Chapitre 22 : La fontaine de la vérité ~

Les images de la fontaine continuèrent à se préciser, révélant enfin l'homme tenant un bébé près de sa mère. Elena, les yeux brillants d'espoir, s'attendait à voir son père aux côtés de sa mère. Mais la réalité la frappa comme un coup de poing. Ce n'était pas son père.

L'homme avait une barbe brune soignée et des yeux violets perçants. Il tenait tendrement le bébé, sa mère Élisabeth à ses côtés, souriant avec douceur. Elena sentit le sol se dérober sous ses pieds. Sa mère avait-elle eu une double vie ?

Eve, observant l'émotion dans les yeux d'Elena, serra légèrement son épaule en signe de soutien, l'incitant à rester forte.

- Respire, Elena, murmura-t-elle doucement.

Capitaine Scarlet, quant à elle, restait silencieuse, son expression indéchiffrable. Elle se mit à examiner ses ongles, une habitude qu'elle avait lorsqu'elle était perdue dans ses pensées. Peut-être commençait-elle à comprendre les implications de cette révélation.

Elena, le cœur battant à tout rompre, regarda à nouveau l'image de sa mère avec cet homme inconnu.

- C-comment est-ce possible ? demanda-t-elle à voix basse, comme si elle espérait que quelqu'un lui donnerait une réponse.

La voix de la sirène résonna de nouveau, plus douce et apaisante cette fois, comme si elle cherchait à atténuer le choc de la révélation.

Les secrets du cœur sont souvent cachés, même aux plus proches. Ce que vous voyez est une vérité longtemps dissimulée, mais nécessaire pour votre voyage.

Élisabeth, dans l'image, semblait radieuse et heureuse, comme si elle avait trouvé une paix intérieure malgré le mystère qui entourait sa vie. L'homme à ses côtés souriait également, une expression de dévotion sur son visage.

Elena serra les poings, essayant de comprendre.

- Pourquoi ma mère ne m'a-t-elle jamais parlé de lui ? Qui est-il ?

Eve regarda Elena avec compassion.

- Parfois, les secrets sont gardés pour protéger ceux qu'on aime. Votre mère avait sûrement ses raisons, Elena.

Capitaine Scarlet, enfin, leva les yeux de ses ongles et s'approcha du bord de la fontaine.

- Il y a encore beaucoup de choses que nous ignorons, dit-elle d'une voix calme. Mais nous devons continuer à avancer. Les réponses viendront en temps voulu ! dit-elle finalement, en soupirant silencieusement.

Elena hocha la tête, déterminée à découvrir la vérité.

- Oui, nous devons continuer. Pour comprendre, pour apprendre, et pour honorer leur mémoire.

Les trois femmes, soudées par cette nouvelle révélation, se préparèrent à poursuivre leur quête. Elles savaient que le chemin serait encore parsemé de mystères et de défis, mais elles étaient prêtes à les affronter ensemble, unies par un objectif commun et une volonté de fer.

Soudain, l'eau s'agite et une image émerge : Élisabeth, la mère d'Elena, apparaît avec tendresse.

Élisabeth, d'une beauté douce et mélancolique, est vêtue d'une robe légère qui flotte autour d'elle. Elle tient dans ses bras un bébé, Isabelle, enveloppé dans une couverture délicate. L'expression de son visage est empreinte d'amour et de tristesse. Elle se penche légèrement, ses lèvres se rapprochant de l'oreille de l'enfant, chuchotant des mots chargés d'émotion.

- Oh ma douce Isabelle, j'aimerais tellement vous voir grandir...Mais ma maladie, m'empêche de continuer ainsi...chuchota-t-elle tristement, en tenant fermement son bébé dans ses bras.

Sa voix est à la fois douce et brisée, chaque mot résonnant avec une profondeur poignante. On peut voir une larme glisser sur sa joue, reflet de l'amour et de la douleur. Le décor derrière elle est flou, comme un souvenir lointain, accentuant la scène intime qu'elle partage avec son enfant.

Le capitaine Scarlet se tenait là, ses yeux écarquillés de disbelief, les mots résonnant encore dans son esprit comme un écho insistant. Elle recula de quelques pas, comme si la révélation l'avait physiquement frappée. Sa main se porta à son front, cherchant à apaiser la tempête de pensées qui tourbillonnaient en elle.

