encore débordante de frustration, donna un coup de pied violent dans l'air, un geste qui exprimait toute sa colère accumulée. Elle laissa échapper une série d'insultes en langage pirate, ses mots imprégnés d'une colère brute et sauvage.

- Par les tripes du diable, sacrebleu ! Qu'elle me gonfle, cette mijaurée de pacotille ! murmura-t-elle entre ses dents, ses yeux lançant des éclairs.

Eve et Elena échangèrent un regard perplexe, ne comprenant pas le jargon coloré et obscur de Scarlet. Les insultes, bien que manifestement hostiles, étaient aussi exotiques et mystérieuses pour elles. La femme pirate, regardait à présent la jeune femme.

- BORDEL de merde, Elena ! hurla-t-elle, sa voix résonnant dans l'air comme un coup de canon. Vous êtes une sacrée tête de mule ! Toujours à jouer la victime et à nous faire chier avec VOS FOUTUES PRINCIPES ET VALEURS DE BOURGEOISE !

Elena, frappée de plein fouet par les paroles acerbes de Scarlet, recula sous l'impact verbal, son visage blême de choc et de douleur. Chaque mot de Scarlet était une flèche enflammée qui brûlait son cœur.

Scarlet, encore tremblante de rage, continua :

- VOUS CROYEZ que tout tourne autour de VOUS ? Que tout le monde doit se plier à VOUS foutues attentes ? Eh bien, réveillez-vous, princesse ! La vie, c'est pas un conte de fées où tout le monde danse autour de vos caprices !

Elena était sans voix.

- Vous n'avez JAMAIS UNE SEULE FOIS pensé à me remercier ! continua Scarlet, sa voix devenant rauque sous l'effet de l'émotion. Tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai sacrifié, vous l'avez pris pour acquis !

La colère de capitaine Scarlet se transforma en une sorte de désespoir, ses épaules s'affaissant légèrement.

- Je suis peut-être une pirate, mais j'ai un cœur, moi aussi. J'ai des sentiments, des peurs, des rêves. Et je suis fatiguée de devoir constamment prouver ma valeur aux yeux des autres !?déclara-t-elle sérieusement, en fronçant légèrement les sourcils.

Eve, horrifiée par l'explosion de capitaine Scarlet, tenta une fois de plus de calmer la situation.

- Capitaine, arrête, s'il-vous-plaît ! implora-t-elle, mais Scarlet n'était pas encore prête à s'arrêter.

- Et ARRÊTEZ de me juger parce que je suis un pirate ! continua-t-elle, sa voix se brisant légèrement sous l'effet de l'émotion. J'ai survécu à des choses que vous ne pourrez même pas imaginer ! J'en ai assez de VOS PLAINTES DE PRINCESSE ET DE VOTRE INGRATITUDE !?

Puis, comme si toute l'énergie de sa colère avait soudainement disparu, capitaine Scarlet se prit la tête entre les mains, ses épaules s'affaissant. Elle ferma les yeux et tenta de retrouver son calme, ses respirations devenant plus lentes et plus contrôlées.

Eve, sentant que capitaine Scarlet commençait à se calmer, posa une main réconfortante sur son épaule.

- Capitaine Scarlet, ça va aller, murmura-t-elle doucement. Nous devons tous prendre un moment pour respirer.

Capitaine Scarlet, les larmes de colère menaçant de jaillir de ses propres yeux, hocha la tête mais ne pouvait s'empêcher de lancer un dernier regard brûlant à Elena.

- Apprennez à voir au-delà de vous propres peurs, Elena. APPRENNEZ apprécier TOUS ceux qui se battent pour VOUS ! déclara-t-elle sérieusement, en lançant un regard de dégoût à Elena.

Elena, dévastée, sentit une vague de culpabilité l'envahir. Elle avait été égoïste, aveuglée par ses propres souffrances, oubliant que Scarlet avait ses propres démons à combattre.

- J-je je suis désolée, Scarlet ! murmura-t-elle finalement, sa voix brisée. Je ne savais pas-

Capitaine Scarlet, toujours tremblante de colère et d'émotion, inspira profondément pour essayer de se calmer.