Elena, à ses côtés, était figée dans un choc similaire. Son regard s'éteignait lentement, alors qu'elle assimilait la nouvelle, son visage blême trahissant son trouble. À quelques pas, Eve, la sorcière, arborait une expression de tristesse profonde. Ses yeux brillaient de larmes retenues, et son visage, habituellement empreint de mystère, était marqué par une vulnérabilité palpable.

Le silence s'installa, lourd et chargé d'émotions. Scarlet, toujours en proie à la surprise, tourna la tête vers Elena, cherchant une réponse dans son regard, mais n'y trouva que la même confusion. La tension était palpable, un mélange d'angoisse et de désespoir flottant dans l'air. Eve, quant à elle, baissa les yeux, ses pensées visiblement ailleurs, comme si elle portait le poids d'un secret trop lourd à partager.

Dans cet instant suspendu, l'incertitude régnait, chaque protagoniste luttant contre ses propres démons, les mots non dits se mêlant aux émotions qui explosaient autour d'eux.

Elena, le visage marqué par l'inquiétude, se tourna vers ses amies, une question brûlante sur les lèvres.

- Qui était cette Isabelle que ma mère tenait dans ses bras ? Sa voix tremblait légèrement, empreinte de curiosité et de crainte.

Le capitaine Scarlet, visiblement troublée, resta silencieuse un moment, ses pensées s'entrechoquant. Elle fixa le sol, luttant avec la révélation qu'elle s'apprêtait à faire. Le silence s'éternisa, lourd d'émotions non exprimées.

Finalement, elle soupira profondément, comme si elle relâchait un poids qu'elle avait longtemps porté.

- M-mon véritable prénom, es-est I-Isabelle...murmura-t-elle tristement.

Les mots sortirent de sa bouche comme une confession, un secret longtemps gardé.

Elena blêmit, réalisant l'ampleur de cette vérité. Eve resta silencieuse. La révélation flottait dans l'air, mêlant surprise et tristesse, une nouvelle pièce du puzzle familial qui se mettait en place.

Submergée par l'émotion, elle laissa échapper des larmes. Elle tourna son regard implorant vers le capitaine Scarlet.

- Pourquoi avez-vous menti sur votre véritable prénom ! Sa voix était entrecoupée de sanglots, la douleur d'une trahison ressentie.

Le capitaine Scarlet baissa les yeux, visiblement affectée.

- C'est bien trop compliqué pour moi...murmura-t-elle, sa voix ferme et tremblante.

Mais Elena, déterminée, ne voulait rien entendre. Elle détourna son regard, cherchant des réponses ailleurs. Elle se tourna vers Eve, impatiente.

- Et vous, est-ce que vous étiez au courant ?

Eve, le visage grave, hocha la tête.

- Au bal des Caraïbes, Mickael Dubois était présent...Il a failli révéler son vrai prénom, mais il n'a pas eu le temps. Son regard s'assombrit alors qu'elle poursuivait : J'ai compris en réfléchissant que Scarlet cachait trop de secrets...chuchota-t-elle tristement, en lançant un regard noir au capitaine.

Elena sentit une vague de confusion et de trahison l'envahir. Elle regarda alternativement ses deux amies, une tempête d'émotions tourbillonnant en elle. Les larmes continuaient de couler, chaque goutte représentant une question sans réponse, une part d'ombre dans leur amitié.

Elena serra les dents, la colère et la trahison brûlant en elle. Les poings fermés, elle murmura avec une intensité palpable :

- Je me sens trahie par votre mensonge sur votre identité, Scarlet. Comment devrais-je vous appeler à présent ? QU'ELLE EST VOTRE VÉRITABLE VISAGE !?

Eve, silencieuse et compatissante, s'approcha d'elle, l'enveloppant dans un câlin réconfortant. Malgré sa rage, Elena accepta ce geste, cherchant du réconfort dans l'amitié. Les larmes continuaient de couler, mais dans l'étreinte d'Eve, elle trouva un peu de paix.

De l'autre côté, le capitaine Scarlet croisa les bras, son expression mélancolique.

- J-je regrette aussi, murmura-t-elle, sa voix à peine audible. Elle marquait une pause, puis ajouta d'un ton résolu : Mais j'exige aussi des explications !

L'atmosphère était tendue, remplie d'émotions non résolues. Elena se tourna vers Scarlet, son regard défiant, attendant la vérité qu'elle espérait comprendre.