- Peut-être que maintenant, vous le saurez, répondit-elle, sa voix plus douce mais encore chargée de ressentiment.

Alors qu'Elena ouvrait la bouche pour à nouveau s'excuser, espérant apaiser la tension qui régnait entre elle et capitaine Scarlet, la voix envoûtante de la sirène de la fontaine les interrompit. Son timbre doux mais autoritaire se répercuta autour d'elles, imposant un silence immédiat.

Ce n'est que le début de l'histoire, annonça la sirène avec une sérénité qui contrastait avec la tension ambiante. Vous devez écouter la suite pour mieux comprendre le passé. Sans le passé, il n'y a pas d'avenir !

Eve hocha la tête en signe d'accord, un sourire encourageant sur les lèvres.

- Écoutons alors, dit-elle calmement, ses yeux passant de Scarlet à Elena.

Capitaine Scarlet, toujours sur les nerfs, soupira profondément. Elle croisa les bras sur sa poitrine, essayant de maîtriser ses émotions tumultueuses.

- Très bien, dit-elle avec une résignation dans la voix. Continuons !

Elena, silencieuse et triste, baissa les yeux. Elle sentit le poids de la culpabilité et du chagrin peser lourdement sur ses épaules. Elle plaça une main tremblante sur la boussole, hochant lentement la tête pour montrer qu'elle était prête à entendre la suite.

L'eau de la fontaine se mit à tourbillonner et une nouvelle série d'images apparut à la surface, éclairant les visages attentifs des trois femmes. Les souvenirs du passé commencèrent à se dérouler devant elles, chaque détail les rapprochant un peu plus de la vérité qu'elles cherchaient désespérément à comprendre.

Les images se formèrent clairement, révélant Élisabeth à bord du navire de Tritanus Blackthorn, un sourire radieux sur le visage. Elle déambulait avec joie, ses yeux brillants d'excitation et de curiosité.

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Élisabeth parcourait les recoins du bateau avec une fascination enfantine, touchant chaque corde et chaque pièce de bois avec une délicatesse révérencieuse. Les voiles, gonflées par le vent, projetaient une ombre douce sur le pont tandis qu'elle se déplaçait. Elle s'arrêta un instant pour regarder l'horizon, où le ciel bleu rencontrait la mer infinie. La liberté et l'aventure qu'elle avait toujours lues dans ses livres se concrétisaient devant elle.

Tritanus Blackthorn, le capitaine du navire, observait Élisabeth avec un sourire indulgent depuis la barre. Il semblait amusé par son enthousiasme et attendri par sa curiosité insatiable. Il s'approcha d'elle doucement, ses pas silencieux sur le bois du pont.

- Aimez-vous ce que vous voyez, mademoiselle ? demanda-t-il d'une voix douce mais empreinte d'autorité.

Élisabeth se retourna, ses yeux pétillants de joie.

- Oh, oui, capitaine ! s'exclama-t-elle. C'est encore plus merveilleux que ce que j'ai lu dans mes livres. Chaque coin de ce navire semble raconter une histoire.

Tritanus hocha la tête, appréciant son enthousiasme.

- Ce navire a vu bien des choses et parcouru bien des mers. Mais peu de choses sont aussi plaisantes que de voir quelqu'un l'apprécier autant que vous.

Élisabeth sourit, rougissant légèrement sous le compliment.

- Merci de me permettre de vivre cela, dit-elle avec sincérité. C'est un rêve devenu réalité ! murmura-t-elle joyeusement, en mettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

L'eau de la fontaine se mit à tourbillonner à nouveau, révélant une nouvelle scène où Élisabeth se rendait chaque soir, juste avant le coucher du soleil, à la plage isolée de son île. Cela faisait maintenant une semaine qu'elle s'y rendait discrètement pour rencontrer Tritanus Blackthorn, le capitaine pirate.

Chaque soir, le soleil descendait lentement vers l'horizon, baignant la plage d'une lueur dorée. Élisabeth marchait avec détermination, son cœur battant d'excitation à l'idée de retrouver le capitaine. Elle avait appris à éviter les regards indiscrets et à se faufiler hors de la demeure du gouverneur sans éveiller de soupçons.

Son père, le gouverneur, absorbé par ses responsabilités et confiant en la nature docile et studieuse de sa fille, n'avait jamais douté une seule seconde de ses escapades. Il croyait fermement qu'Élisabeth passait ses soirées à lire ou à se reposer, ignorant complètement ses rencontres secrètes avec le pirate.

Arrivée sur la plage, Élisabeth aperçut Tritanus Blackthorn qui l'attendait près de leur point de rendez-vous habituel, un grand rocher bordé de petites dunes de sable. Le capitaine, vêtu de son manteau long et de son tricorne, avait l'air encore plus impressionnant à la lumière du crépuscule. Son visage s'illumina d'un sourire en voyant Élisabeth approcher.

- Bonsoir, Élisabeth, dit-il doucement en s'inclinant légèrement. J'espérais que vous viendriez ! avoua-t-il sincèrement, en ricanant.

Élisabeth sourit, ses yeux brillant de joie.

- Bonsoir, Tritanus. Je ne manquerais notre rendez-vous pour rien au monde.

Ils passèrent chaque soirée à se raconter des histoires de leurs vies respectives, à partager des rêves et des secrets. Élisabeth, fascinée par les récits d'aventures et de batailles navales de Tritanus, se sentait de plus en plus liée à lui. Elle partagea également des anecdotes sur la vie sur l'île et son désir de liberté loin des attentes de son père.

Le soir même, alors que le soleil plongeait dans la mer, créant un spectacle de couleurs flamboyantes, Élisabeth osa poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment.

- Tritanus, dit-elle doucement, pourquoi revenez-vous ici chaque soir pour me voir ?

Le capitaine Blackthorn, surpris par la question, la regarda intensément avant de répondre.

- Parce que, Élisabeth, chaque moment passé avec vous est un trésor bien plus précieux que tout l'or des Caraïbes. Vous avez apporté une lumière dans ma vie que je n'avais jamais imaginée trouver...murmura-t-il en souriant chaleureusement à la jeune femme.

Élisabeth sentit son cœur fondre à ces mots, ses joues rougissant sous l'émotion.

- Je ressens la même chose, Tritanus...murmura-t-elle, les yeux brillants de larmes de joie.

Leurs mains se frôlèrent, et pour la première fois, Élisabeth laissa Tritanus entrelacer ses doigts avec les siens. Le monde sembla s'arrêter alors qu'ils se tenaient là, main dans la main, sur cette plage baignée par la lueur du crépuscule.

Le capitaine, avec un sourire amoureux, sortit délicatement une petite boîte en velours de sa poche.

- Élisabeth, commença-t-il d'une voix douce, son regard plongé dans le sien, ce n'était pas ce à quoi je pensais à la base, mais je crois que cela vous rendrait magnifique ! dit-il doucement, en souriant surnoisement.

Il ouvrit la boîte, révélant une bague en or finement ciselée, ornée d'un petit diamant brillant.

Élisabeth écarquilla les yeux, surprise et émue, avant de demander, avec un éclat espiègle dans le regard :

- Vous l'avez volée, n'est-ce pas ? Comme un vrai pirate ?

Tritanus éclata de rire, un son riche et chaleureux qui résonna dans l'air.

- Peut-être bien, dans une autre île. Mais c'était pour la bonne cause, je vous assure ! affirma-t-il joyeusement, en riant encore.

Élisabeth rit à son tour, les larmes de joie commençant à perler aux coins de ses yeux. Elle hocha la tête, incapable de parler, trop émue pour trouver les mots. Elle tendit sa main tremblante vers le capitaine Blackthorn, qui prit délicatement sa main dans la sienne. Avec une tendresse infinie, il glissa la bague à son doigt, scellant ainsi leur amour.