La sirène de la fontaine, répondit d'une voix mélodieuse.

Chaque vérité est un symbole de l'avenir, déclara-t-elle.

Les trois femmes se tournèrent vers elle, captivées par sa présence et par l'aura de mystère qui l'entourait.

L'eau de la fontaine s'agita, révélant une nouvelle image. Elena, capitaine Scarlet et Eve observèrent avec attention. L'image se clarifia, montrant Élisabeth, un large sourire illuminant son visage. À ses pieds, Isabelle faisait ses premiers pas, ses petites jambes tremblantes mais déterminées.

Élisabeth était rayonnante de bonheur. Elle se pencha, enlaçant sa fille avec tendresse, caressant sa joue. La joie était palpable alors qu'elle déposait un doux baiser sur la joue d'Isabelle, un geste empli d'amour et de fierté.

Les femmes, témoins de cette scène, ressentirent une vague d'émotion. La sirène ajouta :

C'est ainsi que l'amour et la vérité tissent les fils de l'avenir.

Capitaine Scarlet se tenait là, perdue dans ses pensées, son esprit tourbillonnant. Comment se faisait-il que la mère d'Elena soit aussi la sienne ? Les questions l'assaillaient, et elle ressentait un besoin urgent d'explications. Frustrée, elle scruta la fontaine, espérant y trouver des réponses.

La sirène de la fontaine, attentive, s'adressa à elles avec une voix apaisante.

Vous allez plonger dans l'histoire de vos origines. Êtes-vous prêtes à affronter le passé ?

Eve hocha la tête avec confiance, ses yeux brillant d'une détermination tranquille.

- Oui, je suis prête, affirma-t-elle, son courage se mêlant à la curiosité.

Capitaine Scarlet, bien que toujours troublée, accepta finalement le marché.

- Je veux comprendre, déclara-t-elle d'un ton résolu.

Elena, cependant, hésita. Elle posa une main tremblante sur la boussole, symbole de son voyage intérieur. Son cœur battait la chamade, la peur et l'excitation se mêlant. Après un instant de réflexion, elle prit une profonde inspiration et affirma :

- Je suis prête...murmura-t-elle tristement, en serrant la boussole.

La fontaine scintilla, ses eaux se mettant à vibrer d'une énergie mystérieuse. Les gouttes s'élevèrent dans les airs, formant des images envoûtantes qui racontaient l'histoire de leurs origines. Un murmure enchanté résonna, captivant l'attention des trois femmes.

Il était une fois, une jeune femme du nom d'Élisabeth Richard, âgée de vingt ans, commença la voix de la sirène, claire et mélodieuse.

L'image se dessina, révélant Élisabeth, belle et gracieuse, vêtue d'une robe délicate qui flottait autour d'elle. Ses longs cheveux blonds tombaient en vagues sur ses épaules, tandis qu'un éclat de détermination illuminait son regard. Elle était la fille d'un riche gouverneur sur une grande île, son monde rempli de luxe et d'opulence.

Élisabeth avait un secret, un désir profond d'aventure, loin des contraintes de son statut.

Les images changèrent, montrant Élisabeth contemplant l'horizon depuis une falaise, son visage baigné par la brise marine. Ses yeux exprimaient une soif de liberté, un appel vers l'inconnu.

C'était une jeune femme captivée par l'horizon, la modestie et les aventures.

Eve éclata de rire, le son cristallin de son hilarité rompant le silence tendu. Capitaine Scarlet et Elena, intriguées et un peu agacées, froncèrent les sourcils.

- Qu'est-ce qui vous fait rire, Eve ? demanda Elena, l'incompréhension marquant son visage.

Capitaine Scarlet, les bras toujours croisés, ajouta avec une pointe d'irritation :

- Oui, qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?

Eve, essuyant une larme de rire au coin de son œil, sourit malicieusement.

- Oh, rien de spécial ! C'est juste que cette femme me rappelle étrangement deux personnes que je connais. déclara-t-elle simplement, en ricanant encore une fois.

Capitaine Scarlet roula les yeux au ciel, un soupir d'exaspération s'échappant de ses lèvres.

- Vraiment, Eve ?

Elena, toujours confuse, demanda :

- Qui sont ces personnes ?

Scarlet resta bouche bée, sa surprise visible dans ses yeux écarquillés. Elle porta une main à son front, comme pour se ressaisir.