Une fois la bague en place, ils se levèrent ensemble du sol. Élisabeth, submergée par l'émotion, sauta dans les bras de Tritanus. Sa robe virevoltait gracieusement dans le vent de la mer, ses cheveux se mêlant aux brises salées. Tritanus la serra contre lui, son cœur battant à l'unisson avec le sien, ses bras musclés offrant un refuge protecteur et chaleureux.

Ils restèrent ainsi un moment, perdus dans l'instant, le monde autour d'eux disparaissant. Les vagues caressaient doucement le rivage, et le soleil continuait sa descente, créant un cadre idyllique pour cet instant de bonheur pur.

Élisabeth, rayonnante de bonheur, se tenait sur le sable chaud, son cœur battant la chamade. Tritanus, avec un sourire amoureux, la fit tournoyer délicatement. Sa robe virevoltait autour d'elle, capturant la lumière du soleil couchant et projetant des ombres dansantes sur le sable.

Elle éclata de rire, un son pur et mélodieux qui se mêlait au murmure des vagues. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait véritablement libre et comblée, loin des attentes et des contraintes de son rôle de fille de gouverneur. Alors que Tritanus la ramenait doucement vers lui, elle plongea son regard dans ses yeux violets envoûtants, trouvant dans leur profondeur une sincérité et une tendresse qui la faisaient fondre.

Elle se demandait comment elle avait pu tomber amoureuse d'un pirate, un homme si différent du monde qu'elle connaissait. Mais en cet instant, toutes ses doutes et ses peurs semblaient dérisoires. Le destin, imprévisible et capricieux, lui avait offert le plus beau cadeau : un amour authentique et passionné.

- Comment ai-je eu la chance de te rencontrer ? murmura-t-elle, sa voix tremblante d'émotion.

Le capitaine sourit, caressant doucement sa joue.

- Le destin a ses propres voies mystérieuses, Élisabeth. Mais je suis reconnaissant chaque jour pour cette rencontre !

Ils restèrent ainsi, enveloppés dans leur bulle de bonheur, le monde extérieur semblant s'évanouir autour d'eux. Leurs cœurs battaient à l'unisson, et chaque instant partagé semblait éternel.

Élisabeth, blottie contre lui, sentait la chaleur de son corps et le rythme apaisant de son cœur. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait pleinement elle-même. Elle n'était plus simplement la fille du gouverneur, une jeune femme étouffée par les attentes sociales et familiales.

Dans les bras du capitaine Blackthorn, elle était libre, authentique, et surtout, profondément aimée. Le poids des responsabilités et des conventions s'était évaporé, remplacé par une légèreté et une joie incomparables.

Elle leva les yeux vers Tritanus, capturant son regard plein de tendresse et de promesses. Ses yeux violets, mystérieux et envoûtants, lui donnaient l'impression de pouvoir lire dans son âme.

- Je me sens enfin moi-même, murmura-t-elle, ses paroles portées par le souffle léger du vent marin. Avec vous, je n'ai plus besoin de prétendre ! avoua-t-elle d'une douce voix.

Tritanus sourit, son expression douce et rassurante.

- Élisabeth, vous êtes magnifique telle que vous êtes ! Je ne veux rien de plus que voir ce sourire sur ton visage chaque jour.

Ils restèrent ainsi, perdus dans leur monde à eux, tandis que les vagues venaient lécher doucement le rivage, comme une mélodie en toile de fond de leur amour naissant. La brise marine jouait dans les cheveux d'Élisabeth, et elle ferma les yeux un instant, savourant la quiétude et la sécurité de cet instant parfait.

Quelques temps plus tard, Élisabeth se tenait sur le pont du navire, ses yeux perdus dans l'admiration du doux coucher de soleil. Les vagues scintillaient d'or et de rose, dansant sous les derniers rayons de lumière. Une brise marine caressait doucement son visage, mêlant le parfum salé de la mer aux effluves florales de la côte lointaine.

Soudain, elle sentit les bras de son amant, le capitaine Tritanus Blackthorn l'entourer tendrement par la taille. Une chaleur familière et réconfortante l'envahit. Elle ne put retenir un rire joyeux, un son cristallin qui se mêla aux clapotis des vagues contre la coque.

En levant les bras, elle s'étira, comme pour mieux respirer l'air marin, ses doigts effleurant le ciel déclinant. La liberté et le bonheur se lisaient sur son visage. Elle ferma les yeux un instant, savourant cet instant parfait, avant de se tourner légèrement pour plonger son regard dans celui de son amoureux, ses yeux brillant de complicité et d'amour.

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Les images dans la fontaine s'estompaient lentement, laissant place à un flou troublant. Les trois femmes restèrent figées, captivées par la scène éphémère qui s'évanouissait sous leurs yeux. Capitaine Scarlet, d'apparence dure et stoïque, s'approcha doucement de la fontaine, son cœur battant un peu plus vite.

Elle tendit la main et toucha la surface de l'eau, provoquant des ondulations qui déformaient les derniers éclats d'images. Dans son esprit, elle revit les visages de ses parents, rayonnants de bonheur malgré les épreuves qu'ils avaient dû affronter. Cette vision de joie contrastait tellement avec son propre vécu qu'elle se sentit submergée par une vague d'émotion.

Les larmes lui montèrent aux yeux, menaçant de débordement. Scarlet se mordit la lèvre pour contenir son chagrin, ne souhaitant pas que ses amies voient sa vulnérabilité. Elle fixa l'eau, se perdant dans son reflet troublé, où les souvenirs heureux se mêlaient à la douleur des absences.

Elena et Eve, tout en observant, sentirent le poids de la tristesse qui enveloppait Scarlet. Elles savaient que chaque image et chaque souvenir éveillaient des émotions profondes, mais elles respectaient le silence, conscientes que la capitaine avait besoin de ce moment. Capitaine Scarlet prit une profonde inspiration, cherchant à se ressaisir.

Elle se remémora les doux murmures de sa mère, l'amour qui l'avait portée malgré les défis. Cette nostalgie la frappa de plein fouet, mais elle chassa rapidement ces pensées.

- Je dois rester forte, se dit-elle intérieurement.

Eve, les sourcils se froncèrent, une ombre de confusion traversant son visage.

- Si les parents de capitaine Scarlet ont vécu leur plus beau amour, comment se fait-il qu'Elena et elle ont eu la même mère mais pas le même père, avec un si grand écart d'âge ?

Elena, abattu, soupira tristement. Ses yeux, souvent si brillants, étaient voilés par un mélange d'incertitude et de douleur. Elle savait qu'il y avait des vérités cachées, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Le poids de la question d'Eve l'accablait, et elle se tourna vers la sorcière, cherchant une réponse, un réconfort.

Finalement, après un silence pesant, Elena hocha la tête, acceptant la logique des propos d'Eve. Il fallait avancer, même sans réponses.

À ce moment, la voix de la sirène, fluide et apaisante, résonna autour d'elles comme une mélodie douce.

Après cela, il n'y aura plus d'interventions. Vous devez simplement observer depuis le moment où tout a basculé, pour répondre à votre question chère sorcière.

Les trois femmes échangèrent un regard déterminé. L'atmosphère autour d'elles semblait vibrer d'une intensité nouvelle, chaque battement de cœur résonnant avec le poids de leur mission. Elles se préparaient à plonger encore dans le passé, prêtes à découvrir les secrets enfouis qui avaient façonné leurs vies.

Les images s'étaient estompées, mais une nouvelle scène commençait à se former. L'eau tourbillonna un instant avant de révéler un autre moment du passé.

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Le lendemain, dans sa chambre élégante, Élisabeth se tenait devant son miroir, ses yeux brillant de bonheur. Sa longue robe de bourgeoise tourbillonnait autour d'elle alors qu'elle tournoyait, son cœur débordant de joie. Chaque mouvement de sa robe de soie témoignait de sa grâce et de son excitation. Elle s'arrêta un instant, riant doucement, avant de chantonner une mélodie douce, sa voix cristalline remplissant la pièce.