- Mademoiselle Green, vous le faites exprès ou vous êtes sérieuse ! dit-elle, sa voix un mélange de frustration et d'incrédulité.

Elena, touchée par le ton brusque du capitaine Scarlet, resta sans voix un instant. Son visage se teinta de rouge, un mélange de confusion et de colère montante. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais aucun son ne sortit.

Voyant la tension monter entre ses amies, Eve intervint rapidement. Elle se plaça entre les deux, posant une main apaisante sur l'épaule d'Elena et l'autre sur celle de Scarlet.

- Doucement, mes chères amies, dit-elle avec une voix douce et calme. Nous sommes toutes ici pour découvrir la vérité, pas pour nous disputer.

Capitaine Scarlet soupira et baissa la main de son front, tentant de maîtriser ses émotions. Elena, les lèvres toujours tremblantes, sentit la chaleur de la main d'Eve la calmer légèrement. Elle prit une profonde inspiration et tenta de chasser la colère qui menaçait de déborder.

Eve, avec sa sagesse tranquille, continua :

- Rappelons-nous que cette quête est une aventure pour toutes. Nous devons rester unies, quelles que soient les révélations à venir.

Le calme s'installa progressivement, les tensions s'apaisant grâce à l'intervention d'Eve. Scarlet et Elena échangèrent un regard, chacun comprenant que les émotions fortes faisaient partie du voyage, mais qu'elles ne devaient pas les diviser.

La tension apaisée, les trois femmes se tournèrent de nouveau vers la fontaine, leurs cœurs battant à l'unisson dans l'attente de la suite des révélations. L'eau scintillante de la fontaine semblait pulser d'une énergie nouvelle, prête à dévoiler davantage de secrets.

L'histoire continue !

L'eau de la fontaine s'agita de nouveau, formant des ondes et des tourbillons qui se métamorphosèrent en images vives. Les images du passé reprirent vie sous leurs yeux ébahis.

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La scène s'ouvre dans un village pittoresque, baigné par la lumière dorée du soleil de fin d'après-midi. Les ruelles pavées sont animées par les marchands, les enfants qui jouent, et les habitants vaquant à leurs occupations.

Élisabeth, rayonnante de bonheur, déambule avec un livre entre les mains, ses pensées plongées dans les récits de la marine et de la piraterie. Chaque page tournée attise sa soif d'aventure, ses yeux brillent d'une passion vive.

- Il est charmant cet homme pirate...chuchota-t-elle d'un air souriant, en continuant sa lecture.

Alors qu'elle marche, absorbée par sa lecture, elle ne remarque pas un jeune homme charmant venant en sens inverse. Ils se bousculent violemment, et Élisabeth tombe au sol, lâchant son livre et tenant sa tête.

Le jeune homme, grand et élégant, se penche immédiatement vers elle, ses yeux inquiets.

- Je suis sincèrement désolé, mademoiselle, c'est entièrement ma faute, dit-il d'une voix douce et sincère. Son ton est empreint de sollicitude, contrastant avec la brusquerie de la rencontre.

Élisabeth, un peu étourdie mais touchée par ses excuses, relève les yeux vers lui et sourit. Elle se redresse avec grâce, époussetant sa robe, et fait une mini révérence, sa courtoisie ajoutant une touche de légèreté à la situation.

- Ce n'est rien, je n'y prêtais pas attention non plus, répond-elle avec un sourire espiègle.

Sans plus de cérémonie, elle récupère son livre et continue sa marche, ses pensées déjà revenues à ses rêveries de haute mer. L'homme, intrigué et charmé par cette rencontre brève mais mémorable, la regarde s'éloigner, un sourire amusé aux lèvres.

Élisabeth, quant à elle, continue de déambuler dans le village, le cœur léger, sans prêter plus d'attention à l'homme qu'elle vient de rencontrer. Ses rêves d'aventure sont intacts, et cette rencontre ne fait que renforcer son désir de découvrir le monde au-delà de l'île.

Toujours plongée dans son livre fascinant sur la marine et la piraterie, elle marchait lentement en direction de la plage. Ses yeux ne quittaient pas les pages, avides de chaque mot et illustration, ses pensées emportées loin de son quotidien. Les ruelles du village se vidaient peu à peu, et le son des vagues se faisait entendre au loin, annonçant la proximité de la mer.

Elle aimait passer son temps libre à la plage, un lieu où elle pouvait se ressourcer, entourée par la nature, loin des attentes et des responsabilités qui venaient avec son statut de fille du gouverneur. Le chemin menant à la plage était bordé de fleurs sauvages et de petites dunes de sable, et Élisabeth, sans lever les yeux de son livre, avançait avec une familiarité née de nombreuses visites.

En arrivant sur le sable, elle sentit immédiatement la caresse douce et chaude sous ses pieds. Elle ferma brièvement les yeux, appréciant le sentiment de liberté que cet endroit lui procurait. Ouvrant à nouveau les yeux, elle chercha un endroit parfait pour s'asseoir, là où le sable était encore frais à l'ombre des palmiers.

- Enfin, de la paix !

Élisabeth s'assit gracieusement, sa robe bleue et légère se déployant autour d'elle comme une fleur épanouie sur le sable doré. Le tissu dansait doucement sous l'effet de la brise marine, et elle ajusta les plis de sa jupe, s'assurant qu'elle était confortablement installée. Elle posa son livre sur ses genoux et leva enfin les yeux, son regard se perdant dans l'étendue infinie de l'océan.

Les vagues s'écrasaient doucement sur le rivage, créant une mélodie apaisante qui contrastait avec le tumulte de sa vie quotidienne. Élisabeth inspira profondément, remplissant ses poumons de l'air salin, et un sourire de pure joie illumina son visage. Elle aimait cet endroit plus que tout, ce coin de paradis où elle pouvait être elle-même, sans jugement ni contraintes.

Elle ouvrit de nouveau son livre, mais cette fois, elle alternait entre lire et observer la mer, ses pensées oscillant entre les récits d'aventures et les rêves d'un avenir libre et aventureux. Le soleil déclinait lentement, baignant le paysage d'une lumière dorée, et Élisabeth, perdue dans ses rêves, se sentait plus vivante que jamais.

Alors qu'Élisabeth était absorbée par son livre, un bruit inattendu vint troubler la quiétude de la plage. Un craquement de bois, suivi par des voix lointaines et des éclats de rire rauques, se fit entendre. Intriguée, elle releva les yeux de son livre et écarquilla les yeux en voyant ce qui se déroulait devant elle.

À quelques centaines de mètres du rivage, un majestueux navire de pirates se découpait sur l'horizon, ses voiles noires gonflées par le vent. Le bateau, avec ses détails finement ouvragés et ses canons étincelants, avançait lentement vers la plage. À la proue, un homme grand et charismatique, vêtu de vêtements de capitaine pirate, se tenait droit. Sa silhouette imposante et sa démarche assurée dégageaient une aura de puissance et de mystère.

- Qu'est-ce ?

Élisabeth se leva rapidement, son cœur battant la chamade. Elle n'en croyait pas ses yeux. Les récits d'aventures et de piraterie qu'elle avait lus prenaient soudainement vie devant elle. La réalité semblait surpasser la fiction.

Son premier instinct fut de courir prévenir les soldats de son père, les gardes stationnés non loin du village. Ces bandits étaient dangereux, et leur présence sur l'île ne présageait rien de bon. Mais quelque chose la retenait sur place. Une force invisible, un mélange de fascination et de curiosité, l'empêchait de faire demi-tour.

- Pourquoi, je n'arrive pas à bouger...? chuchota-t-elle à elle-même, en fixant toujours l'immense navire de pirate.

Elle resta immobile, le souffle court, incapable de détourner les yeux de la scène qui se déroulait devant elle. Le capitaine pirate, maintenant plus proche, descendit du navire avec une grâce inattendue pour quelqu'un de sa carrure. Ses yeux parcoururent la plage avant de s'arrêter sur Élisabeth. Leurs regards se croisèrent, et un frisson parcourut son échine.

Il y avait dans son regard une intensité qui la pétrifia sur place. Elle était partagée entre la peur et l'excitation, l'incertitude et la volonté de découvrir ce que le destin réservait. Ses pieds, comme enracinés dans le sable, refusaient de bouger, et son esprit s'embrasait de mille questions et possibilités.

Le capitaine pirate, nommé Tritanus Blackthorn, s'approcha lentement d'Élisabeth avec une démarche calme et assurée, chaque pas soulignant son autorité et son charisme naturel. Les bruits de l'océan et des goélands se mêlaient au martèlement de ses bottes sur le sable, créant une atmosphère de tension et d'expectative.