Ses doigts caressèrent délicatement la bague scintillante qu'elle portait à son annulaire, symbole de son engagement et de l'amour profond qu'elle partageait avec l'homme de sa vie, malgré les obstacles qui se dressaient devant eux.
Élisabeth s'approcha de la fenêtre, ses pensées dérivant vers l'avenir. Elle savait que le moment approchait où elle devrait annoncer la nouvelle à son père. Son cœur battait plus fort à cette idée, mêlant appréhension et espoir.

Elle espérait qu'il comprendrait, qu'il accepterait son choix malgré les conventions sociales.Elle se tourna à nouveau vers le miroir, prenant une profonde inspiration. Ses mains lissèrent sa robe, et elle sourit, se rassurant elle-même. Elle savait que leur amour était réel et puissant, capable de surmonter les préjugés et les attentes.

Alors qu'elle se préparait mentalement à cette conversation difficile, elle murmura doucement pour elle-même,

- Père, je suis amoureuse...Et il m'a demandé de l'épouser ! Ceci dit, c'est un grand homme merveilleux...Un pirate ? Les mots, bien qu'encore chuchotés, lui donnaient du courage.

Alors qu'Élisabeth savourait encore le bonheur de ses pensées, elle entendit un léger coup à la porte de sa chambre. Avant qu'elle n'ait le temps de répondre, la porte s'ouvrit doucement et l'une de ses dames de chambre entra, la tête légèrement baissée en signe de respect.

- Mademoiselle, dit la domestique avec une voix douce, votre père vous demande dans son bureau.

Le cœur d'Élisabeth fit un bond dans sa poitrine. Elle hocha la tête, cachant soigneusement son trouble derrière un sourire gracieux.

- Merci, Marie, répondit-elle avec une calme élégance.

Elle se dirigea vers sa coiffeuse et récupéra un éventail en dentelle, un accessoire indispensable pour maintenir une apparence sereine.

Prenant une profonde inspiration, elle sortit de sa chambre avec une démarche gracieuse, son éventail battant doucement l'air autour d'elle. Ses pas étaient légers, mais chaque mouvement trahissait une nervosité intérieure qu'elle s'efforçait de maîtriser. La dame de chambre la suivit, marchant respectueusement à une distance appropriée.

Le couloir menant au bureau de son père semblait plus long que d'habitude, chaque pas résonnant comme un écho de ses craintes. Élisabeth se remémora les moments heureux et les promesses faites, espérant que son père verrait la sincérité de son amour.

Arrivant devant la porte du bureau, elle s'arrêta un instant pour se composer, fermant les yeux et prenant une dernière grande inspiration. La dame de chambre s'arrêta également, gardant une distance discrète mais prête à intervenir si nécessaire.

Élisabeth leva la main et frappa doucement à la porte. Une voix grave et autoritaire résonna de l'intérieur.

- Entrez !

Elle ouvrit la porte et pénétra dans la pièce, le cœur battant à tout rompre. La scène qui l'attendait déterminerait non seulement son avenir, mais aussi celui de l'amour qu'elle chérissait tant.

Le gouverneur Richard se tenait dans son vaste bureau, assis derrière un imposant bureau de bois massif. La pièce était remplie d'étagères chargées de livres et de cartes, témoins silencieux de ses nombreuses responsabilités. Ses mains étaient croisées devant son visage, ses doigts formant un triangle, tandis qu'il réfléchissait profondément, une expression de mécontentement marquant ses traits.

Élisabeth entra avec grâce, refermant la porte derrière elle. Elle s'approcha lentement du bureau, remarquant immédiatement l'air grave et préoccupé de son père. Son cœur battait fort, mais elle garda une posture digne et calme.

- Père ? commença-t-elle doucement, mais Richard leva la tête, son regard sévère rencontrant celui de sa fille.

- Élisabeth, nous avons de sérieux problèmes...déclara-t-il sans préambule. Les tensions commerciales et politiques avec les îles voisines ont atteint un point critique. La stabilité de notre île et la sécurité de notre peuple sont en jeu ! dit-il fermement, en soupirant lourdement.

Élisabeth sentit un frisson parcourir son échine. Elle connaissait les responsabilités et les pressions qui pesaient sur les épaules de son père, mais entendre ces mots rendait la situation bien plus réelle et inquiétante.