Élisabeth, malgré la situation inédite, ne montrait aucun signe de peur. Elle n'était pas une demoiselle en détresse. Au contraire, elle tenait fermement son livre contre sa poitrine, son regard neutre et sans émotion fixant le pirate avec une résolution inébranlable. Son cœur battait peut-être un peu plus vite, mais elle restait maître d'elle-même, déterminée à ne pas montrer de faiblesse.

Lorsque Tritanus arriva à sa hauteur, il la fixa intensément de ses yeux perçants, scrutant son visage avec une curiosité mêlée d'admiration. Ses lèvres esquissèrent un sourire intriguant et charmeur. Sans un mot, il s'agenouilla devant Élisabeth, un geste à la fois surprenant et respectueux.

Il prit délicatement la main d'Élisabeth, sa paume chaude contrastant avec la fraîcheur de la brise marine. Ses doigts étaient forts mais doux, témoignant de sa vie de marin endurci par les éléments. Avec une élégance inattendue, il porta sa main à ses lèvres et y déposa un baiser léger, presque reverent, ses yeux ne quittant jamais les siens.

Élisabeth resta impassible, ses traits inchangés, mais une lueur de curiosité s'alluma dans ses yeux. Le contraste entre le pirate redouté et cet homme qui se montrait étrangement courtois la déconcertait. Elle sentait qu'il y avait plus à découvrir derrière ce sourire énigmatique.

- Mademoiselle, dit Tritanus d'une voix douce et grave, empreinte de respect. Je suis le capitaine Tristan Blackthorn. Quelle est la chance qui me conduit à rencontrer une telle beauté en ces rivages ?

Élisabeth, son regard toujours fixé dans le sien, répondit d'une voix claire et posée :

- Je suis Élisabeth Richard, fille du gouverneur. Que cherchez-vous ici, capitaine Blackthorn ?

Tritanus se redressa lentement, toujours en tenant sa main.

- Peut-être bien, mademoiselle Richard, que je cherche ce que l'océan a de plus précieux. Son sourire s'élargit, révélant une rangée de dents blanches contrastant avec sa peau bronzée par le soleil.

Élisabeth, bien que fascinée par cet homme, ne laissa rien transparaître. Elle était prête à découvrir les intentions de ce pirate et à comprendre pourquoi le destin avait choisi ce moment précis pour croiser leurs chemins.

Elle plissa les yeux, son regard se faisant plus perçant et interrogateur. Elle retira soigneusement sa main de celle du capitaine Blackthorn, ses doigts glissant délicatement, mais fermement, hors de son emprise. Elle tenait toujours son livre contre sa poitrine, comme une barrière protectrice.

- Pourquoi êtes-vous doux avec moi, capitaine Blackthorn ? demanda-t-elle, sa voix ferme et sans tremblement...Vous êtes un pirate, après tout. Vos intentions ne sont-elles pas généralement moins...courtoises ? demanda-t-elle calmement, en souriant malgré elle.

Tritanus Blackthorn inclina légèrement la tête, son sourire énigmatique ne quittant pas ses lèvres. Il semblait apprécier la franchise et la bravoure d'Élisabeth.

- Vous êtes perspicace, mademoiselle Richard, répondit-il calmement. Mais même les pirates peuvent reconnaître la valeur de la courtoisie lorsqu'ils rencontrent une dame de votre stature...dit-il calmement, d'une voix plus doux.

Élisabeth, loin d'être satisfaite par cette réponse évasive, soutint son regard.

- La courtoisie, dites-vous ? Peut-être. Mais vos motivations demeurent floues. Qu'espérez-vous gagner en étant ici, sur cette île, et en me rencontrant ?

Le capitaine, toujours debout, la regarda avec une admiration non dissimulée.

- Ce que j'espère gagner ? dit-il d'un ton plus sérieux, est la confiance de ceux que je rencontre. La richesse et le pouvoir sont des quêtes banales. Ce qui compte, c'est ce que nous faisons des rencontres que le destin nous réserve. Et en vous rencontrant, mademoiselle Richard, je crois que le destin m'a offert quelque chose de bien plus précieux qu'un trésor caché !

Élisabeth resta silencieuse un moment, pesant ses mots et son attitude. Elle ne pouvait pas ignorer la sincérité dans ses yeux, mais elle restait prudente.

- Si vos intentions sont aussi nobles que vous le prétendez, capitaine Blackthorn, alors prouvez-le ! dit-elle fermement, en restant méfiante.

Tritanus hocha la tête, acceptant le défi implicite.

- Très bien, mademoiselle Richard. Je ne vous décevrai pas. affirma-t-il sincèrement, en se redressant légèrement du sable.

Élisabeth observa Tritanus Blackthorn se relever du sol avec une grâce naturelle, le vent soufflant doucement sur ses cheveux noirs et ses vêtements de pirate. Chaque mouvement semblait calculé pour captiver, et elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une admiration croissante pour cet homme mystérieux.

Le soleil couchant baignait la scène d'une lumière dorée, faisant briller les mèches de cheveux du capitaine et accentuant les contours de son visage marqué par des années en mer. Le vent jouait avec ses mèches, ajoutant une touche de sauvagerie à son allure élégante.

Élisabeth, malgré elle, se surprit à trouver le capitaine extrêmement séduisant. Son charisme, son assurance, et la douceur inattendue de ses gestes formaient un mélange irrésistible. Elle soupira légèrement, sentant son cœur battre plus vite alors qu'elle remarquait ses yeux d'une couleur violette intense, une rareté qui ajoutait encore à son mystère.

Pour un instant, elle se permit de penser qu'elle pourrait tomber amoureuse de lui. Cette idée, cependant, était rapidement chassée par sa raison. C'était un bandit, un homme dont la vie était marquée par la violence et le danger, tandis qu'elle était la fille d'un gouverneur, élevée dans le confort et la sécurité d'une famille riche.

Elle secoua légèrement la tête, comme pour se débarrasser de ces pensées intrusives.

- Vous êtes bien mystérieux, capitaine Blackthorn, dit-elle finalement, essayant de reprendre contenance.

Le capitaine sourit en coin, comme s'il pouvait lire dans ses pensées.

- Et vous, mademoiselle Richard, êtes bien plus courageuse que la plupart des personnes que j'ai rencontrées.

Élisabeth sentit un mélange de fierté et de prudence monter en elle.

- Le courage est parfois nécessaire pour voir au-delà des apparences, capitaine.

Tritanus acquiesça, son sourire s'élargissant.

- Très juste. J'espère que nous aurons l'occasion de mieux nous connaître. Mais pour l'instant, il semble que vous ayez des questions auxquelles je dois répondre.

Elle hocha la tête, déterminée à ne pas se laisser distraire par son charme.

- En effet. Commençons par le commencement : pourquoi êtes-vous ici, sur cette île ?

Le capitaine se tourna vers le large, ses yeux violets fixant l'horizon avant de revenir vers Élisabeth.

- Il y a des secrets que même les mers les plus profondes ne peuvent garder cachés pour toujours. Et cette île...Cette île en abrite quelques-uns.

Le capitaine Tritanus Blackthorn, avec une douceur inattendue, prit délicatement la main d'Élisabeth dans la sienne. Ses doigts étaient chauds et rassurants, contrastant avec la fraîcheur de la brise marine. Il plongea son regard violet dans celui d'Élisabeth, et un sourire sincère illumina son visage marqué par les aventures.

- Mademoiselle Richard, dit-il d'une voix grave mais douce, parmi tous les trésors que j'ai vus et cherchés dans ma vie, vous êtes de loin le plus précieux ! avoua-t-il sincèrement, en souriant.

Élisabeth sentit son cœur fondre à ces mots. Un sourire chaleureux et radieux illumina son visage, une rareté pour quelqu'un de son caractère habituellement réservé. Le vent joua dans ses cheveux, les faisant danser autour de son visage comme une couronne naturelle.

Rougissant légèrement du compliment inattendu, elle baissa brièvement les yeux avant de les relever pour plonger à nouveau dans ceux de Tristan. Son cœur battait la chamade, mais cette fois, ce n'était pas de la peur ou de l'incertitude. C'était l'excitation et la douce anticipation d'un avenir plein de promesses.

- Vous avez une façon bien particulière de voir les choses, capitaine, répondit-elle avec un sourire timide mais sincère.

Tristan lui rendit son sourire, sentant que ce moment était aussi précieux pour elle que pour lui.

- Parfois, les plus grands trésors ne se trouvent pas dans des coffres enfouis, mais dans les cœurs et les âmes que nous rencontrons.