- Père, je comprends la gravité de la situation, répondit-elle, tentant de cacher son anxiété.

Richard prit une profonde inspiration avant de continuer.

- La seule façon de nous en sortir est de renforcer nos alliances. J'ai reçu une proposition de mariage pour vous, de la part d'une famille influente et riche d'une île voisine. Leur fils est un homme de bonne réputation, et cette union garantirait notre sécurité et celle de notre peuple.

Les mots résonnèrent dans l'esprit d'Élisabeth comme un coup de tonnerre. Elle sentit son cœur se serrer. Ses rêves d'amour et de liberté semblaient se briser en mille morceaux. Elle avait espéré pouvoir convaincre son père de son amour pour l'homme qu'elle avait choisi, mais cette révélation bouleversait tous ses plans.

- P-père ! commença-t-elle, sa voix tremblant légèrement, je suis déjà-

Richard leva la main pour l'interrompre.

- Je sais ce que vous voulez dire, Élisabeth, mais vous devez comprendre. Cette décision n'est pas seulement pour vous, c'est pour le bien de tous. Nous n'avons pas le luxe de penser uniquement à nos désirs personnels !

Élisabeth quitta le bureau de son père, ses pensées tourbillonnant autour de l'annonce qu'elle savait devoir faire. En remontant le long couloir jusqu'à sa chambre, elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à la bague scintillante à son annulaire. Les souvenirs de son amoureux, un pirate au cœur noble, affluaient dans son esprit. Le contraste entre son monde et le sien semblait insurmontable, mais son amour pour lui était inébranlable.

Arrivée dans sa chambre, elle ferma la porte derrière elle, laissant échapper un soupir de frustration et de tristesse. Elle savait qu'il était temps d'affronter la vérité, aussi difficile que cela puisse être. Elle se tenait là, devant son miroir, regardant fixement la bague, puis se redressa, déterminée à parler.

Rassemblant son courage, elle retourna au bureau de son père. Richard leva les yeux de ses papiers en la voyant revenir si rapidement, l'air perplexe.

- Père, commença-t-elle doucement, mais avec une note de fermeté dans la voix, je ne peux pas épouser l'homme que vous avez choisi pour moi !

Les sourcils de Richard se froncèrent de surprise.

- Pourquoi pas, Élisabeth ? demanda-t-il avec une note d'impatience dans la voix. Vous savez combien cette alliance est importante pour notre famille et notre peuple.

Élisabeth prit une grande inspiration, son cœur battant la chamade.

- Parce que JE SUIS DÉJÀ fiancée !? avoua-t-elle enfin, ses mots tombant comme des pierres dans le silence de la pièce.

Richard resta figé un instant, le choc se lisant sur son visage.

- Avec qui ? demanda-t-il finalement, sa voix plus basse mais teintée d'une inquiétude palpable.

Nerveuse, Élisabeth baissa les yeux, puis releva la tête avec détermination.

- C'est un homme beau et charmant, murmura-t-elle, ses joues se colorant légèrement à la pensée de son amant.

Son père, toujours surpris, regarda la bague étincelante à son doigt.

- Quel jeune homme, et de quelle île ? demanda-t-il, la curiosité prenant le dessus sur son étonnement.

Élisabeth soupira, sentant la tension monter. Elle croisa les bras, essayant de puiser du courage dans son amour pour cet homme.

- Ce n'est pas le fils d'un gouverneur, avoua-t-elle, sa voix tremblante. C'est un capitaine, un pirate d'un navire ! déclara-t-elle sérieusement, en fixant le regard horrifié de son père.

Le silence s'installa dans la pièce, lourd et oppressant. Richard resta immobile, ses yeux fixés sur sa fille, incrédule. L'idée même qu'un pirate puisse être impliqué dans la vie de sa fille semblait impensable. L'air était chargé d'une tension palpable, chaque seconde s'étirant dans l'attente de la réaction de Richard.

- U-un...p-pirate ? finit-il par murmurer, luttant pour comprendre ce qu'il venait d'entendre.

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