Élisabeth se sentit envahie par une vague d'émotion. Elle avait lu tant d'histoires d'amour et d'aventures, rêvé de rencontrer son âme sœur dans des circonstances aussi romantiques qu'inattendues. Et voilà que son rêve prenait vie devant elle. Peut-être que ces légendes et contes n'étaient pas si éloignés de la réalité.

Le capitaine, toujours tenant sa main, sembla deviner ses pensées. Les rêves, mademoiselle, ont une étrange manière de se réaliser quand on s'y attend le moins.

Élisabeth, émue, acquiesça.

- Peut-être que vous avez raison, capitaine. Peut-être que les légendes ne sont pas toutes des contes de fées.

Leurs regards restèrent unis un long moment, chacun savourant la complicité et la compréhension naissante entre eux. Le soleil continuait sa descente vers l'horizon, baignant la plage d'une lumière dorée, et pour Élisabeth, ce moment était parfait, comme sorti d'un rêve.

Elle savait qu'elle avait trouvé quelqu'un de spécial en Tristan Blackthorn, quelqu'un qui pourrait transformer sa vie ordinaire en une aventure extraordinaire. Et alors qu'elle se tenait là, main dans la main avec le capitaine pirate, elle se dit que son cœur avait peut-être déjà fait son choix.

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La scène idyllique d'Élisabeth et Tristan sur la plage s'estompa doucement, remplacée par le murmure apaisant de la fontaine. La sirène, reprit la parole, sa voix mélodieuse résonnant comme une douce mélodie dans l'air.

Voilà l'histoire d'un véritable amour, celui de deux amants malgré leurs différences de classes sociales. Élisabeth Richard, fille d'un gouverneur, et Tritanus Blackthorn, un capitaine pirate. Leur amour a surmonté les barrières imposées par le monde.

Capitaine Scarlet, qui observait attentivement, sentit une vague d'émotions la submerger. Elle était bouche bée, le poids de cette révélation l'écrasant. Elle soupira silencieusement, ses pensées tourbillonnant dans son esprit. Elle jeta un coup d'œil à Elena, qui pleurait silencieusement dans les bras réconfortants d'Eve.

La vérité semblait s'imposer avec une clarté troublante :

Elena et elle étaient peut-être, non, sûrement demi-sœurs. Cette révélation la laissait sans voix. Tout commençait à prendre sens, les pièces du puzzle se mettaient en place. Le lien étrange qu'elle avait toujours ressenti avec Elena, cette connexion inexplicable, trouvait enfin son explication.

Elena, dans les bras d'Eve, sanglotait doucement, chaque larme témoignant de la tourmente intérieure qu'elle ressentait. Ses épaules tremblaient légèrement, et ses yeux, bien que remplis de larmes, reflétaient une multitude d'émotions : tristesse, confusion, colère mais aussi une lueur d'espoir et de compréhension naissante.

Capitaine Scarlet serra les poings, son regard se perdant un instant dans le vide. Elle inspira profondément, essayant de maîtriser les sentiments contradictoires qui bouillonnaient en elle. Sa propre identité, son passé, et cette nouvelle révélation...Tout se mélangeait dans un tourbillon d'incertitudes.

La sirène continua de parler, ses mots se fondant dans l'air chargé de tension.

Leurs destins étaient entrelacés de manière indéfectible, malgré les tempêtes et les épreuves. Ce lien, cette vérité, devait être révélée pour que le passé puisse éclairer le présent.

Capitaine Scarlet, le cœur lourd, se tourna à nouveau vers Elena. Elle voulait parler, dire quelque chose, mais les mots semblaient se dérober. Finalement, elle se tourna vers la jeune femme bourgeoise.

- Alors, tout ceci est vrai...Elena, nous sommes...murmura-t-elle sur le choque, en essayant de cacher ses propres émotions.

Elena leva les yeux, les larmes toujours coulant sur ses joues, mais elle semblait avoir trouvé une force nouvelle en elle. Elle hocha la tête, acceptant enfin cette vérité difficile. Eve, sentant la gravité du moment, resserra son étreinte, offrant son soutien silencieux mais indéfectible.

Dans ce moment chargé d'émotion, la réalité de leurs liens de sang et de leur passé partagé jetait une nouvelle lumière sur leur présent et leur avenir.

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